Une EMO d`anthologie
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Une EMO d`anthologie
SALONS & EVENEMENTS Une EMO d'anthologie par Dominique Dubois [email protected] L’EMO 2013 a donc été le point culminant de l’année, l’événement à ne pas manquer. Aussi, après une trop courte semaine sur place, la rédaction va donc essayer de dégager les tendances et produits les plus marquants et il serait présomptueux d’assurer avoir tout vu. Fréquentation & chiffres « L’EMO a progressé dans tous les domaines », déclare Carl Martin Welcker, commissaire général de l’EMO Hanovre 2013, en clôture du salon. « Plus de visiteurs, plus d’affaires conclues et un grand succès international tant côté visiteurs que côté exposants – l’EMO a même réussi à dépasser la précédente édition, déjà très réussie, en consolidant à nouveau avec brio sa position de salon international leader », poursuit Carl Martin Welcker. Plus de 2 100 exposants de 43 pays ont présenté leurs innovations pour la production du 16 au 21 septembre sur le thème de la « production intelligente » à un public international de spécialistes. Notons au passage que si l’Allemagne se taille la part du lion avec près de 900 exposants et 83 000 m² de stands, c’est bien la France qui arrive en douzième position avec 39 exposants pour 1 900 m², juste derrière la Turquie... D’ailleurs c’est à peu près notre place sur le marché mondial. Au total, près de 145 000 visiteurs d’une centaine de pays ont fait le déplacement à Hanovre pendant les six jours de l’EMO. Sur les quelque 50 000 invités, un professionnel sur trois venait d’un autre pays que l’Allemagne. Le nombre d’Européens en particulier a 10 Octobre 2013 TRAMETAL augmenté. « L’industrie européenne est de retour et va de nouveau investir dans les techniques de production », commente Carl Martin Welcker. L’Italie, la Suisse, la Suède, les Pays-Bas et la Russie sont les pays européens les plus représentés parmi les visiteurs. En ce qui concerne l’Asie, la Chine arrive bien avant le Japon, Taïwan et l’Inde. Un visiteur sur cinq a déjà passé des commandes pendant le salon. Ils sont autant, 20 %, à envisager des achats après le salon. La proportion s’est même révélée deux fois plus élevée parmi les clients étrangers. Les attentes des exposants à l’égard de l’activité après le salon, sont également élevées. En moyenne, chaque visiteur animé d’une volonté d’investissement affirme passer quatre à cinq commandes déclenchées par l’EMO. C’est davantage qu’à l’époque où la conjoncture était favorable, c’est-à-dire il y a deux ans. SALONS & EVENEMENTS des visiteurs entrevoyant l’étendue des possibilités et conséquences. Le Machining Cloud®, solution industrielle intelligente est une plate-forme révolutionnaire créée par la société Machining Cloud GmbH. Véritable « iTunes » du secteur de l'industrie mécanique, sa présentation a remporté un vif succès lors du salon mondial de la Machine-Outil EMO 2013 à Hanovre et laisse présager un avenir plus que prometteur. La Chine est de loin le plus gros consommateur de machine-outils. Si la France a disparu des radars, le Mexique a pris sa place. Plus que jamais, l’EMO Hanovre est perçu comme le salon de référence international pour la « production intelligente ». L’offre complète disponible sur l’EMO a également entraîné une légère augmentation de la durée de séjour des invités de l’EMO, qui s’élève désormais à deux jours. La prochaine EMO se déroulera du 5 au 10 octobre 2015 à Milan, Italie, sous le slogan « Let’s build the future ». Si le succès de la manifestation est incontestable et la qualité du visitorat évidente, il fallait tout de même noter un peu moins de monde dans les allées et dans quelques halls mineurs, des cloisons masquant des emplacements vides. Un léger doute plane sur le nombre des entrées qui serait en légère progression, ce qui n’est pas notre ressenti. En revanche, point de ces cars d’étudiants ou de lycéens traînés là pour faire masse et qui trompent leur ennui dans les allées comme chez nous. Il y a bien une foule de cars mais bourrés de visiteurs pressés et concentrés. Aussi étonnant que cela puisse paraître des commandes sont bien signées sur les stands et des machines exposées vendues, ceci ne concernant pas seulement des visiteurs de pays lointains. Les germanophones du DACH - Allemagne, Autriche, Suisse - représentent certes une écrasante majorité mais les Asiatiques sont venus nombreux et on entendait souvent parler français dans les allées, ce qui est nouveau. L’EMO est aussi un centre de congrès et de conférences majeur qui démarre dès le dimanche précédent et qui affiche complet de 8 h à 19 h, sans compter les événements en soirée. A noter aussi qu’en dépit des nombreux restaurants et sandwicheries, il y a une activité de restauration incroyable sur bien des stands qui n’hésitent pas à faire dancing en soirée et pour plusieurs centaines de personnes. Les exposants vont bien et n’ont aucun complexe à le montrer ! Le Machining Cloud®, une révolution dans l'industrie mécanique Il s’agit certainement de la partie émergée de la nouvelle tendance majeure des années à venir. Présentée au départ en avant-première et avec une relative discrétion, ce concept a scotché bien Le Machining Cloud est un outil internet intelligent et rapide offrant aux industriels de la mécanique l'accès à des applications, des données, des services, et des ressources issus d'une base de données centralisée via le Cloud. Au-delà des capacités offertes par une bibliothèque documentaire, le Machining Cloud est capable, de manière intelligente, de proposer aux industriels les meilleures solutions disponibles pour un processus donné. Le produit est conçu pour amener la production mécanique à un niveau d'efficacité jamais atteint, tant du point de vue de la qualité des pièces, que de la productivité des entreprises. Le Machining Cloud connecte les industriels à une offre illimitée de moyens de production à partir d'une plate-forme intuitive et standardisée. Avec ce concept, les industriels de la mécanique ont accès à de nombreux outils analytiques pour créer, gérer et optimiser les données de coupe, ainsi que la capacité de commander directement les composants nécessaires pour réaliser les pièces. Les utilisateurs peuvent aussi consulter et utiliser des machinesoutils virtuelles, les bridages, les assemblages d'outils, et toute une série d'objets relatifs à la coupe. Le Machining Cloud élimine les tâches de consultation et de recherche dans les catalogues