QI GONG et TAI CHI CHUAN

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QI GONG et TAI CHI CHUAN
QI GONG et TAI CHI CHUAN
Le Qi Gong et le Taï Chi Chuan (taï ji quan) sont deux arts corporels chinois
enseignés dans de nombreuses villes de France. L’évolution de l’attention, de
l’attitude psychologie ou de l’état de conscience, y joue un rôle important.
LE TAI CHI CHUAN COMME ART DE COMBAT
« le monde du taï chi est très proche de celui du qi gong, estime la Dre Marianne
Plouvier, vice-présidente de la Fédération de taï chi chuan et de qi gong (FTCCG),
cependant des différences existent. Art martial, le taï chi chuan a une image de
combat. Tous ses mouvements sont inspirés par des actions, défensives ou
offensives, pouvant s’appliquer à un partenaire. » Outre les enchaînements à
mains nues, sa transmission complète et traditionnelle doit comprendre au
minimum le maniement du sabre et de l’épée, éventuellement ceux de la lance, du
bâton et de l’éventail. « Un art martial peut faire peur, admet-elle, cela peut
plaire, mais certains ne peuvent pas ou refusent de travailler à deux ou de
manier des armes. » Dans ce cas, le qi gong serait mieux adapté.
QI GONG ET NON COMPETITION
Créateur de l’association Ling gui (1) et auteur de Qi Gong, la voie du calme (ed.
Grancher), le Dr Liu Dong rappelle l’importance qu’il accorde à l’absence d’esprit
de compétition dans la pratique du qi gong. « Une séance de taï chi chuan est
entièrement constituée de mouvements, ajoute-t-il. Le pratiquant va y trouver le
calme et la stabilité. En revanche, les séances de qi gong que je propose
commencent toujours par une dizaine de minutes d’immobilité avant un
enchaînement d’exercices. »
De très nombreuses méthodes de qi gong se sont développées en Chine au fil des
siècles. Certaines mettent l’accent sur des exercices faisant appel à la force et
la souplesse. D’autres sont plus proches de la méditation. « Toutes ces disciplines
anciennes peuvent être regroupées en 5 types d’écoles, résume KeW en, formée
à l’université de qi gong du Yunnan, en Chine, et directrice du centre Les Temples
du Corps, à Paris. Ce sont les qi gong taoïste, confucianiste, bouddhiste, ceux liés
aux arts martiaux et à la santé. En 1957, le Pr Liu Gui Ehen a donné pour la
première fois, le terme de qi gong, à toutes ces disciplines. A Beidaihe, il a fondé
le premier hôpital national de qi gong, qui dépend du ministère de la Santé
chinois. Aujourd’hui, il existe près de deux mille écoles traditionnelles de qi gong
en Chine. »
Devant cette diversité des approches, il ne faut pas hésiter à demander à
participer à un cours avant de s’inscrire. L’intérêt thérapeutique est au coeur du
volet « qi gong pour la santé » du travail proposé, en France, par des médecins
chinois comme le Dr Liu Dong ou le Dr Jian LiuJun de l’Institut de Quimétao. La
Dre Marianne Plouvier est plus réservée. « Quand on commence à apprendre le
taï chi chuan et le qi gong, on ne doit pas se fixer de but. Ce serait vouloir les
rendre utilitaires. Or, les apprentissages sont trop longs pour que cela
fonctionne ainsi. La pratique traditionnelle du taï chi comprend des
enchaînements longs de 80 à 100 mouvements. » Si la représentante de la FTCCG
se montre dubitative quant aux recettes rapides d’un art martial dans ce
domaine, elle sait que des recherches médicales ont été menées, tant en Chine
qu’en Occident, pour mieux connaître les effets thérapeutiques du taï chi chuan.
« La pratique a d’abord des effets sur la souplesse musculaire et tendineuse, sur
l’équilibre et sur la coordination corporelle. Des études sur l’équilibre des
personnes âgées le montrent. Le taï chi élève le niveau général de santé. Il peut
augmenter la résistance cardiaque et pulmonaire. Plusieurs écoles pratiquent le
taï chi les jambes tendues, plus doux. Dans d’autres écoles, les genoux sont pliés
à 90 degrés ce qui équivaut à une balade en haute montagne. Comprenant une
dimension psychique, la pratique du taï chi chuan peut apporter une amélioration
rapide en cas de troubles du sommeil. Elle permet de développer une aptitude à
retrouver le calme, puis la concentration ».
Le Taï chi chuan peut se pratiquer de la jeunesse aux derniers instants de la vie.
« Un enchaînement appris et répété à l’âge adulte peut l’être chaque semaine à
quatre-vingt ans », affirme la Dre Marianne Plouvier. La souplesse, l’équilibre, la
mémoire et la tranquillité pourront être entretenus. La personne sera en
meilleure forme, plus autonome et sereine. « Le taï chi chuan et le qui gong
peuvent avoir des effets physiques, psychiques et spirituels, résume-t-elle. C’est
une méditation en mouvement. Ils agissent sur la conception de soi et de sa place
dans le monde. Notre société a besoin de moyens qui nous permettent de
compenser les effets pervers de la vie contemporaine : la vitesse et le stress. »
(Alternative Santé – hors série n°33 – nov. 2005)
(1) Ling gui signifie l’esprit de la tortue. Cet animal symbolise la longévité grâce à ses qualités : l’absence
d’esprit de compétition et le calme. Discret et réservé, il na ni concurrent ni prédateur.