secteur - Khmer

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secteur - Khmer
LA LETTRE DU CAMBODGE
UNE PUBLICATION DE LA CHAMBRE DE COMMERCE FRANCO - CAMBODGIENNE AVEC LE SOUTIEN DE LA MISSION ÉCONOMIQUE DE PHNOM PENH
ÉDITORIAL
Numéro 8
JUILLET-AOUT 2007
A la mi-temps de l’année
et pour le seul mois de
Juin, deux évènements
retiennent l’attention.
SOMMAIRE
ÉDITORIAL
1
MISSION MEDEF
2
DOSSIER CONSTRUCTION
4
- Le marché de la construction
- LBL
- Kosan Engineering
- Lafarge
- Archetype Group
- Groupe Khaou Chuly
ENQUETE REGIONALE
12
Migrations Urbaines
PROJETS &
13
AIDE INTERNATIONALE
BRÈVES
16
- Pétrole & Eléctricité
- Tourisme
- Banque
- Evènement
- Actualité juridique
ÉDITEUR
Chambre de Commerce Franco- Cambodgienne
Hôtel Cambodiana, 313 Quai Sisowath,
Phnom Penh, Cambodge
Directeur de la Publication:
Ratana PHURIK-CALLEBAUT
[email protected]
Revue par :
Ratana PHURIK-CALLEBAUT
Guillaume PRÉVOST
[email protected]
Date de parution : 12 Juillet 2007
www.ccfcambodge.org
Abonnement : [email protected]
Le premier est le Forum
Donateurs-Gouvernement.
Deux jours de discussions,
et une aide assurée de 689
millions de dollars pour
2007 et de probablement
plus de 1750 millions d’ici
à 2009. Deux nouveautés
dans cette annonce : la
Chine y participe, et par
Mission du MEDEF au Cambodge, Déjeuner à la CCFC
ailleurs les chiffres fournis
ont trait aux déboursements
prévus, par grands secteurs
et sur trois ans, et non plus aux projets d’engagement de l’année. Dès lors on peut considérer,
nonobstant l’apport de la RP de Chine arrêté à 92 millions de dollars pour 2007 et 235 millions d’ici
2009, qu’il s’agit au moins d’un maintien de l’aide au très haut niveau atteint depuis l’an dernier.
Le second est la première visite d’une délégation du MEDEF depuis 1994. Ses participants en sont
partis impressionnés par le dynamisme du pays et séduits par le libéralisme économique mais aussi
la franchise intellectuelle de leurs interlocuteurs, à tous les niveaux.
Les responsables cambodgiens, qui tantôt s’étaient préparés avec soin et tantôt avaient choisi
d’improviser brillamment, ont fait émerger l’image d’un pays très allant, bien orienté sur la voie des
réformes malgré des faiblesses et lacunes persistantes, capable aussi et publiquement d’un regard
critique aigu sur lui-même. Cette liberté de ton tranchait, de l’avis des membres de la délégation,
avec l’attitude des milieux dirigeants de la zone et notamment avec ceux du pays que la délégation
venait de quitter. Le noyau de la mission – onze représentants des plus grandes entreprises présentes
– a pu enfin s’entretenir une heure et quart avec le Premier Ministre, de façon exceptionnellement
détendue et cordiale.
Après la notation de la dette par Standards and Poors et Moodys, les rapports très favorables du
FMI et de la Banque Mondiale, cette visite marque une nouvelle étape dans la reconnaissance de
la nouvelle réalité économique et politique du Cambodge, qui est ainsi revenu sur l’écran radar
du patronat français. Nombre de nos interlocuteurs ont aussi spontanément indiqué leur extrême
satisfaction, teintée parfois d’étonnement, à l’endroit de la qualité du « produit » qui leur avait été
présenté. Désormais, il reste à trouver à cet élan des points d’application assez réalistes (productifs
d’emplois, de recettes fiscales et de poches de gouvernance) et, en aval de notre effort d’APD actuel,
les moyens d’accompagnement financier adaptés. Cette évolution sera naturellement graduelle et
exigera l’engagement de chacun.
Je profite de l’occasion qui m’est ici donnée pour vous annoncer que je quitte
mes fonctions début juillet afin de profiter d’une retraite probablement
mal méritée. Mon successeur, Gilles Vernet, arrivera fin Août. Je resterai
toutefois encore dans le pays, ce qui me donnera l’occasion d’en suivre
tout à fait autrement, mais toujours avec passion, le renouveau.
Jean-Daniel GARDÈRE
Conseiller économique près les Ambassades de France au Cambodge et au Laos
MISSION MEDEF
NUMERO 8 - JUILLET-AOUT 2007
LA DÉLÉGATION DU MEDEF INTERNATIONAL, SATISFAITE DE SA
VISITE AU CAMBODGE.
Jean-Daniel GARDÈRE
Conseiller économique
Chef de Mission au Cambodge et Laos
[email protected]
La délégation du MEDEF International conduite par Fréderic Sanchez, président de Fives Lille et du Comité
Vietnam du patronat français, qui s’était rendue à Hanoï et Ho Chi Minh Ville du 25 au 28 Juin, a terminé son
périple à Phnom Penh les 28, 29 et 30 Juin.
Une première depuis 1994 qui a donné lieu à une forte mobilisation
C’était la première mission de ce type depuis 1994 dans ce pays. Sa venue avait été deux fois repoussée en
raison du coup d’état en Thaïlande où elle devait se rendre dans le cadre d’une opération couplant initialement
Bangkok et Phnom Penh. Sa composition a été ensuite modifiée à de nombreuses reprises et presque jusqu’au
dernier jour. Le résultat atteint est cependant très satisfaisant, tant au niveau global qu’à celui de chacune des
entrevues et rencontres prévues.
En dépit d’un programme lourd et d’un échelonnement tendu des entretiens collectifs comme des rendez-vous
semi-collectifs et individuels pris en parallèle, l’organisation matérielle a été saluée tant par les Cambodgiens
que par les membres de la délégation. Le respect des horaires, la présence à chaque rencontre des entreprises
prévues, la mobilisation ponctuelle et parfois massive de nos interlocuteurs ont quelque peu surpris les
habitués du pays.
La composition de la délégation, qui alignait des noms prestigieux de l’industrie française (Accor, EADS, Lafarge,
Orange FT, Vinci Grands Travaux, Total) et de belles entreprises moyennes (Fives Lille, Gemalto, Systra, Citélum)
en plus de la Société Générale, de la Coface et du cabinet Salans, avait guidé la communication de la mission
économique auprès des interlocuteurs potentiels. Cette donnée, associée à la relative concentration des
sociétés participantes sur le terrain des infrastructures, de l’aménagement urbain et des grands travaux, sur le
secteur des transports et du tourisme et la question financements, a été bien perçue.
Un programme marqué par la variété et la qualité des interlocuteurs...
Frederic Sanchez (Fives Lille),
Michel Rateau (Citélium
En plus des deux dîners-buffet offerts par l’Ambassadeur et, en partenariat avec le MEDEF, le groupe bancaire
ANZ, qui ont favorisé de nombreuses mises en contact avec des officiels ou de gros clients de la banque, les
rencontres se répartissent en trois catégories.
• Une douzaine de rendez-vous individuels à contenu directement opérationnel notamment pour Gemalto
(cartes à puce, sécurité, biométrie), Orange FT (télécommunications), Accor (partenariat et construction
d’hôtels), Citelum (éclairage public) et Coface (correspondant bancaire), le cabinet Salans ayant organisé ses
rencontres directement.
• Une dizaine de rendez-vous semi-collectifs à contenu soit informatif et transverse soit de présentation
générale des opportunités d’affaires dans un secteur donné, ayant souvent donné lieu à des entrées en
relation susceptibles de développements ultérieurs. Il s’agit en particulier des entretiens organisés avec la
direction générale de la Banque Nationale du Cambodge, le Gouverneur de Phnom Penh et son état-major
rapproché, le ministre du Tourisme, le directeur général des Travaux Publics et Transports (en l’absence du
ministre en déplacement à l’étranger), les président et vice-président des groupes privés Khaou Chouly et
Sokimex, le président du groupe coréen promoteur du projet de ville nouvelle World City, le secrétaire d’Etat
aux Télécommunications, les hauts dirigeants des banques ACLEDA, ANZ et Canadia qui représentent trois
modèles de positionnement financier différents.
• Une demi-douzaine de rencontres collectives de présentation vivante et parfois critique des perspectives
économiques ainsi que du cadre des investissements et des affaires.
