Conseils et programme pour le cours d`anglais - Lycée Jules

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Conseils et programme pour le cours d`anglais - Lycée Jules
Conseils et programme pour le cours d’anglais en KM1
(M. Dewaële)
A lire par tous
Un seul cours est commun à tous : les trois heures de commentaire de texte et traduction pour
préparer à l’écrit du concours des ENS Lyon et Cachan. Comme vous l’aurez sans doute déjà compris,
la version est un exercice qui, tout en vous permettant de mieux comprendre le fonctionnement de la
langue anglaise et d’acquérir plus d’outils, vous sert avant tout à peaufiner votre maîtrise du français.
Bien entendu, la compréhension des textes et de leurs enjeux, narratifs autant que culturels, ne se
limite pas à l’aspect linguistique, même si celui-ci peut sembler primer. La nouvelle épreuve
rééquilibre donc sensiblement ce qu’il nous faut travailler en cours de langue en khâgne ; elle est
désormais bien plus complète, même si le revers de la médaille est qu’il va vous falloir travailler de
façon très efficace afin de faire montre de toutes les qualités requises par ce type de travail : savoir
comment exprimer sa sensibilité aux aspects linguistiques, littéraires, culturels d’un document, voire
aux idées et à la forme sensible qui leur est donnée.
Vous possédez sans doute déjà des usuels. La nouvelle épreuve permet aux candidats de
composer à l’aide d’un dictionnaire unilingue, mais un seul est autorisé pour le concours. L’unilingue
suivant sera donc à acheter, même si vous en possédez déjà un autre qui vous convient. Il est
malheureusement relativement onéreux ; vous pouvez bien entendu en différer l’achat si les sommes à
débourser sont pour l’instant trop importantes :
Concise Oxford English Dictionary, OUP (dernière édition publiée : 12 Ed, 2011, ISBN : 9780199601080)
Pour ceux d’entre vous qui ressentent le besoin d’avoir un tout-en-un, qui pourra les éclairer
autant sur les points de grammaire majeurs que sur le lexique de l’analyse ou les grandes dates et
références de l’histoire anglaise ou américaine, il existe un ouvrage idéal. Les spécialistes d’anglais ne
pourront s’en contenter, mais c’est un manuel « de survie » très pratique, qui pourra répondre à la
plupart des questions de base que vous vous poserez. Selon ce que vous recherchez en priorité
(grammaire, lexique, tournures pour l’oral essentiellement), vous pouvez également choisir le 2ème.
GRELLET, Françoise, The Guide – Anglais, 2ème édition actualisée, Nathan, 2015
GANDRILLON, Daniel, Le Kit de l’étudiant - Anglais, Ellipses, 2010
Par ailleurs, si vous hésitez quant à la langue à adopter pour le concours, sachez qu’il ne faut
pas raisonner en termes de LV1 et de LV2. Choisissez la langue dans laquelle vous vous sentez le
plus à l’aise (ou celle avec laquelle vous n’avez pas d’incompatibilité majeure !), quitte à prendre
votre ancienne LV2 pour passer le concours. Cela ne vous empêche pas, si l’emploi du temps le
permet et si vous êtes prêt(e) à consentir les efforts, de suivre deux enseignements de langue, voire de
combiner les deux cours dans une langue et le cours de « civilisation » (épreuve sur article pour nonspécialistes) dans une autre. Il est à noter que deux langues différentes sont nécessaires pour les
spécialistes linguistes, tandis que les non-linguistes auront le choix à l’oral entre une langue
vivante - celle de l’écrit ou une autre - et une langue ancienne. Pour plus de précisions sur la
question de la langue d’oral, voir la fiche «Cours d’anglais en KM1 - oral non spécialistes».
Je serai pour ma part chargé du cours de tronc commun en KM1, ainsi que de la préparation au
programme de littérature Lyon et au programme de civilisation de Cachan pour les spécialistes, et de
l’épreuve sur article de presse pour non-spécialistes. Il va sans dire que si c’est ma collègue Mme
Perronin qui se chargera des autres cours (thème, presse pour les spécialistes), les conseils prodigués
ci-dessous sont destinés à vous servir pour préparer tous les cours, sans cloisonner sottement et
en vous rappelant que c’est l’unification de votre perception de la langue et des domaines du
savoir qui vous permettra d’avancer.
1
Conseils valables pour tous et quel(s) que soi(en)t le(s) cours en anglais au(x)quel(s) vous assistez
Quiconque n’a aucune idée de ce qui se peut se lire et se dire dans un anglais authentique et/ou
littéraire ne peut pas expliquer ou traduire quoi que ce soit, encore moins quand il s’agit d’un auteur
qui joue avec sa langue. Quiconque ne lit pas et n’écoute pas fréquemment une langue qu’il est en
train d’apprendre ne fera que des progrès minimes. Quiconque ne cherche pas à éprouver sa propre
langue au contact d’une autre se condamne à n’en maîtriser réellement aucune, pas même sa langue
maternelle (avis en particulier aux quelques spécialistes de lettres qui croient que « bien » écrire dans
leurs dissertations et n’importe comment dans leurs versions est compatible…).
La règle d’or pendant l’été : être au contact d’un anglais authentique, dans ses versions écrite et
parlée, littéraire et journalistique, cinématographique, radiophonique et télévisuelle.
Prenez dès à présent entre vos mains votre apprentissage pour vous donner les moyens de
progresser, et n’attendez pas tout de nous (surtout pas la becquée).
Avis à mes élèves de cette année : prenez le temps de relire ces conseils et de les suivre pour ceux
qui ne les ont que très peu suivis l’année dernière ; et quand bien même vous auriez commencé à
les suivre, faites les choses de façon plus systématique maintenant que vous avez plus de temps.
Avis aux autres : n’attendez pas sottement l’année prochaine pour suivre ces conseils.
Pour les conseils de lecture, reportez-vous un peu plus bas. Pour le reste, voici les principales
sources dont vous pouvez disposer :
Presse écrite
La plupart des grands quotidiens et magazines d’information anglais et américain sont en
vente en kiosque, mais ceux-ci reviennent vite assez cher. Vous avez intérêt à :
1) plutôt acheter des sélections hebdomadaires, dont la meilleure est le Guardian Weekly, et
acheter de temps à autre des magazines comme The Economist, Time ou Newsweek. Si on les
achète régulièrement, mieux vaut s’abonner, étant donné les tarifs d’achat en kiosque.
2) fréquenter les sites internet des journaux et magazines en question, tous très rapidement
trouvables sur les moteurs de recherche. Voici les principaux : www.theguardian.co.uk,
www.timesonline.co.uk, www.nytimes.com, www.washingtonpost.com (quotidiens) attention : certains sites limitent sévèrement l’accès, ce qui n’est par exemple pas le cas du
Guardian qui offre un accès illimité. Le New York Times donne quant à lui accès à seulement
10 articles gratuits par mois : choisissez avec discernement avant de cliquer sur le lien d’un
article, ou bien... abonnez-vous!
Radiophoniques et télévisuelles
Si vous avez ou pouvez avoir accès aux télés câblées sur votre lieu de vacances, il y a bien sûr
BBC World et CNN qui sont les deux chaînes d’information en continu, la première étant de meilleure
qualité mais les deux devant être regardées pour la variété d’accents et de traitements. Les télés et
radios sont par ailleurs de plus en plus présentes sur internet, sous forme de diffusion de leurs
émissions en continu, ou bien en proposant des émissions téléchargeables ou sous forme de podcast. Si
vous possédez un baladeur MP3, vous savez sans doute ce que c’est qu’un podcast. Pour ceux qui ne
le sauraient pas, vous pouvez télécharger automatiquement toutes les émissions d’une même série sur
votre ordinateur, gratuitement une fois que vous aurez téléchargé iTunes (ou autres marques, version
de base gratuite) qui vous permettent de stocker les numéros de podcast. Le mieux est d’aller sur les
sites des radios (par exemple www.bbc.co.uk), de regarder quelles émissions sont disponibles pour
être baladodiffusées – le mot québécois pour « podcasté » ! – et de choisir les sujets et émissions qui
vous attirent. Il existe tous les types d’émissions : reportages, émissions littéraires et culturelles,
scientifiques, politiques, sportives… vous trouverez forcément votre bonheur. Pour rester dans
l’actualité, je vous conseille à tous de baladodiffuser BBC Radio NewsPod, le résumé de l’actualité du
jour en une demi-heure environ. L’idéal serait d’avoir un podcast d’actualité aussi sur une radio
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américaine (par exemple une des radios du réseau NPR 1), et de pouvoir les mettre en parallèle de
temps à autre.
