Entrepreneurs d`élevage n°6

Transcription

Entrepreneurs d`élevage n°6
Trimestriel n°6 - mai 2015
d’é evage
Le journal de Orne Conseil Elevage
expérience
Gaec de la Moulinière à Fel
Patur’Plan change le pâturage
Nicolas Peschet, installé
en Gaec avec son père
Alain et Marie-Noëlle Pain,
utilise Patur’Plan depuis
mars. à la clé : sécurité
pour les stocks fourragers,
productivité accrue et coûts
de production maîtrisés.
Nicolas Peschet : « Patur’Plan change nos
Cécile Blanchard : Quelle place a le
pratiques et notre ressenti. Mais il nous a permis
pâturage dans votre exploitation ?
Nicolas Peschet : Il a une place de mieux valoriser nos pâtures »
prépondérante. L’exploitation est
sur deux sites. Le premier compte 27 ha de prairies naturelles
132 ha de SAU dont 92 ha d’herbe & 20 ha de maïs ensilage
regroupés autour des stabulations. Une quinzaine d’hectares
15 ha de prairies naturelles pour les 50 vaches en lactation
est réservée aux vaches en lactation. Le second site est distant
d’une quinzaine de kilomètres. Il est sur 65 ha, uniquement en
prairies. Il accueille les bœufs et les génisses jusqu’au vêlage.
C.B. : Comment avez-vous aménagé vos parcelles ?
N.P. : L’an dernier, sur les conseils de Guilène, nous avons redéC.B. : Comment gérez-vous le pâturage ?
coupé les 18 ha dédiés à ce moment-là aux laitières. Jusqu’alors,
N.P. : Quand je me suis installé en 2005, tant que l’herbe n’était on gérait le pâturage au fil. Nous passions ½ h par jour à pousser
pas aussi haute que la table, on ne sortait pas les vaches ! Mes le fil et on jouait souvent du broyeur pour gérer les refus. Sur
parents avaient 60 000 l de lait. Le quota est passé à 305 000 l. les 5 parcelles initiales, nous avons créé 12 paddocks
Mais avec toujours la même surface fourragère. Il a fallu intensi- de 1,3 à 2 ha. Nous avons posé des clôtures élecfier la production. Notre objectif était et reste de réduire le coût triques et aménagé des chemins d’accès. Comme
de production.
nous sommes sur des terres argilo-calcaires,
Nous avons ainsi travaillé sur plusieurs axes avec notre nous n’avons pas eu besoin d’empierrer.
conseillère Guilène Duboc : l’aménagement des parcelles, le Nous avons installé des points d’eau dans
sommaire
stade de récolte, la gestion du pâturage. Cette année, elle nous la moitié des paddocks. Pour l’autre
initiative p3
a proposé le nouveau logiciel Patur’Plan créé avec l’INRA. Il va moitié, nous disposons d’une ciPERFORMANCE p5
terne de 3 000 l.
dans notre logique de rationaliser la gestion de nos pâtures.
Métier p6
expérience
C.B. : Quel impact a-t’il ?
N.P. : Il n’y a plus d’à-coups de production.
Chaque jour, les vaches mangent une
herbe de bonne qualité et toujours en
même quantité. Avant, elles rentraient
sur des parcelles trop hautes. Elles y
pâturaient longtemps car on espérait
qu’elles rasent l’herbe. Mais les refus
restaient importants. La consommation d’herbe chutait en fin de
parcelle, la production laitière
aussi. Les vaches beuglaient.
Maintenant, elles sont plus
calmes. Nous ne passons
plus le broyeur. Même
si changer souvent
de paddock prend
Historique
un peu plus de
2005 : installation
temps, nous gade Nicolas avec son
gnons sur le
père Alain
broyage.
2011 : arrivée de
Marie-Noëlle Pain avec un
atelier veaux de boucherie
2014 : création de 12 paddocks
2- mai 2015/ Entrepreneurs d’élevage
évaluer la cohérence
Hauteurs d’herbe (cm)
Courbe de cohérence
Profil de pâturage au 02/05/2015
Hauteurs d’herbe (cm)
12
10
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7-
C.B. : Que vous apporte Patur’Plan ?
