Les différents rôles de l`affichage

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Les différents rôles de l`affichage
MIOLA Magali
IUFM de Bourgogne
Concours de recrutement : professeurs des écoles
L’AFFICHAGE : SON STATUT DANS
LES APPRENTISSAGES.
Directeur de mémoire : Mr A. Moret
Année 2004
N°dossier : 03STA00184
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SOMMAIRE
INTRODUCTION.............................................................................................................p.3
I. LES AFFICHAGES DANS LA CLASSE................................................................... p.5
1. Les affichages «administratifs »................................................................................... p.5
1.1. Les affichages officiels.....................................................................................p.5
1.2. Les affichages informatifs................................................................................ p.5
1.3. Les affichages organisationnels.......................................................................p.6
2. Les affichages pédagogiques......................................................................................... p.7
2.1. Les affichages esthétiques................................................................................p.7
2.2. Les affichages « aide-mémoire ».....................................................................p.7
2.3. Les affichages explicatifs................................................................................. p.8
3. Le tableau....................................................................................................................... p.8
3.1. Le rôle du tableau dans la classe.....................................................................p.8
3.2. L’utilisation du tableau....................................................................................p.9
II. LE STATUT DES DIFFERENTS AFFICHAGES...................................................p.11
1. Statut de l’affichage dans les Instructions Officielles..................................................p.11
1.1. Cycle des apprentissages premiers.................................................................... p.11
1.2. Cycle des apprentissages fondamentaux............................................................ p.12
1.3. Cycle des approfondissements............................................................................p.13
2. Statut des affichages « administratifs »...............................................................................
p.14 2.1. Statuts observés...............................................................................................
p.14
2.2. Hypothèses pour améliorer leur statut.............................................................p.15
3. Statut des affichages pédagogiques...............................................................................p.16
-2-
3.1.Statuts
observés
.....................................................................................................................................
p.16
3.2.
Hypothèses
pour
améliorer
leur
statut
.....................................................................................................................................
p.17
III. L’AFFICHAGE DANS LES APPRENTISSAGES.......................................................
p.19
1. Présentation du lieu de stage...............................................................................................
p.19
1.1. L’école....................................................................................................................
p.19
1.2. La classe...........................................................................................................p.19
1.3. Les enfants........................................................................................................p.20
1.4. L’affichage de la classe....................................................................................p.20
2. L’affichage et la structuration du temps à l’école maternelle..................................... p.20
2.1. Activités déjà mises en place............................................................................p.20
2.2. Activités que j’ai mises en place...................................................................... p.21
2.3. Analyse............................................................................................................. p.23
2.4. Conclusion....................................................................................................... p.24
3. L’affichage et la structuration de l’espace à l’école maternelle.................................. p.25
3.1. Le parcours en motricité.................................................................................. p.25
3.2. Réalisation d’une affiche..................................................................................p.25
3.3.Préparation
du
parcours
par
les
enfants
.....................................................................................................................................
p.26
3.4.Analyse
.....................................................................................................................................
p.26
-3-
3.5.Conclusion
.....................................................................................................................................
p.27
CONCLUSION.......................................................................................................................
p.29
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................................
p.31
INTRODUCTION
Lors de mes stages en première année d’IUFM, il m’était demandé d’observer
différents éléments dans la classe et l’affichage en faisait toujours partie.
Aussi, lors de mon expérience d’enseignante en tant que pré-recrutée, je me suis
demandée ce que je devais afficher dans la classe, et surtout quelle était l’utilité de cet
affichage pour les élèves, quel statut il avait par rapport aux apprentissages des enfants.
C’est pourquoi j’ai choisi de traiter ce sujet qui me semble important étant donné que
je n’ai jamais vu une salle de classe dans laquelle il n’y avait aucun affichage.
Lors de mes observations pendant mes stages, j’ai remarqué la présence récurrente de
certains affichages. On retrouve principalement des affichages plutôt d’ordre administratif
comme par exemple, l’emploi du temps de la classe, la liste des élèves, les progressions du
travail prévu par l’enseignant, mais aussi des affichages pédagogiques en relation avec le
travail des enfants, comme leurs productions en arts visuels, et selon les niveaux, des règles
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concernant principalement la maîtrise du langage et de la langue française et les
mathématiques.
J’ai constaté que les enfants n’accordaient pas tous la même importance aux affichages
et qu’ils n’utilisaient pas toujours un affichage susceptible de les aider.
Quel est donc le rôle de l’affichage à l’école ? On retrouve souvent dans les classes des
affichages qui ont un rôle principalement administratif et d’autres ayant un rôle pédagogique,
mais existe t-il un affichage pouvant être utile à l’apprentissage des enfants ? Comment
l’enseignant peut-il utiliser l’affichage afin qu’il puisse servir à leur apprentissage ? Cette
question me paraît essentielle étant donnée l’existence permanente dans les classes de
différents types d’affichages. Il serait regrettable qu’il ne puisse jouer un rôle dans
l’apprentissage des élèves.
Lors d’un de mes stages, j’ai donc tenté de mettre en place un affichage pouvant aider
les enfants dans leur apprentissage.
Afin de pouvoir réfléchir à ce sujet, je vais tout d’abord récapituler les différents
affichages que l’on peut trouver dans les classes, pour ensuite constater quel est leur statut
dans le travail des enfants en m’appuyant sur ce que j’ai observé, et proposer des manières de
l’utiliser afin d’améliorer sa place dans les apprentissages des enfants.
Enfin, je tenterai d’analyser le rôle que l’affichage peut avoir dans les apprentissages
en partant de ce que j’ai expérimenté lors d’un stage.
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I. LES AFFICHAGES DANS LA CLASSE.
Dans une salle de classe, nous pouvons rencontrer plusieurs types d’affichages que j’ai
tenté de classer selon leur fonction.
Certains affichages ont plutôt une fonction administrative, d’autres sont plus en
rapport avec ce qui est enseigné aux élèves et ont donc une dimension pédagogique, sans
oublier le tableau qui occupe une place prépondérante dans une classe.
