Entrepreneurs d`élevage n°6
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Entrepreneurs d`élevage n°6
Trimestriel n°6 - mai 2015 d’é evage Le journal de Orne Conseil Elevage expérience Gaec de la Moulinière à Fel Patur’Plan change le pâturage Nicolas Peschet, installé en Gaec avec son père Alain et Marie-Noëlle Pain, utilise Patur’Plan depuis mars. à la clé : sécurité pour les stocks fourragers, productivité accrue et coûts de production maîtrisés. Nicolas Peschet : « Patur’Plan change nos Cécile Blanchard : Quelle place a le pratiques et notre ressenti. Mais il nous a permis pâturage dans votre exploitation ? Nicolas Peschet : Il a une place de mieux valoriser nos pâtures » prépondérante. L’exploitation est sur deux sites. Le premier compte 27 ha de prairies naturelles 132 ha de SAU dont 92 ha d’herbe & 20 ha de maïs ensilage regroupés autour des stabulations. Une quinzaine d’hectares 15 ha de prairies naturelles pour les 50 vaches en lactation est réservée aux vaches en lactation. Le second site est distant d’une quinzaine de kilomètres. Il est sur 65 ha, uniquement en prairies. Il accueille les bœufs et les génisses jusqu’au vêlage. C.B. : Comment avez-vous aménagé vos parcelles ? N.P. : L’an dernier, sur les conseils de Guilène, nous avons redéC.B. : Comment gérez-vous le pâturage ? coupé les 18 ha dédiés à ce moment-là aux laitières. Jusqu’alors, N.P. : Quand je me suis installé en 2005, tant que l’herbe n’était on gérait le pâturage au fil. Nous passions ½ h par jour à pousser pas aussi haute que la table, on ne sortait pas les vaches ! Mes le fil et on jouait souvent du broyeur pour gérer les refus. Sur parents avaient 60 000 l de lait. Le quota est passé à 305 000 l. les 5 parcelles initiales, nous avons créé 12 paddocks Mais avec toujours la même surface fourragère. Il a fallu intensi- de 1,3 à 2 ha. Nous avons posé des clôtures élecfier la production. Notre objectif était et reste de réduire le coût triques et aménagé des chemins d’accès. Comme de production. nous sommes sur des terres argilo-calcaires, Nous avons ainsi travaillé sur plusieurs axes avec notre nous n’avons pas eu besoin d’empierrer. conseillère Guilène Duboc : l’aménagement des parcelles, le Nous avons installé des points d’eau dans sommaire stade de récolte, la gestion du pâturage. Cette année, elle nous la moitié des paddocks. Pour l’autre initiative p3 a proposé le nouveau logiciel Patur’Plan créé avec l’INRA. Il va moitié, nous disposons d’une ciPERFORMANCE p5 terne de 3 000 l. dans notre logique de rationaliser la gestion de nos pâtures. Métier p6 expérience C.B. : Quel impact a-t’il ? N.P. : Il n’y a plus d’à-coups de production. Chaque jour, les vaches mangent une herbe de bonne qualité et toujours en même quantité. Avant, elles rentraient sur des parcelles trop hautes. Elles y pâturaient longtemps car on espérait qu’elles rasent l’herbe. Mais les refus restaient importants. La consommation d’herbe chutait en fin de parcelle, la production laitière aussi. Les vaches beuglaient. Maintenant, elles sont plus calmes. Nous ne passons plus le broyeur. Même si changer souvent de paddock prend Historique un peu plus de 2005 : installation temps, nous gade Nicolas avec son gnons sur le père Alain broyage. 2011 : arrivée de Marie-Noëlle Pain avec un atelier veaux de boucherie 2014 : création de 12 paddocks 2- mai 2015/ Entrepreneurs d’élevage évaluer la cohérence Hauteurs d’herbe (cm) Courbe de cohérence Profil de pâturage au 02/05/2015 Hauteurs d’herbe (cm) 12 10 8 6 4 2 rP h1 De D us F ss De 9- G ss De 4- ou sF G 3- ss De 5- Ph 2 er -D 10 us F FD D ou sF ss 2- De Pu it Pa v 6- as Pu it B 8- Pu it M il 0 7- C.B. : Que vous apporte Patur’Plan ? N.P. : De la sécurité, de la sérénité et de la lisibilité sur ce qui va se passer. On s’affole moins. Nous avons utilisé Patur’Plan pour le déprimage et la pâture. Le déprimage a commencé dès le 5 mars, car la météo le permettait. Le logiciel a donné l’ordre des