Monsieur Prix prône des génériques moins chers

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Monsieur Prix prône des génériques moins chers
Par Antonella Fracasso, stagiaire à L’Express
Mise en ligne le 30 septembre 2013
Monsieur Prix prône des génériques moins chers
Le Surveillant des prix dénonce des médicaments génériques beaucoup plus
chers en Suisse qu’ailleurs en Europe. Il préconise un système de prix dit de
référence. Le remboursement des médicaments serait aligné sur le générique
le meilleur marché.
«Pour assurer la pérennité de la LAMal (loi sur l’assurance maladie de base), il faut
optimiser les dépenses», a déclaré Stefan Meierhans, alias Monsieur Prix, à la
presse réunie, hier, à Lausanne. Il a proposé de passer du système de
remboursement actuel avec franchise à un système prévoyant un montant de
remboursement de référence par substance.
Se référant au mois de décembre 2012, la surveillance des prix a comparé les prix
suisses et étrangers de 20 substances les plus utilisées qui ne sont plus sous
brevet. Les préparations originales n’étant plus sous brevet coûtent en moyenne 29
% moins cher ailleurs en Europe de l’Ouest. Les différences de prix des génériques
sont encore plus marquées. Ils sont en moyenne 42% meilleur marché.
La LAMal prévoit un principe d’économicité, pas suffisamment appliqué, a estimé
Stefan Meierhans. Les assurances remboursent tous les médicaments, originaux et
génériques. Les consommateurs ne sont donc pas encouragés à choisir ces
derniers.
Quelque 388 millions d’économies
Avec ce système de prix de référence, le patient devrait s'acquitter du supplément
de prix par rapport à l'alternative meilleur marché. Ce modèle permettrait
immédiatement une économie d'environ 388 millions de francs par an. A long
terme, elle atteindrait près de 800 millions.
Dans la perspective d’une révision du régime de fixation des prix des médicaments
à partir de 2015, le Surveillant des prix va s'engager en faveur de l'introduction
d'un tel système. «J’ai publié cette étude pour influencer les discussions en
prévision d’une table ronde avec le conseiller fédéral Alain Berset.»
Règlement amiable avec Swiss
Outre la santé, Stefan Meierhans a présenté un bilan intermédiaire de l’année
2013. Il a notamment abordé le domaine des taxes. Le Surveillant des prix et la
compagnie aérienne Swiss ont conclu un règlement amiable la semaine dernière. A
l’avenir, les voyageurs partant de Zurich à destination de Bruxelles profiteront, une
fois par jour, de tarifs plus bas. «Je souhaite qu’il y ait d’autres compagnies qui
desservent Zurich-Bruxelles. Cela encouragerait la concurrence.»
Monsieur Prix a mis en garde les politiciens. «Ils se plaignent de l’îlot de cherté
suisse, mais lorsqu’il faut faire quelque chose, rien ne bouge», a regretté Stefan
Meierhans. «Dès que je lance une proposition, il y a tout de suite une coalition qui
veut déposer une motion.» Il a appelé le Parlement à ses responsabilités.
Encadré
Les doléances ont triplé en dix ans
La surveillance des prix a enregistré pas moins de 2796 plaintes en 2012. Soit trois
fois plus qu’il y a dix ans. Selon Stefan Meierhans, cette augmentation s’explique
par un paysage économique davantage transparent. «Les gens sont de plus en plus
éclairés sur les prix.» D’autre part, il relève une facilité et une rapidité à soumettre
des doléances par le biais d’internet. «A mon arrivée, en 2008, je recevais des
plaintes par la poste. Aujourd’hui, les gens m’écrivent via courriel.»
Par Antonella Fracasso, stagiaire à L’Express
© Sauf accord de l’auteur et de la direction du CRFJ, ces travaux réalisés dans le
cadre de la formation ne sont pas destinés à la publication ni à la diffusion.

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