Frederic Sanchez (Fives Lille)
Jean-Daniel Gardère (ME de PP )
Le ministre d’Etat chargé du Commerce, qui avait personnellement préparé un exposé très clair et détaillé
sur l’économie et le marché cambodgien, a présenté les caractéristiques et tendances de l’intégration
commerciale du pays aux niveaux bilatéral, régional et mondial. Deux tables rondes ont ensuite permis à la
délégation d’abord de visualiser le cadre général de coopération et les actions de l’AFD et de Proparco, puis de
participer à un dialogue nourri avec les conseillers économiques du Premier Ministre et Secrétaires généraux du
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MISSION
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Conseil du Développement du Cambodge et du MEF, le président du patronat et des industries de confection,
un économiste indépendant. C’est sans doute à ce niveau que les représentants cambodgiens, qui tantôt
s’étaient préparés avec soin et tantôt avaient choisi d’improviser brillamment, ont marqué le plus de points, en
faisant émerger l’image d’un pays très allant, bien orienté malgré ses faiblesses et ses lacunes, capable aussi et
publiquement d’un regard critique aigu sur lui-même qui tranche avec la majorité des milieux dirigeants de la
zone et particulièrement avec ceux du pays que la délégation venait de quitter. Le même responsable du C. D. C.,
qui est chargé de la politique d’harmonisation de l’aide ainsi que de la politique d’autorisation et d’attraction
des investissements directs tant étrangers que domestiques, a développé dans une réunion fort matinale, mais
largement suivie, une vision très libérale et néanmoins sans fard des atouts du pays.
La Chambre de Commerce Franco-cambodgienne, forte désormais d’une centaine de membres français,
franco-khmers et de pays francophones, a favorisé un échange de vues large mais très concret sur les questions
de rapports avec l’administration, de fiscalité et de gouvernance au niveau vécu quotidiennement par les chefs
d’entreprise.
Le président du groupe Royal, l’un des plus dynamiques et des plus ouverts aux partenariats avec l’étranger, a
réuni la fine fleur des fortunes et du business sino-khmers à la Chambre de Commerce de Phnom Penh.
Sok Chenda, Secrétaire Général du CDC
L’Ambassade a pu enfin réunir l’essentiel de la délégation pour une réunion de cadrage qui a permis de replacer
les nombreuses informations et impressions des trois premières demi-journées dans leur contexte politique et
géopolitique.
Le noyau de la mission – onze représentants des plus grandes entreprises présentes – a pu enfin s’entretenir
une heure et quart avec le Premier Ministre, de façon exceptionnellement détendue et cordiale. M. Hun Sen
a manifestement prolongé l’entrevue, écoutant la présentation faite par le président de la délégation de
ses membres et de ses objectifs, acceptant de répondre à certaines questions sur la politique de transports,
évoquant sur un ton familier plusieurs points de la politique économique du Cambodge, enregistrant avec
satisfaction le rappel du rôle joué par son passage à Paris en septembre 2005 dans l’évolution de l’image du
pays que n’avait pu que conforter l’excellence des informations fournies par ses ministres et collaborateurs.
Qui a conduit la délégation à réviser son image du pays et à apprécier la découverte
des hommes
Le président de la délégation a su enchaîner ces divers engagements avec une aisance, une simplicité de ton et
une chaleur qui ont assurément séduit ses interlocuteurs, habitués à des visiteurs asiatiques plus compassés.
Déjeuner-débat à la CCFC
Il a rapidement témoigné d’une bonne compréhension des forces et faiblesses, des menaces et des opportunités
qui caractérisent l’économie du Cambodge. Il a su présenter des comparaisons parfois flatteuses avec le
Vietnam – toutes choses égales par ailleurs. Il a expliqué et partiellement justifié ce qui aux yeux de certains
interlocuteurs locaux pouvait apparaître comme une démarche trop tardive des entreprises françaises. Il a mis
l’accent sur le risque présenté par un recours trop exclusif aux opérateurs de certains pays, notamment la Chine,
qui cassent les prix au détriment de la qualité et des exigences environnementales et sociales. Insistant sur le
travail à accomplir de part et d’autre pour combler un « déficit d’image » qui n’était plus justifié, le président
de la délégation a promis qu’il reviendrait au Cambodge d’ici deux ans et que dans l’intervalle il s’attacherait à
plaider pour une évolution graduelle de la posture financière française qu’il estimait nécessaire.
Confrontés à des interlocuteurs majoritairement francophones et à l’esprit délié, les membres de la mission ont
unanimement apprécié le climat de libéralisme (il est vrai parfois sauvage) et de liberté d’expression (parfois
relative) qui distingue agréablement le petit Cambodge de ses plus gros voisins. Avec une franchise qui a plu, le
chef de la délégation a souligné ce point.
Ceci marque une nouvelle étape du retour du pays sur l’écran radar du patronat
français
Si le Cambodge est ainsi revenu sur l’écran radar du patronat français, si nombre de Cambodgiens ont
spontanément indiqué leur extrême satisfaction, teintée parfois d’étonnement, à l’endroit de la qualité
du « produit » qui leur avait été présenté, il reste à trouver à cet élan des points d’application assez réalistes
(productifs d’emplois, de recettes fiscales et de poches de gouvernance) et, en aval de notre effort d’APD actuel,
les moyens d’accompagnement financier adaptés à une situation certes nouvelle mais encore spécifique.
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DOSSIER SPÉCIAL CONSTRUCTION
Dossier préparé par
Ratana PHURIK-CALLEBAUT
Directrice , CCFC
[email protected]
NUMERO 8 - JUILLET-AOUT 2007
LE MARCHÉ DE LA CONSTRUCTION
Le secteur de la construction enregistre une croissance importante depuis 2000. Cette croissance est
concentrée autour des grands axes urbains ou touristiques tels que Phnom Penh, la capitale, Siem Reap, près
des temples d’Angkor, ou Sihanoukville…Ces deux dernières années, tous les opérateurs s’accordent à dire que
le phénomène s’accélère et que le potentiel de ce secteur s’affirme en même temps que se mettent en place de
nouvelles tendances, de nouveaux opérateurs et une nouvelle clientèle.
Tirée par la reconstruction du pays, par l’explosion du tourisme et récemment par un très fort développement du
secteur privé, la construction enregistre des taux de croissance annuels estimés à plus de 30 %. Cette croissance
devrait s’accélérer dans le futur, traduisant la croissance forte du pays, une stabilité politique retrouvée et la
confiance, aussi bien des cambodgiens aisés dans l’avenir de leur pays que celle des investisseurs internationaux
qui voient dans le Cambodge un pays qui suscite un intérêt notable.
Traiter du secteur de la construction est bien évidemment très large, de nombreux opérateurs occupent
des créneaux différents, tels que les entreprises de construction qui sont axées autour de la construction de
bâtiments, d’autres spécialisées dans le génie civil, les bureaux d’études, les architectes sans oublier tous les
acteurs présents dans les matériaux de construction. Il est difficile, voire impossible au Cambodge d’obtenir des
chiffres fiables sur ce secteur. En matière de construction, on pourrait multiplier par deux ou trois les chiffres
officiels car encore beaucoup de constructions sont réalisées sans permis de construire. L’opacité de ce secteur
vient notamment de la faiblesse de la réglementation existante, de la spéculation foncière ambiante qui force
parfois les opérateurs à se montrer discrets sur leurs projets, et d’une certaine culture du secret.
Notre démarche a donc été d’interroger quelques acteurs phares du secteur, souvent leaders dans leur
domaine et présents depuis longtemps au Cambodge, afin qu’ils nous donnent leur perception du marché, de
ses caractéristiques, de ses perspectives de croissance, des compétiteurs, des ressources humaines existantes
ainsi que leur stratégie et vision globale en tant qu’acteur. Tous ont exprimé leur confiance dans le futur du
Cambodge et dans le potentiel à venir du secteur de la construction. S’il est vrai que ces entretiens ne peuvent
fournir une estimation détaillée du secteur, ils reflètent certainement une réalité, qui peut se révéler contrastée
et complexe, mais riche d’enseignements sur un marché cambodgien en devenir mais difficile à décrypter.
Certaines caractéristiques communes peuvent d’ores et déjà être soulignées et rappelées :
-
C’est un secteur opaque, très difficile à quantifier ;
-
La spéculation foncière joue un rôle important ;
-
Le potentiel y est très important, surtout sur certaines niches ;
-
La concurrence y est très forte, surtout la concurrence internationale. En revanche, la concurrence locale
est relativement faible lorsqu’on est un acteur réputé.