J’en profite pour ajouter que sur un sujet donné, la mise en perspective des divers traitements
d’une même information est un préalable à l’analyse de ce sujet auquel vous pouvez vous exercer
vous-même en confrontant les différentes versions et visions d’un même événement. Au mois de
juillet 2005 par exemple, il était intéressant de voir comment les médias britanniques, américains et
français envisageaient et commentaient les attentats à Londres. N’oubliez pas de toujours mettre en
regard ces traitements, en lisant ou en consultant la presse et la télévision française dans le même
temps. Ce sera bien entendu une aide linguistique précieuse, les traductions de certains termes
cruciaux vous étant données sur un plateau dans la presse française, et plein d’enseignements pour qui
choisit de faire ce travail un peu systématiquement sur les principaux sujets de l’été.
Par exemple, si vous prenez connaissance d’un sujet dans la presse ou à la télé française, ce
sujet a des chances d’avoir été traité un ou deux jours avant (voire au même moment s’il est très
important) dans les médias anglais et/ou américains. Visitez le site internet des journaux pour chercher
les articles et commentaires écrits sur la question, qui vous aideront à la creuser et à vous poser la
question du traitement et du point de vue. Si vous avez baladodiffusé les résumés de l’actualité du jour
sur une radio anglaise et sur une radio américaine, vous pouvez également voir le sort qui est réservé à
l’information, en étant beaucoup plus à l’aise pour comprendre de quoi il retourne et en notant au
passage la traduction ou la prononciation d’un mot-clé (voire les variations de prononciation).
Ce travail, fait régulièrement et en cherchant à creuser une question sur le fond et sur la forme,
à l’écrit comme à l’oral, est particulièrement payant, et pour tout dire obligatoire pour ceux qui ne
veulent pas continuer à apprendre pour immédiatement désapprendre (listes de vocabulaire oubliées
une fois qu’on les a sottement recrachées pour le devoir, absolument sans intérêt si l’on ne cherche pas
à comprendre pourquoi on apprend du lexique).
Pour finir, n’oubliez pas qu’un grand nombre de dvd proposent des sous-titres en anglais.
Le mieux, surtout si vous avez des problèmes de compréhension assez importants et que le film ne fait
pas qu’empiler des insanités, est de le regarder deux fois dans un temps assez rapproché, la première
fois avec les sous-titres français, la deuxième avec les sous-titres anglais. La réflexion sur la traduction
fait bien entendu partie du travail qui peut suivre votre vision, si possible en ayant en tête l’anglais et
en vous posant la question de la justesse et / ou de la validité de la traduction. Est-elle adéquate ? Que
retranche-t-elle ? Qu’ajoute-t-elle ? Quel choix fait-elle quand il y a une ambiguïté ou un jeu de mots ?
Et bien sûr, allez au cinéma ou regardez un film aussi en vous demandant quelle est la portée
de la représentation et / ou du discours, voire de l’idéologie, véhiculés par le film, en particulier dans
le cinéma américain. Il faut que vous développiez l’analyse, que vous cherchiez à corroborer ce que
vous pensez par des éléments concrets, comme en analysant une œuvre littéraire. La critique de goût –
j’aime, j’aime pas – est à dépasser, de même que la critique simpliste. Si vous pensez qu’un film
américain est bêtement impérialiste, cherchez à l’analyser sur pièces et à motiver votre impression. Le
cinéma américain a toujours beaucoup puisé dans la représentation de l’histoire plus ou moins proche :
nous nous pencherons aussi souvent que possible en cours sur ces modes de représentation et sur la
façon dont l’histoire et le mythe ont partie liée aux Etats-Unis. Cela suppose que vous ayez amorcé, si
ce n’est déjà fait, la réflexion sur ce que vous voyez, et que vous vous posiez en profondeur la
question des idées qu’il y a derrière les images et les dialogues, même quand ils ont l’air anodin.
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Exemples de podcasts intéressants sur NPR : des discussions autour de questions d’actualité et/ou culturelles,
avec ou sans interventions d’auditeurs : WBUR’s On Point ; KCRW’s The Politics of Culture. Si vous désirez
des podcasts strictement littéraires, ils existent aussi bien sûr (ex. Bookworm pour les entretiens avec des
écrivains). A noter que les sites des journaux proposent à présent tous peu ou prou leurs propres podcasts (par ex.
NY Times ou The Guardian).
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Littéraires
La règle d’airain est ici qu’il faut que vous alliez ce vers quoi vous avez envie d’aller. Le
manque de temps pendant l’année fait que vous avez sans doute déjà repéré des ouvrages que vous
auriez aimé lire et que vous avez été obligés de garder pour plus tard. Allez vers eux en priorité,
évidemment. Je reproduis néanmoins ci-dessous la liste que j’avais rédigée pour les futurs
hypokhâgneux, au cas où vous voudriez y piocher, voire suivre un ou plusieurs des « parcours » que
j’ai tracés (qui sont une sélection, libre à vous de les compléter, ce serait sans doute même bien mieux,
en ajoutant par exemple quelques classiques qui seront sans doute plus abordables pour vous que pour
les HK). Quoi qu’il en soit, la nouvelle épreuve de langue exige des connaissances vastes et variées, et
vous avez tout intérêt à multiplier les angles d’attaque, et à aborder autant d’œuvres, de sujets, de
styles que vous le pouvez.
Deux ouvrages de base à posséder sur la littérature britannique et américaine, dans la petite
collection des Fondamentaux :
 ANGEL-PEREZ, Elizabeth, Histoire de la littérature anglaise, 2ème édition, Hachette, 2013
 LAGAYETTE, Pierre, Histoire de la littérature américaine, 2ème édition, Hachette, 2011
Si vous voulez plus complet et/ou en anglais, aller voir ci-dessous dans le chapitre destiné aux
spécialistes.
Conseils à lire par tous, sous forme de « parcours » libres
Voici un certain nombre de « parcours » hors-programme pour vous permettre d’explorer des
thématiques larges et variées, à l’aide d’œuvres de contrées et d’époques diverses, de fiction
(littéraires, mais aussi cinématographiques), ainsi que des ouvrages d’analyse. Entendons-nous bien :
aucune de ces œuvres de fiction ne se limite à l’exploration d’un thème, aussi large soit-il. La grande
catégorie dans laquelle elles se trouvent n’est là que par commodité, et pour permettre d’établir des
liens. J’ai indiqué les éditions françaises (quand elles existent, de poche le plus souvent) pas les
éditions anglaise(s) ou américaine(s) afin que vous vous sentiez libre de prendre n’importe laquelle
quand il y en a plusieurs. Vous constaterez que je n’ai pas inclus tous les classiques indémodables et /
ou incontournables de la langue anglaise. Dans l’ensemble, je n’ai conseillé que des œuvres qui ne
présentent pas des difficultés insurmontables à qui n’aurait pas un solide niveau de langue, même s’il
va sans dire qu’il faudra sans doute pour certains passer outre des gênes de lecture réelles. N’oubliez
pas que ce n’est qu’en lisant et en écoutant, et en cherchant à comprendre quand les mots résistent trop
(ouvrir le dictionnaire quand on ne comprend toujours pas un mot au bout de la troisième ou quatrième
fois est la meilleure façon de s’en souvenir) qu’on progresse significativement. Comme je vous le
disais, n’hésitez pas à lire en français pour le plaisir, mais sans oublier de confronter le texte traduit à
l’original le plus souvent possible pour s’habituer peu à peu à la langue et à la réflexion sur la
traduction. Pour les dvd, sauf mention contraire et sous réserve, je n’ai mis que les titres disponibles et
à prix raisonnable (entre 10 et 15 euros pour les éditions simples, sauf le coffret The War, à près de 50
euros). Rappelons à toutes fins utiles qu’il existe bibliothèques et médiathèques publiques sur tout le
territoire national.