N.P. : De la sécurité, de la sérénité et de la
lisibilité sur ce qui va se passer. On s’affole
moins. Nous avons utilisé Patur’Plan pour
le déprimage et la pâture. Le déprimage
a commencé dès le 5 mars, car la météo
le permettait. Le logiciel a donné l’ordre
des paddocks à déprimer et a calculé les
stocks d’herbe. On l’a suivi à la lettre. à
1 ou 2 j près, on a retrouvé ce qui était
prévu : le volume d’herbe collait, on a pu
fermer le silo et sortir les vaches la nuit
tout en maintenant la production laitière.
La productivité des parcelles a augmenté. Cette année, je sais que je peux réorienter 3 ha soit deux paddocks vers la
culture de maïs, épi et ensilage. épi pour
la complémentation hivernale, ensilage
pour apporter encore plus de sécurité
à mon stock fourrager estival. C’est un
point crucial car nous sommes sur des
terres séchantes. Certaines années, nos
20 ha d’ensilage maïs ne suffisent pas.
à la date prévue d’entrée dans la parcelle, les 4 dernières parcelles seront trop avancées. Il serait intéressant
d’en faucher une ou plusieurs. Patur’Plan permet de simuler l’impact de cette fauche.
C.B. : Comment utilisez-vous ce logiciel ?
N.P. : Guilène réalise des mesures avec
l’herbomètre toutes les 3-4 semaines.
L’objectif est une entrée de parcelle à
10 cm et une sortie à 5. Cette année, les
vaches sont entrées à 7-8 cm sur les premières parcelles. Comme l’explique Guilène, le premier tour de pâture fait la hauteur de coupe pour le reste de la saison.
En fonction des hauteurs d’herbe, Patur’Plan nous guide dans l’ordre des paddocks à pâturer. Les vaches restent 2 à
3 j sur le même paddock. Elles peuvent
passer ensuite dans un paddock situé
dans une parcelle à l’opposé. Avant, on
les aurait laissées terminer tous les paddocks de la même parcelle. Mais pour la
première fois, on ne s’est pas fait déborder par l’herbe et nous avons fermé le silo
de maïs mi-avril. Les vaches ont uniquement de l’herbe et du maïs épi à l’auge.
La ration est équilibrée à 25 kg de lait. Et
il nous reste du stock de maïs ensilage
pour attendre la prochaine récolte sereinement.
C.B. : Quelle est la prochaine étape ?
N.P. : Finir d’aménager les points d’eau.
Ensuite, nous allons rénover progressivement en Ray-gras anglais et trèfle blanc.
On souhaite aussi implanter des variétés
qui résistent bien aux étés secs. On verra
ça avec Guilène.
En 2016, nous utiliserons Patur’Plan
en autonomie. Nous allons
investir dans un herbomètre à click, un
peu plus cher qu’un herbomètre classique, mais qui est plus facile et rapide à
utiliser. Il ne faut pas que la mesure soit
une contrainte. nz
avis d’expert
Guilène Duboc
Référente Herbe à
Orne Conseil élevage
Les prairies sont une ressource fourragère
très intéressante, tant sur la quantité de
MS apportée que sur la qualité MAT. Elles
apportent 2 à 3 fois plus de protéines
par kg de MS qu’un ensilage de maïs. Par
manque de repères et d’accompagnement, elles sont souvent sous-valorisées,
notamment au pâturage. Afin d’y remedier, Orne Conseil Élevage et l’INRA ont
créé Pâtur’Plan : outil d’aide à la gestion
du pâturage par une approche dynamique et anticipée de l’utilisation des
parcelles.
Après une mesure préalable à l’herbomètre dans toutes les parcelles, différentes simulations de l’enchaînement
des prairies dans le circuit de pâturage
permettent de mesurer l’impact des choix
de l’éleveur : diminution de l’apport de
fourrages, parcelle écartée du circuit pour
la fauche... Ainsi, la gestion au quotidien
se fait en toute confiance et les prises de
décision sont assurées !
initiative
Au Gaec du Triskel - St Denis de Villenette
Un coût alimentaire réduit de 30 €/1 000 l
Avec son père Christian,
Guillaume Bouleau conduit un
troupeau de 100 Prim’Holsteins
en traite robotisée. Pour limiter
le coût alimentaire, il a misé
sur les fourrages produits sur
l’exploitation et a opté pour
l’achat de matières premières.
Un pari gagnant.