1. Les affichages « administratifs ».
1.1. Les affichages officiels.
Un enseignant se doit d’afficher dans sa classe certains documents qui ont un rôle
administratif et ceci tout au long de l’année.
Il s’agit :
- des consignes d’évacuation en cas d’incendie
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- du règlement intérieur de l’école
- de l’emploi du temps de la classe
- des progressions du travail prévu par l’enseignant
- des différents projets
- de la pyramide des âges des élèves
Pour la bonne utilisation de ces affichages, il est nécessaire qu’ils soient lisibles et
accessibles à tous.
En effet, ces informations seront aussi bien utiles à l’enseignant de la classe qu’à un
éventuel remplaçant ou à toute autre personne susceptible de travailler dans la classe.
1.2. Les affichages informatifs.
Cette catégorie d’affiche est utile pour communiquer des faits qui concernent l’école
ou plus particulièrement une classe.
Il peut s’agir d’informations concernant :
- une manifestation
- une réunion
- un autre événement particulier : spectacle, sortie…
- une demande particulière aux parents
Elle est souvent destinée aux parents des élèves.
Selon les écoles et selon le type d’information ce panneau d’affichage est situé dans la
classe, dans le couloir ou sur une grille devant l’école.
Il est important de tenir à jour ce type d’affichage sous peine de perdre sa fonction et
de le rendre purement décoratif.
1.3. Les affichages organisationnels.
Ils permettent de gérer l’organisation de la classe, et peuvent servir de repères aussi
bien pour les élèves que pour l’enseignant.
Cela peut être :
- un tableau qui répartit les différentes responsabilités qui ont été attribuées aux
élèves
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- une liste des règles de vie définies par les élèves
- les noms des enfants qui mangent à la cantine
- des règles concernant l’utilisation de la bibliothèque et des ordinateurs
A l’école maternelle, il peut aussi s’agir :
- des noms des élèves présents à l’école
- des noms et coordonnées des parents ou des adultes autorisés à venir chercher
les enfants
- du nom des différents coins de la classe ( jeux, bibliothèque, matériel…)
Ce type d’affichage est donc destiné à évoluer en cours d’année scolaire. Il peut
également servir de support à certaines activités et devenir un affichage pédagogique.
2. Les affichages pédagogiques.
2.1. Les affichages esthétiques.
Ce sont des éléments qui permettent de décorer la salle de classe et de la rendre plus
accueillante, mais aussi de mettre en valeur le travail des enfants.
Ce sont :
- des productions d’enfants en arts visuels
- des oeuvres d’artistes
- des affiches de publicité
Ce type d’affichage est donc destiné à toutes les personnes qui entrent dans la classe.
Pour que celui-ci soit mis en valeur il est nécessaire de le changer de temps en temps
et de le varier pour que l’on y prête un minimum d’attention.
2.2. Les affichages « aide-mémoire ».
Cet affichage permet de garder une trace de la vie de la classe, de ce qui a été appris et
de s’en resservir.
Il est principalement destiné aux enfants.
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Dans les classes, il est souvent caractérisé par:
- les différentes écritures des lettres de l’alphabet
- l’écriture des nombres en chiffres et en lettres
- les tableaux de conjugaison
- les règles d’orthographe
- les tableaux de graphèmes et de phonèmes en lecture (CP)
- les tables d’addition et de multiplication
Ceci est souvent affiché après l’apprentissage de la leçon concernée et peut rester en
permanence dans la classe ou être affiché sur un panneau réservé aux leçons en cours et par
conséquent évoluer tout au long de l’année. Cet affichage qui est une sorte de résumé d’une
leçon, d’une règle, permet à l’enfant de s’approprier cela à force de l’utiliser, mais également
d’appliquer correctement ce que l’enseignant lui a appris et de l’acquérir progressivement afin
de ne plus avoir besoin de cet affichage.
2.3. Les affichages explicatifs.
Ils sont utiles pour visualiser, expliquer, illustrer et servir d’exemples à la leçon
proposée par l’enseignant. Ils servent donc de support à la leçon de l’enseignant.
Ils sont principalement destinés aux élèves qui peuvent ainsi être éclairés sur le sujet,
ou l’exercice travaillé.
Cela peut être :
- une photo
- un texte
- une carte
Il est nécessaire que ces documents soient affichés face aux élèves (par exemple sur le
tableau) et qu’ils soient d’un format assez grand pour qu’ils restent lisibles quelque soit la
place des enfants dans la classe.
Ces documents ont donc un caractère furtif ne servant qu’à appuyer ce qui va être
enseigné au même moment.
3. Le tableau.
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3.1. Le rôle du tableau dans la classe.
Le tableau a toujours fait partie du mobilier de la classe. C’est un outil privilégié de
l’enseignant car c’est lui qui attire le regard de l’enfant quand il est en situation attentive.
Il devient souvent un outil d’expérimentation, de recherche et un support d’exercice.
L’enseignant l’utilise souvent pour écrire :
- un exercice à réaliser
- une leçon à copier
- les consignes
- les propositions des enfants données à partir d’une question
- les devoirs à faire à la maison
- le déroulement de la journée
A l’école maternelle, il y a souvent plusieurs tableaux répartis dans les différents
espaces. Ces tableaux peuvent servir à afficher :
- le travail des élèves
- les documents qui servent de support au sujet traité
- les comptines
- les affichages nécessaires au rituel (calendrier, tableau des prénoms des
élèves, étiquettes représentant le temps qu’il fait dehors, jours de semaine)
Ceci dépend de l’emplacement du tableau dans la classe.
Le tableau renseigne donc les enfants sur le travail à réaliser et sert de support à ce qui
est en train de se dérouler.
Lors d’un de mes stages en classe unique, l’enseignant utilisait le tableau comme
repère dans le déroulement de la journée. Devant chaque niveau de classe étaient inscrites les
activités correspondantes de la journée. Chaque niveau de classe avait une partie du tableau
qui lui était réservée. Le tableau favorise ainsi l’organisation de la classe.