papier, ou dans les sites internet pour trouver et acheter les composants les plus appropriés. D'après Michael Taesch, chef de projet du Machining Cloud, « la plupart des entreprises sont tellement habituées à subir ces tâches de recherche qu'elles ne pensent pas qu'il existe de meilleures méthodes. Avec le Machining Cloud, les industriels ont accès gratuitement et en quelques minutes à des informations fiables et à jour. A l'inverse des catalogues électroniques dont les données sont issues de simples recherches sur internet, le Machining Cloud propose des informations standardisées, renseignées et mises à jour sous la responsabilité des TRAMETAL Octobre 2013 11 SALONS & EVENEMENTS « éditeurs » eux-mêmes - leaders en fabrication d'outils, de machines-outils, éditeurs de logiciels d'usinage, etc. Et, au-delà de la recherche documentaire, dans le cadre d'un processus d'outillage, par exemple, les industriels peuvent économiser 20 à 30 % de leur temps machine. En effet, le Machining Cloud est capable de recommander un meilleur outil ou un autre bridage dont l'intérêt sera de raccourcir le temps de coupe ou de faciliter le processus. Considérant que le Machining Cloud peut faire plusieurs suggestions sur plusieurs opérations, l'économie réalisée par cette application peut devenir impressionnante ! » En outre, l'information fournie par le Machining Cloud est directement connectable aux logiciels de FAO, de simulation/vérification, et de gestion d'outils. De même, les données du Machining Cloud sont automatiquement formatées pour être utilisables dans les documents d'atelier et les listes d'outils. Lors de l'événement EMO, le carburier KENNAMETAL a présenté un outil puissant qui fut véritablement une attraction du salon, à savoir la première application du Machining Cloud. Kennametal a été le premier constructeur à s'intéresser sérieusement au domaine du Cloud et à cette technologie. D'autres applications sont en cours de développement avec des entreprises leaders du secteur de la mécanique. Disponible en téléchargement, l'application NOVO™ de Kennametal optimise et affine chaque projet avec l'utilisation d'outils numériques intelligents conçus pour transformer le flux de travail en un processus de production simple et fluide. 12 Octobre 2013 TRAMETAL Comme toutes les applications fondées sur le Cloud, le Machining Cloud utilise un réseau de serveurs distants qui hébergent et distribuent sur internet les processus et les données. Alors que jusque-là, l'informatique traditionnelle imposait un stockage et une gestion locale des données, le principe du Cloud, en général, est d'offrir l'accès à une quantité d'informations à tout moment et n'importe où. L'interface du Machining Cloud est très simple et facilement adaptable aux besoins de tout atelier. Elle fonctionne sur Microsoft Windows® 7 et 8, et sur les tablettes Windows ou Android, et sur tous les iPad. Située à Stans en Suisse, Machining Cloud GmbH s'est engagée à révolutionner l'industrie mécanique en réunissant, sur une plate-forme unique, l'ensemble des ressources, des services, des applications et des informations permettant aux industriels de maximiser leur efficacité et d'augmenter leur productivité. Kennametal n’est pas seul à avoir senti l’intérêt du concept : DP TECHNOLOGY, MISSLER SOFTWARE, SIEMENS, DMG-MORI, ZOLLER, CGTECH ont su prendre le train en marche ou participer à sa conception. SALONS & EVENEMENTS TraMetal a eu le privilège de profiter de la présence de M.Cardoso, CEO de Kennametal et de François Gau, viceprésident, Strategic Marketing and New Business Development qui ont accepté de répondre à quelques questions : Vous avez acquis juste avant le salon, le groupe ATI avec un lot de filiales diversifiées, quel but poursuivez-vous avec cette croissance externe au moment où le groupe fête ses 75 ans ? « Nous avons acquis un savoir-faire dans les poudres et les plaquettes avec Stellram ainsi que des entrées chez de nombreux clients, notamment dans les secteurs aéronautiques et de l’énergie. ATI Stellram réalisait 2,5 millions USD de CA et est implanté dans 7 pays. Il s’agit donc d’élargir la base clients de Kennametal dans des pays stratégiques, tandis que la technologie de fabrication des poudres est complémentaire de la nôtre. En outre, les capacités de recyclage de Stellram sont intéressantes car elles apportent une certaine sécurité par rapport au quasimonopole chinois. » Vous venez d’investir dans une nouvelle usine d’outils de mine et de travaux publics en Australie. Quelle est la part d’outils carbure destinés à l’industrie dans votre chiffre ? « L’industrie et les outils de coupe représentent 55 % de notre Business avec une part croissante d’outils spéciaux. » Le nouveau concept « NOVO » est sûrement un pas important vers Kennametal 4.0 ? « Novo a demandé de nombreuses années de développement et constitue une réponse aux opérations d’usinage de plus en plus complexes. Le produit ne s’adresse pas aux débutants mais plutôt aux gens des méthodes. Il s'agit d'une avancée considérable, qui va bien au-delà de la fourniture d'une version numérique de l'outil et de ses propriétés physiques. Cette palette d’outils numériques inédits apporte une amélioration considérable de la productivité en fabrication. Prenons l’exemple d’un trou complexe à réaliser sur une surface gauche avec des contraintes de matière, de précision et de rigidité. L’outil retenu pour cette opération par les achats ou l’opérateur des méthodes n’est pas forcément le meilleur choix. Novo va proposer plusieurs configurations avec des temps chiffrés en fonction de la machine disponible. L’expérience chez les clients bêta indique le plus souvent un gain de temps de 30 % au moins qui optimise le choix d’un technicien expérimenté ou sécurise le débutant. Le logiciel est libre d’accès comme Tool Advisor et remplace notamment dans un premier temps tous nos gros catalogues papier difficiles à utiliser et coûteux. » Les implications dans les ateliers ou pour vos distributeurs vont être importantes ? « La relation avec la force de vente sera bien entendu différente et son expertise sera moins sollicitée. L’ingénierie 14 Octobre 2013 TRAMETAL qui est en pleine croissance en fourniture globale d’outils et de porte-outils pour une application donnée en sera aussi bouleversée. Novo va redonner un grand pouvoir aux méthodes face aux achats mais aussi demander une approche différente pour nos distributeurs. Bien entendu s’embarquer dans une sauvegarde permanente