Une EMO d`anthologie

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Une EMO d`anthologie
SALONS & EVENEMENTS
Une EMO d'anthologie
par Dominique Dubois
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L’EMO 2013 a donc été le point culminant
de l’année, l’événement à ne pas manquer. Aussi, après une trop courte semaine
sur place, la rédaction va donc essayer de
dégager les tendances et produits les plus
marquants et il serait présomptueux d’assurer avoir tout vu.
Fréquentation & chiffres
« L’EMO a progressé dans tous les domaines », déclare Carl Martin Welcker, commissaire général de
l’EMO Hanovre 2013, en clôture du salon. « Plus de
visiteurs, plus d’affaires conclues et un grand succès
international tant côté visiteurs que côté exposants
– l’EMO a même réussi à dépasser la précédente
édition, déjà très réussie, en consolidant à nouveau
avec brio sa position de salon international leader »,
poursuit Carl Martin Welcker. Plus de 2 100 exposants de 43 pays ont présenté leurs innovations pour
la production du 16 au 21 septembre sur le thème de
la « production intelligente » à un public international
de spécialistes.
Notons au passage que si l’Allemagne se taille la part
du lion avec près de 900 exposants et 83 000 m² de
stands, c’est bien la France qui arrive en douzième
position avec 39 exposants pour 1 900 m², juste
derrière la Turquie... D’ailleurs c’est à peu près notre
place sur le marché mondial.
Au total, près de 145 000 visiteurs d’une centaine de
pays ont fait le déplacement à Hanovre pendant les
six jours de l’EMO. Sur les quelque 50 000 invités,
un professionnel sur trois venait d’un autre pays que
l’Allemagne. Le nombre d’Européens en particulier a
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augmenté. « L’industrie européenne est de retour et
va de nouveau investir dans les techniques de production », commente Carl Martin Welcker. L’Italie, la
Suisse, la Suède, les Pays-Bas et la Russie sont les
pays européens les plus représentés parmi les visiteurs. En ce qui concerne l’Asie, la Chine arrive bien
avant le Japon, Taïwan et l’Inde.
Un visiteur sur cinq a déjà passé des commandes
pendant le salon. Ils sont autant, 20 %, à envisager des achats après le salon. La proportion s’est
même révélée deux fois plus élevée parmi les clients
étrangers. Les attentes des exposants à l’égard de
l’activité après le salon, sont également élevées.
En moyenne, chaque visiteur animé d’une volonté
d’investissement affirme passer quatre à cinq commandes déclenchées par l’EMO. C’est davantage
qu’à l’époque où la conjoncture était favorable,
c’est-à-dire il y a deux ans.
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des visiteurs entrevoyant l’étendue des
possibilités et conséquences.
Le Machining Cloud®, solution industrielle
intelligente est une plate-forme révolutionnaire créée par la société Machining Cloud
GmbH. Véritable « iTunes » du secteur de
l'industrie mécanique, sa présentation a
remporté un vif succès lors du salon mondial de la Machine-Outil EMO 2013 à Hanovre et laisse présager un avenir plus que
prometteur.
La Chine est de loin le plus gros consommateur de machine-outils.
Si la France a disparu des radars, le Mexique a pris sa place.
Plus que jamais, l’EMO Hanovre est perçu comme le
salon de référence international pour la « production
intelligente ». L’offre complète disponible sur l’EMO
a également entraîné une légère augmentation de la
durée de séjour des invités de l’EMO, qui s’élève désormais à deux jours. La prochaine EMO se déroulera du 5 au 10 octobre 2015 à Milan, Italie, sous
le slogan « Let’s build the future ».
Si le succès de la manifestation est incontestable et
la qualité du visitorat évidente, il fallait tout de même
noter un peu moins de monde dans les allées et
dans quelques halls mineurs, des cloisons masquant
des emplacements vides. Un léger doute plane sur
le nombre des entrées qui serait en légère progression, ce qui n’est pas notre ressenti. En revanche,
point de ces cars d’étudiants ou de lycéens traînés
là pour faire masse et qui trompent leur ennui dans
les allées comme chez nous. Il y a bien une foule de
cars mais bourrés de visiteurs pressés et concentrés. Aussi étonnant que cela puisse paraître des
commandes sont bien signées sur les stands et des
machines exposées vendues, ceci ne concernant
pas seulement des visiteurs de pays lointains. Les
germanophones du DACH - Allemagne, Autriche,
Suisse - représentent certes une écrasante majorité mais les Asiatiques sont venus nombreux et on
entendait souvent parler français dans les allées,
ce qui est nouveau. L’EMO est aussi un centre de
congrès et de conférences majeur qui démarre dès
le dimanche précédent et qui affiche complet de 8 h
à 19 h, sans compter les événements en soirée. A
noter aussi qu’en dépit des nombreux restaurants
et sandwicheries, il y a une activité de restauration
incroyable sur bien des stands qui n’hésitent pas à
faire dancing en soirée et pour plusieurs centaines
de personnes. Les exposants vont bien et n’ont aucun complexe à le montrer !
Le Machining Cloud®, une révolution dans
l'industrie mécanique
Il s’agit certainement de la partie émergée de la
nouvelle tendance majeure des années à venir.
Présentée au départ en avant-première et avec
une relative discrétion, ce concept a scotché bien
Le Machining Cloud est un outil internet intelligent et
rapide offrant aux industriels de la mécanique l'accès à des applications, des données, des services,
et des ressources issus d'une base de données centralisée via le Cloud.
Au-delà des capacités offertes par une bibliothèque documentaire, le Machining Cloud est capable, de manière intelligente, de proposer
aux industriels les meilleures
solutions disponibles pour
un processus donné. Le
produit est conçu pour amener la production mécanique
à un niveau d'efficacité
jamais atteint, tant du point
de vue de la qualité des
pièces, que de la productivité des entreprises.
Le Machining Cloud connecte les industriels à une
offre illimitée de moyens de production à partir
d'une plate-forme intuitive et standardisée. Avec ce
concept, les industriels de la mécanique ont accès
à de nombreux outils analytiques pour créer, gérer
et optimiser les données de coupe, ainsi que la capacité de commander directement les composants
nécessaires pour réaliser les pièces. Les utilisateurs
peuvent aussi consulter et utiliser des machinesoutils virtuelles, les bridages, les assemblages d'outils, et toute une série d'objets relatifs à la coupe.
Le Machining Cloud élimine les tâches de consultation et de recherche dans les catalogues papier,
ou dans les sites internet pour trouver et acheter les
composants les plus appropriés.
