Lettre de Veille Eurolarge2_Secturite en mer
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Lettre de Veille Eurolarge2_Secturite en mer
LA SECURITE EN MER: L’INNOVATION AU SERVICE D’UN MARCHE Juin 2010 ELEMENTS DE MARCHE UNE TENDANCE DE CONSOMMATION PRIORITAIRE Comportements et sécurité L’EQUIPEMENT DE SECURITE DES NAVIRES DE PLAISANCE EN FRANCE : REGLEMENTATION L’équipement de sécurité des navires de plaisance de moins de 24 mètres L’équipement de sécurité des navires de plaisance de plus de 24 mètres L’équipement de sécurité des navires de plaisance en navigation intérieure Intensification des contrôles de sécurité PREVENIR, PROTEGER, SECOURIR PREVENIR LES ACCIDENTS Former à la navigation Les instruments de navigation Les équipements anti-collision PROTEGER L’HOMME, PROTEGER LE BATEAU Repérer et protéger l’homme Sécuriser et protéger le bateau SECOURIR Alerter les secours La lutte contre l’incendie Les centrales de sécurisation INITIATIVES ET INNOVATIONS LES TECHNOLOGIES INFRAROUGES AU SERVICE DE LA SECURITE EN MER La sécurité : un élément du luxe Sierra Echo et NKE combinent leurs technologies La réalité augmentée comme aide à la navigation Le futur des systèmes anti-collision SOURCES JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 4 4 5 9 9 10 11 12 13 13 13 14 14 16 16 18 19 19 21 22 24 24 26 27 28 28 30 2 La mer fait peur ! Pour un sondage national sur la sécurité de la personne en mer, réalisé par l’IFOP à la demande de la Société Nationale des Sauveteurs en Mer (SNSM), les facteurs qui freinent l’accès aux sports nautiques en pleine mer sont essentiellement : - Ne pas savoir nager (56%) - Avoir peur de la mer (44%) - N’avoir aucune expérience de navigation (44%) - Ne pas disposer de l’apprentissage nécessaire (32%) S’il semble excessif d’affirmer que la sécurité constitue un frein au développement du nautisme, elle n’en demeure pas moins un critère important pour les plaisanciers et ceux qui souhaiteraient s’adonner à cette pratique. Le besoin de sécurité représente en effet une préoccupation majeure du consommateur. Les chiffres du marché de ce secteur en témoignent et les innovations affluent. Les solutions de prévention des accidents, de protection de l’homme et du bateau, et les moyens de secours sont aujourd’hui plus nombreux et plus efficaces. Chaque produit tend à rassurer le plaisancier et à réduire les risques d’accident en mer. JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 3 ELEMENTS DE MARCHE La sécurité est un critère de choix important dans les comportements d’achats des français. Dans le nautisme comme dans d’autres secteurs d’activité, la tendance à une augmentation des achats relatifs à la sécurité se confirme. Elle apparaît indispensable, dans un contexte où les accidents en mer restent nombreux et la réglementation impose des normes de plus en plus exigeantes. Une tendance de consommation prioritaire Le psychologue Abraham Maslow, dans sa pyramide des besoins, fait figurer la sécurité comme l’un des besoins prioritaires de l’homme. Après les besoins physiologiques (manger, boire, dormir, respirer…), l’homme aspire à s’assurer du lendemain et à se protéger des différents dangers qui le menacent (sécurité physique, médicale, morale, affective, financière…). Depuis 1999, le chiffre d’affaires du secteur de la sécurité privée (l’ensemble des activités régies par les lois du marché visant à la protection des biens, des personnes et des renseignements) en France augmente de façon régulière et permanente : +55.5% entre 1999 et 2008 pour un chiffre d’affaires de 18.9Mds d’euros. Si ce marché reste encore modeste, il affiche des marges de progression importantes. En France notamment, moins de 10% des foyers sont équipés d’un système d’alarme. Les comportements liés au besoin de sécurité s’amplifient pour l’achat d’un véhicule. Dans l’automobile, le critère de sécurité se place au deuxième rang des critères d’achat, et ce dans deux études différentes ; une étude BVA-Fiat 2008 et Cars On line 2007-2008 de Cap Gemini, respectivement derrière les critères de consommation d’essence et de fiabilité de la marque. Qu’en est-il dans le secteur du nautisme ? Aucune étude statistique n’existe dans ce domaine, mais certains facteurs laissent penser que la sécurité est une donnée importante dans la pratique de la plaisance : - - Un sentiment de peur accru par l’élément mer, inconnu et mal maîtrisé Selon une étude marketing de l’université de Palo Alto, la demande en matière de sécurité augmente avec l’âge Les retraités et les plus de 50 ans représentent 30% des plaisanciers en France Les plaisanciers naviguent en moyenne 10 jours par an, pour 70% d’entre eux en famille Ce sont des plaisanciers amateurs, peu confirmés, pour qui la sécurité des biens et des personnes est fondamentale « Il est tout à fait exact qu'il s'agira de ma 1ere acquisition d'1 bateau habitable et que je n'ai certainement pas votre expérience. C'est pour cela que votre avis m'intéresse tant, d'autant que j'aurai la vie de la petite famille entre les mains... (Sic) ». Commentaire d’un internaute sur un forum lors d’une discussion sur l’insubmersibilité des bateaux. http://www.hisse-et-oh.com JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 4 - Dans la sécurité privée, le marché de la vidéosurveillance a évolué en France et en chiffre d’affaires de 6.9% entre 2009 et 2008. Le nombre d’unités vendues est estimé à 26.5 millions pour 2013 contre 9.3 millions en 2007 au niveau mondial Cette tendance pourrait concerner le nautisme, notamment pour la surveillance à quai Comportements et sécurité Pour pouvoir répondre aux demandes des plaisanciers en matière de sécurité, il importe d’analyser leurs comportements et les facteurs d’accidents en mer. Les statistiques des Centres Régionaux Opérationnels de Surveillance et de Sauvetage maritimes (CROSS) ont comptabilisé 3 264 incidents sur la zone à responsabilité française ayant donné lieu à des opérations de sauvetage sur des navires de plaisance en 2008. Nature des événements de mer ayant donné lieu à des opérations de sauvetage en 2008 Navires de plaisance - Zone à responsabilité française Bateaux Bateaux à voile à moteur Evénements Total Avaries 514 1 062 1 576 Autres, dont aide médicale 228 254 482 Echouement 273 180 453 Immobilisé dans engins 78 74 152 Panne de carburant 28 107 135 Difficultés de navigation ou de