Mesures des pesticides dans l`air ambiant

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Mesures des pesticides dans l`air ambiant
Mesures des pesticides dans l'air ambiant
---Campagne de mesure de juin 2002
en milieu urbain (Montpellier)
Rédacteur : AFM
Date : 20/05/03
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1 / Historique
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2001 : étude bibliographique sur les pesticides utilisés en Languedoc-Roussillon
2001-2003 : participation au groupe d'apprentissage national sur les pesticides dans l'air ambiant :
retour d'expérience sur les méthodes de mesure et les ordres de grandeur des teneurs retrouvées dans
l'air selon la saison, l'environnement, le type de site (agricole, urbain…).
Juin 2002 : mesures par l'INERIS (Institut National de l'Environnement industriel et des Risques) dans
le cadre du LCSQA (Laboratoire Central de Surveillance de la Qualité de l'Air) sur un site urbain à
Montpellier, afin de disposer d'une première "photographie" des pesticides dans l'air d'une ville de la
région.
2 / Présentation de la campagne de mesure de juin 2002 à Montpellier
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Période de traitement aux fongicides et insecticides dans la région.
11 jours de mesure sur un site urbain (quartier densément peuplé) où sont mesurés en routine des
polluants traceurs de la pollution automobile et photochimique.
Période caniculaire sur Montpellier, avec des régimes de brises alternées (mer / terre) chaque jour.
Simultanément, mesures dans une parcelle pilote de vigne appartenant au CEMAGREF, au Nord de
Montpellier, en proximité d'un lieu de traitement.
Pesticides récoltés par période de temps de 24 h, à la fois sur des filtres (pesticides en phase
particulaire) et des mousses (pesticides en phase gazeuse).
30 molécules (principes actifs de pesticides) recherchées ultérieurement en laboratoire dans les filtres
et les mousses : liste fixée au vu des pesticides les plus utilisés aux niveaux national et local (à
l'exception du glyphosate, herbicide très utilisé en ville comme à la campagne, mais dont les
techniques d'analyse ne sont pas encore opérationnelles).
3 / Principaux résultats des mesures de juin 2002 à Montpellier
Préambule : il n'existe aucune valeur réglementaire pour les pesticides dans l'air ambiant, si bien que
l'on s'intéresse davantage à la présence ou l'absence d'un pesticide qu'a sa teneur chiffrée.
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13 pesticides sur 30 jamais détectés.
Les concentrations journalières des 17 autres molécules varient, par pesticide, de 0,01 à 50 ng/m 3 d'air
; ce sont des concentrations très inférieures à celles mesurées simultanément sur le lieu de traitement
CEMAGREF (facteur 100 à 1000 selon les molécules).
La somme totale de pesticides par jour varie de 6 à 60 ng/m 3 d'air. Les jours avec le plus de pesticides
ne correspondent, ni à ceux où les autres polluants sont le plus présents (ce sont des sources
différentes), ni à des situations météorologiques particulières (régime de vent par exemple).
La molécule détectée en concentration la plus élevée est un fongicide (le folpel) utilisé dans le
traitement du mildiou en viticulture (et également sur les plants de tomates). Selon une enquête
régionale (1998) du SRPV (Service Régional de la Protection des Végétaux) du LanguedocRousssillon, ce fongicide était, en tonnage, le 2ème pesticide le plus utilisé dans la région. Par contre,
cette molécule n'est pas utilisée par le service des espaces verts de Montpellier (enquête AIR LR 2001).
Le fait que le folpel ait été détecté tous les jours indique un lieu de traitement par cette molécule dans
un rayon de moins d'un kilomètre du site de mesure) ; il pourrait, par exemple, s'agir de traitement de
vignes entre Lattes, Maurin et Montpellier.
AIR Languedoc-Roussillon / Pesticides – Mai 2003
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On retrouve également des insecticides, au niveau du "bruit de fond" ou légèrement supérieurs
(exemple : endosulfan alpha et béta).
La plupart des autres composés détectés le sont épisodiquement, à des valeurs de l'ordre de
grandeur du "bruit de fond" déjà mesuré dans d'autres régions. Parmi ceux-ci, on relève, entre
autres, la présence du lindane, insecticide et polluant organique persistant de la famille des
organochlorés, interdit à l'usage en agriculture depuis juillet 1998.
4 / Quelques comparaisons à titre indicatif…
Zone géographique
Région Centre
Languedoc
Pays de la Loire
Reims
Cognac
La Rochelle
Montpellier
Type de site de mesure
3 sites de mesure
(cultures, urbain, périurbain)
Milieu d'une parcelle de vigne
1 site
Zone viticole
1 site
1 site urbain
1 site urbain
1 site urbain
1 site urbain
Période de mesure
Printemps 2002
Folpel
Non mesuré
Lindane
0 à 0,8 ng/m3
Juin 2001
1 à 150 ng/m3
Pas d'info.
Printemps 2002
0,5 à 26 ng/m3
0,2 à 0,9 ng/m3
Octobre 2001
Printemps 2002
Printemps 2002
Juin 2002
Pas d'info.
Pas d'info.
Pas d'info.
1 à 50 ng/m3
0,2 à 0,8 ng/m3
0 à 0,4 ng/m3
0,2 à 0,6 ng/m3
0 à 1 ng/m3
5 / Bilan et perspectives
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Les composés les plus présents ne sont pas ceux liés à un usage typiquement urbain.
On ne peut quantifier, à partir de cette simple étude préliminaire, pour les pesticides détectés, les
contributions respectives de sources locales, régionales ou plus lointaines : selon la molécule
concernée, ces contributions diffèrent.
Sur la base de ces premiers constats, il appartiendra aux partenaires d'AIR LR (collectivités
locales, services de l'Etat, industriels, associations…) de poursuivre ou non ce type d'études sur
d'autres sites de la région.
Le Plan Régional de la Qualité de l'Air (PRQA), dans sa version approuvée par le Préfet de
Région en novembre 1999, n'évoque pas les pesticides dans l'air ambiant, ni leur surveillance. La
révision du PRQA en novembre 2004 pourrait donner les grandes orientations de la surveillance
de ces familles de polluants dans l'air ambiant, si les différents partenaires le souhaitent.
AIR Languedoc-Roussillon / Pesticides – Mai 2003
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