Visions de l’enfance
 Si vous n’avez jamais lu de roman de Charles DICKENS, ou si ces lectures sont déjà
lointaines, vous pouvez bien entendu commencer par ses romans d’apprentissage, Oliver
Twist, David Copperfield ou Great Expectations. A noter qu’il existe des adaptations
cinématographiques réussies de ces œuvres, notamment celles de David Lean. Pour Oliver
Twist, la version récente de Roman Polanski, bien meilleure qu’on a pu parfois le dire, est
facilement trouvable [Pathé].
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 Classique parmi les classiques aux Etats-Unis depuis une quarantaine d’années, peu connu en
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France, même si cela commence à changer quelque peu, le roman de Harper LEE, To Kill a
Mockingbird / Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur [Livre de poche] est d’un abord relativement
aisé et particulièrement intéressant à mettre en regard avec le Huckleberry Finn de Mark
TWAIN. Deux enfants dans une petite ville du sud, dont le père, avocat, défend un Noir
accusé de viol. Belle adaptation au cinéma par Robert Mulligan (titre français : Du silence et
des ombres, Universal).
Autre grand classique, mais cette fois-ci anglais, le roman de William GOLDING, Lord of the
Flies / Sa Majesté des mouches [Folio]. Des enfants organisent leur survie dans l’île sur
laquelle leur avion s’est écrasé. Adaptation par Peter BROOK [Carlotta].
Grand classique maudit (et largement réhabilité depuis), à la fois violemment expressionniste
et poétique, Night of the Hunter / La Nuit du chasseur [MGM ou Wild Side], de Charles
LAUGHTON, où deux enfants sont poursuivis par leur beau-père. 
Tiré d’un récit autobiographique d’une enfance pendant la Grande Dépression des années 30
aux Etats-Unis, le beau film de Steven SODERBERGH, King of the Hill [Universal]. 
Autre récit autobiographique, volontairement restitué dans une langue simple mais
retranscrivant le sel du parler local, celui de Harry CREWS, revenant sur son enfance dans la
Géorgie des années 30 et 40, rurale et pauvre, en proie à la Dépression mais surtout à
l’arriération. Pour autant, son livre est un chant d’amour au lieu où il a grandi et à ses
habitants : A Childhood : The Biography of a Place / Des Mules et des hommes - Une enfance,
un lieu [Folio].
A noter que bien des œuvres indiquées ci-dessous (par exemple The Go-Between, Empire of the
Sun, Hope and Glory, Call It Sleep) auraient pu être classées dans cette catégorie.
Rapports de classes en Angleterre
 The Go-Between, de L.P. HARTLEY, dans lequel un enfant de la classe moyenne passe une
partie de ses vacances dans la grande maison d’une famille aisée, et découvre la complexité
des rapports humains et des rapports de classe. Une langue à la fois précise et riche.
 The Remains of the Day / Les Vestiges du jour [10/18], de Kazuo ISHIGURO, autre grand
classique contemporain. Récit du majordome d’une grande maison, qui revient sur sa grandeur
avant-guerre et son évolution, et sur sa propre vie, comprenant petit à petit ou laissant
transpirer les mensonges et demi-vérités qui y ont présidé.
 The Servant, de Joseph LOSEY, sur un scénario de Harold PINTER [Studio Canal].
L’affrontement psychologique, à l’anglaise, de deux représentants de leur classe. A noter que
Losey est l’auteur d’une remarquable adaptation de The Go-Between, disponible en Angleterre
mais qui n’est malheureusement disponible en dvd français que dans un coffret Joseph Losey.
 Gosford Park, de Robert ALTMAN [Wild Side]. Jeu de Cluedo dans une grande demeure, où
les serviteurs côtoient les maîtres et où les mondes se croisent. Absolument délectable, pour la
réalisation, le jeu, les dialogues, la langue et les accents. La série Downtown Abbey, signée par
le même scénariste, a depuis décliné à l’envi tout cela, pour le plus grand plaisir de ses
nombreux spectateurs. 
L’Angleterre des années 80-90
 Les romans de Jonathan COE sont depuis une quinzaine d’années une plongée
particulièrement stimulante dans l’Angleterre des années 80 au début des années 2000. What a
Carve-Up / Testament à l’anglaise et The House of Sleep / La Maison du sommeil me
semblent plus réussis que les suivants, The Rotters’ Club / Bienvenue au club et The Closed
Circle / Le Cercle fermé, toutefois passionnants pour leur exploration du désenchantement des
premières années Blair. What a Carve-Up ! , satire au vitriol des années Thatcher, par
moments hilarant, est la priorité. Tous les livres sont disponibles en Folio.
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 Tous les films de Ken LOACH, de Raining Stones au plus récent et très pertinent It’s a Free
World ! dessinent un tableau foisonnant des laissés-pour-compte de la société anglaise. Dans
ses films récents disponibles en dvd, Sweet Sixteen et Ae Fond Kiss / Just a kiss, le premier sur
un adolescent à l’énergie dévoyée, le deuxième sur une relation interraciale compliquée, sont
des points forts. La plupart des dvd sont édités par M6 ou TF1, plusieurs coffrets rassemblant
de 3 à 5 films étant disponibles. 
La Deuxième Guerre mondiale
 The Plot Against America / Le Complot contre l’Amérique [Folio] de Philip ROTH, roman
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d’histoire-fiction (ou uchronie) qui imagine que Lindbergh est devenu président à la place de
Roosevelt en 1941 et que les Etats-Unis ne sont de ce fait pas entrés en guerre contre
l’Allemagne nazie, étudie les effets de ce qui aurait pu se passer si les tendances isolationniste
et antisémite, bien réelles, l’avaient emporté à l’époque, et leurs conséquences pour une
famille juive, celle de Philip Roth lui-même, du moins telle qu’il l’a reconstruite dans son
roman. Cela peut être une bonne idée de lire les notices biographiques avant le roman, puisque
les vies des personnages historiques y sont revisitées ; par ailleurs, si vos connaissances sur la
guerre sont flottantes, voir The War avant peut remettre les pendules à l’heure. 
Empire of the Sun / Empire du soleil [Folio] de J.G. BALLARD, roman largement
autobiographique et sans pathos (contrairement au film qu’en a tiré Steven SPIELBERG, par
ailleurs intéressant et à comparer), ou la guerre sino-japonaise vue par les yeux d’un enfant
séparé de ses parents à Shanghai. 
Hope and Glory, film largement autobiographique, tendre et plein d’humour, de John
BOORMAN, mais cette fois-ci il s’agit du Blitz vécu par une famille, et en particulier un petit
garçon, à Londres [Columbia].
The War de Ken BURNS et Lynn NOVICK [coffret Arte vidéo], documentaire au long cours,
d’une durée de 12 heures, qui au travers de l’histoire de quatre villes américaines et de leurs
habitants couvre toute la période en étant américano-centré, certes, mais sans oublier de
brosser un tableau assez complet de la guerre sur tous les continents. L’écriture d’essence
cinématographique permet un traitement particulièrement respectueux des archives ; le temps
permet d’entrer dans la complexité des phénomènes. Le documentaire à l’américaine dans ce
qu’il a de meilleur. Malheureusement, le coffret édité par Arte ne comporte que la piste
doublée. Si vous voulez écouter témoignages et commentaires dans leur version originale, il
vous faudra posséder un lecteur dvd dézoné, acheter le coffret américain (zone 1) et le faire
venir des Etats-Unis en le commandant sur un site internet type Amazon.com. Si votre lecteur
dvd accepte les dvd zone 1 et que la manœuvre ne vous semble pas trop compliquée…
Par ailleurs, il faut savoir que Ken Burns s’est fait connaître avec un premier documentaire
monumental sur la Guerre de Sécession : indispensable. Même remarque que ci-dessus pour
les éditions : The Civil War - La Guerre de sécession [coffret Arte vidéo]. A acquérir en
priorité, un coffret économique sorti chez Arte Vidéo en 2010 rassemble The War, The Civil
War et Terres indiennes sous le titre Histoires américaines. Le dernier documentaire en date
de Burns, Prohibition - Une expérience américaine 1920-1933, chez le même éditeur, peut
utilement compléter cette série. 