«T
oute l’année, mon système est
basé sur une ration ensilage
herbe – ensilage de maïs sans
pâturage. L’alimentation est une charge
économique importante. Comme notre
objectif est de baisser notre coût de
production, c’est le premier point à regarder », résume Guillaume Bouleau. Un
travail de fond a été engagé fin 2013 avec
Charles Maria, son conseiller lait. « En
un an, le coût alimentaire est passé de
130 €/1 000 l à 100 €/1 000 l », se réjouit
Guillaume Bouleau.
Il s’est installé en 2008 avec 30 vaches.
Son père Christian l’a rejoint en Gaec un
an plus tard. Depuis son exploitation a
bien changé : installation d’un robot de
traite à deux stalles, passage en logettes.
L’atelier lait regroupe désormais 100
vaches laitières en race Prim’Holstein. Il
est managé par Guillaume avec son salarié, Matthias. Christian gère la partie
administrative. Un apprenti complète la
main-d’œuvre nécessaire pour faire fonctionner cette exploitation sur 170 ha qui
compte aussi un atelier d’une vingtaine
de génisses viande.
Passage en matières premières
La ration est constante tout au long de
l’année car seulement deux hectares de
parcours autour de la stabulation sont
accessibles aux vaches. Pour réduire le
coût alimentaire, le premier changement
Avec son salarié Matthias,
Guillaume Bouleau ajuste
chaque mois la ration en
fonction des analyses
réalisées sur les fourrages.
100 Prim’Holsteins, 25 génisses de viande
45 ha de maïs ensilage, 45 h d’herbe dont 35 h en dérobé
9 000 l produit par vache à 32,3 g/kg TP et 39,5 g/kg TB
mis en place a été le passage en matières
premières. Avant 2014, un correcteur
azoté « spécial robot avec des arômes »
et une VL étaient distribués au robot. Du
tourteau de colza tanné était apporté à
l’auge. Le niveau de production s’élevait
à 28-30 kg de lait par vache. « J’étais réticent à passer aux matières premières car
je craignais une baisse de la production.
Et puis, il fallait encore tout changer. On
avait déjà mis du temps à remettre l’exploitation sur les rails, côté cellules ! »,
se souvient Guillaume. Le rapport de
confiance développé avec le conseiller
et son retour positif sur des pratiques similaires dans d’autres exploitations ont
permis de faire la bascule.
Des granulés à la farine
La transition s’est faite en trois temps. Fin
2013, le tourteau de colza tanné a été
remplacé par du non tanné. « Sur des rations basées surtout sur le maïs ensilage,
le tannage n’apporte rien », commente
Charles Maria. Début 2014, le tourteau
de soja en farine a remplacé le correcteur azoté en granulé. Sur les conseils de
Charles, la vitesse de distribution a été
adaptée sur le robot. « Je ne regardais
jamais ce paramètre avant et je n’aurais
jamais osé le modifier », note Guillaume.
Deux mois plus tard, la deuxième cellule
a été remplie avec du maïs grain concassé. « On n’a pas vu d’à-coup sur la production », constate Guillaume.
Petit bémol : il faut être vigilant sur l’aspect physique du produit. La farine est
moins régulière que le granulé. Il faut
bien vérifier qu’elle descend dans les vis
Ration à l’auge
Ration équilibrée à 22 kg lait en PDI
et 26 kg en UF
Mais ensilage : 14 kg MS
Ensilage herbe : 4 kg MS
Tourteau de colza : 3 kg
Minéraux
Entrepreneurs d’élevage/mai 2015 - 3
initiative
et surveiller les poids d’aliment distribué.
« Je regarde maintenant ce paramètre
sur le robot toutes les 1 à 2 semaines.
Et quand la livraison est hétérogène, je
rappelle le fournisseur pour qu’il vienne
changer la farine. »
Prix challengés avec le conseiller
L’aliment est livré par 5 t. « J’ai deux fournisseurs, précise Guillaume. C’est important pour faire jouer la concurrence et
pouvoir mieux négocier. Je conclue des
contrats en fonction des opportunités.
Cet hiver, j’ai ainsi acheté 35 tonnes de
soja et 10 tonnes de colza. Les conseils
de Charles sont importants car ils permettent de mieux sentir les tendances
du marché. Quand j’ai une proposition
du marchand, je lui soumets. C’était aussi
le cas quand je travaillais avec une VL. Il
regardait la composition et recalculait
son rapport qualité / prix ». « Un aliment
moins cher à la tonne mais moins riche
en MAT n’est pas forcément intéressant »,
ajoute Charles.
