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02 10 US$ - 7 € L’éditorial Un journal qui grandit vite Ugo Gussalli Beretta E xcellence grandit vite. Né avec 36 pages pour 10.500 exemplaires, il passe à 48 pages pour 17.500 exemplaires. La hausse de ces chiffres est révélatrice de la faveur avec laquelle la publication a été accueillie, aussi bien dans l'édition américaine que dans les éditions française et italienne. Mais pas seulement. Lorsque le premier numéro a été mis sous presse, en janvier dernier, les Gallery de Beretta dans le monde étaient au nombre de quatre; aujourd'hui, à la sortie du second numéro, une autre Gallery est née en Italie, à Milan, parrainée justement par cette revue, et deux autres ont déjà été programmées. Excellence accompagne et certifie, par conséquent, la croissance de notre maison, en témoignant de sa vocation non seulement pour le style, pour le respect de l'environnement, pour la modernité, mais aussi – et je dirais, en ce moment, surtout - vers la nouveauté. Pas seulement pour des exigences de marché, mais surtout dans le respect d'une tradition et d'une conceptualité dont la marque Beretta se nourrit depuis presque cinq siècles, nous sommes en train de procéder, d'une part, à une attention de plus en plus grande pour l'amélioration, stylistique et technologique, de nos produits traditionnels, et d'autre part vers un accroissement de l'offre grâce à une gamme de produits de plus en plus nombreux et qui répondent aux exigences et au goût de notre clientèle. De tout cela Excellence est le témoin ponctuel et digne de foi, comme l'a montré le succès de son premier numéro. Un succès qui nous pousse à améliorer et à faire grandir de plus en plus notre, votre revue. 3 Sommaire 16 6 36 La paradis de cristal Verres et vases en tant qu’oeuvres d’art, fleurons de la Gallery parisienne photos par Mauro Guglielminotti Dans la Gallery comme au club Milan, Via Durini : le point de vente de Beretta, lieu de rencontre pour les passionnés de nature et les sportifs 38 UGB 25, un fusil pour ami Innovation, précision, commodité avec la dernière merveille de Beretta. Né pour le sport, mais également parfait pour la chasse 42 Le dernier des perfectionnistes Portrait de Maurizio Cairola, l’artisan qui rend plus belles et précises les armes Beretta 20 The Beretta Magazine Publié par Fabbrica d’Armi Pietro Beretta S.p.A via Pietro Beretta, 18 - 25063 Gardone Val Trompia (BS) Directeur Franco Recanatesi Idée e projet FreeLab Srl via Creta, 15 - 25124 Brescia tel. 030 2427 810 Réalisation Master 2000 Communication Srl via G.Antonelli, 49 - 00197 Roma tel. 06 42014865 Coordination graphique Francesco Mastantuoni Impression Arti Grafiche via Vaccareccia, 57 00040 Pomezia (RM) Ont collaboré Ilaria Allegrozzi Andrea Aromatico Francesca Romana Buffetti Thierry Cros Frank Prial Matteo Recanatesi Traductions Abc traduzioni Photos Sergio Coppi Mauro Guglielminotti Olympia photo Roberto Ponti Stefano Sirotti Archivio Beretta Archivio Master 2000 Autorisation Tribunal de Brescia n° 40/2003 du 20/11/03 Paris, une promenade dans la ville verte photos par Roberto Ponti 46 Du Bois de Boulogne au Jardin des Plantes, les cent parcs de la capitale française par Thierry Cros 12 Quand le Texas s'en va en fumée... 24 Set en bois de rose, portecigares et humidificateurs comme des oeuvres d'art : la Gallery de Dallas est le royaume du tabac L'HISTOIRE Cette chasse en vélo... Coppi et Bartali, fiers rivaux en bicyclette, devinrent amis en poursuivant des canards et des lièvres. Les photos extraordinaires de leurs battues par Franco Recanatesi RUBRIQUES L’ÉDITORIAL par Ugo Gussalli Beretta L’ANALYSE par Franco Gussalli Beretta LA CHAMBRE DE L'INVITÉ par Frank Prial 32 Anatomie d'un coup de fusil Journal d'un chasseur : le rapport difficile avec les animaux par Andrea Aromatico Parents ? Seulement compatriotes. D'apprenti à dirigeant, 61 ans de service par Matteo Recanatesi par Francesca Romana Buffetti photos par Sergio Coppi La fable de l'autre Beretta Athènes, des jeux de cheik Six médailles, deux d’or, avec les fusils Beretta aux Jeux Olympiques. La grosse surprise vient de Dubai Milano Dans la Gallery comme au club Le point de vente de Beretta est le nouveau lieu de rencontre pour ceux qui aiment le sport et la nature Le bilan presque un an après l'ouverture : boom de l'habillement et des objets. Le nouveau gilet “airvintage”, qui isole du froid, conquiert aussi les motocyclistes, les yachtmen et les skieurs B ienvenue dans le club des chasseurs. Ou plutôt, des sportifs; car la nouvelle Gallery de Beretta, en plein centre de Milan, est déjà le point de rencontre de ceux qui aiment la nature, l'activité physique, la vie en plein air. Les gens passent, regardent, entrent. Et finissent par trouver quelque chose à laquelle ils ne s'attendaient pas : pas uniquement des armes et de l'habillement pour la chasse, mais aussi des tableaux, des compléments d'ameublement et des vêtements qui sont adaptables pour la vie de tous les jours, en ville comme à la campagne ou à la montagne. Une vie faite de confort et de traditions, comme dans l'esprit et dans la philosophie Beretta. Parmi les vêtements les plus demandés, la veste en fibre d'acier pour l'automne, imperméable et anti-neige, et le service en cristal avec des motifs bucoliques pour décorer la maison du naturaliste passionné. Très admirés également la table en bois avec ses chaises en corne d'élan et de cerf, et le nouveau gilet “airvintage”, presque un isolant thermique gonflable pour permettre au corps de garder une température élevée malgré le froid le plus vif : né pour la chasse, il a déjà été adopté pour beaucoup 6 7 d'autres utilisations, comme la moto, la voile, les excursions en montagne. Et pour ceux qui veulent conjuguer élégance et recherche, voici des vestes et des manteaux dans des tissus précieux, et avec l'intérieur en cachemire. La clientèle de la Beretta Gallery de Via Durini montre aussi qu'elle apprécie beaucoup la commodité, la recherche, l’originalité “A Via Durini, tu trouves aussi un safari” D e la mode de luxe à la chasse. Andrea Di Maria, directeur commercial de la Gallery de Milan, à Via Durini, est le nouveau visage de l'équipe Beretta: “Je viens de l'habillement, j'ai travaillé pour Valentino, Loro Piana et Ralph Lauren”. ry leur charge d'émotions vécues dans la dernière battue de chasse. Leurs récits sont toujours pleins de sentiments. Voilà ce que je veux importer en Italie : la Gallery comme point de rencontre pour beaucoup de personnes différentes mais qui ont en commun la passion pour la chasse, pour la na- LES GALLERY DANS LE MONDE New York Madison Avenue 1995 Tel. (212) 319.3235 Fax (212) 207.8219 Buenos Aires Arenales 1654/56 1997 Tel. (114) 8139258 Fax (114) 8166828 Dallas Highland Park 1997 Tel. (214) 559.9800 Fax (214) 559.9805 Parigi Rue Pierre Charron 2000 Tel. (01) 5688.5959 Fax (01) 5688.5960 Milano Via Durini, 5 Tel. (02) 76028325 Fax (02) 76394864 2003 En haut, la salle accueillante où les visiteurs de la Gallery sont invités à siroter un thé ou à voir un film sur un voyage de chasse. En bas, la grande salle d'exposition en face de l'entrée de Via Durini. Andrea Di Maria, directeur commercial de la Gallery milanaise. En bas, avec le staff Et vous avez décidé de changer de secteur, pourquoi ? “J'aime me remettre en discussion, affronter des nouvelles aventures. Et puis l'offre venait d'une maison à laquelle il est très difficile de résister. Beretta a un style incomparable. Je l'ai découvert juste après avoir signé mon contrat : j'ai été envoyé pendant un mois aux Etats-Unis pour étudier, pour ainsi dire, mon nouveau secteur de compétence. Dans les Gallery de New York et Dallas, j'ai pu constater la passion de beaucoup de gens pour la chasse, la recherche constante de l'habillement le plus indiqué, l'étude des fusils. Les clients amènent dans la Galle- 8 ture, pour la vie en plein air. Le tout dans une atmosphère conviviale, où on puisse se détendre”. Quel est le client type de la Gallery milanaise et que cherche-t-il en particulier ? “La cible de référence est moyenne et supérieure. Des avocats, des chefs d'entreprise, des professionnels, mais aussi beaucoup d'autres personnes qui ne s'intéressent pas seulement à la chasse mais aussi au confort citadin, aux blousons en goretex ou aux vestes coupe vent. Nombreux sont ceux qui choisissent la Gallery pour offrir un cadeau à un ami ou à un proche qui aime la chasse. A ceux qui vont vraiment à la chasse, nous offrons un petit paradis : des vêtements, des objets, une salle avec des fusils en tout genre et à tous les prix, et même une série de propositions de safaris de chasse, avec des itinéraires sélectionnés par un tour opérateur spécialisé. Argentine, Ecosse, Alaska, Mongolie sont les destinations les plus demandées”. Quelles sont les potentialités offertes par Milan ? “Je dirais que la ville se marie parfaitement à la philosophie Beretta, qui est liée au confort, à l'élégance et à la nature, mais aussi aux anciennes traditions rurales de la campagne”. Avez-vous déjà vendu des articles particuliers ? “Une table de 1860, avec des scènes de chasse marquetées à la main. Un chefd'oeuvre”. 