Open Street Map pour les services publics

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Open Street Map pour les services publics
Juin 2016
Open Street Map pour les services publics
panorama d'utilisation, expression des attentes
et capitalisation des pratiques
CEREMA Direction Territoriale Méditerranée
Open Street Map pour les
services publics
panorama d'utilisation, expression des attentes et
capitalisation des pratiques
date : Juin 2016
auteur : CEREMA, Université Savoie Mont-Blanc
responsable de l'étude : Patrick Gendre
participants : Sébastien Poilroux, stagiaire Master Université Savoie Mont-Blanc
Antoine Lemot, Bernard Miège, Anne-Laure Badin, Yves Bonin, Laure Chandelier
résumé :
Ce rapport est issu du stage effectué en avril et mai 2016 par Sébastien POILROUX, étudiant en
Master 1 « équipement, protection et gestion des milieux de montagne » à l'Université Savoie MontBlanc.
Ce travail s'inscrit dans une action exploratoire que le CEREMA a lancée en 2016, à la demande de
la Mission de l'Information Géographique rattachée au Commissariat Général Développement
Durable, autour de l'utilisation d'OpenStreetMap dans les services publics (services de l'état,
collectivités, ou autres organismes publics comme les agences d'urbanisme par exemple).
Le rapport fait un panorama des utilisations d'OSM que nous avons recensées au travers de plus de
20 entretiens conduits de mars à mai 2016, en fait une synthèse puis conclut par quelques suites
possibles qui pourraient répondre aux attentes exprimées, et qui ont été présentées et discutées aux
journées SOTM France fin mai 2016 à Clermont-Ferrand.
De manière à obtenir un rapport assez court, nous avons systématiquement reporté en annexe tous
les développements : tour d'horizon d'OSM, comptes-rendus des entretiens, présentation de la
BANO et de la BAN, ainsi que quelques références.
zone géographique : France
diffusion publique : oui
nombre de pages : n
n° d'affaire : C16MI0004
maître d'ouvrage : CGDD/MIG
référence : devis du 07/12/15
OpenStreetMap pour les services publics
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SOMMAIRE
1 INTRODUCTION............................................................................................................................5
1.1. Contexte.....................................................................................................................................5
1.2. Objet du document.....................................................................................................................6
1.3. Démarche et plan du document.................................................................................................6
2 ETAT DES LIEUX DES PRATIQUES, EXPRESSION DES ATTENTES.......................................7
2.1. Tour d'horizon des informations disponibles sur OSM-fr...........................................................7
2.2. Entretiens avec les acteurs........................................................................................................8
2.3. Synthèse..................................................................................................................................10
1 Usages actuels.............................................................................................................................................................................................................10
2 Le collaboratif pour répondre au besoin de BD partenariales ouvertes.......................................................................................................................11
3 Pistes d'amélioration....................................................................................................................................................................................................12
4 Une communauté métier autour de l'utilisation d'OSM par les services publics?.......................................................................................................14
3 CONCLUSIONS...........................................................................................................................14
4 ANNEXES.....................................................................................................................................15
I. Références
II. Vue d'ensemble sur OpenStreetMap
III. Base Adresses Nationale Ouverte et BAN
IV. Entretiens avec les collectivités et services publics
1. Ville d'Orange
2. Ville de Digne-les-Bains
3. Cerema, études foncières et territoriales
4. PNR Normandie-Maine
5. Plate-forme régionale GEOPAL
6. Agglomération Royan-Atlantique
7. Grenoble-Alpes Métropole
8. Laboratoire COGIT – IGN
9. Nord Pas de Calais – Picardie
10. FRAPNA Loire
11. Ville de Lannion
12. Natural Solutions
13. Communauté Auray Quiberon Terre Atlantique
14. DSI Grand Nancy
15. Dammarie-les-Lys – Cerema Dter Ile-de-France
16. Équipe MobilEssonne – CD Essonne – Cerema Dter Ile-de-France
17. Cerema Dter Centre-Est
18. Agence d'Urbanisme Agglomération de Marseille
19. GCS RRAMUHN – CHU Rouen
20. École Nationale des Techniciens de l’Équipement
1 Introduction
1.1. Contexte
Ce rapport est issu du stage effectué en avril et mai 2016 par Sébastien POILROUX, étudiant en
Master 1 « équipement, protection et gestion des milieux de montagne » à l'Université Savoie MontBlanc.
Nous renvoyons le lecteur qui ne connaît pas OpenStreetMap à l'annexe II, qui en donne une vue
d'ensemble.
OpenStreetMap a été lancé en 2004 et a commencé à prendre de l'ampleur vers 2008; l'association
OpenStreetMap France a été créée en 2011; OSM est de plus en plus utilisé de manière affichée par
les administrations, collectivités et services publics, du niveau communal au niveau national et
international. Néanmoins il n'existait pas à notre connaissance de document faisant un tour des
pratiques et des attentes exprimées par les collectivités et autres services publics qui utilisent ou
contribuent à OpenStreetMap, en tout cas pour la France. Il est complémentaire de deux travaux qui
ont été lancés en parallèle du nôtre début 2016, et ont été présentées aux rencontres « State of the
Map – France » en mai 2016 à Clermont-Ferrand1:
- un questionnaire sur l'utilisation d'OSM dans les Collectivités Locales, effectué par le groupe SIGTopo de l'Association des Ingénieurs Territoriaux de France 2
- une recherche sur les contributeurs d'OSM menée par le laboratoire Passages à Bordeaux 3
Notre travail s'inscrit comme la 1ère étape d'état des lieux et de diagnostic d'une action exploratoire
que le CEREMA Méditerranée a lancée en 2016, à la demande de la Mission de l'Information
Géographique4 rattachée au Commissariat Général du Développement Durable, autour de l'utilisation
d'OpenStreetMap dans les services publics (services de l'état, collectivités, ou autres organismes
publics comme les agences d'urbanisme par exemple).
Les questionnements de la MIG et du CEREMA se regroupent autour de 4 axes:
- 1- comment articuler l'ouverture des données publiques avec OSM? Comment les collectivités,
ministères et autres services publics peuvent à la fois gérer leurs données métier, les publier en tant
qu'open data, maintenir les données de référence dont ils ont besoin, en doublonnant le moins
possible les tâches et les données, tout en bénéficiant des apports d'OSM et en contribuant à la
communauté ? Peut-on s'inspirer de l'exemple de la base adresses nationale pour d'autres types de
données? De manière sous-jacente se pose également la question des conflits entre licences, que
ce soit entre la licence ODbL d'OSM et la Licence Ouverte d'Etalab, ou entre le caractère
contaminant d'ODbL et le respect des droits liés à d'autres sources ayant servi à la production des
données métier.
- 2 - comment utiliser les données existantes d'OSM, quelles données sont pertinentes pour
quelles applications (transport, risques, environnement, urbanisme, voirie...)? Certes les
données d'OSM ne peuvent être qualifiées de référence mais elles existent souvent avant qu'une
offre coordonnée et validée par une autorité soit disponible. Il en est ainsi des arrêts de transports
1
2
3
4
http://www.openstreetmap.fr/sotmfr2016/programme
http://www.aitf.fr/groupe-travail/sig-topographie
http://geobs.cnrs.fr/
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Moderniser-et-harmoniser-l.html
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collectifs, des POI, ...
- 3- quels outils, logiciels et services de l'écosystème faut-il connaître et maîtriser? La
multiplicité des services développés autour d'OSM (par la communauté elle-même ou d'autres
contributeurs) complique le choix de chacun pour répondre à un besoin particulier. L'identification des
outils les plus usités et la compréhension fine de leurs apports est de nature à faire émerger des
recommandations. En corollaire, cette analyse pourrait conduire à détecter lesquels seraient à
améliorer en priorité, et comment le CEREMA et le MEEM pourraient contribuer à ces améliorations.
Enfin, la détection d'outils utilisables en intranet - et avec quels principes d’articulation avec les
services web OSM - pourrait faire évoluer les méthodes de production des services déconcentrés du
ministère.
- 4 - comment fonctionne la standardisation et la qualification des données dans OSM? Les
ministères de l'Environnement et de l'Agriculture, au travers de la COVADIS 5, investissent dans la
définition de standards des données qu'ils sont amenés à produire ou à consolider mais avec des
résultats disparates sur leur mise en pratique. L'expérience d'OSM en la matière semble pertinente et
l'étude s'attachera à ces premières interrogations : comment garantir l’équivalence sémantique entre
modélisation classique et modélisation de type OSM, est-il possible de définir des règles de passage
d’un modèle à l’autre ?
1.2. Objet du document
Plus concrètement, l'objectif de l'étude consiste à décrire les usages existants d'OSM par les
collectivités et dans les services publics pour en dégager les grandes tendances, et faire quelques
propositions en réponses aux besoins exprimés.
1.3. Démarche et plan du document
Le Cerema a recensé en interne les compétences et expressions d'intérêt dans les Directions
Territoriales (notamment Sud-Ouest, Centre-Est et Ile-de-France) et Direction Technique (DT
Territoires et Villes à Lyon).
La diffusion d'un article dans la revue Signature 6 a permis d'identifier des personnes à interroger en
collectivités et services publics. L'implication de Sébastien Poilroux nous a beaucoup aidé à réaliser
les entretiens et en faire l'analyse.
Le rapport fait un panorama des utilisations d'OSM que nous avons recensées, à partir de ce qui est
disponible en ligne (sur les forums, listes et wiki OSM) et au travers de plus de 20 entretiens conduits
de mars à mai 2016, en fait une synthèse puis conclut par quelques suites possibles qui pourraient
répondre aux attentes exprimées, et qui seront présentées et discutées aux journées SOTM France
fin mai 2016 à Clermont-Ferrand
De manière à obtenir un rapport assez court, nous avons systématiquement reporté en annexe tous
les développements : tour d'horizon d'OSM (qui s'appuie largement sur le rapport produit par RenéLuc Dhondt de 3Liz pour le CETE Méditerranée en 2009), comptes-rendus des entretiens,
présentation de la BANO et de la BAN, ainsi que quelques références.
5
6
http://www.geoinformations.developpement-durable.gouv.fr/covadis-r425.html
numéro 59 http://www.territoires-ville.cerema.fr/sign-ture-r241.html
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2 Etat des lieux des pratiques, Expression des attentes
2.1. Tour d'horizon des informations disponibles sur OSM-fr
Beaucoup d'informations sont disponibles en ligne, sur les forums et listes de discussion dédiés à
OpenStreetMap; on peut y trouver toutes sortes d'informations, allant des manipulations basiques
d'OSM et ses outils, aux réflexions sur les droits d'importation de certaines données:
- le forum français d'OSM (https://forum.openstreetmap.fr/) aborde de nombreux sujets;
- les listes de diffusion (https://lists.openstreetmap.org/listinfo) OSM sont très actives.
Les discussions sont en général plus de l'ordre de la question / réflexion plutôt que de nouvelles
applications ou pratiques, mais elles montrent l'implication de la communauté dans la problématique
OSM et services publics.
On constate en effet que plusieurs sujets sont en rapport avec les services publics, et visiblement
plusieurs membres du forum sont des professionnels, même s'ils interviennent souvent à titre
personnel, sur leur temps libre.
Quelques exemples sont développés ci-dessous (nous invitons le lecteur intéressé à visiter
régulièrement ces listes et forums, de nouveaux sujets sont postés presque tous les jours).
Base nationale des limitations de vitesse
D'ici deux ans, un registre public des vitesses maximales autorisées en France sera mis gratuitement
à disposition du public.
Cela permettra aux contributeurs OSM d'enrichir fortement la base de données avec les limitations
de vitesses à jour, améliorant ainsi les outils de calcul d'itinéraire qui utilisent OSM.
http://www.nextinpact.com/news/99623-le-gouvernement-prepare-mega-fichier-limitations-vitessepour-gps.htm
http://forum.openstreetmap.fr/viewtopic.php?f=6&t=4656
Réseau de gaz
Projet de modélisation de canalisations d'un réseau de gaz.
http://forum.openstreetmap.fr/viewtopic.php?f=3&t=4680
Accessibilité aux Personnes à Mobilité Réduite
Utiliser OSM pour mapper les zones accessibles ou non aux PMR, avoir le maximum d'informations
disponibles sur OSM en rapport avec les handicaps.
http://forum.openstreetmap.fr/viewtopic.php?f=6&t=2259
Projet collaboratif étudiant « routing »
Un groupe d'étudiant a réalisé un travail sur l'amélioration des itinéraires reliant les 16 plus grandes
agglomérations de la région Rhône-Alpes.
L'objectif de ce travail était d'améliorer les incohérences d'itinéraires à partir du moteur de recherche
Open Source Routing Machine (OSRM), en ne réalisant que des modifications topologiques,
géométriques, sémantiques et attributaires.
http://wiki.openstreetmap.org/wiki/FR:Open_Source_Routing_Machine
http://forum.openstreetmap.fr/viewtopic.php?f=6&t=955
Projet « Itinérance » dans le PNR des Préalpes d'Azur
Le but du projet est de constituer un inventaire cartographique des sentiers, patrimoines, productions
locales et services offerts aux touristes du parc.
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Tous les usagers peuvent donc participer à la réalisation de cette cartographie.
http://forum.openstreetmap.fr/viewtopic.php?f=6&t=754
Mesure de la longueur de voiries dans une commune
Sujet abordant les mesures de longueur de voirie en fonction du code INSEE et du tag voulu.
http://forum.openstreetmap.fr/viewtopic.php?f=3&t=4570
Qualité de l'air en France
Application d'OSM à la qualité de l'air, permettant de visualiser les variations journalières et l'état de
l'air au niveau européen, français ou régional.
Entre autres, il est possible de visualiser les taux de NO2, O3, PM10 et PM2.5.
http://forum.openstreetmap.fr/viewtopic.php?f=3&t=1814
http://www2.prevair.org/
Extraction transport en commun d'OpenStreetMap
Ce document, rédigé par Frédéric Rodrigo constitue une notice sur les données. Les différents types
de jeux de données relatifs aux transports en commun y sont développés, tels que les arrêts de
transport en commun, lignes de transport en commun, vélo-partage etc.
http://www.cete-mediterranee.fr/tt13/www/IMG/pdf/notices-donnees-v1.1.pdf
2.2. Entretiens avec les acteurs
Une vingtaine d'entretiens ont été menés entre mars et mai 2016, dont les comptes-rendus sont en
annexe de ce rapport.
Le tableau suivant résume les principales utilisations. Il y a une assez grande diversité de contextes
et beaucoup de questions posées, que le lecteur intéressé pourra retrouver en annexe. Ces
entretiens ne couvrent bien sûr pas l'exhaustivité des utilisateurs publics, mais semblent assez
représentatifs.
Organisation
Ville et Intercommunalite
d'Orange
Ville de Digne-les-Bains
Type
Domaine
Utilisations
Utilisation d'OSM pour la base Officiel de Voirie (y
compris les arrettes): mise en place d'un
processus de synchronisation entre la base Voirie
et OSM, et pour la base equipements, lieux
publics, POIs, accessibilite, zones d'activite
Publication de plans et cartes
Innovation (LizPOI, Mapillary...)
Contribution forte a la saisie de donnees
Agglomeration
SIG
Commune
Utilisation d'OSM pour des plans web et papier
Communautaire, Animation de la communaute pour completer les
donnees
SIG
Pas encore de lien avec le SIG
Innovation (test Mapillary, open source...)
Cerema Analyse du
Foncier
Etudes
Urbanisme
Utilisation de POIs notamment arretts de
transport, equipements publics
Tres interesse par l'ouverture annoncee de la
base SIRENE de l'INSEE pour 2017, qui devrait
induire des reutilisations liees a OSM
Parc Naturel Regional
PNR
Environnement
Recensement et cartographie des vergers (publie
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avec l'outil Chymeres); utilise pour les eoliennes
et envisage pour les haies
Potentiel pour l'environnement gratce a l'aspect
collaboratif
Normandie-Maine
SIG
BD partenariale regionale des lieux publics
Potle metier logiciels libres SIG dont OSM
SIG
Utilisation du fond de plan OSM standard,
creation d'un fond de plan « agglo »
Utilisation de la donnee OSM + BAN comme base
pour la BD voirie (projet)
Transport
OSM comme donnees de reference
voirie/stationnement, completee par la
collectivite (alimente le calcul d'itineraire
OpenTripPlanner)
Creation d'un fond de plan specifique transport
Lien avec les mappers grenoblois
Lien avec l'open data de l'agglomeration
R&D
Analyse de la qualite des donnees (comparaison
et intrinseque, selon le contributeur et par types
d'objets), generation de cartes, selection des bons
objets selon l'echelle, detection d'erreurs saisies
volontairement, projet europeen sur l'occupation
des sols, recherche de nouvelles collaborations
Region Nord Pas-de-Calais Region
SIG
Eddition des donnees OSM pour les limites
communales, envisage pour eoliennes,
equipements culturels ou sportifs, de maniere
generale pour produire des cartes depassant les
frontieres des anciennes regions, ou a fortiori
sortant de l'hexagone
Contribution envisagee a la BAN
Reflexion sur open data avec OD France
FRAPNA Loire
Environnement
Saisie de donnees et Production d'une carte web
Sainte Green Map
Geopal Pays de la Loire
Agglomeration de Royan
Grenoble Metropole
Laboratoire IGN Cogit
Association
Agglomeration
Agglomeration
Recherche
Association
Ville de Lannion
Commune
SIG
Animation de la communaute (cartoparties) pour
completer les donnees (voirie, accessibilite, noms
en Breton notamment) et utilisation pour
produire les plans de ville
Natural Solutions
Agence
Numerique,
Environnement
Utilisation de fonds plans OSM et MapQuest
Calcul d'itineraire
Communaute Auray
Quiberon
Agglomeration
SIG
Test des donnees pour les POI et les adresses,
reflexion sur le processus de mises a jour et
controtle qualite
Grand Nancy
Agglomeration
Transport
Pour l'application G-Ny, OSM utilise pour les
donnees de voirie, des POI (points recharge
electrique...), et creation d'un fond de plan
specifique avec Mapnik
Dammarie-les-Lys
Agglomeration
SIG
Creation du fond de plan de la ville, integration de
POIs.
Conseil departemental de
l'Essonne
Departement
Transport
Utilisation pour le service d'info MobiEssonne ->
voirie pour marche et velo, Points d'Interett,
colleges, mairies, covoiturage: saisie de donnees
complementaires
Reflexion sur controtle qualite / mise a jour /
cooperatif entre plusieurs BD
Utilisation ponctuelle comme fond de carte
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Pas d'utilisation autre pour le SIG
Cerema Centre-Est – Unite
Gestion de la
Etudes
Connaissance,
Communication
Mobilites
Utilisation d'OSM pour exporter des cartes
modifiees/retravaillees par la suite pour illustrer
les videos realisees ; Creation de cartes
schematiques. OSM est ici utilise pour illustrer les
lieux ou se deroulent les actions des videos
realisees.
Divers travaux autour d'OSM sur le territoire
d'Aix-en-Provence :
Edcole Nationale des
Techniciens de
l'Edquipement
Enseignement
Agence d'Urbanisme
Agglomeration de
Marseille
Agence
GCS RRAMUHN – CHU
Rouen
Centre
hospitalier
Geomatique, SIG
Urbanisme
Medical
Recensement des arbres remarquables de PACA
Cartographie des fontaines et portes d'Aix-enProvence pour le tourisme
Cartographie des immanquables (lieux cles) pour
les etudiants a proximite de l'ENTE.
Extraction de donnees OSM + requettes SQL :
reseau routier, parcs et jardins, eoliennes
Calculs d'itineraires
Creation de document d'urbanisme des parcs et
jardins de Marseille
Recuperation de donnees ponctuelles
Internalisation de la BD OSM + maj journalieres
OSRM pour le calcul d'itineraires
Chaine d'integration de la BANO internalisee
2.3. Synthèse
1 Usages actuels
L'utilisation d'OSM se situe à plusieurs niveaux :
-1- Animation de la communauté (carto-parties) en vue de compléter les données sur un territoire
et/ou une thématique;
-2- Publication de cartes à partir de fond de plan OSM standard ou spécifiques;
-3- Contribution à OSM sur un thème particulier et une application particulière, pour lequel les
données (voirie, POIs comme équipements publics ou patrimoine naturel, transport, ) doivent être
complétées;
-4- dans de rares cas (voirie et POIs à Orange, limites communales SIGALE), mais qui devraient se
multiplier vu l'évolution législative de l'ouverture des données publiques: utilisation des données
OSM comme données de référence pour les besoins des services, ce qui implique de mettre en
place une organisation particulière (contrôle qualité, processus pour mises à jour dans les 2 sens);
On constate une tendance récente de grandes collectivités (Régions, Métropoles, Syndicats de
Transport...) à investir le sujet, alors qu'OpenStreetMap restait jusqu'à récemment utilisé surtout par
des pionniers sur la base d’initiatives personnelles
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En termes de domaines d'applications, OSM semble assez utilisé pour l'information transport, où
la donnée de voirie OSM est une alternative à la donnée navigable privée (utilisée en fait surtout pour
des services de navigation automobile et d'info trafic, ou de gestion de flottes), en particulier pour
décrire les itinéraires piétons et cyclables complémentaires aux itinéraires en Transport Public.