accessible partout telle que Machining Cloud implique qu’internet soit réellement accessible dans les entreprises. Les interactions multi-passerelles avec la CAO comme les bibliothèques FAO permettent aussi une liaison immédiate et privilégiée avec le poste de préréglage équipé d’un banc Zoller par exemple (le stand Zoller, partenaire, était contigu et en liaison via son Tool Data-cloud). Il s’agit d’un saut vers un inconnu riche de possibilités et qui nous donne de l’avance sur nos concurrents. Psychologiquement, c’est un peu comme de passer à une voiture électrique dont le client reste propriétaire mais dont la batterie, louée, appartient au constructeur. Il y a un double « gap » de rupture chez nous, avec le Tool Advisor Intelligent qui est bien plus qu’un catalogue électronique et l’embarquement sur Machining Cloud avec l’offre NOVO. Kennametal a clairement changé de génération. Une version française de Tool Advisor est en cours, il y a tout de même 55 000 outils standards en ligne ! Une bonne partie des données de coupe vérifiées proviennent d’une patiente collecte effectuée avec MT Connect aux US. Les outils spéciaux référencés sont plus de 100 000 et il sera bien plus facile de border les demandes d’outils spéciaux en reprenant des morceaux d’outils déjà fabriqués et connus. Pour l’instant, nous court-circuitons la mise en ligne de l’inventaire du distributeur local ou du stock régional. Ceci viendra plus tard ». Si nous résumons l’offre actuelle : « Ce n’est encore qu’une plate-forme en plein développement mais tout le monde trouve l’idée « amazing and exciting ». Il y a plusieurs niveaux d’emploi, tous gratuits après s’être inscrit. NOVO regroupe ces trois niveaux : Le catalogue en ligne, simple avec une aide à l’indexation. Le Tool Advisor qui est à même de conseiller efficacement en ingénierie grâce à son expertise embarquée considérable (gain moyen 20 % en préparation d’outillages). Le Tool Selector pour identifier le ou les outils standards ou semi-spéciaux conseillés. Le Tool Configurator qui va fournir les fichiers 3 D complets ou légers, pour les exporter. Enfin, le Machining Cloud, Job Functionality pour Kennametal, permettra d’échanger fichiers et informations avec les équipements connectés et de récupérer comme de transmettre de façon transparente des données avec les autres services. L’ERP résident, l’extérieur (autres sites, sous-traitants, prestataires, fournisseurs, etc). Nous collaborons notamment depuis longtemps avec ESPRIT sur ce sujet ». OUTILS Parmi les tendances ou produits remarqués à l’EMO, les outils n’étaient pas en reste Dans les outils, en apparence point de grosse rupture mais attention : les nano-revêtements, l’arrosage haute pression, de nouveaux substrats, les géométries décalées et variables, l’affûtage laser des arêtes de coupe en diamant et CBN, toutes ces innovations mises ensemble ont permis un saut impressionnant dans la productivité et la qualité des usinages depuis 18 mois environ. Ajoutons les nouveaux procédés de fixation des plaquettes, bien plus rigides et précis, les brises copeaux exécutés au laser, une qualité très homogène qui permet de gérer les durées de vie plus finement, vraiment les gains apportés par les outils sont étonnants et ceux qui n’ont pas suivi l’actualité récente feraient bien de se mettre à jour ! Un exemple glané sur un stand Fraunhofer IKTS, spécialisé dans les céramiques : un substrat carbure, c’est un squelette de grains de carbure de tungstène liés par du cobalt, du nickel ou de la fonte (sic). Si nous diminuons à l’échelle nanométrique les grains du carbure et en ne gardant que très peu de cobalt, le produit fini sera une céramique de carbure qui atteindra ses 3000 HV10 sous le nom de Nanoscale Carbide Ceramic. Il est même possible de fritter sans liant du tout. La résistance à la corrosion-oxydation et à la fracturation deviennent aussi considérables. Les essais sont en cours sur des outils coupants revêtus TiAlN par CVD... Ces carbures très denses sont aussi disponibles en disques fins pour réaliser des patins ou des portées de pièces d’usure. Rupture technologique dans le domaine du fraisage Mikron Tool SA Agno a réussi un saut technologique dans le fraisage des aciers inoxydables, du titane, des alliages chrome-cobalt et des alliages à base de nickel. Comme ambassadeurs de cette nouvelle série, Mikron Tool lance des micro-fraises cylindriques et toriques dans les diamètres de 0,3 mm à 4 mm pour différentes profondeurs de fraisage, toutes pourvues d'une tête de coupe de 1,5 mm taillé. Ce nouveau produit nommé CrazyMill Cool offre à la fois un refroidissement efficace dans des diamètres non couverts par le marché mais assure de par son substrat et le revêtement spécial associé, une excellente tenue dans les matériaux difficiles de l’industrie horlogère ou dentaire. TRAMETAL Octobre 2013 15 SALONS & EVENEMENTS Les performances : CrazyMill Cool permet de travailler dans le plein avec des avances axiales de 1 - 1,3 x D, tandis que les producteurs de fraises conventionnelles conseillent des valeurs de 1/5 x D par approche. On arrive ainsi à un rendement de 10 à 20 fois (!) supérieur aux fraises traditionnelles en ce qui concerne la quantité de matériel enlevé. Ceci est dû à une vitesse de coupe de 2 à 4 fois plus élevée, et un enlèvement de matière de 4 à 8 fois plus grand. Grâce à l'élimination efficace des copeaux de la zone de coupe, combinée à une géométrie de coupe raffinée, la fraise CrazyMill Cool obtient une finition de la surface fraisée de 2 à 3 fois meilleure (rz) par rapport aux fraises conventionnelles de sorte que - même travaillant dans le plein - elle est en même temps fraise d'ébauche et fraise de finition. C'est surtout en travaillant les matériaux « difficiles » comme l'acier inoxydable ou le titane que la différence de rendement est le plus remarquable soit pour la performance soit pour la qualité de surface. Mais une nette différence de performance se note aussi quand il s'agit d'aciers alliés, de métaux non ferreux ou du cuivre. CrazyMill Cool est indiqué surtout pour ces secteurs industriels : l'horlogerie, l'industrie de la bijouterie, l'industrie médicale et dentaire l'aéronautique, industrie alimentaire, construction de machines, la pétrochimie (avec l'injection diesel ) ainsi que la micro technique en général. Le fabricant a déjà décliné ce type d’arrosage sur sa gamme de Crazydrill flexibles de 0,1 à 1,2 mm. Micro-fraises chez NS tools L’astuce de conception pour l’arrosage se situe au niveau des canaux inclus dans la queue : au lieu de chercher à déboucher au niveau des goujures ou de la pointe de l’outil, ce qui fragilise les petits diamètres ou aboutit à des micro-canaux coûteux et inefficaces, Mikron fait déboucher ses canaux sur le chanfrein qui raccorde la partie taillée à la queue. La pièce et l’outil sont refroidis simultanément avec un bon débit ce qui évite à la partie coupante de se retrouver dans une bulle que le lubrifiant n’atteint pas. Conçu spécialement pour l'usinage des aciers inoxydables, du titane, des alliages chrome-cobalt et d'autres matériaux difficiles, l’outil a bénéficié d’avancées techniques dans le choix du substrat mais surtout d’un revêtement qui garde tout leur tranchant aux arêtes. 