paddocks à déprimer et a calculé les stocks d’herbe. On l’a suivi à la lettre. à 1 ou 2 j près, on a retrouvé ce qui était prévu : le volume d’herbe collait, on a pu fermer le silo et sortir les vaches la nuit tout en maintenant la production laitière. La productivité des parcelles a augmenté. Cette année, je sais que je peux réorienter 3 ha soit deux paddocks vers la culture de maïs, épi et ensilage. épi pour la complémentation hivernale, ensilage pour apporter encore plus de sécurité à mon stock fourrager estival. C’est un point crucial car nous sommes sur des terres séchantes. Certaines années, nos 20 ha d’ensilage maïs ne suffisent pas. à la date prévue d’entrée dans la parcelle, les 4 dernières parcelles seront trop avancées. Il serait intéressant d’en faucher une ou plusieurs. Patur’Plan permet de simuler l’impact de cette fauche. C.B. : Comment utilisez-vous ce logiciel ? N.P. : Guilène réalise des mesures avec l’herbomètre toutes les 3-4 semaines. L’objectif est une entrée de parcelle à 10 cm et une sortie à 5. Cette année, les vaches sont entrées à 7-8 cm sur les premières parcelles. Comme l’explique Guilène, le premier tour de pâture fait la hauteur de coupe pour le reste de la saison. En fonction des hauteurs d’herbe, Patur’Plan nous guide dans l’ordre des paddocks à pâturer. Les vaches restent 2 à 3 j sur le même paddock. Elles peuvent passer ensuite dans un paddock situé dans une parcelle à l’opposé. Avant, on les aurait laissées terminer tous les paddocks de la même parcelle. Mais pour la première fois, on ne s’est pas fait déborder par l’herbe et nous avons fermé le silo de maïs mi-avril. Les vaches ont uniquement de l’herbe et du maïs épi à l’auge. La ration est équilibrée à 25 kg de lait. Et il nous reste du stock de maïs ensilage pour attendre la prochaine récolte sereinement. C.B. : Quelle est la prochaine étape ? N.P. : Finir d’aménager les points d’eau. Ensuite, nous allons rénover progressivement en Ray-gras anglais et trèfle blanc. On souhaite aussi implanter des variétés qui résistent bien aux étés secs. On verra ça avec Guilène. En 2016, nous utiliserons Patur’Plan en autonomie. Nous allons investir dans un herbomètre à click, un peu plus cher qu’un herbomètre classique, mais qui est plus facile et rapide à utiliser. Il ne faut pas que la mesure soit une contrainte. nz avis d’expert Guilène Duboc Référente Herbe à Orne Conseil élevage Les prairies sont une ressource fourragère très intéressante, tant sur la quantité de MS apportée que sur la qualité MAT. Elles apportent 2 à 3 fois plus de protéines par kg de MS qu’un ensilage de maïs. Par manque de repères et d’accompagnement, elles sont souvent sous-valorisées, notamment au pâturage. Afin d’y remedier, Orne Conseil Élevage et l’INRA ont créé Pâtur’Plan : outil d’aide à la gestion du pâturage par une approche dynamique et anticipée de l’utilisation des parcelles. Après une mesure préalable à l’herbomètre dans toutes les parcelles, différentes simulations de l’enchaînement des prairies dans le circuit de pâturage permettent de mesurer l’impact des choix de l’éleveur : diminution de l’apport de fourrages, parcelle écartée du circuit pour la fauche... Ainsi, la gestion au quotidien se fait en toute confiance et les prises de décision sont assurées ! initiative Au Gaec du Triskel - St Denis de Villenette Un coût alimentaire réduit de 30 €/1 000 l Avec son père Christian, Guillaume Bouleau conduit un troupeau de 100 Prim’Holsteins en traite robotisée. Pour limiter le coût alimentaire, il a misé sur les fourrages produits sur l’exploitation et a opté pour l’achat de matières premières. Un pari gagnant. «T oute l’année, mon système est basé sur une ration ensilage herbe – ensilage de maïs sans pâturage. L’alimentation est une charge économique importante. Comme notre objectif est de baisser notre coût de production, c’est le premier point à regarder », résume Guillaume Bouleau. Un travail de fond a été engagé fin 2013 