Le Marverand Dans le cadre du suivi qualité des cours d`eau

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Le Marverand Dans le cadre du suivi qualité des cours d`eau
Le Marverand
Dans le cadre du suivi qualité des cours d’eau conduit par le Département du Rhône, une
étude a été effectuée en 2007 sur l’état général de la qualité des eaux des bassins
versants du sud Beaujolais : Marverand, Nizerand et Morgon. 28 sites répartis sur
l’ensemble des bassins versants dont 6 points sur le Marverand ont été prélevés pour ce
suivi qualité.
Présentation
Le Marverand, petite rivière du Beaujolais (environ 15 kilomètres), draine un bassin
versant situé en limite est du département entre les Monts du Beaujolais et la plaine
alluviale de la Saône. D’une superficie de 29 km², il appartient au bassin de la Saône
dont le Marverand est un des nombreux petits affluents.
Son bassin versant est essentiellement occupé par l’agriculture et en particulier par la
culture de la vigne. Le secteur amont de la rivière est recouvert de forêt et se distingue
par un relief montagneux, abrupt, d’une pente moyenne de 66 %. Le secteur médian
s’adoucit et devient propice à la culture puis le secteur aval s’élargit pour former une
plaine.
Le Marverand prend sa source entre le Col de St-Bonnet et le Failly à environ 650 m
d’altitude sur la commune de Blacé et conflue en rive droite de la Saône, à Arnas. Le
ruisseau de Fontaines constitue son principal affluent.
Assainissement du bassin versant
Les rejets domestiques sont, quand ils ne sont pas ou mal traités, une source de
pollution non négligeable des cours d’eau (matières organiques*, nitrates*,
phosphore*, …).
Deux stations d’épuration sont implantées sur le bassin (Blacé et St-Julien) dont une
possède un traitement insuffisant. Les effluents d’Arnas sont collectés et transportés à la
station de Villefranche-sur-Saône. Face aux investissements lourds que les systèmes
d'assainissement (réseaux "tout à l'égout" et stations d'épuration) représentent et du fait
de la technicité de ces systèmes, le Département du Rhône et l’Agence de l’eau
accompagne les collectivités en subventionnant des travaux de construction ou
d’amélioration des équipements et en mettant à leur disposition un Service d’Assistance
Technique aux Exploitants de Station d’Épuration (SATESE), qui leur apporte aide et
expertise technique pour le fonctionnement optimal de leurs outils d’assainissement. Une
diminution des matières organiques présentent dans les cours d’eau permet de mesurer
l’impact positif sur la qualité des eaux superficielles des travaux sur
l’assainissement financés par le Département.
Une partie des industries et des activités agricoles sont raccordées au réseau
d'assainissement des collectivités et bénéficient de ce service. L'assainissement implique
donc, également, l'ensemble des acteurs économiques locaux à l'origine ou non de rejets
dans le milieu naturel.
Les autres villages du bassin et les fermes isolées possèdent un assainissement de type
autonome. En effet, lorsque l’habitat est trop dispersé, le coût de raccordement à une
station d’épuration est trop élevé. Les eaux usées ne peuvent cependant pas être
rejetées dans le milieu naturel sans traitement. Les foyers non raccordés à un réseau de
collecte des eaux usées doivent donc obligatoirement être dotés d’un système
d’assainissement autonome dont les installations seront maintenues en bon état de
fonctionnement.
Les installations font l’objet de contrôles périodiques par les Services Publics d’
Assainissement Non Collectifs (SPANC). La mise en conformité progressive de ces
installations permet une amélioration des rejets et de la qualité des eaux.
Situation piscicole
Le Marverand est classé en 1ère catégorie piscicole. La truite fario se rencontre plutôt sur
le haut de la vallée où elle se cache entre les cascades et les blocs rocheux du ruisseau.
Plus en aval, elle partage son espace de vie avec le vairon et le goujon, poisson de friture
par excellence. (Source : Fédération de Pêche du Rhône).