-
Pour les matériaux de construction, les importations illégales sont très importantes
-
Les coûts de production au Cambodge sont conséquents (électricité, infrastructures)
De nouvelles formations dans les Métiers du Bâtiments chez PSE
Après la fermeture du Centre de Formation aux Métiers du bâtiment et devant les besoins existants, PSE (Pour Un Sourire d’Enfant) a pris la décision
d’ouvrir pour septembre 2007 des formations aux métiers du Bâtiment, après une réflexion de plus d’un an et après une étude faite auprès des
professionnels afin d’identifier au mieux les besoins réels du marché.
Il est ressorti de cette étude que le gros œuvre (fondation, dalles, mur…) était relativement pourvu en personnel car les entreprises travaillent
généralement avec des temporaires. Par contre, sur le second œuvre (finition…), il manquait de personnel qualifié. Les métiers les plus demandés sont :
électricien, plombier, carreleur, peintre et frigoriste. Hormis ce dernier métier qui ne sera pas lancé, des formations dans les 4 premiers domaines seront
donc mises en place à partir de septembre. Ces formations dureront 2 ans avec des promotions de 12 élèves qui bénéficieront de travaux pratiques
et de cabines de travail adaptées. Financé par des sponsors tels que Vinci, ces formations bénéficieront de l’appui des CFA (Centre de Formation
des Apprentis) de Toulon (pour la plomberie et l’électricité) et de St Etienne (pour le carrelage et la peinture). Ces CFA permettront l’élaboration de
référentiels qui seront par la suite validés par rapport aux entreprises au Cambodge. Par la suite, la formation de formateurs khmers est également
prévue.
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SECTEUR
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Ratana PHURIK-CALLEBAUT
LBL : une démarche résolument proactive
L’évolution du secteur… vue par une entreprise de
bâtiment et travaux publics
Le secteur de la construction connaît depuis deux ans une forte accélération avec des taux de croissance
annuel entre 40 et 50%. L’essor économique du pays qui désormais s’affirme comme durable, offre de très fortes
perspectives de croissance du secteur de la construction.
LBL
INTERNATIONAL
a
démarré ses activités de
construction en 1991. Leader
dans le segment du haut
de gamme, LBL a dans son
porfolio de référence près
de 200 projets au Cambodge
incluant L’Hôtel Royal, Le
Pansea-Orient
Express,
L’Hôtel Amansara, des villas
de prestige, des Ambassades,
l’Aéroport de Siem Reap.....
Le Groupe est dirigé par
Thierry Loustau et Lysine
Khao.
www.lbl-group.com
Une caractéristique notable : la taille des projets a beaucoup augmenté avec davantage de projets importants
et de qualité.
L’activité se diversifie également. Deux pôles étaient prédominants : l’hôtellerie mais aussi la construction de
bâtiments dans des domaines divers tels que la santé et l’éducation. Aujourd’hui, si la construction d’hôtels
demeure une des activités principales et qui progresse de façon régulière, le résidentiel et en particulier les
résidences collectives (condominium, appartements…) progresse fortement depuis un an. Cette part de
marché est encore très faible mais c’est celle qui constitue indéniablement le potentiel le plus important. Une
étude effectuée estime l’offre actuelle autour de 300 « appartements service » à Phnom Penh. C’est loin d’être
suffisant vu la croissance actuelle du pays. On estime la demande autour de 1200 et il faudrait atteindre 5000
appartements pour saturer le marché. Certaines gammes de prix et d’appartement sont encore très demandées
(en particulier sur le haut de gamme) et ces créneaux sont très porteurs.
L’offre de bureaux est également encore insuffisante et ce secteur représente un potentiel intéressant. En
revanche, concernant les espaces commerciaux, il y a actuellement un fort développement qui n’est peut-être
pas complètement justifié.
La construction de bâtiments publics (éducation, santé…) fait également partie des activités de la société, mais
cette part reste relativement modeste en comparaison du reste.
Au niveau géographique, si Siem Reap et Phnom Penh ont été dans le passé les principaux pôles de
développement, aujourd’hui de nouvelles destinations apparaissent.
Sihanoukville et Ream en particulier, attirent de nombreux projets qui coïncident avec l’ouverture de l’aéroport
de Sihanoukville et la découverte de pétrole le long du littoral. Ces zones devraient participer de façon
significative à l’essor de la construction au Cambodge.
La Clientèle et la Stratégie de Développement
Une évolution importante est à noter dans ce domaine. Il y a dix ans, les financements étaient essentiellement
publics et bilatéraux (70%). A présent, près de 90% des financements sont privés avec 50% du chiffre d’affaires
réalisé avec une clientèle asiatique et 50% avec une clientèle étrangère. Les projections futures misent sur une
répartition de 95% de clientèle étrangère et 5% asiatique. Attention, cette répartition est propre à la stratégie
du groupe, qui est distincte de celles des autres acteurs du marché.
La stratégie de LBL est de travailler en amont, de faire venir des investisseurs et d’être également partie prenante
en investissant. Cette stratégie explique l’évolution relativement atypique du groupe en matière de financement
de ses projets. Elle relève d’une vision à long terme, proactive et volontariste qui porte ses fruits depuis un an.
L’implication de LBL dans les projets existants et à venir, à travers sa logique de développement qui n’est plus
une logique d’appels d’offres comme par le passé, permet d’offrir une crédibilité, une garantie de sérieux et
de continuité, sur un marché en plein essor, mais qui est encore peu régulé. Le Cambodge attire désormais
des investisseurs importants, de stature internationale comme en témoigne l’arrivée de fonds d’investissement
internationaux. Cette perspective, à savoir la présence désormais de ces acteurs souvent connus dans le pays et
les montants d’investissements souvent conséquents, permettra à terme de modifier de façon positive l’image
du Cambodge, qui souffre encore d’un déficit d’image à l’étranger.
La concurrence
Il serait faux de dire qu’il n’existe plus de concurrence ni de lutte sur les prix. Aujourd’hui, il existe environ 280300 entreprises cambodgiennes sur le marché, mais elles se positionnent en très grande majorité sur un autre
créneau que celui de LBL.
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SECTEUR
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LBL étant une société installée au Cambodge depuis 1991, elle bénéficie d’une réputation certaine et
relativement inégalée dans son créneau, qui est celui du haut de gamme, ce qui lui permet de tirer parti d’une
vraie fidélisation de la clientèle et d’une certaine forme de réseau.
En réalité, la croissance forte de la demande permet à chacun de tirer son épingle du jeu. Chacun développe son
propre marché, il y a donc moins de batailles de prix à proprement dit. Les informations sont plus transparentes
et les prix de plus en plus standardisés. Au niveau de la qualité, on assiste à des progrès très importants. Un
véritable savoir-faire est en train de se mettre en place.
Cependant, les entreprises cambodgiennes vont être de plus en plus soumises à une concurrence avec des
entreprises de construction étrangères en raison de la dimension des projets à venir. C’est un fait déjà notable
dans certains créneaux du secteur. Pour affronter ces nouveaux défis, les entreprises de construction doivent se
restructurer, se recapitaliser et investir de façon conséquente dans des équipements lourds. LBL a engagé cette
mutation depuis un an, mutation qui devrait se poursuivre et s’accélérer dans les mois et années qui arrivent.
Infrastructures et coûts de production
Les matériaux de construction sont bien évidemment coûteux puisqu’il faut presque tout importer. Certains
matériaux traditionnels comme le bois se raréfient. Actuellement, les réserves de bois commencent à être
insuffisantes pour le marché domestique, ce qui est très inquiétant. Pour le reste, le marché de la construction
évolue dans le bon sens avec des fournisseurs de plus en plus organisés et spécialisés. On trouve quasiment de
tout aujourd’hui. La faiblesse du dollar est un facteur supplémentaire qui alourdit la facture à l’importation.
Les infrastructures, quant à elles, ne sont pas encore suffisamment performantes. Elles sont en très net progrès
si on compare avec la décennie précédente mais le manque de liaisons aériennes et en particulier d’avions
d’affaires qui permettraient d’effectuer rapidement des sauts de puce dans le pays permettrait d’opérer bien
évidemment de façon beaucoup plus efficiente et de réaliser davantage de chantiers en dehors de la capitale
et de Siem Reap…
Les Ressources Humaines
La main d’œuvre cambodgienne est habile, souple et très facile à former. Flexibilité, curiosité et envie d’apprendre
sont également des caractéristiques notables. Il existe en outre de vraies compétences, au niveau des cadres
supérieurs, la qualité de la main d’œuvre est en net progrès, les ingénieurs par exemple ont de très bonnes
compétences techniques. La multiplication des projets entraine cependant une surchauffe et la main d’oeuvre
commence à être difficile à trouver.