avec Charles Maria, son conseiller lait. « En un an, le coût alimentaire est passé de 130 €/1 000 l à 100 €/1 000 l », se réjouit Guillaume Bouleau. Il s’est installé en 2008 avec 30 vaches. Son père Christian l’a rejoint en Gaec un an plus tard. Depuis son exploitation a bien changé : installation d’un robot de traite à deux stalles, passage en logettes. L’atelier lait regroupe désormais 100 vaches laitières en race Prim’Holstein. Il est managé par Guillaume avec son salarié, Matthias. Christian gère la partie administrative. Un apprenti complète la main-d’œuvre nécessaire pour faire fonctionner cette exploitation sur 170 ha qui compte aussi un atelier d’une vingtaine de génisses viande. Passage en matières premières La ration est constante tout au long de l’année car seulement deux hectares de parcours autour de la stabulation sont accessibles aux vaches. Pour réduire le coût alimentaire, le premier changement Avec son salarié Matthias, Guillaume Bouleau ajuste chaque mois la ration en fonction des analyses réalisées sur les fourrages. 100 Prim’Holsteins, 25 génisses de viande 45 ha de maïs ensilage, 45 h d’herbe dont 35 h en dérobé 9 000 l produit par vache à 32,3 g/kg TP et 39,5 g/kg TB mis en place a été le passage en matières premières. Avant 2014, un correcteur azoté « spécial robot avec des arômes » et une VL étaient distribués au robot. Du tourteau de colza tanné était apporté à l’auge. Le niveau de production s’élevait à 28-30 kg de lait par vache. « J’étais réticent à passer aux matières premières car je craignais une baisse de la production. Et puis, il fallait encore tout changer. On avait déjà mis du temps à remettre l’exploitation sur les rails, côté cellules ! », se souvient Guillaume. Le rapport de confiance développé avec le conseiller et son retour positif sur des pratiques similaires dans d’autres exploitations ont permis de faire la bascule. Des granulés à la farine La transition s’est faite en trois temps. Fin 2013, le tourteau de colza tanné a été remplacé par du non tanné. « Sur des rations basées surtout sur le maïs ensilage, le tannage n’apporte rien », commente Charles Maria. Début 2014, le tourteau de soja en farine a remplacé le correcteur azoté en granulé. Sur les conseils de Charles, la vitesse de distribution a été adaptée sur le robot. « Je ne regardais jamais ce paramètre avant et je n’aurais jamais osé le modifier », note Guillaume. Deux mois plus tard, la deuxième cellule a été remplie avec du maïs grain concassé. « On n’a pas vu d’à-coup sur la production », constate Guillaume. Petit bémol : il faut être vigilant sur l’aspect physique du produit. La farine est moins régulière que le granulé. Il faut bien vérifier qu’elle descend dans les vis Ration à l’auge Ration équilibrée à 22 kg lait en PDI et 26 kg en UF Mais ensilage : 14 kg MS Ensilage herbe : 4 kg MS Tourteau de colza : 3 kg Minéraux Entrepreneurs d’élevage/mai 2015 - 3 initiative et surveiller les poids d’aliment distribué. « Je regarde maintenant ce paramètre sur le robot toutes les 1 à 2 semaines. Et quand la livraison est hétérogène, je rappelle le fournisseur pour qu’il vienne changer la farine. » Prix challengés avec le conseiller L’aliment est livré par 5 t. « J’ai deux fournisseurs, précise Guillaume. C’est important pour faire jouer la concurrence et pouvoir mieux négocier. Je conclue des contrats en fonction des opportunités. Cet hiver, j’ai ainsi acheté 35 tonnes de soja et 10 tonnes de colza. Les conseils de Charles sont importants car ils permettent de mieux sentir les tendances du marché. Quand j’ai une proposition du marchand, je lui soumets. C’était aussi le cas quand je travaillais avec une VL. Il regardait la composition et recalculait son rapport qualité / prix ». « Un aliment moins cher à la tonne mais moins riche en MAT n’est pas forcément intéressant », ajoute Charles. À chaque passage du conseiller, les tables d’alimentation sont revues. L’objectif est de vérifier