D'après Michael Taesch, chef de projet du Machining Cloud, « la plupart des entreprises sont tellement habituées à subir ces tâches de recherche
qu'elles ne pensent pas qu'il existe de meilleures
méthodes. Avec le Machining Cloud, les industriels
ont accès gratuitement et en quelques minutes à des
informations fiables et à jour. A l'inverse des catalogues électroniques dont les données sont issues de
simples recherches sur internet, le Machining Cloud
propose des informations standardisées, renseignées et mises à jour sous la responsabilité des
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« éditeurs » eux-mêmes - leaders en fabrication
d'outils, de machines-outils, éditeurs de logiciels
d'usinage, etc. Et, au-delà de la recherche documentaire, dans le cadre d'un processus d'outillage,
par exemple, les industriels peuvent économiser
20 à 30 % de leur temps machine. En effet, le Machining Cloud est capable de recommander un meilleur outil ou un autre bridage dont l'intérêt sera de
raccourcir le temps de coupe ou de faciliter le processus. Considérant que le Machining Cloud peut
faire plusieurs suggestions sur plusieurs opérations,
l'économie réalisée par cette application peut devenir impressionnante ! »
En outre, l'information fournie par le Machining
Cloud est directement connectable aux logiciels
de FAO, de simulation/vérification, et de gestion d'outils. De même, les données du Machining
Cloud sont automatiquement formatées pour être
utilisables dans les documents d'atelier et les listes
d'outils.
Lors de l'événement
EMO, le carburier KENNAMETAL a présenté
un outil puissant qui
fut véritablement une
attraction du salon, à
savoir la première application du Machining
Cloud. Kennametal a
été le premier constructeur à s'intéresser sérieusement au domaine
du Cloud et à cette
technologie. D'autres
applications sont en
cours de développement avec des entreprises leaders du secteur de la mécanique.
Disponible en téléchargement,
l'application
NOVO™ de Kennametal optimise et affine
chaque projet avec
l'utilisation d'outils numériques intelligents
conçus pour transformer le flux de travail en
un processus de production simple et fluide.
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Comme toutes les applications fondées sur le Cloud,
le Machining Cloud utilise un réseau de serveurs
distants qui hébergent et distribuent sur internet
les processus et les données. Alors que jusque-là,
l'informatique traditionnelle imposait un stockage
et une gestion locale des données, le principe du
Cloud, en général, est d'offrir l'accès à une quantité
d'informations à tout moment et n'importe où.
L'interface du Machining Cloud est très simple et
facilement adaptable aux besoins de tout atelier. Elle
fonctionne sur Microsoft Windows® 7 et 8, et sur les
tablettes Windows ou Android, et sur tous les iPad.
Située à Stans en Suisse, Machining Cloud GmbH
s'est engagée à révolutionner l'industrie mécanique
en réunissant, sur une plate-forme unique, l'ensemble des ressources, des services, des applications et des informations permettant aux industriels
de maximiser leur efficacité et d'augmenter leur
productivité.
Kennametal n’est pas seul à avoir senti l’intérêt du concept : DP TECHNOLOGY, MISSLER
SOFTWARE, SIEMENS, DMG-MORI, ZOLLER,
CGTECH ont su prendre le train en marche ou
participer à sa conception.
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TraMetal a eu le privilège de profiter de la présence de
M.Cardoso, CEO de Kennametal et de François Gau, viceprésident, Strategic Marketing and New Business Development qui ont accepté de répondre à quelques questions :
Vous avez acquis juste avant le salon, le groupe ATI avec
un lot de filiales diversifiées, quel but poursuivez-vous
avec cette croissance externe au moment où le groupe
fête ses 75 ans ?
« Nous avons acquis un savoir-faire dans les poudres et
les plaquettes avec Stellram ainsi que des entrées chez
de nombreux clients, notamment dans les secteurs aéronautiques et de l’énergie. ATI Stellram réalisait 2,5 millions USD de CA et est implanté dans 7 pays. Il s’agit donc
d’élargir la base clients de Kennametal dans des pays
stratégiques, tandis que la technologie de fabrication des
poudres est complémentaire de la nôtre. En outre, les
capacités de recyclage de Stellram sont intéressantes car
elles apportent une certaine sécurité par rapport au quasimonopole chinois. »
Vous venez d’investir dans une nouvelle usine d’outils
de mine et de travaux publics en Australie. Quelle est
la part d’outils carbure destinés à l’industrie dans votre
chiffre ?
« L’industrie et les outils de coupe représentent 55 % de
notre Business avec une part croissante d’outils spéciaux. »
Le nouveau concept « NOVO » est sûrement un pas important vers Kennametal 4.0 ?
« Novo a demandé de nombreuses années de développement et constitue une réponse aux opérations d’usinage
de plus en plus complexes. Le produit ne s’adresse pas
aux débutants mais plutôt aux gens des méthodes.
Il s'agit d'une avancée considérable, qui va bien au-delà de
la fourniture d'une version numérique de l'outil et de ses
propriétés physiques. Cette palette d’outils numériques
inédits apporte une amélioration considérable de la productivité en fabrication.
Prenons l’exemple d’un trou complexe à réaliser sur une
surface gauche avec des contraintes de matière, de précision et de rigidité. L’outil retenu pour cette opération par
les achats ou l’opérateur des méthodes n’est pas forcément le meilleur choix. Novo va proposer plusieurs configurations avec des temps chiffrés en fonction de la machine disponible. L’expérience chez les clients bêta indique
le plus souvent un gain de temps de 30 % au moins qui
optimise le choix d’un technicien expérimenté ou sécurise
le débutant.
Le logiciel est libre d’accès comme Tool Advisor et remplace notamment dans un premier temps tous nos gros
catalogues papier difficiles à utiliser et coûteux. »
Les implications dans les ateliers ou pour vos distributeurs vont être importantes ?
« La relation avec la force de vente sera bien entendu différente et son expertise sera moins sollicitée. L’ingénierie
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qui est en pleine croissance en fourniture globale d’outils
et de porte-outils pour une application donnée en sera
aussi bouleversée. Novo va redonner un grand pouvoir
aux méthodes face aux achats mais aussi demander une
approche différente pour nos distributeurs. Bien entendu
s’embarquer dans une sauvegarde permanente accessible
partout telle que Machining Cloud implique qu’internet soit
réellement accessible dans les entreprises.
Les interactions multi-passerelles avec la CAO comme les
bibliothèques FAO permettent aussi une liaison immédiate
et privilégiée avec le poste de préréglage équipé d’un banc
Zoller par exemple (le stand Zoller, partenaire, était contigu
et en liaison via son Tool Data-cloud).