16 Octobre 2013 TRAMETAL Quand les Japonais parlent de micro-outils, ils ne plaisantent pas, tel NS Tools avec ses séries NSME qui vont de 0,01 à 0,05 en une dent hélicoïdale et 0,03 à 0,09 en deux dents hélice 30°. Le substrat choisi est ultra-fin et la tolérance sur les diamètres de +/- 0,2 µm. De tels outils s’utilisent avec une broche tournant parfaitement rond et une machine très rigide. Fraise pour engrenages internes chez LMT LMT Fette présentait la toute première fraise pour engrenages intérieurs utilisant des plaquettes. Cet outil a été initialement développé pour Liebherr et a démontré la possibilité de travail en Outils tonneau pour « turbines » Les outils aéronautiques sont souvent spéciaux et recourent à des géométries particulières. Le spécialiste allemand EMUGE-FRANKEN exposait quelques outils de sa gamme nommée « Turbine Blades ». Ces outils en carbure monobloc revêtu reprennent des formes déjà utilisées il y a des années, pour l’usinage des matrices avec des aciers rapides à 10 % de cobalt. SALONS & EVENEMENTS continu sur des anneaux de 800 mm et plus dans un grade de qualité 6. Le tout nouveau revêtement Nanosphere 2.0 est universel pour tous substrats et apporte des gains en durée de vie pouvant atteindre 40 %. Nous allons voir que si les Chinois sont à l’offensive en Europe dans le secteur des machines-outils, d’autres investissent pour couvrir le gigantesque marché indoasiatique : LMT group ouvre une unité de production en Inde LMT Tools Division ouvre sa première unité en Inde, à Pune. L’objectif est de profiter du dynamisme de ce marché pour ensuite pouvoir plus commodément Avec les nouvelles possibilités des programmes de FAO qui travaillent en 5 axes continu en suivant le point de contact sur l’outil, il est possible de travailler ailleurs que sur le rayon d’outils boules qui se trouvent vite usés. En balayant la forme à réaliser avec des outils coniques rayonnés, il est possible d’augmenter sensiblement l’efficacité des outils et plus encore lorsque l’outil est affûté en tonneau avec un rayon en bout. La partie coupante étant beaucoup plus importante, les états de surface et les durées de vie sont bien meilleures. TRAMETAL Octobre 2013 17 SALONS & EVENEMENTS servir tout le sud-est asiatique. Sur plus de 4000 m², des outils destinés au secteur automobile et à la construction de machines vont être produits. refroidie, la chaleur est évacuée de la zone de coupe. Les essais comparatifs effectués en laboratoire montrent que cet effet est significatif. Le développement du marché indien a été constant ces dernières années pour LMT présent sur place avec une filiale depuis l’an 2000 et confronté à une forte demande locale. Les soubresauts actuels de la roupie indienne pourront aussi être plus facilement amortis. La direction de la croissance des fissures est une troisième propriété intéressante pour la durée de vie du revêtement unidirectionnel. Les fissures se développent sur la partie la plus faible montrée ici latéralement et horizontalement. Ce phénomène est comparable à l’usure du graphite d’un crayon ; l’usure est uniforme et contrôlée. Cette usine est le quatrième établissement du groupe LMT en Inde. Outre les représentations existantes à Chennai et Mumbai, le groupe a ouvert, au travers de sa division FETTE COMPACTING, un centre de compétences à Goa pour suivre le secteur spécifique de la pharmacie, très développé là-bas. Sandvik maintient les cristaux au garde à vous La division Coromant met de grands espoirs dans sa nouvelle nuance de tournage GC4325 qui a reçu un revêtement très novateur, puisque les cristaux sont orientés. En première analyse, les résultats montrent des gains en durée de vie d’arête d’au moins 40 %. Dans les revêtements d’alumin conventiond’alumine nels (C (CVD), la direcd la croissance tion de des cristaux est alé aléatoire. La vue a microscope au montre l’orient tation des crist taux par différe rentes couleurs. C Chaque direction apparaît dans une couleur unique (rouge à jaune jaune). possè une orientaLe nouveau revêtement Inveio possède tion unique des cristaux ; ils croissent dans une seule et même direction. Tous les cristaux de la couche de revêtement d’alumine ont la même orientation. Ils apparaissent tous en jaune sur la vue. L’uniformité de la structure confère des propriétés contrôlées et optimisées L’orientation unidirectionnelle des cristaux est intéressante pour plusieurs raisons. Comme on le voit sur les illustrations, la surface des atomes la plus serrée est dirigée vers le dessus de la plaquette, c’est-à-dire la zone de coupe et le copeau. Le plan des cristaux d’alumine résiste mieux à l’usure. La chaleur se dissipe plus facilement le long du plan des cristaux. La surface de la plaquette est mieux 18 Octobre 2013 TRAMETAL Un nouveau substrat a été mis au point pour répondre au besoin plus important d’équilibrage entre la résistance à la déformation plastique et la résistance d’ensemble. Le nouveau substrat possède un gradient que l’on voit sur l’illustration dans la zone blanche et noire de la partie supérieure. Le gradient agit comme barrière contre les (micro) fissures afin d’améliorer la sécurité d’arête. Résistance accrue à la déformation plastique. Meilleure sécurité d’arête. Performance. Nouveau process de traitement d’arête. Taille et forme améliorées de l’arête. Meilleur contrôle du process de coupe et meilleure répétabilité garantie (d’une arête de la plaquette à une autre). Répétabilité. Le process de post-traitement est très important. Le nouveau process de post-traitement améliore la fiabilité (et les performances) de GC4325. MACHINES Les machines aussi bougent ! Willemin-Macodel révolutionne la machine-outil Dans l'usinage par enlèvement de