les cohérences avec la production et d’intégrer les valeurs des fourrages. L’ensilage de maïs est analysé tous les mois, l’ensilage d’herbe tous les trimestres. À la récolte du maïs, le conseiller réalise une analyse « en vert » pour pouvoir proposer une ration équilibrée à l’ouverture du silo. Le troisième critère paramétré sur le robot concerne les autorisations de traite. Pour accroitre la fréquentation, le temps de sortie sur le parcours a été réduit pour les vaches en retard. La quantité de concentrés à l’auge a été baissée pour augmenter celle distribuée au robot et inciter les animaux à venir au robot. « L’apport du conseiller sur le paramétrage est sécurisant. Il permet d’aller plus loin dans la technique. Quand un indicateur n’est pas bon, il est plus facile d’en déterminer l’origine. C’est un plaisir de travailler avec le robot quand tout est bien calé. Mais quand un élément va mal, tout va mal ». 4- mai 2015/ Entrepreneurs d’élevage « L’apport de notre conseiller Charles Maria sur le paramétrage du robot est sécurisant. Il permet d’aller plus loin dans la technique », constate Guillaume Bouleau. Au robot, la farine distribuée doit être homogène pour bien s’écouler dans les vis. Première coupe d’herbe fin mars Le travail engagé sur l’alimentation n’est pas terminé. En 2015, l’accent est mis sur l’ensilage d’herbe. La ration à l’auge a été redensifiée avec la suppression de la paille et l’apport plus important d’ensilage d’herbe. « Ma ration est identique tout au long de l’année mais j’avais toujours trois mois de l’année où je distribuais aux vaches laitières un ensilage d’herbe de moins bonne qualité car je n’avais pas assez de bon ensilage. Les performances s’en ressentaient. Cette année, je suis passé de 22 ha à 35 ha de RGI et trèfle incarnat en dérobé avant maïs. J’ai réalisé ma première coupe d’ensilage fin mars. Les voisins ont dû croire que j’étais fou. Mais le Scan Récolte Herbe m’a donné des indications sur la MAT de l’herbe au champ et sur la date de récolte ». L’objectif est un ensilage à plus de 14 % de MAT pour ne pas diluer la ration. Pour sécuriser les silos, un conservateur est ajouté. D’autres axes de travail sont à travailler notamment sur le maïs ensilage : le Gaec a participé à l’étude mycotoxines lancée cet hiver par Orne Conseil élevage. Les analyses montrent des niveaux élevés en DON et zéaralénone. « Ça reste un point d’interrogation car la rotation des cultures ne les favorise pas », commente Guillaume. La confection du silo est aussi un point sensible. « Je prends le temps de bien tasser, mais comme je n’ai pas assez de capacité de stockage, je suis obligé de monter le maïs beaucoup plus haut que les murs et il n’est pas bien tassé sur les côtés ». La construction d’un nouveau silo est en projet. Distribuer des fourrages de qualité pour diminuer les coûts et garder une bonne production laitière reste l’objectif de Guillaume. nz Cécile Blanchard performance Veaux allaitants Complémenter à la pature ? Pas toujours Une herbe en quantité et de bonne qualité rend superflue l’apport d’aliments complémentaires au pré. L Offrir une herbe de qualité a complémentation des veaux est une décision qui est rarement évidente. Est-elle bien nécessaire ? Perdon de l’argent en augmentant les charges ? Quand et comment la faire ? Le développement d‘un veau se déroule en 3 étapes. Chez le nouveau-né, seule la caillette fonctionne, les autres estomacs ne sont pas encore actifs. Au stade pré ruminant atteint dès le 1er mois, le veau commence à manger des aliments solides, comme l’herbe, le foin ou les concentrés. Le rumen, siège des fermentations, entre en action. Le sevrage intervient entre 6 à 9 mois. Complémenter le premier mois est donc inutile car le lait est l’aliment exclusif. Il est préférable d’attendre au moins 3 mois, moment à partir duquel, la production laitière de la vache diminue. En effet, le lait est à privilégier car c’est le nutriment qui permet le