Le film de guerre est un genre cinématographique particulièrement riche, surtout dans le
cinéma américain. Pour se limiter à la 2 ème Guerre mondiale, il serait bon d’avoir une idée de
comment les représentations ont évolué dans le cinéma hollywoodien (et les mettre en relation
avec les images vues par le public américain à l’époque : voir The War). Je vous propose
quatre films sur la guerre dans le Pacifique, d’une grande qualité cinématographique, mais très
différents du fait même de leur époque de production. Tout d’abord, Objective Burma ! /
Aventures en Birmanie, de Raoul WALSH [dvd Warner], exemple de film produit pendant la
guerre avec des visées clairement propagandistes, ce qui n’empêche nullement qu’il soit un
film passionnant sur le sort des hommes en guerre, et l’œuvre d’un grand metteur en scène.
Plus récents, explorant la peur et l’absurdité d’une façon que ne pouvaient le faire les
réalisateurs de la période classique hollywoodienne, le film de Terrence MALICK, The Thin
Red Line / La Ligne rouge [Fox] et le diptyque de Clint EASTWOOD Flags of Our Fathers /
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Mémoires de nos pères et Letters From Iwo Jima / Lettres d’Iwo Jima [Warner] représentent
bien l’évolution de la représentation de la période et du phénomène guerrier. Remettant tous
deux en cause l’héroïsme mensonger, au profit d’une réflexion philosophique, voire mystique,
pour Malick, d’un plaidoyer pour l’héroïsme quotidien et contre la récupération politique des
faits d’armes pour Eastwood dans Flags, ils sont marqués par une ouverture à l’autre, ici les
Japonais. Celle-ci culmine avec la deuxième partie du diptyque, dans laquelle Eastwood, fait
inouï dans le cinéma américain, a intégralement filmé du côté de l’ennemi pour comprendre sa
logique, en faisant ressortir son humanité la plus profonde. 
Premières approches de l’Amérique
 Un petit livre, sous forme d’entretien avec le romancier Russell BANKS, qui revient sur le
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lien impossible à dénouer entre les origines de l’Amérique et ses représentations : Dreaming
up America / Amérique, notre histoire [Actes Sud]. Un bon bréviaire, quoique parfois un peu
rapide, pour saisir un certain nombre des idées majeures sur la nature de l’expérience
américaine, et comment les représentations l’ont fixée, pour le meilleur et pour le pire. 
Autre film récent de Terrence MALICK, The New World / Le Nouveau monde [Metropolitan],
est d’une certaine façon le complément de The Thin Red Line, pour son exploration
transcendantaliste du rapport de l’homme à la nature. L’histoire de la rencontre de Pocahontas
et de John Smith, bien loin de sa disneyification, est ici revisitée, de l’exaltation de la
découverte (du continent, de l’autre, de l’amour) à la mélancolie de la perte. Ce film, comme
le précédent, n’est pas pour gens pressés ou conditionnés par des récits « efficaces ». Véritable
poème doublé d’une symphonie audio-visuelle, ce n’est pas une fresque des débuts de
l’Amérique, même si bien des choses y sont reconstituées précisément. Si vous choisissez de
le voir maintenant et ne l’appréciez que moyennement, sachez qu’il vous faudra y revenir ;
comme toutes les propositions ambitieuses, elle a besoin de mûrir.
Il existe plusieurs films sur l’expérience de l’immigration, mais aucun n’est aussi beau et
complexe que le film d’Elia KAZAN, America, America [Bac vidéo], dans lequel il raconte
comment son oncle, Grec d’Anatolie, rêvait de quitter la Turquie pour les Etats-Unis, et le fit
dans des conditions précaires. 
Le meilleur livre sur Ellis Island, la porte d’entrée des émigrants venus d’Europe à la fin du
19ème et dans les premières décennies du 20ème siècle, est dû à un écrivain français, Georges
PEREC. Son texte, écrit pour un documentaire réalisé avec Robert BOBER [disponible dans le
coffret Georges Perec, vol. 1, INA] est reproduit dans le très bel album Récits d’Ellis Island
[P.O.L.], agrémenté de photos et des témoignages des personnes rencontrées pour le
documentaire. Un livre précieux pour comprendre la portée de l’expérience des émigrants.
L’Ouest, le plus ou moins vrai et plus ou moins mythique. Ils sont nombreux à l’avoir exalté,
sur tous les tons, de façon lyrique et élégiaque ou non. Parmi les plus beaux romans consacrés
aux pionniers, il y a indubitablement ceux de Willa CATHER, romancière délicate qui a aussi
bien chanté les grandes prairies que les montagnes, les petites villes que les plus grandes, les
femmes que les hommes. Tout ou presque dans son oeuvre vaut qu’on s’y attache, mais on
pourra par exemple commencer par O Pioneers! / Pionniers [Folio, épuisé] et continuer par
My Antonia / Mon Antonia [Rivages poche], The Song of the Lark / Le Chant de l’alouette ou
One of Ours / L’un des nôtres [idem]. Quant aux films, impossible d’en établir une liste, mais
si vous n’en avez jamais vu, quelques John FORD et Howard HAWKS s’imposent, à tout le
moins. Dans les relectures plus récentes, les conditions de vie sont montrées comme plus
âpres, la violence y est souvent omniprésente. Parmi les meilleurs westerns contemporains en
littérature, on notera Lonesome Dove / Lonesome Dove de Larry McMURTRY [Gallmeister
Totem], Hell at the Breech / La Culasse de l’enfer de Tom FRANKLIN [Livre de poche] ou
encore The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford / L’Assassinat de Jesse
James par le lâche Robert Ford de Ron HANSEN [Points Seuil] - ce dernier a été adapté au
cinéma par Andrew DOMINIK sous le même titre [Warner]. Celui qui est aujourd’hui
reconnu par tous comme ayant révolutionné le western littéraire, pour l’âpreté qu’il lui a
conféré comme pour son écriture de plus en plus minérale, c’est Cormac McCARTHY,
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d’abord avec l’ultra-violent Blood Meridian / Méridien de sang, puis avec la plus apaisée
Border Trilogy / Trilogie des confins [L’Olivier]. 
 Ceux que les questions de l’Ouest et de la Frontière intéressent auront tout intérêt à aller
fouiller le versant historique autant que mythique, par exemple en français dans les ouvrages
de Philippe JACQUIN et Daniel ROYOT (Go West! Flammarion Champs Histoire, 2004) ou
Pierre LAGAYETTE (L’Ouest américain - Réalités et mythes Ellipses Essentiels de
civilisation, 1998) ou en anglais dans la trilogie fondamentale de Richard Slotkin :
Regeneration through Violence : the Mythology of the American Frontier 1600-1860, The
Fatal Environment : The Myth of the Frontier in the Age of Industrialization 1800-1890,
Gunfighter Nation : The Myth of the Frontier in Twentieth-Century America.
Identités américaines
 Il existe beaucoup d’ouvrages intéressants sur la nature de l’identité américaine. Si vous ne
lisez qu’un livre d’analyse sur cette question, autant que ce soit La crise de l’identité
américaine – Du melting-pot au multiculturalisme de Denis LACORNE [tel Gallimard, 2003],
remarquable aussi bien pour l’explication des phénomènes que pour leur évolution historique.