copeaux, il est très rare qu'une nouvelle machine remette en cause les technologies bien établies, habituellement les nouveautés sont des évolutions plus ou moins importantes d'éléments connus. Avec la machine 701S présentée en grande première à l'EMO, Willemin-Macodel crée l'événement avec un saut technologique qui pourrait bien révolutionner le monde de la micro-technique. Il ne s’agit certes pas de la première application des architectures parallèles mais le constructeur suisse a su faire preuve d’imagination pour concilier des qualités et des défauts qu’il a transformé en qualités. Pour se faire une idée rapide de ce nouveau concept, imaginons un robot Delta inversé supportant la pièce à usiner sur la nacelle reliée à trois bras. La broche d'usinage est fixée sur un portique fixe surplombant la table 3 axes. Grand avantage, les masses embarquées sont très faibles tout en conservant une très grande rigidité. Après plusieurs années de développement sur la base d'un concept de l'EPFL, Willemin-Macodel a mis au point une machine Delta de micro-usinage à la précision submicronique des plus novatrices, entièrement conçue et produite en Suisse. Dédiée à l'usinage de petites pièces (Ø 50 x 30 mm), toute la stratégie d d'usinage a été développée autour de « l'interpolation ». D De cette manière, les u usinages peuvent b bénéficier de la très g grande dynamique d de la nacelle tout en d diminuant le nombre d d'outils nécessaires. Les ing ingénieurs ont intégré une no nouvelle commande numéri numérique sur base PC capable de réaliser des boucles de régu régulation beaucoup plus rapidem rapidement que des commandes classiques ainsi que des règ règles de mesure à très haute rrésolution (moins de 10 nano nanomètres). La combinaison d de la haute résolution des règle règles de mesure et du calcul ultra ultra-rapide de la boucle de régulation permet de garantir des suivis de contours inférieurs au micron. L'erreur de trajectoire est réduite d'un facteur de 10 par rapport aux machines classiques du marché. TRAMETAL Octobre 2013 19 SALONS & EVENEMENTS Motobroche 80 000 t/min et suppression des porte-outils Un arbre de broche sans pièces mécaniques flottantes avec de très bonnes qualités d'équilibrage conduit à une qualité de rotation extrême. La suppression du porte-outil et la fixation directe de l'outil dans l'arbre de broche conserve cette précision de rotation jusqu'à la pointe de l'outil et apporte une plus grande précision d'usinage, de meilleures qualités d'états de surface et une plus longue durée de vie des outils. A chaque changement d'outil, un système de mesure par vision contrôle la position et la géométrie des outils en rotation et applique les correcteurs nécessaires pour tenir compte des cotes réelles. Ce système corrige directement le faux-rond résiduel des outils. Il est également utilisé pour détecter et compenser les problèmes d'usure ou dégradation des arrêtes de coupes. Comme chaque élément de la machine, le logiciel du système a été développé spécifiquement par Willemin-Macodel afin qu'il soit parfaitement adapté à la machine 701S et sa nouvelle technologie. Lorsque l'on parle de haute précision, les constructeurs de machines associent toujours masse et rigidité. Willemin-Macodel a choisi de changer de paradigme. L'architecture parallèle permet de minimiser la masse en mouvement tout en conservant une grande rigidité de la commande d'avance. La conjugaison de ces 2 éléments est garante d'une fréquence propre élevée, d'une haute dynamique et d'une très grande fidélité de suivi de trajectoire à haute vitesse. Cette architecture machine est capable de supporter des accélérations de l'ordre de 5G ! Conséquence directe de ce concept innovant de machine, l'énergie à mobiliser pour réaliser les usinages est minimale. A tel point que la machine consomme l'équivalent d'un sèche-cheveux. Le choix de moteurs et d'actuateurs à haute efficience énergétique minimise les pertes thermiques et assure la stabilité dimensionnelle de l'ensemble et donc une précision accrue sur la pièce. Autre conséquence de la faible consommation énergétique de la machine, il n'est pas nécessaire de développer des périphériques gourmands pour traiter l'énergie déjà dissipée. Au niveau énergétique, cette machine est la première à apporter une telle efficience. Il n'est dès lors plus usurpé de parler de cercle vertueux. 20 Octobre 2013 TRAMETAL Avec la nouvelle 701S les limites de l'usinage classique sont clairement repoussées : sur les pièces réalisées pour des clients partenaires du développement de la machine, les gains de temps de cycle sont importants puisque l'on parle d'un facteur de 2 à 5 fois plus rapide qu'avec un processus classique, selon le type d'application. En termes de précision, la machine permet d'atteindre des cotes endessous du micron et des états de surfaces proches des procédés de rectification. Si nécessaire, les opérations subséquentes de super finition s'en trouveront grandement simplifiées. Les coûts d'exploitation de la 701S sont sans commune mesure avec un procédé traditionnel, mais cet argument seul ne suffit pas, il faut également que les pièces produites le soient de manière totalement convaincante et c'est là que l'entreprise fait fort. Non seulement elles sont plus vite usinées, mais également avec des précisions et des états de surfaces meilleurs. Les ingénieurs de Willemin-Macodel ont testé la machine depuis de nombreux mois et plus récemment en collaboration avec des partenaires de l'entreprise. Les résultats obtenus sont au-dessus des objectifs fixés. Les clients ont été convaincus par la qualité des pièces produites et séduits par cette nouvelle technologie souligne la société. Pour convaincre les gens de métier sur le nouveau procédé, l'entreprise a réalisé des nombreuses pièces à l'aide de la 701S. Les principaux avantages relevés par les clients sont les suivants : temps d'usinage très courts ; précision et état de surface hors du commun ; coût d'utilisation de la machine faible ; consommation énergétique minimale ; très faible encombrement ; simplicité de programmation et ergonomie. Cette machine intègre d’autres innovations comme le nouveau système de palettisation et de changeur d'outils complètement intégré dans la machine, le système de frettage à froid des outils embarqués SALONS & EVENEMENTS ou encore les innovations appliquées dans les systèmes des articulations et des bras supportant la nacelle porte-pièce. Dotée d'une surface au sol de 1 m² la nouvelle 701S