Forte d’une centaine de salariés permanents, dont 90% de khmers, principalement à des postes de chefs de
chantiers, LBL expérimente encore très peu de rotation de son personnel et donc peut se targuer d’accumuler
une expérience tout à fait intéressante. La société dispose aussi d’un bureau d’études et a une filiale en Thaïlande.
De nombreuses synergies existent entre cette filiale et la société-mère avec des échanges de personnel.
Les salaires sont en augmentation depuis deux ans mais cela constitue davantage un rattrapage qu’une véritable
inflation. Néanmoins, on note récemment une certaine forme d’opportunisme dans la gestion de carrières.
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SECTEUR
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Ratana PHURIK-CALLEBAUT
KOSAN ENGINEERING : développer l’ingénierie locale...
Rappel : Qu’est ce qu’un bureau d’études ? Comment cela fonctionne au Cambodge ?
Kosan Engineering est un bureau d’études, sur des projets financés exclusivement par la coopération bilatérale
(ADB, AFD, Banque Mondiale, Union Européenne…). Les bureaux d’études accompagnent les ministères sur
les projets. Il n’y a donc pas de projets à financements privés, comme la construction de villes nouvelles par
exemple… Ceux-ci concernent davantage le privé et en particulier les investissements asiatiques, qui relèvent
d’une logique très différente.
Les projets sur lesquels travaille Kosan ont trait à la construction d’infrastructures (routes, ponts, irrigations,
rénovation urbaine, drainage).
Kosan Engineering est une
société de droit cambodgien
créée en juillet 2000 par le
bureau d’étude BURGÉAP
(France)
et
ingénieurs
quelques
munis
d’une
solide expérience dans le
domaine
de
l’assistance
De nouvelles tendances se dessinent : il existe une vraie volonté politique de développer l’ingénierie locale.
En effet, les appels d’offres internationaux autour de ces projets bilatéraux sont ouverts à l’international et
par conséquent souvent remportés par des consultants internationaux, qui ensuite font des appels d’offres
locaux. Comme il y a peu de concurrence au niveau local, il existe donc la possibilité de travailler sur des gros
projets internationaux qu’il n’aurait pas été possible de remporter en direct. L’intermédiaire qu’est le consultant
international apporte non seulement son expertise mais permet de plus d’assurer qu’il n’y aura pas d’arbitraire
dans le traitement des factures. C’est une situation finalement assez idéale, la rémunération est bonne et les
domaines de compétences complémentaires.
technique, en particulier au
Cambodge.
Kosan
Engineering
offre
une assistance technique
aux
acteurs
du
secteur
public et privé engagés
dans
le
des
infrastructures
développement
au
Cambodge. Ses domaines
d’action
sont les routes,
les ponts, l’assainissement,
l’alimentation
eau
et
rurale
électricité
en
ainsi
que la gestion de projets.
Kosan a également réalisé
de
nombreuses
études
L’Evolution du secteur, vue par un bureau d’études…
La croissance est très importante surtout ces deux dernières années. Le recul manque pour juger de la solidité
de cette croissance sur le long terme mais elle se traduit notamment par une pression importante sur les
salaires et par des changements en profondeur, que ce soit au niveau du paysage concurrentiel ou au niveau
des mentalités locales.
Pour un bureau d’études qui est totalement dépendant des appels d’offres, l’avenir est bien entendu très lié
aux orientations et priorités données par les donateurs, ainsi que de leurs schémas directeurs. Si un jour, les
orientations se focalisaient exclusivement sur d’autres domaines, comme la santé par exemple, cela aurait un
impact négatif sur le domaine d’activité qui est celui de Kosan, mais actuellement cette configuration n’est pas
de mise, loin de là.
Il est important de souligner également que c’est un secteur où les marges ne sont pas très importantes et où le
risque est omniprésent car il n’y a aucune assurance. En cas d’erreur ou de défaut de conception, cela peut être
fortement préjudiciable. C’est lié à la nature du produit qui est sensible.
d’impact liées aux travaux
d’infrastructure.
La Concurrence
Elle est relativement limitée sur ce créneau particulier. Il y a quelques bureaux dirigés par des expatriés mais
ils sont peu nombreux. En ce qui concerne les bureaux vraiment locaux, ils fleurissent mais ont du mal à se
stabiliser et s’établir dans la durée.
La configuration est plutôt celle d’un oligopole de quelques bureaux d’études. Le marché manque encore de
maturité et il est caractérisé par une certaine fragilité liée à une main d’œuvre rare et au contexte économique
du Cambodge.
Le pays aurait besoin de davantage de bureaux permanents. Une continuité sur certaines spécialités seraient
importantes (infrastructures, environnement). Il y aurait certainement de la place pour davantage d’acteurs de
qualité.
L’Environnement des Affaires
Il est moins difficile qu’on ne le pense. Dans le domaine des appels d’offres internationaux, la connaissance
des mentalités et du terrain est un plus, c’est ce qui nous permet de remporter ces contrats. En revanche,
sur ce créneau, les réseaux qui sont censés jouer un rôle très important ne sont pas forcément un plus, au
contraire. Les projets de coopération internationaux nécessitent une grande transparence et les garde-fous
sont indispensables.
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Les Ressources Humaines
Les ressources humaines au Cambodge sont inexpérimentées mais de qualité. Comme partout, il existe un vrai
problème au niveau de management senior car à partir d’un certain niveau d’expérience, les opportunités sont
très nombreuses au Cambodge et il y a une forte tentation des cadres supérieurs à se mettre à leur compte.
En revanche, peu de sociétés parviennent à créer des structures pérennes. D’où la réputation particulièrement
solide et justifiée des sociétés qui ont réussi à inscrire leur développement dans la durée dans le secteur de la
construction notamment. Au Cambodge comme ailleurs, la permanence est un cercle vertueux
LAFARGE : un nouveau groupe français au Cambodge
Le marché Cambodgien offre un potentiel intéressant : les chiffres officiels enregistrent des croissances d’au
moins 15% par an pour le ciment, ce qui est plutôt bon. La consommation officieuse est certainement bien
supérieure mais difficile à quantifier.
Lafarge est en observation depuis au moins 4 ans sur le marché cambodgien. La décision de s’installer au
Cambodge a été prise il y a 2 ans mais cela n’a pas été facile. Les motivations sont simples : les besoins du pays
sont en croissance, l’établissement de fournisseurs locaux est nécessaire afin de fournir une offre en continu et
enfin, il y a aussi l’envie de participer au développement du pays.
Ce qu’on ignore souvent, c’est qu’il existe différentes qualités de ciment, pour des besoins aussi très différents.
On n’utilise pas la même sorte de ciment pour des ponts ou pour construire des immeubles hauts. Les matériaux
à prise rapide par exemple permettent de donner plus de résistance aux constructions.
Au Cambodge, les ciments aux standards thaïlandais prédominent puisque la majorité des importations
proviennent de Thaïlande. Lafarge, qui est leader mondial dans son domaine, souhaite offrir au marché un plus
large choix avec 2 ou 3 sortes de ciments. La compagnie vise à apporter des standards de qualité élevés mais
également une valeur ajoutée en termes de service, de qualité et de consistance du produit (ciment de plus
grande fraicheur…), de temps de livraison…etc. Un marché qui semble également offrir du potentiel est celui
du marché du béton prêt-à-l’emploi pour la construction de ponts par exemple.
L’usine prévue et dont la construction devrait démarrer fin 2007 si tout va bien, aurait une capacité d’un million
de tonnes. La décision de Siam Cement d’ouvrir une usine de taille équivalente en collaboration avec Khaou
Chuly est pour Lafarge une preuve du potentiel du pays. Il est positif d’avoir plusieurs compétiteurs dans le
pays. En ce qui concerne le Cambodge, le problème viendrait plutôt des importations illégales, qui sont très
importantes. Malgré les coûts élevés de production, le potentiel est suffisamment élevé pour justifier une
implantation.
Le marché des matériaux de construction au Cambodge
Le marché des matériaux de construction au Cambodge est en pleine croissance puisqu’il suit bien évidemment la croissance du marché de la construction.
Il est très difficile d’obtenir des chiffres fiables en raison de l’opacité du secteur mais il est intéressant de rappeler quelques données.