Il s’agit d’un saut vers un inconnu riche de possibilités et
qui nous donne de l’avance sur nos concurrents. Psychologiquement, c’est un peu comme de passer à une voiture
électrique dont le client reste propriétaire mais dont la batterie, louée, appartient au constructeur.
Il y a un double « gap » de rupture chez nous, avec le
Tool Advisor Intelligent qui est bien plus qu’un catalogue
électronique et l’embarquement sur Machining Cloud
avec l’offre NOVO. Kennametal a clairement changé de
génération.
Une version française de Tool Advisor est en cours, il y a
tout de même 55 000 outils standards en ligne ! Une bonne
partie des données de coupe vérifiées proviennent d’une
patiente collecte effectuée avec MT Connect aux US.
Les outils spéciaux référencés sont plus de 100 000 et il
sera bien plus facile de border les demandes d’outils spéciaux en reprenant des morceaux d’outils déjà fabriqués
et connus.
Pour l’instant, nous court-circuitons la mise en ligne de
l’inventaire du distributeur local ou du stock régional. Ceci
viendra plus tard ».
Si nous résumons l’offre actuelle :
« Ce n’est encore qu’une plate-forme en plein développement mais tout le monde trouve l’idée « amazing and
exciting ».
Il y a plusieurs niveaux d’emploi, tous gratuits après s’être
inscrit. NOVO regroupe ces trois niveaux :
Le catalogue en ligne, simple avec une aide à
l’indexation.
Le Tool Advisor qui est à même de conseiller
efficacement en ingénierie grâce à son expertise
embarquée considérable (gain moyen 20 % en
préparation d’outillages).
Le Tool Selector pour identifier le ou les outils
standards ou semi-spéciaux conseillés.
Le Tool Configurator qui va fournir les fichiers 3 D
complets ou légers, pour les exporter.
Enfin, le Machining Cloud, Job Functionality pour
Kennametal, permettra d’échanger fichiers et
informations avec les équipements connectés
et de récupérer comme de transmettre de façon
transparente des données avec les autres services. L’ERP résident, l’extérieur (autres sites,
sous-traitants, prestataires, fournisseurs, etc).
Nous collaborons notamment depuis longtemps
avec ESPRIT sur ce sujet ».
OUTILS
Parmi les tendances ou produits remarqués à l’EMO,
les outils n’étaient pas en reste
Dans les outils, en apparence
point de grosse rupture mais
attention : les nano-revêtements,
l’arrosage haute pression, de
nouveaux substrats, les géométries décalées et variables, l’affûtage laser des arêtes de coupe
en diamant et CBN, toutes ces
innovations mises ensemble ont
permis un saut impressionnant
dans la productivité et la qualité
des usinages depuis 18 mois environ. Ajoutons les nouveaux procédés de fixation des plaquettes,
bien plus rigides et précis, les brises copeaux exécutés au laser, une
qualité très homogène qui permet de gérer les durées de vie plus finement, vraiment les gains apportés par les outils sont étonnants et
ceux qui n’ont pas suivi l’actualité récente feraient bien de se mettre
à jour !
Un exemple glané sur un stand Fraunhofer IKTS, spécialisé dans les
céramiques : un substrat carbure, c’est un squelette de grains de
carbure de tungstène liés par du cobalt, du nickel ou de la fonte (sic).
Si nous diminuons à l’échelle nanométrique les grains du carbure et
en ne gardant que très peu de cobalt, le produit fini sera une céramique de carbure qui atteindra ses 3000 HV10 sous le nom de Nanoscale Carbide Ceramic. Il est même possible de fritter sans liant
du tout. La résistance à la corrosion-oxydation et à la fracturation
deviennent aussi considérables. Les essais sont en cours sur des
outils coupants revêtus TiAlN par CVD... Ces carbures très denses
sont aussi disponibles en disques fins pour réaliser des patins ou
des portées de pièces d’usure.
Rupture technologique dans le
domaine du fraisage
Mikron Tool SA Agno a réussi un saut
technologique dans le fraisage des
aciers inoxydables, du titane, des alliages
chrome-cobalt et des alliages à base de
nickel. Comme ambassadeurs de cette nouvelle série, Mikron Tool
lance des micro-fraises
cylindriques et toriques
dans les diamètres de
0,3 mm à 4 mm pour
différentes profondeurs
de fraisage, toutes pourvues d'une tête de coupe
de 1,5 mm taillé.
Ce nouveau produit nommé CrazyMill
Cool offre à la fois un refroidissement efficace dans des diamètres non couverts
par le marché mais assure de par son
substrat et le revêtement spécial associé, une excellente tenue dans les matériaux difficiles de l’industrie horlogère ou
dentaire.
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Les performances : CrazyMill Cool permet de
travailler dans le plein avec des avances axiales de
1 - 1,3 x D, tandis que les producteurs de fraises
conventionnelles conseillent des valeurs de 1/5 x D
par approche. On arrive ainsi à un rendement de 10
à 20 fois (!) supérieur aux fraises traditionnelles en ce
qui concerne la quantité de matériel enlevé. Ceci est
dû à une vitesse de coupe de 2 à 4 fois plus élevée,
et un enlèvement de matière de 4 à 8 fois plus grand.
Grâce à l'élimination efficace des copeaux de la
zone de coupe, combinée à une géométrie de coupe
raffinée, la fraise CrazyMill Cool obtient une finition
de la surface fraisée de 2 à 3 fois meilleure (rz) par
rapport aux fraises conventionnelles de sorte que
- même travaillant dans le plein - elle est en même
temps fraise d'ébauche et fraise de finition.
C'est surtout en travaillant les matériaux « difficiles » comme l'acier inoxydable ou le titane que la
différence de rendement est le plus remarquable soit
pour la performance soit pour la qualité de surface.
Mais une nette différence de performance se note
aussi quand il s'agit d'aciers alliés, de métaux non
ferreux ou du cuivre.
CrazyMill Cool est indiqué surtout pour ces secteurs
industriels : l'horlogerie, l'industrie de la bijouterie,
l'industrie médicale et dentaire l'aéronautique, industrie alimentaire, construction de machines, la pétrochimie (avec l'injection diesel ) ainsi que la micro
technique en général.
Le fabricant a déjà décliné ce type d’arrosage sur sa
gamme de Crazydrill flexibles de 0,1 à 1,2 mm.