 Il existe une littérature indienne (native American) particulièrement florissante depuis une
trentaine d’années. Les romans de Louise ERDRICH, comme Tracks, malheureusement pour
la plupart épuisés en édition de poche en français (sauf The Plague of Doves / La Malédiction
des colombes, un de ses meilleurs, en Livre de poche), ou de James WELCH, portant aussi
bien sur des personnages indiens au 19 ème que dans les Etats-Unis contemporains, en sont de
bons exemples. Là aussi épuisé en édition de poche [10/18], Fools Crow / Comme des ombres
sur la terre de James Welch [Albin Michel] est un roman-fresque sur une civilisation et sa
disparition, qui se dévore. Dans les auteurs récents, David TREUER est particulièrement
intéressant, ses deux premiers romans Little et The Hiawatha / Comme un frère [10/18]
illustrant comme beaucoup d’autres romans contemporains la difficulté d’être un Native aux
Etats-Unis, l’impossibilité d’échapper au poids du passé (sans pour autant faire de la littérature
de dénonciation, bien loin des préoccupations de ces véritables écrivains). Dernier livre d’un
auteur toujours stimulant, The Absolutely True Diary of a Part-Time Indian / Le premier qui
pleure a perdu [Albin Michel], de Sherman ALEXIE, écrit pour les adolescents et d’une
lecture aisée en anglais, se joue des clichés et remet en question les points de vue des uns et
des autres.
 Deux conseils de livres relativement simples à lire en anglais dans le continent de la littérature
juive américaine. The Chosen / L’élu [10/18, mais assez mal traduit] de Chaim POTOK, où
deux adolescents, l’un religieux, l’autre pas, se rencontrent et se rapprochent. L’autre grand
livre de Chaim Potok, My Name is Asher Lev / Je m’appelle Asher Lev [10/18] explore
l’opposition entre un jeune artiste et sa famille qui refuse qu’il s’éloigne de la religion pour
ces fadaises. Henry ROTH, dans Call It Sleep / L’Or de la terre promise [Grasset, Les cahiers
rouges] suit un jeune garçon à peine descendu du bateau, dans la vie tumultueuse des quartiers
de New York et de sa famille. Un très grand livre d’histoire et d’histoire culturelle sur
l’immigration et la vie des Juifs d’Europe aux Etats-unis: World of Our Fathers / Le Monde de
nos pères [Michalon] d’Irving HOWE. Philip ROTH, un des plus connus, sinon aujourd’hui le
plus connu, des écrivains juifs américains a beaucoup écrit et l’on pourra aller vers de
nombreux ouvrages bien différents. Outre les livres indiqués plus haut et ci-dessous, on aura
intérêt à se porter vers deux de ses petits romans les plus récents, très réussis, plus simples
d’accès que d’autres et assez représentatifs de sa manière et de ses thèmes : Indignation /
Indignation [Folio] et Nemesis [Gallimard].
 Sur la littérature noire américaine, vous pouvez lire ce qui vous intéresse a priori, de Richard
WRIGHT à Toni MORRISSON (le premier d’un abord plus facile dans la langue d’origine
que la deuxième) en passant par James BALDWIN (par exemple son premier roman, Go Tell
It on the Mountain / La Conversion [Rivages poche]) et Ralph ELLISON, auteur d’un chefd’œuvre absolu, Invisible Man / Homme invisible, pour qui chantes-tu ? [Cahiers rouges
Grasset], tellement riche et plein que vous pouvez peut-être le garder pour plus tard. Sur
l’expérience d’être noir aux Etats-Unis, l’identité problématique et les rapports interraciaux,
8
deux romans très différents : Cloudsplitter / Pourfendeur de nuages [Babel] de Russell
BANKS, un des plus passionnants romans américains des dernières années, qui mêle
admirablement histoire collective et personnelle. Le fils de John Brown, grande figure de
l’abolition, raconte au soir de sa vie son rapport ambigu à son père, à ce qu’il représente, ainsi
qu’aux esclaves qu’ils aident à fuir le pays. Pour les courageux, car c’est un pavé (mais il se
dévore une fois passée l’installation des premières dizaines de pages) ; et The Human Stain /
La tache [Folio] de Philip ROTH, qui ausculte la société du début des années 90, et la
question raciale sur fond de politiquement correct et de moralisme. 
New York hier et avant-hier
 Les romans d’Edith WHARTON, en particulier The Age of Innocence / Le Temps de

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l’innocence [GF] brossent un tableau de la bonne société new-yorkaise de la fin du 19ème
siècle, sur fond d’amours empêchées. L’adaptation de Martin SCORSESE [Columbia],
remarquable, montre un New York bien différent de celui de ses Gangs of New York, un peu
antérieur. Au-delà des goûts et des défauts réels ou supposés de ces films, il faut saluer la
reconstitution quasi-maniaque pour faire revivre ces deux villes bien différentes qui pourtant
se côtoyaient.
Roman bien plus récent, mais se penchant sur l’ascension d’un personnage dans le New York
en transformation accélérée du début du 20 ème siècle, Martin Dressler [Livre de poche] de
Steven MILLHAUSER est en demi-teinte, rêveur, comme son personnage, tout en nous
plongeant dans une ville tout à sa folie des grandeurs.
De tous les romans de Paul Auster, très prisés en France, Moon Palace [Babel] reste sans
doute le meilleur, et le plus réussi dans la façon dont il lie l’excentricité de ses personnages à
celle de sa ville. Le contraste entre New York et les autres lieux américains traversés est aussi
traditionnel que marquant.
Romancier irlandais installé aux Etats-Unis, Colum McCANN a écrit un des grands romans
sur New York, aux extrémités du siècle, en faisant s’entrechoquer les lignes narratives et les
périodes : This Side of Brightness / Les Saisons de la nuit [10/18].
Combien de films qui se passent à New York, et où la présence de la ville est déterminante ?
Une grande partie des films de Martin SCORSESE, dont les deux déjà mentionnés, sont dans
ce cas (ainsi que le désormais légendaire Taxi Driver), ceux de Woody ALLEN également (à
commencer par Manhattan [MGM]). Chef-d’œuvre de son auteur, film somme qui pourrait
rentrer dans bien des catégories (dont la précédente) : Once Upon a Time in America / Il était
une fois en Amérique de Sergio Leone [Warner].
Ailleurs
Il existe une littérature anglophone ni britannique ni américaine tellement foisonnante que je ne
me vois pas vous faire un tour d’horizon ici. Je me bornerai à quelques titres qui regardent ailleurs,
des romans, des nouvelles et un film passionnants qui ont pour toile de fond l’Afrique du Sud, le
Canada, l’Afrique, l’Inde ou l’Australie, sans qu’ils soient forcément écrits par des autochtones.
 Dans le continent de la littérature sud-africaine, les plus grands noms (Nadine GORDIMER,
André BRINK, J. M. COETZEE, etc.) sont tous recommandables. Je retiendrai
particulièrement: d’André Brink, le très connu A Dry White Season / Une Saison blanche et
sèche [Livre de poche] et le moins connu et pourtant extraordinaire A Chain of voices / Un
turbulent silence [idem], sans doute un des plus grands livres écrits autour de l’esclavage. De
J.M. Coetzee, commencer peut-être par le récit en grande partie autobiographique Boyhood /
Scènes de la vie d’un jeune garçon [Points Seuil]. 
 Joseph BOYDEN, auteur canadien qui a signé Three-Day Road / Le chemin des âmes [Livre
de poche], qui nous emmène de l’Ontario aux tranchées françaises pendant la 1ère Guerre. Son
autre roman, Through Black Spruce / Les Saisons de la solitude [Livre de poche] est presque
aussi réussi. Très bon recueil de nouvelles également: Born With a Tooth / Là-haut vers le
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nord [Livre de poche]. Dernier roman paru : une fresque historique ample (et assez violente)
intitulée The Orenda / Dans le grand cercle du monde [Albin Michel]. 