Il semble utilisé aussi dans le domaine de l'environnement, notamment pour recenser le patrimoine
naturel ou agricole.
Il ne semble qu'assez peu utilisé pour l'urbanisme et l'aménagement, peut être pour des raisons
réglementaires.
Même si nous n'en avons pas décrit d'exemple, il devrait être utilisé pour la gestion des risques, car
OSM s'est fait largement connaître notamment pour sa réactivité comme outil de gestion de crise et
de catastrophes naturelles, notamment dans les pays du Sud.
OSM est également de plus en plus utilisé comme outil éducatif, par des associations ou dans le
cadre de carto-parties associant des écoliers, collégiens, lycéens et étudiants.
2 Le collaboratif pour répondre au besoin de BD partenariales ouvertes
On vient de le voir, OSM a tout son intérêt comme outil local permettant d'associer les habitants qui
souhaitent contribuer, et dont l'écosystème technique permet une réutilisation facile, pour produire
des cartes sur le web ou pour des applications plus complexes, notamment la recherche d'itinéraires.
Il pourrait répondre également à un besoin d'un autre niveau: la gestion de données référentielles
dans un cadre partenarial, collaboratif et ouvert, pour ce qu'on pourrait appeler des « grands
projets d'intérêt national ».
En effet, OSM répond globalement à plusieurs attentes:
-1- participation des usagers / citoyens à la connaissance du territoire;
-2- facilité (coût et délai) de mise en œuvre, qui à la fois permet ou rend possible sa mise en
œuvre dans des structures où le budget est souvent très contraint, et dans des projets innovants et
de prototypes ou démonstrateurs;
-3- réutilisabilité des données et compatibilité potentielle avec l'open data;
-4- couverture mondiale (donc dépassant les frontières locales et du territoire français, qui sont bien
souvent aussi la limite des bases de données publiques existantes).
On peut même dire, réciproquement, que OSM est souvent la seule solution, lorsqu'une collectivité
ou un service public doit répondre à l'un de ces 4 besoins.
La situation est en train de changer depuis la BAN 7 et la BANO8 (voir en annexe), qui est peut-être la
première Base de Données géographique collaborative ouverte (concernant le territoire) en dehors
d'OSM, même si sa couverture n'est « que » nationale.
Il est clair que dans tous les domaines et métiers des services publics, le besoin existe de disposer
de bases de données multi-gestionnaires, pour lequel jusqu'à présent les solutions ne sont pas
satisfaisantes, et aboutissent en général à autant de bases que de gestionnaires, mais de contenu
similaire et avec des modalités d'échanges entre les gestionnaires :
7
8
Base Adresses Nationale : http://adresse.data.gouv.fr/
Base Adresses Nationale Ouverte : http://openstreetmap.fr/bano et https://github.com/osm-fr/bano-data
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1) il faut que les partenaires s'entendent sur le périmètre des données, le modèle et le format
d'échange des données, et s'il n'existe pas de standard, en spécifier un; OSM pourrait apporter des
solutions intéressantes sur ce 1er point;
2) il faut que les partenaires s'entendent sur une convention de fonctionnement précisant dans
quelles conditions les données peuvent être échangées et utilisées, en général entre un nombre
limité de partenaires; l'open data est en train de simplifier très largement ce 2ème point, souvent
difficile (donc long et cher) à résoudre;
Il est intéressant de comprendre ce que peut apporter l'exemple de la Base Adresses pour répondre
à ce besoin (cf. annexe):
- il existe une 1ère base ouverte collaborative (la BANO), distincte d'OSM mais dont OSM est une
source de données;
- il existe une 2ème base publique de référence, gérée dans le cadre d'une mission de service public,
également ouverte, avec un processus différent, mais qui permet aussi une remontée de
contributions (la BAN);
Le cas de la Base Adresses pourrait-il être le 1er d'une longue série?
- base nationale des arrêts de transport public 9
- base de Point d'Intérêt et équipements publics
- cartographie de l'accessibilité (bâtiments, voirie, transport)
- contours des territoires ...
Dans tous ces cas, les données sont dans le périmètre open data et sont donc partageables (au
moins en principe), mais sont produites par une diversité d'acteurs publics, et ne relèvent pas pour
l'instant d'un seul organisme ayant explicitement pour mission de les gérer (comme l'IGN, le
cadastre, l'INSEE, un ministère, etc.).
3 Pistes d'amélioration
Les entretiens ont aussi montré que OpenStreetMap ne répondait pas seul à toutes les attentes des
acteurs interrogés.
licences et outils
Un point qui a été évoqué à plusieurs reprises est le besoin d'assurer la compatibilité de la licence
OSM (ODbL) avec celles des données avec lesquelles on souhaite les croiser. C'est bien sûr à
étudier au cas par cas, mais on peut en général trouver des solutions (cf. le système de doublelicence de la BAN).
De plus, dans le cas de l'utilisation des données dans d'autres bases de données, la mise à jour des
bases peut être complexe. Mieux décrire ou simplifier l'utilisation des outils de l'écosystème OSM ,
notamment pour la mise à jour des différentes bases de données en même temps serait une
avancée importante.
prise en compte du temps
Il pourrait être intéressant d'utiliser OSM comme BD géographique collaborative pour par exemple
des utilisations dans les domaines de l'environnement et de l'agriculture (gestion de parcelles
9
Sur proposition du Cerema présentée à SOTM France, un projet https://github.com/bato-fr a été lancé fin mai 2016
OpenStreetMap pour les services publics
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agricoles, potentiel solaire des villes, zones sans pesticides, zones de culture bio etc). Cependant, on
est alors souvent confronté au fait que les données associés aux objets géographiques, ou ces
objets eux-mêmes (parcelles agricoles...) peuvent varier dans le temps (rotation des cultures etc).
Actuellement, OSM ne peut pas répondre à ce besoin. Une proposition d'une OpenEventDatabase a
été faite récemment par Christian Quest, président d'OSM France, qui est au stade d'un
démonstrateur pour l'instant10.
harmonisation des données métier et contrôle qualité
Une problématique qui revient souvent dans les entretiens est la qualité très variable des données
OSM, ce qui fait qu'elles ne sont pas directement utilisables, selon le territoire à couvrir. Pour chaque
utilisation particulière des données OSM, il est nécessaire de bien préciser :
1) quels sont les données pertinentes : nodes, ways, relations et quels tags et valeurs de tags on
veut utiliser;
2) implémenter des scripts de filtrage et contrôle des données;
3) le cas échéant corriger / compléter les données.
On voit l'intérêt qu'il y aurait à mutualiser entre collectivités et services publics les cas d'utilisations
des données pour différents types de données, et à standardiser la description des données métier
extraites d'OSM, par exemple, pour le transport:
- la spécification des données de voirie utiles pour le calcul d'itinéraires (avec OpenTripPlanner,
OSRM, ou d'autres logiciels), notamment les caractéristiques cyclables ou piétonnes, le
stationnement, les sens et mouvements autorisés, etc., et les scripts d'extraction de données
correspondants;
- la spécifications des règles que ces données doivent respecter, l'implémentation de ces règles dans
des scripts (sur le principe de l'outil OSMOSE11);
- la publication de jeux de données métier extraites et « nettoyées », par territoire, régulièrement mis
à jour.
Maintien du dynamisme de la communauté
La communauté française est en constante augmentation depuis la création d'OSM en 2006 (plus
nettement à partir de 2011 avec la création d'OSM-fr). Cependant, on peut s'attendre à une future
stagnation du nombre de contributeurs. De plus, comme nous l'avons vu, les données OSM sont
assez hétérogènes (données de bonne qualité et en quantité dans les centres-villes, qui sont moins
complètes dans les zones rurales).
L'organisation d'événements autour d'OSM (carto parties, etc.) par les collectivités, associations, etc.
est très utile pour compléter les données sur une zone précise en peu de temps, et dynamiser la
communauté locale. Ce genre d'actions doit être maintenu et même renforcé, et étendu aux zones
les moins bien cartographiées.
C'est en gardant une communauté dynamique, motivée et nombreuse qu'il sera possible d'améliorer
la quantité et la qualité des données OSM, et les outils associés.
4 Une communauté métier autour de l'utilisation d'OSM par les services publics?
Pour mieux répondre aux besoins particuliers des collectivités et services publics concernant OSM
10 https://github.com/openeventdatabase/
11 http://wiki.openstreetmap.org/wiki/FR:Osmose
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(formations, adaptation aux besoins par métier), et plus largement la mutualisation de données
géographiques publiques ouvertes avec les données collaboratives, il pourrait être pertinent de créer
un site (forum, ou pages de wiki, listes de discussion...) qui pourrait d'ailleurs s'inscrire dans le cadre
des sites OSM. Reste à voir néanmoins comment cela pourrait fonctionner.
Le présent rapport a été présenté aux journées State of the Map à Clermont-Ferrand le 20 mai 2016,
et a été l'occasion de confirmer l'expression d'intérêt pour un « centre de ressources » autour de ces
sujets, par des acteurs des services publics, ou par exemple du monde associatif. Le Cerema serait
sans doute bien placé pour contribuer mais ne s'est pas encore organisé pour cela. Tout reste ouvert!
La réflexion engagée par l'AITF, ainsi que le récent rapport de préfiguration de la fonction de
superviseur général des données du ministère de l’environnement 12, entre autres, montrent que
l'évolution des services publics vers une gestion des données plus ouverte et collaborative est une
véritable tendance de fond, qu'il faudra accompagner car les ressources pour s'y investir sont
limitées.
3 Conclusions
OSM est de fait quasiment la seule source de données géographiques ouvertes et collaborative, de
couverture nationale et même mondiale, et bénéficie en plus d'une communauté très dynamique et
d'un écosystème open source éprouvé. Il intéresse donc forcément beaucoup de collectivités et
services publics.
Au niveau local, différents niveaux d'utilisation et d'implication des collectivités sont possibles:
- soutien à la participation citoyenne (carto-parties) et à des projets innovants;
- production de cartes et plans;
- contribution aux données sur certaines thématiques métier, et le cas échéant utilisation des
données OSM comme données de référence (filaire de voirie, POIs...);
- contribution à des outils logiciels de l'écosystème OSM.
De manière plus large, et plus prospective :
- des démarches de type BAN/BANO (dans lesquelles la communauté OSM joue un rôle clé)
pourraient être reproduites en réponse au besoin (assez récurrent dans tous les domaines métier) de
mettre en place des bases de données multi-gestionnaires ouvertes et collaboratives couvrant la
France entière (ou au-delà);
- les données OSM peuvent être utilisées de manière privée sur sa propre infrastructure de
données, par exemple pour faire des études et simulations;
- OSM se prête bien à une utilisation dans le cadre de projets européens;
- la modélisation des données en clé-valeur peut apporter une simplification par rapport à des
modèles métier plus complexes (type Covadis), le contrôle de cohérence et qualité des données
étant effectué a posteriori; ce point technique reste à creuser, nous ne l'avons pas abordé ici.
Enfin, si plusieurs collectivités ou services publics adhèrent à cette idée, il semblerait intéressant de
lancer une véritable « communauté OSM et Services Publics » qui pourrait capitaliser des
connaissances, favoriser les échanges techniques voire mutualiser des ressources, et de créer un
site, un wiki, une liste de discussion ou autres outils pour la faire fonctionner.
12 http://www.predim.org/spip.php?article6026
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4 Annexes
I. Références
II. Vue d'ensemble sur OpenStreetMap
III. Base Adresses Nationale Ouverte et BAN
IV. Entretiens avec les collectivités et services publics
I. Références
- un livre assez complet mais qui date un peu http://openstreetmap.info/
- bien sûr le wiki http://wiki.openstreetmap.org/wiki/Main_Page
- Le site OSM France http://openstreetmap.fr/ et son forum http://forum.openstreetmap.fr/index.php
- sa liste de diffusion https://lists.openstreetmap.org/pipermail/talk-fr/2015-December/subject.html
ainsi
que
les
pages
consacrées
au
compte-rendu
des
journées
annuelles
http://wiki.openstreetmap.org/wiki/FR:State_of_the_Map_France_2015
SOTM-France
- Un rapport sur OSM pour les transports (et les collectivités) produit en 2009 par René-Luc Dhondt de la société 3Liz
pour le CETE Méditerranée (que l'on réutilisé et actualisé ici en annexe).
http://www.cete-mediterranee.fr/tt13/www/spip.php?article221
- un article qui présente bien l'évolution récente du « service public de la donnée »: Daniele Bourcier, Primavera De
Filippi. Vers un nouveau modèle de partage entre l'administration et les communaut#es num#eriques. Nicolas
Matyjasik, Philippe Mazuel. Génération Y et gestion publique : quels enjeux ?, Comité pour l'histoire économique et
financière de la France, pp.67, 2012. <hal-00746071> https://halshs.archives-ouvertes.fr/hal-00746071/document
- Rapport de préfiguration de la fonction de superviseur général des données du ministère de l’environnement :
http://www.predim.org/spip.php?article6026
- le groupe SIG – Topo de l'AITF http://www.aitf.fr/groupe-travail/sig-topographie
- recherche sociologique sur les contributeurs OSM http://geobs.cnrs.fr/ (projet Ecce Carto)
- Les scripts d'extraction des données transport de la base OSM, dévelopés par Frédéric Rodrigo : http://mim.ceteaix.fr/spip.php?article358
qui permet de compléter la base des arrêts de TC http://www.territoires-ville.cerema.fr/openstreetmap-vientcompleter-la-a1273.html
- le projet BATO https://github.com/bato-fr
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références complémentaires
Etudes :
[Gendre & Dhont, 2009, Etat des lieux d'OpenStreetMap et applications transport, 3Liz – CETE Méditerranée]
http://www.cete-mediterranee.fr/tt13/www/imgarea/rapport-OSM-CETE.pdf
Présentations lors du State of the Map 2016 :
http://openstreetmap.fr/SOTMFR2016
Toutes les présentations effectuées lors du State of the Map 2016 de Clermont-Ferrand sont disponibles à l'adresse :
https://owncloud.openstreetmap.fr/public.php?service=files&t=f421b25b350525f5a91015f8a46011a6 .
Les présentations qui ont été utiles à la rédaction de cette étude sont citées ci-dessous :
[Charret, 2016, Retour d'enquête : Collectivités locales et OpenStreetMap, AITF]
[Lemuet, 2016, Cartographie des Volcans d'Auvergne, Etamin Studio]
http://volcansdauvergne.com/
https://speakerdeck.com/spone/cartographie-des-volcans-dauvergne
[Quest & Blancard, 2016, OpenSolarMap : du crowdsourcing au réseau de neurones, OpenSolarMap/Etalab]
http://opensolarmap.org
[Doutreleau & Raimbault, 2016, Missing Maps en France et sur le terrain : Retours cartographiques et humanitaires,
Missing Maps/CartONG/MSF]
http://www.missingmaps.org/fr/
[Noucher et al., 2016, Etre contributeur/trice sur OpenStreetMap : profils, pratiques territoriales et engagements,
Laboratoire PASSAGES/CNRS/Université Bordeaux Montaigne]
Etude disponible ultérieurement sur : https://halshs.archives-ouvertes.fr/
[Zimmermann, 2016, Mapillary : les bonnes pratiques du photo-mapping, Mapillary]
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II. Vue d'ensemble sur OSM
En 2009, le CEREMA (alors CETE Méditerranée) avait confié à la société 3Liz la rédaction d'un
rapport13 présentant OpenStreetMap, dans la perspective des utilisations par les collectivités dans le
domaine des transports.
Dans les grandes lignes, cette présentation reste d'actualité même si les outils ont évolué; l'usage
d'OSM s'est très largement répandu.
Bien que toutes ces informations puissent être retrouvées en ligne à partir du wiki d'OSM, ce rapport
présente en quelques pages une présentation en français des éléments clés (l'organisation de la
communauté, les principaux types d'outils, les données : API, modèle, BD..)
1. Introduction
La plupart des cartes disponibles sur le marché, même gratuites, ont des restrictions d'utilisation
légales ou techniques qui empêchent de les utiliser de manière créative, que ce soit pour un usage
personnel ou commercial. OpenStreetMap (OSM) a pour objectif de créer et de fournir des
informations géographiques libres de droit à toute personne morale ou physique le désirant.
Les données géographiques présentes dans le projet OpenStreetMap sont disponibles librement,
sans restriction, et gratuitement, sans contre-partie financière. Une licence protège néanmoins ces
principes fondamentaux.
1.1. Historique
Où trouver des données géographiques ?
Dans de nombreux pays, comme la France, la Belgique ou le Canada, les données géographiques
ne sont pas libres de droit. L'état a généralement confié la mission de créer ces données à des
agences qui en contrepartie ont gardé les droits d'exploitation de celles-ci. Ces agences sont donc
financées en partie par l'Etat, pour l'activité cartographique, et en partie par l'activité commerciale via
la vente des données et des produits dérivés.
Même aux Etats-Unis où les données géographiques brutes (TIGER) sont dans le domaine public,
les données affinées et les cartes finalisées ne le sont pas.
Par ailleurs, des services en ligne, comme Yahoo maps, Microsoft Bing Maps, Google Maps,
ViaMichelin, etc., fournissent un accès gratuit pour les particuliers aux cartes et aux outils liés au
positionnement géographique. Cette gratuité est néanmoins souvent limitée à un usage personnel
dans des conditions restreintes.
Il est donc difficile de trouver des données géographiques libres et gratuites, utilisables sans
conditions.
Naissance d'une initiative de cartographie collaborative libre
Steve Coast, fondateur d'OSM, voulait un fond de carte sur lequel se positionner avec son récepteur
GPS connecté à son ordinateur portable. Il ne pouvait utiliser les fonds de cartes existants pour des
raisons techniques ou des problèmes de licence. Avec son GPS et son ordinateur portable, il a alors
13 État des lieux d'OSM : http://www.cete-mediterranee.fr/tt13/www/imgarea/rapport-OSM-CETE.pdf
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décidé de se promener autour de chez lui pour enregistrer son parcours et ainsi créer sa propre
carte. Ensuite, au lieu de garder pour lui la carte ainsi obtenue, les données, les méthodes et les
outils conçus pour ce travail, il décida de les partager en créant OpenStreetMap, le 9 août 2004.
OSM est un projet collaboratif pour la création d'une carte du monde, comme Wikipedia l'est pour la
création d'une encyclopédie en ligne.
Le principe des projets collaboratifs libres est de faire participer un maximum de personnes à la
réalisation d'un bien commun. Les personnes qui participent à ce genre de projets ne sont pas
forcément des experts reconnus ou ayant un lien fort avec le domaine. C'est d'ailleurs un point qui a
souvent été reproché à Wikipedia. Mais Wikipedia a fait la preuve que la masse était tout à fait
capable de rassembler un grand nombre de connaissances et de construire un bien utile au même
titre qu'un groupe d'experts triés sur le volet.
OpenStreetMap est donc un projet qui accueille des bénévoles provenant d'horizons divers, comme
des géographes, des randonneurs, des cyclistes, des amoureux de leur région et/ou des voyages,
des développeurs. N'importe quel citoyen peut s'approprier les outils pour participer à ce projet
commun. En Mai 2016, OSM compte plus de 2,6 million d'utilisateurs enregistrés.
Des références comme base de travail
Pour pouvoir créer des données géographiques, il est nécessaire de posséder une référence
commune. Au début du projet, le référentiel choisi a été le référentiel GPS, puisque la majeure partie
des données de départ étaient les traces GPS collectées par les premiers contributeurs. Au fur et à
mesure de l'avancement du projet, d'autres sources compatibles ont permis d'enrichir la base de
données , comme des images aériennes (Bing Maps) ou des cartes géo-référencées (Cadastre
français), à partir desquelles les contributeurs peuvent décalquer des informations (rues, parking,
bâtiments, etc.).