Micro-fraises chez NS tools
L’astuce de conception pour l’arrosage se situe au
niveau des canaux inclus dans la queue : au lieu de
chercher à déboucher au niveau des goujures ou de
la pointe de l’outil, ce qui fragilise les petits diamètres
ou aboutit à des micro-canaux coûteux et inefficaces,
Mikron fait déboucher ses canaux sur le chanfrein qui
raccorde la partie taillée à la queue. La pièce et l’outil
sont refroidis simultanément avec un bon débit ce qui
évite à la partie coupante de se retrouver dans une
bulle que le lubrifiant n’atteint pas.
Conçu spécialement pour l'usinage des aciers
inoxydables, du titane, des alliages chrome-cobalt
et d'autres matériaux difficiles, l’outil a bénéficié
d’avancées techniques dans le choix du substrat
mais surtout d’un revêtement qui garde tout leur
tranchant aux arêtes.
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Quand les Japonais parlent de
micro-outils, ils ne plaisantent
pas, tel NS Tools avec ses séries
NSME qui vont de 0,01 à 0,05
en une dent hélicoïdale et 0,03
à 0,09 en deux dents hélice 30°.
Le substrat choisi est ultra-fin et
la tolérance sur les diamètres de
+/- 0,2 µm. De tels outils s’utilisent avec une broche tournant
parfaitement rond et une machine
très rigide.
Fraise pour engrenages
internes chez LMT
LMT Fette présentait la
toute première fraise
pour engrenages intérieurs utilisant des plaquettes. Cet outil a été
initialement
développé
pour Liebherr et a démontré la possibilité de travail en
Outils tonneau pour « turbines »
Les outils aéronautiques sont souvent spéciaux
et recourent à des géométries particulières.
Le spécialiste allemand EMUGE-FRANKEN exposait quelques outils de sa gamme nommée
« Turbine Blades ». Ces outils en carbure monobloc revêtu reprennent des formes déjà utilisées
il y a des années, pour l’usinage des matrices
avec des aciers rapides à 10 % de cobalt.
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continu sur des anneaux de 800 mm et plus dans
un grade de qualité 6. Le tout nouveau revêtement
Nanosphere 2.0 est universel pour tous substrats
et apporte des gains en durée de vie pouvant
atteindre 40 %.
Nous allons voir que si les Chinois sont à
l’offensive en Europe dans le secteur des
machines-outils,
d’autres
investissent
pour couvrir le gigantesque marché indoasiatique :
LMT group ouvre une unité
de production en Inde
LMT Tools Division ouvre sa première unité en Inde,
à Pune. L’objectif est de profiter du dynamisme de
ce marché pour ensuite pouvoir plus commodément
Avec les nouvelles possibilités des programmes
de FAO qui travaillent en 5 axes continu en suivant le point de contact sur l’outil, il est possible de travailler ailleurs que sur le rayon d’outils boules qui se trouvent vite usés. En balayant la
forme à réaliser avec des outils coniques rayonnés,
il est possible d’augmenter sensiblement l’efficacité
des outils et plus encore lorsque l’outil est affûté en
tonneau avec un rayon en bout. La partie coupante
étant beaucoup plus importante, les états de surface
et les durées de vie sont bien meilleures.
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servir tout le sud-est asiatique. Sur plus de 4000 m²,
des outils destinés au secteur automobile et à la
construction de machines vont être produits.
refroidie, la chaleur est évacuée de la zone de coupe.
Les essais comparatifs effectués en laboratoire
montrent que cet effet est significatif.
Le développement du marché indien a été constant
ces dernières années pour LMT présent sur place
avec une filiale depuis l’an 2000 et confronté à une
forte demande locale. Les soubresauts actuels de la
roupie indienne pourront aussi être plus facilement
amortis.
La direction de la croissance des fissures est une
troisième propriété intéressante pour la durée de vie
du revêtement unidirectionnel. Les fissures se développent sur la partie la plus faible montrée ici latéralement et horizontalement. Ce phénomène est comparable à l’usure du graphite d’un crayon ; l’usure
est uniforme et contrôlée.
Cette usine est le quatrième établissement du groupe
LMT en Inde. Outre les représentations existantes à
Chennai et Mumbai, le groupe a ouvert, au travers
de sa division FETTE COMPACTING, un centre de
compétences à Goa pour suivre le secteur spécifique de la pharmacie, très développé là-bas.
Sandvik maintient les cristaux au garde
à vous
La division Coromant met de grands espoirs
dans sa nouvelle nuance de tournage GC4325
qui a reçu un revêtement très novateur, puisque
les cristaux sont orientés. En première analyse,
les résultats montrent des gains en durée de vie
d’arête d’au moins 40 %.
Dans les revêtements
d’alumin conventiond’alumine
nels (C
(CVD), la direcd la croissance
tion de
des cristaux est
alé
aléatoire.
La vue
a microscope
au
montre l’orient
tation
des crist
taux
par différe
rentes
couleurs.
C
Chaque
direction
apparaît dans
une couleur unique
(rouge à jaune
jaune).
possè une orientaLe nouveau revêtement Inveio possède
tion unique des cristaux ; ils croissent dans une seule
et même direction. Tous les cristaux de la couche
de revêtement d’alumine ont la même orientation. Ils
apparaissent tous en jaune sur la vue.
L’uniformité de la structure confère des propriétés
contrôlées et optimisées
L’orientation unidirectionnelle des cristaux est intéressante pour plusieurs raisons. Comme on le voit
sur les illustrations, la surface des atomes la plus
serrée est dirigée vers le dessus de la plaquette,
c’est-à-dire la zone de coupe et le copeau. Le plan
des cristaux d’alumine résiste mieux à l’usure.
La chaleur se dissipe plus facilement le long du plan
des cristaux. La surface de la plaquette est mieux
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Un nouveau substrat a été mis au point pour répondre au besoin plus important d’équilibrage entre
la résistance à la déformation plastique et la résistance d’ensemble. Le nouveau substrat possède un
gradient que l’on voit sur l’illustration dans la zone
blanche et noire de la partie supérieure. Le gradient
agit comme barrière contre les (micro) fissures afin
d’améliorer la sécurité d’arête.
Résistance accrue à la déformation plastique.
Meilleure sécurité d’arête.
Performance.
Nouveau process de traitement d’arête.
Taille et forme améliorées de l’arête.
Meilleur contrôle du process de coupe et meilleure répétabilité garantie (d’une arête de la plaquette à une autre).
Répétabilité.
Le process de post-traitement est très important. Le
nouveau process de post-traitement améliore la fiabilité (et les performances) de GC4325.
MACHINES
Les machines aussi bougent !