Le tableau est également un support sur lequel les enfants se plaisent à écrire lors de la
correction d’un exercice ou lors d’une demande faite par l’enseignant.
Il peut également servir de support :
- à un affichage explicatif qui permet d’aider à la compréhension du travail en
cours
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- à l’affichage du compte rendu d’un travail réalisé par un groupe d’enfants
C’est donc un support très utile grâce à sa dimension, mais aussi à son emplacement et
à l’utilisation que l’on en fait.
3.2. L’utilisation du tableau.
L’enseignant doit définir le mode d’emploi du tableau de la classe afin que son
utilisation soit la plus efficace possible.
Pour une bonne lisibilité, la partie centrale du tableau peut être utilisée comme un
brouillon de la classe où figurent les tentatives, l’expérimentation concernant la séance du
moment.
La partie mobile peut servir de récapitulatif où l’on retrouve les notions essentielles
consignées.
L’effacement progressif de la partie centrale et la consignation de ce que l’on veut
retenir sur les parties annexes contribuent à une meilleure structuration des apprentissages en
cours.
Une bonne écriture, lisible et claire est indispensable, l’enseignant ayant la même
exigence pour les cahiers des élèves. Les enfants seront donc tentés de tendre vers cette
lisibilité. De plus, le tableau sert souvent de repère à la disposition de l’écrit dans les cahiers
des enfants et contribue donc à la mise en place d’une organisation de cet écrit.
Ces affichages n’ayant pas tous la même fonction, il me semble indispensable qu’ils ne
soient pas affichés par hasard sur les murs de la salle de classe mais qu’ils soient au contraire
organisés afin que leur fonction principale soit mise en valeur et afin de favoriser leur
utilisation.
L’affichage n’est donc pas toujours destiné qu’aux enfants et il peut être permanent ou
temporaire.
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II. LE STATUT DES DIFFERENTS
AFFICHAGES.
D’après les observations faites pendant mes stages, j’ai remarqué que les affichages
n’avaient pas tous le même statut par rapport aux enfants.
A partir de ce constat, je vais tenter de proposer quelques façons d’utiliser ces
affichages afin qu’ils aient une plus grande importance dans l’apprentissage des enfants.
1. Statut de l’affichage dans les Instructions Officielles.
Certaines compétences devant être acquises en fin des différents cycles accordent une
place à l’affichage.
1.1. Cycle des apprentissages premiers.
Pour ce cycle, l’affichage apparaît dans les compétences concernant le langage écrit,
dans deux domaines particuliers :
- les fonctions de l’écrit
Les enfants doivent être capables de « savoir à quoi servent un panneau urbain, une
affiche, un journal, un livre, un cahier, un écran d’ordinateur…(c’est-à-dire donner des
exemples de textes pouvant être trouvés sur l’un d’entre eux) ».
Cette compétence nécessite donc de familiariser les enfants aux différents supports de
l’écrit dont les affiches, comme par exemple, une affiche de publicité et d’en étudier leur rôle.
Lors d’une séance de langage, l’enseignant peut amener les élèves à émettre des
hypothèses sur l’utilité d’une affiche choisie. Par la suite, il peut les vérifier en s’appuyant sur
des paramètres tels que le lieu où l’on trouve l’affiche en question, son contenu et ses
destinataires.
- la découverte du principe alphabétique
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Les enfants doivent être capables de « proposer une écriture alphabétique pour un
mot simple en empruntant des fragments de mots au répertoire des mots affichés dans la
classe ».
Lors de mon expérience dans une classe de grande section, j’ai participé à l’élaboration
d’un dictionnaire de mots rencontrés lors des différentes activités de la classe. Ce dictionnaire
était affiché dans la classe mais également reproduit sur un carnet appartenant à chaque
enfant.
A partir de ce dictionnaire qui était donc constamment à disposition des enfants, ils
pouvaient écrire une phrase courte et simple en se référant aux fragments des mots connus
affichés dans la classe ou dans leur propre dictionnaire.
Dès la fin de la première année d’école maternelle, les enfants doivent être également
capables de « reconnaître leur prénom écrit en capitales d’imprimerie ».
Dans cette compétence n’apparaît pas le mot affichage mais mon expérience en école
maternelle m’a fait constater l’utilisation systématique d’étiquettes pour afficher les prénoms
des enfants de la classe au fur et à mesure de leur arrivée dans l’école.
1.2. Cycle des apprentissages fondamentaux.
Les programmes concernant ce cycle ne parlent pas explicitement de l’affichage mais
je pense, d’après ce que j’ai pu observer, qu’il a tout de même sa place dans ce cycle, en
particulier dans deux domaines :
- la maîtrise du langage et de la langue française
L’affichage étant un support pouvant comporter de l’écrit, il me paraît nécessaire en ce
qui concerne les compétences concernant la maîtrise du langage écrit.
J’ai remarqué que les enseignants ayant une classe de CP affichaient régulièrement les
nouveaux sons appris aux élèves, associés à une image ou à un dessin. Ceci permet aux
enfants d’utiliser l’affichage à chaque moment où ils en ressentent le besoin.
Ce type d’affichage fait donc partie des affichages « aide-mémoire » évoqués en
première partie.
- les arts visuels
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A la fin du cycle 2, les enfants doivent être capables de « reconnaître et nommer
certaines œuvres d’artistes et les mettre en relation les unes par rapport aux autres ».
L’apprentissage de cette compétence passe nécessairement par l’affichage des oeuvres
choisies par l’enseignant, qu’il soit temporaire où permanent. L’enseignant peut utiliser par
exemple un tableau pendant sa séance, faire travailler les élèves à partir de celui-ci et ne
l’afficher que le temps de la séance. Il peut également souhaiter que les enfants reconnaissent
un tableau particulier et qu’ils se l’approprient, dans ce cas, il sera affiché de façon plus
permanente dans la classe. La durée de l’affichage de ces œuvres dépend donc de la fonction
du tableau dans la séance de l’enseignant.