localisation 67 53 120 Voie d'eau 57 60 117 Chavirement 59 34 93 Homme à la mer 20 33 53 Démâtage 30 1 31 Incendie 7 22 29 Abordage 14 5 19 4 0 4 1 379 1 885 3 264 Encalminage TOTAL Source : CROSS, 2008 Sur ces 3 264 opérations, 44 ont été signalées comme étant de fausses alertes. Par rapport à 2007, le nombre d’opérations est en augmentation de 3.4%. Les conséquences de ces accidents peuvent être désastreuses. JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 5 Conséquences pour les personnes des événements de mer ayant donné lieu à des opérations de sauvetage en 2008 Navires de plaisance (Voiles et moteurs confondus) Zone à responsabilité française Personnes Dont Evénements Disparues Décédées assistées blessés Difficulté de manœuvre 4 732 10 2 0 Echouement 1 196 17 10 18 Accident en mer 612 164 23 21 Panne de carburant 446 0 0 0 Immobilisé dans engins 418 0 0 0 Voie d'eau 389 4 0 0 Chavirement 256 12 0 3 Incertitude position 200 0 1 0 Incendie 113 4 0 0 Démâtage 95 2 0 0 Homme à la mer 74 1 14 14 Abordage 28 5 0 2 Encalminage 8 0 0 0 TOTAL 8 567 219 50 58 Source : CROSS, 2008 Sur 8 567 personnes assistées en 2008, 219 ont été blessées, 50 sont portées disparues et 58 sont décédées. Il faut également noter que 11.2% des personnes se sont tirées d’affaires sans assistance même si elles sont comptabilisées comme personnes assistées dans ces statistiques. Les événements liés à l’échouement, aux accidents en mer et à l’homme à la mer sont les plus souvent cause de mortalité. Sur une flotte réelle estimée à 492 000 bateaux en France, 3 264 bateaux, soit 0.6%, ont eu un accident. Dans 3.3% de ces accidents, une personne a été tuée ou portée disparue. Ce ratio apparaît important, comparé aux chiffres de la sécurité routière : 5.3% des accidents corporels sont des accidents mortels. Les statistiques issues de l’US Coast Guard Recreational Boating Statistics 2008 analysant les causes des accidents de plaisance sont également riches de renseignements. Dans cette étude, seuls les accidents ayant entraîné un décès, une disparition, une blessure nécessitant une aide médicale, une perte complète du navire ou un dommage de plus de 2 000$ sont pris en compte. Ce mode de calcul se rapproche de celui de la sécurité routière française, en comptabilisant le nombre d’accidents corporels ayant entraîné la mort : - Aux Etats-Unis en 2008, sur 4 789 accidents ayant impliqué un bateau de plaisance, 709 ont occasionné un décès, soit 14.8% ; un chiffre qui interpelle. JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 6 A ce constat s’ajoutent 3 331 blessés et près de 54M$ de dommages. D’autres statistiques peuvent être mentionnées : - 2/3 des victimes d’accidents mortels se sont noyées, 90% d’entre elles ne portaient pas de gilet de sauvetage - Seulement 10% des accidents ont été le fait de plaisanciers ayant reçu des enseignements sur la sécurité nautique - La consommation d’alcool est la cause principale des décès, soit 17% Accidents par types en 2008 - Etats-Unis % de Type d'accidents Accidents Décès décès par accidents Dommages en $ Homme à la mer 641 242 37,8% 1 084 807 Chavirement 348 189 54,3% 1 426 526 Collision 1 742 118 6,8% 14 050 733 Inondation 475 89 18,7% 5 743 606 Echouement 322 13 4% 3 433 256 274 12 4,4% 4 080 332 18 11 61,1% 0 383 10 2,6% 4 826 Autre 123 9 7,3% 207 720 Inconnu 6 6 100% 500 Incendie 239 5 2,1% 23 706 327 Accident sur le bateau 202 3 1,5% 72 770 Naufrage 16 2 12,5% 471 184 TOTAL 4 789 709 Heurts (Personnes heurtée par un bateau, une hélice ou un objet) Exposition au monoxyde de carbone Accident skieur (Ski nautique) 54 282 587 Source : Recreational Boating Statistics 2008, Us Coast Guard Certains accidents sont particulièrement mortels comme le chavirage, l’homme à la mer ou l’exposition au monoxyde de carbone. On constate que les dommages causés au propriétaire atteignent 54 282 587$ en 2008, une somme en constante augmentation depuis 2004. Le nombre de décès ne diminue pas depuis 1996, de même que le nombre de tués pour 100 000 bateaux immatriculés, qui atteint 5.6 en 2008 contre 6.0 en 1996. A noter également qu’aux Etats-Unis, 58% des accidents sont le fait de bateaux à moteurs (open et cabin motorboat), 22% celui de kayaks, canoës et jet-skis (personal watercraft), 6% de barques en bois et 3.5% de voiliers. Concernant la taille des bateaux, 41% des décès ont eu lieu avec des embarcations de moins de 5 mètres, 39.6% entre 5 et 8 mètres, 8.3% entre 8 et 12 mètres. 9.4% des bateaux sont de taille inconnue. JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 7 Ces éléments permettent de mettre en évidence certains points importants relatifs à la sécurité nautique : FAITS CAUSES POSSIBLES / PROBABLES Faible évolution des équipements de sécurité ? Cependant 37% des accidents ayant provoqué la mort concernent des bateaux construits avant 1995 Peu d'équipements de sécurité pour les petites embarcations impliquées dans 41% des cas Aux Etats-Unis, le nombre de décès n'a pas diminué en 12 ans Les plaisanciers ne sont pas formés au nautisme : 90% des accidents impliquent des plaisanciers non formés Des raisons statistiques ? Pourtant les modes de comptages n'ont pas changé depuis 1996 ; Le type d'embarcations immatriculées n'a pas évolué significativement L'homme à la mer : un accident mortel - 28 décès en France - 242 aux Etats-Unis Faible utilisation du gilet de sauvetage : aux Etats-Unis, 90% des victimes noyées ne portaient pas de gilet de sauvetage Des accidents dans des conditions de navigation idéales Aux Etats-Unis : - 47% des décès dans des conditions jugées calmes - 53% avec un vent inférieur à 5 noeuds - 72% avec une visibilité jugée bonne Des problèmes liés à la navigation et au temps - 8,3% pour des navigations dans des eaux dangereuses - 7,6% pour des conditions climatiques défavorables Alcool / Comportements des passagers / Inexpérience / Opérations risquées / Vitesse excessive : ces facteurs représentent 39% des causes de décès Pas d'instruments de navigation à bord La stagnation du nombre de décès dû à un accident nautique entre 1996 et 2008 aux Etats-Unis met en lumière la faiblesse du volet sécurité dans ce secteur. Dans le même laps de temps, les initiatives en matière de sécurité routière en France ont permis de réduire de moitié le nombre de tués sur les routes. JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 8 L’équipement