Willemin-Macodel révolutionne
la machine-outil
Dans l'usinage par enlèvement de copeaux, il est très rare
qu'une nouvelle machine remette en cause les technologies bien établies, habituellement les nouveautés sont des
évolutions plus ou moins importantes d'éléments connus.
Avec la machine 701S présentée en grande première à
l'EMO, Willemin-Macodel crée l'événement avec un saut
technologique qui pourrait bien révolutionner le monde de
la micro-technique. Il ne s’agit certes pas de la première
application des architectures parallèles mais le constructeur suisse a su faire preuve d’imagination pour concilier
des qualités et des défauts qu’il a transformé en qualités.
Pour se faire une idée rapide de ce nouveau concept,
imaginons un robot Delta inversé supportant la pièce à
usiner sur la nacelle reliée à trois bras. La broche d'usinage est fixée sur un portique fixe surplombant la table 3
axes. Grand avantage, les masses embarquées sont très
faibles tout en conservant une très grande rigidité.
Après plusieurs années de développement sur la base
d'un concept de l'EPFL, Willemin-Macodel a mis au point
une machine Delta de micro-usinage à la précision submicronique des plus novatrices, entièrement conçue et
produite en Suisse.
Dédiée à l'usinage de petites pièces (Ø 50 x 30 mm),
toute la stratégie d
d'usinage a été développée autour de « l'interpolation ».
D
De cette manière, les
u
usinages
peuvent
b
bénéficier de la très
g
grande
dynamique
d
de la nacelle tout en
d
diminuant le nombre
d
d'outils nécessaires.
Les ing
ingénieurs ont intégré
une no
nouvelle commande
numéri
numérique sur base PC capable de réaliser des boucles
de régu
régulation beaucoup plus
rapidem
rapidement que des commandes classiques ainsi que
des règ
règles de mesure à très
haute rrésolution (moins de
10 nano
nanomètres). La combinaison d
de la haute résolution
des règle
règles de mesure et du
calcul ultra
ultra-rapide de la boucle
de régulation permet de garantir des suivis de contours
inférieurs au micron. L'erreur de trajectoire est réduite
d'un facteur de 10 par rapport aux machines classiques du marché.
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Motobroche 80 000 t/min et suppression
des porte-outils
Un arbre de broche sans pièces mécaniques flottantes avec de très bonnes qualités d'équilibrage
conduit à une qualité de rotation extrême. La suppression du porte-outil et la fixation directe de l'outil dans l'arbre de broche conserve cette précision
de rotation jusqu'à la pointe de l'outil et apporte une
plus grande précision d'usinage, de meilleures qualités d'états de surface et une plus longue durée de
vie des outils.
A chaque changement d'outil, un système de mesure par vision contrôle la position et la géométrie
des outils en rotation et applique les correcteurs
nécessaires pour tenir compte des cotes réelles. Ce
système corrige directement le faux-rond résiduel des outils. Il est également utilisé pour détecter
et compenser les problèmes d'usure ou dégradation
des arrêtes de coupes. Comme chaque élément de
la machine, le logiciel du système a été développé
spécifiquement par Willemin-Macodel afin qu'il soit
parfaitement adapté à la machine 701S et sa nouvelle technologie.
Lorsque l'on parle de
haute précision, les
constructeurs de machines associent toujours masse et rigidité.
Willemin-Macodel a
choisi de changer de
paradigme. L'architecture parallèle permet
de minimiser la masse
en mouvement tout en
conservant une grande
rigidité de la commande
d'avance. La conjugaison de ces 2 éléments
est garante d'une fréquence propre élevée,
d'une haute dynamique et d'une très grande fidélité
de suivi de trajectoire à haute vitesse. Cette architecture machine est capable de supporter des accélérations de l'ordre de 5G !
Conséquence directe de ce concept innovant de machine, l'énergie à mobiliser pour réaliser les usinages
est minimale. A tel point que la machine consomme
l'équivalent d'un sèche-cheveux. Le choix de moteurs et d'actuateurs à haute efficience énergétique
minimise les pertes thermiques et assure la stabilité
dimensionnelle de l'ensemble et donc une précision
accrue sur la pièce. Autre conséquence de la faible
consommation énergétique de la machine, il n'est
pas nécessaire de développer des périphériques
gourmands pour traiter l'énergie déjà dissipée. Au
niveau énergétique, cette machine est la première à apporter une telle efficience. Il n'est dès
lors plus usurpé de parler de cercle vertueux.
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Avec la nouvelle 701S les limites de l'usinage classique sont clairement repoussées : sur les pièces
réalisées pour des clients partenaires du développement de la machine, les gains de temps de cycle
sont importants puisque l'on parle d'un facteur de 2
à 5 fois plus rapide qu'avec un processus classique,
selon le type d'application. En termes de précision,
la machine permet d'atteindre des cotes endessous du micron et des états de surfaces
proches des procédés de rectification. Si nécessaire, les opérations subséquentes de super finition
s'en trouveront grandement simplifiées.
Les coûts d'exploitation de la 701S sont sans commune mesure avec un procédé traditionnel, mais cet
argument seul ne suffit pas, il faut également que
les pièces produites le soient de manière totalement
convaincante et c'est là que l'entreprise fait fort. Non
seulement elles sont plus vite usinées, mais également avec des précisions et des états de surfaces
meilleurs. Les ingénieurs de Willemin-Macodel ont
testé la machine depuis de nombreux mois et plus
récemment en collaboration avec des partenaires de
l'entreprise. Les résultats obtenus sont au-dessus
des objectifs fixés. Les clients ont été convaincus
par la qualité des pièces produites et séduits par
cette nouvelle technologie souligne la société.
Pour convaincre les gens de métier sur le nouveau
procédé, l'entreprise a réalisé des nombreuses
pièces à l'aide de la 701S. Les principaux avantages
relevés par les clients sont les suivants : temps d'usinage très courts ; précision et état de surface hors
du commun ; coût d'utilisation de la machine faible ;
consommation énergétique minimale ; très faible
encombrement ; simplicité de programmation et
ergonomie.
Cette machine intègre d’autres innovations comme
le nouveau système de palettisation et de changeur
d'outils complètement intégré dans la machine, le
système de frettage à froid des outils embarqués
SALONS & EVENEMENTS
ou encore les innovations appliquées dans les systèmes des articulations et des bras supportant la nacelle porte-pièce. Dotée d'une surface au sol de 1 m²
la nouvelle 701S de Willemin-Macodel impressionne
par sa compacité et son efficacité. Les secteurs de
l'horlogerie ou du micro-moule par exemple y sont
déjà très sensibles.
pour une production sans papier. À cet effet, ses applications permettent à l'utilisateur une gestion, une
documentation et une visualisation généralisées et
numérisées des données relatives aux commandes,
aux processus et aux machines. De plus, CELOS est
compatible avec les systèmes PCP et PGI mis en
réseau avec les applications CAO/FAO et ouvert aux
extensions innovantes des applications à venir.