1.3. Cycle des approfondissements.
L’affichage apparaît également dans la maîtrise du langage et de la langue française :
- savoir lire pour apprendre
Les élèves doivent être capables de « lire et utiliser tout texte scolaire relatif aux
diverses activités de la classe (manuels scolaires, fiches de travail, affiches d’organisation
des activités, etc.) ».
L’affichage tient donc dans ce cas une place importante car il doit être lisible et
significatif pour les enfants qui l’utilisent.
- avoir acquis une première compétence d’écriture et de rédaction
Ils doivent être également capables de « mettre en pages et organiser un document
écrit dans la perspective d’un projet d’écriture en en respectant les conventions (affiche,
journal d’école, page de site sur la toile…) et en insérant éventuellement les images, tableaux
ou graphiques nécessaires ».
Lors d’un stage dans une classe de CM1, les élèves devaient présenter par groupe, une
affiche représentant les différentes étapes de construction d’une figure géométrique.
Ce travail exigeait donc de la part des élèves qu’ils prennent en compte différents
critères pour rendre cette affiche compréhensible par tous : clarté, ordre des actions, dessins
évolutifs de la figure.
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2. Statut des affichages « administratifs ».
2.1. Statuts observés.
- désintérêt de la part des enfants
La plupart des affichages administratifs sont créés et utilisés par l’enseignant seul.
Les affichages officiels sont souvent situés vers le bureau de l’enseignant et les enfants
n’en tiennent pas compte. Il est vrai que le côté purement administratif de ces documents n’est
pas très attrayant pour les enfants.
Les affichages informatifs sont en général lus par les parents à qui ils sont destinés et
les enfants y portent un minimum d’attention lorsqu’il s’agit d’une information les
concernant.
J’ai pu constater l’importance accordée par un enfant à l’affichage d’une information
concernant un spectacle dont il faisait partie, ce qui a tout de suite rebondi sur l’attention des
autres enfants vis à vis de cette affiche.
- points de repères pour les enfants
Les affichages organisationnels occupent une place plus importante pour les enfants
étant donné que cela les concerne particulièrement. Ils sont utilisés en tant que repères pour
les enfants.
Par exemple, pour l’affiche qui concerne les enfants qui mangent à la cantine. Les
enfants, particulièrement à l’école maternelle, ne se souviennent pas toujours s’ils doivent
manger à la cantine ou non. Dans une classe de moyenne section, j’ai vu la mise en place d’un
code de couleur sur les étiquettes des enfants mangeant à la cantine, qui permettait à l’enfant
de se repérer seul.
- aide à l’autonomie
Les affichages organisationnels ont tendance à favoriser l’autonomie des enfants.
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Dans ma classe de CM2 de l’année dernière, un tableau répartissant les différentes
responsabilités attribuées aux élèves était utilisé.
Il s’agissait de responsabilités telles que :
- nettoyage du tableau
- affichage du nombre d’enfants mangeant à la cantine chaque jour
- porter des informations diverses aux personnes de l’école
- distribution et ramassage des cahiers, papiers divers
- transport du matériel pour l’éducation physique et sportive
Chaque responsabilité était attribuée à deux enfants pendant deux semaines. Ce
tableau à double entrées indiquait les responsabilités de chaque élève à l’aide d’un code de
couleur afin que chacun puisse participer à toutes les responsabilités proposées au cours de
l’année.
L’affichage de ce tableau me paraît indispensable au bon déroulement de la répartition
des responsabilités et de leur changement.
Les enfants peuvent ainsi, en autonomie, connaître ce qu’ils doivent faire chaque
semaine et aussi se référer à cet affichage en cas de désaccord. Celui-ci devient donc
également pédagogique.
2.2. Hypothèses pour améliorer leur statut.
Les enfants ne peuvent pas prêter de l’intérêt à tous les affichages administratifs mais
on peut citer quelques exemples de leur utilisation qui permettraient que ces affichages ne
soient pas là exclusivement pour l’enseignant, puisque les enfants participent également à la
vie de la classe.
Certains affichages officiels peuvent être utilisés comme support à un apprentissage.
Le règlement intérieur peut ainsi servir de texte pour aborder le respect des règles en
éducation civique et pour ensuite créer des règles de vie internes à la classe.
Les élèves ayant été sensibilisés à ce document, je pense qu’il ne sera ainsi plus affiché par
obligation mais que les enfants y porteront un minimum de l’intérêt et qu’ils pourront s’y
référer en cas de non respect de celui-ci.
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Les affichages informatifs peuvent également attirer un minimum l’attention des
élèves si par exemple, l’enseignant les informe du message destiné aux parents, où si les
enfants participent à l’élaboration de ce message quand ils sont principalement concernés.
Par exemple, lorsqu’il s’agit d’annoncer un spectacle auquel les enfants participent,
l’invitation à ce spectacle peut très bien faire l’objet de la création de l’affiche par les enfants
eux-mêmes.
3. Statut des affichages pédagogiques.
3.1. Statuts observés.
- création d’un climat
Les affichages pédagogiques de la classe étant directement en rapport avec les activités
des enfants, ils permettent de personnaliser le lieu qu’est la salle de classe. Ces affichages
permettent donc d’instaurer un climat de sécurité dans lequel les enfants se sentent en
confiance étant entourés d’éléments qu’ils connaissent.
De plus, l’affichage esthétique de la classe en particulier, est souvent agréable à
regarder et favorise l’éducation du regard. Ainsi, les enfants peuvent s’ouvrir au monde
extérieur, à des cultures autres que celles qu’ils connaissent, en observant des créations
auxquelles ils ne sont pas habitués.