Depuis l'année 2008, la Direction Générale des Impôts a donné l'autorisation au projet OSM d'utiliser
le fond image du cadastre français dans l'un des outils de digitalisation d'OSM (« JOSM »). Les
contributeurs peuvent donc décalquer les informations du cadastre pour toutes les communes de
France, à condition de stipuler la source.
Par contre, la création de données à partir de ces références externes est considéré comme un
travail dérivé qui est soumis à la licence de la référence. Cela signifie que pour créer des données
libres et gratuites dans OSM, il faut s'assurer que la licence de la référence choisie permette de
réaliser un tel travail.
Des imports pour accélérer le mouvement
Si la mise à disposition de ces référentiels est un atout majeur pour le projet OSM, d'autres voies
permettent d'ajouter de la donnée directement dans la base de donnée d'OSM (après un travail de
réflexion et de validation). Ce sont les imports massifs de données provenant de tiers, avec leur
autorisation. C'est ainsi qu'en septembre 2007, les données géographiques de la société AND ont
été importées aux Pays-Bas, ce qui a fait de ce pays le premier intégralement couvert pour le réseau
routier. Aux Etats-Unis, l'import des données issues de la base TIGER a permis de définir les grands
axes routiers des Etats-Unis, et enrichi massivement la base de données OSM
Ces imports ayant fortement augmenté le volume de données, le projet a gagné en crédibilité, en
popularité, et donc en nombre d'utilisateurs.
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1.2. Une fondation pour maintenir les outils
La dernière grande étape du projet OSM a été la création d'une fondation. L'objectif de cette
fondation n'est pas de contrôler le travail de la communauté, ni de décider des grands axes de
réalisations cartographiques. Son rôle est de maintenir et d'améliorer les outils permettant à la
communauté de dialoguer avec le grand public, les institutions et les acteurs du secteur
cartographique. Elle a aussi pour mission de défendre les données OpenStreetMap en contrôlant le
respect de la licence.
1.3. Licence
OpenStreetMap est un ensemble de données ouvertes, disponibles sous licence libre Open Data
Commons Open Database License (ODbL).
L'utilisateur est libre de copier, distribuer, transmettre et adapter les données, à condition de créditer
OpenStreetMap et ses contributeurs (© Contributeurs de OpenStreetMap). Si les données sont
modifiées ou utilisées dans d'autres œuvres dérivées, il n'est possible de les distribuer que sous la
même licence.
2. Les outils à disposition de la communauté
La fondation OSM met à disposition de la communauté les outils permettant une édition collaborative
de la carte du monde. Ils existe 2 types d'outils :
• les outils collaboratifs classiques
• les outils d'édition géographique
2.1. Les outils collaboratifs
Les outils collaboratifs mis à disposition de la communauté sont :
• un Wiki
• des listes de diffusions
• des forums de discussion
• un canal de discussion relayé par Internet ou « Internet Relay Chat » (IRC)
Ces outils permettent à la communauté de discuter, d'échanger et de prendre des décisions. La
communauté est à la base de toute décision. La fondation OSM n'intervient pas dans la prises de
décision, elle assure seulement la fourniture des services permettant les discussions, les échanges,
les prises de décisions et la réalisation de la carte du monde.
Le wiki est un système de gestion de contenu de site Web permettant aux visiteurs ayant
l'autorisation de modifier le contenu de celui-ci. L'administrateur du wiki est libre de restreindre ou
non les droits de modification. Il facilite l'écriture collaborative de documents avec un minimum de
contraintes (Wikipedia est le site Web basé sur un wiki le plus visité et le plus connu). Dans le cadre
d'OSM, le wiki sert de source de références pour les contributeurs. Il permet aussi de fixer certaines
bonnes pratiques dans la création de données.
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Les listes de diffusion permettent à la communauté d'échanger par l'intermédiaire de courriers
électroniques. Dans le cadre d'OSM, il existe de nombreuses listes organisées par thème ou par
langue. La majorité des discussions ont lieu par ce biais.
Le forum de discussion est un bon endroit pour trouver de l'aide, tout comme le canal IRC qui sert
aux discussions instantanées.
2.2. Les outils d'édition géographique
Les principaux outils d'édition géographique mis à disposition de la communauté pour faciliter la
création de données sont :
• JOSM
• Id Editor et Potlatch 2
JOSM est « l'éditeur Java pour OpenStreetMap ». Il est destiné aux cartographes expérimentés. Il
nécessite un petit effort d'installation, de configuration et de prise en main. Il offre de nombreuses
fonctionnalités permettant une édition poussée des données. Il permet par exemple d'utiliser le
cadastre comme fond de référence. JOSM est l'application utilisée par les contributeurs chevronnés.
Id Editor et Potlatch2 sont les éditeurs en ligne d'OpenStreetMap les plus répandus.
Il existe d'autres logiciels d'édition comme le plug-in pour le logiciel SIG QGIS qui permet au sein
d'un logiciel de SIG « Open Source » d'exploiter et de modifier les données OSM.
3. Le rôle de la communauté
OSM est un écosystème complet au sein duquel on rencontre différents contributeurs, en fonction de
leur savoir faire et de leurs moyens. Certains contributeurs se concentrent sur la documentation qui
permettra aux primo-contributeurs de facilement s'intégrer au projet. D'autres se concentrent sur la
réalisation et l'amélioration des outils logiciels. Enfin, la majorité participe en éditant la carte du
monde.
3.1. Création de données
Comme nous l'avons vu précédemment, la création de données se fait le plus souvent à l'aide
d'applications dédiées (JOSM, Id ou QGIS) et de données de référence.
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Figure 1 : Interface OpenStreetMap - © Contributeurs de OpenStreetMap
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Figure 2 : Interface de modification Id Editor – Site de Savoie Technolac
© Contributeurs de OpenStreetMap
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La création d'information de référence, comme des traces GPS ou des photos numériques, est
souvent le travail le plus important lors d'une démarche de création. Malgré le fait que la
communauté puisse exploiter des fonds cartographiques (Bing Maps ou le cadastre français), il est
primordial de se rendre sur place pour enregistrer des informations. Par exemple les photos prises
sur le terrain sont de bons moyens de vérifier l'exactitude d'une information enregistrée dans OSM.
En outre, les données autres que les données de terrain peuvent être erronées ou inexploitables
(changement de nom d'une rue, mauvaise précision du GPS, photographie aérienne de mauvaise
qualité, etc.
3.2. Création de projets
Afin de concentrer les efforts sur certains points de cartographie, la communauté est invitée à créer
des projets qui sont répertoriés sur le portail du pays correspondant. Cette démarche a pour but de
fédérer les contributeurs autour d'une mission de cartographie ciblée.
Ces projets servent à référencer les éléments à créer ou à mettre à jour et à suivre l'évolution des
données collectées ou ajoutées. Ils servent aussi de lieux de discussion autour du point principal du
projet pour la communauté.
3.3. Création d'outils
OSM étant un projet collaboratif, chaque contributeur est libre de créer l'outil qui lui manque pour
participer au projet ou pour exploiter les données. C'est ainsi que le plug-in QGIS ou l'application web
« walking paper » ont été créés. Il existe de nombreux besoins qui trouvent leur réponse grâce à la
communauté, comme par exemple un outil de détection d'erreurs. En effet, les contributeurs
débutants utilisent parfois un formalisme différent des conventions de la communauté, et il est donc
nécessaire de détecter et de corriger ces éventuelles erreurs.
Cet outil de détection d'erreurs, nommé « Osmose », a été créé et est maintenu par un contributeur
français. . L'objectif de cet outil est de permettre à la communauté de voir où des corrections sont
nécessaires. Par exemple Osmose permet de relever des descriptions qui ne correspondent plus aux
usages en vigueur. Il relève aussi les informations manquantes comme l'altitude d'un pic, ou encore
les limites administratives non closes.
3.4. Création de descriptions et vote
OSM ne contraint aucune description, chaque contributeur est libre de décrire comme il le veut ce
qu'il veut (route, bâtiment, point d'intérêt). Toutefois, il existe un avantage à s'entendre sur un
ensemble commun d'informations et de méthodes pour décrire un élément, en vue de créer,
d'interpréter et d'afficher une carte ayant un contenu homogène. Il existe donc une procédure pour
proposer la description d'éléments cartographiques. Le processus de proposition est conçu pour que
la Communauté OSM puisse discuter et voter sur un moyen standard de décrire des éléments
cartographiques.
1. En premier lieu, il faut vérifier sur le wiki et via les outils de communication s'il n'existe pas
déjà une description ou une proposition correspondante.
Ensuite, il faut rédiger la proposition. OSM fournit un cadre facilitant la création de la
description de la proposition. Une fois que la description est complète, la proposition obtient le
statut « Proposed ».
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2. Une fois que le statut est à "Proposed", il est nécessaire d'envoyer une demande de
commentaire, RFC (Request for Comment), à la liste de diffusion "talk". La proposition est
alors discutée avec les contributeurs, et des modifications sont apportées si besoin. La durée
de la discussion est d'au moins 2 semaines. Une fois ce délai dépassé et l'ensemble des
problèmes résolus, le statut de la proposition passe à "Voting".
3. Il est alors nécessaire d'envoyer une demande de vote, RFV (Request for Voting), à la liste de
diffusion "talk". Le vote dure 2 semaines, sauf si le nombre de votants ou de retours n'est pas
suffisant. Une fois la période du vote écoulée, ou jugée comme telle, la proposition est
approuvée ou rejetée.
4. Une proposition est approuvée lorsque celle-ci a obtenu un soutien suffisant, c'est-à-dire une
majorité absolue sur au moins 15 votes (mais d'autres paramètres peuvent être pris en
compte comme l'utilisation effective de la proposition).
Si une proposition est inactive pendant plus de 3 mois celle-ci est considérée comme abandonnée.
C'est ainsi donc que la communauté OSM a décidé des descriptions d'informations cartographiques
créées, stockées et utilisées dans OSM.
4. Utilisation des données OSM
4.1. Publication Web
Le projet OSM utilise les logiciels suivants au sein de son système de publication Web :
•
PostgreSQL/PostGIS comme base de données
•
OSMOSIS comme outil d'import/export
•
Osm2pgsql comme outil de formatage des données OSM pour le rendu
•
Mapnik comme outil de rendu cartographique
La chaîne logicielle est en fait la suivante :
•
une base de données PostgreSQL/PostGIS au sein de laquelle sont stockés les primitives et
les tags (balises). Cette base de données est le noyau central du projet. La structure des
données n'est pas adaptée aux solutions de rendu cartographique. Il est donc nécessaire de
pouvoir extraire ces données et de les formater pour le rendu.
•
OSMOSIS est la deuxième pièce du puzzle. C'est l'outil qui permet de générer des fichiers au
format OSM, appelé « Planet ». OSMOSIS permet aussi de recréer une base de données
OSM à partir d'un ou plusieurs fichiers « Planet ». Enfin, OSMOSIS permet de générer et
d'exploiter des fichiers de changement de données, appelées « Changeset ». OSMOSIS peut
donc servir à maintenir à jour une réplication de tout ou partie de la base OSM.
•
Osm2pgsql sert à créer une base de données géographiques compatibles avec les logiciels
de rendu cartographique à partir d'un ou plusieurs fichiers « Planet ». Il permet aussi bien de
recréer la même base de données utilisée par le projet OSM pour le rendu cartographique que
de créer sa propre base de rendu. Un fichier de configuration est utilisé pour spécifier les tags
et donc les primitives qui devront être importés dans la base de rendu. Le système de gestion
de base de données est PostgreSQL/PostGIS.
•
Mapnik est la dernière pièce du puzzle dans le cas de la publication Web du projet OSM.
Mapnik est un logiciel de rendu cartographique. Il est utilisé pour générer les images, ou tuiles,
mises à disposition par le projet OSM.
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Figure 3 : Diagramme des composants principaux utilisés par OpenStreetMap
© Ivan Sanchez, Contributeur de OpenStreetMap
Pour une publication Web, il n'est pas nécessaire d'utiliser OSMOSIS. Il suffit d'utiliser les logiciels
Osm2pgsql, PostgreSQL/PostGIS et Mapnik. Des fichiers « Planet » sont mis à disposition par
l'entreprise allemande GeoFabrik. Ces fichiers sont disponibles pour les différents continents, pour
certains pays comme la France et parfois pour les région ce qui est le cas en France.
En utilisant Osm2pgsql et PostgreSQl/PostGIS, il est possible de créer une base de données
géographiques des données OSM. Cette base de données peut-être utilisée avec un autre logiciel de
publication Web comme MapServer, mais aussi au sein d'un SIG.
4.2. Calcul d'itinéraire
Pour réaliser des calculs d'itinéraire, il est possible d'utiliser les solutions « Open Source »
postgreSQL/PostGIS et pgRouting. Tout comme PostGIS, pgRouting est un module complémentaire
à PostgreSQL.
Une autre application qui peut être utilisée pour exploiter des données OSM pour du calcul
d'itinéraire est OpenTripPlanner. Cette application a initialement été conçue pour faire du calcul
d'itinéraire multi-modal à partir de données GTFS (format XML Google Transit).
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OSRM est une application open source de calcul d'itinéraires routiers, qui est directement intégrée
au site OpenStreetMap.org .
5. OSM et les collectivités locales
Ce chapitre traite de l'intérêt possible d'OSM pour une collectivité locale, et plus généralement pour
d'autres organisations, telles qu'une association, syndicat ou autre structure d'intérêt public.
5.1. Utilisation des données par une collectivité (ou autre organisme, association…)
Les données OSM sont librement accessibles et gratuites. La licence permet une exploitation avec
d'autres sources de données.
Par exemple, une collectivité peut créer sa propre base de données OSM et l'utiliser dans son SIG.
Tant que les données sont clairement distinctes des autres sources de données du SIG, il n'est pas
nécessaire que toutes les données soit compatibles avec la licence ODbL des données OSM.
Une collectivité peut aussi à partir des données OSM créer des cartes avec un rendu spécifique. En
faisant cela, la collectivité n'est pas obligée de se limiter à son territoire. Elle réutilise une base
maintenue par la communauté, donc pérenne. Elle peut aussi ajouter ses informations soit dans le
rendu papier, soit directement dans la base OSM, si les licences sont compatibles.
Elles peuvent aussi profiter du fond de carte mis à disposition par le projet pour intégrer une carte de
la collectivité au sein du site Web. Ce fond de carte est pérenne et évolue en fonction des évolutions
du territoire. La collectivité à donc toujours à disposition un fond de carte à jour.
Toutes ces utilisations sont une simple consommation des données fournies par la communauté.
L'avantage de ces données et de ce projet est que si les données présentes ne sont pas assez
précises, la collectivité peut participer et améliorer cette source d'information.
5.2. Participation d'une collectivité
Une collectivité territoriale peut participer de 3 manières différentes à OSM.
La première est de publier des données géographiques de référence 'raster' sous une licence
compatible avec la licence des données OSM. Cette publication peut alors servir de référence à la
création de données OSM. Cette publication peut se faire en mettant à disposition un service
cartographique WMS (Web Mapping Service de l'Open Geospatial Consortium) comme le canton de
Neuchâtel ou de Genève l'ont fait. Cette publication peut aussi être simplement une mise à
disposition des photos aériennes géo-référencées comme la communauté d'agglomération Brest
Métropole Océane (BMO).
La deuxième est de fournir à la communauté des données géographiques 'vecteur' compatibles avec
la licence des données OSM, ces données pouvant ainsi être importées dans la base.
La dernière façon de participer pour une collectivité est d'organiser des « cartoparties » ou
« mapping-parties ». Les « cartoparties » sont des événements où tous ceux qui souhaitent participer
à une meilleure définition d'un territoire sont conviés. Une « cartopartie » a généralement un thème.
Par exemple, la commune de Plouarzel a organisé la « cartopartie » appelée « cartopartie la plus à
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l'Ouest du continent ». Cette « cartopartie » avait pour but de cartographier des éléments particuliers
du territoire de la commune comme les fours à goëmon, calvaires, lavoirs, fontaines, etc. Cette
« cartopartie » fut aussi l'occasion pour des kayakistes de participer.
Organiser une « cartopartie » pour une collectivité est un bon moyen de rapprocher territoire,
collectivité et citoyen. Au cours d'une « cartopartie » un citoyen à l'occasion de se ré-approprier son
territoire et sa description, en même temps il fait un acte citoyen envers sa collectivité, et celle-ci a
alors l'occasion de mieux mettre en valeur son territoire et de se rapprocher de ses citoyens.
6. Modélisation des données dans OSM
6.1. Principes de construction des données OSM
Modèle chemin/ nœud de OSM vs. modèle topologique
L'objectif principal du projet OpenStreetMap est de décrire l'environnement géographique afin de
générer des cartes, tout en offrant une solution simple pour qu'un maximum de personnes puissent
participer. Hormis la gratuité et le libre accès aux données, la communauté souhaite conserver une
simplicité dans la création de données.
Dans le modèle topologique, qui est un modèle de description géographique proche du modèle OSM,
nous avons des nœuds, des arcs qui relient 2 nœuds entre eux et des faces qui regroupent des arcs.
Si on compare les deux modèles, on observe que tous deux s'appuient sur 3 classes d'objets, mais
seules les classes nœuds sont comparables. La notion de chemin dans OSM est distincte de celle
d'arc du modèle topologique :
- un arc est une ligne composée des points reliant de façon orientée deux nœuds. Dans le modèle
topologique, si un point d'un arc devient un nœud, alors l'arc est remplacé par 2 nouveaux arcs.
- un chemin est une suite de nœuds ordonnés. Chaque nœud de ce chemin peut appartenir à un ou
plusieurs chemins. Ainsi, lorsqu'un nœud est ajouté à un chemin une seule information est
enregistrée : le lien entre ce chemin et ce nœud, il n'a pas été nécessaire de vérifier si il fallait créer
de nouveaux arcs, ni de dupliquer l'information. La base de données s'en voit simplifiée dans son
évolution et allégée en volume, par rapport au modèle topologique. Mais depuis que OSM gère la
notion de relation, cette légèreté et cette simplicité sont battues en brèche…
Les primitives
Les données OpenStreetMap sont composées de 3 composants de base :
• les nœuds (ou « nodes »)
• les chemins (ou « ways »)
• les relations
Les nœuds sont la base de toutes les données dans OSM. Ce sont des points, qui peuvent être
isolés pour représenter des points d'intérêt, ou ordonnés dans un chemin, ou encore associés dans
une relation. Par exemple, une cabine téléphonique est considérée comme un objet ponctuel et peut
donc être représentée par un nœud.
Les chemins sont une suite ordonnée de nœuds. L'ensemble des nœuds d'un chemin permettent de
définir un parcours. Dans OSM, une rue est par exemple représentée par un chemin, c'est-à-dire un
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ensemble de nœuds reliés entre eux. Chaque nœud peut faire partie de plusieurs chemins. Un nœud
dans un chemin n'est pas forcément, comme en topologie, un point de connexion entre plusieurs
chemins. Enfin, un nœud peut faire partie d'un chemin et avoir sa propre définition. Par exemple un
nœud dans un chemin représentant une rue peut servir à indiquer un feu de signalisation ou un point
d'arrêt pour un bus.
On peut aussi représenter des surfaces dans OSM, en utilisant un chemin fermé, constituant ainsi un
polygone. Par exemple, un bâtiment ou un stade de football peuvent être représentés par un
polygone.
Les relations permettent d'associer au sein d'un même objet des nœuds et/ou des chemins et/ou des
relations. Chaque primitive faisant partie d'une relation peut avoir un rôle au sein de cette relation.
Par exemple on peut associer plusieurs morceaux de rue dans une relation pour définir une ligne de
bus.
Les tags
Chaque donnée primitive est décrite par un ensemble de couples nom/valeur (ou «keys/values »). Un
tag (ou balise) est un couple nom / valeur. Chacun est libre d'utiliser les tags qu'il veut, mais comme
la communauté s'est entendue sur certains tags, il est possible de trouver dans le wiki la liste des
tags à utiliser pour chaque cas de figure actuellement prévu dans OSM.
Par exemple, pour décrire une rue dans OpenstreetMap, on crée un chemin auquel on ajoute par
exemple les couples suivants : highway=residential , name=Rue de la République et oneway=yes.