Dans la lignée de Cloudsplitter, Russell BANKS continuait à explorer le fond de la question
raciale aux Etats-Unis, bien différemment toutefois. The Darling / American Darling [Babel],
qui se passe en Afrique et aux Etats-Unis, est le saisissant portrait d’une femme américaine
des années 60 à 2001, mais aussi, en creux, d’une certaine évolution de la société américaine. 
Barbara KINGSOLVER, dans The Poisonwood Bible / Les yeux dans les arbres [Rivages
poche] raconte avec brio comment la famille d’un pasteur baptiste américain qui part pour le
Congo à la fin des années 50 y est malmenée pour des raisons diverses.
A Fine Balance / L’équilibre du monde [Livre de poche] de Rohinton MISTRY, est un gros
roman en coupe qui suit quatre personnages dans une Inde en pleine modernisation. 
Par ailleurs, un film australien hors normes réalisé avec le concours d’Aborigènes qui ont dans
le même temps retrouvé la mémoire de traditions presque perdues : Ten Canoes / 10 Canoës,
150 lances et 3 épouses de Rolf DE HEER [Memento Films]. Conte et parabole, le film joue
sur des temporalités différentes et montre avec humour des coutumes, une vie, une vision du
monde qui passent par le récit et le langage.
Pour finir, il faut savoir que les nouvellistes, en particulier américains, ont tendance à voyager
dans leurs nouvelles. C’est le cas dans deux recueils particulièrement réussis publiés ces
dernières années: Brief Encounters with Che Guevara / Brèves Rencontres avec Che Guevara
[10/18] de BEN FOUNTAIN et The Boat / Le Bateau [Livre de poche] de Nam LE. Un autre
fort bon nouvelliste américain: Charles D’AMBROSIO, avec par exemple The Dead Fish
Museum / Le Musée des poissons morts [Albin Michel].
Programme et conseils pour les spécialistes
Tout ce qui a été dit précédemment vaut encore plus pour vous bien entendu, et votre réussite
en thème en particulier repose sur un apprentissage continu pour accroître vos capacités de
compréhension et d’expression.
Je compte sur vous tous pour vous plonger dans quelques-uns des ouvrages indiqués ci-dessus
pendant l’été, ce qui vous fera le plus grand bien pour entretenir et enrichir votre anglais, et vous
donnera sans doute envie d’en savoir plus sur des auteurs et thèmes divers et variés.
Pour la préparation du thème de l’année à Cachan, « les politiques sociales en GrandeBretagne et aux Etats-Unis », il va sans dire que la lecture de la presse et l’écoute des podcasts
s’imposent, et que le travail préparatoire indiqué plus haut est d’autant plus essentiel pour vous.
C’est une bonne idée de vous constituer une première banque d’articles et de podcasts, en vous
concentrant sur les grands moments de l’année passée autour du thème choisi pour les sessions
2015/2016. Commencez à clarifier ces questions pour vous-même avant que nous nous penchions sur
elles pendant l’année. Vous aurez des revues de presse à faire dès la rentrée, autant que vous ayez
commencé à collationner et lire les articles avant.
Plus généralement, il ne faut pas attendre la rentrée, ou bien plus tard – ce qui est trop souvent
le cas pour un certain nombre de futurs khâgneux – pour prendre l’habitude régulière d’écouter un
anglais authentique. Aucun spécialiste d’anglais ne peut en faire l’économie, qu’il puisse partir dans
un pays anglophone pendant l’été ou non. Avec autant de sources à disposition, ne pas en profiter
semble franchement peu avisé, pour ne pas dire stupide. Nous écouterons de nombreux documents
dans l’année, mais le pli doit déjà être pris à la rentrée.
Par ailleurs, il faudra enfin prendre l’habitude très régulière de consulter des ouvrages de
référence, en littérature comme en civilisation. Les plus pratiques sont ceux de la collection
d’anglais chez Hachette Supérieur, ceux de Françoise Grellet en littérature, et ceux de Pierre Lurbe et
Marie-Christine Pauwels en civilisation (respectivement britannique et américaine). Si vous avez assez
d’argent pour pouvoir faire face, il serait bon que vous en achetiez certains, voire que vous les
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possédiez tous. De toute façon, vous les trouverez au CDI l’année prochaine et il faudra les consulter
souvent. Mais comme vous n’aurez pas le temps de tout faire, autant pouvoir commencer à piocher
dedans dès à présent.
En littérature, il ne faut pas vous limiter aux petits ouvrages indiqués plus haut, et opter
- le plus tôt sera le mieux - pour des histoires de la littérature britannique et américaine en
anglais, les Grellet par exemple, mais aussi et surtout :

POPLAWSKI, Paul (ed.), English Literature in Context, Cambridge UP, 2007

GRAY, Richard, A History of American Literature, Wiley-Blackwell, 2nd Revised
Ed., 2011 [hélas assez cher en version papier; la version Kindle est quant à elle beaucoup moins
onéreuse]
En ce qui concerne le programme de littérature, je rappelle qu’il est donné comme tel dans
le programme provisoire trouvable sur le site de l’ENS-LSH :
a) Mary Shelley, Frankenstein, ed. J. Paul Hunter, Norton Edition, 2nd edition, 2012, ISBN :
9780393927931.
b) William Shakespeare, Hamlet, Arden edition, Third series, eds. Neil Taylor & Anne
Thompson, 2006, ISBN : 9781904271338.
c) Langston Hughes, Selected Poems, (1959) Serpent’s Tail, 1999, ISBN : 9781852421274.
Sections à étudier: “Afro-American Fragments” (p. 3-14), “Shadow of the Blues” (p. 33-46),
“Words like Freedom” (p. 275-297); ainsi que les poèmes “Daybreak in Alabama” (p. 157);
“Mulatto” (p. 160-161); “Dream Boogie” (p. 221), “Theme for English B” (p. 247-248);
“Deferred” (p. 252-254)
Premier impératif : respecter les éditions demandées, par pitié. Ce sont celles que sur
lesquelles nous aurons à travailler, et celles que vous devez apprendre à apprivoiser (par exemple pour
les notes, sur Shakespeare en particulier). Voir ci-dessous pour les trouver aisément.
Deuxième impératif : lire chaque œuvre au moins une fois cet été. Vu la modestie du
programme - en nombre de pages tout au moins - cela est d’autant plus nécessaire. Il faudrait pour bien
faire que vous les ayez lues deux fois, la deuxième fois crayon en main et en commençant un repérage
analytique.
Troisième impératif : accompagner cette lecture du programme par des lectures
complémentaires, en nombre restreint mais bien ciblées. Pour chaque ouvrage, je vais vous
conseiller des lectures d’ordre différent. Un ouvrage de base, en anglais ou en français, court, qui vous
permettra d’avoir une première approche contextuelle et analytique. Ainsi, le cas échéant, qu’un autre
ouvrage, qui donne des renseignements de premier plan sur l’époque et le contexte et sont souvent
d’une lecture agréable, voire passionnante (c’est le cas sur Shakespeare, les biographes étant des
maîtres en la matière). Ils continueront à vous servir tout au long de l’année, bien sûr.
Si ma sélection se limite volontairement à quelques titres sur les deux premiers ouvrages
étudiés, c’est - outre que je ne me fais aucune illusion sur votre acharnement et votre capacité
d’absorption au cœur de l’été, et que je sais que les dépenses ne sont pas extensibles à l’infini - car
j’entends bien que vous ayez préparé le travail de l’année. Arriver prêt en khâgne, ce n’est ni avoir
commencé à préparer le concours comme au plus fort de l’année ni faire la rentrée avec une
connaissance des œuvres au mieux très fluctuante, au pire quasi-nulle. L’idéal est donc d’avoir
lu deux fois chaque œuvre avec soin, en laissant un peu de temps entre chaque lecture et en
ayant mis sa première lecture en perspective entre-deux. Comme la plupart des ouvrages que
j’indique (hors biographies) sont synthétiques, cela est tout à fait envisageable.