de sécurité des navires de plaisance en France : reglementation L’équipement de sécurité des navires de plaisance de moins de 24 mètres En France, la réglementation pour les navires de plaisance a évolué depuis le 15 avril 2008. La division 240 de l’arrêté du 11 mars 2008 tend à simplifier les règles (un seul régime est désormais en vigueur pour tous les types d’embarcation suivant l’éloignement de l’abri), à réaffirmer la responsabilité du chef de bord et à intégrer les innovations technologiques. Le matériel obligatoire de sécurité change en fonction de l’éloignement de l’abri : - Basique : jusqu’à 2 milles d’un abri - Côtier : jusqu’à 6 milles d’un abri - Hauturier : au-delà de 6 milles d’un abri Source : Direction générale des infrastructures des transports et de la mer JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 9 Le chef de bord a la liberté de choisir pour certains équipements (notés 1, 2, 3 et 4 dans le document ci-dessus) l’option la mieux adaptée. Les navires de plaisance sont également soumis aux dispositions du règlement international pour prévenir les abordages en mer (système d’avertissement sonore, feux de navigation). Pour les navires de longueur égale ou supérieure à 10 mètres proposés à la location, des équipements supplémentaires sont nécessaires : - Un Un Un Un moyen de positionnement électronique par satellites ou stations terrestres sondeur électronique plan indiquant la localisation du matériel de sécurité document regroupant les instructions de protection incendie et d’assèchement L’équipement de sécurité des navires de plaisance de plus de 24 mètres Pour les navires de plus de 24 mètres, la division 242 de l’arrêté du 23 mai 2008 est applicable. Le texte liste notamment les équipements nécessaires sur ce type de bateaux : - Les Les Les Les Les équipements équipements équipements équipements équipements de de de de de sauvetage lutte contre l’incendie radiocommunications sécurité de la navigation protection du personnel JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 10 L’équipement de sécurité des navires de plaisance en navigation intérieure Enfin, la navigation en eaux intérieures prévoit un armement de sécurité spécifique aux bateaux de plaisance d’une longueur comprise entre 2.5 et 24 mètres : Source : Direction générale des infrastructures des transports et de la mer JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 11 Intensification des contrôles de sécurité Les opérations de sensibilisation et de prévention à la sécurité en mer sont de plus en plus courantes. Les loisirs nautiques sont souvent pointés du doigt par les affaires maritimes comme source d’accidents. Le communiqué de presse de la campagne de sécurité des loisirs nautiques 2008 rappelle les chiffres de la campagne précédente sur la période du 1er juin au 30 septembre 2007 : - 6 502 personnes impliquées dans les opérations des CROSS 159 blessés en 2007 contre 189 pendant l’été 2006 69 personnes décédées ou disparues en 2007 contre 50 en 2006 En Méditerranée, pour l’année 2009, la préfecture maritime de la Méditerranée annonce également une augmentation de 20% du nombre de blessés par rapport à 2008 ainsi que 23 décès et 5 disparus. Les chiffres restent importants et la multiplication des activités nautiques pendant l’été conduit l’Etat à renforcer ses dispositifs de sécurité. Les campagnes de prévention visent essentiellement à sensibiliser les plaisanciers à la sécurité en mer. Parallèlement, les contrôles effectués permettent de vérifier la présence des équipements de sécurité réglementaires. JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 12 PREVENIR, PROTEGER, SECOURIR Face à une demande en sécurité toujours croissante, les industriels innovent pour assurer la sécurité des biens et des personnes. Les avancées technologiques récentes ont bénéficié au secteur du nautisme notamment en matière de télécommunications pour prévenir les accidents. Les services ont également évolué pour favoriser la protection du bord et des personnes. Enfin, des systèmes toujours plus performants permettent en cas d’accident d’optimiser les secours. Prévenir les accidents La prévention des accidents intègre plusieurs équipements et services : - La formation à la navigation Les instruments de navigation Les équipements anti-collisions Former à la navigation En France, le permis de conduire est obligatoire pour les bateaux à moteur dont la puissance est supérieure à 4.5 kilowatts (6 chevaux). De 1962 à 2007, plus de 2 400 000 titres ont été délivrés. Cependant, près de 22% de la flotte de plaisance française est composée de voiliers pour lesquels le permis n’est pas nécessaire pour une navigation en mer. 26% des moteurs hors-bord vendus en 2008 ont une puissance inférieure à 3 kilowatts. Pour les plaisanciers non initiés à la navigation, de nouveaux services de coaching ont émergé dans le secteur du nautisme. Sea Coach propose des modules de formation pour les nouveaux propriétaires de bateaux. Le coût de la prestation peut être intégré dans le leasing dans le cas d’une acquisition d’un bateau neuf. Un des modules proposés est spécialement dédié à la sécurité : agir en cas d’urgence, connaître les règles de sécurité, optimiser les équipements de sécurité à bord, communiquer par VHF, envoyer un message de détresse. Crédit : http://www.seacoach.fr/ L’entreprise compte de nombreux partenaires, notamment des concessionnaires (Jeanneau, Bénéteau, Archambault, Bavaria, Nautitech…) et l’assureur France Plaisance. Des skippers ou des entreprises de location de bateaux proposent également la prise en main d’un bateau loué ou acheté. Certains concessionnaires et constructeurs ont aussi mis en place ce type de service. Bénéteau propose par exemple le contrat plaisance qui offre une assistance personnalisée sous la forme d’explications des instruments de bord et de navigation présents. JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 13 Les instruments de navigation Prévenir un changement météorologique, se repérer sur l’océan ou encore évaluer la vitesse et la direction du vent sont les principales fonctions des instruments de navigation. En navigation côtière et hauturière, la réglementation impose la présence à bord d’un compas magnétique et de cartes de navigation. En navigation hauturière seule, le matériel pour tracer et suivre sa route, un dispositif de prévisions