plus fort gain de poids au meilleur coût. Un kg de croissance par le lait coûte 4 fois moins cher qu’un kilo de croît par les concentrés. Si l’aptitude laitière des vaches impacte fortement les besoins en complémentation, la qualité des prairies joue aussi un rôle majeur. Meilleure sera l’herbe, moins il sera nécessaire de complémenter : 1 kg d’herbe bien exploitée équivaut à 1 kg de concentrés. Ainsi, le veau pâturant au printemps couvrira ses besoins avec une herbe abondante et de qualité. Alors que le veau né à l’automne devra toujours être complémenté. Attention, comme les génisses ont des besoins moins importants et des performances moindres, il est préférable de séparer les mâles des femelles pour mieux complémenter. à noter : si le veau consomme plus de 4 kg de complément au pâturage, il est intéressant d’un point de vue économique de le sevrer car cela montre qu’il ne consomme plus beaucoup de lait. Distribuer sans gaspiller Alimentateur à volonté ou rationneur sont les plus souvent utilisés. Ils ont un défaut : certains animaux surconsomment le concentré et d’autres n’y ont pas accès du fait de la concurrence. Il est possible de mieux réguler l’apport de Quantité d’aliment à distribuer Âge Quantité de lait bu 9 litres 3 mois 6 litres 4 litres 8 mois 2 litres Performance Pâturage de printemps1 Pâturage estival2 1 000 g/j 0 kg 0,5 kg 1 400 g/j 0 kg 1 kg 1 000 g/ 0,5 kg 1,5 kg 1 400 g/j 1 kg 2 kg 1 000 g/j 0 kg 1 kg 1 400 g/j 1,5 kg 2,5 kg 1 000 g/j 1 kg 2,5 kg 1 400 g/j 2 kg 3,5 kg La complémentation doit aussi prend en compte la production laitière de la mère et la croissance attendue. concentré et de fourrage grâce à un passage sélectif dans un parc installé dans la stabulation ou dans la pâture. Le complément est distribué dans une auge afin que chaque veau ait une place et puisse manger correctement. La quantité ingérée par animal est beaucoup plus facile à gérer et la concurrence est maîtrisée. Une alternative est d’utiliser des mash fibreux distribués dans des alimentateurs spécialisés : ces mash sont des concentrés mélangés à de la fibre tels que du foin de luzerne ou de la paille. Ils « encombrent » les animaux qui ne consomment que la part de concentré correspondant à leur poids. nz Ulysse Olivier à retenir Pour une croissance de 1 000 g/j, prévoyez : • 0,8 UFL et 84 g de PDI pour un veau de 3 mois buvant 7 kg de lait • 3,6 UFL et 360 g de PDI pour un veau de 8 mois buvant 3 kg de lait Exemples de mélange : • 60 % d’orge + 40 % de luzerne déshydratée = un aliment de 15 % de MAT à un prix de 200 € la tonne • 75 % de blé + 25 % de tourteau de soja cela = un aliment de 22 % de MAT à un prix de 250 € la tonne • 65 % de maïs + 35 % de tourteau de colza = un aliment de 20 % de MAT à un prix de 200 € la tonne (1) Herbe : 1 UFV et 110 g de PDI/kg MS - Aliment : 15 % de MAT et 0,95 UFV (2) Herbe : 0,7 UFV et 70 g de PDI/kg MS - Aliment : 20 % de MAT et 0,95 UFV Entrepreneurs d’élevage/mai 2015 - 5 agenda 27 mai 2015 Vente Prim’holstein Les associations Prim’Holstein de l’Eure-etLoir, du Centre et de l’Orne organisent une vente Prim’Holstein chez Pascal Caron. Portes ouvertes sur le site des vaches laitières à Moussonvilliers dès 10h30. métier Dossier PAC Un service expert rassurant La Chapelle Fortin (Eure-et-loir) Tél : 02 33 31 48 74 Du 17 mai au 13 septembre 2015 Comices Confrontations cantonales, inter-cantonales et d’arrondissement pour les principales races laitières et allaitantes du département. Calendrier complet sur le site www.orne-conseil-elevage.fr. 11 juin 2015 La Normande en pôle Le Gaec Foucault accueillera la journée « De l’herbe au roto, la Normande en pôle » organisée par l’association Normande 61 et OrigenPlus. Au programme : vente de vaches HQ Génétique et ateliers. Briouze Tél : 06 85 20 49 56 18 juin 2015 Les Prairiales Normandie Cette année, les Prairiales de Normandie reviennent dans l’Orne sur le site de l’INRA du Pin. Quatre pôles techniques seront