Le feu d’artifice de DMG-MORI
Tout le monde s’attendait à une grande EMO pour
le groupe mais les surprises ont été nombreuses, à
tous les niveaux :
« One brand for the world »
Pour commencer, l’annonce de la fusion entre les
deux marques a été rendue officielle : depuis le premier octobre, le groupe s’appelle DMG MORI. Deux
entités juridiques demeurent DMG MORI SEIKI AG et
DMG MORI SEIKI CO avec une participation croisée.
Ajoutons à cela 18 premières mondiales sur un stand
aussi immense que réussi et organisé en différents
« focus » : automotive, aerospace, medical, powerengineering, green energy, etc.
Les nouvelles machines reçoivent un nouveau design, noir ou blanc au choix, plutôt réussi, mais c’est
au niveau des CN avec CELOS que se situait l’attraction principale. Toutefois, des machines révélatrice de la future stratégie du groupe étaient aussi à
découvrir (voir dossier « machines » dans ce même
numéro), ainsi que les règles MAGNESCALE qui vont
équiper une bonne partie des machines du groupe.
CELOS - de l'idée au produit fini
Outre ses innovations en matière de produits, DMG
MORI consacre une part de plus en plus importante
au développement, afin d'optimiser les processus
de ses clients. À ce propos, la première mondiale
de CELOS au salon de l'EMO à Hanovre marquait
un tournant pour de nombreuses entreprises. Car
CELOS simplifie et accélère le processus de l'idée
au produit fini et crée en outre la base nécessaire
CELOS est disponible pour toutes les nouvelles
machines de haute technologie de DMG MORI. Les
premières livraisons vont commencer dès le 2ème trimestre 2014. À première vue, le produit propose à
l'utilisateur une interface uniforme dotée d'une fonction tactile. Mais CELOS est beaucoup plus et peut
bien plus encore. L'avantage supplémentaire décisif
pour le client réside dans les différentes applications
telles que STATUS MONITOR, JOB MANAGER ou
JOB ASSISTENT.
Le STATUS MONITOR est le point de départ de
l'interaction entre l'opérateur et la machine. Ici,
CELOS visualise le suivi actuel de la machine ou du
processus, fournit en outre des indicateurs importants concernant la commande en cours et son état
d'avancement et informe l'opérateur en cas d'éventuelles erreurs ou de travaux de maintenance à
réaliser.
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SALONS & EVENEMENTS
JOB MANAGER et JOB ASSISTENT assistent
ensuite l'opérateur travaillant sur la machine pour
la planification intégrée au réseau, la préparation,
l'optimisation et le traitement systématique des nouveaux ordres de fabrication.
système garantit un maximum de sécurité de fabrication même en cas de commandes complexes ou
de pièces compliquées.
Outre les avantages offerts à l'utilisateur, l'interaction intégrée des deux logiciels experts souligne
l'excellente évolutivité de CELOS quelle que soit la
taille de l'entreprise. Cela constitue un atout pour les
petites entreprises qui profitent ainsi du haut niveau
de responsabilisation des utilisateurs notamment
avec la possibilité d'une production sans papier. De
grandes entreprises désormais largement connectées peuvent en revanche parfaitement organiser et
mettre en œuvre les différentes compétences des
employés avec ces deux applications de fabrication
CELOS.
Les autorisations d'accès correspondantes sont organisées avec l'état personnalisable de la nouvelle
SMARTkey® avec laquelle chaque employé doit
s'identifier sur ERGOline®.
Avec JOB MANAGER, il est possible dans un premier temps de réunir et visualiser immédiatement
toutes les données pertinentes de production
concernant le programme CN, la pièce d'usinage,
les outils, les moyens de serrage, etc. pour un ordre
de fabrication. De même, tous les documents, les
données et les informations nécessaires à un ordre
sont traités de manière structurée. Les utilisateurs
disposent rapidement des données par exemple en
cas de traitement ultérieur ou de commande récurrente.
Avec JOB ASSISTENT, il est ensuite prévu de traiter
systématiquement les commandes qui ont été numérisées. La disponibilité de tous les programmes
CN nécessaires à l'usinage ainsi que les moyens
d'exploitation (outils, dispositifs...) est d'abord vérifiée. Ensuite, l'opérateur est guidé par le dialogue
dans le processus d'équipement et la préparation de
l'ordre de fabrication. Grâce aux questions appropriées et aux confirmations requises, l'opérateur ne
peut commettre aucune erreur sur la machine. Ensuite seulement, l'usinage est validé. De ce fait, le
Les deux CN Siemens
et Mitsubishi en
habillage CELOS.
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Douze différentes applications CELOS qui sont mises
en service de manière centralisée avec l'application
SELECTOR étaient proposées au salon. L'application CONTROL en faisait également partie. Avec
cette application, le constructeur permet à ses
clients d'utiliser la CNC concernée dans son environnement de commande habituel en appuyant
simplement sur l'icône correspondante de l'écran
multipoint 21,5" ERGOline®. Pour son lancement,
CONTROL est proposée avec des commandes
SIEMENS (OPERATE 4.5 sur Sinumerik 840D solutionline) et MITSUBISHI (MAPPS V).
Pendant le processus d'usinage en cours, l'écran
d'état de CELOS visualise le suivi actuel de la machine ou du processus et fournit en outre des indicateurs importants concernant la commande en cours
et son état d'avancement. De plus, l'écran d'état
informe l'opérateur en cas d'éventuelles erreurs ou
de travaux de maintenance à réaliser par des icônes
spéciales et des messages textuels.
Les points phares de CELOS :
CELOS offre une interface utilisateur uniforme
pour toutes les machines de haute technologie de
DMG MORI.
CELOS simplifie et accélère le processus de
l'idée au produit fini.
CELOS est compatible avec les systèmes PCP et
PGI mis en réseau avec les applications CAO/FAO et
ouvert aux extensions innovantes des applications
CELOS.
CELOS assure avec ses diverses applications
une gestion, une documentation et une visualisation
généralisées et numérisées des données relatives
aux commandes, aux processus et aux machines.
Bien entendu, un accès à Machining Cloud permettra de démultiplier les possibilités d’échange avec
d’autres utilisateurs, équipements de production ou
services de l’entreprise, où qu’ils se trouvent.