11
Se faire un résumé des œuvres - personnel, même si vous pouvez vous aider de ceux que vous
trouverez ici et là - semble être un autre préalable. J’ajoute que je vous demanderai d’en fournir au
moins un chacun en début d’année, afin que nous mettions ces résumés en commun et que vous les
ayez à disposition pendant l’étude et au moment de la préparation à l’oral. Si vous vous connaissez
déjà, vous pouvez d’ores et déjà vous répartir le travail entre vous, ce qui vous évitera d’avoir à le faire
à la rentrée et d’avoir des doublons. Vous pouvez également vous répartir le résumé des actes de
Hamlet. N’oubliez pas d’utiliser les ressources des éditions conseillées, introduction et notes
comprises (toutes deux indispensables pour l’étude d’une pièce de Shakespeare en particulier).
A priori, nous travaillerons les œuvres dans l’ordre suivi ci-dessous. Ces deux ouvrages sont
quoi qu’il en soit ceux à lire et à travailler en priorité, Hughes étant placée de toute façon en troisième.
BIBLIOGRAPHIE ULTRA-SELECTIVE
1 - SHELLEY
Un seul objectif majeur pour ce qui est du travail de l’été sur cette œuvre (en dehors de ce que je vous
ai conseillé ci-dessus, s’entend) : avoir une idée déjà relativement précise de l’arrière-plan
(histoire, histoire des idées, contexte de l’écriture) – il est nécessaire que vous ayez lu et
commencé à consigner certains éléments d’analyse par écrit en amont, afin que vous n’ayez pas
tout à faire en même temps au bout de quelques semaines de cours.
Pour ce faire, avant de vous lancer dans la lecture d’articles tels que ceux contenus dans le dossier de
l’édition Norton, je vous conseille la lecture d’au moins un de ces deux ouvrages. Ils constituent
d’excellentes introductions, et vous permettront d’amorcer la réflexion sans vous noyer :

KERBRAT, Marie-Claire, Leçon littéraire sur Frankenstein de Mary Shelley, PUF,
1997 [le plus élémentaire, mais qui couvre bien tous les aspects majeurs]

LECERCLE, Jean-Jacques, Frankenstein – Mythe et philosophie, PUF, 1997
NB Ces deux ouvrages sont épuisés ou en voie d’épuisement. Profitez dès à présent du fait qu’ils
peuvent encore se trouver en occasion à des tarifs raisonnables sur divers sites internet (voir plus bas).
Ou bien allez les consulter en bibliothèque : si vous n’avez pas le temps de prendre des notes
suffisantes, sachez que vous pourrez y avoir accès à la rentrée.
Si jamais vous avez les moyens, je ne peux que vous conseiller la seule édition française qui vous
apportera quelque chose dans tous les domaines :

MORVAN, Alain (dir.), Frankenstein, et autres romans gothiques, La Pléiade,
Gallimard, 2014
La lecture de l’introduction et des notices vous appendra beaucoup, que ce soit sur le roman que vous
allez étudier ou sur le roman gothique, genre auquel on peut le rattacher sans pour autant qu’il s’y
résume.
2 - SHAKESPEARE

ACKROYD, Peter, Shakespeare - The Biography, Vintage, 2006

GREENBLATT, Stephen, Will in the World, Norton, 2005
12
Il existe beaucoup de (bonnes) biographies de Shakespeare et de l’époque. Mais s’il ne faut en choisir
qu’une, ce sera une de ces deux-là, idéalement synthétiques et détaillées. Et il FAUT que vous ayez lu
au moins un ouvrage de ce type, afin de comprendre tout ce qui entoure et est derrière le texte. Ce
qu’on étudie, c’est la langue, les ressorts dramatiques, etc, mais une connaissance fine du contexte et
du théâtre tel qu’il se concevait et se pratiquait à l’époque constitue une aide précieuse, sinon
indispensable.
Au pire, si vous ne vous sentez pas de lire ces biographies sur Shakespeare en anglais - ce qui serait
néanmoins bien dommage - sachez qu’elles sont disponibles pour la première en poche en Points Seuil
(2008) ou chez Philippe Rey (2015), pour la deuxième en grand format uniquement pour l’instant sous
le titre Will le Magnifique (Flammarion, 2014).
Cette pièce a suscité tellement de commentaires qu’il ne s’agit pas de vous y perdre. Je vous donnerai
des articles à résumer lorsque nous aurons entamé l’étude. Cela étant, si vous souhaitez devenir plus
sensible aux diverses questions qu’une telle pièce peut soulever, voici un ouvrage qui devrait pouvoir
vous y aider. Il peut certes être considéré comme discutable par quelques aspects, mais il pose plutôt
bien un certain nombre de choses, ce qui fait qu’on peut le conseiller comme première approche pour
l’analyse :

ABITEBOUL, Maurice, Qui est Hamlet ? Problèmes et enjeux dans le Hamlet de
William Shakespeare, Univers théâtral, L’Harmattan, 2007
Un excellent ouvrage pédagogique, réalisé par des Shakespeariens émérites, riche et parfaitement
illustré, est le plus souvent indiqué comme épuisé mais peut apparemment encore se trouver à la
Librairie de l’Education (voir plus bas). Il est consacré à parité à Hamlet et à La Nuit des rois, et en
dehors même des articles consacrés au seul Hamlet, il n’est pas inutile d’être déjà sensibilisé au fait
que comédie et tragédie ont partie liée.

LAROQUE, François (Dir.), Shakespeare et ses miroirs, Théâtre Aujourd’hui n°6,
CNDP, 1998
Dans le cas de Langston Hughes, ne vous en tenez quoi qu’il en soit pas à la seule sélection pour
le concours. Lisez impérativement le recueil au moins une fois dans son entier, quitte à ne relire
que ce qui est effectivement au concours. En outre, quand on a accès à l’œuvre entier d’un auteur et
qu’on peut l’embrasser au moins en partie, il faut en profiter. On n’a pas assez souvent la chance de
pouvoir embrasser l’œuvre d’un auteur avant de se pencher sur certains des textes pour les
expliquer : ne laissez pas passer cette occasion. La lecture complémentaire qui s’impose est celle de
Not Without Laughter, un des ouvrages en prose de Hughes.
Pour finir, n’oublions pas, même si c’est sans doute mieux comme souvent de ne pas découvrir les
œuvres avec elles, que des adaptations cinématographiques ont été faites de Hamlet et de
Frankenstein. Ce n’est pas forcément la peine de vous jeter sur elles dès à présent. Vous pourrez par
groupe établir des fiches sur une de ces adaptations au choix dans le courant de l’année.
CONSEILS PRATIQUES
Pour acheter les œuvres au programme, inutile de préciser que vous pouvez vous procurer
quelques ouvrages en occasion chez Gibert (Joseph / Jeune) ou autre. Pour les livres en anglais, je
rappelle plus bas les adresses de librairies anglophones parisiennes, hélas toutes assez chères. Essayez
de respecter les éditions, c’est mieux à tous points de vue. Mieux vaut les acheter en occasion - si vous
les prenez sur des sites internet, vérifiez l’état dans lequel ils sont annoncés et lisez bien les descriptifs
- que prendre n’importe quelle édition au rabais pour économiser quelques euros.
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> Galignani - 224, rue de Rivoli (1er, métro Tuileries) : sans doute une des librairies
anglophones les plus intéressantes à Paris aujourd’hui, aux tarifs hélas bien élevés. Cela n’interdit pas
d’y faire des tours réguliers, de compulser les livres et de voir ce qui existe, se publie et serait
susceptible de vous intéresser. www.galignani.com
> W. H. Smith - 248, rue de Rivoli (1er, métro Concorde) : à quelques pas de Galignani se
trouve une des institutions anglaises à Paris, pratiquant hélas elle aussi des tarifs trop élevés. Là aussi,
la fréquenter n’est pas interdit, d’autant qu’elle est ouverte le dimanche après-midi et la plupart des
jours fériés. Vous pouvez leur demander une carte de fidélité vous donnant ensuite droit à 5% de
réduction en caisse. www.whsmith.fr
> Brentano’s - 37, avenue de l’Opéra (2ème, métro Opéra ou Pyramides) : la place dévolue
aux livres y ayant été bien réduite, on ira dans cette librairie plus pour y trouver un titre très connu ou
pour passer une commande que pour y fureter ou trouver des livres un peu plus rares.