- aide à la réalisation d’une activité
Les affichages « aide-mémoire » servent d’aide à la réalisation des activités mais sans
toujours aider les élèves à comprendre ce qu’ils font . J’ai remarqué que les élèves utilisaient
ces affichages sans toujours les comprendre mais juste pour avancer dans une situation dans
laquelle ils se trouvaient bloqués. Cela permet aux enfants d’avancer dans le travail qui leur
est demandé, mais pas toujours dans sa compréhension. Cet affichage est utilisé comme une
aide comme on utilise un dictionnaire, un carnet de conjugaison, une table d’addition ou de
multiplication. L’élève dans ce cas apprend en appliquant par exemple une règle de
conjugaison, en utilisant ce qui est communiqué par l’adulte grâce à l’intermédiaire de
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l’affiche, mais il va s’agir que d’une information qui va l’aider à résoudre son problème de
conjugaison mais pas à le comprendre.
- aide à la compréhension
Les affichages explicatifs aident en général les enfants à comprendre ce dont
l’enseignant parle. J’ai pour exemple l’utilisation de photos pour illustrer une séance sur les
types de paysages existant. L’affichage me semble dans ce cas indispensable pour visualiser
les propos de l’enseignant, à moins de pouvoir se rendre dans les différents lieux étudiés.
3.2. Hypothèses pour améliorer leur statut.
Les affichages « aide-mémoire » seraient peut-être plus utiles aux apprentissages s’ils
étaient construits avec les enfants.
Lors de mon expérience dans une classe de CM2, la mise en place d’une méthode pour
résoudre un problème a donné lieu à la réalisation d’une affiche dont le contenu était réalisé
par une mise en commun des propositions des élèves. Les enfants se servaient ensuite de
l’affiche comme moyen de vérification lorsqu’ils avaient un problème à résoudre.
Certains enfants l’utilisaient sans doute à chaque étape de la résolution du problème
mais cela restait un moyen d’habituer les enfants à cette méthode. D’autres ne l’utilisaient pas
et le rappel de l’existence de cette affiche était donc nécessaire.
Peut- être que cette affiche aurait eu plus d’intérêt si elle avait été affichée qu’au
moment où les enfants devaient l’utiliser.
Elle a donc donné des repères aux enfants dans le déroulement de leur travail et a
également favorisé leur autonomie.
Pour que les affichages explicatifs soient plus attrayants, il est nécessaire de ne pas
toujours utiliser des textes mais de favoriser par exemple l’utilisation de photos où de dessins.
Aussi, l’utilisation de l’affiche comme compte rendu d’un travail de groupe motive les
élèves qui doivent communiquer leur propre travail à toute la classe. De plus, cela facilite la
mise en commun des différentes productions obtenues.
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Tous les affichages ne retiennent pas l’attention des enfants. Ils ne peuvent pas
accorder une importance à tout l’affichage qui les entoure, ce qui donne à chaque affichage un
statut plus où moins important.
Il y aura toujours dans une classe un affichage qui passera inaperçu pour les enfants
mais faut-il vraiment que tous les affichages aient un statut important pour les enfants ?
Les hypothèses émises sur leur utilisation afin d’améliorer leur utilité dans les
apprentissages dépendent beaucoup du cycle auquel les enfants appartiennent.
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III. L’AFFICHAGE DANS LES
APPRENTISSAGES.
A partir des différents statuts observés dans la partie précédente, et des hypothèses
émises pour améliorer son utilisation, j’ai tenté d’utiliser l’affichage afin d’analyser quel rôle
il pouvait jouer dans les apprentissages des enfants.
1. Présentation du lieu de stage.
1.1. L’école.
Mon stage s’est déroulé pendant trois semaines dans une école maternelle située en
Z.E.P..
Cette école comprend quatre classes : une classe de toute petite section, une classe de
petite section, une classe de moyenne section et une classe de grande section.
L’école a à sa disposition un matériel plutôt important en particulier en ce qui
concerne la motricité. Cela facilite donc la réalisation de certaines activités.
1.2. La classe.
Il s’agit d’une classe comprenant dix-neuf enfants de petite section.
Leur salle de classe est partagée en plusieurs espaces qui ont chacun un rôle différent :
- espace pour se rassembler : rituel, chant, comptine, bilan des activités
- espace pour jouer : dînette, garage
- espace pour découvrir des livres
- espace pour les activités (tables) : accueil, goûter, ateliers
Ces différents espaces permettent à l’enfant d’apprendre à se repérer dans un espace
qui leur est familier.
1.3. Les enfants.
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Les enfants de cette classe sont bien adaptés au milieu scolaire : un élève de la classe
seulement ne fréquente pas l’école de façon régulière.
C’est une classe hétérogène, composée d’enfants ayant des niveaux et des
comportements différents selon les activités proposées. Cependant, tous participent aux
activités de la classe.
1.4. L’affichage de la classe.
Les murs de la classe sont organisés en divers espaces d’affichage ayant des rôles
différents que l’on peut retrouver dans ma première partie.
Dans cette classe ce sont des affichages :
- officiels : emploi du temps de la classe, progressions, pyramide des âges des
élèves, consignes d’évacuation en cas d’incendie
- aide-mémoire : affichage concernant le rituel, comptines
- esthétique : productions des enfants
2. L’affichage et la structuration du temps à l’école maternelle.
2.1. Activités déjà mises en place.
- la semaine
Les jours de la semaine sont représentés par une chenille affichée sur les murs du coin
qui permet de regrouper les enfants (voir annexe 1). Tous les matins, lors du rituel, un enfant
vient mettre une flèche sur le jour correspondant.
Les enfants ont encore pour la plupart des difficultés à nommer les jours de la semaine
mais ils sont capables de placer la flèche au bon endroit en suivant le sens de lecture habituel.
- le mois
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Le calendrier du mois est également affiché au même endroit. Les jours durant lesquels
les enfants ne sont pas à l’école sont cochés par une croix rouge et tous les matins, lors du
rituel, un enfant coche d’une croix verte le jour en cours (voir annexe 2).
Sur ce calendrier figurent également les événements qui auront lieu dans le mois tels
que les anniversaires des enfants de la classe, les fêtes traditionnelles, les sorties à la
bibliothèque municipale, les spectacles et les diverses rencontres prévues. Ces événements
sont représentés par un dessin qui les symbolise comme par exemple un bus pour les sorties.