À chaque passage du conseiller, les
tables d’alimentation sont revues. L’objectif est de vérifier les cohérences avec
la production et d’intégrer les valeurs
des fourrages. L’ensilage de maïs est analysé tous les mois, l’ensilage d’herbe tous
les trimestres. À la récolte du maïs, le
conseiller réalise une analyse « en vert »
pour pouvoir proposer une ration équilibrée à l’ouverture du silo.
Le troisième critère paramétré sur le robot concerne les autorisations de traite.
Pour accroitre la fréquentation, le temps
de sortie sur le parcours a été réduit
pour les vaches en retard. La quantité de
concentrés à l’auge a été baissée pour
augmenter celle distribuée au robot
et inciter les animaux à venir au robot.
« L’apport du conseiller sur le paramétrage est sécurisant. Il permet d’aller
plus loin dans la technique. Quand un
indicateur n’est pas bon, il est plus facile
d’en déterminer l’origine. C’est un plaisir
de travailler avec le robot quand tout
est bien calé. Mais quand un élément va
mal, tout va mal ».
4- mai 2015/ Entrepreneurs d’élevage
« L’apport de notre conseiller
Charles Maria sur le paramétrage
du robot est sécurisant. Il permet
d’aller plus loin dans la technique »,
constate Guillaume Bouleau.
Au robot, la farine distribuée doit
être homogène pour bien s’écouler
dans les vis.
Première coupe d’herbe fin mars
Le travail engagé sur l’alimentation n’est
pas terminé. En 2015, l’accent est mis sur
l’ensilage d’herbe. La ration à l’auge a été
redensifiée avec la suppression de la paille
et l’apport plus important d’ensilage
d’herbe. « Ma ration est identique tout
au long de l’année mais j’avais toujours
trois mois de l’année où je distribuais aux
vaches laitières un ensilage d’herbe de
moins bonne qualité car je n’avais pas
assez de bon ensilage. Les performances
s’en ressentaient. Cette année, je suis passé de 22 ha à 35 ha de RGI et trèfle incarnat en dérobé avant maïs. J’ai réalisé ma
première coupe d’ensilage fin mars. Les
voisins ont dû croire que j’étais fou. Mais
le Scan Récolte Herbe m’a donné des indications sur la MAT de l’herbe au champ
et sur la date de récolte ». L’objectif est un
ensilage à plus de 14 % de MAT pour ne
pas diluer la ration. Pour sécuriser les silos,
un conservateur est ajouté.
D’autres axes de travail sont à travailler
notamment sur le maïs ensilage : le Gaec
a participé à l’étude mycotoxines lancée
cet hiver par Orne Conseil élevage. Les
analyses montrent des niveaux élevés
en DON et zéaralénone. « Ça reste un
point d’interrogation car la rotation des
cultures ne les favorise pas », commente
Guillaume.
La confection du silo est aussi un point
sensible. « Je prends le temps de bien tasser, mais comme je n’ai pas assez de capacité de stockage, je suis obligé de monter
le maïs beaucoup plus haut que les murs
et il n’est pas bien tassé sur les côtés ».
La construction d’un nouveau silo est en
projet.
Distribuer des fourrages de qualité pour
diminuer les coûts et garder une bonne
production laitière reste l’objectif de
Guillaume. nz
Cécile Blanchard
performance
Veaux allaitants
Complémenter à la pature ? Pas toujours
Une herbe en quantité
et de bonne qualité rend
superflue l’apport d’aliments
complémentaires au pré.
L
Offrir une herbe de qualité
a complémentation des veaux est
une décision qui est rarement évidente. Est-elle bien nécessaire ? Perdon de l’argent en augmentant les charges ?
Quand et comment la faire ?
Le développement d‘un veau se déroule
en 3 étapes. Chez le nouveau-né, seule la
caillette fonctionne, les autres estomacs
ne sont pas encore actifs. Au stade pré
ruminant atteint dès le 1er mois, le veau
commence à manger des aliments solides,
comme l’herbe, le foin ou les concentrés.
Le rumen, siège des fermentations, entre
en action. Le sevrage intervient entre 6 à
9 mois. Complémenter le premier mois est
donc inutile car le lait est l’aliment exclusif.
Il est préférable d’attendre au moins 3 mois,
moment à partir duquel, la production laitière de la vache diminue. En effet, le lait est
à privilégier car c’est le nutriment qui permet le plus fort gain de poids au meilleur
coût. Un kg de croissance par le lait coûte
4 fois moins cher qu’un kilo de croît par les
concentrés.