implantés : Manager son entreprise agricole ; Les fourrages ; Conduite des bovins laitiers et allaitants ; Conduite des élevages équins. Le Pin-au-Haras www.orne-agri.com/prairiales.asp 6- mai 2015/ Entrepreneurs d’élevage La déclaration PAC est un moment de stress. Conscient des enjeux, Orne Conseil Élevage accompagne les éleveurs par un service expert de proximité. F rancis Bisson, installé avec son épouse en EARL à Marcei, a choisi d’être accompagné pour l’ensemble des démarches environnementales et réglementaires par son conseiller Olivier Raux. À la tête d’une structure de 280 ha avec un élevage de 60 vaches laitières et 25 allaitantes, il estime qu’il a autre chose à faire ! Il attend de son conseiller une information experte. Grâce à une relation privilégiée avec Olivier qui connait bien son exploitation, il apprécie d’échanger sur les opportunités et les évolutions de la réglementation. Il peut ainsi adapter sa structure en toute connaissance de cause. Un dossier PAC commence avec le cahier d’épandage à l’automne. Il permet de prendre connaissance du projet d’assolement et d’établir une cartographie précise de l’exploitation. Au printemps, le conseiller reprend avec l’éleveur ses surfaces, la réalité de son assolement modifié ou non par la météo, et il réalise la déclaration grâce à une délégation de signature. Olivier prépare le dossier cartographique avant d’arriver chez l’éleveur. Il télécharge les cartes du site Télépac, redessine le parcellaire conformément à la réglementation en vigueur et analyse la situation de l’exploitation au regard des mesures réglementaires, environnementales et techniques. Avec Francis Bisson, il lui reste à vérifier le contour des ilots et valider l’assolement, parcelle par parcelle. Il réalise ensuite le dossier selon les choix et orientations de l’éleveur. Après s’être assuré des coordonnées et modifications éventuelles de la structure, c’est dans les bureaux d’Orne Conseil Élevage, qu’Olivier finalisera, instruira et téléchargera la déclaration avant d’envoyer tous les documents à l’éleveur. En cas de contrôle, le conseiller est informé simultanément à l’éleveur. Francis Bisson reconnaît que lors d’un précédent contrôle, il a été beaucoup plus zen d’être assisté : « C’est Olivier qui, au bout d’un moment, a tout pris en main ! Le contrôle s’est terminé à plus de 20 heures mais nous étions toujours ensemble, heureusement ! » Pour 2015, les mesures liées à la diversité d’assolement et la déclaration des SIE – surfaces d’intérêt écologique – corsent encore un peu plus le dossier. La bonne collaboration éleveur-conseiller facilitera encore cette année la déclaration PAC. nz Bénédicte Le Gouil brèves actualités Concours Silo’scan® Mon silo est-il le mieux tassé ? Nouveaux arrivés Laetitia Videcoq, ingénieure de l’école Supérieure d’Agriculture d’Angers a rejoint l’équipe des conseillers Lait. Sébastien Duboc, chargé de développement clientèle, vient renforcer l’équipe commerciale. Diplômé de l’ESA Beauvais, il a travaillé chez des fournisseurs agricoles avant de s’installer en tant qu’éleveur. Déclaration PAC : complexité accrue, tarifs stables Le tassage réduit les fermentations aérobies qui altèrent la qualité du maïs et consomment de l’énergie. Les récompenses du concours Silo’Scan® seront remises à l’assemblée générale d’Orne Conseil Élevage. U ne centaine de silos a été expertisée cet hiver par Orne Conseil élevage avec le diagnostic Silo’Scan®. Qui remportera le premier concours organisé en France sur la qualité physique des silos de maïs ? Suspense. Le palmarès sera dévoilé le 4 juin 2015, lors de l’assemblée générale. Les premiers résultats montrent des pertes au silo allant de 7 à 18 %. Sur 20 ha ensilés, ce sont ainsi de 1,4 ha à 3,6 ha qui se transforment en eau, chaleur et dioxyde de carbone. Autant de fourrages qui n’iront pas dans l’auge des animaux. Privilégier les fermentations anaérobies Principal constat des diagnostics