Cette rue est une rue résidentielle, à sens unique et s'appelle 'Rue de la république'.
Le système des tags permet d'avoir une souplesse dans la description des objets géographiques. Il
est possible de mettre autant de tags que l'on souhaite. Cela permet d'indiquer qu'un objet fait partie
de plusieurs classes : par exemple, il n'est pas nécessaire de créer 2 chemins pour décrire une rue
au sein de laquelle se trouve une voie de tramway, il suffit de mettre les tags décrivant les 2
éléments.
L'inconvénient du système des tags est qu'il faut définir une nomenclature que tout le monde
respecte. Il faut concevoir des outils d'aide à la saisie des tags afin d'éviter les fautes de frappe, ou
l'utilisation de tags dans le langage de l'utilisateur : « shop=bakery » n'est pas égal à
« magasin=boulangerie ». D'où l'importance du wiki et d'une documentation qui permet de facilement
participer à la conception de la carte du monde.
Accès et édition grâce à une API Web
Une API est une interface de programmation ou Application Programming Interface. Ce terme indique
qu'un programme informatique, une bibliothèque logicielle, un système d'exploitation ou un service,
met à disposition des programmeurs un ensemble de fonctions, procédures ou classes.
Dans le cas d'OSM, cela signifie qu'il est possible pour un développeur de créer un logiciel qui puisse
accéder, modifier et/ou créer des données géographiques OSM.
L'interface de programmation mise à disposition des développeurs est une API Web, c'est à dire qui
s'appuie sur la pile logicielle TCP/IP qui est la base des différents protocoles du Web : HTTP, FTP,
mail, P2P, etc. L'API OSM repose exclusivement sur le protocole HTTP et chaque objet peut être
identifié par une URL sans paramètres. Les objets géographiques sont fournis dans un format XML
propre au projet.
Le format XML du projet OSM ("planet") reflète la structure des données enregistrées au sein du
projet.
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7. Discussions et perspectives
7.1. Qualité des données
La première façon d'analyser la qualité des données OSM est d'estimer leur couverture et leur
densité. La densité publiée est le nombre de nœuds par km2, mais cette information est très variable
d'un pays à l'autre : les Pays-Bas est un pays où la densité attendue est plus élevé qu'en Pologne
par exemple - ou d'une région à l'autre : l'Île-De-France est une région plus dense que le Limousin.
Cette information permet tout de même d'évaluer les zones peu ou pas couvertes, et d'estimer l'effort
de cartographie à réaliser. Par exemple, cet indicateur de densité de nœuds montrerait que
l'Espagne ou l'Italie sont moins bien couvertes que la France ou l'Autriche.
Ensuite, la qualité des données OSM peut être déduite des informations fournies par des outils de
détections d'erreur. Ces outils sont créés par la communauté afin de détecter les objets présents
dans la base de données qui ne sont pas conformes. Nous avons déjà présenté OSMOSE, mais il
existe d'autres applications, comme Keep Right. Cette application permet de détecter les voies de
circulation qui se croisent sans qu'il y ait de point de connexion entre elles. Elle permet donc
d'améliorer la qualité des données pour les applications de calcul d'itinéraires.
On utilise d'ailleurs le calcul d'itinéraires pour vérifier la qualité des données.
Enfin, il peut être intéressant de comparer les données créées au sein du projet OSM avec des
références reconnues comme les produits de TeleAtlas, de Navteq ou de l'IGN. De telles opérations
ne peuvent être réalisées par un contributeur seul, par contre les producteurs ou des clients peuvent
réaliser ce type de comparaison. L'IGN a d'ailleurs publié aux journées SAGEO 2009 les premiers
résultats d'une comparaison des données OSM avec sa BD TOPO®. Les résultats de cette étude
montrent que la précision des données créées par la communauté est inférieure à celles de l'IGN
mais peut être jugée comme suffisante pour de nombreuses applications (erreurs maximales d'une
dizaine de mètres). Cette précision est même très correcte compte tenu de la façon dont sont créées
les données, avec l'intervention de très peu d'experts parmi les utilisateurs.
Le dernier indice tendant à prouver qu'une masse de personnes est capable de créer des données
géographiques de qualité est l'intérêt de plus en plus important de sociétés privées vis à vis du
modèle communautaire.
7.2. Intérêt du modèle communautaire
Hormis des projets dit libres comme OpenStreetMap ou Wikipedia, des entreprises font participer
une communauté pour améliorer leur produit. C'est le cas de TomTom ou Google.
De plus en plus de structures, comme l'IGN par exemple, s'intéressent à l'intégration de ses clients
dans le processus de création de données. Cette intégration donne au client un pouvoir, même limité,
qui le rapproche de son fournisseur et de ses données. Par contre, à la différence d'un projet comme
OSM, le client n'est pas libre de faire ce qu'il veut avec les informations qu'il a créées car il doit se
conformer aux licences des données.
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Figure 4 : 10 premiers pays contributeurs à la base de données OSM
© Pascal Neis (neis-one.org) , Contributeur de OpenStreetMap
Figure 5.a : Evolution du nombre de membres OSM depuis 2011
Figure 5.b : Evolution du nombre global des utilisateurs journaliers actifs depuis 2011
© Pascal Neis (neis-one.org) , Contributeur de OpenStreetMap
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7.3. Perspectives
En France, l'association OSM France a été créée en 2011, et communique via son site
http://www.openstreetmap.fr et un événement annuel « State of the Map France ».
La couverture médiatique d'OSM augmente aussi régulièrement.
Les structures nationales (IGN, mission Etalab et ministères) s'intéressent aussi à OSM. De manière
générale les gouvernements prennent désormais au sérieux la problématique de l'accès aux
données publiques.
OpenStreetMap continue à progresser, la qualité des données s'améliore grâce à la croissance du
nombre de contributeurs, aux contributions de collectivités, aux évolutions des outils informatiques
(API, logiciel de contrôle, etc). Ces outils permettent d'améliorer la qualité des données, et améliorent
aussi de façon générale le projet OSM.
Par rapport aux préoccupations des acteurs publics , il faut retenir que :
- la participation des utilisateurs à la production et l'amélioration des données peut fonctionner à une
échelle industrielle, y compris dans le domaine de l'information ;
- les collectivités qui le souhaitent sont les bienvenues pour contribuer à cette communauté ;
- la qualité des données et des outils OSM permet de les utiliser dans le cadre d'applications
destinées au grand public ou pour des études, au moins en ce qui concerne la voirie routière, même
s'il reste nécessaire de vérifier la couverture et la qualité de la zone d'intérêt au cas par cas ;
- les données OSM ont par ailleurs un intérêt évident pour des formations, en particulier en
association avec les logiciels libres ;
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III. Base Adresses Nationale Ouverte et BAN
la BANO
La BANO est une initiative de Christian Quest et Vincent de Chateau Thierry, constatant que le projet
de base adresses nationale envisagée de longue date n'avançait pas et que de plus en plus de
données libres étaient disponibles, notamment grâce au cadastre qui autorise OSM à réutiliser les
documents du cadastre numérisés ; un programme récupérant les points d'adresses à partir des
documents PDF du cadastre a été développé qui a permis d'extraire département par département
l'ensemble des données (il manque encore 4000 communes dans le cadastre numérique).
C'est ainsi qu'est née la BANO, en 2014,qui fusionne les données libres disponibles:
- cadastre
- OSM
- open data (plusieurs communes publient leurs données adresses)
La BANO contient environ 16M d'adresses dédupliquées et est diffusée en ODbL.
Le point clé pour son fonctionnement est l'automatisation :
- La base est mise à jour chaque nuit
- le processus de fusion des différentes sources est automatisé dans des scripts selon des règles
bien définies a priori (priorité des données OSM, etc.).
La BANO est distincte d'OSM. Les données de la BANO ne sont pas réimportées dans OSM : cela
ne sert à rien d'avoir les données à 2 endroits ; en revanche, des mappers qui souhaitent compléter
les adresses d'OSM en utilisant celles de la BANO, en les vérifiant et les complétant sur le terrain
sont les bienvenus évidemment (et il y en a).
références:
http://wiki.openstreetmap.org/wiki/WikiProject_France/WikiProject_Base_Adresses_Nationale_Ouver
te_%28BANO%29
http://fr.okfn.org/2014/09/03/bano-la-base-dadresses-nationale-ouverte/
la BAN
La publicité donnée à BANO lors de sa création au printemps 2014 est montée jusqu'aux ministères
et a conduit Etalab et les acteurs concernés (IGN, la Poste) à lancer la BAN, ouverte en avril 2015.
La mission Etalab a contribué à la BAN avec le développement du géocodeur et du site
http://adresse.data.gouv.fr/ et le recrutement de Christian Quest, chargé de la BAN.
La BAN est complètement distincte de la BANO.
La base adresses fusionne plusieurs sources:
- la Poste
- le DGFIP (Fantoir)
- à la marge des données IGN
- des collectivités (pour lesquels un outil web de correction/saisie de données adresses a été mis en
place, mais qui pour l'instant n'est utilisé que de manière assez marginale)
La BAN contient 26M d'adresses.
Elle est diffusée sous licence gratuite de repartage, une licence distincte d'ODbL.
Elle est également diffusée en ODbL par OSM France. Toute l'information technique est disponible
depuis http://openstreetmap.fr/ban et https://github.com/etalab/ban-data/tree/master/scripts
La Poste et l'IGN continuent de diffuser leurs données adresses sous licences payantes, avec des
données complétées (en fait très peu pour la base Adresses IGN, et nettement plus pour la base
Hexa de la Poste, avec plus d'1 M d'adresses en plus, et des données complémentaires sur les
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circuits de distribution postale, ce qui fait que la base est achetée par des routeurs qui peuvent ainsi
optimiser leurs tarifs avec la Poste ; les données adresses n'y sont en revanche pas géoréférencées).
référence : http://adresse.data.gouv.fr/
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IV. Entretiens avec les collectivités et services publics
Actuellement en ligne sur http://www.cete-mediterranee.fr/tt13/www/imgarea/OSM-mig/
dans la page du présent rapport http://mim.cete-aix.fr/spip.php?article412
Tous les entretiens réalisés au cours de cette étude sont référencés ci-dessous.
1.
Utilisation d'OpenStreetMap par les services publics
Tony Emery
Ville d'Orange - Communauté de communes des Pays de Rhône et d'Ouvèze
Entretien avec Tony EMERY – Géomaticien
[email protected]
06/01/16
Compte-rendu : Patrick Gendre, Sébastien Poilroux - Cerema Méditerranée
La ville d'Orange et la Communauté de Communes des Pays de Rhône et Ouvèze sont des
utilisateurs pionniers d'OpenStreetMap, en tout cas en région PACA. En particulier, OSM est
systématiquement utilisé pour gérer les données de voirie. Les données qui ne sont pas directement
utiles au SIG communal sont néanmoins renseignées dans OSM, par exemple les gabarits, vitesses
réglementaires, autorisation de dépassement, nombre de voies, mouvements tournants (interdit de
tourner à gauche etc.) qui peuvent alimenter des applications de recherche d'itinéraires comme
OSRM.
D'autres données que la voirie sont cartographiés dans OSM par la ville d'Orange, les lotissements,
les résidences, les équipements, les mobiliers urbains ou encore les bâtiments publics par exemple.
Pour se faire une idée des données OSM à Orange, le plus pratique est de télécharger les données
en ligne via http://overpass-turbo.eu/ .
Le site http://lizpoi.3liz.com/orange/index.php/lizpoi/map/?tree_id=7 permet de voir la répresentation
des
cartographique
des
données,
et
plus
largement
le
site
http://lizpoi.3liz.com/orange/index.php/lizpoi/ donne accès à d'autres types de données présentes
dans OSM (accessibilité handicapés, points d'intérêt). Ces démonstrateurs sont open source et
réutilisables sur d'autres territoires.
Une autre application associée à OSM qu'utilisent les géomaticiens de la CCPRO est mapillary : ce
service gratuit créé par une startup suédoise est un équivalent libre et communautaire de Google
Street View ; les utilisateurs utilisent une application mapillary sur leur smartphone pour prendre des
photos du terrain, qui sont associées automatiquement aux données OSM. Pour les géomaticiens,
l'outil permet d'effectuer rapidement des campagnes de prises de vue sur le terrain puis de compléter
la saisie des objets pertinents au bureau. Mapillary offre des services complémentaires comme la
reconnaissance automatique des panneaux routiers dans les photos.
Pour en savoir plus : http://wiki.openstreetmap.org/wiki/Mapillary
La démarche de gestion des données de voirie comprend les étapes suivantes.
I. Constitution d'une base communale :
La première étape a été de réaliser une table qui recense toutes les voies de la commune. En
partant d'une base vide, on confronte plusieurs sources de données et du travail de terrain pour
constituer ce que l'on a appelé un "officiel de voirie".
Ce qui est important lors de cette étape c'est d'éliminer les doublons, de normaliser les noms de
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voies (pas d'abréviation, nom officiel issu autant que possible des délibérations des communes) et de
créer
un
identifiant
interne
pour
être
sûr
que
chaque
voie
est
unique.
https://prezi.com/ikxmabg1ljqu/mise-en-oeuvre-dun-referentiel-dadresse-en-mairie-dorange/
L'option de cette étape est l'intégration des points d'adresses selon la même méthode.
II. Création des objets dans OpenStreetMap :
En parallèle, la gestion (géo)graphique des données se fait directement sur OpenStreetMap, en
prenant bien soin d'ajouter dans les données un tag "ref:FR:commune" qui reprend l'identifiant
interne que l'on a créé dans l'Officiel de Voirie, qui assure le lien passerelle entre la table et les
données OpenStreetMap.
III. Mise à jour des données par la suite :
Cf. Document joint qui décrit comment se font les mises à jour à partir des délibérations des
communes. (création de nouvelles voies ou de nouvelles adresses):
- la donnée est d'abord saisie dans OSM (avec JOSM); le tag ref::FR::commune (No Insee de la
commune + « V » + Id à 6 chiffres pour l'objet) permet de faire le lien avec l'ID Interne du SIG de la
collectivité ; si la voirie existe déjà dans OSM, elle est mise à jour (le tag « source » permet d'indiquer
que la mise à jour a été effectuée par la Collectivité); la voie est découpée en tronçons en fonction de
la modification attributaire de la voie (ex : changement de limitation de vitesse, de surface, passage
d’un pont ou d’un tunnel,…) et la relation OSM « associatedStreet » permet de regrouper les
tronçons d'une même voie ainsi que les points d’adresse associés.
- la mise à jour est répercutée de OSM vers les BD postgis et gdb (arc/gis) du SIG de la collectivité
via des scripts en python lancés automatiquement chaque soir en tâche planifiée.
- la donnée est également mise à jour dans le fichier XL « officiel de voirie »
- ensuite la mise à jour peut être répercutée dans les applications qui utilisent ces données,
notamment pour mettre à jour des plans de ville (via des scripts python et FME).
Les contrôles qualité sur les données sont effectués avec l'outil FME (qui permet de définir
graphiquement des requêtes sur les données pour vérifier différentes règles sur les données).
IV. Exploitation des données :
L'intérêt de ce travail est de réutiliser ces données, en voici un exemple concret permettant la
réalisation de plans de ville via le logiciel ArcGIS.
https://prezi.com/b2cxai9kcud-/arcgis-editor-for-openstreetmap/
Le lien suivant fournit d'autres exemples de plans et surtout les fichiers XL des "Officiels de Voirie",
qui
permettent
de
bien
comprendre
la
structuration
des
données
:
https://drive.google.com/drive/folders/0B_qnfztqzzrOZDluTll3TU01WWM
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2. Utilisation d'OpenStreetMap par les services publics
Cyrille de Villèle, Clément Denier et Claude Brémond
Ville de Digne-les-Bains
Entretien avec Cyrille DE VILLELE - Service communication de la ville de Digne-les-Bains
complété par un échange avec Clément DENIER, gestionnaire SIG, et Claude
BREMOND, responsable de l'Urbanisme
[email protected]
[email protected]
[email protected]
15/01/16
Compte-rendu : Patrick Gendre, Sébastien Poilroux - Cerema Méditerranée
Utilisation d'OSM :
OpenStreetMap est d'abord et surtout utilisé pour communiquer, et produire des cartes et
plans (papier et web).
Digne est une ville avec une communauté du libre dynamique, a priori un contexte
favorable pour OSM. Un article de Jean-Christophe Becquet, Apitux, paru dans la revue
Espaces14 décrit la démarche « dessine ta ville » engagée à Digne pour faire participer
tous les dignois à la cartographie collaborative, à partir de 2012; d'autres villes françaises
comme Plouarzel, Orange, Arles, Montpellier ou le département de Loire-Atlantique, sont
cités.
L'utilisation OSM à la Ville de Digne a vraiment décollé avec un stagiaire de l'IUT Digne
en 2013 : saisie des batiments, des lignes de transport, vérification des noms des rues etc.
ce qui a motivé les mappers dignois pour compléter les données. Compte tenu de la
visibilité de l'action de la Ville sur OpenStreetMap, a communauté OSM, bien au-delà de
Digne, a ensuite beaucoup contribué pour compléter et corriger les données.
Lien avec le SIG :
Le travail de mise à jour d'OSM est à ce jour complètement découplé du SIG. Le
gestionnaire du SIG utilise QGIS et occasionnellement le plug-in OSM pour afficher un
fond de carte OSM, mais pas les données OSM elles-mêmes. Il faudrait donc désormais
essayer d'articuler les données SIG de la ville avec celles d'OSM comme à Orange par
exemple, a priori il n'y a pas d'obstacle mais ce n'est pas une action prioritaire.
En ce qui concerne les données d'urbanisme, il ne serait pas possible de publier les
données de parcelles individuelles à cause de la question des données personnelles, en
revanche il serait tout à fait possible les zones du PLU et du PPR, ou des données
concernant les bâtiments publics ; néanmoins cela ne serait pertinent que si ces données
étaient mises à jour sur OSM en même temps que celles du SIG, ce qui exigera une
organisation bien rôdée (et aura un coût, même limité).
Il faut noter par ailleurs, qu'en ce qui concerne l'urbanisme réglementaire, c'est encore le
plan papier qui est le document de référence validé par la préfecture, et que tant que ce
processus amont n'est pas numérisé, cela n'incitera pas à investir dans une publication
systématique.
Outils :
14 http://apitux.com/medias/apitux-revue-espaces-article-becquet-jean-christophe-openstreetmap-cree-desdonnees-libres-pour-le-territoire-le-projet-dessine-ta-ville.pdf
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Les outils suivants ont été mis en oeuvre:
umap et cartosm: pour insérer des cartes en ligne sur le web
http://umap.openstreetmap.fr/fr/ et http://cartosm.eu/
maperitive pour produire les plans de bus de la régie des transports
http://maperitive.net/ ; http://wiki.openstreetmap.org/wiki/FR:Maperitive
La ville de Digne est désormais très bien cartographiée, la saisie porte désormais plus sur
des détails et des mises à jour ; il faudrait aussi compléter les autres communes de
l'intercommunalité.
Projet à venir :
Pour la foire de la lavande à la fin du mois d'août, un « village du numérique » va être mis
en place, avec des événements qui permettront de compléter la base OSM et de motiver
la communauté: utilisation de mapillary pour photographier le territoire et compléter OSM,
également un atelier opensolarmap pour cartographier les toits et le potentiel solaire (),
sans doute aussi sur les données d'accessibilité PMR
http://www.mapillary.com/map
http://wiki.openstreetmap.org/wiki/Mapillary
http://wiki.openstreetmap.org/wiki/Mapillary
http://wiki.openstreetmap.org/wiki/OpenSolarMap
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3. Utilisation d'OpenStreetMap par les services publics
Bertrand Leroux - Cerema, études foncières et territoriales
Entretien avec Bertrand LEROUX, Cerema Dter Méditerranée - Chargé d'étude - Service
Politiques Territoriales et Foncières
28/01/16,
Compte-rendu : Patrick Gendre, Sébastien Poilroux - Cerema Méditerranée
Utilisation d'OSM :
OSM est un outil simple et pratique de visualisation en mode usager sur internet ou sur
portable (OSMand~ qui me permet aussi de faire du routing).