Si l’aptitude laitière des vaches impacte
fortement les besoins en complémentation, la qualité des prairies joue aussi un
rôle majeur. Meilleure sera l’herbe, moins
il sera nécessaire de complémenter : 1 kg
d’herbe bien exploitée équivaut à 1 kg
de concentrés. Ainsi, le veau pâturant au
printemps couvrira ses besoins avec une
herbe abondante et de qualité. Alors que
le veau né à l’automne devra toujours
être complémenté. Attention, comme
les génisses ont des besoins moins importants et des performances moindres,
il est préférable de séparer les mâles des
femelles pour mieux complémenter.
à noter : si le veau consomme plus de
4 kg de complément au pâturage, il est
intéressant d’un point de vue économique de le sevrer car cela montre qu’il
ne consomme plus beaucoup de lait.
Distribuer sans gaspiller
Alimentateur à volonté ou rationneur
sont les plus souvent utilisés. Ils ont un
défaut : certains animaux surconsomment le concentré et d’autres n’y ont
pas accès du fait de la concurrence. Il est
possible de mieux réguler l’apport de
Quantité d’aliment à distribuer
Âge
Quantité
de lait bu
9 litres
3 mois
6 litres
4 litres
8 mois
2 litres
Performance
Pâturage
de printemps1
Pâturage
estival2
1 000 g/j
0 kg
0,5 kg
1 400 g/j
0 kg
1 kg
1 000 g/
0,5 kg
1,5 kg
1 400 g/j
1 kg
2 kg
1 000 g/j
0 kg
1 kg
1 400 g/j
1,5 kg
2,5 kg
1 000 g/j
1 kg
2,5 kg
1 400 g/j
2 kg
3,5 kg
La complémentation doit aussi
prend en compte la production
laitière de la mère et la
croissance attendue.
concentré et de fourrage grâce à un passage sélectif dans un parc installé dans
la stabulation ou dans la pâture. Le complément est distribué dans une auge afin
que chaque veau ait une place et puisse
manger correctement. La quantité ingérée par animal est beaucoup plus facile à
gérer et la concurrence est maîtrisée. Une
alternative est d’utiliser des mash fibreux
distribués dans des alimentateurs spécialisés : ces mash sont des concentrés
mélangés à de la fibre tels que du foin de
luzerne ou de la paille. Ils « encombrent »
les animaux qui ne consomment que la
part de concentré correspondant à leur
poids. nz
Ulysse Olivier
à retenir
Pour une croissance de 1 000 g/j, prévoyez :
• 0,8 UFL et 84 g de PDI pour un veau de 3 mois buvant
7 kg de lait
• 3,6 UFL et 360 g de PDI pour un veau de 8 mois buvant
3 kg de lait
Exemples de mélange :
• 60 % d’orge + 40 % de luzerne déshydratée
= un aliment de 15 % de MAT à un prix de 200 € la tonne
• 75 % de blé + 25 % de tourteau de soja cela
= un aliment de 22 % de MAT à un prix de 250 € la tonne
• 65 % de maïs + 35 % de tourteau de colza
= un aliment de 20 % de MAT à un prix de 200 € la tonne
(1) Herbe : 1 UFV et 110 g de PDI/kg MS - Aliment : 15 % de MAT et 0,95 UFV
(2) Herbe : 0,7 UFV et 70 g de PDI/kg MS - Aliment : 20 % de MAT et 0,95 UFV
Entrepreneurs d’élevage/mai 2015 - 5
agenda
27 mai 2015
Vente Prim’holstein
Les associations Prim’Holstein de l’Eure-etLoir, du Centre et de l’Orne organisent une
vente Prim’Holstein chez Pascal Caron.
Portes ouvertes sur le site des vaches laitières à Moussonvilliers dès 10h30.
métier
Dossier PAC
Un service expert rassurant
La Chapelle Fortin (Eure-et-loir)
Tél : 02 33 31 48 74
Du 17 mai au 13 septembre 2015
Comices
Confrontations cantonales, inter-cantonales et d’arrondissement pour les principales races laitières et allaitantes du
département. Calendrier complet sur le
site www.orne-conseil-elevage.fr.
11 juin 2015
La Normande en pôle
Le Gaec Foucault accueillera la journée
« De l’herbe au roto, la Normande en pôle »
organisée par l’association Normande 61
et OrigenPlus. Au programme : vente de
vaches HQ Génétique et ateliers.