9 de l'habillement de style. De même que les objets raffinés et toujours liés à un double fil au thème de la chasse : des sculptures et des tableaux représentant des battues et des animaux, des services à thé en style anglais, des cristaux et de l'argenterie créés par des maîtres artisans. L’armurerie certes ne manque pas, mais elle conserve aussi dans sa disposition la caractéristique de composante d'un ensemble. Des fusils de précision, de chasse et de tir, des pistolets et des couteaux apparaissent dans une salle à l'étage inférieur, dont le plafond représente le ciel nocturne, avec ses constellations originales. Ici, en Une vue du rayon vêtements, à l'étage d'entrée de la Gallery, avec d'anciennes malles et de trophées de chasse. L’analyse La venaison à table à Milan Il Grifo nero Via Solari,12 Tel. 02.48007104 Restaurant style Milan d’autrefois, situé dans la zone de piazza Napoli, sur les Navigli (canaux navigables de Milan.) Spécialités : sanglier en sauce, viande de cerf, lièvre, pigeon. Fermé le lundi. Ai 3 fratelli Via Terragio, 11 Tel. 02.86451590 La Toscane à table : ribollita, côte de dessous de Véga et de la Grande Ourse, le personnel Beretta dispense des indications et des conseils. boeuf, tagliata. Décor classique, zone Magenta. Cuisine ouverte jusqu’à 22 heures 30. Fermé le dimanche. Le Shop in Shop, effet Gallery Franco Gussalli Beretta Da Abele Via Temperanza, 5 Tel. 02.2613855 Cerf, sanglier et lièvre jusqu’à minuit, sauf le lundi. Chef cuisinier : Roberto Bravin, milanais originaire du Friuli. Toujours dans une atmosphère de salon, entre un apéritif et la fois où un sanglier... A cheval entre deux continents, les Gallery avec la marque Beretta affinent constamment la phylosophie du projet et les stratégies, en ne manquant pas de refléter leur style, leur humus sur le reste du canal de distribution de l'entreprise. En commençant par la philosophie, nous pouvons la résumer en quatre points : 1) recréer à l'intérieur de chaque point de vente Beretta l'esprit de la “vie en plein air”, en proposant des produits de luxe qui puissent contribuer à une meilleure qualité de la vie des personnes; 2) créer un canal de vente direct pour ces produits, en essayant de satisfaire les exigences du client par un contact one-to-one entre le consommateur final et l'entreprise; 3) affirmer la marque Beretta en tant que leader de l'habillement et des accessoires liés au plein air, surtout sur le marché européen et le marché américain; 4) exposer toute la gamme de produits Beretta (armes, habillement, accessoires, pièces de rechange) destinée à la cible de clientèle de référence. Quant aux stratégies et aux futurs programmes, on a planifié une expansion des Gallery dans les plus grandes capitales européennes, toujours dans des positions de prestige absolu avec un bon compromis entre primary location et high passing trade. Après Paris et Milan, le choix est tombé sur Rome, Londres et Moscou. Les reflets, enfin, dont nous parlions au début. Il s'agit du projet “Shop in Shop”, qui prévoit la création au sein du canal de distribution habituel, c'est-à-dire les armureries, d'un espace dédié qui rappelle l'esprit des Gallery. En pratique, un processus de renouvellement des armureries qui est destiné à hausser leur image et l'exposition des produits. Il s'agit, à vrai dire, de l'accélération d'un projet entamé il y a trois ans en Italie (20 Shop in Shop déjà ouverts sur tout le territoire, avec d'excellents résultats), qui est en train de se développer tout aussi bien en Europe (20 Shop in Shop avant la fin de cette année) et en train de démarrer aux Etats-Unis avec 6 ouvertures d'ici le mois de décembre et 25 autres en 2005. En haute, Franco Gussalli Beretta, vice-président de la Fabrique d’Armes Pietro Beretta. A droite la salle d’un des nouveaux Shop in Shop. 11 Dallas Quand le Texas s'en va en fumée... Dans la grande photo, l’ intérieur de la Gallery de Dallas, où l’on relève un ameublement de pur style western. Au-dessus, l’élément de décoration extérieur de la façade du 41 de Highland Park Village. En bas à gauche, humidificateurs de voyage pour cigares Des sets pour fumeurs, des humidificateurs comme des œuvres d'art : une Gallery spécialisée dans le tabac en forme de douille, aux couleurs vives. S i vous fumez, et mieux encore si vous fumez le cigare, la Gallery de Dallas vous ouvrira des nouveaux horizons. En allant à la rencontre des exigences des Texans, qui sont historiquement des grands amateurs de tabac, l’établissement de Beretta est allé à la recherche des objets et des instruments les plus utiles mais aussi les plus sophistiqués pour le tabac, dans certains cas des véritables oeuvres d'art. Quelques exemples. Une très belle boîte en bois de rose, les coins renforcés en argent, avec une gravure des Grands Cinq (rhinocéros, éléphant, lion, léopard et buffle) : c'est un set pour fumeurs et elle sert aussi comme humidificateur de cigares. Elle existe également dans la version plus petite, enrichie d'une pyrogravure qui représente un vol de canard. Comme humidificateur de voyage, beaucoup plus Apéritif avec cigare. Aux USA, c’est déjà une mode Une flûte de Brut Chardonnay de la cave " La Sparviere " (un Franciacorta de grande qualité), deux toasts au saumon ou des croûtons de pain avec de petites palourdes sautées à la poêle et, pour finir, un Graycliff Blue Coronas, au goût aromatique, qui prend une note poivrée vers la fin. L’apéritif avec cigare est en train de devenir très à la mode, surtout aux EtatsUnis, où les assortiments sont étudiés avec soin. Pour les cigares, la règle du goût est que la force ne domine jamais l’arôme. 12 13 petit et plus pratique, voici des douilles de projectile aux couleurs vivaces. Dans la Gallery de Dallas paradent également des pipes, des portecigarettes, des cendriers (ceux en fine porcelaine avec des dessins de chasse sont très appréciés), des coupe-cigares et beaucoup d'autres objets pour les fumeurs; et, en respectant les usages des bureaux de tabac mais surtout la tradition et le style des Gallery Beretta, également des articles comme les coupe-papiers (avec un manche en corne de chevreuil ou de buffle) et les flasques à whisky en acier inox gravées avec une technique pyrographique particulière. Les auteurs de ces objets originaux sont des artisans américains et européens. Le public, qui vient aussi des autres Etats, montre qu'il apprécie la vocation particulière de la Gallery : après les armes et les bottes, les articles de tabac – surtout les plus innovants et les plus précieux – représentent le produit de plus large consommation. Churchill, Wells, Demi : le cigare, c'est pour les vips Que ceux qui se souviennent d'une image de Groucho Marx sans cigare à la bouche lèvent la main : “Une femme est un plaisir occasionnel, ce n'est pas comme griller un cigare”, avait l'habitude de dire le lettré des frères Marx. La passion pour le cigare réunit des stars de cinéma, des personnages politiques, des artistes de diverses périodes et de différentes latitudes. A commencer par Catherine de Médicis, à laquelle Jean Nicot (le consul français auquel on doit le nom de nicotine) amena en cadeau des graines de tabac. La régente de France soigna les ulcères de son fils François avec un onguent préparé en écrasant les feuilles de tabac dans un mortier et en les en faisant cuire dans de la En haut, l’élégante armurerie de la Gallery de Dallas. En bas, des objets qui caractérisent le centre texan avec la marque Beretta: sur la gauche, le deux boîtes précieuses du set pour fumeur en bois de rose avec des gravures artisanales. On voit également les flasques recouvertes avec des peaux de différents animaux, un cendrier en porcelaine, des coupe-papiers en corne de chevreuil ou de buffle, des jeunes oies presse-papiers en céramique décorée. Demi Moore Groucho Marx 14 Winston Churchill graisse de porc. C'est pour ça que le tabac fut aussi appelé herbe à l'ambassadeur, médicée, catherinaire. Et si de nos jours Demi Moore s'est faite photographier à plusieurs reprises avec sa valisette de cigares, en 1795 le duc RochefoucauldLiancourt écrivait déjà que le cigare est une grande ressource car il trompe la faim, combat l'ennui, apaise, aide la réflexion et rappelle souvent à l'esprit des doux souvenirs. Jack Nicholson a confessé qu'il ne renonce pas à ses Robustos cubains même lorsqu'il assiste aux matchs de basket de son équipe préférée, les Los Angeles Lakers; Arnold Schwarzenegger, membre fondateur du “Havana Room”, un club privé de fumeurs de cigares à Beverly Hills, a déchaîné la colère de l'Amérique intransigeante des non fumeurs. Il ressort des déclarations du “Che” que sa préférence allait aux Montecristo, tandis que Fidel Castro préférait les Cohiba, et Orson Welles, qui se vantait de fumer 15 cigares par jour, les Montecristo et les Por Larranaga. L'amour de Winston Churchill pour les cigares cubains est bien connu, tandis que les icônes indis- Alfred Hitchcock Che Guevara July Andrews cutables du cigare toscan sont Mario Soldati, Gianni Brera et Carlo Levi (qui définît le cigare comme“l'aliment paradisiaque de la matière grise de l'homme”). Mais quelques-uns parmi les italiens en préfèrent d'autres, comme Tinto Brass qui a une passion pour les Joya de Nicaragua. 15 Paris Un paradis de cristal Bush, Coppola, Whoopy, Schwarzenegger parmi les clients de la Gallery de la rue Pierre Charron photos par Mauro Guglielminotti D ans un petit village de la Forêt Noire, en Allemagne, quelques maîtres vitriers très sélectionnés utilisent leur talent et leur expérience pour créer les plus beaux cristaux du monde. Ces cristaux sont en vente à la Gallery Beretta de la rue Pierre Charron, à Paris, où les clients les observent avec l'attention et l'admiration qui sont réservées d'habitude aux oeuvres d'art. La renommée des cristaux de la Gallery parisienne a très vite dépassé les frontières et les océans, si bien que nombreux sont les personnages célèbres, surtout américains, qui les achètent pour décorer leurs maisons. Parmi eux, des personnages politiques comme l'ancien président des Etats-Unis, George Bush, et le général Schwarzkopf, et des personnages du spectacle comme Arnold Schwarzenegger, Whoopy Goldberg et Francis Ford Coppola. Mais quelles sont les particularités de ces précieux objets en cristal ? Naturellement, ils sont entièrement travaillés à la main et chaque pièce est soufflée par les maîtres vitriers en utilisant les matériaux de plus grande qualité. Enfin, le cristal est gravé avec un sujet de chasse en utilisant une technique qui remonte au temps de la Rome ancienne, appelée “chalcographie avec des brosses en cuivre”, la plus rare et la plus difficile parmi les techniques de gravure connues, car elle demande au moins huit ans d'apprentissage pour apprendre à l'utiliser. Il suffit de penser qu'un graveur, pour créer une seule gravure, utilise jusqu'à 50 outils différents et travaille plus de 24 heures. Les sujets gravés les plus fréquents et les plus demandés sont le renard, les canards, les cerfs et les chevreuils, avec la série “Kenyan african” qui inclut, entre autres, le Les vitrines de la Gallery Beretta à Paris. En haut et à droite, des verres et des bouteilles en cristal décorés avec des gravures représentant des scènes de chasse. 