météorologiques ainsi qu’un annuaire des marées sont obligatoires. Les équipements électroniques remplacent peu à peu les instruments de navigation mécaniques. Aujourd’hui, l’électronique de bord installée en réseau permet d’afficher toutes les données nécessaires sur un seul et unique lecteur. Une centrale de navigation peut ainsi récupérer les données de la girouette, de l’anémomètre, de la station météo, du GPS, du radar, du sondeur et les afficher à l’écran. De nombreux modèles permettent également la lecture et le traçage des cartes. Les équipements anti-collision Les instruments de navigation permettent de tracer sa route en fonction des conditions météorologiques et de sa destination. Les équipements anti-collision servent à éviter les obstacles situés sur cette route (bateaux, récifs ou objets flottants non identifiés (OFNI)…). En complément des feux de navigation, indispensables pour voir et se faire repérer, 3 produits courants sont à l’heure actuelle disponibles pour les bateaux de plaisance : - Les sondeurs Les systèmes AIS (Transpondeurs ou récepteurs) Les radars Les sondeurs Le sondeur est un système acoustique qui émet un rayonnement à la verticale du bateau et permet de détecter des bancs de poissons, un obstacle ou une épave. Le sondeur retranscrit l’écho émis par la sonde par des lignes de fond ou des symboles. Les sondeurs graphiques LCD notamment permettent de représenter le profil du fond marin. La sonde dispose d’un système piézoélectrique, qui émet et traite un signal à une ou plusieurs fréquences. Des sondeurs d’avant existent et permettent de détecter les obstacles situés au devant du bateau. Cependant, leur portée est limitée à 200 mètres sur mer calme. Pour un maximum de sécurité, il est nécessaire d’associer le sondeur à un système cartographique GPS. L’angle de surface couvert par le sondeur étant limité, la présence d’un GPS permet de mieux appréhender le danger en cas de brusque remontée du fond aquatique. JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 14 Emetteurs et transpondeurs AIS L’Automatic Identification System (AIS) est un système d’échange d’informations automatisé qui fonctionne grâce aux ondes VHF. Ce dispositif issu de l’aviation permet d’avoir une vue d’ensemble du trafic sur le réseau et de repérer les bateaux croisant la zone de navigation. Les navires de plus de 300 tonneaux, les navires à passagers et les navires de pêche de plus de 15m ont l’obligation d’être équipés d’un émetteur AIS. L’AIS affiche des informations sur la position du bateau (position, cap, vitesse…) et ses caractéristiques (nom, type, longueur, cargaison, destination…). Il existe deux types de boîtiers AIS : les récepteurs et les transpondeurs (émetteursrécepteurs). Le récepteur permet uniquement de repérer les autres navires, alors que le transpondeur permet également d’être détecté par les autres bateaux. L’AIS doit être relié à la VHF, à un GPS et à un écran de contrôle (PC ou écran optionnel vendu avec certains modèles). Cependant à l’heure actuelle de nombreux produits sont autonomes et multifonctions et intègrent une VHF, un GPS ou un écran de contrôle. L’AIS peut également être connecté aux autres instruments de navigation. La portée d’un récepteur AIS est limitée à quelques dizaines de milles. Apparu en 2007 dans la plaisance, cet équipement est encore peu répandu. Il ne garantit pas à lui seul la sécurité contre les collisions, l’utilisation du radar est donc nécessaire. Les radars Grâce aux ondes radios, les radars permettent de situer sur un écran les navires en mer, le relief côtier et les obstacles. La portée d’un radar est comprise entre 5 à 10 milles. De nombreux radars sont désormais équipés de moniteurs couleur avec un lecteur de cartes intégré. Il est également possible d’afficher sur l’image radar des cibles ARPA (Automatic Radar Plotting Aid) ; cette technique permet de suivre les échos des cibles sélectionnées. La course au large innove Le 60 pieds Imoca Safran, vainqueur de la Transat Jacques Vabre 2009, intègre un système de détection d’objets flottants non identifiés (OFNI) trop petits pour être repéré par un radar classique, plus particulièrement les icebergs et les growlers (petits icebergs). La technologie repose sur une microcaméra infrarouge d’environ 500 grammes située en haut du mât. Crédit : www.safran-group.com Cette caméra est capable de repérer tout objet de 2X2m dont la température diffère de celle de l’eau. La portée de la caméra est d’environ 800 mètres de jour comme de nuit, avec un angle de détection de 20 degrés (10° de part et d’autre de l’axe). Le système est relié à un moniteur vidéo qui permet de retransmettre les images de la caméra et à un avertisseur sonore en cas d’OFNI détecté. Créée spécifiquement pour la glace, cette innovation, qui détecte tout changement de température, permet également de repérer et donc d’éviter un objet ou un animal partiellement émergés si la surface hors de l’eau est supérieure à 4 m². Selon Safran, ce système pourrait être étendu au marché des yachts de luxe. Les caméras FLIR mentionnées dans la dernière partie « Initiatives et innovations » présentent le même type de technologie. JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 15 Protéger l’homme, proteger le bateau Si la sécurisation de la navigation reste un élément essentiel de la sécurité en mer, il importe, en cas d’accident, de trouver les moyens de protéger l’homme et de le repérer pour le secourir dans les meilleurs délais. Dans un autre registre, la protection du bateau contre le vol et les intrusions est un marché porteur pour le nautisme. Repérer et protéger l’homme Pour assurer la protection des navigateurs et favoriser les secours, deux types d’équipements existent : - Les équipements de repérage de l’homme à la mer Les équipements de flottaison Dispositif MOB (Man overboard) Le MOB (Man Overboard – Homme à la mer) est un dispositif instantané d’alerte de chute par-dessus bord d’un homme à partir d’un émetteur individuel. Les émetteurs individuels fonctionnent sur le système d’une liaison radio permanente à courte distance entre un récepteur fixe, situé sur le bateau, et un ou plusieurs émetteurs placés sur les plaisanciers. En cas de chute d’un des navigants à la mer, la liaison radio est coupée et une alarme sonore se déclenche. D’autres produits fonctionnent avec une liaison radio ponctuelle ; l’émission radio ne démarre qu’en cas de chute d’un homme à la mer. D’autres fonctions de procédure d’urgence de l’homme à la mer peuvent être activées à partir du dispositif MOB : - Arrêt du moteur Consignes au pilote automatique pour les navigateurs solitaires Activation automatique de la touche MOB du GPS pour localiser l’homme à la mer Interface avec les traceurs pour afficher un point de route d’urgence Largage automatique de bouée ou d’engins flottants JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 16 Les équipements de flottaison Les équipements de flottaison individuels comprennent les aides à la flottabilité et les gilets de sauvetage. Les aides à la flottabilité nécessitent que la personne nage ou effectue des mouvements pour maintenir la tête hors de l’eau. Les gilets de sauvetage garantissent une position de flottaison sur le dos, la tête hors de l’eau. Source : Institut maritime de prévention de Lorient Le gonflage des gilets de sauvetage est assuré manuellement, grâce à un système de percussion, ou automatiquement soit par un système avec pastille qui se dissout au contact de l’eau soit par un système hydrostatique qui se déclenche sous l’effet de la pression de l’eau. Les gilets de sauvetage intègrent d’autres équipements pour augmenter le confort et la sécurité du plaisancier : - - Le harnais pour fixer la longe qui relie le navigateur à la ligne de vie du bateau La sous-cutale pour empêcher le gilet de remonter Le filin flottant avec bouée pour faciliter le repérage ou s’amarrer à un objet flottant o La lampe flash : Elle se déclenche au contact de l’eau ou manuellement Le kit de survie o Sachet de fluorescéine qui permet de teinter l’eau o Miroir de signalisation o Petites fusées d’alerte Du coté des équipements collectifs, les radeaux de survie sont obligatoires pour naviguer en zone hauturière. Ils doivent se conformer à la norme ISO 9650-1 conçue pour la navigation hauturière ou à la norme ISO 9650-2 pour la navigation côtière. Les radeaux de survie peuvent être équipés d’une balise SARSAT pour faciliter les opérations de recherche et de sauvetage. JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 17 Sécuriser et protéger le bateau De nouveaux produits ont fait leur apparition dans le monde la plaisance pour protéger et sécuriser le bateau : systèmes de vidéosurveillance, de détection d’intrus ou d’alarmes. La majorité des systèmes de surveillance des bateaux sont basés sur un mini traceur GPS - GSM marine caché sur le bateau. Le traceur intègre des fonctions anti intrusion et un système de suivi du bateau par géolocalisation. Les sociétés Xanboo et Naveye développent des solutions entièrement télécommandables via son téléphone portable. Crédit : http://www.aqualiv.se/ Lors d’une intrusion, une alarme se déclenche et envoie un SMS pour alerter le propriétaire du bateau. Il vous informe sur le type d’alarme déclenchée (intrusion, incendie, etc.…), sur l’heure du message d’alerte, la vitesse, le cap et la position du bateau, la longitude et la latitude ainsi que la localisation par Internet via la fonction Google Map. Pour compléter le système, le bateau peut être équipé de caméras de vidéosurveillance, de détecteur de fumées, de mouvements, de niveau d’eau ou de vibrations. Il est également possible de piloter via son téléphone portable les appareils de confort comme la lumière ou le chauffage, de vérifier l’état des batteries ou d’activer la pompe à eau. Des systèmes de géotraçage sont également disponibles pour les moteurs hors-bord ou les autres biens mobiles du bateau. La société Géotraceur propose avec le MiniGeo un géotraceur de seulement 30 grammes pour 110 heures d’autonomie. Quelques fabricants comme Dolink proposent des systèmes utilisant une transmission satellitaire de l’information. Plusieurs avantages : - Localiser le bateau même hors de la zone de couverture GSM (il suffit de faire quelques milles vers le large pour qu’un bateau équipé d’une centrale d’alarme GSM soit « perdu » ou « invisible ») - Pas de carte SIM ni de frais de roaming (en cas de passage à l’étranger) - Fonction de suivi de flotte avec possibilité de géofencing ou géoalerte (Fonction qui permet à partir de certaines valeurs paramétrées à l’avance de surveiller une progression anormale du bateau) JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 18 SECOURIR En cas d’accident en mer, différents organismes de secours en mer peuvent intervenir. Pour les prévenir, il existe plusieurs systèmes de balises et de feux de détresse. Certains produits permettent également de parer ou de réduire les dégâts d’un accident. C’est notamment le cas des systèmes de lutte contre les incendies ou les centrales de sécurisation comme le système anti chavirage. Alerter les secours Les balises et les feux de détresse sont les moyens les plus utilisés pour alerter rapidement les secours. Les balises SARSAT Les balises de détresse sont désormais souvent équipées d’un GPS intégré. Pour la plaisance, elles utilisent le système de communication SARSAT (Search and Rescue Satellite Aided Tracking) ou COSPAS en russe, qui est un réseau international de satellites dédié au sauvetage en mer. SARSAT est souvent confondu avec le système ARGOS, qui n’est pas destiné aux secours mais à l’étude de l’environnement terrestre et au suivi des espèces animales. Crédit : www.wikipedia.fr JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 19 Le système SARSAT-COSPAS comprend deux types de satellites complémentaires : - Des satellites en orbite terrestre basse altitude (LEOSAR) Des satellites en orbite géostationnaire (GEOSAR) Les balises à usage maritime sont appelées balises EPIRB (Emergency Position Indication Radio Beacon). Les balises portables PLB (Personal Locator Beacon) sont dédiées à un usage personnel. L’intégration d’un GPS à la balise permet une localisation plus précise et une alerte plus rapide (il faut de 20 min à 4 heures pour localiser une balise dépourvue de GPS alors que quelques minutes suffisent si elle en est équipée). Les balises fixes EPIRB peuvent s’activer automatiquement lors du contact avec l’eau. Elles sont étanches et flottent avec l’antenne en dehors de l’eau, ce qui leur permet d’émettre la position. L’autonomie des balises fixes de plaisance est supérieure à 48h en émission. Les balises portables PLB ont une autonomie réduite d’une trentaine d’heures. Si