Revue n°15 - Fondation des pionniers
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Revue n°15 - Fondation des pionniers
PIONNIERS Juillet 2007 Gratuit N°15 de Nouvelle-Calédonie Revue culturelle et identitaire - Organe de la Fondation des Pionniers de Nouvelle-Calédonie LE MOT MO DU PRÉSIDENT ’article 77 de la Constitution de la République Française est consacré à la Nouvelle-Calédonie qui est la seule collectivité territoriale française à avoir droit à un tel honneur. Et pour cause ! La Nouvelle-Calédonie a son histoire particulière au sein de la République Française, une histoire de colonisation, de affrontements, de compromis. L’Accord de Nouméa est inclus dans l’article 77 de la Constitution française. L’Accord de Nouméa a donc valeur constitutionnelle. L’Accord de Nouméa a été signé au terme de la décennie de paix qui a succédé aux années de troubles. L’Accord de Nouméa est un compromis, un contrat social et politique conclu pour une vingtaine d’années entre les kanak et les caldoches dans leur ensemble. Les deux populations s’étaient affrontées mais avaient su actionner, par deux fois, au moment où tout aurait pu basculer, des ressorts secrets qui leur avaient évité de tomber dans la guerre civile et d’obérer le futur. Cela a été leur force, la preuve de leur unité profonde, incompréhensible pour des regards extérieurs. C’est ce que ne veulent pas comprendre des esprits cartésiens pour lesquels la République est une et indivisible et pour lesquels le droit de vote est garanti à tous sur tout territoire français. Alors qu’ils connaissaient la règle constitutionnelle lors de leur décision d’installation durable en Calédonie, ils ne peuvent admettre d’être placés sur une « liste annexe » et de n’avoir pas le droit de vote à toutes les élections. Lors des législatives, ils ont surgi dans le débat électoral tels des éléphants dans un magasin de porcelaine. Ils ont L Directeur de la publication : Jean-Louis Veyret Impression : Multipress Maquette : Passion Graphique exigé de participer à tous les scrutins. Ils ont pris un grand parti calédonien en otage. Ils ont proféré des menaces voilées de création d’un parti communautariste. Ces électeurs sur liste annexe vont être terriblement désappointés quand ils comprendront que personne ne peut modifier l’accord de Nouméa d’un coup de baguette magique car il est inscrit dans la loi suprême de la République Française, la Constitution, tout comme l’élection du président de la République au suffrage universel. Depuis le 17 juin, on sait que le Président Sarkozy ne dispose pas de la majorité qualifiée des trois cinquièmes des parlementaires nécessaire pour modifier la Constitution. A supposer qu’il le veuille, d’ailleurs… Que ces électeurs placés sur liste annexe soient 3 000, 19 000, 33 000, il leur faudra donc patienter jusqu’aux référendums de sortie, auxquels ils ne pourront pas participer, quand l’Accord de Nouméa sera devenu caduc et que nous serons repartis dans un cycle de négociations. C’est à ces électeurs de la liste annexe actuelle de créer les conditions de leur admission dans le corps électoral calédonien et, si je puis me le permettre, ce n’est pas en agissant comme ils l’ont fait jusqu’à présent qu’ils vont être chaleureusement admis à en faire partie par les habitants, tous les habitants de la NouvelleCalédonie dont ils ne veulent pas respecter l’Histoire. Réactions de membres du bureau au mot du président Nous vous expliquons ! quand le Mot du président peut provoquer la polémique – et c’est le cas avec celui-ci – il est soumis à tous les membres du Bureau qui savent qu’en cas de silence de leur part, ils seront considérés comme d’accord avec le président. Certains réagissent par mail, d’autres par fax ce qui fait qu’un débat s’installe parmi les membres du Bureau. Vous pourrez donc lire des réactions au Mot du Président mêlées à des réactions à ce qu’a pu écrire un autre membre. 1) Trois réactions téléphoniques d’approbation totale. 