de Willemin-Macodel impressionne par sa compacité et son efficacité. Les secteurs de l'horlogerie ou du micro-moule par exemple y sont déjà très sensibles. pour une production sans papier. À cet effet, ses applications permettent à l'utilisateur une gestion, une documentation et une visualisation généralisées et numérisées des données relatives aux commandes, aux processus et aux machines. De plus, CELOS est compatible avec les systèmes PCP et PGI mis en réseau avec les applications CAO/FAO et ouvert aux extensions innovantes des applications à venir. Le feu d’artifice de DMG-MORI Tout le monde s’attendait à une grande EMO pour le groupe mais les surprises ont été nombreuses, à tous les niveaux : « One brand for the world » Pour commencer, l’annonce de la fusion entre les deux marques a été rendue officielle : depuis le premier octobre, le groupe s’appelle DMG MORI. Deux entités juridiques demeurent DMG MORI SEIKI AG et DMG MORI SEIKI CO avec une participation croisée. Ajoutons à cela 18 premières mondiales sur un stand aussi immense que réussi et organisé en différents « focus » : automotive, aerospace, medical, powerengineering, green energy, etc. Les nouvelles machines reçoivent un nouveau design, noir ou blanc au choix, plutôt réussi, mais c’est au niveau des CN avec CELOS que se situait l’attraction principale. Toutefois, des machines révélatrice de la future stratégie du groupe étaient aussi à découvrir (voir dossier « machines » dans ce même numéro), ainsi que les règles MAGNESCALE qui vont équiper une bonne partie des machines du groupe. CELOS - de l'idée au produit fini Outre ses innovations en matière de produits, DMG MORI consacre une part de plus en plus importante au développement, afin d'optimiser les processus de ses clients. À ce propos, la première mondiale de CELOS au salon de l'EMO à Hanovre marquait un tournant pour de nombreuses entreprises. Car CELOS simplifie et accélère le processus de l'idée au produit fini et crée en outre la base nécessaire CELOS est disponible pour toutes les nouvelles machines de haute technologie de DMG MORI. Les premières livraisons vont commencer dès le 2ème trimestre 2014. À première vue, le produit propose à l'utilisateur une interface uniforme dotée d'une fonction tactile. Mais CELOS est beaucoup plus et peut bien plus encore. L'avantage supplémentaire décisif pour le client réside dans les différentes applications telles que STATUS MONITOR, JOB MANAGER ou JOB ASSISTENT. Le STATUS MONITOR est le point de départ de l'interaction entre l'opérateur et la machine. Ici, CELOS visualise le suivi actuel de la machine ou du processus, fournit en outre des indicateurs importants concernant la commande en cours et son état d'avancement et informe l'opérateur en cas d'éventuelles erreurs ou de travaux de maintenance à réaliser. TRAMETAL Octobre 2013 21 SALONS & EVENEMENTS JOB MANAGER et JOB ASSISTENT assistent ensuite l'opérateur travaillant sur la machine pour la planification intégrée au réseau, la préparation, l'optimisation et le traitement systématique des nouveaux ordres de fabrication. système garantit un maximum de sécurité de fabrication même en cas de commandes complexes ou de pièces compliquées. Outre les avantages offerts à l'utilisateur, l'interaction intégrée des deux logiciels experts souligne l'excellente évolutivité de CELOS quelle que soit la taille de l'entreprise. Cela constitue un atout pour les petites entreprises qui profitent ainsi du haut niveau de responsabilisation des utilisateurs notamment avec la possibilité d'une production sans papier. De grandes entreprises désormais largement connectées peuvent en revanche parfaitement organiser et mettre en œuvre les différentes compétences des employés avec ces deux applications de fabrication CELOS. Les autorisations d'accès correspondantes sont organisées avec l'état personnalisable de la nouvelle SMARTkey® avec laquelle chaque employé doit s'identifier sur ERGOline®. Avec JOB MANAGER, il est possible dans un premier temps de réunir et visualiser immédiatement toutes les données pertinentes de production concernant le programme CN, la pièce d'usinage, les outils, les moyens de serrage, etc. pour un ordre de fabrication. De même, tous les documents, les données et les informations nécessaires à un ordre sont traités de manière structurée. Les utilisateurs disposent rapidement des données par exemple en cas de traitement ultérieur ou de commande récurrente. Avec JOB ASSISTENT, il est ensuite prévu de traiter systématiquement les commandes qui ont été numérisées. La disponibilité de tous les programmes CN nécessaires à l'usinage ainsi que les moyens d'exploitation (outils, dispositifs...) est d'abord vérifiée. Ensuite, l'opérateur est guidé par le dialogue dans le processus d'équipement et la préparation de l'ordre de fabrication. Grâce aux questions appropriées et aux confirmations requises, l'opérateur ne peut commettre aucune erreur sur la machine. Ensuite seulement, l'usinage est validé. De ce fait, le Les deux CN Siemens et Mitsubishi en habillage CELOS. 22 Octobre 2013 TRAMETAL Douze différentes applications CELOS qui sont mises en service de manière centralisée avec l'application SELECTOR étaient proposées au salon. L'application CONTROL en faisait également partie. Avec cette application, le constructeur permet à ses clients d'utiliser la CNC concernée dans son environnement de commande habituel en appuyant simplement sur l'icône correspondante de l'écran multipoint 21,5" ERGOline®. Pour son lancement, CONTROL est proposée avec des commandes SIEMENS (OPERATE 4.5 sur Sinumerik 840D solutionline) et MITSUBISHI (MAPPS V). Pendant le processus d'usinage en cours, l'écran d'état de CELOS visualise le suivi actuel de la machine ou du processus et fournit en outre des indicateurs importants concernant la commande en cours et son état d'avancement. De plus, l'écran d'état informe l'opérateur en cas d'éventuelles erreurs ou de travaux de maintenance à réaliser par des icônes spéciales et des messages textuels. Les points phares de CELOS : CELOS offre une interface utilisateur uniforme pour toutes les machines de haute technologie de DMG MORI. CELOS simplifie et accélère le processus de l'idée au produit fini. CELOS est compatible avec les systèmes PCP et PGI mis en réseau avec les applications CAO/FAO et ouvert aux extensions innovantes des applications CELOS. CELOS assure avec ses diverses applications une gestion, une documentation et une visualisation généralisées