Silo’Scan® réalisés sur les maïs récoltés en 2014 : plus les pertes sont importantes, plus la densité du silo en matière brute est faible. Elle varie de 500 kg pour les moins bons, à 900 kg de MB/m3 pour les meilleurs. Le tassage reste le levier majeur pour maîtriser la conservation de son silo et réduire les pertes. Comme il permet d’évacuer un maximum d’air du silo, il limite les fermen- tations aérobies qui ont besoin d’air pour se mettre en place. Or ces fermentations « consomment » beaucoup plus de fourrages et peuvent altérer leur qualité. Elles sont engendrées par les champignons, les levures, le clostridium... Mieux vaut privilégier des fermentations anaérobies, telles que celles créées par les bactéries lactiques. Elles abaissent rapidement le pH du silo et sont peu gourmandes en énergie. Objectif : 700 kg MB/m3 Un bon tassage limite la porosité. L’objectif est d’atteindre moins de 40 % d’air, soit une densité à plus de 700 kg de Matière Brute par m3. Pour obtenir ce résultat, plusieurs actions sont à coupler. Tout d’abord, il faut adapter le poids sur le silo en fonction du débit de chantier et de la matière sèche du produit récolté. C’est une combinaison entre le nombre et la masse des tracteurs. Ensuite, étaler des couches de 10 à 20 cm d’épaisseur, pas plus, et tasser en permanence. Enfin, les taupinières sont à éviter, tout comme un ensilage plus haut que les plaques cernant le silo. Le maïs prend une part importante des surfaces dans une exploitation laitière ou chez un engraisseur de jeunes bovins. La valorisation des surfaces se joue à la récolte ! nz Olivier RAUX Le dispositif PAC 2015 a nécessité un fort investissement d’Orne Conseil Élevage. La raison : l’évolution des règles et le calage très long du dispositif par l’Administration. Pour autant, les tarifs PAC 2015 restent inchangés malgré les moyens supplémentaires engagés pour vous accompagner en sécurité. Outils NIR : Conférence de presse nationale le 21 mai Depuis 2010, Orne Conseil Élevage développe le potentiel d’analyse pour les fourrages et les concentrés de l’AgriNIR™. Cette ingénierie est diffusée dans plus de 20 départements français. Une conférence de presse se tiendra le 21 mai 2015 dans les locaux de France Conseil Élevage afin de montrer l’intérêt technique et économique de réaliser régulièrement des analyses. Campagne mammites L’enregistrement des mammites cliniques est déterminant dans le pilotage de la santé mammaire et pour la sélection des bovins. Il permet de mesurer le taux de guérison et le cas échéant l’efficacité des produits vétérinaires utilisés. Il permet la sélection des animaux les moins sensibles. Mesurer c’est gérer. Orne Conseil élevage lance une campagne d’information et d’actions afin d’améliorer l’enregistrement des cas. Vos interlocuteurs ne manqueront pas de vous solliciter dans votre intérêt et celui du collectif des éleveurs. nz Entrepreneurs d’élevage/mai 2015 - 7 le 4 juin 2015 chronique F in des quotas laitiers, nouvelle politique agricole commune, dispositifs plus ou moins incitatifs en matière environnementale et climatique nous font oublier notre principal métier : produire une nourriture abondante et de qualité pour répondre à des populations ici plus nombreuses et là plus exigeantes. Les perspectives de production sont claires. Le document émis en décembre dernier par les services économiques de la communauté européenne en atteste. Dans l’Europe des 15, pour les 10 prochaines années, la production laitière augmentera d’environ 10 millions de tonnes de lait. C’est 8 % de plus que la production actuelle. La production de viande bovine est, quant à elle, attendue assez stable, notamment pour les races à viande. Cette perspective nous ouvre des possibilités de développer nos entreprises d’élevage et l’économie agricole pour notre Région. Les solutions techniques de modernisation sont là. Il suffit de se rendre au SPACE, au SIMA, à EUROTIER, au World Dairy Show ou d’autres salons