16 17 lion, le léopard, l'éléphant et le buffle. Tous les sujets de chasse sont disponibles sur une grande variété de formes; par exemple, on peut choisir entre 25 modèles de verres différents, en plus des vases, des porte-glaçons, des décanteurs et d'autres objets qui peuvent être fabriqués en cristal. La Gallery Beretta de Paris offre, d'autre part, à ses clients la possibilité de “personnaliser” ses cristaux, en faisant graver sur des verres ou des vases la date d'une fête ou même la représentation d'une personne aimée ou d'un chien ou une quelconque autre image. Toujours avec une grande élégance et une extraordinaire netteté des détails. Noël se rapprochant, les commandes sont très nombreuses. Dans les photos de A table avec la princesse Pignatelli par Ilaria Allegrozzi A l'occasion d'un déjeuner ou d'un dîner, rien ne doit être laissé au hasard, à commencer par la préparation de la table”. Parole de princesse. Marina Pignatelli, représentante d'une des plus anciennes familles de la noblesse romaine, est certainement quelqu'un qui connaît bien le savoir-vivre et le bon ton. “La nappe a une grande importance et l'étiquette voudrait qu'elle soit en dentelle, brodée – explique-t-elle. Cependant, pour apporter une touche de gaieté et de modernité, on peut utiliser des sous-nappes colorées, même écossaises. Les assiettes doivent être mises sur des sous-assiettes, généralement en argent. Les verres doivent être placés légèrement à droite par rapport au centre de l'assiette et il en faut au moins deux : un pour l'eau et un pour le vin. Pour ma part, je préfère en mettre quatre : pour l'eau, pour le vin blanc, pour le vin rouge et pour le champagne ”. Et les couverts ? “A droite de l'assiette, le couteau, la lame toujours tournée vers l'intérieur et, éventuelle- ment, la cuillère, avec la partie concave appuyée sur la nappe. Les fourchettes, par contre, doivent être mises à gauche”. Le souci de comment disposer les hôtes peut être résolu en optant pour une table circulaire … “La table ronde est, en effet, plus simple car il n'y a pas de place d'honneur. Elle est beaucoup plus conviviale, en outre, parce qu'elle favorise la conversation. Cependant, les tables rectangulaires sont plus appropriées pour un déjeuner ou pour un dîner assis. La place d'honneur est réservée, dans ce cas, à la maîtresse de maison qui met à sa droite la personne la plus importante et, à sa gauche, l'hôte qui vient juste après en ordre d'importance. Il existe aussi une autre possibilité : attribuer l'autre place d'honneur à l'hôte le plus significatif, en l'invitant ainsi à aider la maîtresse de maison à faire les honneurs de la maison. Les places, en tout cas, doivent être attribuées avant. Pour faciliter l'opération, on peut se servir de délicats marques-places en argent ou assortis aux sous-assiettes. Une règle essentielle à suivre est l'alternance homme-femme”. Si l'un des invités est étranger, comment se comporte-t-on ? “L'étranger vient avant tous les autres, quelle que soit leur position ou leur richesse. En somme, c'est l'invité d'honneur”. Est-ce que respecter les règles du savoirvivre ne comporte pas parfois une certaine rigidité, en compromettant l'atmosphère? “Je crois que oui, c'est pourquoi j'essaye de créer une ambiance qui soit le plus possible familiale. S'il ne s'agit pas d'un dîner ou d'un déjeuner importants, je préfère dresser plusieurs petites tables, organiser un buffet debout. J'aime bien mélanger les invités et favoriser leur conversation”. Le secret, en définitive, n'est pas seulement dans la préparation de la table, mais aussi dans le choix des hôtes. Hasarder dans les combinaisons et mélanger les invités. Pour éviter des déjeuners ou des dîners ennuyeux, où on affronte un seul sujet. Egayer l'ambiance signifie aussi utiliser des décorations… “On peut utiliser des compositions florales ou de fruits, en les associant à des branches sèches ou à des épis dorés. Je crois cependant que la décoration principale est la lumière. Et il faut savoir l'utiliser, jouer avec. Il ne suffit pas d'éclairer, il faut créer une certaine atmosphère avec des petits spots, des bougies, des petites lampes, disposés de façon intelligente”. ces deux pages, d’autres objets en cristal exposés dans la Gallery parisienne, véritables oeuvres d’art réalisées par d’extraordinaires maîtres graveurs. Les parcs de Paris Une promenade dans la ville verte Lieu d’évasion et de relaxation pour les Parisiens et pour le visiteur étranger. Les pistes du Bois de Boulogne. Cyclistes, cavaliers et un zoo à Vincennes, une ex-réserve de chasse Du Bois de Boulogne au Jardin des Plantes, les cent parcs de la capitale Thierry Cros par “Radio Montecarlo” P aris, métropole au rythme effréné, avec ses 2199 hectares d’espaces verts, soit environ 20% de sa surface totale, est aussi la capitale la plus verte d’Europe. La variété des quatre cents parcs et jardins de la capitale française est impressionnante. Impossible de les énumérer tous et, encore plus, d’établir une hiérarchie sous forme de conseils. Mieux vaut laisser libre cours à son imagination et à sa curiosité, se laisser aller à une promenade reposante mais aussi riche en occasions, où la découverte de lieux magiques, souvent secrets et toujours surprenants, se marie à la rencontre constante de personnages aussi cosmopolites que passionnés. Du plus petit parc de quartier aux immenses étendues des deux parcs en banlieue, la musique est toujours délicieusement la même. Lieu d’évasion et de détente pour les parisiens, il se transforme comme par enchantement en un chemin d’initiation pour l’hôte de passage plus ou moins attentif. Issu de souvenirs de ma vie d’étudiant ou de points de référence de mes innombrables escapades parisiennes, mon parcours sera obligatoirement restreint et subjectif. Mais je suis certain qu’il suscitera très fort l’envie du citadin de redécouvrir des merveilles souvent oubliées, bien que situées à deux pas de sa vie quotidienne, autant que celle du touriste curieux et attentif, qui découvrira ainsi un autre visage certainement alternatif mais passionnant de Paris. Le Bois de Boulogne Ancienne réserve de chasse des rois de France, à la fois si proche de la ville et si éloigné du chaos citadin, il est devenu le grand lieu de détente de l’ouest parisien. Transformé par le baron Haussmann, sur disposition de Napoléon III, en un parc dit “à l’anglaise”, c’est un véritable paradis pour les promenades avec ses allées agréables. C’est aussi un lieu idéal pour pratiquer du sport avec ses 28 kilomètres de pistes pour l’équitation et ses 15 kilomètres d’itinéraires de cyclotourisme. Comment ne pas évoquer la promenade en bateau sur les eaux calmes et reposantes du lac inférieur, l'illusion d’un retour momentané au XVIIIe siècle, celui du Paris des artistes et des écrivains ? Profitant d’une réunion à l’hippodrome de Longchamp, impossible de ne pas se consacrer à la découverte du Parc de Bagatelle. Résultat d’un pari entre Marie Antoinette et le compte d’Artois, cette bagatelle surgit miraculeusement de terre en soixante-quatre jours. Lieu privilégié pour des expositions et des concerts, célèbre pour sa très belle roseraie, ce sera l’occasion pour un déjeuner élégant et exclusif aux tables du Jardin de Bagatelle. Le Bois de Vincennes Il était réservé aux chasses royales depuis le XIe siècle. Le premier embryon de château vit le jour sous Louis VII qui fit construire un pavillon de chasse. Philippe Auguste (1180-1223) clôtura le bois, introduisit du gibier et édifia un château, qui fut agrandi par Saint Louis. Avec le Bois de Boulogne, c’est une destination incontournable de la capitale pour les familles, qui y Sur la page voisine, une vue du Bois de Boulogne, ex-réserve de chasse des rois de France, transformée en paradis du sport et de relaxation. A côté, un groupe de Parisiens se consacre au footing dans le Bois de Vincennes : là se trouvent des bois, des étangs, des îles, un zoo avec 5 500 animaux, un château et un ancien temple bouddhiste. 