et numérisées des données relatives aux commandes, aux processus et aux machines. Bien entendu, un accès à Machining Cloud permettra de démultiplier les possibilités d’échange avec d’autres utilisateurs, équipements de production ou services de l’entreprise, où qu’ils se trouvent. SALONS & EVENEMENTS CELOS élimine les interfaces entre l'atelier et les structures d'entreprise supérieures et crée ainsi la base pour une fabrication numérique sans papier. CELOS accroît globalement la rentabilité tant dans la fabrication que dans la chaîne des processus au niveau de l'entreprise. La « tour des outils » change la donne Parmi ses 3 nouvelles machines, CHIRON exposait un changeur d’outil d’une architecture osée mais d’une simplicité et d’une élégance de fonctionnement séduisante. De la part du créateur du fameux changeur « alien » de ses machines verticales qui offrent un temps copeau à copeau difficilement égalable, tout nouveau système est donc à prendre très au sérieux. Acceptant jusque 210 outils, le TOOLTOWERS se trouvait monté sur une machine de production à 4 broches TZ15W Magnum. Ce changeur existe en version 130, 170 ou 210 postes et occupe d’autant moins de place à côté des machine qu’il se trouve de part et d’autre de la broche en position verticale. MITSUBISHI renouvelle sa gamme Les nouvelles versions des machines de découpe à fil du spécialiste japonais méritent le détour et remettent les pendules à l’heure vis-à-vis de la concurrence : moins chères, plus compactes, avec un générateur plus performant et plus économique, dotées d’une nouvelle commande numérique encore plus intuitive et efficace en programmation, ces machines sont surtout conçues pour travailler vite, bien et seules. Le système de ré-enfilage du fil est la vraie nouveauté mais ses performances sont étonnantes de fiabilité et de rapidité. Le bout de fil neuf ou cassé est « brûlé », ou plutôt cuit sur quelques centimètres avant d’être enfilé avec sûreté dans son guide ou les cavités les plus fines et profondes. LASERPLUSS Les machines de découpe laser pour les disques diamant ou CBN avec des possibilités en création de brises copeaux se comptent désormais sur les doigts d’une main. Ce procédé de découpe et d’affûtage fait l’unanimité pour la qualité d’arête obtenue et complète heureusement l’électro-érosion. Il y a aussi d’autres applications sur lesquelles nous reviendrons. Ce fabricant allemand de machines à graver laser, propose aussi plusieurs machines de découpe entièrement montées sur des bâtis en granit comme la RAYCUTTER Pluss. Comparaison au microscope de l’état de surface d’une arête de coupe obtenue par affûtage ou par découpe laser. Cette machine a été développé avec JEL du groupe KOMET et a reçu une construction aussi rigide que possible car, outre une qualité de découpe impeccable, les fabricants d’outils recherchent aussi une précision élevée. Le magasin de chargement robotisé admet 15 porte-outils. Commandes numériques Si l’attraction du salon à ce niveau était surtout SIEMENS avec CELOS sur le stand géant DMGMORI, MITSUBISHI faisait aussi son retour, ainsi que BOSCH REXROTH ou même MAZAK avec une nouvelle version. Mais l’autre spécialiste germanique, à savoir HEIDENHAIN proposait aussi des fonctionnalités entièrement nouvelles et de nature à relancer le débat de l’excellence en 5 axes avec la concurrence. Nous allons y revenir un peu plus avant dans notre rubrique CNC. 24 Octobre 2013 TRAMETAL SALONS & EVENEMENTS Autre sujet phare du salon : la Chine La Chine est un client dont la santé préoccupe à l’évidence les exportateurs allemands. Ces trois scenarii cherchent à estimer l’impact sur l’activité allemande de trois hypothèses de développement du marché chinois. Des entreprises chinoises ont déjà fait la démarche d’acquérir des sociétés européennes pour intégrer rapidement une expertise toujours longue à mettre en place et aussi pouvoir proposer des produits en adéquation avec les besoins occidentaux. Les Chinois progressent très vite, d’autant que ces entreprises sont largement aidées par les pouvoirs publics chinois quand elle ne sont pas publiques. Mais la machineoutil européenne et japonaise évolue aussi très vite et le fossé se maintient. Il est donc logique de chercher à brûler une étape. Ce qui est « nouveau » c’est la prise en compte des ambitions très élevées de nos Chinois comme de leur puissance assez considérable. En effet, la taille des entreprises chinoises acheteuses remet en question le classement mondial des constructeurs de machines, qui ne les prend pas en compte. Le rouleau compresseur DMG-MORI pouvait inquiéter la concurrence, prenons garde qu’il n’en déboule pas un ou deux autres. C’est lent un rouleau compresseur mais ça avance tout le temps. Le syndicat allemand VDW des constructeurs de machine-outils est bien conscient que beaucoup de choses concernant l’avenir de la machine-outil allemande se jouent en Chine. Il a donc chargé un cabinet international, EAC, d’une étude pour analyser les forces et les faiblesses chinoises comme concurrents mais aussi comme marché potentiel avec plusieurs hypothèses de croissance pour la Chine. En effet, le ralentissement des commandes chinoises a pesé lourdement dans les carnets de commandes allemands qui sont moins rebondis que fin 2012. En annexe, quelques slides des résultats de cette étude. Ces deux exemples de conférences d’entreprises illustrent très bien la stratégie chinoise qui ne manque pas de finesse et qui fera des dégâts. TRAMETAL Octobre 2013 25 SALONS & EVENEMENTS Conférence FFG Europe à l’EMO Le Fair Friend Group (FFG) présentait sa stratégie européenne à l’occasion de l’EMO et exposait sa gamme sur un stand de 3 200 m², ce qui en faisait le plus grand stand étranger. Ce groupe, créé en 1979 comprend 4 divisions, Machines Tools, PCB, Industrial Equipment et Green Energy. La division machines-outils date de 1985 et couvre à peu près tous les genres de machines modernes CNC, machines combinées et automates de production compris. FFG Europe est un holding industriel destiné à combiner des entreprises européennes connues pour leur expertise dans leur secteur avec des marques du groupe bien implantées à l’international et complémentaires. FFG Europe peut se targuer d’être un des groupes industriels du secteur le plus globalisé avec pas moins de 23 marques et 32 usines réparties en Europe, Taiwan, Japon, Chine et USA, sans compter de très nombreux bureaux commerciaux. Le dernier chiffre d’affaires connu est de 1,3 