pour constater que les fournisseurs d’équipement anticipent ce développement. Ce n’est d’ailleurs pas si nouveau ! Nous avons toujours su adopter et provoquer des ruptures technologiques qui facilitent notre métier. Les savoir-faire techniques sont également là. Les équipes de notre syndicat, Orne Conseil élevage, ont développé un panel complet de réponses à toutes les questions de production et de transfor- Votre assemblée générale mation fourragère. L’objectif est de sécuriser et de garantir la réussite technique et économique de nos projets d’éleveur. Pour exemple : les diagnostics de santé métabolique préservent le potentiel de production et la santé de nos animaux. Ils nous assurent dans la décision au quotidien. Nous avons, devant nous, une nouvelle réalité économique, plus libérale dans des marchés qui seront plus volatils. Mais de vraies opportunités sont là, dès maintenant. Nous disposons des moyens techniques pour répondre aux attentes des marchés. Nous avons des ressources conseil et services pour gérer la technique, l’économie, l’administration et la stratégie dans nos entreprises. Ensemble, nous pouvons développer nos entreprises, leur rentabilité et donner un essor économique agricole à notre Région. Les marchés et les techniques de production nous permettent d’oser ce défi. Saisissons les opportunités du marché élevage. nz Jean-François Le Meur Président de Orne Conseil élevage Donnons un essor économique agricole à notre Région Entrepreneurs d’élevage est édité par Orne Conseil élevage 52, bd du 1er Chasseurs, BP 36, 61001 ALENÇON Cedex - Tél. : 0 214 220 100 - www.orne-conseil-elevage.fr Directeur de Publication : Patrick Hichard. Comité de Rédaction : Patrick Dehail, Dominique Haspeslagh, Jean-François Le Meur, Christian Manoury, Didier Renault, Cécile Blanchard, Patrick Hichard, Bénédicte Le Gouil, Yann Martinot. Crédits photo : Cécile Blanchard, Béatrice Charruau, Bénédicte Le Gouil et Fotolia (©Jean-Paul Comparin). Dépôt légal : ISSN : 2273-628x. Direction artistique et conseil éditorial : www.bleucomloiseau.fr. Impression : www.imprimeriedeletoile.com. Imprimé sur papier recyclé. Pour contacter les rédacteurs : [email protected] 8- mai 2015/ Entrepreneurs d’élevage Une AG est souvent perçue comme conventionnelle et un peu ennuyeuse. Voir des techniques concrètes et pragmatiques en élevage se révèle plus motivant. C’est pourquoi Orne Conseil élevage a décidé d’associer à l’AG 2015 des ateliers pratiques installés au pied des silos et des auges, dans une exploitation agricole. Le thème retenu est la valorisation des fourrages, de la récolte au calibrage nutritionnel des rations, en passant par la confection des silos et le pâturage. Les enjeux techniques sur ces seuls thèmes sont énormes, jusqu’à 50 € par tonne de lait ! L’AG se déroulera le 4 juin à Bellouen-Houlme, à l’EARL Maupas. Elle démarrera à 10h30 dans la salle communale, par une présentation rapide des rapports d’activité, financier, moral et d’orientation. Elle se poursuivra par des exposés concis à propos des sujets techniques de l’après-midi et se terminera à 12h30 par la remise officielle du prix Silo’Scan® pour le silo le mieux tassé. Nous partagerons ensuite le repas. à 14h nous nous rendrons à l’EARL Maupas. Plusieurs ateliers vous y attendent : l’entreprise et l’élevage par ses dirigeants, les techniques de tassage avec visualisation des points critiques, les enjeux autour de l’éclatage des grains avec possibilité d’apporter un échantillon de maïs pour apprécier votre propre situation, les techniques de prévention par rapport aux mycotoxines. Côté herbe, seront présentés le diagnostic pré-ensilage et le tout nouveau logiciel Patur’Plan. La partie nutrition sera traitée au travers de la valeur des fourrages et de l’équilibre métabolique des rations. L’objectif commun à tous ces ateliers : produire économiquement pour les meilleures performances. Rendez-vous le 4 juin à Bellou-enHoulme à 10 h 30 !