C'est aussi un projet bien outillé pour répondre à des questions reproductibles facilement
en tout point du globe, donc y compris hors de l'hexagone, (générer une carte d'une
localité ...) avec une communauté très réactive:
En tant que chargé d'études, la structure de données OSM reste pénible à manipuler, il est
en pratique souvent nécessaire de les transformer en shapefile ou de les injecter dans
postgis pour la croisée avec d'autres données, et bien sûr d'une exhaustivité très variable.
Un des points forts de la BD OSM concerne les ponctuels: équipements, services; les
arrêts de bus, voies cyclables, qui sont compliqués à obtenir sinon. La BD contient aussi
des informations sur la voirie qui existent de manière partielle dans OSM et pas dans nos
référentiels communs type RGE: le sens du sens unique; les vitesses réglementaires.
L'ouverture de la données SIRENE annoncée pour 2017 devrait permettre à la
communauté OSM de s'en saisir pour fournir rapidement de la donnée géolocalisée
exploitable facilement sur les commerces et industries.
https://www.etalab.gouv.fr/louverture-du-repertoire-sirene-par-linsee-au-1er-janvier-2017une-avancee-majeure-pour-lopen-data
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4. Utilisation d'OpenStreetMap par les services publics
Sylvain Montagner - PNR Normandie-Maine
Entretien avec Sylvain MONTAGNER - Chargé de mission SIG / Évaluation, Pôle
Médiation au territoire
[email protected]
01/02/16
Compte-rendu : Patrick Gendre, Sébastien Poilroux - Cerema Méditerranée
Utilisation d'OSM :
L'utilisation d'OSM reste encore modeste: il faut une phase d'appropriation des nombreux
outils, mais clairement les potentialités d'ouverture de données dans OSM sont énormes
et encore trop méconnues, pour une structure comme un Parc Natural Régional qui fait
intervenir de nombreux partenaires et collectivités dont les données sont diverses et assez
hétérogènes, et qui a vocation à informer le public.
En tant que contributeur, quelques données relatives au PNR ont pu être apportée à OSM,
comme
par
exemple
le
périmètre
de
notre
PNR
(http://www.openstreetmap.org/relation/3493867), ou un sentier de randonnée
(https://www.openstreetmap.org/relation/5233560).
Les vergers sont un aspect important du patrimoine naturel; sur cette thématique, Sylvain
Montagner s'est aperçu que la base OSM était déjà très riche, tant en nombre d'objets que
de description « standard » des objets ; par ailleurs les outils OSM sont plus puissants que
les outils géomatiques bureautiques usuels (en mode web, modèle de données extensible,
publication, etc.). L'idée a été de lancer un projet tirant parti de ces outils et contribuant
aussi à enrichir la base de données OSM.
Projet en cours : saisie web spécialisée des vergers avec Chimère :
Le PNR a un projet d'interface contributive (Chimère 15) autour de la thématique des
Vergers du territoire; Chimère est une application web open source (postgresql + django)
qui offre une interface de saisie collaborative spécialisée pour un type d'objets particulier
que celui qui adapte et héberge l'application peut ainsi proposer à la communauté; les
données saisies dans la base peuvent ensuite être validées et poussées vers OSM par le
gestionnaire de la base.
Chimère fonctionne actuellement avec des objets ponctuels; le projet du PNR NormandieMaine implique des développements (en cours) afin de pouvoir gérer des objets
surfaciques comme les vergers.
Dans la durée, la mise à jour de OSM à partir de la base des données des vergers du
PNR Maine-Normandie devait se faire assez simplement ; réciproquement, l'outil de saisie
collaborative doit permettre de faire remonter du terrain et des contributeurs OSM, et de
suivre les évolutions au fil du temps.
La mise à jour serait plus complexe pour un autre type d'objets : les haies. La base de
15 http://www.chymeres.net/pages/presentation-fr.html
OpenStreetMap pour les services publics
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données du PNR compte 1 million de tronçons ; une mise à jour d'OSM serait complexe
tant en gestion des conflits qu'en volume de données. Ce serait néanmoins à terme un
autre thème possible.
Outils: overpass :
Parmi les outils, S Montagner signale overpass API16, très pratique pour interroger la base
OSM sur un type d'objet précis.
Par exemple, il s'intéresse au recensement des éoliennes, et s'est aperçu que la BD OSM
était plutôt plus complète que les données des DREAL (par ailleurs pas homogènes, car le
parc couvre 2 régions), et il a été facile de les compléter avec les 2 ou 3 éoliennes qui
manquaient.
Attentes : un centre de ressources ?
La communauté OSM fonctionne très bien, mais Sylvain Montagner évoque l'idée qu'un
centre de ressources « officiel » répondant aux questions techniques sur les données et
outils OSM puisse être créé, et en faisant connaître les possibilités, en tant que structure
publique, pour répondre aux attentes des nombreuses structures publiques qui pourraient
en tirer parti, telles que les PNR.
16 http://overpass-turbo.eu/
OpenStreetMap pour les services publics
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5.
Utilisation d'OpenStreetMap par les services publics
Vincent Deshoux - Plate-forme régionale GEOPAL (Pays de la Loire)
Entretien avec Vincent DESHOUX - Syndicat mixte Gigalis - Animateur du programme
GEOPAL (plate-forme géomatique de la Région Pays de la Loire)
25/02/16
Compte-rendu : Patrick Gendre, Silvio Rousic, Sébastien Poilroux - Cerema Méditerranée
Utilisation d'OSM pour une BD régionale partenariale de lieux publics :
Geopal est la plate-forme géomatique régionale des Pays de la Loire, financée sur le
Contrat de Projet Etat-Région (CPER).
En 2013, un groupe de travail régional 17 a initié la création d’une base de données des
lieux publics qui sert de base au moteur de recherche multimodal http://www.destineo.fr
(les données précédemment utilisées, issues de la Poste, ne donnant pas satisfaction). La
base est en téléchargement libre en licence ouverte sur la plateforme www.geopal.org et
sur le site http://data.paysdelaloire.fr
(http://data.paysdelaloire.fr/donnees/detail/implantations-des-lieux-publics-en-pays-de-laloire/)
La mise à jour de la BD est assurée semestriellement par l’IGN à partir de la récupération
des données des partenaires (SDIS, collectivités) et des données de la BDUni de l'IGN,
sur la base d'une convention non rémunérée.
Désormais que la ,
Aujourd’hui, pour accroître les utilisations de la base et assurer sa complétude et sa mise
à jour, nous réfléchissons à un autre processus.
Il avait été envisage dès la création de cette base d'intégrer des données OSM, mais
(sans analyse juridique poussée), elles avaient été écartées compte tenu de la licence
OSM (ODBL) dont le caractère « contaminant » (partage à l'identique) semblait
incompatible avec les données IGN. Mais l’exemple de la BAN (diffusée sous double
licence18) incite les partenaires à revenir sur ce choix et à se poser de nouveau la question
de l'utilisation des données OSM pour alimenter des bases de données partenariales (et
réciproquement de la contribution à OSM).
A ce stade, le groupe de travail GEOPAL a donc plutôt des questions que des réponses, la
réflexion étant très récente. Il va s'agir dans un 1er temps d'interroger (sans doute via le
Forum) la communauté OpenStreetMap sur les questions de licence pour avancer dans la
réflexion.
Logiciels libres OSM :
Par ailleurs, GEOPAL a lancé un « pôle métier » sur les logiciels libres, dont le périmètre
inclut bien sûr les logiciels tels que QGIS, Postgis, Mapserver, mais également les
logiciels de l'écosystème OpenStreetMap 19.
17 http://www.geopal.org/accueil/les_actualites/10_1906/groupe_de_travail_quotbase_de_donnees_des_lie
ux_publicsquot
18 http://adresse.data.gouv.fr/download/
19 http://wiki.openstreetmap.org/wiki/Frameworks
OpenStreetMap pour les services publics
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Utilisation d'OpenStreetMap par les services publics
Florent Esterez et Alexis Bodet - Agglomération Royan-Atlantique
Entretien avec Florent ESTEREZ, Direction des Systèmes d'Information, Responsable
S.I.G
et Alexis BODET
[email protected] 05 46 22 19 45
01/03/16
Compte-rendu : Laure Chandelier, Sébastien Poilroux - Cerema Dter Sud Ouest
C'est l'article dans Sign@ture qui a fait connaître la démarche "OpenStreetMap pour les
services publics" aux responsables SIG de l'agglomération Royan-Atlantique qui
souhaitent ainsi être inclus dans le projet.
Le SIG de l'agglo :
SIG sous ESRI
Solution Web : WebVille de Geomap Imagis
Agglo : 34 communes, 500 utilisateurs du SIG Web (à l'origine, pour la consultation du
cadastre) SIG qui est donc plutôt technique.
Actuellement, les utilisateurs = différents services de l'agglo / les communes / les élus.
Objectif à terme : un service web tout public
Utilisations d'OSM :
Intérêt d'OSM : permet d'avoir des données exhaustives sur le territoire, voire à l'extérieur
(pas d'interruption sur le territoire, intégration facilitée de nouvelles communes).
Deux utilisations principales :
- le service tel quel comme fond dans le SIG de l'agglo pour des plans de localisation et
pour des cartes rapides
- les données "remaniées" pour construire un fond de carte allégé par rapport à celui
d'OSM afin de faire ressortir les propres données de l'agglo ou d'alimenter avec d'autres
données (type BD Carthage).
Le service SIG de l'agglo télécharge ainsi toutes les données (ponctuelles, linéaires,
surfaciques). Un fonds général est constitué, avec quasiment tout le surfacique (forêt,
marais, place, dune, zones résidentielles) et également le filaire de voirie. Par contre, tout
le ponctuel n'est pas conservé car il alourdit la cartographie et l'agglo utilise plutôt ses
propres données (ex : localisation des mairies).
Le filaire de voirie est beaucoup utilisé et l'objectif est d'en faire la base officielle de l'agglo.
Il peut être utilisé pour du géocodage (car topologique) voire du calcul d'itinéraire.
Depuis 2006, l'agglo travaillait sur sa propre base de voirie mais la mise à jour s'est
avérée très lourde. Le choix a été fait de basculer sur OSM. Cependant, d'importants
manques sur certaines communes ont été constatés. Le service est alors passé sur la
BAN (adresse.data.gouv.fr), avec son outil d'aide à la création et des compléments sont
donc réalisés pour que la base soit plus fiable.
Cependant, le service SIG s'interroge sur le devenir de la BAN : toutes les intégrations
OpenStreetMap pour les services publics
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faites dans la BAN ne sont pas répercutées dans OSM. Actuellement, l'agglo contribue
dans les deux (BAN et OSM), c'est lourd. De plus, les intégrations des données saisies
dans la BAN ne sont pas rapides (15 jours annoncés mais en pratique c'est parfois plus
long et donc pas très réactif).
Quel est le lien entre OSM et BAN et comment va t-il évoluer ? interrogation majeure
de l'agglo. Il est par conséquent difficile de porter un discours auprès des communes tant
qu'il n'y a pas de réponse claire (donc a priori, peu de communes contribuent ou pas de
visibilité sur celles qui contribuent car absence de choix)
Au sein de l'agglo : 2 contributeurs OSM (FE et AD). Ils sont en contact avec un autre
contributeur local, notamment des échanges sur les écarts qui peuvent appraître : il y a
parfois un décalage entre les données saisies, du fait que la saisie se base sur deux fonds
différents entre le cadastre (utilisé par le contributeur mais avec des défauts de calage) et
l'ortho IGN (utilisé par l'agglo)
A part sur le réseau routier, pas d'analye particulière.
Une autre utilisation : récupération des données référentielles sur l'ensemble de la France
(communes, cantons, départements, EPCI, etc...).
Outils / Récupération des données OSM :
- sous QGIS (fonction Vecteur/Openstreetmap/télécharger des données OSM, tracé d'un
cadre qui permet de télécharger une zone) : utilisé pour le surfacique car plus complet
(mais pb taille de zone de récupération). On obtient un .osm à transformer.
- sous GeoFabrik : pour le réseau routier car plus propre
OpenStreetMap pour les services publics
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Illustrations du SIG de l'agglomération :
Figure 6 : SIG de l'agglomération de Royan-Atlantique © Contributeurs de OpenStreetMap
Figure 7 : Carte de la voirie de l'agglomération de Royan-Atlantique © Contributeurs de OpenStreetMap
OpenStreetMap pour les services publics
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7.
Utilisation d'OpenStreetMap pour les services publics
Frédérick Petit – Grenoble-Alpes Métropole
Entretien avec Frédérick PETIT
[email protected] 04 56 58 51 35
07/03/16
Compte-rendu : Anne-Laure Badin, Bernard Miege, Sébastien Poilroux – Cerema Centre
Est, Cerema Méditerranée
Frédérick Petit travaille pour Grenoble-Alpes Métropole et pour le SMTC de Grenoble. Il
est responsable du Système d’Informations Déplacements et Mobilité depuis 5 ans. Il est
aussi en charge de la mission « Opendata ». .
Il s’occupe donc de mettre à disposition de l’information sur la mobilité (y compris
innovante) des voyageurs de l’agglomération (TC, trafic voitures, déplacements actifs,
covoiturage, accéssibilité PMR) et de favoriser la mise en place de démarches favorisant
l’ouverture des données, et pas seulement des données de transport.
Utilisation d’OSM (données et outils) :
L’entrée dans OSM s’est faite début 2014 au moment du basculement vers
OpenTripPlanner, un calculateur d’itinéraires open source, utilisé en remplacement d’un
produit précédemment utilisé insatisfaisant. L’utilisation de logiciels open source a orienté
le service vers l’utilisation des données openstreetmap.
Les premiers outils ont été livrés début 2015.
Quelques outils de la sphère OSM utilisés :
- des éditeurs en ligne comme JOSM (éditeur Java pour OSM)
- des outils de confrontation de données comme OSMOSIS (application Java pour traiter
la donnée OSM)
- outils de rendu comme Leaflet
Actuellement, l’essentiel des utilisations est regroupée sur le site de la mobilité sur la
Métropole Grenobloise : http://www.metromobilite.fr
Ce site dispose d’une base topologique qui repose sur OSM et le rendu cartographique
s’effectue à travers un serveur de cartes dédié.
Ce site propose notamment :
• plan des réseaux TC
• horaires de passage des TC
• horaires des prochains passages de TC
• circuler en voiture (état congestion, autopartage, covoiturage, Parc Relais, Parking
et Panneau à Message Variables)
• circuler à vélo (pistes cyclables, location, consignes Métrovélo, perturbations)
• conseils et vente (agences, distributeurs, relais, …)
• lien sur site Air-Rhône-Alpes
• lien sur les données ouvertes (API ou BdD)
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Rapport d'etude : OpenStreetMap pour les Services Publics
Sébastien Poilroux – Mai 2016
Travail avec la communauté OSM :
Par nature, les agents des collectivités ont une grande confiance dans les données qu’ils
produisent et l’idée de basculer une partie de l’information produite sur OSM pouvait
apparaître au départ comme une « ouverture de leur travail à la critique ». Il a été
nécessaire de promouvoir le processus en considérant la comparaison comme une
valorisation du travail des agents et non une critique.
Il a également fallu démontrer aux contributeurs OSM que les collectivités pouvaient
apporter une plus-value à leur travail.
Pour l’instant, les contacts entre la collectivité et OSM restent informels et basés sur des
relations interpersonnelles. Ils se font dans le cadre du groupe local OSM, mais la
perspective est de les institutionnaliser.
Au sein de Grenoble-Alpes Métropole, seuls quelques services sont concernés par ce
rapprochement avec OSM et principalement les services transports. Cela évolue petit à
petit et c’est un des objectifs de la mission Opendata.
Sur Grenoble, la communauté OSM compte entre 200 et 250 mappers, dont 40 sont très
actifs. La donnée grenobloise est donc particulièrement vivante.
L’idée d’ajouter des identifiants spécifiques « gestionnaires » à la structuration OSM a été
envisagée, mais le caractère commercial de ces informations apparaît pour le moment un
frein à leur ouverture. L’idée serait d’ajouter les id propriétaires de l’opérateur comme
attribut d’osm pour faciliter le moissonnage des données ; dialogue actuel avec OSM pour
envisager cette possibilité.
Un dispositif « Opendata Métropole » a été lancé en octobre 2015 par Grenoble-Alpes
Métropole. La dynamique n’est pas encore créée, mais la mission lance à partir du 22/3/16
des ateliers d’utilisation et d’acculturation à la donnée en sollicitant des acteurs ayant déjà
publié des données de la collectivité.
Pour l’instant les données publiées sont essentiellement liées aux transports et à la voirie,
notamment croisement des données adresses de Grenoble et de la BANO. Pour plus
d’information se connecter au site : http://data.metropolegrenoble.fr
Quelques exemples :
• données transport :
horaires bus et tramways TAG (format GFTS)
horaires cars TransIsère (format GFTS)
points de vente titres transports (format GeoJSON, CSV)
arrêts bus et tramways (format GeoJSON)
lignes réseau TransIsère (format GeoJSON)
lignes réseau TAG (format GeoJSON)
arceaux à vélo (format GeoJSON, KMZ, SHP)
emplacements Cité Lib (autopartage véhicules) (format GeoJSON, CSV)
disponibilité Cité Lib (format GeoJSON)
consignes Metrovélo (format GeoJSON, CSV)
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Rapport d'etude : OpenStreetMap pour les Services Publics
Sebastien Poilroux – Mai 2016
• données aménagement :
voies et adresses (format GeoJSON, KMZ, SHP)
urbanisme Application du Droit des Sols (format GeoJSON, KMZ, SHP)
accessibilité voirie, stationnement ou carrefour (format GeoJSON, KMZ)
zones urbaines (ZFU, ZUS, ZRU, ANRU, GPV) (format GeoJSON, KMZ, SHP)
Parkings Relais (format GeoJSON, CSV)
zones 30 (format GeoJSON, KMZ, SHP)
équipements (format GeoJSON, KMZ, SHP)
pistes cyclables (format GeoJSON)
parkings (format GeoJSON, CSV)
Contextes politiques national et local :
Le contexte politique grenoblois (majorité de mouvance écologique à la ville de Grenoble)
est très favorable à l’ouverture des données publiques. Une conseillère a même le titre
d’adjointe « Open data et logiciels libres ».
Le regard grenoblois sur l’ouverture des données est donc un peu « biaisé » avec des élus
plutôt convaincus et une culture populaire majoritairement « googlisée » ; comme partout,
le monde de la cartographie reste relativement bipolaire : OSM d’un côté et Google de
l‘autre.
En ce qui concerne l’engagement des acteurs économiques locaux, ce n’est pour le
moment qu’une volonté, mais depuis la loi NOTRe et le rapport Jutand sur l’ouverture des
données transports, le mouvement est en route. Les grands acteurs du monde des
transports comme KEOLIS ou TRANSDEV ont engagé une réflexion sur ce sujet qui figure
maintenant à l’ODJ des réunions du GART (Groupement des Autorités Responsables de
Transport).
Projets en cours ou à venir :
Sur 2016, l’essentiel de l’action se fera sur la mobilisation des acteurs grenoblois autour
de l’Opendata : à la fois des agents de collectivités et des citoyens. Une scop intervient en
AMO (Scop Infolab). L’objectif est de faire sortir les données des CT et des citoyens
« happy mapper ». A termes, l’objectif est d’impliquer des acteurs économiques, certains
semblent en attente.
Sur la thématique des transports, l’objectif est d’améliorer le modèle existant à travers des
échanges avec les groupes locaux OSM dans le but de permettre une meilleure
intégration OSM / BDD mobilité.
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Rapport d'etude : OpenStreetMap pour les Services Publics
Sebastien Poilroux – Mai 2016
Remarques et recommandations :
L’utilisation de l’infrastructure OSM peut être considérée comme une richesse pour la
collectivité. Les données qu’elle produit peuvent être améliorées pour le bien commun.
L’apport d’OSM n’est pas homogène sur le territoire ; si le centre-ville de l’agglomération
est bien couvert et bien suivi avec des données souvent très riches et précises, il peut y
avoir des soucis d’exhaustivité au fur et à mesure que l’on s’éloigne du centre. Les
collectivités ont leur rôle à jouer et reprennent la main en complétant l’information sur les
espaces périphériques.