Qualité de l’eau
Résultats de l’étude de 2007 :
- la qualité physico-chimique* de l’eau mesurée en 2007 montre une légère
amélioration par rapport à 2002. La qualité globale le plus souvent retrouvée est
« moyenne ». Parallèlement, la « bonne » qualité n’est pas présente et les qualités
« médiocre » ou « mauvaise » se retrouvent moins souvent qu’en 2002.
Le bassin du Marverand reste influencé par une contamination par les nitrates* et les
phosphates*. Les investigations ont montré à nouveau les signes de rejets d’origine
organique dans le milieu par la présence de la symbiose bactérie/champignon
Sphaerotilus* en grande quantité. Il semble que le raccordement de la station d’Arnas à
celle de Villefranche-sur-Saône a eu une influence positive sur le milieu.
- la qualité biologique* confirme et accentue les notes négatives de la qualité
physico-chimique*. Sur les 6 sites étudiés l’un est de « très bonne » qualité, deux de
qualité « moyenne » et les trois autres sont de qualité « médiocre ».
Résultats de l’étude de 2002 :
- la qualité physico-chimique* et biologique* était bonne jusqu’à l’amont de SaintJulien. Plus à l’aval, les activités humaines perturbant fortement le cours d’eau, les
formes de pollutions sur la rivière sont l’azote*, le phosphore* et les produits
phytosanitaires*. La pollution azotée sous forme de nitrate* était présente dès la
source. Ces apports, faibles, proviennent des rejets diffus de l’agriculture. Les rejets
domestiques riches en matières organiques* sont une dégradation supplémentaire en
azote et en phosphore que l’on retrouvait au niveau de Saint-Julien et d’Arnas.
- la qualité biologique est fragilisée par la nature des sols et du relief. Le ruissellement
sur les terrains en pente et l’érosion des terres entraînent le sable et le limon dans les
cours d’eau et colmatent les fonds. Les divers habitats abritant la faune aquatique
disparaissent ainsi. Ce ruissellement entraîne aussi les produits phytosanitaires*
toujours actifs dans le cours d’eau. La viticulture n’est pas la seule activité qui génère ce
type de produits. Les jardins de particuliers, les parcs, la voirie, les voies ferrées sont
aussi des sources potentielles de pollution.
En conclusion, si la situation biologique reste stable et correcte, la situation physicochimique ne semble guère avoir évoluée par rapport à l'étude de 2002 et reste
préoccupante. Ainsi, les points critiques et les composés mis en cause restent inchangés.
Les cultures sur un relief abrupt associées au ruissellement constituent la particularité
difficilement contrôlable de ce bassin.
Spécificité
Le Marverand est une rivière du Beaujolais viticole. L’élaboration du vin nécessite
beaucoup d’eau. Au fil des procédés de fabrication, cette eau se charge en sucres,
couleur, tanins, acide tartrique, potassium ainsi qu’en alcool, glycérols et esters. Les
effluents vinicoles rejetés dans la rivière consomment de grandes quantités d’oxygène
pour dégrader la matière organique. Si la quantité d’effluent est trop importante, les
poissons meurent par asphyxie.
Afin d’aider les viticulteurs à traiter leurs eaux de lavage pour qu’elles ne soient plus
rejeter directement dans le milieu naturel, le Département du Rhône, l'agence de l'eau
Rhône-Méditerranée-Corse, et la Région Rhône-Alpes ont mis en place un programme
départemental pour le traitement des effluents vinicoles. La réalisation de ce programme
devrait contribuer fortement à la réduction des pollutions vinicoles sur le secteur du
Beaujolais.
Perspectives d’amélioration
Les rivières du beaujolais vont faire l’objet d’un contrat de rivières*. Pour la première
fois, l’ensemble des études et des actions ayant pour but de protéger les rivières du
Beaujolais seront traduites dans un contrat, porté par le Syndicat mixte des rivières du
Beaujolais (SMRB). Les études préalables sont en cours et la signature est attendue pour
2011.