2) Une réaction d’indignation : … Qu’ils n’oublient pas que sur notre Caillou, ils sont sur une terre d’accueil, dans un pays d’accueil. Ils ont été accueillis par les premiers habitants et par nous et ils essaient de nous diviser. Ils n’ont rien à voir dans l’accord de Nouméa. Lire page suivante Réactions au Mot du président 3) Une réaction mail de désapprobation partielle d’un membre du Bureau : Bonjour Président, Tu t’en doutes : je ne partage pas ton analyse sur un accord de Nouméa qui serait scellé dans le marbre (on l’a bien changé une fois malgré l’opposition d’un des signataires…). Il me semble que tu relaies ici le point de vue de l’Avenir Ensemble, alors que la Fondation est apolitique. TOUT EST QUESTION DE RAPPORT DE FORCE POLITIQUE !!! Il faut arrêter cette croyance répandue parmi les caldoches (depuis 2004) que les indépendantistes auront toujours raison parce qu’ils manient avec habileté depuis 20 ans la menace et la violence. Il faut les ramener autour de la table des négociations… s’ils veulent toujours d’un « destin commun ». Par contre je trouve aussi, comme beaucoup de calédoniens, que les exclus « actuels » du corps électoral feraient effectivement une grossière erreur de s’isoler un peu plus, en créant un mouvement politique supplémentaire que l’on pourra alors facilement qualifier de « zoreille ». C’était l’hypothèse du Professeur Agniel lors de la conférence de cette semaine, à l’Université, tu t’en rappelles. Alors même qu’un grand parti calédonien (vainqueur des dernières législatives) s’est engagé à discuter de leur réintégration en fin de période référendaire. PS : Sur les signes identitaires, participes-tu toujours à la Commission et cautionnes-tu la fuite en avant de Gorodey pour forcer le passage de « ses » signes ? 4) Une réaction au mot du président et au texte qui précède : • Non et j’espère que non ! Il ne s’agit pas d’être le porte parole d’un parti quel qu’il soit puisque la Fondation est apolitique. • Les indépendantistes n’ont pas toujours raison. C’est à nous, les caldoches, d’être mobilisés et pas désunis. Nous devrions être capables, avec des couleurs politiques différentes, d’affirmer nos points de vues et de faire front. • La violence est un degré élevé dans la menace, qui commence souvent par être verbale! Les « annexe » n’ont pas le vécu du pays, mais effectivement ils vont continuer à s’exclure avec ce genre d’idée. • A t’on une évaluation du nombre de personnes qui sera exclu aux référendums (beaucoup de non votants ne font que passer 3 ou 5 ans dans le pays). • Pour conclure, je fais partie de ces personnes qui pensent que l’on ne pourra pas revenir sur l’article 77 de la constitution. Que ça plaise, ou pas, à qui que ce soit : nos anciens sont venus, ils ont construits ; nous, nous participons et nous resterons ensemble. A notre tour et aux jeunes de continuer ce qui a été commencé par nos pionniers et d’écrire l’avenir de ce pays et de son destin commun. NON MAIS !!! NOTRE PLACE EST PREVUE PAR LES ACCORDS… Nous sommes les citoyens votants. 5) Une réaction d’émotion argumentée : L’image de l’éléphant dans le magasin de porcelaine me semble parfaitement adaptée. Je crois qu’il ne faut pas hésiter à faire prévaloir le langage du coeur, du ressenti et des exemples sur l’approche technique. On est dans le registre de la légitimité, qui va au delà du droit et du langage technique. En gros : le paiement de l’impôt, l’utilisation fallacieuse de tel ou tel morceau d’article de droit, c’est ce qui fait tout le discours des Annexés ; l’histoire, la construction par étape, l’imprégnation, ce qui fait sens, la sagesse et donc le coeur, doivent faire tout le corps du nôtre, sans pour autant ignorer les arguments de droit bien sûr, mais ce ne doit pas être majeur. C’est juste un petit coup de tamioc, qui doit servir à imposer la loi familiale au petit dernier de la famille, l’enfant gâté qui ne veut rien entendre. tous les droits. Un peu plus de France ne fait pas de mal aux drapeaux Kanaky et aux propos racistes. Pour notre part, nous laisserions faire ce courant. 7) Une précision d’une juriste membre de la Fondation, consultée par le président pour vérifier s’il ne disait pas de bêtise en droit constitutionnel. Ci-après un extrait d’un arrêt de la Cour de Cassation, réunie en assemblée plénière le 2 juin 2000 (arrêt Fraisse, consultable en ligne sur le site de la Cour de Cass) : « (...) Attendu, ensuite, que l’article 188 de la loi organique du 19 mars 1999 a valeur constitutionnelle en ce que, déterminant les conditions de participation à l’élection du congrès et des assemblées de province de la NouvelleCalédonie et prévoyant la nécessité de justifier d’un domicile dans ce territoire depuis dix ans à la date du scrutin, il reprend les termes du paragraphe 2.2.1 des orientations de l’accord de Nouméa, qui a lui-même valeur constitutionnelle en vertu de l’article 77 de la Constitution ; que la