> Shakespeare & Company - 37 rue de la Bûcherie (5ème, RER St Michel) : l’autre grande
institution, qui vaut pour l’endroit, pour le poids de son passé autant que par l’atmosphère et l’activité
qui y règnent. C’est malheureusement aussi un endroit très touristique et il n’est pas toujours aisé de
fureter ou rechercher quelque chose en toute quiétude. Mais c’est de toute évidence un lieu dans lequel
il faut se rendre et qu’on peut prendre plaisir à fréquenter régulièrement.
www.shakespeareandcompany.com
> San Francisco Books - 17, rue Monsieur le Prince (6ème, métro Odéon ou rer Luxembourg)
: la caverne d’Ali Baba pour ceux qui recherchent des livres d’occasion en anglais. Dans tous les états
et à tous les prix. www.sanfranciscobooksparis.com
> I Love My Blender - 36, rue du Temple (3ème, métro Hôtel de Ville) : l’outsider de la liste.
Un passionné de littérature anglophone a ouvert une librairie vendant des livres en anglais et en
traduction. L’endroit est petit et la sélection du libraire aussi, mais elle est de qualité et peut permettre
de faire des découvertes à des prix qui ne sont pas exagérés, contrairement à certaines des plus grosses
maisons indiquées ci-dessus. Vous pouvez évidemment y commander ce que vous souhaitez, ses tarifs
étant donc dans l’ensemble plus compétitifs que ceux de la concurrence.
La Librairie de l’éducation, mentionnée ci-dessus, se trouve 37 rue Jacob dans le 6 ème (métro
Mabillon). Ils vendent également leurs ouvrages en ligne : www.sceren.com
Si vous cherchez des ouvrages épuisés, n’oubliez pas qu’il n’existe pas qu’une multinationale
américaine bien connue (qui va bientôt commencer à payer des impôts ailleurs qu’au Luxembourg :
tout arrive), mais que vous pouvez trouver des ouvrages en neuf et en occasion sur plusieurs sites : la
Fnac, Price Minister, Abebooks (qui a un site français), etc.
Mes remerciements à ceux qui m’auront lu jusqu’au bout, et plus encore à ceux qui
réfléchiront à ces propos et suivront tout ou partie de ces conseils. S’ils sont si longs, c’est parce
qu’il est nécessaire que vous ayez déjà bien compris certaines choses et que vous ayez déjà en
partie modifié la perspective avant d’arriver, si toutefois votre perspective était encore par trop
étriquée et ne tenait pas assez compte du fait qu’il est impératif de travailler tous les aspects des
deux langues et d’entamer la réflexion sur les oeuvres au programme autant que sur la
civilisation, l’histoire, l’histoire littéraire et l’histoire des idées. J’espère sincèrement qu’ils vous
y aideront.
Bon repos… et bon travail !
M. DEWAELE
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Cours d’anglais en KM1 - oral non spécialistes
(M. Dewaële)
Rappels
> Les trois heures de commentaire de texte et traduction pour préparer à l’écrit du concours de
la Banque d’Epreuve des ENS ne sont plus le seul cours de langue depuis la rentrée 2011. Une langue
est à présent obligatoire à l’oral aux concours des ENS, pour les spécialistes linguistes comme
pour les non-spécialistes.
> Les étudiants de khâgne ont désormais le choix de la langue qu’ils prendront à l’oral :
langue vivante ou langue ancienne ; langue correspondant à leur langue de l’écrit, ou bien une
autre.
> Si vous hésitez quant à la langue à adopter pour le concours, sachez qu’il ne faut pas
raisonner en termes de LV1 et de LV2. Choisissez la langue dans laquelle vous vous sentez le plus à
l’aise (ou celle avec laquelle vous n’avez pas d’incompatibilité majeure !), quitte à prendre votre
ancienne LV2 pour passer le concours. S’il est souvent avisé de prendre la même langue à l’écrit
et à l’oral - apprendre, c’est segmenter le moins possible, et établir toutes les passerelles
nécessaires entre tous les domaines de la langue (ex. liens entre orthographe, accentuation,
phonèmes, catégories grammaticales, etc) - dans certains cas le découplement de la langue de
l’écrit et de celle de l’oral peut se justifier pleinement. Il faut que ce choix soit réfléchi, ne soit
pas effectué de façon erratique et désinvolte. Cela ne vous empêche pas, si l’emploi du temps le
permet et si vous êtes prêt(e) à consentir les efforts, de suivre deux enseignements de langue, voire de
combiner les deux cours dans une langue et le cours de « civilisation » (épreuve sur article de presse
pour non-spécialistes) dans une autre. Il est à noter que deux langues différentes sont nécessaires
pour les spécialistes linguistes, tandis que les non-linguistes auront le choix à l’oral entre une
langue vivante - celle de l’écrit ou une autre - et une langue ancienne.
> Ce cours de langue n’est en aucun cas optionnel. Il est obligatoire et fait désormais
partie intégrante de la formation des khâgneux. Les obligations d’assiduité et de suivi du travail
sont exactement les mêmes dans ces cours que dans les autres, le tout entrant évidemment en
ligne de compte pour l’évaluation de l’année et l’obtention des équivalences et d’un éventuel
khûbage. Le choix des langues de l’écrit et de l’oral s’effectue pour ce qui est du concours au
moment de l’inscription, au mois de décembre, mais il est évident que la sélection des cours à
suivre doit être déterminée de façon ferme avant cela. Une période vous sera laissée en début
d’année afin que vous choisissiez de façon certaine pour quel(s) cours vous optez. Une fois choisi,
ce cours devra être suivi de façon assidue toute l’année. Il va de soi que ce choix a tout intérêt à
être mûri en amont, dès avant ou pendant l’été. Une langue ne peut rester en friche pendant des
mois impunément, et il est plus que nécessaire pour que l’été soit mis à profit et que vous ne
l’abandonniez pas purement et simplement (voir ci-dessous).
> Le cours d’oral en langue préparant à l’épreuve du concours pour non-spécialistes
n’est de fait pas un cours de LV2 / LVB. Il ne correspond en aucun cas aux différents exercices que
ceux qui avaient pris la langue en LVB en Hypokhâgne avaient l’habitude de faire. Il vise bien à
préparer à la seule épreuve du résumé et du commentaire d’un article de presse. Evidemment, il
s’agit d’enrichir sa connaissance de la langue et de phénomènes culturels (au sens le plus large), de
donner une perspective historique (le plus souvent récente) même s’il ne s’agit pas à proprement parler
d’un cours d’histoire ou de civilisation. N’attendez donc pas du cours d’oral en langue qu’il propose
une remédiation de vos lacunes. S’il peut évidemment vous faire progresser et vous permettre de
pallier vos manques, il vous faudra vous saisir des outils à votre disposition, et acquérir une
connaissance des phénomènes qui vous aidera à mieux décrypter l’actualité mais aussi à analyser des
structures plus profondes. Ceux qui ressentent le besoin d’un travail plus axé sur la langue ont intérêt à
suivre aussi le cours de préparation aux concours élargis (exercices variés).
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Conseils pour l’été
Comme j’assure plusieurs cours en KM1, du tronc commun à des cours de spécialité en
passant par la préparation de l’épreuve sur article de presse pour non-spécialistes, je vous renvoie
pour les conseils à «Conseils et programme pour le cours d’anglais en KM1». Que vous soyez
concerné par l’écrit seulement, par l’oral seulement, ou par les deux, tous mes conseils s’y
trouvent. En sachant que si vous avez tendance à dissocier écrit et oral, il vous faudra perdre
cette fort mauvaise habitude très rapidement, et apprendre à les faire se répondre autant que
faire se peut.
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