les PLB dédiées à la plaisance sont généralement flottantes et étanches, la transmission n’est pas toujours assurée du fait du positionnement de l’antenne. Elles sont cependant plus compactes et peuvent être facilement transportées sur soi ou intégrées à un gilet autogonflant. Les balises EPIRB doivent être enregistrées sous le numéro MMSI du bateau (numéro unique d’identification international des bateaux). Les balises PLB peuvent être enregistrées avec leur numéro de série. Le type d’activité (maritime, aéronautique, terrestre) ainsi que les coordonnées du propriétaire et d’un ou plusieurs points de contacts d’urgence sont renseignés dans un registre national (FMCC pour la France). Les balises COSPAS-SARSAT EPIRB sont encore assez onéreuses pour les plaisanciers, puisqu’elles coûtent en moyenne près de 1 000€. Le projet Basis labellisé par le pôle Mer Bretagne prévoit la construction par la société Kannad d’une balise de détresse à un coût et à un volume réduits pour favoriser l’accès des plaisanciers à cette technologie. Les balises SPOT Les balises SPOT intègrent un GPS pour déterminer la position d’un utilisateur et utilisent le satellite Globalstar pour communiquer cette position. La grande différence avec les balises SARSAT réside dans la possibilité de communiquer, via le réseau Globalstar, sa position et sa situation ou aux organismes d’intervention d’urgence via Internet. Le suivi cartographique du déplacement peut être également disponible sur le web. Crédit : www.balise-spot.fr JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 20 Cependant les balises SPOT ne remplacent pas les balises SARSAT. En effet, le réseau Globalstar ne couvre pas toute la surface du globe. L’utilisation de ce type de balise nécessite un abonnement pour les communications satellitaires (Globalstar) et pour le traitement et la visualisation des données notamment sur des sites comme http://international.findmespot.com ou www.sat-view.fr. La lutte contre l’incendie La réglementation impose aux bateaux de plaisance de disposer à leur bord d’un système de lutte contre l’incendie. Certains équipementiers comme Plastimo ont développé des produits spécifiques à la plaisance. C’est le cas du pack de sécurité incendie qui contient un extincteur à poudre, une couverture anti-feu, un détecteur de fumée portable, des stickers réfléchissants à poser sur les extincteurs et une couverture de survie. Plastimo commercialise également l’aérosol à mousse Save Boat, petit et maniable, qui propose un temps de pulvérisation d’une trentaine de secondes contre 5 secondes pour un extincteur classique. Des centrales de détection des incendies ou de gaz sont également disponibles pour les plus grosses unités de plaisance. La centrale de détection de gaz EVRSafe ISS-1040 détecte le monoxyde de carbone, le butane, le GPL, le dioxyde d’azote, les fumées et les vapeurs d’hydrocarbure. L’afficheur à écran LCD est relié à des sondes de détection. Lorsqu’un gaz est détecté, la centrale affiche la localisation, la concentration, le type de gaz détecté et son évolution. Le système est également capable de déclencher le fonctionnement d’équipements extérieurs comme les ventilateurs ou les pompes. Crédit : www.evrsafe.com L’entreprise Marinelec, située à Quimper, développe des centrales de détection incendie pour tous les types d’unités de plaisance. La centrale de détection DI 09 est destinée aux plus petites unités avec une capacité de 40 détecteurs incendie. L’écran LCD permet d’afficher les informations liées à la surveillance du feu ou à un dérangement (défaut d’isolement, coupure ou court-circuit). En cas d’incendie, la centrale alerte l’équipage du bateau sur l’écran et via un signal sonore, elle peut également couper le circuit et basculer sur l’alimentation de secours. JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 21 Les centrales de sécurisation D’abord développée pour l’univers de la course au large, la société Ocean Data System a mis au point une centrale de sécurisation multifonctions du bateau. Crédit : www.oceandatasystem.com UpSideUp permet de superviser fonctionnalités suivantes : - - - de nombreux paramètres et de proposer les Système anti chavirage : Déclenchement d’une alarme en cas d’alerte, choqué des voiles et action sur le pilote automatique o en cas de chavirage, contrôle de l’angulation de la quille pour remise à plat du bateau Gestion d’alarmes en cas d’écart de route, d’angle, de vitesse du vent… Limiteur de gîte Limiteur d’effort dans le gréement Système Man Overboard (MOB) o En cas de choc, de collision ou de détection d’homme à la mer, certaines tâches peuvent être automatisées (Arrêt du bateau, largage d’un engin flottant, lancement d’un signal de détresse sur une balise ou un appareil de communication) Gestion de charge de batteries Data Logger et boîte noire JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 22 Différents capteurs mesurent les données de gîte, d’assiette, d’accélération, de vent, de charge et de profondeur. Le calculateur analyse ces données et commande si nécessaire les actionneurs électromagnétiques comme les winch, les taquets ou les électrovannes afin de choquer les voiles. Le système peut être relié avec un ordinateur pour affiner le réglage des capteurs. Une version Cruising plus simple est adaptée aux bateaux de croisière, intégrant seulement les fonctions anti chavirage et limiteur de gîte. La société met également au point une version Superyacht pour les grands voiliers. D’autres entreprises ont développé des systèmes anti chavirage. L’Anti-Capsize System de la société Ganovelli concept a été développé en 2003 : c’est un système antiretournement qui a équipé de nombreux bateaux dont Groupama, Banque Populaire ou encore Idec. Il est proposé depuis 2005 aux multicoques de croisière. La société Seasidetech propose pour sa part l’Active Cleat, un système de largage d’écoute, qui permet de choquer à distance une écoute. Le produit peut être intégré à l’électronique à bord et associé notamment au système UpSideUp. Il a été développé en collaboration avec Michel Desjoyeaux. JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 23 INITIATIVES ET INNOVATIONS Souvent dérivés des secteurs militaires, aéronautiques ou domestiques, les équipements de sécurité pour la plaisance sont à la pointe des technologies modernes. Tour d’horizon des innovations