21 Encore une vue suggestive du Bois de Boulogne, dans la banlieue Ouest de Paris. Le jardin renferme 28 kilomètres de pistes d’équitation et 15 kilomètres d’itinéraires cyclo-touristiques. Les photos des parcs publiées dans ce reportage ont été fournies par Maison de la France (Copyright : Mairie de Paris Dany Gander-Gosse). trouvent des activités pour les enfants au Parc Floral de Paris, des zones de jeu disséminées dans le parc, mais aussi pour les cyclistes, qui ont a disposition des parcours de plus en plus étendus, pour les amateurs d’équitation, pour ceux qui font du jogging et qui cherchent de l’air pur. Vous découvrirez le jardin zoologique duquel vous pourrez admirer la vue panoramique sur le bois, au sommet du célèbre rocher, mais où vous pourrez surtout admirer 5500 animaux. Ceux qui aiment les promenades romantiques pourront 22 sillonner les eaux calmes du lac Daumesnil avec ses deux petites îles (Bercy et Reully). A proximité du lac Daumesnil s’élève le temple bouddhiste, qui a été construit a l’occasion de l’exposition coloniale de 1931. Avenue de la Belle-Gabrielle, l’ancien jardin d’Agronomie Tropicale dévoile les trésors de l’exposition coloniale de 1907. Enfin, la réserve ornithologique, proche du rond-point Dauphine, vous fera connaître le roitelet, la linotte et le héron cendré. Les Jardins du Luxembourg Ce magnifique jardin à la française est un musée de sculptures en plein air, des merveilles à découvrir calmement. Lieu de détente idéal pour des générations de familles parisiennes, le jardin est plein de vie. Les plus grands se souviendront encore des régates de modèles réduits de voiliers dans le bassin central, les promenades sur les poneys et les gigantesques balançoires. Le charme est resté intact. Vous y rencontrerez des promeneurs romantiques qui se réfugient souvent sur les bords de la fontaine Médicis, des étudiants assis avec leurs livres sur les petites chaises en fer forgé, des gens communs, des familles ou des mélomanes qui profitent des concerts gratuits qui sont organisés chaque année à la belle saison. Le touriste attentif contemplera longuement une sculpture de Rodin, tandis que le plus pressé ne pourra pas résister à la tentation de faire une halte à l’ombre des marronniers d’Inde. Une partie d’échecs improvisée entre la rue Guynemer et la rue Vaugirard pourra être l’occasion de rencontres cosmopolites. Sans oublier, avant de quitter les jardins, de passer à l’Orangerie pour acheter le miel du rucher école. Le Jardin des Tuileries Le plus ancien et le plus vaste jardin de Paris. Ce chef-d’oeuvre des jardins classiques, dessiné par Le Nôtre, abrite des ormes et certains arbres en place depuis le second empire. Si vous entrez par la place de la Concorde, vous découvrirez un groupe de statues qui représentent des personnages de l‘antiquité, datées 1716. Durant la belle saison, la sauge rouge donne un aspect idyllique au grand Bassin Octogonal. La Terrasse du Bord de l’Eau vous dévoilera les formes élégantes de l’Orangerie, qui a été conçue à l’origine pour accueillir les Nymphéas de Claude Monet. Les plus jeunes pourront redécouvrir les jeux de leurs ancêtres en faisant courir les petits bateaux à voile sur le Bassin Rond, tandis que les plus attentifs profiteront de cette occasion pour visiter une exposition d’art contemporain dans la Galerie du Jeu de Paume. Le Parc Monceau Je vous parle de ce parc avec une certaine émotion car c’est là, dans les années 50, que mes parents, étudiants à l’Ecole d’Optique, se sont connus. Marcel Proust aimait s’y promener. Les grandes grilles en fer forgé avec leurs frises dorées réalisées par Davioud ouvrent les portes d’un des plus beaux jardins de Paris. Les mamans avec leurs enfants viennent ici à la recherche de tranquillité. Les amateurs d’art admireront la statue de Chopin (Murice – 1906), celle de Musset (Mercier – 1906) ou encore celle de Guy de Maupassant (Verlet – 1897). Jardins des Plantes De l’entrée de place Valhubert, une perspective de 500 mètres vous conduira aux serres et à la Grande Galerie de l’Evolution. A la fin de l’été, les buissons de dahlias vous surprendront. La Ménagerie, un des plus vieux jardins zoologiques du monde. En sortant du jardin, les visiteurs à la recherche d’émotions romantiques succomberont au charme du Labyrinthe. Les plus attentifs visiteront la Bibliothèque du Muséum, spécialisée en sciences naturelles. Créée à l’époque de la Révolution, elle renferme 7000 parchemins très fins, 3000 manuscrits et 800 000 volumes imprimés. Naturellement, j’aurais voulu vous parler du Parc Montsouris, du Cimetière du Père Lachaise, des Buttes-Chaumont, mais aussi du square Récamier, des Jardins du Musée Rodin. Mais finalement l’important c’est de les visiter personnellement. L’important c’est que les parisiens se donnent le temps de s’évader sans devoir affronter les embouteillages. Que le visiteur éphémère sache être curieux et qu’il sorte des sentiers battus, ceux des itinéraires touristiques. Absolument, sans aucune hésitation. 23 L’histoire Cette chasse en vélo... Coppi et Bartali, fiers rivaux sur les deux roues, devinrent des amis en poursuivant des canards et des lièvres Franco Recanatesi, directeur de “Excellence”, né à Rome en 1941, avant d’arriver à “Panorama” et au groupe Espresso pour lequel il a dirigé le journal “Il lavoro” de Gênes et “Il Venerdì”, en plus d'occuper les fonctions de rédacteur en chef et d'envoyé du journal “La Repubblica” - a débuté au “Corriere dello Sport” et justement dans le secteur du cyclisme. Parmi ses livres sportifs, “La Roma del Mago” (1968), “Storia del Giro d’Italia” (1970), “Il mondo è un pallone, il racconto dei mondiali di calcio” (1978). par Franco Recanatesi D eux parmi les plus grands champions de tous les temps, Coppi et Bartali, découvrirent en allant justement à la chasse aux perdrix et aux bécasses des affinités imprévisibles : la détente spirituelle et le contact avec la nature, l’envie de confidences spontanées et de silences affectueux, le plaisir de flairer les odeurs des proies et des arbustes portées par le vent, l’avantage de marcher et marcher à l’aube pour enfourcher ensuite son vélo avec les jambes déjà réchauffées. Fausto Coppi, classe 1919, et Gino Bartali, classe 1914 : un morceau de l’histoire d’Italie qui n’est pas que sportif. Tellement semblables dans leur poursuite des victoires en vélo, tellement différents dans leur façon LA RÉVÉLATION C'est Gino qui reçoit l'eau Cette photo historique remonte au Tour de France de 1952. Est-ce Bartali qui tend la gourde à Coppi ou vice-versa ? Ettore Milano, coéquipier et ami de Fausto, résout l'énigme 52 ans plus tard : ”Un couple de restaurateurs belges, sur le parcours de l'étape, offrit une bouteille d'eau d'Evian – ce n'était donc pas une gourde - à Coppi. Coppi en but une gorgée et la passa à Bartali. Regardez bien, c'est Gino qui regarde la bouteille et c'est donc lui qui la reçoit. Ils étaient tous les deux capitaines, mais c'est Coppi qui a remporté ce Tour ”. d’escalader les montagnes de la vie et de “penser” la vie. Coppi, piémontais, taciturne et introverti, coeur inquiet et prêt a dérailler des règles d’une époque bien pensante et bigote, jusqu’a crier à la face du monde son amour pour une autre femme que la sienne; Bartali, toscan dans l'âme, culotté, caustique et irrévérent, mais un homme d’église et de famille comme il convenait à l’époque. Laïque et avec des idées de gauche le premier, démocrate-chrétien et catholique pratiquant le second. Ils ont divisé l’Italie dans les années Quarante et Cinquante - une Italie déchirée par une guerre inutile et excitée par une reconstruction tant attendue - mais ils l’ont aussi aidée. 25 Raphael Geminiani, à gauche, un Côte à côte dans la réserve du Mugello, sur les collines du Lodigiano, sur les montagnes des Apennins avec Break, l’inséparable setter de Fausto. des coureurs cyclistes qui participa à la battue de chasse en Haute-Volta. Il attrapa lui aussi la malaria, mais guérît avec des fortes doses de quinine. A droite, Ettore Milano, le coéquipier et ami très fidèle de Fausto Coppi. Beaucoup considèrent que, en juillet 1948, ce fut l’exploit de Bartali sur les Pyrénées (une extraordinaire étape du Tour de France de Cannes à Briançon, qui lui permit de récupérer vingt minutes à Louison Bobet en lui arrachant le maillot jaune) qui a éteint la mèche de la guerre civile qui avait été allumée par l’attentat au chef du Parti Communiste, Palmiro Togliatti. Ennemis pas la force des choses en vélo, parce qu’ils étaient tous les deux meilleurs que les autres, que tous les autres, qu’ils fussent italiens ou étrangers. Une rivalité légendaire, qui s’est diffusée en Europe et dans le monde. Pas seulement, probablement, pour leur stature athlétique, mais aussi pour leur éthique morale. Icône de la loyauté et de la correction, le célèbre épisode controversé du passage de la gourde entre les deux champions, dans une étape du Tour de France, dont nous parlerons plus loin. I l ne manque pas d’autres épisodes qui témoignent de l’amitié et de l’estime entre Bartali et Coppi : leurs rencontres fréquentes chez leur masseur et ami commun Giovannino Chiesa; leur participation (avec Magni, Koblet, Bobet et d’autres grands cyclistes de l’époque) au film “Totò al Giro d’Italia” dans lequel ils récitent tous les deux une petite scène comique avec l’inoubliable comique napolitain; le défi à coups de chansonnettes dans la célèbre émission de Mario Riva “Il Musichiere” dans laquelle ils chantèrent en choeur “Nel blu dipinto di blu”; mais surtout, les battues de chasse que Fausto et Gino, fusil à l’épaule, organisaient pour s’oxygéner mais surtout pour mieux se connaître. Les voici dans la réserve du Mugello, côte à côte, avec pour complice Artemio Franchi, président de la Fédération Italienne de Football et lui aussi chasseur expérimenté. Les voici sur les montagnes des Apennins, seuls, avec pour seul témoin Break, le fidèle setter anglais de Coppi. Les voici sur les collines du Lodigiano, depuis peu et pour la première fois ensemble dans la même équipe, la San Pellegrino, Gino en tant que jeune directeur sportif, Fausto en tant qu’athlète désormais à l’automne d’une carrière incomparable. Pendant quelques mois seulement sous le même drapeau, avant que Coppi, à quarante et un ans, attrape la malaria durant une battue de chasse en Haute-Volta en compagnie de Geminiani, Anquetil, Rivière et d’autres cyclistes, avec lesquels il avait disputé une petite course (de 60 kilomètres, à Ouagadougou, à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance de la jeune nation africaine). A son retour en Italie, en décembre 1959, Fausto déclara, à propos de ce safari africain, “J’ai vécu la plus belle aventure de ma vie”. Mais à la mi-décembre, au téléphone avec Geminiani, ils se confièrent mutuellement des étranges malaises. Deux jours plus tard, le dimanche 20 décembre, Coppi se rendit au stade d’Alessandria pour assister au match de football entre l’équipe piémontaise et le Genoa, puis revint chez lui, siffla Break, prit son fusil et se dirigea vers la réserve d’Incisa Scapaccino “pour quatre coups de fusil délassants”. Il n’était pas de son humeur habituelle, il vagua tout seul pendant deux heures en tirant très peu. Le 27 décembre, il commença à accuser une fièvre persistante de 38-38,5 degrés. Le 2 janvier, à 8h45 du matin, la vie lui échappa