- La production locale est très limitée : sable, terre cuite, tuile en ciment, enduit, tôles ondulées, auvents et bois sont les seuls matériaux disponibles.
- Le reste ( ciment, fer, plâtre et briques, tuiles ) est importé. L’inauguration d’une cimenterie à Kampot début 2008, joint-venture entre Siam Cement et Khaou
Chuly, permettra enfin au pays de se doter d’une industrie lourde et de ne pas dépendre entièrement de ses importations. Lafarge prévoit également la
construction d’une cimenterie. Les travaux devraient commencer fin 2007- début 2008.
- Les importations proviennent essentiellement de la région (Thaïlande et Chine).
- Les importations illégales sont très importantes sur ce secteur. Pour certains opérateurs, elles représenteraient près de 50 % de la consommation !
- Une multitude d’acteurs (plus de 400 détaillants et grossistes) occupent le marché, qui selon les opérateurs se structure néanmoins lentement mais
sûrement.
- L’effet prix est encore déterminant au Cambodge, la demande se porte essentiellement sur des matériaux peu coûteux et donc de qualité médiocre.
Néanmoins, on constate avec l’arrivée des fonds internationaux sur le marché et une montée en gamme sur certains créneaux, à un changement de
mentalités et à une demande accrue pour des matériaux de meilleure qualité.
- Il n’existe pas encore de réglementation en ce qui concerne les normes de qualité pour le secteur de la construction au Cambodge. Le projet est en cours.
LA LETTRE DU CAMBODGE - UNE PUBLICATION DE LA CHAMBRE DE COMMERCE FRANCO-CAMBODGIENNE
AVEC LE SOUTIEN DE LA MISSION ECONOMIQUE DE PHNOM PENH
SECTEUR
NUMERO 8 - JUILLET-AOUT 2007
ARCHETYPE GROUP : Des synergies fortes régionales
Ratana PHURIK-CALLEBAUT
L’évolution
du
d’architecture...
Archetype Group est une société
multidisciplinaire de conseil en
construction dont les services
incluent architecture, expertise
technique, études de faisabilité,
secteur
vu
par
un
cabinet
L’absence de normes de construction au Cambodge est assez frappante. Cela ne constitue pas en soi un problème
pour une société internationale comme Archétype qui adaptera les normes et les codes à la nationalité du client,
ou qui proposera son expertise dans certains domaines comme l’accès aux immeubles pour handicapés. Pour
autant, si la gestion est rigoureuse, il est possible de réaliser de très beaux projets au Cambodge, intéressants et
d’un très bon rapport qualité-prix. Cela tient à la qualité de certains matériaux (bois précieux…) et d’un savoirfaire local (travail de la pierre) indéniable.
études de structure, études de
lots
techniques,
urbanisme,
maîtrise d’oeuvre, pilotage de
travaux.
Depuis
1993,
dirigeants
les
cadres
d’Archetype
et
ont
participé à la réalisation de
nombreux et prestigieux projets
au Cambodge (Hôtel La Résidence
En ce qui concerne le développement propre des constructions existantes, on constate là aussi un manque de
concertation et tout simplement de schéma directeur pour les villes. La confiance retrouvée dans la stabilité du
pays incite à investir mais ces investissements suivent parfois des effets de mode. Par exemple, on pourrait se
demander si les investissements importants qui ont été faits dans des centres commerciaux ou des supermarchés
sont vraiment justifiés. En revanche, des potentialités importantes existent dans les espaces de bureaux, dans
le haut de gamme ou alors dans la construction des immeubles en hauteur qui sont encore inexistants au
Cambodge et dont le phénomène devrait prochainement prendre de l’ampleur. Les investissements dans le
domaine culturel (théâtres…) manquent également cruellement.
d’Angkor ex-Pansea, Aéroport
International
de
Pochentong,
Amansara, Hôtel Victoria Angkor,
Nouvel Aéroport International de
Siem Reap…) et au Vietnam.
www. archetype-group.com
La clientèle et la stratégie du groupe
En ce qui concerne Archétype, 90% de la clientèle est étrangère. Cette configuration est liée au positionnement
plutôt haut de gamme des projets. Les fonds d’investissements sont en plein essor, ce phénomène est récent
mais très rapide. La taille des projets augmente donc sensiblement.
Archétype est un groupe international, ce qui permet de bénéficier de synergies intéressantes, en particulier
avec Saigon et le Vietnam. Toutes les spécialités sont représentées au sein du groupe mais pour des raisons
d’efficience, pas forcément au niveau local. Ce fonctionnement décentralisé marche remarquablement bien et
permet d’offrir une gestion du risque plus efficace et une fiabilité importante dans la conduite du projet, autant
d’incertitude en moins pour le client.
La concurrence
Dans le créneau du haut de gamme, il y a peu de concurrents de taille équivalente au niveau local. En revanche,
la concurrence est de plus en plus vive au niveau régional. On assiste à une arrivée très marquée des sud-coréens,
avec des sociétés qui ont beaucoup d’expérience, mais avec une mentalité très différente d’ici. Le paysage actuel
se modifie donc sensiblement.
L’environnement des Affaires
Le principal avantage au Cambodge est la grande flexibilité dans la mise en œuvre des chantiers. Le gouvernement
étant de plus très ouvert aux investisseurs, peu de projets au dessus de 2 Millions de USD, qui doivent recevoir
l’aval du CDC (Conseil pour le Développement du Cambodge), sont refusés.
Les Ressources Humaines
Si la main d’œuvre est qualifiée et travailleuse, il existe des champs d’amélioration certains. La plupart des jeunes
diplômés en architecture ont des compétences excellentes en informatique, mais rares sont ceux qui ont une
vision globale de designer. L’éducation au Cambodge n’étant pas axée sur une réflexion en terme de résolution
de problèmes, cela se traduit par un certain manque de confiance. Cette façon de réfléchir n’est pas facile à
inculquer, pas plus qu’une certaine culture architecturale avec des références internationales. C’est la raison
pour laquelle, parmi les 4 étrangers et 17 cambodgiens qui composent la société, ce sont les étrangers qui sont
actuellement en charge du management et du concept.
Les bureaux d’Archetype à Phnom Penh
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SECTEUR
Ratana PHURIK-CALLEBAUT
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GROUPE KHAOU CHULY : une stratégie d’intégration verticale
L’évolution du secteur…vu par un grand groupe de
construction local
Le groupe Khaou Chuly constitue un exemple très intéressant de développement au Cambodge puisqu’il
s’attache à diversifier ses activités dans le secteur de la construction dans le cadre d’une stratégie d’intégration
verticale.
Créée en 1955, la société
Khaou Chuly était la société de
construction la plus reconnue
du Cambodge. En 1975, avec
l’arrivée des Khmers Rouges,
M. Khaou Chuly dut fuir le pays
pour la France. De retour en
1993, M. Khaou Chuly et M.
Khaou Phallaboth ont décidé
de recréer la société sous le
nom de Khaou Chuly MKK,
en partenariat avec la société
Japonaise MAEDA.
Depuis lors, KCMKK est en
expansion permanente.
Bien que le niveau d’activité
ne soit pas à la mesure de
celui de 1975, l’objectif est
d’atteindre d’ici 2010 une
situation de tout premier
ordre avec une capacité de
travaux et de réalisation clés
en main (usines,Hôtels…). Mi2006, KCMKK s’est vu octroyé
la certification ISO 9001-2000.
Elle est la première société de
construction khmère a être
reconnue comme telle.
Aujourd’hui,
KHAOU
le
CHULY
groupe
comprend
notamment KCMKK, la holding
DHAMMARANGSI, la société
de
surveillance
PROTEK
Security ainsi que DESJOYAUX
Cambodge.
Le métier de base de KCMKK, la société de construction du groupe Khaou Chuly , est le génie civil et les travaux
publics. La clientèle est variée (institutionnelle, gros investisseurs privés, ONG…) mais en raison de la taille de
KCMKK, il n’y a pas d’individuels.
Le marché actuel est très difficile à évaluer précisément. En ce qui concerne KCMKK, un chiffre d’affaires d’environ
30 Millions de USD est prévu pour 2008. Il est certain néanmoins que ce marché est en pleine croissance mais
est caractérisé par une concurrence de plus en plus vive et internationale. En particulier, les sociétés asiatiques,
chinoises notamment, ont une surface financière importante, peuvent déployer rapidement une main
d’œuvre peu coûteuse, parfois très bien qualifiée et bénéficier également d’appuis politiques conséquents.