Quelques illustrations vers des productions Grenoble-Alpes Métropole en lien avec OSM :
Utilisation corrélée des données des antennes GSM et des lieux petite enfance :
https://umap.openstreetmap.fr/fr/map/antennes-gsm-et-lieux-daccueil-petite-enfance-agr_55079#13/45.1777/5.7194
Figure 8 : Carte de corrélation Antennes GSM et Lieux de petite enfance
© Contributeurs de OpenStreetMap
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Rapport d'etude : OpenStreetMap pour les Services Publics
Sebastien Poilroux – Mai 2016
Localisation des antennes GSM à Grenoble
http://umap.openstreetmap.fr/fr/map/antennes-gsm-a-grenoble_54537#14/45.1813/5.7240
Figure 9 : Localisation des antennes GSM © Contributeurs de OpenStreetMap
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Rapport d'etude : OpenStreetMap pour les Services Publics
Sebastien Poilroux – Mai 2016
8.
Utilisation d'OpenStreetMap par les services publics
Guillaume Touya - Laboratoire COGIT de l'IGN
Entretien avec Guillaume TOUYA - Chercheur au laboratoire COGIT – IGN
14/03/16
Compte-rendu : Patrick Gendre, Sébastien Poilroux - Cerema Méditerranée
Utilisation d'OSM :
Guillaume Touya a commencé à s'intéresser à OSM en 2009 pour une analyse de la
qualité des données OSM en France, avec une comparaison avec la BD TOPO de l'IGN,
qui a donné lieu à une méthode d'analyse qui a fait l'objet une publication scientifique.
La comparaison portait sur les aspects géométrie, les attributs, la complétude, la
continuité
http://recherche.ign.fr/labos/cogit/cv.php?nom=Touya
Guillaume Touya fera une présentation sur les travaux en cours autour d'OSM lors des
prochaines journées de la recherche le 25/3/16 : http://recherche.ign.fr/jr/jr16.php
Il a beaucoup travaillé notamment sur la génération de carte, et analysé quelles données
d'OSM sont pertinentes selon l'échelle
Depuis 2009, la complétude des données a largement progressé même si elle reste
nettement meilleure dans les grandes villes, la qualité géométrique est bonne, c'est sans
doute sur les données attributaires (toponymie par exemple) que l'on observe le plus de
défauts.
Un travail est en cours pour évaluer la qualité intrinsèque des données (c'est à dire sans
les comparer à des données de référence):
- soit en fonction du contributeur (thèse à venir)
- soit en fonction de la cohérence géographique entre les objets, évaluée par différentes
règles heuristiques (par exemple, un arrêt de bus ne devrait pas être situé dans un
bâtiment ou loin d'une route)
G. Touya étudie également des méthodes pour détecter les données délibérement
erronées qui sont saisies ou importées dans OSM.
La plupart des analyses sont implémentées dans le logiciel GeOxygene, qui sert de plateforme de tests aux travaux du COGIT mais est un logiciel open source, librement utilisable
:
http://oxygene-project.sourceforge.net (en cours de migration vers github)
Le Laboratoire COGIT collabore depuis 2015 avec OSM France sur plusieurs actions,
dont un projet européen (LandSense) de constitution d'une base de données open data
d'utilisation des sols, à une échelle beaucoup plus grande que Corine Land Cover, qui
sera testée en 2017 en Midi-Pyrénées. Les outils de saisie collaborative seront dérivés
des outils OSM comme ID.
G. Touya n'est pas directement utilisateur ou contributeur OSM, mais OSM en tant qu'outil
OpenStreetMap pour les services publics
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collaboratif est un objet de recherche avec de fortes potentialités:
- en termes de données, la base OSM est plus riche (passages piétons, magasins, arbres
etc.) que les données de l'IGN pour les grandes villes, une complémentarité est possible
entre les deux;
- en termes de logiciels, les outils développés autour d'OSM, en général open source,
peuvent aussi être réutilisés avec d'autres données que celles d'OSM; à titre de test par
exemple, l'IGN a converti les données de sa BD TOPO au format de la base OSM, ce qui
permet d'utiliser les éditeurs (Id, JOSM), des moteurs cartographiques (mapnik...) ou autre
logiciels de contrôle qualité (osmose, keepright). Maîtriser ces outils permet aussi de faire
de la veille sur les nouveaux services développés par des start-ups comme mapbox,
stamen, mapzen, etc., qui se développent rapidement et avec des financements très
importants.
Techniquement:
- sauf accéder à la base de données elles-mêmes par API ou depuis des fichiers
d'extraction de la base, les données OSM sont publiées en tant qu'images par un moteur
de rendu comme mapnik; un axe de progrès sur lequel le COGIT cherche à monter un
projet est de publier également sous forme de tuiles vecteur
- le modèle de données clé-valeur est très particulier à OSM ; les collectivités qui publient
leurs données géo-référencées en open data les publieront directement depuis leur base
de données en général relationnelle.
- un certain nombre des logiciels ne fonctionne que sous linux ce qui reste un frein à leur
large diffusion (que le passage en application web pourrait en partie résoudre)
Sur tous ces sujets, le laboratoire COGIT est intéressé par des collaborations concrètes
avec des collectivités ou autres services publics.
OpenStreetMap pour les services publics
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9. Utilisation d'OpenStreetMap par les services publics
Adrien Carpentier - Nord Pas de Calais - Picardie
Entretien avec Adrien CARPENTIER – Géomaticien - Service Information Géographique
et Analyse Spatiale, SIGALE Nord-Pas de Calais, Région Nord Pas de Calais - Picardie 20
[email protected]
17/03/16
Compte-rendu : Patrick Gendre, Sébastien Poilroux - Cerema Méditerranée
Utilisation d'OSM :
Les utilisations d'OSM sont limitées, principalement aux limites communales. La Région a
contribué à la création de la BAN en numérisant les limites communales à partir du
cadastre du Pas-de-Calais, qui ne l'étaient pas encore.
Le SIGALE gère 26 niveaux de zonage, dont certains infra-communaux (qui sont publiés
en licence open data). http://opendata.nordpasdecalais.fr/dataset?q=limites
Les données sur les communes et leurs contours sont gérées dans postgres, à la fois
celles de l'IGN et celles d'OSM, où 2 niveaux de précision sont maintenus, selon l'échelle.
Les mises à jour des communes sont rapidement répercutées par la communautés OSM
donc la mise à jour dans les données du SIGALE se fait facilement.
L'utilisation de données libres simplifie la publication de documents, de type Atlas
notamment.
La fusion des régions Nord-pas-de-Calais et Picardie a conduit à produire un grand
nombre d'atlas ces derniers mois, principalement en utilisant la BD Carto, mais plusieurs
tests ont été fait en utilisant les données OSM, en particulier pour des cartes dépassant
les frontières (données routières avec hiérarchisation des niveaux de voies par exemple),
pour resituer la nouvelle région dans le contexte européen ou national.
De plus en plus de données sont gérées désormais dans Postgres plutôt que seulement
en tant que fichiers Shapefile, et des tests sont en cours pour voir l'apport d'OSM à côté
ou en complément d'autres sources de données possibles (exemple celles de la DREAL),
notamment sur les données dont on a pas directement la compétence, par exemple pour
les éoliennes, les équipements culturels ou sportifs... mais pour lesquels nous pouvons
avoir des cartes ou des études à réaliser
Outils :
Umap est à citer comme outil très pratique pour insérer une carte sur le web.
Le service SIGALE utilise et teste les outils associés à la BAN (géocodage, etc.).
Par ailleurs, le fond de carte OSM est très bien intégré dans les outils ESRI et utilisé
fréquemment depuis ArcMAP.
20à noter que les agents du SIGALE sont désormais agents de la Région Nord Pas de
Calais – Picardie, mais la démarche Open Data a été conduite en NPDC, il n'y avait pas
de démarche similaire en Picardie.
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OSM et open data :
La plate-forme régionale PPIGE a fait évoluer sa gouvernance début 2016 : les grandes
collectivités participent désormais en mettant à disposition des agents plutôt qu'en apport
financier, et la Région devient animatrice de la plate-forme (le responsable du service
IGAS, Joël Tignon, devient l'animateur de la plateforme). Un fonctionnement par projet est
institué, avec des chantiers tels que les données d'occupation des sols. PPIGE a ouvert
ses jeux de données Orthophoto. Une réflexion est en cours sur l'implication de la PPIGE
au sein du dispositif BAN et de l'implication de la plateforme dans la collecte, l'animation
autour de la donnée d'adresse ouverte.
La question de l'ouverture des données n'est pas encore parmi les sujets à traiter, mais
cela devrait l'être dans les mois qui viennent une fois la fusion des 2 régions. Le CR Nordpas-de-Calais a engagé depuis 2013 une démarche open data est lancée (officialisée par
une délibération) associant 2 démarches : la D2DPE (Direction du Développement
Durable, de la Prospective et de l'évlautaiont à laquelle est rattachée le service SIG : IGAS
(SIGALE) sur l'animation et l'ouverture des données internes à l'institution) et la direction
des TIC et du Numérique (animation extérieure pour inciter les partenaires à ouvrir aussi
leur jeu de données. La question d'une plate-forme régionale de données ouvertes y a été
posée.
Avec la fusion, va se poser rapidement la question de l'élargissement des jeux de données
ouverts en NPdC au périmètre de la nouvelle région.
Il est à noter que parmi les contributeurs OSM figurent plusieurs SIGistes des collectivités
de Nord-pas-de-Calais Picardie.
À noter enfin 2 groupes de travail :
- AITF/ SIG-Topo/adresses : travaux de normalisation de la donnée adresse : animé par
Maël Reboux de Rennes Métropole
- OpenDataFrance : Chantiers de normalisation de plusieurs jeux de données : animée par
Jean-Marie Bourgogne
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10. Utilisation d'OpenStreetMap par les services publics
Aude Leblanc – Contributeur OSM – FRAPNA Loire
Entretien avec Aude LEBLANC – Stagiaire FRAPNA Loire – Chef de projet « Sainté
GreenMap »
[email protected]
24/03/16
Compte-rendu : Sébastien Poilroux, Patrick Gendre – Cerema Méditerranée
Etudiante en Master Info-Com & Numérique à Saint-Etienne.
Aude Leblanc a été chef de projet « Sainté GreenMap », lancé par la FRAPNA Loire, qui
voulait mettre à jour sa carte verte (Green Map©)
Le projet Sainté GreenMap a pour but de créer des « cartes vertes, des cartes pour vivre
l'écocitoyenneté ». Sur ces cartes, on peut trouver les sites naturels, des initiatives
« vertes », des modes de transports alternatifs à la voiture, les magasins bio ou encore les
services éco citoyens.
Sur celle de Saint-Étienne, on trouve donc, par exemple, les jardins partagés, les voies
vertes, les parcs urbains / jardins publics, les commerces bio, les différents transports
« doux », déchetteries, composteurs, bâtiments officiels, monuments historiques, etc.
Ce projet a donc vocation à être « tout public ».
Aude Leblanc n'avait aucune connaissance en cartographie avant ce projet, y compris
OSM.
Utilisation d'OSM :
- Saisie de données dans OpenStreetMap et utilisation / complétion des données déjà
présentes. L'utilité d'OSM dans ce cas est que certaines des données étaient déjà
présentes sur la carte, grâce à la communauté qui s'est saisie du projet. Un autre
avantage était la gratuité et l'adaptabilité du support.
- Modélisation de carte OSM et mise à disposition sur www.saintegreenmap.fr
La carte publiée s'appuie sur l'outil mapfactory de la société OpenScop.
Travail avec la communauté OSM :
Après son premier stage (2 mois) à la FRAPNA Loire durant lequel Aude Leblanc a récolté
des données, elle a réalisé un second stage (2 mois) au sein de association OpenScop
où elle a travaillé sur des aspects plus techniques d'OSM, avec M. Eddie JAVELLE
(membre très actif de la communauté OSM Stéphanoise).
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11. Utilisation d'OpenStreetMap pour les services publics
Frédéric Huguen – Ville de Lannion, Côtes d'Armor
Entretien avec Frédéric HUGUEN – Services Techniques, Bureau d'études – SIG de la
ville de Lannion (Côtes d'Armor)
[email protected] 02 96 46 20 86
29/03/16
Compte-rendu : Sébastien Poilroux, Patrick Gendre – Cerema Méditerranée
Frédéric Huguen travaille pour la ville de Lannion dans les Côtes d'Armor en tant que
sigiste en bureau d'études, utilisant OpenStreetMap dans son travail. Il réalise aussi des
études plus classiques telles que des plans ou des chiffrages.
Frédéric Huguen n'utilise pas / peu OpenStreetMap dans le cadre personnel, pour cause
de conflit d'intérêt. En effet, ses travaux OSM dans le cadre de la ville de Lannion
nécessitent une vue globale et objective des projets. Devenir contributeur des projets de la
ville engendrerait une perte d'objectivité.
Cependant, Frédéric Huguen pourrait contribuer à certains projets OSM, hors de
l'agglomération de Lannion, afin de ne pas empiéter sur son travail.
Frédéric Huguen est également contributeur SIG pour la communauté d'agglomération.
Utilisation d'OSM :
Au départ, la ville de Lannion utilisait une application payante pour établir le plan de la ville
et de la commune. Il a été décidé de passer sous OpenStreetMap pour remplir cette
fonction.
Les fonds de carte OSM étant plus complets grâce aux contributeurs, une demande de la
commission accessibilité a été faite pour établir une cartographie handicap via OSM.
Le passage à OpenStreetMap a développé l'aspect participatif, rendant les communes
« acteurs » et non plus « consommateurs », faisant prendre conscience que « c'est la
faute de tout le monde si les projets n'avancent pas ».
Une action a été lancée dans la ville de Lannion : un concours OSM à l'occasion de
l'événement « Libre en Fête » qui a eu lieu le Samedi 26 mars 2016 (http://libre-en-fetetregor.fr/). Pour ce concours, les participants devaient proposer une contribution OSM de
leur choix, sur la zone de la ville de la commune de Lannion.
Le concours a été une réussite, puisque 1500 contributions ont été enregistrées.
Énormément de données exploitables ont vu le jour (cheminements, mobilier urbain,
commerces…).
Notamment, un contributeur a mis à jour la base de données cartographique des
commerces de la ville, y ajoutant de nombreuses informations telles que l'accessibilité aux
PMR. Ce projet allait être proposé en 2017 par la ville, le contributeur a donc répondu aux
attentes de la ville avant même que le projet ait vu le jour, montrant l'efficacité du
concours.
En outre, ce concours a permis d'accroître fortement le nombre de contributions après
l'événement. En témoigne la figure 1 (carte des notes OSM pour la ville de Lannion), sur
laquelle beaucoup de notes ont été terminées.
Frédéric Huguen travaille également sur les noms de lieux, de rues etc. et leur
normalisation. En effet, il existe une problématique avec la traduction bretonne des rues,
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où il peut y avoir jusqu'à quatre orthographes différentes car tout le monde n'écrit pas la
langue bretonne de la même façon. Le but est de figer ces noms, en utilisant la base
OSM.
Outils :
- JOSM : cartographie (commerces …)
- Overpass Turbo : extraction de données vers QGIS
- MapOSMatic : plans de ville : résultat peu probant pour Lannion (carte très chargée),
mais résultats concluants pour des communes plus petites de l'agglomération, ce qui a
interpellé un maire d'une des communes, qui envisage de réaliser son plan de ville sous
OSM.
OSM répond à une demande des maires de communes, demande non prioritaire mais qui
peut être réalisée à moindre coût, peu d'effort et rapidement grâce à la communauté OSM.
Limites de l'utilisation d'OSM :
Le problème principal d'OSM est qu'il dépend bien sûr beaucoup des contributeurs. Sans
contributeurs actifs, OSM perd tout son intérêt, qui est la mise à jour constante des
données.
Il est donc nécessaire que les communes / collectivités… organisent des événements, des
animations afin d'attirer les contributeurs.
Les collectivités doivent donc donner un minimum de leur temps et de leurs moyens pour
faire vivre la communauté locale OSM.
Travail avec la communauté OSM :
La communauté OSM de Lannion comporte assez peu de membres, mais certains sont
très actifs.
L'utilité des animations et du concours est donc très importante pour attirer les
contributeurs. Le résultat a été une très forte augmentation du nombre de contributeurs et
de l'activité sur la durée du concours, et encore maintenant.
Projets à venir :
Aux alentours de fin Avril, la ville de Lannion va annoncer la mise en place d'un lien du site
de la ville vers LizMobility Breizh (http://lizpoi.3liz.com/breizh/index.php/lizpoi/map/?
tree_id=3) afin de mettre en valeur la question de l'accessibilité, grâce à des filtres
permettant une lecture plus intuitive et accessible à tous plutôt que l'OSM brut. Ce lien
permettra d'asseoir une « pression médiatique » afin de continuer à faire connaître OSM
et les projets de la ville.
Un lien vers le site tile.osm.fr (http://tile.openstreetmap.fr/) peut être intéressant, offrant un
meilleur rendu des places PMR.
De plus, l'onglet « BZH » affiche les noms en langue bretonne. Cet outil est tout à fait
indicatif, culturel et non officiel. La rédaction d'une charte pour mettre en valeur la langue
OpenStreetMap pour les services publics
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bretonne est en cours, permettant d'éviter les conflits avec les usages officiels des noms.
Remarques :
Avoir une communauté dynamique est primordial, les animations sont donc très
importantes pour avoir du renseignement en continu.
L'avantage d'OSM est la mise à jour des données en continu, complémentaire des SIG
classiques.
Cette mise à jour constante nécessite une veille de la communauté et une activité des
collectivités locales.
Enfin, le risque d'avoir un nombre restreint de contributeurs actifs est que les données
vont être orientées vers les domaines qui intéressent ces contributeurs, délaissant
possiblement d'autres domaines.
Figure 10 : Carte des « notes » (tâches) réalisées par les contributeurs OSM juste après le concours à
l'occasion du « Libre en Fête » (26/03/16) sur la commune de Lannion © Contributeurs de OpenStreetMap
OpenStreetMap pour les services publics
juin 2016
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12. Utilisation d'OpenStreetMap pour les services publics
Gilles Bassière – Natural Solutions
Entretien avec Gilles BASSIERE – Développeur – Anciennement chez Natural Solutions
[email protected]
06 33 91 80 17
30/03/16
Compte-rendu : Sébastien Poilroux, Patrick Gendre – Cerema Méditerranée
Gilles Bassière a travaillé pendant 5 ans pour Makina Corpus, experts en logiciels libres,
cartographie et analyse de données (http://makina-corpus.com/) puis 3 ans pour Natural
Solutions (http://www.natural-solutions.eu/) qu'il a récemment quitté.
Gilles a d'abord découvert OSM en tant que contributeur personnel. Son travail chez
Makina Corpus et Natural Solutions consistait principalement à de la cartographie en ligne
et des travaux plutôt informatiques (développeur). Gilles est donc sensible au domaine du
libre de par ses travaux et les structures dans lesquelles il travaille.
Utilisation d'OSM :
Les utilisations d'OSM étaient plutôt basiques, principalement l'utilisation de fonds plans
OSM ou tiers (MapQuest). Mais aussi des utilisations plus complexes, comme la
duplication des bases de données OSM pour du calcul itinéraire.
Outils :
- JOSM (en tant que contributeur principalement)
- Ligne de commande
- PostgreSQL / PostGIS : Transfert de données OSM vers PostgreSQL ou PostGIS
Travaux réalisés :
Gilles Bassière a réalisé l'outil « ImageInOSM » pour la Ville d'Orange (Jean-Louis
Zimmermann), qui permet de prendre une photo des lieux / structures / objets importants
que le mapper va introduire dans OSM, pour que lorsqu'un autre mapper voudra
compléter les information de cet endroit, il puisse le faire sans avoir à retourner sur le
terrain. Les photos gardent les annotations de l'objet OSM associé, elles permettent de
garder une trace photographique de l'information collectée.
http://naturalsolutions.github.io/ImageInOsm/
Les nombreux autres travaux réalisés relevaient pour la plupart du routing (calcul
d'itinéraire) ou de l'utilisation de fonds plans.
OpenStreetMap pour les services publics
juin 2016
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Limites de l'utilisation d'OSM :
La base de donnée OSM est très hétérogène et en constante évolution. Les données
introduites dans OSM ne sont, pour la majorité, pas vérifiées et validées, des données
erronées peuvent donc être utilisées sans le savoir.
Certains mappers sont très compétents et décrivent parfaitement leurs données, tandis
que d'autres, moins expérimentés, vont se contenter de décrire succinctement les
données, créant une assez forte hétérogénéité dans la description des données .