comme aucun adversaire n’avait réussi à le faire, dans un lit de l’hôpital de Tortona. inquante mille personnes participèrent à ses funérailles, l’Italie blanche et rouge, l’Italie puritaine et progressiste, l’Italie au masculin et au féminin, jeune et âgée. Au premier rang, pétrifié, Gino Bartali, l’ennemi qu’il aimait tant. “Le héron - écrivit Orio Vergani sur le Corriere della Sera - a replié ses ailes”. On dit que la passion pour la chasse avait aidé Coppi dans les moments C Gino Bartali et Fausto Coppi descendent de la barque après avoir chassé le canard dans les environs de Padoue. Coppi allait presque tous les jours à la chasse dans la période de préparation, c’est-àdire entre le mois de novembre et le mois de janvier. Fausto Coppi montre fièrement son gibier après une battue de chasse dans la région de Tortona, sur ses collines. A ses pieds, l’inséparable Break, le setter compagnon Après une heure de marche, Gino avait tiré tout au plus deux coups, naturellement à vide. Fausto une trentaine, et sa gibecière était presque pleine de lièvres et de faisans. de tant de battues. Dans la page ci-contre, Bartali et Coppi durant une battue de chasse au Mugello. Entre eux, Artemio Franchi, à l’époque président de la Fédération Italienne de Football. difficiles de sa vie, qui furent d’ailleurs assez nombreux : la mort de son père quand il était enfant, celle de son frère Serse à la suite d’une chute de vélo en 1951 (durant un Tour du Piémont remporté par Bartali), son rapport tourmenté avec la “Dame Blanche” pour laquelle il avait divorcé, les contrastes conséquents avec ses enfants; mais on observa aussi que la chasse l’avait condamné. “C’est faux dit Ettore Milano, son coéquipier le plus fidèle dans la course et dans la vie, aujourd’hui âgé de soixante-dixhuit ans et retraité à Novi Ligure Fausto est mort parce qu'une rechute de malaria pardonne rarement, et il avait déjà attrapé la malaria quinze ans plus tôt durant sa captivité en Tunisie”. L a chasse était sa joie, son élixir, une raison de vie, rappelle Dante Coppi, cousin du grand champion et aujourd’hui, âgé de soixante-huit ans, 28 De retour de captivité, il chercha son fusil, le huila et me dit : est-ce que demain tu veux porter mon gibier? vice-maire de Castellania, le village collinaire de la région de Tortona où toute la famille a vu le jour. Dante avait 10 ans lorsque Fausto revint de la guerre, après avoir été fait prisonnier en Tunisie.” La première chose qu’il fit en entrant à la maison, après avoir embrassé sa mère Angelina et son frère Serse, fut d’ouvrir l’armoire où était conservé son fusil “Franchi”. Il le nettoya, le huila et me dit : tu veux venir demain avec moi pour porter mon gibier ?”. Au dire de tous, Coppi était un bon chasseur, il tirait très bien : un champion aussi dans la chasse. “Froid, précis : peu de gens savaient abattre comme lui en plein vol des perdrix, des faisans et des bécasses : il manquait rarement un coup”. Bartali essayait d’imiter ses techniques et d’espionner ses mouvements, mais avec des résultats modestes. D’après Emanuele Sirotti, le photoreporter préféré de Coppi, Bartali ne pouvait pas être à la hauteur de Fausto parce qu’il ne possédait pas la même passion ni les mêmes motivations : “Fausto connut dès son enfance le virus de la chasse comme tous les piémontais de l’époque. Il faut naître paysan, avoir du respect pour la terre et pour la nature, s’enivrer avec la rosée de l’aube pour aimer la chasse comme l’aimait Coppi”, observe son cousin Piero. Et pourtant Bartali grognait et jurait lorsque Coppi revenait à la maison les gibecières pleines alors qu’il ne ramenait que des maigres butins. “Je fais toujours la figure du coéquipier”, ricanait-il en serrant les dents. Coppi se moquait joyeusement de lui : “Gino, tâche au moins de gagner une étape...”. La première fois que les deux champions se retrouvèrent face à face fut lors d’une rude journée d’hiver au Mugello, dans le domaine du comte La Scrofa qui avait travaillé et intrigué pendant plus d’un mois pour les avoir. Terrain mixte, bois et champs, beaucoup de gibier. Ce jour-là était également présent avec son fusil à deux canons Alfredo Martini, ancien coureur cycliste et ancien responsable de l’Equipe Nationale :”Nous sommes partis à 7 heures du matin, Coppi était très excité, Bartali curieux et amusé. Après une heure de marche, Gino avait tiré tout au plus deux coups, naturellement à vide, Fausto une trentaine et sa gibecière était presque pleine de lièvres et de faisans”. Comment ça va ? demanda Fausto à Gino. “Ça va mieux sur le Stelvio”, répondit le toscan en riant. Quand il était à la chasse ou quand on parlait de chasse, Fausto reprenait de l'enthousiasme et des couleurs : l'œil vif, la repartie facile. A son cousin Piero qui, atteint lui aussi par le virus du vélo, lui avait raconté durant une battue une victoire dans une course d'amateurs en Ligurie, il répondit : “Que s’est-il passé, ils sont tous tombés ?”. Pour Fausto, toutes les occasions étaient bonnes pour épauler son fusil. Il connaissait de long en large les collines devant Castellania, 380 mètres d’altitude, des bois touffus et généreux. Presque tous les jours, quand il était chez lui, il enfilait ses bottes et allait tirer pendant au mois deux heures, en profitant du fait qu’à cette époque il n’y avait pas de saisons de chasse. Ses compagnons d’aventure étaient son frère Serse, ses amis et coéquipiers Ettore Milano et Andrea Carrea, quiconque partageait plus sa passion et son enthousiasme que son talent. Nombreuses furent aussi les battues dans la région de Tortona. Coppi se rappelait avec un certain plaisir d’une battue en compagnie de Gianpiero Boniperti, le capitaine historique et ensuite dirigeant de la Juventus et bon tireur. Quand il y avait trop de gens, quand la chasse devenait un événement médiatique ou mondain, Bartali, par contre, se défilait. Contrairement à Coppi, sa passion pour la chasse ne réussissait pas à plier le malaise d’une vie privée violée. La mort de son ennemi-ami plongea Gino Bartali dans une longue et profonde dépression. Deux ans après la disparition de Fausto, un ami l’invita à une battue de chasse dans la Maremme. Gino refusa. Il n’aurait plus épaulé un fusil. “Ces moments-là - dit-il - je les conserve comme le souvenir le plus cher de Fausto. Je ne l’ai jamais vu aussi heureux ”. Tout pour la chasse Et Beretta prépare votre valise Un sac avec le fusil et les bons vêtements, jumelles, couteaux et autre. Pour homme et femme M ais la chasse est-elle aussi femme ? Bien entendu. Diane n’estelle pas l’un des symboles les plus populaires de la chasse ? Regardez la photo de la page de droite : féminité et élégance caractérisent également ces vêtements " country ", qui font partie de la ligne Beretta : veste et pantalon couleur sous-bois et surtout, bottes de cuir confortables et fonctionnelles avec fermeture à lacets extérieure. Mais Beretta propose une vaste gamme de vêtements et d’accessoires qui ne peuvent manquer dans la valise d’un chasseur se préparant à une battue. En vente, naturellement, dans la Gallery Beretta. Jumelles série " Signature ", entièrement étanche, agrandissement 12x50 ou 10x50. En bas, un set de couteaux en silver plate avec manche en corne de cerf. Trois-quarts en velours côtelé et goretex, tissu exclusif huntex, imperméable, transpirant, coupe-vent, anti-déchirure, silencieux. Sur le côté, sac en cuir contenant le fusil de chasse démonté plus l’ensemble de chasse. Double fond pour contenir les bottes. 30 Anatomie d'un coup de fusil Le rapport difficile avec les animaux : chassé le plus possible sans foire de quantité par Andrea Aromatico Q u'est-ce qui pousse, aujourd'hui, un homme – à l'époque des bytes, des nanosecondes, des supermarchés- à se réveiller avant l'aube, par des froides matinées d'hiver, pour aller … à la chasse ? Quelle est cette force mystérieuse, primordiale, qui est encore à même de faire prise dans des coeurs du XXIe Siècle en les déracinant de leur époque ? D'où naît – en définitive – ce besoin de régression (…ou d'ascèse ?) qui fait parcourir à nouveau l'échelle de l'évolution à rebours, qui annule le progrès, qui saisit ton âme dans son poing et la jette dehors, dans la furie des éléments, pour la mettre face à face à cette dimension que nous appelons avec un terme universel wilderness ? …Une dimension où tout est plus animal et moins humain. …Où tout est naturel sans aucune place 32 " Je suis né dans une famille où tout avait le parfum de la chasse : une atmosphère ennivrante. Parmi toutes les chasses, ma préférée fut, presque tout de suite, celle avec les chiens d’arrêt " par Andrea Aromatico pour l'artifice. …Où on peut se retrouver soi-même après s'être perdu dans des rêves, des aventures et des dimensions mystérieuses de silence, où l'esprit s'apaise et l'âme jouit. Je pourrais répondre à tout cela de façon conventionnelle, scientifique, en me mettant à citer tel ou tel philosophe, tel ou tel écrivain, tel ou tel psychologue, qui s'intéressèrent à l'activité de la chasse dans le sens le plus élevé du terme. Il en sortirait un texte certainement cultivé, peut-être même intelligent, mais – attendez – ça ne m'intéresse vraiment pas d'afficher ici de la finesse et de la culture; je veux seulement être honnête. Voilà pourquoi, sans périphrases, je vais raconter tout de suite ce qui a fait, et ce qui continue de faire de moi un chasseur, en offrant donc ma vie comme un miroir dans lequel nombreux seront ceux qui pourront certainement s'y reconnaître ou qui pourront saisir l'universel à partir d'un détail … Il y a plus de trente ans, vraiment une autre ère. Je nais dans une famille de chasseurs dans laquelle tout a l'odeur de la chasse; je respirerai cette atmosphère jusqu'à m'en enivrer totalement. Dès le début, la dichotomie est féroce; à la maison seulement des suggestions, des références, des allusions et des récits : le rêve. Là-bas, dehors, à la campagne, la vraie chasse, les plantes et les animaux : une réalité que je ne pouvais pas encore atteindre à cause de mon âge. Mon Dieu, quelle souffrance, quelle douleur sourde et profonde en entendant mon père sortir en pleine nuit pour partir au loin, dans des beaux endroits, différents, à la chasse; alors que l'enfance me gardait prisonnier en ville entre quatre murs ! Seigneur, quelle joie, lorsque finalement, un soir, il m'annonça que, si je voulais, le lendemain il m'aurait amené avec lui “à la passe”. On était au mois d'octobre et j'avais cinq ans… Je revis encore cette première nuit blanche de veille, d'incertitude et d'émotion (combien y en aurait-il eu par la suite ?)