De contractant, la société se retrouve souvent à travailler également comme sous-contractant de ces sociétés
internationales alors qu’elle pourrait tout à fait le faire en direct. Pour des tailles de construction intéressantes,
KCMKK bénéficie d’un savoir faire certain, lié à une réelle expertise du pays qu’elle valorise au mieux. C’est de
plus la première entreprise de construction khmère à avoir obtenu la certification ISO 9001. Il n’empêche que
c’est un secteur où le prix reste déterminant même si peu à peu, les mentalités évoluent vers une meilleure
qualité recherchée.
La solution choisie pour faire face à la concurrence a été d’adopter une stratégie globale, proactive, d’intégration
verticale et d’investir dans différents projets.
L’un des projets les plus importants en cours est la construction de la cimenterie KAMPOT CEMENT, dont
l’inauguration devrait avoir lieu le 26 janvier 2008, en partenariat avec Siam Cement, . D’une capacité d’un
million de tonnes par an, sa construction représente un montant d’investissement réel de 100 Millions de USD.
Si tout se passe bien et si le gouvernement l’approuve, il est sérieusement étudié pour 2009 d’agrandir le site
et de doubler la capacité de production pour l’amener à 2 millions de tonnes par an, soit un investissement
supplémentaire d’environ 80 millions de USD.
Les motivations d’un tel investissement sont plus qu’économiques. Pour Siam Cement qui possède 80% des
parts, cette implantation s’intègre dans une stratégie régionale globale, qui a d’autant plus de sens que sa
marque « Elephant » sous laquelle sera commercialisé le ciment produit par Kampot Cement est déjà très
connue au Cambodge.
Pour autant, s’il est vrai que le marché de la construction dispose d’un potentiel réel, cette logique d’implantation
ne se fait pas sans risque. Les coûts de production sont défavorables au Cambodge, en comparaison avec ses
voisins. Par exemple, le coût de l’électricité s’élève à 16 cents le kw au Cambodge, alors qu’il n’est que de 7
cents en Thailande, 6,4 cents au Vietnam et 6 cents au Laos, Malaisie, Indonésie…etc. Les importations illégales
constituent également un problème sérieux. Elles sont difficiles à chiffrer mais elles pourraient représenter entre
40 et 50% de la consommation actuelle, qui est estimée aujourd’hui à environ 2 millions de tonnes par an. Cette
concurrence forte et déloyale n’a pourtant pas entamé la volonté du groupe Khaou Chuly de contribuer au
mieux au développement du pays. La participation du groupe à hauteur de 20% dans la construction de cette
cimenterie pourra poser enfin les bases d’une industrie lourde dans le pays qui dépend aujourd’hui totalement
des importations extérieures.
Fin 2007, Le groupe Khaou Chuly va également investir dans une centrale bétonnière et créer une nouvelle
division pour produire du béton armé prêt-à-l’emploi (ready-mix concrete), qui s’appelera KC Ready-Mix
Concrete
Si le potentiel existe dans le secteur de la construction en général, il ne faut pas éluder le fait que le marché
cambodgien est limité par sa taille. Pour les matériaux de construction, par exemple la peinture (le groupe
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SECTEUR
NUMERO 8 - JUILLET-AOUT 2007
détient des parts dans MAESTRIA), la croissance est bonne mais c’est un petit marché. L’implantation en direct
sur certains créneaux n’est peut-être pas justifiée dans l’état actuel des choses. Les choses évoluent mais
lentement.
Philosophie et Stratégie globale du groupe
Investissements dans les matériaux de construction (cimenterie, béton armé, peinture…), dans les immeubles
(construction d’hôtels et d’appartements en propre)…le groupe réinjecte ses profits, multiplie les investissements
locaux dans le domaine de la construction et diversifie ses activités pour devenir à terme, et c’est l’ambition
affichée, un véritable conglomérat local qui créera des milliers d’emploi dans le secteur de la construction et qui
aura un impact réel sur l’économie locale, tout en affichant une véritable éthique.
Ce développement se veut dans une logique de participation à la reconstruction du pays, une sorte de logique
de développement durable, éthique, spirituel et patriotique, notions évoquées à maintes reprises par le
président du groupe M. Phallaboth KHAOU. Le groupe a par ailleurs créé une fondation, la fondation Khaou, qui
finance des écoles, des œuvres sociales et culturelles
Au niveau du fonctionnement du groupe, il y a une volonté forte de professionnaliser le management. Les
directeurs sont japonais, français, indien, philippin, thaïlandais, vietnamien…En ce qui concerne le personnel
cambodgien, il faudra encore quelques années, voire une génération pour une mise à niveau réelle. Le processus
est lent et long car les changements de mentalité doivent se faire sans heurts mais c’est une nécessité absolue
pour continuer d’avancer. Une dynamique de standardisation est également en place afin d’assurer un standard
de qualité global.
Environnement des Affaires
Il existe des avantages et des inconvénients à être un groupe local au Cambodge, qui plus est un groupe
local revendiquant un management étranger et une éthique forte. Les opportunités qui existent sont bien
évidemment plus nombreuses que pour des groupes étrangers, mais les pressions vont de pair. L’esprit collectif
qui prédomine au Cambodge rend difficile un certain esprit d’indépendance et la volonté de se tenir à l’écart
de la politique.
Pour autant, c’est quelque chose de possible, avec, et c’est dit avec beaucoup d’humour par M. Khaou, beaucoup
de persévérance, de travail, de détermination et d’opiniâtreté.
Le groupe est passé de 30 personnes en 1993 à près de 4000 en 2007.
Le fait de se revendiquer comme un grand groupe local, tout en choisissant la voie de la modernité peut se révéler
comme un véritable numéro d’équilibriste au Cambodge mais c’est une stratégie payante sur le long terme.
Ainsi, le groupe est régulièrement choisi comme partenaire local de grands groupes internationaux comme
Siam Cement pour l’établissement de la
cimenterie Kampot Cement ou dans le
cadre de projets dans l’hévéaculture par
Bolloré-Socsinco, le groupe Michelin et
Proparco.
Construction de Cimenterie
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ENQUÊTE RÉGIONALE
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MIGRATIONS URBAINES
Les villes sont une force d’attraction importante dans la région. La population de ces centres urbains est
majoritairement composée de migrants récemment arrivés de zones rurales. Cette étude de Indochina Research’s
I-TRAK™ examine comment les migrants urbains comparent leurs anciens et nouveaux lieux de vie.
Les 10 avantages principaux à résider en ville
IRL propose des études
quantitatives,qualitatives,
retail, sectorisation spatiale,
etudes média et sociales.
Créé en 1999 avec la fusion de
BDT & Associates au Vietnam
et d’IMIC au Cambodge. IRL
possède des bureaux au
Cambodge, Vietnam et Laos.
IRL a acquis une expertise
très forte du marché local.
Cambodge
Vietnam
Laos
Meilleure éducation
Meilleur accès au Gvt
Plus d’ouverture d’esprit
Facilité pour trouver un travail
Meilleur salaire
Plus de divertissements
Meilleur salaire
Plus de divertissements
Meilleure éducation
Meileur accès au Gvt
Meilleure éducation
Meilleur salaire
Plus de divertissements
Facilité pour trouver un travail
Facilité pour trouver un travail
Meilleurs soins médicaux
Meilleurs soins médicaux
Meilleurs soins médicaux
L’eau est plus saine
Plus de parité homme/femme
Meilleur accès au Gvt
Plus de parité homme/femme
Plus d’ouverture d’esprit
Plus de possibilités de voir ses
Plus d’ouverture d’esprit
Plus facile de se faire des amis
amis
Plus facile de se faire des amis
Meilleure qualité de l’eau
Plus facile de se faire des amis
Plus de parité homme/femme
Méthodologie
de I-TRAK™ :
Pourquoi migrer?…
Méthodologie de I-TRAK™:
sélection
aléatoire
de
452 étudiants hommes et
Les opportunités d’éducation et d’emploi sont les raisons majeures poussant à la migration. Les jeunes migrants
ont tendance à bouger pour recevoir une meilleure éducation alors que les migrants plus âgés sont à la
recherche de meilleures conditions d’emploi.
femmes d’université et école
de spécialisation âgés de 16
à 22 ans et poursuivant des
études dans divers domaines,
dans les zones urbaines clés
de 3 pays: HCMC (Vietnam),
Les coûts de la vie…
Se loger, se nourrir, s’habiller et se déplacer est plus coûteux en ville.
Les migrants sont prêts à payer plus cher parce qu’ils pensent que la qualité de ces produits est meilleure en
ville.