Les enfants peuvent ainsi connaître les principaux événements du mois et se repérer dans le
temps par rapport à ceux-ci.
A la fin de chaque mois, les élèves décorent le calendrier par des dessins représentant
l’événement ou l’activité dont ils se souviennent le mieux. Par exemple, ils ont choisi de
décorer le calendrier du mois de janvier avec des galettes et des couronnes (voir annexe 3).
Ces calendriers sont ensuite affichés dans la classe par ordre chronologique. Les élèves
peuvent ainsi situer les événements marquant les uns par rapport aux autres.
2.2. Activités que j’ai mises en place.
La structuration du temps à l’échelle du mois et de la semaine étant déjà abordée dans
la classe, j’ai choisi d’aborder la structuration du temps à l’échelle d’une journée d’école.
- objectifs de la séquence
La séquence que j’ai mise en place lors de ce stage entre dans le domaine « découvrir
le monde » des Instructions Officielles et a pour objectifs d’amener les élèves à :
- reconnaître le caractère cyclique de certains phénomènes (dans ce cas
il s’agit des différents moments dans une journée d’école)
- situer les événements les uns par rapport aux autres
- déroulement de la séquence
Cette séquence s’est déroulée tout le long des trois semaines de stage.
Elle peut se diviser en trois grandes étapes :
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1) repérer les différents moments de la journée d’école
Pendant une journée entière d’école, j’ai proposé aux enfants de prendre une photo à
chaque changement d’activité.
A chaque fois je leur ai demandé de préciser ce qu’il fallait prendre en photo pour
montrer ce qu’il se passait, de me dire pourquoi on prenait cette photo et de quelle activité il
s’agissait.
Une fois les photos retirées, en petits groupes, les enfants m’ont décrit ce qu’ils
voyaient et m’ont dicté ce que je pouvais écrire sous chacune des photos.
2) reconnaître les différents moments de la journée d’école
Pendant la deuxième semaine de stage, à chaque changement d’activité, les enfants
devaient afficher au tableau la photo correspondante (voir annexe 4), et ceci tous les jours de
la semaine. Un cercle était tracé sur le tableau afin de permettre aux enfants de placer les
photos sur ce cercle les unes après les autres et de souligner le caractère cyclique de la
journée.
3) situer les différents moments de la journée d’école les uns par rapport aux
autres
Cette troisième étape était une évaluation.
En atelier les enfants devaient remettre six événements de la matinée dans l’ordre en
expliquant les différents moments et en utilisant le vocabulaire tel que avant, après.
Ces moments étaient :
- l’accueil des enfants
- la salle de motricité
- le goûter
- la récréation
- les ateliers
- la sortie
2.3. Analyse.
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Les enfants n’ont pas toujours pensé à photographier tous les moments de la journée.
J’ai donc dû leur rappeler à certains moments qu’il fallait prendre une photo en leur
demandant bien pourquoi afin que l’activité ait un sens. Ils proposaient même parfois de
prendre une photo alors qu’il n’y avait aucun changement, ce qui m’a permis de leur rappeler
à quel moment il était nécessaire de prendre une photo. Les enfants n’ont donc pas compris le
but de l’activité. Peut-être que si la consigne de départ avait été amenée de façon plus ludique
cela aurait permis aux enfants de mieux la vivre. De plus, je pense que les enfants vivent
chacune des activités les unes après les autres d’après ce que l’enseignant leur dit de faire. La
consigne de la prise de photos n’étant pas donnée régulièrement, les enfants se préoccupent
d’abord de l’activité qui leur est demandée.
Par conséquent, il était très difficile pour eux de verbaliser les raisons de ces
photographies et d’expliquer ce qu’il fallait prendre en photo.
Cependant, les enfants étaient très intéressés par la prise de photo qui avait sans doute
un côté un peu ludique et ils étaient volontiers pris en photo et demandaient même à les voir
après chaque cliché.
Lors de la présentation des photos aux enfants, ils étaient capables de reconnaître et de
décrire les différentes actions, la fabrication des étiquettes à partir de leur dictée a donc été
une réussite.
Cependant, une phase de découverte des photos où les enfants se plaisent à reconnaître
qui sont les personnes sur les photos est nécessaire. Le fait de ce trouver sur celles-ci donne
une importance à ce qu’ils ont fait.
L’affichage des photos à chaque changement d’activité n’a pas été régulier. En effet,
les enfants ne pensaient pas seuls à afficher ces photos tout au long de la journée mais qu’à
certains moments. Comme pour la prise de photos, je pense que le rappel de la consigne est
nécessaire régulièrement, étant donné que pendant ce temps il leur est demandé de réaliser
autre chose.
Cela a donc permis d’afficher plusieurs photos en même temps en se rappelant ce qui
avait été vécu précédemment et en situant quelques éléments les uns par rapport aux autres.
La plupart des enfants ont été capable de remettre dans l’ordre les différentes activités
de la matinée oralement mais ont des difficultés à placer les images dans l’ordre. Cette
difficulté vient peut-être du fait que les enfants ne connaissent pas le sens de lecture et
d’écriture. Il est donc nécessaire de matérialiser l’emplacement des photos afin qu’ils puissent
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se repérer dans un espace réduit. De plus, la notion de remise en ordre est encore très abstraite
pour eux. Lorsqu’ils remettent en ordre oralement les actions, je pense que c’est comme s’ils
racontaient ce qu’ils avaient vécu mais qu’ils n’ont pas conscience qu’ils reconstituent leur
journée.
2.4. Conclusion.
Lors de la prise de photos, les enfants ne se soucient pas des différentes activités de la
journée mais de la prise de photos en elle-même. En effet, les enfants ayant l’habitude de ces
changements, cela ne les interpelle pas particulièrement. Par contre, ils sont motivés par la
photographie qui a sans doute un côté ludique et également inhabituel.