SALONS & EVENEMENTS
CELOS élimine les interfaces entre l'atelier et les
structures d'entreprise supérieures et crée ainsi la
base pour une fabrication numérique sans papier.
CELOS accroît globalement la rentabilité tant
dans la fabrication que dans la chaîne des processus
au niveau de l'entreprise.
La « tour des outils »
change la donne
Parmi ses 3 nouvelles machines, CHIRON exposait
un changeur d’outil d’une
architecture osée mais d’une
simplicité et d’une élégance
de fonctionnement séduisante. De la part du créateur du fameux changeur
« alien » de ses machines
verticales qui offrent un
temps copeau à copeau
difficilement égalable, tout
nouveau système est donc
à prendre très au sérieux.
Acceptant jusque 210 outils,
le TOOLTOWERS se trouvait monté sur une machine
de production à 4 broches
TZ15W Magnum. Ce changeur existe en version 130,
170 ou 210 postes et occupe
d’autant moins de place à
côté des machine qu’il se
trouve de part et d’autre de la
broche en position verticale.
MITSUBISHI renouvelle sa gamme
Les nouvelles versions des machines de découpe
à fil du spécialiste japonais méritent le détour et
remettent les pendules à l’heure vis-à-vis de la
concurrence : moins chères, plus compactes, avec
un générateur plus performant et plus économique,
dotées d’une nouvelle commande numérique encore plus intuitive et efficace en programmation, ces
machines sont surtout conçues pour travailler vite,
bien et seules. Le système de ré-enfilage du fil est la
vraie nouveauté mais ses performances sont étonnantes de fiabilité et de rapidité. Le bout de fil neuf
ou cassé est « brûlé », ou plutôt cuit sur quelques
centimètres avant d’être enfilé avec sûreté dans son
guide ou les cavités les plus fines et profondes.
LASERPLUSS
Les machines de découpe
laser pour les disques
diamant ou CBN avec
des possibilités en création de brises copeaux se
comptent désormais sur
les doigts d’une main. Ce
procédé de découpe et
d’affûtage fait l’unanimité
pour la qualité d’arête
obtenue et complète heureusement l’électro-érosion. Il y a aussi d’autres applications sur lesquelles nous reviendrons.
Ce fabricant allemand de machines à graver laser,
propose aussi plusieurs machines de découpe entièrement montées sur des bâtis en granit comme la
RAYCUTTER Pluss.
Comparaison au microscope de l’état de surface d’une
arête de coupe obtenue par affûtage ou par découpe laser.
Cette machine a été développé avec JEL du groupe
KOMET et a reçu une construction aussi rigide que
possible car, outre une qualité de découpe impeccable, les fabricants d’outils recherchent aussi une
précision élevée. Le magasin de chargement robotisé admet 15 porte-outils.
Commandes numériques
Si l’attraction du salon à ce niveau était surtout
SIEMENS avec CELOS sur le stand géant DMGMORI, MITSUBISHI faisait aussi son retour, ainsi que
BOSCH REXROTH ou même MAZAK avec une nouvelle version.
Mais l’autre spécialiste germanique, à savoir
HEIDENHAIN proposait aussi des fonctionnalités
entièrement nouvelles et de nature à relancer le débat de l’excellence en 5 axes avec la concurrence.
Nous allons y revenir un peu plus avant dans notre
rubrique CNC.
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Autre sujet phare du salon :
la Chine
La Chine est un client dont la santé préoccupe
à l’évidence les exportateurs allemands.
Ces trois scenarii cherchent à estimer l’impact sur l’activité allemande de trois hypothèses de développement du marché chinois.
Des entreprises chinoises ont déjà fait la
démarche d’acquérir des sociétés européennes pour intégrer rapidement une expertise toujours longue à mettre en place
et aussi pouvoir proposer des produits en
adéquation avec les besoins occidentaux.
Les Chinois progressent très vite, d’autant
que ces entreprises sont largement aidées
par les pouvoirs publics chinois quand elle
ne sont pas publiques. Mais la machineoutil européenne et japonaise évolue aussi
très vite et le fossé se maintient. Il est donc
logique de chercher à brûler une étape. Ce
qui est « nouveau » c’est la prise en compte
des ambitions très élevées de nos Chinois
comme de leur puissance assez considérable. En effet, la taille des entreprises
chinoises acheteuses remet en question le
classement mondial des constructeurs de
machines, qui ne les prend pas en compte.
Le rouleau compresseur DMG-MORI pouvait inquiéter la concurrence, prenons
garde qu’il n’en déboule pas un ou deux
autres. C’est lent un rouleau compresseur
mais ça avance tout le temps.
Le syndicat allemand VDW des constructeurs de machine-outils est bien conscient
que beaucoup de choses concernant
l’avenir de la machine-outil allemande
se jouent en Chine. Il a donc chargé un
cabinet international, EAC, d’une étude
pour analyser les forces et les faiblesses
chinoises comme concurrents mais aussi
comme marché potentiel avec plusieurs
hypothèses de croissance pour la Chine.
En effet, le ralentissement des commandes chinoises a pesé lourdement dans
les carnets de commandes allemands
qui sont moins rebondis que fin 2012. En
annexe, quelques slides des résultats de
cette étude.
Ces deux exemples de conférences d’entreprises illustrent très bien la stratégie
chinoise qui ne manque pas de finesse et
qui fera des dégâts.
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SALONS & EVENEMENTS
Conférence FFG Europe à l’EMO
Le Fair Friend Group (FFG) présentait sa stratégie
européenne à l’occasion de l’EMO et exposait sa
gamme sur un stand de 3 200 m², ce qui en faisait le
plus grand stand étranger. Ce groupe, créé en 1979
comprend 4 divisions, Machines Tools, PCB, Industrial Equipment et Green Energy.
La division machines-outils date de 1985 et couvre
à peu près tous les genres de machines modernes
CNC, machines combinées et automates de production compris.
FFG Europe est un holding industriel destiné à combiner des entreprises européennes connues pour
leur expertise dans leur secteur avec des marques
du groupe bien implantées à l’international et complémentaires. FFG Europe peut se targuer d’être un
des groupes industriels du secteur le plus globalisé
avec pas moins de 23 marques et 32 usines réparties en Europe, Taiwan, Japon, Chine et USA, sans
compter de très nombreux bureaux commerciaux.
Le dernier chiffre d’affaires connu est de 1,3 milliard
de dollars contre 2,5 pour l’ensemble du groupe.
européens que ceux demandés par les marchés
asiatiques. Ils seront produits par les usines asiatiques du groupe et vendus dans le monde entier.
