AG visite - Le blog notes VTF
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Le Luberon “terre de cultu re” par Michel Printz, Vice-Président de VTF En préambule Dès l'entre-deux-guerres, le Luberon devient “terre de culture”. C'est le peintre André Lhote qui apparaît comme l'initiateur de ce mouvement. Parti de Paris à la recherche de petits itinéraires à l'usage des artistes, il découvre, dans les années trente, Gordes où il acquiert une maison Louis XIII et se fait rapidement rejoindre par ses élèves. Les habitants regardent d'un air complaisant, voire amusé, ces "fadas" qui choisissent de vivre dans les vieilles pierres qu'ils ont euxmêmes abandonnées quelques décennies plus tôt. Le second conflit mondial vient conforter ce statut de lieu de culture. En zone libre, à l'écart des principaux noeuds conflictuels (Marseille, Avignon...). Deux foyers culturels émergent alors, Gordes et Oppède. Roussillon, troisième localisation recensée, n'accueille que l'écrivain Samuel Beckett. Tandis que le premier village concentre de jeunes peintres regroupés autour d'André Lhote et Marc Chagall, la diversité artistique du groupe Oppède est plus grande : des élèves des Beaux-Arts et des architectes en devenir sont hébergés par le photographe américain Brodovitch et par Consuelo de Saint-Exupéry. Dans les années d'après-guerre, la France connaît avec les surréalistes un foisonnement culturel qui rejaillit sur le Luberon. La décentralisation annuelle du théâtre français vers Avignon impulsée en 1947 par Jean Vilar favorise les migrations estivales d'artistes et intellectuels, à une époque où ceux-ci occupent encore une place importante dans la société française. C'est la grande époque du Luberon, celle où de vrais artistes choisissent de s'installer définitivement en cette terre presque déserte, simplement pour se rencontrer et partager un même art de vivre inspiré de l'oeuvre de Jean Giono. Plus nombreux que les précurseurs, les artistes qui investissent le Luberon à cette époque sont également plus connus. Tandis que Victor Vasarely et J. Deyrolles rejoignent André Lhote et Marc Chagall à Gordes, Nicolas de Staël s'installe à Ménerbes, Maurice Ronet à Bonnieux, Albert Camus à Lourmarin. Dans les années 1980, le Luberon atteint son apogée en tant que terre d'accueil d'artistes en tout genre. Près d'une centaine de personnalités, y élisent épisodiquement domicile. C'est le temps du Luberon chic et choc, celui des strass et des paillettes, du fric et de la frime, de la pistou-party et des soirées mondaines. Aujourd'hui, la saturation spatiale, la survalorisation médiatique et l'ouverture du marché immobilier à de nouvelles catégories sociales font dire à certains que "le Luberon, ce n'est vraiment plus ce que c'était". Et le dernier des snobismes dans les milieux artistiques, c'est de faire savoir au plus grand nombre qu'on a récemment vendu sa propriété du Luberon pour s'installer dans les Alpilles ! Marcel Pagnol (1895-1974) Aubagne Jean Giono (1895-1970) Manosque Marquis de Sade (1740-1814) Lacoste “17 juillet 1775. Nous fûmes couchés à deux lieues de Céreste dans une assez belle grange, mais où nous fumes assez mal, attendu que ces gens-là ne sont pas dans l’usage de loger communément et qu’ils ne le firent que pour nous obliger.” “Ce pays-ci je ne le quitterai jamais, il m’a donné, il me donne encore chaque jour tout ce que j’aime.On est d’abord touché par un silence qui repose sur toute l’étendue du pays. On peut marcher des journées entières seul avec soi-même, dans une joie, un ordre, un équilibre une paix incomparables.” C. de St Exupéry (1901-1979) Oppède Albert Camus (1913-1960) Lourmarin Henri Bosco (1888-1976) Avignon - Lourmarin “Le Luberon, pays sec, un peu dur et d’une dureté spirituelle mais plein de desseins secrets colorés de couleurs discrètes animé d’une vie cachée, tout ce que n’avait pas la campagne d’Avignon qui est fertile riche et grasse.” René Char(1907-1988) L’Isle sur Sorgues et Céreste “Ne cherchez pas dans la montagne ; mais si à quelques kilomètres de là, dans les gorges d’Oppedette vous rencontrez la foudre au visage d’écolier allez à elle, oh, allez à elle et souriez-lui car elle doit avoir faim, faim d’amitié.” “Mais la lumière du Vaucluse, patrie de Char, se compose avec l’eau et le vent. Tout se mêle ici dans les forces naturelles et c’est au nœud de cette claire contradiction au point d’appui de la création même que Char trouve son inspiration la plus mystérieuse, délivrant un à un ces esprits solaires qui brûlent et purifient l’ulcère du monde.” “Mes amis m’apportaient Oppède, un village endormi une terre bénie un de ces points de la planète où la magie l’enchantement et l’impossible vous accueillent avec naturel et vous transforment en une nuit.” Alphonse Daudet (1840-1897) Nîmes Frédéric Mistral (1830-1914) A. Breton (1896-1966) Paul Arène (1843-1896) Sisteron Maillane Oppède S.Beckett (1906-1989) Roussillon