La difficulté à verbaliser les différentes activités lors de la prise des photos s’est
résolue lors de leur découverte. Les descriptions des enfants partent la plupart du temps du
lieu dans lequel ils se trouvent, par exemple : « on va sur la moquette…on va dans la salle de
jeux. ». La visualisation de ces différents moments sur papier a donc contribué à leur
compréhension. Il est plus facile pour eux de prendre du recul sur les activités réalisées
lorsqu’ils ne sont pas en train de les vivre.
L’utilisation des photos a permis aux élèves de manipuler eux-mêmes ce support et
avait pour eux un côté attrayant.
L’affichage de ces photos leur a permis de verbaliser des actions passées et d’observer
leur journée d’école dans sa globalité. Le côté cyclique de cet affichage a permis de souligner
le caractère répétitif de la journée à l’école. Pourtant, un affichage linéaire aurait également
permis de constater que les types d’activités sont toujours les mêmes mais que les activités en
elles-mêmes changent et que chaque journée est différente. Cependant, par rapport à l’objectif
que je m’étais fixé, un affichage cyclique était préférable.
Cependant, les élèves qui ont réussi à remettre les différents moments de la matinée
dans l’ordre oralement n’ont pas pour autant assimilé la remise en ordre des photos. Il est
donc nécessaire de matérialiser l’emplacement des différentes photos. Ceci est en relation
avec l’apprentissage de la lecture (de gauche à droite), et des enfants de cet âge n’en sont pas
encore à ce stade.
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L’utilisation de cet affichage peut être poursuivie en instaurant un système de flèche
que l’on fait tourner à chaque activité, afin de faire progresser les enfants dans cet
apprentissage, car s’ils ont réussi à situer des événements les uns par rapport aux autres, qui
était mon premier objectif. Mon deuxième objectif qui était de reconnaître le caractère
cyclique de la journée d’école n’est pas atteint.
3. L’affichage et la structuration de l’espace à l’école maternelle.
J’ai choisi la salle de motricité pour mener cette séquence car il s’agit d’un espace
familier aux enfants dans lequel ils ont souvent l’occasion d’évoluer.
Cette séquence a pour objectif d’amener les enfants à savoir reproduire l’organisation
dans l’espace d’un ensemble limité d’objets.
3.1. Le parcours en motricité.
Cette première séance a pour objectif de suivre un parcours décrit oralement. Ce
parcours exige des élèves qu’ils enchaînent diverses actions motrices telles que glisser, sauter
et lancer, qu’ils tenteront de verbaliser lors de la présentation du parcours.
Un élève présente donc le parcours à réaliser et les enfants font le parcours les uns à la
suite des autres.
Ce parcours a été réalisé deux fois afin de le maîtriser un minimum.
3.2. Réalisation d’une affiche.
Cette seconde séance a pour objectif de représenter le parcours réalisé.
En atelier, les enfants ont à leur disposition le matériel en miniature utilisé pour le
parcours (ASCO).
Après avoir énuméré ce dont ils avaient besoin pour reconstituer le parcours les
enfants le reproduisent sur la table avec mon aide.
Puis, après avoir décrit les différentes actions à réaliser dans l’ordre avec les enfants,
ils recommencent la même activité seuls.
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Quand tous les enfants ont réalisé ce travail, j’ai pris en photo le matériel utilisé et j’ai
reconstitué le parcours sur une affiche à partir de ces photos.
3.3. Préparation du parcours par les enfants.
A partir de l’affiche réalisée (voir annexe 5), les enfants ont préparé le parcours par
petits groupes afin que tout le monde puisse participer.
Les enfants devaient donc lire l’affiche et reproduire le parcours avec le matériel que
j’avais déjà préparé au préalable.
3.4. Analyse.
- le parcours
Les enfants participent volontiers à la réalisation du parcours et ont chacun leur
difficulté et leur facilité dans les diverses actions motrices proposées.
Ils sont capables de suivre l’ordre dans lequel se déroule le parcours, ce qui peut
s’expliquer par l’organisation du matériel. Les enfants s’appliquent à ne pas omettre un
matériel à utiliser et à suivre la personne se trouvant devant eux. L’attribution habituelle d’une
action spécifique à un matériel donné leur a permis de se rappeler les actions à réaliser tout au
long de l’activité. Cependant, durant cette séance de vingt minutes, je constate que chaque
enfant n’est pas longtemps en activité. A la seconde séance, je leur propose donc deux ateliers
dans lesquels ils peuvent s’entraîner à sauter et à lancer afin qu’ils soient tous en activité.
- l’affiche
Pour la reproduction du parcours en miniature, une phase de jeu à d’abord été
nécessaire afin de découvrir le matériel.
Reconstituer l’organisation du matériel utilisé sur une table est quelque chose de très
difficile pour les enfants mais une fois cette remise en ordre réalisée, les enfants n’ont pas eu
trop de difficultés à verbaliser le nom du matériel utilisé ainsi que celui des actions motrices à
enchaîner. Seulement quelques enfants ont réussi à réorganiser le parcours sans mon aide.
Tout d’abord, les enfants n’avaient pas de modèle sur lequel s’appuyer pour réaliser l’activité.
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Ils ne pouvaient compter que sur leur souvenir du parcours réalisé précédemment. Puis, le
passage de sa taille réelle à sa taille réduite fait l’objet d’un apprentissage en lui-même. Se
représenter l’espace de la salle de motricité sur l’espace réduit de la table n’est donc pas facile
et évident pour les enfants. Cela nécessite de représenter concrètement quelque chose
d’abstrait pour eux, et d’assimiler la table à la salle de motricité, ce qui n’est pas sans
difficultés.
- Préparation du parcours
La lecture de l’affiche n’a pas posé de problème aux enfants qui reconnaissaient le
matériel photographié. Le passage du matériel réduit (en deux dimensions) au matériel réel
(en trois dimensions) était donc plus facile pour les enfants puisqu’ils connaissaient, cette fois,
ces deux catégories de support, et qu’ils les avaient sous les yeux.