disponibles actuellement ou dans un futur proche dans le secteur nautique : Les technologies infrarouges au service de la sécurité en mer Automatic Sea Vision propose un système automatique de surveillance, de détection et d’alarme qui analyse en continu tous les mouvements dans une zone donnée. Crédit : www.automaticseavision.fr Le système s’appuie sur la technologie de caméras infrarouges thermiques reliées à un logiciel. L’outil permet de détecter tous les objets présents sur la mer, les tentatives d’intrusion ou la présence d’un homme à la mer. Dès qu’une alerte est détectée, le système lance une alarme sonore graduée et progressive. JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 24 Crédit : www.automaticseavision.fr Les caméras et capteurs sont omnidirectionnels et couvrent toute la surface de la zone à surveiller. Ils peuvent capter une image à partir de 8 mètres et jusqu’à 2 000 mètres. Le système peut être appliqué aussi bien à bord des navires pour la sécurité anticollision, l’alerte anti-intrusion ou la recherche d’un homme à la mer qu’à la surveillance côtière et portuaire. Automatic Sea Vision embarque des caméras FLIR qui ont reçu le Dame Awards 2009 au Mets d’Amsterdam. La M-Series est spécialement conçue pour les bateaux de plaisance. Le constructeur annonce une résolution 4 fois supérieures aux autres systèmes (la plus haute résolution pour les applications non militaires). Caméra FLIR M-Series à gauche Image homme à la mer Image navigation de nuit Crédit : www.flir.com JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 25 La sécurité : un élément du luxe Compte tenu des frais engagés dans un yacht de luxe qui peuvent s’élever à plusieurs dizaines de millions d’euros, la sécurité est un élément primordial. Si de nombreuses grandes unités sont équipées de toutes les technologies relatives à la sécurité en matière de navigation, certains propriétaires misent également beaucoup sur la sécurisation du bateau et de ses biens. La plupart des yachts utilisent des systèmes de vidéosurveillance et de détection d’intrus en guise de protection similaires à ceux présentés précédemment type Xanboo ou Naveye. Certains systèmes permettent également de détecter les intrusions sous-marines, c’est le cas du Sentinel Underwater Detection System (Sentinel IDS) de la société Sonardyne. Le sonar pèse seulement 35kg, il est capable de détecter les intrusions jusqu’à 900 mètres à 360°. Une alerte sonore sous-marine peut être enclenchée pour dissuader les intrus, le suivi de la cible permet également de guider les services de sécurité pour intervention. Les propriétaires de yachts peuvent également faire appel à des services de sécurité et de gardiennage pour assurer la surveillance de leur bateau lorsqu’il est à quai. Pour faire face à toute intrusion, certaines sociétés s’inspirent des systèmes domestiques pour sécuriser l’entrée du yacht. La société Secure Yacht avec son système Net2 Marine, primé au Mets d’Amsterdam 2007, propose un contrôle complet à l’accès du navire. Le logiciel peut être paramétré pour décider quels accès du yacht sont ouverts en fonction de l’heure ou des niveaux de sécurité. Chaque accès est muni d’un lecteur pour lire les informations utilisateur (droits d’accès, niveau de sécurité…). Le lecteur peut lire les données inscrites sur des jetons, des portes-clés ou des données biométriques (empreintes de mains, image de l’iris…). Pour lutter contre la piraterie, des solutions complémentaires aux systèmes d’alarme et de détection sont proposées. Inspiré des modèles utilisés pour les résidences, Secure-Ship consiste en une clôture électrifiée installée autour du yacht. L’intrus qui essaie de monter sur le bateau reçoit une décharge électrique non mortelle activant de fortes sirènes sonores et des projecteurs lumineux. Un signal d’alerte est également envoyé à l’IMB-PRC (International Maritime Bureau – Piracy Report Centre). Crédit : www.secure-marine.com Dans le même registre, la société Vector Development Limited propose avec le système Protector permet de détecter et de repousser les attaques des pirates. Des armes non létales sont utilisées pour dissuader les pirates : - - Message d’avertissements verbaux Alerte sonore pouvant atteindre 153 décibels soit le bruit d’un avion au décollage Lumière stroboscopique qui peut aveugler temporairement et désorienter l’assaillant Rayon laser causant des dysfonctionnements momentanés des nerfs optiques JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 26 La société Seagull a développé un pack d’entraînement pour lutter contre la piraterie. Il comprend un logiciel de formation multimédia ainsi que des guides pour préparer l’équipage en cas d’attaque. Le déroulé des formations est envoyé via le logiciel à Seagull qui peut évaluer les équipages et fournir des conseils pour empêcher l’accostage d’hommes armés ou la façon de réagir si des pirates prennent le contrôle du bateau. Sierra Echo et NKE combinent leurs technologies NKE développe des solutions de détection d’homme à la mer interfacées avec sa centrale de commande du pilote automatique Gyropilot Graphic. Le partenariat avec Sierra Echo permet de combiner son produit Gyropilot Graphic au traceur satellite SAT-VIEW. SAT-VIEW utilise une technologie 100% satellite basée sur le réseau Globalstar. Le traceur est notamment utilisé pour le suivi de régates. La Barquera 2010 a utilisé SAT-VIEW pour suivre l’évolution de la course en temps réel sur une carte (Google Maps par exemple) et consulter les informations de position, de distance, de cap et de vitesse. Associé à des capteurs extérieurs, il peut également être utilisé comme service de surveillance : détection de franchissement de barrières virtuelles, du feu, de montée d’eau, etc.