Enfin, la quantité de données est très variable d'un territoire à l'autre. Certains secteurs
sont très bien renseignés, alors que d'autres, parfois même proches des grands centres,
sont très peu documentés.
Travail avec la communauté OSM :
Gilles Bassière n'a pas eu beaucoup de contact avec la communauté OSM dans le cadre
professionnel, étant donné que ses projets relevaient plutôt de compétences de
développeur.
A titre personnel, grâce à son expérience de mapper, Gilles Bassière qualifie la
communauté OSM de riche et vivante.
Projets à venir :
Gilles Bassière s'est un peu éloigné de la sphère OSM depuis 2 ans.
Il a lancé un groupe de discussion OSM Marseille, dont les membres se retrouvaient tous
les mois, mais ce fut difficile et entraîna une perte de motivation envers OSM.
Actuellement, Gilles Bassière a l'envie de revenir dans OSM.
Durant ces dernières années, il a établi de nombreux contacts dans le monde OSM, qui
essayent de le pousser vers une carrière d'autoentrepreneur OSM. A voir dans le futur.
Remarques :
OSM est un beau projet, auquel qui ne demande qu'à s'enrichir et s'homogénéiser.
Au delà de la qualité des données, Gilles Bassière apprécie l'aspect participatif d'OSM et
la communauté active. C'est une communauté capable de créer et faire vivre des
données.
OpenStreetMap pour les services publics
juin 2016
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13. Utilisation d'OpenStreetMap pour les services publics
Dominique Massiot – Auray Quiberon Terre Atlantique
Entretien avec Dominique MASSIOT – Géomaticien
[email protected] 02 97 29 18 69
04/04/16
Compte-rendu : Sébastien Poilroux – Cerema Méditerranée
Dominique Massiot travaille en tant que géomaticien pour la communauté Auray Quiberon
Terre-Atlantique depuis Janvier 2016 (http://auray-quiberon.fr), avant quoi il travaillait en
tant que géomaticien dans une autre collectivité, au SDIS, sur la problématique des
incendies et secours d'incendies.
Dominique Massiot a donc travaillé dans plusieurs collectivités, dont chacune de ses
missions étaient de structurer le SIG de la collectivité de communes ou d'en créer un
nouveau.
Actuellement, un audit est en cours sur la communauté Auray Quiberon, afin de cerner les
besoins des services, pour ensuite développer et mettre en place les outils et référentiels
SIG adéquats.
Une réflexion est en cours sur l'utilisation d'OpenStreetMap.
Les travaux actuels sont donc de l'ordre de la réflexion, de la recherche d'outils.
Utilisation d'OSM :
Dominique Massiot a découvert OSM en tant que contributeur. La Bretagne est une
région bénéficiant d'une communauté OSM très dynamique, réalisant de nombreux
projets; la découverte d'OSM en a été que plus facilité.
De plus, durant son travail au sein du SDIS, Dominique Massiot a travaillé sur les poteaux
incendies et leur implantation sur OSM (via l'outil OSM Hydrant).
Egalement, au sein du SDIS, OSM était utilisé par le biais de l'application mobile
"OSMand" qui avait pour objectif de guider les secours sur les lieux d'intervention.
Au sein de la Communauté Auray Quiberon Terre-Atlantique, l'utilisation d'OSM est encore
au stade de réflexion. Cependant, plusieurs pistes se dévoilent, telles que l'utilisation
d'OSM comme référentiel "points d'intérêts" (commerces...) ou "points adresses".
Un des avantages de l'utilisation d'OSM vient du partage/échange avec le citoyen alors
que les données IGN ne s'utilisent qu'en interne est ne sont pas diffusable au grand
public.
Auray Quiberon a émis l'envie de communiquer les données en OpenData, l'utilisation
d'OSM a donc le plus grand intérêt.
Dominique Massiot a réalisé différents tests/essais d'outils et logiciels afin de déterminer si
l'utilisation d'OSM était possible techniquement.
Il a donc testé les bases de donnée PostGIS et PostgreSQL. Il a utilisé OSM2pgsql pour
télécharger le jeu de données de la collectivité, le problème étant que les lots de données
sont disponibles par région, alors que seules les données locales sont nécessaires.
OpenStreetMap pour les services publics
juin 2016
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Outils :
- PostgreSQL, PostGIS
- QGIS
- OSM2pgsql
Limites de l'utilisation d'OSM :
OpenStreetMap dispose d'une communauté dynamique et une mise à jour constante des
bases de données. Ces données ne sont pas vérifiées avant d'être implantées de façon
définitive dans les bases. La collectivité fait donc confiance aux contributeurs pour réaliser
des bases de données qui deviendront des référentiels pour la collectivité.
Il faut donc établir des process de contrôle lors de la récupération des lots de données.
Travail avec la communauté OSM :
La communauté OSM française et internationnale est très dynamique et efficace.
Cependant, Dominique Massiot n'a pas encore eu l'opportunité de collaborer avec la
communauté OSM locale d'Auray Quiberon. Il émet cependant l'hypothèse d'un travail
commun afin de compléter rapidement les données.
La communauté d'Auray Quiberon Terre-Atlantique souhaite créer une base de données
partagée avec le citoyen. Le fait de travailler sous OSM permet de mettre à jour à la fois la
base de données interne de la communauté, et la base de données OSM pour les
citoyens et utilisateurs. Grâce à une chaîne de traitement très courte, on diminue les
délais de mise à jour des bases.
Pour Dominique Massiot, la collectivité ne doit pas avoir le statut de consommateur de la
donnée, la collectivité doit être acteur, en donnant du dynamisme à la communauté OSM
locale et en contribuant à la mise à jour des données OSM.
Remarques :
OSM dispose d'un écosystème très riche et dynamique. Il faut simplement faire attention à
l'exactitude des données.
OpenStreetMap pour les services publics
juin 2016
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14. Utilisation d'OpenStreetMap pour les services publics
François Broussais – DSI Grand Nancy
Entretien avec François BROUSSAIS – Chef de Projets Numériques – DSI Grand Nancy
[email protected] 03 54 50 21 48
13/04/16
Compte-rendu : Sébastien Poilroux – Cerema Méditerranée
François Broussais occupe le poste de Chef de Projets Numériques au sein de la
Direction des Systèmes d'Information et de Télécommunications du Grand Nancy, qui
comporte 20 communes.
Utilisation d'OSM :
OSM est utilisé dans le cadre de l'application G-Ny 21, l'application mobilité du Grand
Nancy.
G-Ny est un outil dédié à la mobilité dans l'agglomération de Nancy, disponible en
application mobile et tablette, ainsi que sur PC et Mac.
G-Ny est organisé en layers, chacun présentant différentes informations. On y retrouve
notamment un outil de calcul d'itinéraire, les différentes voies de circulation de tram, bus
etc et les différents arrêts, les POI 22 et des informations sur l'état du trafic et les éventuels
travaux actuels.
OpenStreetMap est ici utilisé pour récupérer les données permettant d'alimenter
l'application. OSM a été choisi car la base de données est très fournie, notamment avec
certaines données inaccessible en interne (problèmes de droits etc). OSM et sa licence
ODbL permet donc d'obtenir ces informations. De plus, les données sont centralisées,
puisque seul OSM est utilisé pour gérer l'application, les mises à jour se font très
rapidement.
OSM est très utile pour la mise à jour des POI (notamment les bornes de recharge pour
voitures électriques).
G-Ny propose un outil de calcul d'itinéraire (transports en commun, voiture, vélo, marche).
L'itinéraire voiture est perfectible, il manque de précision (manque sur les données, le
manque de précision sur les routes elles-mêmes etc...). Cela dit il n'est pas destiné à être
utilisé pour guidage vocal et reste cohérent par rapport à la réalité.
Les itinéraires vélo quant à eux sont corrects et bénéficient des informations sur les
pentes (données topographiques du Grand Nancy ou de l'IGN), d'autant plus
intéressantes que le relief du Grand Nancy est très changeant.
Enfin, l'application donne une indication sur les calories dépensées et le CO2 préservé, ce
qui peut motiver les usagers à utiliser des transports « verts ».
Pour François Broussais, OpenStreetmap offre un format de données très souple et
intéressant (XML). En effet, même en changeant de logiciel, il est possible de continuer
d'utiliser la base de données créée. De plus, il est possible d'ajouter de nouveaux tags au
fur et à mesure de la saisie des données, permettant une description plus précise des
objets.
Outils :
21 G-Ny, l'application mobilite du Grand Nancy : http://www2.g-ny.org/
22 Points of Interest : Points d'interett
OpenStreetMap pour les services publics
juin 2016
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- iD Editor : Modifications ponctuelles à apporter à la carte OSM
- JOSM : Pour les modifications plus conséquentes. Dans ce cas, le travail s'effectue sur
des fichiers qui sont ensuite synchronisés avec OSM en ligne.
-Geofabrik, Osmosis : Pour les itinéraires, les POI et les cartes, les données sont
téléchargées depuis Geofabrik23, puis « découpées » selon le périmètre du Grand Nancy
avec Osmosis. Quelques scripts Python ont été réalisés pour automatiser les tâches de
téléchargement.
- Mapnik, PostGIS, Osm2pgsql : Le fond de plan est généré par Mapnik, utilisant une base
de données PostGIS alimentée par Osm2pgsql*.
- Tilemill : Création des feuilles de style (mss, langage de description de cartes proche du
CSS)
Limites de l'utilisation d'OSM :
La documentation OSM est assez complexe, et changeante d'un pays à l'autre, rendant
certaines manipulations difficiles.
C'est notamment le cas pour les tags. Il arrive qu'il soit pertinent de créer un nouveau tag
pour définir une caractéristique d'un objet qui n'a alors aucun tag adapté. Cependant, pour
que le tag puisse être utilisé, il doit d'abord être validé par les décisionnaires d'OSM. Il faut
donc faire une demande d'ajout de tag avant de pouvoir l'utiliser, créant ainsi un délai dans
la mise à jour de la base de données.
De plus, les tags ne sont pas toujours homogènes. Il y a parfois plusieurs façons de noter
une même information (exemple : phone / contact:phone)
On constate un manque d'informations concernant les données routières, notamment à
petite échelle. En effet, si les routes et différents axes sont bien renseignés, il y a peu de
détail sur les routes elles-mêmes (2x2 voies etc). De plus, les limitations de vitesse ne
sont pas toutes renseignées. Dans le cadre de G-Ny, cela créé des problèmes dans
l'utilisation de l'outil de calcul d'itinéraire, dont la qualité du guidage se trouve affectée.
Travail avec la communauté OSM :
François Broussais et le projet G-Ny travaillent peu avec la communauté OSM.
Cependant, François Broussais échange assez fréquemment avec la communauté
(demande de conseils etc). La communauté a notamment été sollicitée dans la thématique
« vélos ».
La communauté OSM permet d'avoir deux points de vue différents : le point de vue interne
des personnes travaillant sur G-Ny, et le point de vue externe de la communauté et des
usagers. Cela permet de corriger les éventuelles erreurs internes (surtout au début du
lancement de G-Ny).
23 http://download.geofabrik.de/
OpenStreetMap pour les services publics
juin 2016
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Projets à venir :
Un nouveau fond de carte va être généré, pour remplacer le fond de carte actuel
FranceRaster V3 (produit par ESRI et l'IGN), qui se fait vieillissant (2012) et dont les
versions plus récentes n'étaient plus visuellement adaptées. Ce nouveau fond de carte
sera réalisé avec OSM, et permettra des mises à jour rapides 24, ce qui n'était pas possible
avec le fond de carte FranceRaster (il fallait passer par l'IGN, qui réalisait les modifications
avant de générer un nouveau fond de carte).
Remarques :
Il existe un déficit de communauté OSM. L'agglomération de Nancy dispose de peu de
contributeurs, mais ils sont très actifs, permettant de faire vivre la base de données OSM
locale, ce qui n'est pas le cas de toutes les agglomérations.
De plus, G-Ny souffre d'un manque de visibilité. En effet, peu de personnes savent que GNy utilise OpenStreetMap, et que par conséquent, il est possible d'en modifier les
données.
24 Frequences des mises a jour (= import des donnees OSM dans G-Ny) :
POI/Lieux et Itineraires : mensuelle
Fond de carte : a la demande au debut, et hebdomadaire ou bi-hebdo en rythme de croisiere
OpenStreetMap pour les services publics
juin 2016
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15. Utilisation d'OpenStreetMap pour les services publics
Mairie de Dammarie-les-Lys – Cerema Dter Ile-de-France
Entretien avec Cem Carfil - DSI
18/04/16
Avis général sur OSM :
OSM ajoute un outil et de la donnée à ceux et celles déjà existants (données de l'IGN,
des communes, des services publics, etc...) : il ajoute donc de la complexité. Mais comme
tout nouvel outil, il est considéré, en premier jugement, comme LA solution (qui va
résoudre tous les problèmes).
"Pour s'y retrouver, il faut donc y réfléchir"
Pour une DSI, il n'y a pas UN outil mais un système d'outils ; et chaque service technique
a sa propre utilisation des outils. Dans le cas d'un SIG ce n'est pas l'outil mais la donnée
qui est centrale.
Utilisation d'OSM au sein de Dammarie-les-Lys :
OSM et le plan de ville
1. Constat au sein de la ville de Dammarie-les-Lys :
Chaque service avait ses propres référentiels : le besoin d'un SIG commun (notamment
pour le réseau viaire) devenait plus qu'utile.
Mais pour une partie de la direction : "Un SIG c’est pour les très grosses structures ; c'est
cher, compliqué, cela demande de la main d’œuvre ; ce n'est pas pour une ville de 20 000
habitants".
2. Opportunité :
Avec le Plan de Rénovation Urbaine (PRU), une partie non négligeable de la ville a été
réaménagée (40%), entraînant une modification importante du réseau viaire (création de
nouvelles rues, nouvelles dénominations) ; un nouveau plan de la ville devait donc être
proposé.
3. Solutions envisagées :
•
•
•
prestataire externe ? coûteux, problème de droit de données, "on devient prisonnier
du prestataire"
Google ? Actualité déjà ancienne -> appeler la google-car pour une campagne....?
IGN ? Pas de campagne tous les ans -> leur demander de réaliser une campagne
uniquement sur le territoire de la commune...?
Le plan de la ville est amené à changer régulièrement : faire appel à ce type de prestataire
demanderait donc de les solliciter régulièrement entraînant un coût financier élevé.
4. La solution OSM :
OpenStreetMap pour les services publics
juin 2016
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Avec l'outil en ligne Mapcompare, le premier constat est rapide : sans faire quoique ce soit
au sein de la mairie, un grand nombre de rues avait déjà été modifié. OSM était donc plus
actuel que l'IGN et Google.
OSM pouvait permettre d'obtenir une carte rapidement, sans aucun coût financier.
Le DSI connaissait OSM mais ne l'avait jamais utilisé pour une production de "masse"
Le DSI a ensuite réalisé un brossage de la liste des outils OSM.
Il se rapproche ensuite de Christian Quest (qui lui propose de monter son propre serveur
OSM, mais il préfère d'abord s'occuper du contenu) puis de Tony Emery et de Gaël
Musquet (grand « bidouilleur »). > importance des réseaux OSM
L’approche terrain s’est construite avec :
• l’utilisation d'OSM tracker sous Androïd pour récupérer l'index et le filaire des
voies ;
• la transformation d'un véhicule avec outil GPS connecté directement à OSMTracker
et une tablette pour comparer "en live" avec la carte OSM.
Pour concevoir rapidement un plan de ville imprimable, le DSI choisi l’outil MapOsmatic
(Tony Emery avait travaillé avec).
MapOsmatic a des avantages :
• outil internet très efficace permettant de créer un plan de ville avec index sous des
exports différents ( PDF, JEPG et SVG-Z ).
• facilité d'utilisation permettant à des non-spécialistes d'éditer un plan de ville avec
un résultat immédiat « vendeur »
.
Seul inconvénient de l'outil, le fond de plan et le graphisme des éléments (bâtiments,
etc...) ne sont pas modifiables (il faudrait installer l’outil en local).
Utilisation actuelle d'OSM :
Suite à la création du plan de ville, le DSI a assuré des sessions de formation pour
présenter et expliquer OSM (et QGIS).
Aujourd’hui, l'actualisation du plan de ville est assuré par le service urbanisme
1. Outils utilisés au sein de la mairie :
•
•
•
•
•
•
ID ? Trop lent
JOSM ? Trop compliqué
potlatch2 a été retenu pour sa facilité d'exécution
OSMOSE pour le contrôle de qualité (contrôle régulier des données OSM sur
Dammarie-les-Lys tous les mois)
UMAP pour la gestion de crise
QGIS est utilisé en parallèle d'OSM pour la carto
Mise à jour des données :
OpenStreetMap pour les services publics
juin 2016
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Avec des stagiaires, des POI sont intégrés régulièrement (les restaurants, les commerces;
les boites aux lettres postales, etc...).
Bon nombre de données ont une utilité pour la mairie : les commerces par exemple,
puisque la mairie prélève la taxe sur les enseignes -> double utilité : pour le citoyen et
pour la mairie.
Avantages et inconvénients d'OSM :
Le foisonnement de l’écosystème OSM avec une multitude d'outils est un avantage et
inconvénient : il offre de multiples possibilités mais il manque une certaine
vulgarisation pour être bien compris et être bien utilisé.
La quantité de données d'OSM est un avantage (bonne visualisation du territoire) mais il
faut aujourd’hui se concentrer sur la qualité : la qualité est primordiale pour les métiers,
pour que OSM devienne un outil métier.
Pour Cem Carfil, la conception du plan de ville de Dammarie-les-Lys montre que
l'utilisation de l'écosystème de OSM (données et outils) est à la portée des services
publics même les plus petits....
.... et qu'il permet des économies financières.
La facilité d’utilisation de certains outils (notamment pour générer, avec MapOsmatic, un
plan de ville) qui permet un résultat immédiat.
Une actualisation rapide des données.
Le support internet de certains outils (ajoutée à la facilité d'utilisation)
permet
l'information aux citoyens en temps réel (avec des données actualisées rapidement)
(exemple de l'utilisation d'UMAP pour la gestion de crise).
OSM permet à une équipe de travailler de concert sur un même sujet.
L'interopérabilité avec QGIS est très intéressante.
Tout le monde peut modifier : "les gens peuvent tout casser" ; qui contrôle les gros
exports sur une zone entière ?
Cette contrainte demande a avoir sa propre base de données en parallèle de celle d'OSM.
Pistes de réflexions
Sur le contrôle de qualité :
Pour éviter que "n'importe qui modifie les données", le service public compétent pour la
donnée pourrait devenir une autorité reconnue sous OpenStreetMap. Exemple : le réseau
viaire et le nommage des rues est une compétence de la ville, cette dernière devrait donc
être celle qui contrôle la donnée sous OSM.
Le 1er contributeur OSM devrait être la commune, avec un référent par commune.
OpenStreetMap pour les services publics
juin 2016
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Sur la multiplication des données :
Exemple de la BANO, du RIL de l'INSEE, de la BdAdresse, des fichiers marketing de la
Poste (qui ont tous des imperfections et rentrent en conflit) : les communes qui ont
pourtant l'adressage des voies comme compétences ne sont pas ou très peu impliquées
(pour la constitution du RIL, elles sont impliquées, mais l'INSEE fonctionne avec une
organisation verticale dans laquelle les communes exécutent).
-> Pourquoi ne pas plus impliquer les collectivités compétentes dans la création des
données?
Sur la mise à jour des données :
La mise à jour de bon nombre de données (comme le RIL) fonctionne en "campagne"
mais ces campagnes ont un temps long qui ne correspond plus aux exigences actuelles ni
au monde de l’internet. OSM montre qu'un travail de mise à jour en temps "court" est
possible.
Sur les outils et leur utilisation :
1. Vulgarisation et communication :
Dans son accompagnement aux services publics, l’État pourrait proposer :
• un guide de vulgarisation sur les outils utiles à un service public
• des fiches pratiques d'utilisation des outils / des fiches de procédures (exemple :
comment actualiser et créer rapidement son plan de ville avec MapOsmatic ?
Comment communiquer lors d'une gestion de crise avec UMAP ? Etc…)
2. Validation et développement :
Dans son accompagnement aux services publics l’État pourrait proposer :
• un recensement des outils utiles aux services publics
• une aide pour implanter les outils OSM en local pour éviter les problèmes de
réseaux internet (coupures de réseau lors de crises...).
l’État pourrait devenir un contributeur et participer au développement de certains outils
(comme il le fait au sein de la communauté QGIS) ?