… “Et s'il change d'avis, s'il ne m'appelle pas ? Non, non; papa est gentil : il va m'appeler ! …Toutefois…”. Finalement, le voici à la porte de ma chambre en train de me chuchoter de me dépêcher, de ne pas faire de bruit et de ne pas réveiller maman (figurez-vous si elle n'était pas réveillée !). Un instant et nous sommes prêts; nous voici partis dans l'obscurité, en voiture vers je ne sais où, mais déjà alors loin de tout ce qui pouvait ne fut-ce que ressembler vaguement à Dans la photo de ce reportage, plusieurs images de l’auteur de cet article, chasseur célèbre ; et d’autres, prises par lui-même. quelque chose de domestique, d'habituel. Et puis il y a eu le premier coup de fusil; le véritable big bang d'où naquit mon univers intérieur différent. Et, au fur et à mesure, tout le reste : les chiens et le permis de chasse; une passion en croissance exponentielle qui m'aurait amené à poursuivre Diane jusqu'à “la contempler nue” dans son essence sauvage; jusqu'à ce qu'elle me “détruisit”moi aussi, comme Athenon. Seul le chasseur survécut à la rencontre avec la déesse; le reste fut dépecé, déchiqueté, mis en subordination par un amour absolu, capable d'ordonner sur ses codes toute une existence : la mienne. …Mais c'est toujours comme ça de l'autre côté : quand tu as vu ce qui est Vrai, comment peux-tu te contenter de la fausseté et du mensonge ? Quand tu as goûté ce qui est Bon, comment peux-tu continuer à te nourrir de mauvais aliments frelatés ? Quand tu as expérimenté l'Excellence, comment la médiocrité peut-elle te suffire ? A partir de ce moment-là, je fus littéralement scindé dans une polarité dimensionnelle qui n'aurait eu que deux axes cartésiens : proche et lointain. L’un, comme l'archétype de ce qui est “humain” et familial; nécessaire pour vivre et faire vivre; l'espace prosaïque de la quotidienneté et du travail, des études et de la vie sociale… L’autre, comme le véritable vecteur pour une vie que je voulus poétique et légendaire, aventureuse et mythique; celle en éternelle 33 découverte, typique du chasseur ! Et il y a eu des saisons où j'ai été Machiavel à l'envers. Le soir, avec les habits solennels et civilisés, dans les sociétés humaines et reçu dans les anciennes cours; à l'aube, avec sur moi les vêtements nobles : ceux qui étaient “sales de vase et de boue”, de sang figé et qui sentaient le chien, la fatigue et le Vent du Nord. Le masque social et le “bonheur parfait”; l'inertie inquiète et le dynamisme philosophique; celui qui est fait d'instants où, entre les pluies et les tempêtes, les cieux chargés de bourrasques et les matins blêmes de brouillards, je perçais le voile du temps et de l'espace pour ne faire qu'un avec les oiseaux migrateurs, les rochers, les arbres et l'Esprit Universel. Et je lisais directement dans le Grand Livre de la Vie et de la Mort. D'abord " …puis vinrent le premier coup de fusil, véritable big bang d’où naquit mon univers intérieur, si différent ; puis tout le reste : les chiens, le permis… " les lieux familiers furent suffisants, puis sont venus “de nouveaux cieux et des nouvelles terres”. Avec les sens enchantés, d’ailleurs en ailleurs, pour soigner mon âme (et mon corps) en partageant le rêve le plus secret du Cosmos, en vivant selon les lois sacrées de la Nature. Toujours loin, de plus en plus loin; avec entre les mains le froid de l'acier, le regard dardant (et plein de merveilles), l’ouie vigilante et très sensible, en respirant des airs parfumés d’odeurs différentes et toutes vraies; …dans la bouche, le goût sauvage de l'aventure. Les Balkans et les Pays de l'Est, les Tropiques et l'Extrême Nord, l'Afrique et les Amériques, les Caraïbes et les marais glacés de neige au coeur de la Vieille Europe; dans une chasse continue, surtout d'émotions. D'animaux aussi, bien sûr. …Eh oui, les animaux ! Depuis toujours aimés et désirés, jamais conçus comme des simples cibles mais comme des êtres avec lesquels se mettre en relation de façon peut-être dialectique, mais cependant toujours vraie et équilibrée. Les chasser le plus possible en en prenant le moins possible. En me laissant guider par eux vers des régions inconnues de l'âme, qui auraient été autrement tout à fait intactes. C'est pour cela que, parmi toutes les chasses, celle que j'ai préférée, presque depuis le début, fut celle avec les chiens couchants : une façon de chasser particulière qui est surtout caractérisée par des dimensions animales (le chien et le gibier), dans lesquelles l’homme-chasseur devient à peine plus qu'un spectateur. Au milieu de l'action, dans un défi entre deux essences absolument sauvages. Une chasse de découverte et porteuse de grandes émotions, dans laquelle le rôle du fusil est relégué à quelques rares instants de pathos extrême où le gibier, le chien et le chasseur se confrontent dans un rituel ancestral qui, à la fin seulement – après l'avoir consommé jusqu'au bout – permet de comprendre; jamais avant…! Le lien d'amitié avec un autre être vivant; le lien conflictuel avec un autre être qui s'éteint entre tes mains et qui sera ta nourriture; l’honneur d'avoir participé à cette subtile magie; un mélange de mélancolie et de joie pure, qui représente la quintessence de la chassecomme-style-de-vie. …Même si les sots et les tristes ne le savent pas ! C'est pourquoi, en glosant sur tout ça, j'affirme que maintenant précisément – à l'ère de la hâte furieuse et de l'exaspération technologique- le fait de continuer à aller à la chasse, de sortir et de s'éloigner des paramètres de ce qui est connu et socialement codé, représente un acte de noblesse (dans le sens le plus élevé du terme) même si inconscient et abstraction faite du type d'activité de chasse préférée et de la manière de l'affronter. Et cela parce que, pour moi, indépendamment de ses biens et de sa position sociale, chaque chasseur est fondamentalement un “seigneur de campagne” dès qu'il ne porte plus les vêtements “profanes” de son travail, de sa vie quotidienne. Chaque chasseur se révèle comme un individu encore capable d'exercer un choix conscient, avec sa tête, en s'accordant savamment ce qui fut défini autrefois comme “le plaisir du roi et le roi des plaisirs”. Chaque chasseur incarne, par conséquent, une sorte de philosophe qui est encore capable de lire des mots qui ont été écrits avec le feu et le sang sur des pages de vent; toujours tendu dans la volonté d'arracher à l’univers une portion de Vérité. Chaque chasseur – aujourd'hui plus que jamais - se concrétise donc comme un individu qui sait comment s'élever de toute massification pour s'exalter luimême avec un style bien précis (qu'il témoigne avec tout son être), vers une vie belle, pleine, au souffle chaud et puissant; une vie faite d'aubes, de soleils couchants et de haies, qui toutes se déploient au-delà de l'infini. Une vie …d'excellence, en définitive ! D’Excellence, précisément. La nouveauté UGB 25, un fusil pour ami Innovation, précision et grande commodité dans la dernière merveille de Beretta née pour le sport P our vous aider à ne pas vous tromper, à épauler correctement votre arme, à économiser du temps et des mouvements, à ne pas subir de reculs, les ateliers de Beretta ont produit leur dernier joyau, un fusil qui, comme un véritable ami, vous rend tout plus facile. 36 Il s’appelle UGB 25 Xcel, c’est un semiautomatique calibre 12, un fusil pour le sport dont la configuration a été conçue tout exprès pour le tir, mais que vous pouvez utiliser aussi pour la chasse. Il faut dire, avant tout, que l’UGB 25 se caractérise par un système innovant de fermeture à canon basculant qui facilite son utilisation en conditions de sécurité totale pendant la compétition et permet au tireur de se déplacer d’un poste de tir à l’autre sans devoir extraire la cartouche, mais en faisant simplement basculer le canon. Autres importantes caractéristiques du nouveau fusil Court recul du canon - Dispositif qui conserve une bonne propreté des parties internes, même après un usage prolongé, annulant presque la levée de l’arme au moment du tir. Richesse de l’équipement - L’UGB 25 est fourni dans une valise contenant des platines, de l’huile Beretta, une cartouche de protection du percuteur et autres accessoires utiles. d’éviter le contact avec les douilles en phase d’expulsion des cartouches. Bloc de culasse - En alliage léger, son dos de ligne ergonométrique arrondie, signée Giugiaro Design, se raccorde à la crosse selon un profil harmonieux, permettant de saisir la cible rapidement, de manière instinctive. Double amortisseur - Arrête doucement l’impact du chariotobturateur en réduisant les vibrations. Indicateur de position - Elément en polymène devant la fenêtre d’expulsion, qui indique le positionnement de la main sur le fût au moment du tir, afin Crosse multiréglable - En bois de noyer sélectionné, équipée de la plaque de couche Gel Tek qui réduit le recul, dans certaines version elle est réglable dans le pli et le devers et pourvue de “Memory System”. FICHE TECHNIQUE Calibre: 12 Magasin à cartouche: 70 mm Fonctionnement: semi-automatique, basculant, à court recul du canon Fermeture: géométrique par obturateur oscillant. Bloc de culasse: en alliage léger à double amortisseur de butée. Canon: en acier à triple alliage, intérieur chromé. Bande: ventilée interchangeable. Longueur canon: 76 cm; 81 cm. Guidon: de compétition Sûreté: à bouton à garde-main. Crosse et fût: en bois de noyer, cannelés. Longueur crosse: 358/374 mm. Poids: 3,500/4,100 kg. 37 Le personnage/1 Le dernier des perfectionnistes En Ombrie, un artisan très moderne d'une autre époque rend plus belles et plus sûres les armes Beretta par Francesca Romana Buffetti photos par Roberto Ponti L es pentes ombriennes descendent doucement vers le lac artificiel de Corbara, surplombé par le bourg de Civitella del Lago. Les bois, l'atmosphère, les murs médiévauxs : tout a le goût de la vénerie dans ces anciennes terres de l'État Pontifical, à mi-chemin entre Todi et Orvieto, qui sont depuis toujours le royaume de la chasse au ramier. Parmi les ruelles en pierre, devant une terrasse panoramique sur la moyenne vallée du Tibre, Maurizio Cairola (à gauche sur la photo) a choisi le lieu idéal pour son atelier. Aidé par le jeune Valerio, il transforme l'ébène, le palissandre et le bois de rose en petits bijoux d'artisanat. Après un passé de manager, il a décidé de se consacrer à la passion de sa vie : les fusils de chasse. Il les aime, il les soigne, il les collectionne. “Comme tous les collectionneurs – explique-t-il – je fais attention aux détails. C'est le détail qui fait la différence et les anglais, en fait de détails, ont toujours été des maîtres. J'ai commencé par me rendre aux ventes aux enchères à Londres, où on vend des anciens accessoires pour 39 Trois phases de la fabrication pour obtenir Ci-contre, une vue de Civitella del Lago. les baguettes de nettoyage. En bas, l'ébène, En bas, Maurizio Cairola avec son assistant, le palissandre et le bois de rose que Cairola Valerio, montre la mallette d'accessoires utilisait pour créer ses accessoires. Beretta. fusils. Ce sont des véritables chefsd'oeuvre, travaillés de façon tellement raffinée qu'ils ont demandé des heures de travail à la main. Jusqu'à la fin du dix-neuvième siècle, les maisons anglaises produisaient la quantité limitée qui leur était demandée, avec une habilité enviable. Ensuite, avec l'augmentation du coût de la maind'oeuvre, le travail a été déplacé en Inde. A présent, personne n'est plus capable de fabriquer à la main un moule à balles ou un extracteur de cartouches. On a totalement perdu ce soin maniaque du produit. Quand j'ai commencé à réaliser des accessoires pour moi, j'ai voulu reprendre toutes les anciennes techniques traditionnelles qui avaient été abandonnées à cause d'une politique basée sur la quantité. Mais la quantité est toujours ennemie de la qualité. En 2003, je suis allé à l’Exa de Brescia avec mes créations : les producteurs d'armes sont restés enthousiastes. Surtout Beretta, qui m'a immédiatement commandé la réalisation de quelques objets. Mais chaque accessoire, encore avant d'arriver à Gardone, doit me plaire”. Cairola, avec la précision et la lenteur qui appartiennent à un artisan-artiste, crée des baguettes pour nettoyer le canon des fusils, des récipients à huile, des tournevis et des dizaines de petits outils pour entretenir les armes de chasse Beretta qui, pour leur finition et leur précision, sont dites de luxes. “J'essaye de conjuguer la demande, de plus en plus pressante, et la qualité. Si je massifiais le produit, je le dénaturerais. Tous les outils que je réalise ont besoin de temps. Polir le bois avec la méthode d'autrefois signifie passer au moins trois heures sur le même objet, jusqu'à arriver à la finition que je prétends. C'est un travail qui demande des mois de recherche : j'étudie les modèles anciens, les matériaux qui étaient utilisés, et jusqu'aux pas de filetage anglais. Tout cela pour réussir à reproduire des accessoires qui sont désormais introuvables. Et pour satisfaire une maison comme Beretta, je ne peux que conjuguer la tradition et la modernité ”. Comme le bourg de Civitella del Lago, à la fois moderne et ancien, le joyau médiéval que les cuisiniers Vissani et Trippini ont choisi pour ouvrir leurs restaurants, mais où le plat typique est encore aujourd'hui le “Ramier à la gourmande”. Le personnage/2 La fable de l'autre Beretta Homonyme de la célèbre famille, il entre à l'usine et devient dirigeant. Avec 61 ans de service I l a pris vingt fois l'avion pour aller aux Etats-Unis, entre New York et Washington, pour convaincre l'état-major des marines d’acheter le parabellum Beretta; il a dirigé des tests pour la gendarmerie française et refusé des paiements en riz aux Philippines; il a commencé à par Matteo Recanatesi photos par Roberto Ponti l'atelier, entre les chargeurs, les leviers et les chiens, et s'est découvert dirigeant de rang supérieur. Celle de monsieur Marco Beretta est une fable qui mérite d'être racontée. A commencer par son nom. Oui, parce que son homonymie avec la famille qui possède depuis des générations le colosse industriel dans lequel il a trouvé du travail a quelque chose d'incroyable. Vous êtes parents ? C'est la question que tout le monde lui pose. “Pas du tout – réplique cet homme très sympathique âgé de soixante-dix-sept ans – seulement compatriotes”. Et Marco Beretta, 77 ans, dans l’usine de Gardone Val Trompia. A gauche, il pose à l’extérieur à droite, il choisit un bois pour la crosse d’un fusil. En haut, la salle à température constante qui abrite les essences de bois pour les fusils de luxe. pourtant, à l'usine, on jure que le dévoué Marco est considéré “par les propriétaires” comme quelqu'un de la famille. Peut-être à cause de ce record de longévité professionnelle qui fait de lui un point ferme, irremplaçable de la maison : 61 ans de travail. “Je suis entré dans cette usine en 1943 – raconte Marco Beretta – j'avais 16 ans et une charge d'enthousiasme qui dure toujours. Après mes secondaires, ici à Val Trompia, j'avais suivi un cours de deux ans de spécialisation technique qui avait été organisé par Beretta pour assurer un avenir aux jeunes de 42 43 Une vie dans l'entreprise, il a représenté Beretta dans plusieurs concours à l'étranger; et au Brésil il a réussi à redresser en quelques mois le bilan de la succursale de San Paolo la région. Ainsi, le passage a été naturel”. Tout de suite à la cour du “mythique” concepteur Tullio Marengoni. “C'était un vrai perfectionniste, un maître – rappelle Marco – il m'a tout appris, malgré sa rigidité excessive. Il t'étudiait pendant quelque temps et puis, si ça n'allait pas, il te chassait sans trop de scrupules : tu dois faire un autre métier, disait-il. Résultat, sur sept que nous étions, nous sommes restés à trois. Marengoni faisait l'esquisse et donnait les directives, j'étais son bras. D'abord les pistolets, puis les chargeurs, les superposés, les double canons. J'acquérais de l'expérience”. Jusqu'au jour où le maître déclara : maintenant tu peux continuer tout seul. Et monsieur Beretta alla s'occuper de l'atelier d'usinage de la tôle et ensuite du montage. Avec l'habilité du prédestiné, il apprenait à gouverner chaque phase de la production. A 44 ans, voici l'investiture. “Carlo Beretta m'a convoqué dans son bureau et m'a remis, en présence de toute la direction de l'entreprise, un document qui certifiait ma nomination en tant que directeur de la fabrication. Quelle émotion, je l'ai tout de suite encadré et pendu au mur chez moi”. Depuis lors, une carrière lancée. A diverses occasions, Marco Beretta était l'homme qui redressait la production et qui suivait les principales commandes à l'étranger. “La première fois au Brésil, en 1962. Beretta devait décider s'il fallait fermer ou garder en vie l'usine de San Paolo : j'y suis resté huit mois, en analysant et en redressant l'entreprise. Ce fut un succès. Le Brésil ? Un Carnaval continu et les filles sont très belles. En Amérique aussi, j'ai passé un bon séjour. Je traitais directement avec les commissaires qui étaient envoyés par le Pentagone. L'un d'entre eux Il a traité avec des sénateurs, des gouverneurs et des chefs d'état. En Arabie Saoudite, l'épisode le plus curieux: “L’Emir me fait attendre 25 jours à l'hôtel avant de me convoquer pour un entretien” étudiait l'italien, il restait souvent pour échanger quelques mots avec moi. Une fois, je lui apporté un petit couteau, une bêtise : je ne peux vraiment pas l'accepter, m'a-t-il expliqué en me le rendant, comme commissaires nous avons l'obligation de refuser le moindre cadeau. Eh oui, une autre mentalité par rapport à la nôtre”. Curieuse l'anecdote sur la commande en Arabie Saoudite. “Ils nous ont convoqués et nous étions là, prêts pour l'essai. Seulement, personne ne venait nous chercher. En fin de compte, nous sommes restés 25 jours à l'hôtel, avant que l'émir se décide à nous envoyer un message par l'un de ses fils. Nous devions le rejoindre pour dîner et c'est que ce nous avons fait. Nous étions dans son harem, assis par terre les jambes croisées. Ce n'était pas confortable, j'ai donc allongé une jambe et je me suis appuyé sur un coude; les commensaux me regardaient perplexes, mais au moins je n'avais plus de fourmillement aux chevilles. Oui, ce fut le dîner le plus inconfortable de ma vie”. A propos d'essais, Marco Beretta est toujours rentré gagnant. “Dans la comparaison avec les autres fournisseurs, Beretta s'avère toujours gagnante. Une fois, cependant, nous aurions peut-être mieux fait de perdre la commande. Les Philippines avaient commandé une grande quantité de fusils et de revolvers, mais leur économie était à terre, 20.000 marines avaient subitement quitté le pays en coulant l'économie locale. Nous vous payons en riz, ontils proposé. A la fin, ils ont résolu le problème en vendant le riz à quelqu'un d'autre”. A présent, Marco Beretta est un superviseur hyper spécialisé qui marche à pas feutrés dans l'usine de Val Trompia. Il commande l'équipe spécialisée dans les produits de luxe, dispense des conseils précieux aux ouvriers, soigne les affaires de l'entreprise depuis son poste de travail. Un bureau, un ordinateur, un scanneur. Le nouveau qui avance, à côté des sons de toujours, en se mélangeant à 61 années de souvenirs. Sur la page voisine, une phase de la fabrication d’un fusil. Au-dessus, Marco Beretta au travail avec l’un de ses collaborateurs. 