L’autre point fort de la conférence :
FFG Group a annoncé l’acquisition de MAG’s Industrial Equipment Business Unit.
A cette occasion, MAG IAS s’est scindé en deux : la
Business Unit vendue regroupe les usines et les services de Mosbach, Taunusstein, Chemnitz, Witten,
Offenburg et partiellement de Göppingen, ainsi que
les entités installées en Russie.
L’ensemble pèse 170 millions d’euros et représente
environ 600 collaborateurs.
La division automotive de MAG IAS GmbH, avec les
usines d’Eislingen, Göppingen, et Rottenburg, ainsi
que les filiales de Chine, Hongrie, Corée, USA, UK et
Inde ne sont pas concernées par cet accord.
Rappelons que MAG venait de revendre Forest Liné
au groupe Five il y a quelques mois et que la précédente EMO avait vu un groupe en pleine offensive
tous azimuts.
Si le groupe FFG arrive à faire fonctionner ensemble
ses sociétés asiatiques comme ses fleurons italiens
avec des noms comme Hüller Hille, Hessapp, Modul, VDF Boehringer et Witzig & Frank, il disposera
d’une expertise incomparable dans de nombreux
secteurs ainsi que d’une base industrielle considérable avec un portefeuille de machines installées de
poids. Ajoutons que bien des gammes de machines
sont complémentaires, même s’il faudra sans doute
élaguer sérieusement. Les ambitions de FFG Europe
sont élevées et les mois à suivre seront riches d’enseignement à cet égard.
Ce qui est intéressant au niveau de la stratégie suivie, c’est son côté constructeur automobile mondialisé, du type Toyota : sur le stand, FFG exposait 5
marques propres Feeler, Leadwell, Sanco, Equiptop
et Ecoca soit 14 machines CN, toutes nouvelles en
Europe et bénéficiant des technologies les plus récentes, y compris chargement robotisé.
Une autre conférence éclairante : SYMG
Un leadership international avec le smart concept !
Sur le même stand, les produits des marques « locales » du groupe, à savoir Jobs, Sachman, Rambaudi and Sigma proposaient 10 machines dont 8
nouveautés.
Il y avait donc 24 machines que l’on pourrait qualifier
de locales pour le groupe, car réalisées séparément
en Asie et en Europe par les sociétés du holding.
FFG a donc tenu, pour illustrer sa volonté de globalisation et de se servir des synergies internes, à
exposer 3 produits développés en commun par Sigma-Feeler et Rambaudi-Sanco : une 3 axes, une
machine 5 axes en continu et un centre d’usinage
de taille moyenne à portique en Gantry. Les trois
produits respectent aussi bien les normes et critères
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Jusqu’à maintenant SYMG, totalement inconnu du
grand public comme de la majorité des gens de
la machine-outil, s’est concentré sur son marché
domestique, à savoir la Chine continentale, à hauteur de 96 %. Dans les années à venir, le groupe a
bien l’intention de voir l’export représenter au moins
30 % de son chiffre d’affaires.
Sa stratégie est de prendre pied en
Europe, sûrement le marché le plus
difficile et le plus concurrentiel, afin
de pouvoir y acquérir une légitimité
pour pénétrer les autres marchés.
Travaillant sur le long terme, ce qui est
un trait dominant de la culture chinoise,
SYMG prévoit de développer des machines offrant un rapport qualité prix
exceptionnel. « Le marché actuel garde
un grand potentiel pour des machines
de haute technologie. Toutefois, ce marché finira par stagner sur le long terme »
déclarait Guan Xiyou, président de
SYMG, à l’EMO 2013. Ce manager de
49 ans est d’avis que le marché futur de
la machine-outil se développera surtout
dans des pays nouvellement industrialisés et qui auront besoin de machines
moins sophistiquées techniquement.
C’est dans ce but que SYMG met en
avant son système SMART (S = Simple,
M = Maintenance friendly, A = Affordable, R = Reliable, T = Timely to market), et compte lancer des produits dans
cette optique.
Rappelons que le groupe chinois a
livré 100 000 machines en 2012 pour
1,7 milliard d’euros de chiffre d’affaires. SYMG a été fondé en 1930 et est
composé aujourd’hui principalement de
l’entité SMTCL à Schenyang, du Kunming Machine Tool Co et du Yunnan CY
Group Co ainsi que du groupe Schiess
Tech en Allemagne depuis 2004. Tous
les secteurs de la machine-outil sont
couverts par les productions du groupe
qui est sans doute le numéro un chinois
à cet égard et emploie plus de 20 200
personnes. Il s’agit encore d’une entreprise bénéficiant de deniers publics en
aide à son développement. Schiess
Tech est une joint venture de développement entre Schiess et SYMG.
Au moment de s’ouvrir vers l’international, les équipes de SYMG tombèrent
d’accord pour proposer une offre globalisante à leurs clients. Parfaitement
conscients que l’on ne vend plus une
machine-outil « sèche » comme autrefois mais comme un composant «mère»
au cœur d’un ensemble d’équipements
et de périphériques de production, les
responsables s’orientèrent vers de multiples partenariats, afin de pouvoir proposer une offre complète.
En effet même un groupe de l’importance de SYMG n’entend pas maîtriser
autant de métiers différents et préfère
nouer des alliances stratégiques qui
viendront épauler les innovations techniques des machines futures afin de
créer une valeur ajoutée maximale pour
le client.
Avec une approche « gagnant-gagnant »,
SYMG a débuté ce travail d’internationalisation en Europe. Les nouvelles
machines sont conçues et industrialisées en Allemagne avec Schiess, puis
construites en série à coûts contenus
en Chine et équipées avec des périphériques provenant de partenaires divers.
« Les marchés européens appellent des
machines différentes des standards
chinois. Les cultures des opérateurs
sont différentes tout comme la façon
de travailler » explique Dr. Marcus Otto,
directeur de Schiess Tech GmbH, à Berlin. « Les ingénieurs allemands travaillent
en étroite collaboration avec leurs collègues chinois et nous pouvons présenter
le premier résultat de cette synergie, le
tour VIVA TURN 4 ». Ce centre de tournage horizontal de taille moyenne avec
axe Y et tourelle motorisée + contrebroche optionnelle, sera vendu 56 000
euros et préfigure une gamme complète
qui sortira pour l’AMB 2014.
SYMG crée en parallèle un réseau SAV
structuré et réactif européen qui sera
basé à Francfort. Le groupe a investi 30
millions d’euros sur les sites de Schiess
afin de soutenir son développement à
l’international.
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