Le plot vert de départ et le plot rouge de l’arrivée les ont aidés à avoir un début puis
une fin pour reconstituer le parcours en taille réelle. Les enfants s’en sont servi de point de
repère.
Les enfants se répartissaient bien le matériel à installer. Quand il y avait un désaccord
entre les enfants, le rappel de l’existence de l’affiche leur permettait de vérifier leur
installation et de la corriger. Un enfant est venu me voir en me disant : « c’est pas comme ça
qu’il fallait mettre le tunnel. Il ne veut pas faire comme moi je dis. ». J’ai donc regroupé les
enfants devant l’affiche en leur demandant s’ils étaient d’accord, ce qui a permis l’entente des
enfants ayant comme appui l’affiche pour vérifier ce qu’ils disaient.
3.5. Conclusion.
Les enfants n’ont pas eu de difficultés à lire l’affiche grâce à leur participation dans sa
réalisation. Cependant, ils ne l’ont pas toujours lue dans l’ordre puisqu’ils ont souvent
reconstitué le parcours correctement en ne commençant pas forcément par le départ.
Sans l’affiche les enfants n’auraient pas pu reconstituer le parcours puisqu’ils l’ont
utilisée comme référence.
Cela leur a servi de repère visuel. Ils ont pour la plupart réussi à reconstituer
l’organisation du parcours dans la salle de motricité. Cette réussite est également due à
l’enchaînement des actions par les enfants eux-mêmes.
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L’affiche était utilisée comme modèle, comme moyen de vérification fiable étant
donné quelle avait été réalisée à partir de leur travail.
La suite de ce travail pourrait être d’amener les enfants à réaliser eux-mêmes un
parcours qu’ils reproduiraient ensuite sur une affiche, afin, par exemple, de le faire réaliser par
une autre classe.
L’affichage joue bien un rôle dans les apprentissages. Les enfants ont appris à se situer
dans le temps et dans l’espace avec comme aide l’affichage, car sans celui-ci ils ne
répondaient pas aux demandes. Cependant, cet apprentissage doit continuer car ils n’en sont
qu’au début.
L’affichage leur a permis de visualiser les différentes situations, de pouvoir revenir sur
l’utilisation de leur représentation, de manipuler et de se repérer ce qui a favoriser
l’apprentissage.
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CONCLUSION
Les différents affichages énumérés en première partie ne sont pas là par hasard. Pour
favoriser leur fonction il est nécessaire qu’ils soient affichés à une place accessible à leur
destinataire. L’enseignant doit veiller à leur lisibilité, à leur bonne utilisation et à leur durée
d’affichage afin qu’ils ne deviennent pas inexistants pour les enfants à force d’habitude.
L’enseignant se doit d’afficher certains documents dans la classe et d’utiliser parfois
l’affichage en relation avec les apprentissages des élèves puisque cela apparaît dans les
Instructions Officielles. Il n’est pas toujours utilisé par les enfants et ne peut sans doute ne pas
l’être constamment, mais, s’il existe, je pense qu’il ne faut pas le négliger et ne pas l’utiliser
de façon hasardeuse. Son utilisation doit être adaptée selon les cycles et il ne faut pas oublier
de faire participer les enfants à la réalisation de celui-ci car le côté affectif n’est pas
négligeable.
L’expérience mise en place lors de mon stage m’a montré qu’il favorisait la
compréhension des enfants, qu’il les éclairait dans leur travail. Il a dans ce cas eu un rôle de
repère dans le temps et dans l’espace. De plus, la lisibilité et la facilité d’utilisation des
affiches favorisent l’autonomie des enfants.
L’affichage peut donc jouer un rôle dans l’apprentissage des enfants qui se caractérise
principalement par une aide à l’apprentissage, il a permis aux enfants de visualiser des actions
et un espace donné, mais aussi de manipuler et de revenir sur des représentations afin de les
corriger.
Il ne faut pas oublier que l’affichage est un outil qui selon la façon dont il est utilisé
peut aider aux apprentissages mais également qu’il est un moyen de communication important
qui peut favoriser les échanges, pouvant être utilisé par plusieurs personnes dans un même
endroit et en même temps.
L’utilisation de ces affiches, pourtant réalisées avec les enfants n’a pas été optimale.
En effet, les enfants ont lu les affiches dans leur globalité sans savoir par quoi commencer, ils
réalisaient l’activité à partir de ce qu’ils reconnaissaient le mieux, de ce qu’ils avaient envie
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de manipuler (qu’il s’agisse des photos à remette dans l’ordre ou du matériel à installer dans
la salle de motricité ), sans tenir compte des éléments moins attrayants pour eux. Même si
l’affichage a été une aide à l’apprentissage, ne serait-il pas nécessaire de passer tout d’abord
par l’apprentissage de sa lecture afin que les enfants l’utilisent de manière plus efficace ?
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BIBLIOGRAPHIE
ENEL, Françoise
1971 L’affiche : fonction, langage, rhétorique. Collection medium mame
GEORGES, Julia
1997 Organiser et planifier sa classe. Hatier, collection questions d’écoles
PHILIBERT, Henri
Décembre 1998 Le tableau et l’affichage. La classe n°94.
HUTTEREAU, Stéphanie
2002 L’affichage : une aide aux apprentissages. Mémoire.
CNDP
2002 Qu’apprend-on à l’école maternelle ? Editions XO
CNDP
2002 Qu’apprend-on à l’école élémentaire ? Editions XO
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L’AFFICHAGE :
SON STATUT DANS LES
APPRENTISSAGES.
Résumé :
Ce mémoire traite des différents types d’affichages que l’on retrouve
généralement dans une classe et de la place qui leur est souvent attribuée, aussi bien
par l’enseignant que par les élèves. A partir de mes observations lors de mes stages et
de séquences mises en place, j’ai tenté d’analyser plus précisément l’utilité qu’il
pouvait avoir pour les enfants, plus particulièrement dans leur apprentissage.
Mots clés :
- affichage
- tableau
- communication
- langage écrit
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