Briouze
Tél : 06 85 20 49 56
18 juin 2015
Les Prairiales Normandie
Cette année, les Prairiales de Normandie
reviennent dans l’Orne sur le site de l’INRA
du Pin. Quatre pôles techniques seront
implantés : Manager son entreprise agricole ; Les fourrages ; Conduite des bovins
laitiers et allaitants ; Conduite des élevages équins.
Le Pin-au-Haras
www.orne-agri.com/prairiales.asp
6- mai 2015/ Entrepreneurs d’élevage
La déclaration PAC est un
moment de stress. Conscient des
enjeux, Orne Conseil Élevage
accompagne les éleveurs par un
service expert de proximité.
F
rancis Bisson, installé avec son
épouse en EARL à Marcei, a choisi
d’être accompagné pour l’ensemble
des démarches environnementales et réglementaires par son conseiller Olivier
Raux. À la tête d’une structure de 280 ha
avec un élevage de 60 vaches laitières et
25 allaitantes, il estime qu’il a autre chose
à faire ! Il attend de son conseiller une information experte. Grâce à une relation
privilégiée avec Olivier qui connait bien
son exploitation, il apprécie d’échanger
sur les opportunités et les évolutions de
la réglementation. Il peut ainsi adapter sa
structure en toute connaissance de cause.
Un dossier PAC commence avec le cahier d’épandage à l’automne. Il permet
de prendre connaissance du projet d’assolement et d’établir une cartographie
précise de l’exploitation. Au printemps, le
conseiller reprend avec l’éleveur ses surfaces, la réalité de son assolement modifié
ou non par la météo, et il réalise la déclaration grâce à une délégation de signature.
Olivier prépare le dossier cartographique
avant d’arriver chez l’éleveur. Il télécharge
les cartes du site Télépac, redessine le
parcellaire conformément à la réglementation en vigueur et analyse la situation
de l’exploitation au regard des mesures
réglementaires, environnementales et
techniques. Avec Francis Bisson, il lui
reste à vérifier le contour des ilots et valider l’assolement, parcelle par parcelle. Il
réalise ensuite le dossier selon les choix
et orientations de l’éleveur. Après s’être
assuré des coordonnées et modifications
éventuelles de la structure, c’est dans les
bureaux d’Orne Conseil Élevage, qu’Olivier finalisera, instruira et téléchargera la
déclaration avant d’envoyer tous les documents à l’éleveur. En cas de contrôle,
le conseiller est informé simultanément
à l’éleveur. Francis Bisson reconnaît que
lors d’un précédent contrôle, il a été beaucoup plus zen d’être assisté : « C’est Olivier
qui, au bout d’un moment, a tout pris en
main ! Le contrôle s’est terminé à plus de
20 heures mais nous étions toujours ensemble, heureusement ! »
Pour 2015, les mesures liées à la diversité
d’assolement et la déclaration des SIE –
surfaces d’intérêt écologique – corsent
encore un peu plus le dossier. La bonne
collaboration éleveur-conseiller facilitera
encore cette année la déclaration PAC. nz
Bénédicte Le Gouil
brèves
actualités
Concours Silo’scan®
Mon silo est-il le mieux tassé ?
Nouveaux arrivés
Laetitia Videcoq, ingénieure de l’école
Supérieure d’Agriculture d’Angers a rejoint
l’équipe des conseillers Lait. Sébastien
Duboc, chargé de développement clientèle, vient renforcer l’équipe commerciale.
Diplômé de l’ESA Beauvais, il a travaillé
chez des fournisseurs agricoles avant de
s’installer en tant qu’éleveur.
Déclaration PAC : complexité
accrue, tarifs stables
Le tassage réduit les fermentations
aérobies qui altèrent la qualité
du maïs et consomment de l’énergie.
Les récompenses du concours
Silo’Scan® seront remises à
l’assemblée générale d’Orne
Conseil Élevage.
U
ne centaine de silos a été expertisée cet hiver par Orne Conseil élevage avec le diagnostic Silo’Scan®.
Qui remportera le premier concours organisé en France sur la qualité physique des
silos de maïs ? Suspense. Le palmarès sera
dévoilé le 4 juin 2015, lors de l’assemblée
générale.