Sur la communauté :
L’État pourrait organiser des rencontres, avec retour d'expérience des services ayant
utilisé avec succès OSM (et avoir un socle institutionnel local). Par quelle entrée ? congrès
des maires, COTITA, etc...
Le Cerema, à l'interface entre État et collectivités, pourrait avoir un rôle important (sur un
accompagnement OSM aux services publics mais aussi un accompagnement plus large
« géomatique »).
OpenStreetMap pour les services publics
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16. Utilisation d'OpenStreetMap pour les services publics
Équipe projet pour le développement et l'exploitation du site
MobilEssonne
Conseil Départemental Essonne / Cerema-Dter Ile-de-France
L'équipe projet pour le développement et l'exploitation du site MobilEssonne.
18/04/16 (mis à jour le 09/04/16)
L'équipe projet est en charge du développement et de l'exploitation du site MobilEssonne.
Ce projeta été conçu à partir de 2010, le site est en ligne depuis 2014.
MobilEssonne et le choix d'OpenStreetMap :
Promotion du libre par un acteur de la collectivité : OSM a été proposé aux décideurs dans
le but de valoriser l'OpenData.
L'équipe projet regrette que seuls les avantages aient été mis en avant et que les
limites aient été passés sous silence.
Pour les personnes interrogées, le produit a été très bien vendu pour l'avenir mais
le projet MobilEssonne avait un besoin immédiat : l'utilisation des données OSM demande
une vérification, un contrôle qualité des données qui ne permet pas une utilisation
immédiate.
Les personnes interrogées ont l'impression d'avoir dû s’investir dans OSM pour
l’améliorer alors que cette nécessité n’avait pas été identifiée à l’origine.
L'équipe projet de MobilEssonne a confié la réalisation du site à la société IXXI
(filiale de la RATP) qui a été retenue à l’issue d’un appel d’offres et à qui a été confié un
marché d’une durée de 4 ans qui porte sur la conception, l’hébergement et la maintenance
du site.
IXXI (www.ixxi-mobility.com) a été l'interlocuteur technique OSM auprès du Département.
Utilisation d'OSM :
1. Au Conseil Départemental de l'Essonne :
Ils n'utilisent pas OSM pour leur SIG ; ils restent sur une utilisation très ponctuelle des
données OSM et se servent essentiellement des fonds de cartes.
Le Conseil Départemental de l'Essonne n'a pas une utilisation homogène des outils
cartographiques pour le grand public : si OSM est utilisé pour MobilEssonne, Google est
utilisé pour le site du CD de l'Essonne (par exemple : http://www.essonne.fr/index.php?
id=5508#.VxTr9EYa73g)
2. Dans MobilEssonne :
2.1. Base de données pour la recherche des lieux :
OpenStreetMap pour les services publics
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La seule BdD OSM utilisée est celle des POI
autres BdD :
A l'époque la BAN n'existait pas, la BD_Adresse de l'IGN a été utilisée
ainsi que la Base du STIF pour les données du réseau de transport en commun.
2.2. Outils pour le calcul d'itinéraire :
OpenTripPlanner est utilisé pour le calcul d'itinéraire vélo et piéton
autres moteurs :
- Le calculateur du site internet ViaNavigo du STIF pour les itinéraires en transport en
commun.
- Vtraffic pour le calcul des itinéraires routiers en temps réel.
2.3. Problèmes rencontrés avec OSM :
- Couverture :
Sur le territoire de l'Essonne, la couverture par OSM est inégale avec une hétérogénéité
importante. Il manquait, par exemple, une dizaine de mairies : elles ont été géolocalisées
directement sous la carte OSM par l'apprentie à l'aide d'un compte mobilessonne >
« actualisation artisanale »
- Qualité :
Sur le territoire de l'Essonne, les noms des collèges n'étaient pas tous renseignés de la
même manière : CSE, collège, … L'équipe de MobilEssonne a donc dû harmoniser les
dénominations.
L'équipe de MobilEssonne a aussi relevé des erreurs dans les adresses : par exemple
l'adresse principale d'une mairie pouvait être celle d'une annexe.
>> L'équipe de MobilEssonne explique donc qu'ils ont dû effectuer un gros travail sur la
densité des données et leur qualité dans un objectif d'accessibilité (par exemple l'adresse
doit être exacte).
” Pour l'équipe, un tel exercice demande un gros travail d'interrogation des bases pour
vérification, donc une main d’œuvre disponible et (un minimum) qualifiée.
2.4. Travail effectué :
L'équipe de MobilEssonne a donc numérisé (ou complété la numérisation) sur le
département :
•
•
•
les aires de covoiturage
collèges
mairies
OpenStreetMap pour les services publics
juin 2016
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Interrogations et réflexions sur l'utilisation d'OSM :
Multiplication des BdD : l'équipe s'interroge sur la multiplication des BdD pour un même
thème et notamment le doublement IGN-OSM de certaines données (par exemple pour
les limites administratives). Quelle base choisir alors ? Laquelle est la plus "fiable". L'IGN
reste référent même si pour les POI, l'IGN n'est pas concurrentiel par rapport à OSM. Les
données routières sont très riches mais pas forcément exhaustives ni utiles pour les
besoins internes de la collectivité.
Qualité v/s quantité : l'équipe trouve OSM intéressant pour la quantité de données
disponibles mais s'interroge et s'inquiète de la qualité des données (quel contrôle sur les
contributions ?) (chose qu'elle ne fait pas lorsqu'elle utilise des données IGN).
S'approprier OSM (et ses outils) demande du temps, des moyens humains (et donc
financiers)
Pour l'équipe, l'utilisation d'OSM, par sa complexité, reste encore un travail de "geeks".
L'équipe est très preneuse d'aides, de conseils venant d'une autorité reconnue et
compétente pour utiliser efficacement OSM et confirme tout l’intérêt qu’elle porte à l'étude
en cours.
OpenStreetMap pour les services publics
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17. Utilisation d'OpenStreetMap pour les services publics
Cerema Direction territoriale Centre-Est
1 Entretien avec Laurent MATHIEU – Chargé d'études vidéo – Gestion de la
connaissance
[email protected]
04 72 14 33 28
09/05/16
Compte-rendu : Sébastien Poilroux
Laurent Mathieu travaille dans l'unité Gestion de la connaissance – Communication
(département Mobilités) du Cerema Centre-Est, dans lequel il est spécialisé dans la
réalisation de vidéos sur de nombreuses thématiques (développement durable,
environnement etc).
Il s'occupe de toutes les étapes du processus de réalisation des vidéos, de l'écriture du
scénario à l'encodage final.
Dans ses vidéos, Laurent Mathieu a souvent besoin de localiser les lieux où se déroulent
les scènes. Soucieux du respect des droits d'auteur, il dispose de deux options pour
obtenir ces cartes :
Soit il créé ses propres cartes de façon schématique
Soit il utilise OpenStreetMap pour générer une carte qu'il va ensuite
modifier/retravailler avec des logiciels spécifiques à la réalisation de vidéos.
Les deux méthodes sont utilisées.
OpenStreetMap est donc utilisé de manière très succincte, en tant qu'illustration et
document d'appui pour les vidéos.
Il est intéressant de voir que les utilisations d'OpenStreetMap ne se limitent pas au
domaine des SIG mais peut avoir de nombreuses autres applications.
2 Entretien avec Muriel LABONNE – Chef d’unité Air, Acoustique, Environnement,
Réseaux, Énergie
Utilisation d’Open Street Map pour la carte national des réseaux de chaleur :
http://reseaux-chaleur.cerema.fr/carte-des-reseaux-de-chaleur-et-de-froid-en-france
3 Fabien Bourdon – stagiaire en tant que technicien SIG auprès de Mme Agnès
Foultier, DLL de Bron.
OSM comme bonne alternative à google map. Les ressources disponibles permettent
d’exploiter ses fonds de carte sur QGIS. Avec ce même logiciel et le plug-in "layer OSM".
Le téléchargement en données vectorielles est aussi intéressant;
Si besoin, j'utiliserai cet open source pour du webmapping.
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4 Etienne Hans, chargé d'études et de recherches au Cerema CE / Département
mobilité, en régulation dynamique du trafic routier
Je pense que c'est LA base de données d'avenir pour certaines thématiques comme le
transport notamment, Du coup, comme demandé, je me permets de présenter rapidement
mes activités.
J’occupe un poste plutôt typé "modélisation / simulation". Qui dit modélisation des réseaux
de transport, dit réseaux de transport. Quand on veut "coder" un réseau pour une étude en
simulation, on a deux choix :
(1) On le fait à la main (long, pénible, fastidieux, inintéressant...),
(2) On importe automatiquement des données (au pire on fait quelques corrections à la
main) Dans cette seconde catégorie, les données OSM sont extrêmement pratiques car
on retrouve le même format quelque soit le site d'étude. Temps de codage du réseau si les
données sont complètes et que la routine d'import est codée : 0 !
J'ai un retour-utilisateur principal à faire. Ces données sont excellentes pour ce qui
concernent la topologie des tronçons routiers. En revanche, il est fréquent que certains
attributs manquent, ou soient incomplets (ce qui, lorsque l'on fait de l'import automatique,
est équivalent). C'est le cas notamment de deux informations cruciales pour la
modélisation du trafic :
(1) le nombre de voie de circulations pour un tronçon donné (l'attribut existe, mais il n'est
pas précis ou absent),
(2) la vitesse limite autorisée.
Si, dans la suite de votre enquête, des pistes d'amélioration doivent être énoncées, le
monde du trafic vous serait éternellement reconnaissant de faire remonter cette remarque.
5 Nicolas LAVEISSIERE - CEREMA/DTerCE/DLCF/GCM/ECA
Utilisation d’OpenStreetMap depuis quelques année, mais simple utilisation pas de
contribution. Utilisation comme fond de carte, pour positionner des habitations dans le
cadre de certaines études et enfin, plus anecdotique, comme calculateur d'itinéraire.
6 Christophe Badol, Coordinateur géomatique, Département environnement
territoire climat
Christophe était jusqu’à très récemment ADL à la DDT de l’Isère et témoigne plus
spécifiquement par rapport à cette expérience antérieure.
Un extrait d’une présentation faite aux DDT, DRAAF et DREAL de Rhône-Alpes avec la
dernière diapositive qui questionne sur le rôle des opérateurs IG des services de l’Etat :
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- ma présentation en club opérateurs SIG de la DDT38 : http://intra.ddt38.i2/IMG/pdf/COM_CLUB_OP_20131206_cle7ffae9.pdf dont la dernière diapositive parle
des extractions de données, mais je ne retrouve plus l'exemple que j'avais présenté en
séance pour extraire les zones d'activités autour de Grenoble
- présentation de c.quest aux RIR : https://prezi.com/nqvmhxz7-i0k/openstreetmap-mars2015-credit-coop/ ou depuis le CMSIG : http://geoinformations.metier.e2.rie.gouv.fr/20-et21-mai-2015-rencontres-interregionales-des-a3029.html
- information provenant du chef du SIDSIC en Préfecture 38 : le ministère de l'intérieur
projette (ou déjà fait car l'information date d'au moins 2013) l'installation d'un serveur
OSM en préfecture : personne
ressource : DUROK Patrice - 38
ISERE/PREFECTURE/SG/DRM <[email protected]>Entretien avec Laurent
MATHIEU – Chargé d'études vidéo – Gestion de la connaissance
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18. Utilisation d'OpenStreetMap pour les services publics
Sébastien Morucci – Agence d'urbanisme Agglomération de Marseille
Entretien avec Sébastien MORUCCI– Gestionnaire de données – Pôle Ressources et
Données Urbaines
[email protected]
04 88 91 92 44
13/05/16
Compte-rendu : Sébastien Poilroux
Sébastien Morucci travaille en tant que gestionnaire de données dans le pôle Ressources
et Données Urbaines de l'AGAM, l'Agence d'urbanisme de l'Agglomération de Marseille.
Le pole RDU de l'agence est chargé de différentes missions:
- L'acquisition, le traitement, la fiabilisation de données géographiques ou statistiques et
leur intégration en base de données Postgresql/Postgis
- La production cartographique dans le cadre des études
- La production de statistiques poussées
Utilisation d'OSM :
Sébastien Morucci utilise principalement OSM pour de l'extraction de données. Il récupère
les données brutes via QGIS ou géofabrik, puis effectue des requêtes SQL pour réduire
les données à la zone qui l'intéresse.
Les principales données extraites d'OSM sont le réseau routier, qui est de meilleure
qualité que le réseau IGN (plus de données, meilleure qualité), les données sur les parcs
et jardins et plus récemment l'implantation des éoliennes.
Le linéaire OSM est utilisé pour calculer des isochrones de déplacement après ajout de
diverses informations utiles, permettant ainsi d'effectuer des calculs d'itinéraires.
Les données « parcs et jardins » sont utilisées pour créer un document d'urbanisme
recensant les différents parcs et jardins de l'agglomération de Marseille.
Également, OSM est utilisé pour récupérer des données ponctuelles.
Outils :
Les utilisations d'OSM se limitant à l'extraction de données, les seuls outils nécessaires
sont QGIS ainsi qu'une source aux bases de données. Il y a ensuite utilisation de filtres
SQL pour réduire la base de données.
L'AGAM dispose de différentes sources pour les données dans le monde de l'OpenData,
telles que : la base OpenPACA, OSM ou encore data.gouv. L'AGAM possède également
beaucoup de données achetées à différents fournisseurs, ou encore réalisées en interne.
La majeure partie des données utilisées sont récupérées dans OpenPACA, et si les
données ne sont pas satisfaisantes ou manquantes, OSM est utilisé.
Limites de l'utilisation d'OSM :
OSM est un outil collaboratif, entraînant des données parfois peu précises, notamment
des tables attributaires incomplètes ou des données erronées.
Sébastien Morucci rapporte un problème de nomenclature / tags, et qu'il serait nécessaire
d'harmoniser les tags utilisés.
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19. Utilisation d'OpenStreetMap pour les services publics
Hugues Parvillers - GCS RRAMUHN – CHU Rouen
Entretien avec Hugues PARVILLERS - Ingénieur
[email protected] 02 32 88 88 37
19/05/16
Compte-rendu : Sébastien Poilroux
Hugues Parvillers travaille au sein du CHU de Rouen, dans un groupement de coopération
sanitaire fondé par les hôpitaux, le GCS RRAMUHN.
Les besoins de données géographiques pour la régulation SAMU ont été exprimés en
2001. Les besoins étaient d'avoir une cartographie fiable pour se rendre rapidement sur
les lieux de l'intervention, ainsi qu'un référentiel d'adresses pour la localisation.
Suite à ces réflexions, le Référentiel Évolué des Voies (REV) a vu le jour. C'est une base
ressemblant à la première BAN ; l'affichage et le REV étaient constitués à partir des
données Navteq, le tuilage issu des données Navteq étant acheté « tout fait » (fond
cartosphère).
Puis il y a eu passage aux données IGN, qui permettait d'actualiser le REV mais posait la
question des fonds de carte. A l'époque l'accès au tuilage IGN n'est pas gratuit ; c'est ce
problème qui a entraîné un passage à OSM.
Au départ le changement n'a pas été simple, notamment à cause du passage d'un
système de coordonnées Lambert 92 à un système Mercator.
Par la suite, Hugues Parvillers a été en contact avec Gaël Musquet.
OSM est ensuite devenue la base de référence pour générer le tuilage de l'affichage
cartographique du SAMU.
Utilisation d'OSM :
- Internalisation de la base de données OSM avec des mises à jour journalières
- Utilisation d'OSRM pour du calcul d'itinéraire. Le logiciel est intégré aux véhicules du
SAMU
- Chaîne d'intégration de la BANO avec utilisation d'une i nstance addoc internalisée.
Hugues Parvillers confie que les usages d'OSM pourraient être plus avancés s'il disposait
de plus de moyens, de personnel et de temps. Il émet l'envie de contribuer à OSM en y
intégrant des données internes au CHU, telles que les localisations des défibrillateurs, des
fonds de cartes ciblés pour le médical, l'amélioration des données « mer » sur la façade
Manche.
Également, Hugues Parvillers confie que la Plate-Forme de Localisation des Appels
d'Urgence (PFLAU) récupère les adresses des abonnés mobile, mais que les résultats ne
sont parfois pas très convaincants. En effet, le SAMU doit pouvoir localiser les appels
n'importe où, que ce soit en zone résidentielle, sur une route ou en pleine forêt. Pour ça, la
BAN et la BANO sont un vrai plus.
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Hugues Parvillers est intéressé par les données Adresse, qu'il affirme être un réel sujet au
niveau national (BAN).
La BAN c'est très bien pour les lieux de vie ou de d'activités mais il faut songer que le
territoire comprend de nombreux autres types de lieux, à commencer par le domaine
autoroutier, le domaine routier, forestier et des sites particuliers possédant leur propre
modèle d'adressage (les ports par exemple) .
Il espère l'émergence à terme d'un référentiel de localisation étendu à tout le territoire, et
pas seulement aux adresses !
L'IGN a beaucoup évolué ces dernières années mais actuellement il n'y a plus trop de
contact pour bénéficier de nouveaux modes d'accès aux actualisations de données ; le
flux « au fil de l'eau » se fait toujours attendre.
OpenStreetMap propose un espace ajustable et collaboratif, ce qui permet d'obtenir des
données très différentes rapidement. La mobilisation de la communauté et son
engouement pour les services médicaux permet une mise à jour des données rapide.
Pour terminer, les SDIS disposent d'un gros potentiel en matière de cartographie, mais les
données ne sont exploitées que dans le domaine privé. Il serait avantageux de passer ces
données dans le domaine public, afin que les données soient accessibles rapidement et
mises à jour de façon régulière.
OpenStreetMap pour les services publics
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20. Utilisation d'OpenStreetMap pour les services publics
Romain Faucher – École Nationale des Techniciens de l’Équipement
Entretien avec Romain FAUCHER – Enseignant en géomatique
[email protected] 04 42 37 20 42
26/05/16
Compte-rendu : Sébastien Poilroux
Romain Faucher, enseignant en géomatique et e-formation à l’ENTE 25 d'Aix-en-Provence.
a découvert OSM en 2010 et forme les étudiants et stagiaires à OSM et Umap depuis
2011-2012, entraînant ainsi une sensibilisation et une ouverture à l'OpenData.
Utilisation d'OSM :
Romain Faucher est enseignant en géomatique, particulièrement OSM.
Avec ses étudiants et stagiaires, il a réalisé plusieurs travaux autour d'OSM sur le territoire
d'Aix-en-Provence :
- Les arbres remarquables : Projet en partenariat avec la Direction Régionale de
l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement en région PACA et OSM.
Ce projet avait pour but de recenser tous les arbres remarquables de la région PACA, en
réalisant une cartographie à partir des données OSM.
- Les fontaines et les portes d'Aix-en-Provence : Projet en partenariat avec OSM et l'Office
de tourisme d'Aix-en-Provence, ayant pour but de créer un SIG des fontaines et portes
remarquables de la ville, afin d'accroître le tourisme sur ces endroits.
- Immanquables d'Aix-en-Provence pour les étudiants : Projet ayant pour objectif de
géolocaliser et cartographier les « immanquables », c'est à dire les lieux clés (cinéma,
bibliothèque, salles de sport etc) pour les étudiants, à proximité de l'ENTE.
- Géolocalisation des places de stationnement réservées GIG/GIC dans l'hypercentre
d'Aix-en-Provence : Ce projet s'inscrit dans la démarche « Agenda 21 » de l'école, et
s'intéresse aux moyens mis à contribution des PMR 26, dans le but d'améliorer
l'accessibilité aux PMR dans Aix-en-Provence, et accroître l'accès aux informations pour
les PMR hors parkings collectifs payants. Le projet se concentre sur les places de
stationnement pour PMR dans Aix-en-Provence.
Cette étude a permis aux trois étudiants qui l'ont réalisé d'être sélectionnés pour le
challenge GMF des écoles, un concours récompensant les talents et innovations dans les
services publics.
Romain Faucher est donc plus formateur qu'utilisateur direct d'OSM. Cependant, son
travail auprès des étudiants permet de développer des affinités avec OSM, Umap et plus
généralement le monde de l'OpenData.
25 ENTE : Edcole Nationale des Techniciens de l’Edquipement
26 PMR : Personnes a Mobilite Reduite
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