milliard de dollars contre 2,5 pour l’ensemble du groupe. européens que ceux demandés par les marchés asiatiques. Ils seront produits par les usines asiatiques du groupe et vendus dans le monde entier. L’autre point fort de la conférence : FFG Group a annoncé l’acquisition de MAG’s Industrial Equipment Business Unit. A cette occasion, MAG IAS s’est scindé en deux : la Business Unit vendue regroupe les usines et les services de Mosbach, Taunusstein, Chemnitz, Witten, Offenburg et partiellement de Göppingen, ainsi que les entités installées en Russie. L’ensemble pèse 170 millions d’euros et représente environ 600 collaborateurs. La division automotive de MAG IAS GmbH, avec les usines d’Eislingen, Göppingen, et Rottenburg, ainsi que les filiales de Chine, Hongrie, Corée, USA, UK et Inde ne sont pas concernées par cet accord. Rappelons que MAG venait de revendre Forest Liné au groupe Five il y a quelques mois et que la précédente EMO avait vu un groupe en pleine offensive tous azimuts. Si le groupe FFG arrive à faire fonctionner ensemble ses sociétés asiatiques comme ses fleurons italiens avec des noms comme Hüller Hille, Hessapp, Modul, VDF Boehringer et Witzig & Frank, il disposera d’une expertise incomparable dans de nombreux secteurs ainsi que d’une base industrielle considérable avec un portefeuille de machines installées de poids. Ajoutons que bien des gammes de machines sont complémentaires, même s’il faudra sans doute élaguer sérieusement. Les ambitions de FFG Europe sont élevées et les mois à suivre seront riches d’enseignement à cet égard. Ce qui est intéressant au niveau de la stratégie suivie, c’est son côté constructeur automobile mondialisé, du type Toyota : sur le stand, FFG exposait 5 marques propres Feeler, Leadwell, Sanco, Equiptop et Ecoca soit 14 machines CN, toutes nouvelles en Europe et bénéficiant des technologies les plus récentes, y compris chargement robotisé. Une autre conférence éclairante : SYMG Un leadership international avec le smart concept ! Sur le même stand, les produits des marques « locales » du groupe, à savoir Jobs, Sachman, Rambaudi and Sigma proposaient 10 machines dont 8 nouveautés. Il y avait donc 24 machines que l’on pourrait qualifier de locales pour le groupe, car réalisées séparément en Asie et en Europe par les sociétés du holding. FFG a donc tenu, pour illustrer sa volonté de globalisation et de se servir des synergies internes, à exposer 3 produits développés en commun par Sigma-Feeler et Rambaudi-Sanco : une 3 axes, une machine 5 axes en continu et un centre d’usinage de taille moyenne à portique en Gantry. Les trois produits respectent aussi bien les normes et critères 26 Octobre 2013 TRAMETAL Jusqu’à maintenant SYMG, totalement inconnu du grand public comme de la majorité des gens de la machine-outil, s’est concentré sur son marché domestique, à savoir la Chine continentale, à hauteur de 96 %. Dans les années à venir, le groupe a bien l’intention de voir l’export représenter au moins 30 % de son chiffre d’affaires. Sa stratégie est de prendre pied en Europe, sûrement le marché le plus difficile et le plus concurrentiel, afin de pouvoir y acquérir une légitimité pour pénétrer les autres marchés. Travaillant sur le long terme, ce qui est un trait dominant de la culture chinoise, SYMG prévoit de développer des machines offrant un rapport qualité prix exceptionnel. « Le marché actuel garde un grand potentiel pour des machines de haute technologie. Toutefois, ce marché finira par stagner sur le long terme » déclarait Guan Xiyou, président de SYMG, à l’EMO 2013. Ce manager de 49 ans est d’avis que le marché futur de la machine-outil se développera surtout dans des pays nouvellement industrialisés et qui auront besoin de machines moins sophistiquées techniquement. C’est dans ce but que SYMG met en avant son système SMART (S = Simple, M = Maintenance friendly, A = Affordable, R = Reliable, T = Timely to market), et compte lancer des produits dans cette optique. Rappelons que le groupe chinois a livré 100 000 machines en 2012 pour 1,7 milliard d’euros de chiffre d’affaires. SYMG a été fondé en 1930 et est composé aujourd’hui principalement de l’entité SMTCL à Schenyang, du Kunming Machine Tool Co et du Yunnan CY Group Co ainsi que du groupe Schiess Tech en Allemagne depuis 2004. Tous les secteurs de la machine-outil sont couverts par les productions du groupe qui est sans doute le numéro un chinois à cet égard et emploie plus de 20 200 personnes. Il s’agit encore d’une entreprise bénéficiant de deniers publics en aide à son développement. Schiess Tech est une joint venture de développement entre Schiess et SYMG. Au moment de s’ouvrir vers l’international, les équipes de SYMG tombèrent d’accord pour proposer une offre globalisante à leurs clients. Parfaitement conscients que l’on ne vend plus une machine-outil « sèche » comme autrefois mais comme un composant «mère» au cœur d’un ensemble d’équipements et de périphériques de production, les responsables s’orientèrent vers de multiples partenariats, afin de pouvoir proposer une offre complète. En effet même un groupe de l’importance de SYMG n’entend pas maîtriser autant de métiers différents et préfère nouer des alliances stratégiques qui viendront épauler les innovations techniques des machines futures afin de créer une valeur ajoutée maximale pour le client. Avec une approche « gagnant-gagnant », SYMG a débuté ce travail d’internationalisation en Europe. Les nouvelles machines sont conçues et industrialisées en Allemagne avec Schiess, puis construites en série à coûts contenus en Chine et équipées avec des périphériques provenant de partenaires divers. « Les marchés européens appellent des machines différentes des standards chinois. Les cultures des opérateurs sont différentes tout comme la façon de travailler » explique Dr. Marcus Otto, directeur de Schiess Tech GmbH, à Berlin. « Les ingénieurs allemands travaillent en étroite collaboration avec leurs collègues chinois et nous pouvons présenter le premier résultat de cette synergie, le tour VIVA TURN 4 ». Ce centre de tournage horizontal de taille moyenne avec axe Y et tourelle motorisée + contrebroche optionnelle, sera vendu 56 000 euros et préfigure une gamme complète qui sortira pour l’AMB 2014. SYMG crée en parallèle un réseau SAV structuré et réactif européen qui sera basé à Francfort. Le groupe a investi 30 millions d’euros sur les sites de Schiess afin de soutenir son développement à l’international. TRAMETAL Octobre 2013 27