45 Les Jeux Olympiques Athènes, des Jeux de cheik Six médailles, deux d’or, avec les fusils de précision Beretta. La grosse surprise vient de Dubai S ix médailles - deux ors, deux argents, deux bronzes - ont exalté l’aventure de Beretta aux Jeux Olympiques d’Athènes qui ont pris fin en septembre dernier. Andrea Benelli et Ahmed Al Maktoum sont les deux vainqueurs, le premier dans la catégorie “skeet”, le second dans le “double trap”. Benelli, médaille de bronze à Atlanta, a réussi à toucher 149 pigeons d’argile sur 150. Le fusil qui l’a mené à la victoire est le célèbre DT10 Trident superposé de compétition, dont toutes les caractéristiques ont été étudiées dans les moindres détails pour satisfaire les exigences des sportifs. Descendu du podium d’Athènes, Benelli avait annoncé qu’il ne participerait pas aux jeux de Pékin en 2008, et qu’il n’utiliserait plus son fusil que pour aller chasser dans les bois de Toscane. Pourtant depuis la fin d’octobre la nouvelle s’est répandue que le champion florentin a changé d’idée et continuera la compétition. A gauche, Ahmed Al Maktoum, le cheik de Dubai qui deviendra célèbre pour avoir offert sa première médaille olympique aux Emirats Arabes. Il a remporté la compétition du " Double trap " avec un fusil Beretta 682 Gold. En haut, Ning Wei, médaille d’argent chinois au tir au pigeon d’argile avec un Beretta DT 10 GOLD - Beretta Shooters Andrea Benelli ITALIA Skeet DT10 Trident Ahmed Al Maktoum EMIRATI ARABI Double Trap 682 Gold E Trident. En bas, le Président Ugo Gussalli Beretta (au centre) avec toutes les athlètes Beretta qui ont partecipé à Athènes 2004. SILVER - Beretta Shooters Giovanni Pellielo ITALIA Trap DT10 Trident Ning Wei CINA Skeet DT10 Trident BRONZE - Beretta Shooters E Gao CINA Double Trap 682 Gold E Adam Vella AUSTRALIA Trap DT10 Trident Le cheik a obtenu sa licence en économie en Arizona et il est également champion de squash dans son pays. Andrea Benelli, florentin, a changé d’idée : il continuera à tirer. La continuité de Pellielo Mais la véritable surprise des Jeux Olympiques d’Athènes a été la victoire d’Ahmed Al Maktoun, cheik de Dubai qui a offert la première médaille d’or de l’histoire olympique aux Emirats Arabes. Sept ans d’entraînement, 10 heures par jour, avec son 682 Gold E, ont permis au cheik de battre, avec 189 pigeons d’argile, l’Indien Rajyavardhan Rathore, qui n’a touché la cible que 179 fois. Ahmed Al Maktoum, diplômé en économie dans l’Arizona, est aussi dans son pays champion de squash. Deux femmes Beretta sur le podium d’Athènes: les Chinoises Gao E, bronze dans le Double Trap, et Ning Wei, argent dans le Skeet; toutes les deux avec un fusil 682 Gold E. Le DT10 Trident a permis à deux autres athlètes, l’Italien Giovanni Pellielo et l’Australien Adam Vella, d’obtenir le premier l’argent et le second le bronze dans la catégorie Trap. Giovanni Pellielo est l’un des spécialistes les plus chargés de titres de la “Fosse olympique” et l’un des tireurs les plus constants dans l’hitoire de sa discipline. Vitesse, précision, design : avec le DT 10 Trident, il est Précis, fiable, de proportions impeccables: ces caractéristiques font du Beretta DT10 Trident l’une des armes préférées des sportifs du monde entier. Les performances du fusil sont affinées par le nouveau profil interne des canons OptimaBore, qui optimise la distribution de la rosace, la réduction de la sensation de recul et l’optimisation de la vitesse des plombs à la sortie. En outre, les nouveaux chokes progressifs Optima-Choke, longs et étroits, ont un profil interne étudié pour améliorer la concentration et la distribution de la rosace. La 48 conception innovante de la clé d’ouverture, suggérée par l’expérience des meilleurs tireurs, facilite la prise, réduit l’effort et rend le fusil plus maniable même pour les gauchers. La forme de la sûreté a été étudiée pour garantir une meilleure prise et un actionnement plus aisé. La régulation micrométrique de la position de la détente se fait à l’aide d’un simple tournevis qui fait partie de l’équipement. Les ressorts des chiens en “V” assurent des déclenchements nets et une grande vitesse de percussion. Andrea Benelli, gagnant de la médaille d'or dans la catégorie skeet avec un fusil Beretta DT 10 Trident, le vrai protagoniste du tir au vol aux Jeux Olympiques d'Athènes : avec la même arme, également deux médailles d'argent et une de bronze. plus facile de monter sur le podium Quelques détails techniques du DT 10 Trident: en haut, le Memory System en dessous de la crosse du fusil; à gauche, le canon de l'arme avec l'étrangleur. En effet, sa mère l’a accompagné pour les premières fois dans les compétitions quand il avait 18 ans. A 19 ans, en 1990, il a remporté le premier de ses titres européens à Uddevalla, en Suède (et a redoublé cet exploit à Sipoo en 1997, outre deux argents et trois bronzes). Pellielo, né à Vercelli, est entré dans les “Fiamme Azzurre” en 1996, après avoir remporté le premier de ses trois titres mondiaux (à Nicosie en 1995, à Lima en 1997 et à Barcelone en 1998). Les Jeux Olympiques ont abondamment récompensé les fusils de tir à la cible Beretta: depuis 1956, en effet, les médailles dont s’honore Gardone Val Trompia ont continué à augmenter, atteignant le maximum historique pendant les trois derniers Jeux. Sept médailles à Atlanta (où Ennio Falco avec son ASE90 a marqué le record olympique dans le Skett), cinq à Sydney jusqu’aux sept d’Athènes 2004. 49 La chambre de l'invité Coppola, réalisateur de...vin par Frank Prial New York Times Q seiller, le célèbre oenologue russo-améri- merce des vins, le domaine offre les t- uand, déjà en 1975, Francis cain André Tchelistcheff. Le vin en que- shirts habituels et d'autres souvenirs. Ford Coppola acheta sa pre- stion s'appelait et s'appelle toujours Rubi- Naturellement, Francis Ford Coppola mière exploitation viticole à Napa Valley, con. Sa première vendange remonte à n'est pas un producteur de vins mais il a en Californie, il avait déjà eu l'occasion 1978, même s'il fut vieillis pendant trois la capacité d'engager dans son exploita- de s'affirmer comme un des “Grands longues années dans des tonneaux en chê- tion vinicole des professionnels de pre- Maîtres” du cinéma américain. Le réali- ne et soumis ensuite à un affinage en bou- mier ordre, exactement comme pour ses sateur se rendit pour la première fois à teille, toujours pendant trois ans. Le vin a films. Le vinificateur actuel, Scott Napa Valley en 1975, un an après la se- été introduit sur le marché en 1985, dix McLeod, a fait en sorte que le Rubicon conde partie du Parrain, pour entamer sa ans après l'achat de l'exploitation de la occupât les premières places parmi les production oenologique : on supposa part du réalisateur et le début des travaux vins de Napa Valley pendant plus d'une qu'il se serait comporté comme un inve- de restructuration. Coppola, au début, décennie. Le Rubicon est composé prin- stisseur “typique” d'Hollywood, en fai- s'était promis d'écouter les conseils dis- cipalement de raisins Cabernet Sauvi- sant un saut de temps à autre dans l'ex- pensés par son voisin, Robert Mondavi, gnon, avec un pourcentage compris entre ploitation pour être photographié parmi qui étaient finalisés à la production d'un 50 et 70 pour cent, avec l'ajoute d'autres les vignes. Mais ce ne fut pas le cas. Très vin unique, le Rubicon, un rouge à base de cépages, comme le Merlot et le Cabernet rapidement, Coppola s'impose comme Cabernet. Le stock de vin s’èpuisait cha- Franc. Un des vins les plus appréciés de la une figure de premier plan dans la com- que année, il fallait étendre, par consé- cave Niebaum-Coppola est un Zinfandel munauté oenologique de Napa Valley, quent, la ligne de produits existants afin de appelé “Edizione Pennino”, qui corre- même durant le scénario et le tournage satisfaire la foule de clients qui souhai- spond au nom d'une maison d'édition de ses films. Le film “Apocalypse Now”, taient boire un vin avec l'étiquette “Cop- appartenant au grand-père maternel du qui a fait l'objet de nombreuses polémi- pola” sur la bouteille. Le nom “Niebaum” réalisateur, Francesco Pennino, environ ques, fut distribué en 1979, tandis que le (du finlandais Gustave Miebaum, pion- au début du vingtième siècle. D'après ce segment conclusif et tragique du Parrain nier en 1880 des viticulteurs américains) qu'a affirmé une fois Francis Ford Cop- a fait son apparition dans le panorama ci- était déjà renommé à Napa Valley bien pola, “Ma mère m'a toujours répété nématographique en 1990. Durant ces avant que la famille Coppola, originaire de qu'elle était à moitié Pennino, j'ai donc années-là, le réalisateur a inévitablement Naples, émigre à New York. donné à ce vin le nom de mon grand-pè- passé des longues périodes de l'année loin Les Coppola, c'est-à-dire Francis et sa re”. Pendant longtemps, le Zinfandel a de son exploitation de Napa. Et, pour- femme Eleanore, entrèrent en possession été considéré comme un cépage améri- tant, il a non seulement planifié, partici- de l'ancienne cave et la transformèrent, au cain, mais on a découvert il y a quelques pé à la conception et supervisé la réalisa- fur et à mesure, en un magnifique centre années que ce n'était qu'un autre nom du tion d'une des réalités oenologiques les touristique destiné à la vente d'une ligne Primitivo, un cépage toujours très re- plus élégantes de Napa Valley, c'est-à-di- de plus en plus importante de vins com- nommé du Sud de l'Italie. Pour le réalisa- re l'exploitation viticole Niebaum-Cop- merciaux Coppola, dont une bonne partie teur, l’Edizione Pennino représente un pola, mais il a également présidé à la étaient vinifiés ailleurs, en Californie, et autre tribut aux racines italiennes dont il “création” d'un nouveau vin par son con- expédiés à Napa Valley. En plus du com- a toujours été si orgueilleux. 50