Les premiers résultats montrent des pertes
au silo allant de 7 à 18 %. Sur 20 ha ensilés,
ce sont ainsi de 1,4 ha à 3,6 ha qui se transforment en eau, chaleur et dioxyde de carbone. Autant de fourrages qui n’iront pas
dans l’auge des animaux.
Privilégier les fermentations
anaérobies
Principal constat des diagnostics Silo’Scan®
réalisés sur les maïs récoltés en 2014 :
plus les pertes sont importantes, plus la
densité du silo en matière brute est faible.
Elle varie de 500 kg pour les moins bons,
à 900 kg de MB/m3 pour les meilleurs. Le
tassage reste le levier majeur pour maîtriser la conservation de son silo et réduire
les pertes. Comme il permet d’évacuer un
maximum d’air du silo, il limite les fermen-
tations aérobies qui ont besoin d’air pour
se mettre en place. Or ces fermentations
« consomment » beaucoup plus de fourrages et peuvent altérer leur qualité. Elles
sont engendrées par les champignons,
les levures, le clostridium... Mieux vaut
privilégier des fermentations anaérobies,
telles que celles créées par les bactéries
lactiques. Elles abaissent rapidement le
pH du silo et sont peu gourmandes en
énergie.
Objectif : 700 kg MB/m3
Un bon tassage limite la porosité. L’objectif
est d’atteindre moins de 40 % d’air, soit une
densité à plus de 700 kg de Matière Brute
par m3. Pour obtenir ce résultat, plusieurs
actions sont à coupler. Tout d’abord, il faut
adapter le poids sur le silo en fonction du
débit de chantier et de la matière sèche
du produit récolté. C’est une combinaison
entre le nombre et la masse des tracteurs.
Ensuite, étaler des couches de 10 à 20 cm
d’épaisseur, pas plus, et tasser en permanence. Enfin, les taupinières sont à éviter,
tout comme un ensilage plus haut que les
plaques cernant le silo.
Le maïs prend une part importante des surfaces dans une exploitation laitière ou chez
un engraisseur de jeunes bovins. La valorisation des surfaces se joue à la récolte ! nz
Olivier RAUX
Le dispositif PAC 2015 a nécessité un fort
investissement d’Orne Conseil Élevage.
La raison : l’évolution des règles et le calage très long du dispositif par l’Administration. Pour autant, les tarifs PAC 2015
restent inchangés malgré les moyens
supplémentaires engagés pour vous accompagner en sécurité.
Outils NIR : Conférence de
presse nationale le 21 mai
Depuis 2010, Orne Conseil Élevage développe le potentiel d’analyse pour les
fourrages et les concentrés de l’AgriNIR™. Cette ingénierie est diffusée dans
plus de 20 départements français. Une
conférence de presse se tiendra le 21 mai
2015 dans les locaux de France Conseil
Élevage afin de montrer l’intérêt technique et économique de réaliser régulièrement des analyses.
Campagne mammites
L’enregistrement des mammites cliniques
est déterminant dans le pilotage de la
santé mammaire et pour la sélection des
bovins. Il permet de mesurer le taux de
guérison et le cas échéant l’efficacité des
produits vétérinaires utilisés. Il permet
la sélection des animaux les moins sensibles. Mesurer c’est gérer. Orne Conseil
élevage lance une campagne d’information et d’actions afin d’améliorer l’enregistrement des cas. Vos interlocuteurs
ne manqueront pas de vous solliciter
dans votre intérêt et celui du collectif des
éleveurs. nz
Entrepreneurs d’élevage/mai 2015 - 7
le 4 juin 2015
chronique
F
in des quotas laitiers, nouvelle politique agricole commune, dispositifs plus ou moins incitatifs en
matière environnementale et climatique
nous font oublier notre principal métier :
produire une nourriture abondante et de
qualité pour répondre à des populations
ici plus nombreuses et là plus exigeantes.
Les perspectives de production sont
claires. Le document émis en décembre
dernier par les services économiques de
la communauté européenne en atteste.
Dans l’Europe des 15, pour les 10 prochaines années, la production laitière
augmentera d’environ 10 millions de
tonnes de lait. C’est 8 %
de plus que la production
actuelle. La production
de viande bovine est,
quant à elle, attendue
assez stable, notamment
pour les races à viande.
Cette perspective nous
ouvre des possibilités de
développer nos entreprises d’élevage et
l’économie agricole pour notre Région.