Phnom Penh (Cambodge)
et Vientiane (Laos). Etude
réalisée en Février 2007.
Pour obtenir les rapports
complets par pays – ou
de plus amples
informations sur I-TRAK™
- merci de contacter pour
chacun des pays :
Vietnam:
[email protected]
Les tracas de la vie en ville…
Dans les 3 pays, les migrants sont d’accord pour dire que le risque d’aggression personnelle est plus important
dans les zones urbaines à cause des accidents de la route (89%), du vol et de la rapine (87%), de la drogue (85%),
des gangs de jeunes (80%), et des officiels corrompus (66%)
Rester ou ne pas rester…
78% des migrants cambodgiens préfèrent leur
terre d’origine à la ville et 56% d’entre eux s’y
voient y retourner d’ici 20 ans.
Les migrants au Vietnam et Laos auront
beaucoup moins tendance à retourner dans
leurs terres d’origine parce qu’ils aiment
leurs nouvelles villes et sentent qu’elles leur
apportent plus d’opportunités économiques
et de confort.
Je préfère ma terre d'origine à cette ville
Je préfère cette ville à ma terre d'origine
27%
34%
78%
72%
Cambodge :
63%
[email protected]
21%
Laos :
[email protected]
Cambodge
12
Vietnam
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Laos
PROJETS & AIDE INTERNATIONALE
NUMERO 8 - JUILLET-AOUT 2007
LES COULOIRS ÉCONOMIQUES DU PROGRAMME GMS
Margaux GRAND
Assistante Commerciale
[email protected]
Le projet GMS (Greater Mekong Sub-region), soutenu par la Banque Asiatique de Développement (BAsD) depuis
1992, a pour but de mettre en place une coopération économique entre six pays d’Asie du Sud-Est.
Ce programme qui englobe le Cambodge, la Chine (province du Yunnan), le Laos, la Birmanie, la Thaïlande et
le Vietnam, s’est organisé autours de projets phares tels que couloirs économiques, facilitation de passage des
frontières, contrôle et organisation des ressources en eau, développement du tourisme.
Les trois couloirs économiques sont le North-South Economique Corridor (NSEC), le East-West Economic Corridor
(EWEC), et le Southern Economic Corridor (SEC). Parmi ces couloirs, seul le SEC concerne le Cambodge.
Les objectifs du Southern
Economic Corridor (SEC)
Le SEC, d’une longueur totale de 3 510 km, reliera Vietnam,
Cambodge, Thaïlande et le Sud du Laos. Ce corridor devrait
améliorer la coopération régionale, faciliter les échanges, et
permettre un développement commun des économies. 62% de
la longueur du SEC, soit 2 172km de routes, seront aménagées au
Cambodge, pour un montant total de 1 383 millions de dollars.
Le SEC comprend de nombreux projets pour le Cambodge dans
les secteurs du tourisme, de l’industrie et de l’agro-industrie.
L’EIC a publié, dans son volume 4 No.1 de Janvier-Mars 2007, une
étude qui vise à faire le point sur les opportunités apportées par le
SEC et les défis à surmonter pour permettre au Cambodge de tirer
les pleins bénéfices de son appartenance au programme GMS.
Les impacts
Cambodge
du
SEC
au
Grâce ce couloir économique, le Cambodge peut d’abord espérer
un développement du secteur du tourisme. L’amélioration des
réseaux de transports permettra une meilleure circulation des
touristes au sein du pays, tandis que la facilitation des échanges
entre les pays de la zone apportera un nouveau type de visiteurs
en provenance des pays voisins.
La Mission Economique a réalisé
une fiche sur le GMS,
accessible sur le site Internet :
http://www.missioneco.org/
cambodge/
Ensuite, le SEC permettra une amélioration des secteurs industriels et agro-industriels dans plusieurs régions
du Cambodge :
-
Dans le sous-corridor du Nord, qui relie le Nord-Ouest au Nord-Est du pays, le développement du secteur
industriel et agro-industriel sera soutenu par le potentiel hydraulique qui assure une ressource en énergie sur
le long terme.
-
Dans le sous-corridor central, qui s’étend du Nord-ouest à la frontière Sud-Est en longeant le Tonlé Sap,
l’abondante main d’œuvre offre de larges possibilités pour les entreprises de l’industrie légère ou agricole.
-
Le sous-corridor côtier, comprenant la côte Sud-Ouest du Cambodge, permettra le développement
d’un réseau international avec les pays frontaliers grâce à l’amélioration du transport maritime. Les zones
économiques spéciales de Koh Kong et Sihanoukville, situées à proximité du sous-corridor côtier, pourront
bénéficier de l’accroissement prévu de l’activité internationale.
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PROJETS
NUMERO 8 - JUILLET-AOUT 2007
Les défis à surmonter
Pour que le GMS puisse apporter son plein effet, il est important que le Cambodge surmonte des difficultés telles
que l’inquiétude des habitants, le mauvais état des infrastructures, le faible niveau d’éducation de la population
et l’implication peut-être trop limitée des autorités dans la mise en place du programme.
Tout d’abord, il faut prendre en considération et apporter des réponses aux inquiétudes de la population
cambodgienne sur les conséquences possibles de ces projets. Celle-ci craint que l’augmentation de la
fréquentation des routes et l’ouverture des frontières apportent de nombreux accidents, une augmentation de
la pollution et des trafics en tous genres : drogues, êtres humains, etc…
Un développement efficace et suffisant des infrastructures est indispensable pour offrir au GMS les conditions
d’une efficacité maximale. Par exemple, parmi les routes concernées par le Sub-corridor, le Cambodge ne dispose
que de routes à deux voies, alors que 97% des routes de Thaïlande et 50% du Vietnam sont des autoroutes à
quatre voies. Les routes rurales sont également rarement pavées et extrêmement difficiles d’accès pendant la
saison des pluies. Ce retard par rapport aux pays voisins ralentit le déroulement du programme SEC.
Les difficultés d’approvisionnement en énergie au Cambodge, et particulièrement dans les zones rurales,
empêchent la mise en place des effets positifs du GMS.
Ensuite, la proportion élevée de personnes non-qualifiées et analphabètes limite l’intérêt des entreprises pour
s’implanter au Cambodge. Les entreprises à forte valeur ajoutée craignent de s’installer dans ce pays où elles
considèrent comme très difficile de trouver la main d’œuvre adéquate.
Enfin, il existe une réelle méconnaissance du GMS, de la part de la population en général, mais surtout des
autorités au niveau local. Leur faible implication limite les conséquences positives du programme sur les
populations locales.
La mise en place du projet GMS est également rendue difficile par la faible coordination publique, et le relatif
désintérêt des gouvernements locaux pour l’application du projet. Le gouvernement semble s’être peu
approprié le projet GMS et ne peut donc pas en tirer tous les bénéfices.
Aide Internationale
Jean-Daniel GARDÈRE
L’effort des donateurs se poursuit à très haut niveau, avec l’annonce de plus de 700
millions USD de déboursements en 2007
Les donateurs se sont réunis avec le Gouvernement lors du « Cambodia Development Cooperation Forum », qui
remplace désormais le « Groupe Consultatif ». Les donateurs se sont engagés à débourser près de 700 millions
de dollars en 2007. Les débours annoncés progresseraient légèrement en 2008 (695 M USD), avant de régresser
à 588 M USD en 2009. Ces montants pour 2008 et 2009 ne sont qu’indicatifs, de nombreux donateurs ayant
précisé, à l’instar de la France, que leurs règles budgétaires leur interdisaient de s’engager au-delà de l’année en
cours, et les Etats-Unis ayant même refusé d’inscrire un montant.
La France reste en 2007, avec 25 millions de dollars, le premier donateur bilatéral européen, devant le RoyaumeUni (24,7 M USD) et l’Allemagne (21,7 MUSD). Par ailleurs la Chine, même si elle continue de pratiquer « la
politique de la chaise vide » a tout de même annoncé un montant de plus de 90 MUSD qu’elle envisage de
débourser cette année.