… La combinaison des deux technologies permet la retransmission du MOB (Homme à la mer) à terre (à ses proches, aux organisateurs de course, au propriétaire du bateau…) via un SMS. Par ailleurs, Sierra Echo a greffé à sa plateforme SAT-VIEW un algorithme de « géoalerte » capable de détecter automatiquement tout comportement anormal du bateau. Dans certains cas en effet (blessure grave, destruction de la balise, attaque terroriste…), il n’est pas possible de donner l’alerte. La géoalerte permet de modéliser le comportement normal du bateau, en cas de progression anormale de celui-ci ou de destruction de la balise, un signal sera envoyé à un opérateur chargé de vérifier ces données et le cas échéant d’alerter les secours. L’offre SAT-WIEW/NKE est destinée aux navigateurs, aux organisateurs de course et aux loueurs pour connaître ainsi la position en temps réel de leur bateau. Crédit : www.nke-marine-electronics.com JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 27 La réalité augmentée comme aide à la navigation Le projet SIGRAN, labellisé par le Pôle Mer Bretagne et porté par DCNS, vise la réalisation d’un outil d’aide à la navigation par le biais de la réalité augmentée. Le Système d’Information Géographique et de Réalité Augmentée pour la Navigation (SIGRAN) a pour objectif de sécuriser la navigation en enrichissant la vision réelle par des éléments virtuels non perceptibles en mode réel (objets ou navires cachés par le brouillard, mauvaise visibilité….). Dans un premier temps, le projet doit conduire à la réalisation d’un démonstrateur préindustriel qui permettra à l’opérateur en passerelle d’obtenir des images vidéo de l’environnement proche du navire. Ces images seront fournies par une caméra embarquée et seront complétées par des informations virtuelles synthétisées à partir des données cartographiques et des mesures délivrées par les différents capteurs du navire. Dans un second temps, les informations virtuelles seront intégrées à la perception directe de l’opérateur et pourront être affichées sur un écran mobile, des lunettes ou des jumelles. Le principal défi du projet est le recalage entre le monde réel en perpétuel mouvement et le monde virtuel. Il est nécessaire de calculer à chaque instant le point de vue réel de l’observateur en fonction de sa position, de ses mouvements et de son axe de vision et de lui fournir une image simple à interpréter dans son champ de vision. Les technologies de réalité augmentée sont d’ores et déjà utilisées dans la course au large. Lors de la dernière Coupe de l’America, le barreur de BMW Oracle, James Spithill, a utilisé des lunettes lui permettant d’avoir différentes informations de navigation devant les yeux (angle de safran, vitesse, distance…) et de voir également ce qui se passe devant lui. Le futur des systèmes anti-collision Crédit : www.nissan-global.com Lors du salon Ceatec 2009 au Japon, dédié aux nouvelles technologies et à l’électronique, le constructeur automobile Nissan a présenté son robot anti-collision Eporo. Les ingénieurs de la société se sont inspirés du comportement des bancs de poisson pour imaginer le système anti-collision de demain. Différents algorithmes ont été programmés pour ces robots définis par les trois règles suivantes : - - Eviter les collisions o Changer de direction sans entrer en collision avec un autre robot Avancer côte à côte o Se déplacer côte à côte tout en maintenant une certaine distance et en alignant sa vitesse sur celle des autres robots Se rapprocher o Approcher les robots se situant à distance JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 28 L’Ultra Wide Band (UWB) est une technologie radio qui repose sur la transmission d’impulsions très brèves. Elle pourrait être utilisée pour remplacer les technologies sans fil Wifi et Bluetooth. Dans le cas de l’Eporo, l’UWB sert à calculer la position et l’écart des autres robots en utilisant le temps de propagation des signaux radios. Pour mesurer la distance d’un obstacle, un télémètre laser est utilisé. Chaque robot envoie ses informations aux autres robots alentours, ce qui leur permet de se déplacer en toute sécurité. La technologie utilisée sur les robots Eporo devrait servir à Nissan pour faire évoluer son concept de bouclier de sécurité « Safety Shield ». En 2008, le constructeur avait exposé au salon Ceatec une voiture robotisée la BR23C. Les différents détecteurs installés sur la BR23C signalent toute possibilité de collision au microprocesseur incorporé qui effectue les changements de direction. Avec l’Eporo, Nissan souhaite mettre en place un système de sécurité en améliorant l’efficacité des déplacements en groupes. JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 29 SOURCES Etudes / ouvrage : Recreational Boating Statistics 2008, US Coast Guard, 2009 Sauvetage en mer : Statistiques annuelles 2008, CROSS, 2009 Recent research on recreational boating accidents and the contribution of boating under the influence, Bruce A Lawrence, Ted R Miller, 2006 Atlas 2009-2010 : Panorama économique du marché de la sécurité, En toute sécurité, 2010 Organismes Pôle Mer Bretagne http://www.pole-mer-bretagne.com/ Pôle Mer Paca http://www.polemerpaca.com Direction des affaires maritimes Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Mer-et-littoral Conseil supérieur de la navigation de plaisance et des sports nautiques http://www.csnpsn.developpement-durable.gouv.fr/ Fédération des industries nautiques http://www.industriesnautiques.fr Agence européenne de la sécurité maritime http://www.emsa.europa.eu ICC Commercial Crime Services http://www.icc-ccs.org Presse professionnelle Hors série équipement 2010, Voile Magazine, Avril 2010 Sources Internet http://www.info.expoprotection.com/ http://www.techboat.com http://www.le-blog-des-solutions-nomades.fr http://www.voilesetvoiliers.com http://www.courseaularge.com http://www.plastimo.com/fr/ http://www.kannad.com http://www.cospas-sarsat.org http://fr.wikipedia.org http://www.techniques-ingenieur.fr http://www.meretmarine.com Tous les sites déjà présents dans le document JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 30 Ce document est le produit d’une collaboration entre Eurolarge Innovation et la Chambre de Commerce et d’Industrie Cherbourg-Cotentin *** Auteur : CCI Cherbourg Cotentin / Pierric Hourçourigaray Tel : 02-33-23-32-15 / [email protected] Conseiller technique : Eurolarge / Yann Dollo Tel : 02-97-88-23-21 / [email protected] *** La CCI Cherbourg-Cotentin enrichit et anime la plateforme de veille Thémavision Plaisance dédiée aux professionnels du nautisme. Évolutions stratégiques des marchés, des consommateurs, de l’offre, de la concurrence, de la réglementation… la Veille Plaisance s’attache à suivre et à analyser les enjeux stratégiques majeurs sur la filière nautique et à identifier les opportunités de développement pour les entreprises. En savoir + : http://www.themavision.fr/plaisance JUIN 2010 – Sécurité en mer : l’innovation au service d’un marché 31