Les solutions techniques de modernisation sont là. Il suffit de se rendre au SPACE,
au SIMA, à EUROTIER, au World Dairy Show
ou d’autres salons pour constater que les
fournisseurs d’équipement anticipent ce
développement. Ce n’est d’ailleurs pas si
nouveau ! Nous avons toujours su adopter et provoquer des ruptures technologiques qui facilitent notre métier.
Les savoir-faire techniques sont également là. Les équipes de notre syndicat,
Orne Conseil élevage, ont développé un
panel complet de réponses à toutes les
questions de production et de transfor-
Votre assemblée générale
mation fourragère. L’objectif est de sécuriser et de garantir la réussite technique
et économique de nos projets d’éleveur.
Pour exemple : les diagnostics de santé
métabolique préservent le potentiel de
production et la santé de
nos animaux. Ils nous assurent dans la décision au
quotidien.
Nous avons, devant nous,
une nouvelle réalité
économique, plus libérale dans des marchés
qui seront plus volatils.
Mais de vraies opportunités sont là, dès
maintenant. Nous disposons des moyens
techniques pour répondre aux attentes
des marchés. Nous avons des ressources
conseil et services pour gérer la technique, l’économie, l’administration et la
stratégie dans nos entreprises.
Ensemble, nous pouvons développer nos
entreprises, leur rentabilité et donner un
essor économique agricole à notre Région. Les marchés et les techniques de
production nous permettent d’oser ce
défi. Saisissons les opportunités du marché élevage. nz
Jean-François Le Meur
Président de Orne Conseil élevage
Donnons un essor
économique
agricole
à notre Région
Entrepreneurs d’élevage est édité par Orne Conseil élevage
52, bd du 1er Chasseurs, BP 36, 61001 ALENÇON Cedex - Tél. : 0 214 220 100 - www.orne-conseil-elevage.fr
Directeur de Publication : Patrick Hichard. Comité de Rédaction : Patrick Dehail, Dominique Haspeslagh,
Jean-François Le Meur, Christian Manoury, Didier Renault, Cécile Blanchard, Patrick Hichard, Bénédicte
Le Gouil, Yann Martinot. Crédits photo : Cécile Blanchard, Béatrice Charruau, Bénédicte Le Gouil et Fotolia
(©Jean-Paul Comparin). Dépôt légal : ISSN : 2273-628x. Direction artistique et conseil éditorial : www.bleucomloiseau.fr.
Impression : www.imprimeriedeletoile.com. Imprimé sur papier recyclé. Pour contacter les rédacteurs :
[email protected]
8- mai 2015/ Entrepreneurs d’élevage
Une AG est souvent perçue comme
conventionnelle et un peu ennuyeuse.
Voir des techniques concrètes et pragmatiques en élevage se révèle plus
motivant. C’est pourquoi Orne Conseil
élevage a décidé d’associer à l’AG 2015
des ateliers pratiques installés au pied
des silos et des auges, dans une exploitation agricole. Le thème retenu est la valorisation des fourrages, de la récolte
au calibrage nutritionnel des rations, en
passant par la confection des silos et le
pâturage. Les enjeux techniques sur ces
seuls thèmes sont énormes, jusqu’à 50 €
par tonne de lait !
L’AG se déroulera le 4 juin à Bellouen-Houlme, à l’EARL Maupas. Elle démarrera à 10h30 dans la salle communale, par une présentation rapide des
rapports d’activité, financier, moral et
d’orientation. Elle se poursuivra par des
exposés concis à propos des sujets techniques de l’après-midi et se terminera à
12h30 par la remise officielle du prix
Silo’Scan® pour le silo le mieux tassé.
Nous partagerons ensuite le repas.
à 14h nous nous rendrons à l’EARL
Maupas. Plusieurs ateliers vous y attendent : l’entreprise et l’élevage par
ses dirigeants, les techniques de tassage avec visualisation des points critiques, les enjeux autour de l’éclatage
des grains avec possibilité d’apporter
un échantillon de maïs pour apprécier
votre propre situation, les techniques
de prévention par rapport aux mycotoxines. Côté herbe, seront présentés
le diagnostic pré-ensilage et le tout
nouveau logiciel Patur’Plan. La partie nutrition sera traitée au travers de la
valeur des fourrages et de l’équilibre
métabolique des rations. L’objectif
commun à tous ces ateliers : produire
économiquement pour les meilleures
performances.
Rendez-vous le 4 juin à Bellou-enHoulme à 10 h 30 !

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