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AIDE
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Donateurs
Déboursements déclarés
CDC 2005
Déboursements déclarés
2006
Engagements
2007
Prévision
indicative 2008
Prévision
indicative 2009
Bilatéraux
Australie
17,00
13,30
37,60
41,94
41,94
Canada
9,10
5,70
11,70
16,40
16,37
Chine
46,60
53,20
91,54
105,09
39,14
Japon*
103,10
85,60
112,29
112,29
112,29
Corée du Sud
16,80
7,30
12,31
38,72
38,73
Nouvelle-Zélande
2,10
1,50
2,48
2,73
2,85
Suisse
2,50
2,20
-
-
-
Etats-Unis
46,70
52,90
48,83
-
-
Union Européenne
Commission
26,10
20,90
50,50
35,21
37,74
11,70
7,30
6,51
3,79
2,04
Européenne
Belgique
Danemark
4,80
6,10
13,62
17,36
16,86
France
24,30
21,20
25,12
36,23
29,31
Finlande
3,10
1,80
3,35
2,95
1,79
Allemagne
21,60
30,50
21,76
19,32
18,99
Pays-Bas
1,10
-
-
-
-
Espagne
-
-
4,96
7,03
9,50
13,60
15,90
19,74
23,79
3,74
Suède
Royaume-Uni
25,70
9,40
24,70
28,51
30,40
Sous-total bilatéral
375,90
334,80
486,99
491,35
401,69
Multilatéraux
BAsD
89,30
56,80
74,78
57,00
64,20
Nations Unies (1)
43,50
45,10
64,84
59,71
55,85
FMI
0,30
0,20
-
-
-
Banque Mondiale
38,60
28,70
62,60
86,70
66,10
Fonds Mondial
18,80
22,20
-
-
-
Sous-total multilatéraux
190,50
153,00
202,22
203,41
186,15
Total
566,40
487,80
689,21
694,76
587,84
En millions de dollars US
Ces montants ne doivent pas être comparés aux « Pledges » des années antérieures, pour deux raisons. La
première est technique, puisqu’on passe à présent à un système d’évaluation des déboursements prévus. La
seconde est que le périmètre a changé, avec l’annonce faite par la Chine de son effort. Au total, on peut conclure
que le pays continue à bénéficier d’un niveau d’aide très élevé.
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AVEC LE SOUTIEN DE LA MISSION ECONOMIQUE DE PHNOM PENH
BRÈVES
NUMERO 8 - JUILLET-AOUT 2007
Pétrole et électricité
Première déclaration de Chevron depuis janvier 2006
Jean-Daniel GARDÈRE
La porte parole de Chevron a indiqué à la presse que, même si la société a confirmé la présence d’huile dans le
Block A, une série de défis techniques devaient être relevés avant que le projet ne puisse être développé. Elle
a par ailleurs annoncé une nouvelle campagne de forages. C’est la première fois que Chevron s’exprime dans
la presse depuis l’annonce par les autorités en janvier dernier que le pétrole serait exploitable dès 2009. La
déclaration de Chevron montre que l’affaire est techniquement complexe et que des délais supplémentaires ne
sont pas à écarter ; par contre, le coût impliqué par une nouvelle campagne de forages démontre que les espoirs
sont bien réels. Il se peut aussi que Chevron joue une partie délicate avec le gouvernement sur le partage futur
des revenus et cherche de la sorte à calmer le jeu.
33,5 millions de dollars US destinés au GMS Power Trade Program
Pascal KHOY
Attaché sectoriel
Mission Economique de Phnom Penh
[email protected]
La Banque Mondiale a récemment approuvé le financement de deux projets. Le premier concerne la construction
de lignes de transmission électrique reliant le pays au Vietnam et au Laos pour 18,5 millions de dollars US. Le
deuxième, d’un montant de 15 millions de dollars US, est relatif à l’installation au Laos d’une ligne permettant
d’exporter de l’électricité vers le Royaume ainsi qu’à l’établissement d’un système de transmission reliant le
Cambodge, le Laos et la Thaïlande.
Dans un contexte où le prix élevé de l’électricité constitue un des freins au développement économique du
pays, ces deux projets devraient permettre au Cambodge de s’approvisionner énergétiquement de manière
fiable et à coût réduit. La Banque Mondiale prévoit la mise en place complète du GMS Power Project en août
2011 au Cambodge et en 2013 au Laos.
Aide allemande de 8 millions de dollars US
Cette somme sera principalement affectée à la construction d’un système de distribution électrique de 250
km et de stations de transformation dans la région sud du pays. Les travaux de construction devraient débuter
avant la fin de l’année 2007. Financé par la banque allemande de développement (Kfw), le projet s’inscrit dans
le cadre de la liaison électrique entre les villes de Kampot et de Sihanoukville.
Pascal KHOY
Tourisme
Projet de développement touristique de la station d’altitude du Bokor
Abandonné dans les années 70, le site du Bokor pourrait être rénové et transformé en un complexe hôtelier
incluant notamment un casino. L’accès par voie terrestre devrait également être restauré. L’important groupe
local Sokimex, en charge du projet, n’a pour le moment pas dévoilé le montant total de l’investissement prévu.
Les travaux commenceraient l’an prochain.
Pascal KHOY
Forte croissance des visiteurs pour les 5 premiers mois
Sotheavy NUON
Attachée sectorielle
Mission Economique de Phnom Penh
[email protected]
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Le Cambodge continue à enregistrer une forte croissance touristique, avec plus de 848 600 visiteurs pour les 5
premiers mois de l’année, soit une hausse de près de 20 % par rapport à la même période de l’année précédente.
Siem Reap absorbe plus de 65 % des visiteurs, en hausse de 57 %, alors que le reste des visiteurs est réparti entre
Phnom Penh et les autres destinations. L’arrivée par le transport aérien connaît une croissance de 36 % avec 562
650 passagers.
Les coréens maintiennent leur position de premiers visiteurs dans le pays avec 175 000 entrées ces 5 derniers
mois, représentant 21 % des touristes, en augmentation de 32 % par rapport à la même période de l’année
2006. Les japonais arrivent seconds avec 69 050 visiteurs suivis par les américains avec 57 680 touristes. Les
français sont 8ème visiteurs avec 36 960 hôtes.
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BRÈVES
NUMERO 8 - JUILLET-AOUT 2007
Banque
Ouverture d’une banque Sud-Coréenne à Phnom Penh
Pierre-Emmanuel GEORGES-PICOT
Attaché sectoriel
pierre-emmanuel.georgespicot
@missioneco.org
Camko Bank, la première banque commerciale de Phnom Penh financée par des investisseurs Sud-Coréens va
ouvrir le mois prochain. Cette filiale de la banque coréenne Busan Bank va innover dans la gamme des services
qu’elle offre avec notamment des prêts dont seuls les intérêts sont remboursés. Selon les autorités financières
cette nouvelle banque jouera un rôle déterminant au sein du futur marché boursier cambodgien dont les
débuts sont en principe prévus pour 2009.
Evènement
Phnom-Penh a accueilli l’Asean Rubber Conference
Sotheavy NUON
Les 14, 15 et 16 juin 2007 dernier, s’est tenu « Asean Rubber Conference », qui était organisée pour la première
fois au Cambodge. Plus de 400 caoutchoutiers : producteurs, acheteurs et vendeurs venus de plus de 25 pays
ont participé au séminaire de 3 jours.
A cette occasion, le Ministre de l’agriculture cambodgien a présenté la situation de la filière dans le pays. Ainsi,
plus de 20 500 ha de plantations d’hévéas sont en exploitation sur les 44 850 ha plantés, produisant plus de 20
600 tonnes de latex en 2006. En valeur ceci représente plus de 38 millions de dollars US dont l’Etat perçoit un
revenu de 6,25 millions de dollars US en taxes d’exportation.
Les autorités cambodgiennes ont par ailleurs fait savoir que le pays possède un potentiel en terme de
disponibilité de surface de plus de 500 000 ha susceptible d’accueillir des investissements dans la filière. En
outre, le Cambodge vient de se doter d’un sous-décret sur la certification du caoutchouc qui permettra de
faire valoir sa qualité sur le marché international. Le processus de privatisation de trois plantations d’Etat a par
ailleurs débuté.
Actualité juridique
Réduction des suppléments pour salaires de nuit dans le textile
Jean-Daniel GARDÈRE
L’Assemblée nationale a voté les amendements au code du Travail nécessaires pour ramener de 200% à 130%
du tarif de jour la rémunération des horaires nocturnes, une revendication constante des industriels de la
confection à la recherche de davantage de réactivité, flexibilité et compétitivité pour faire face à des commandes
toujours croissantes, à des séries toujours plus courtes et à une concurrence notamment vietnamienne de plus
en plus vive.
Copyright
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Contributeurs :
Mission Economique de Phnom Penh : Jean-Daniel GARDERE, Guillaume PRÉVOST, Sotheavy NUON, Pascal KHOY, Germain THOMAS
Chambre de Commerce Franco-Cambodgienne
: Ratana- UNE
PHURIK-CALLEBAUT
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