suprématie conférée aux engagements internationaux ne s’appliquant pas dans l’ordre interne aux dispositions de valeur constitutionnelle, le moyen tiré de ce que les dispositions de l’article 188 de la loi organique seraient contraires au Pacte international relatif aux droits civils et politiques et à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales doit être écarté (...) » En conclusion donc : Pour l’expression « valeur constitutionnelle de l’Accord » tu peux y aller sans problème ; pour les motifs, c’est évidemment, comme tu le pressentais, parce que l’article 77 donne cette valeur aux orientations qu’il porte. Cette valeur constitutionnelle va au-delà de l’accord, et s’étend notamment aux articles de la loi organique qui traduisent ces orientations. 6) Une réaction de pondération : Nous pensons que dans toute société républicaine, le droit de s’exprimer est important. Il faut une contre balance à ceux qui pensent qu’être Kanak donne Page 2 - Pionniers de Nouvelle-Calédonie - Juillet 2007 Pionniers de Nouvelle-Calédonie Président : Jean-Louis Veyret. Tél. : 86.99.07- Fax : 28.26.10 Courriel : [email protected] La vie du Bureau Ce document a été envoyé aux membres du Bureau vers la mi-mai, pour faire un point sur les activités de la Fondation après deux réunions qui n’avaient pu se tenir faute de quorum. En effet, en mars-avril-mai, beaucoup étaient en voyage ou pris par d’autres activités. A la relecture de ce document, au moment où nous étions en train de sélectionner les articles de la revue que vous avez en main, nous nous sommes rendus compte qu’il pouvait servir de toile de fond à ce numéro 15. C’est ainsi que nous le publions in extenso avec des précisions apportées en gras dans l’article ou des liens avec des articles et des communiqués plus récents. Même si vous en doutez parfois, il y a toujours un Bureau de la Fondation des pionniers... Les deux dernières tentatives faites pour le réunir ont été vaines mais je ne veux pas en faire tout un plat car les motifs d’absence des uns et des autres étaient recevables. Et nous savons tous que s’il y avait un problème, nous serions tous sur le pont. Je ne sais plus très bien ce dont j’ai pu parler lors des deux réunions du Bureau qui n’ont pas atteint le quorum car il n’y a pas eu de compte-rendu. Cela nous amène à réfléchir à une petite modification des statuts en ce qui concerne le nombre de membres du Bureau. 17 membres, c’est beaucoup trop ; un chiffre de 10 serait suffisant pour une structure appelée Bureau plein. Parmi ces 10, trois seraient désignés, en fonction des absences des uns et des autres, comme faisant partie d’une nouvelle entité appelée Bureau exécutif qui, lui, devrait se réunir tous les quinze jours. Il faudra réfléchir à cela pour organiser, éventuellement, une Assemblée Générale Extraordinaire le même jour que l’ AGO du 1er septembre au Dock Socioculturel de Païta. Un gros mailing a été fait autour de la revue n°14 : près de 1 000 exemplaires envoyés. Journalistes, conseillers des Provinces Sud et Nord, Mairies, conseillers municipaux de Nouméa et de Sarraméa (affaire Bonnard), conseils d’aires coutumières, Sénat Coutumier. Robert Martin s’est vu confier la tâche d’expédier 130 exemplaires de la revue à des familles d’origine arabe qui pourront être sensibles à la mise en exergue du discours de Jean-Pierre Aïfa au cimetière de Nessadiou et rejoindre les rangs de la Fondation. Du coté du renouvellement des cotisations, il est assez surprenant de constater que la plupart des membres paient leur cotisation sans qu’on leur demande rien. Heureusement, car, de ce côté, je ne fais pas mon boulot... J’en suis même arrivé à envoyer une lettre d’excuses aux membres qui avaient renouvelé leur cotisation et attendaient – attendent toujours, du reste – leur nouvelle carte de membre. Et nous venons d’envoyer la seconde lettre de rappel pour ceux qui n’auraient pas prêté attention à celle envoyée fin février. Pour eux, ce sera la dernière avant radiation des listes des adhérents. Tout cela prend du temps et coûte cher. Merci d’en tenir compte et de répondre immédiatement. Un certain nombre de membres va recevoir une première lettre de rappel. Qu’ils se montrent sympas et envoient vite leur chèque. Pour ceux qui veulent voir le Président, il est souvent à la permanence au 32, rue de l’Alma, au centre-ville. Ce local est facile à trouver grâce à des panneaux récemment installés. Il est conseillé de s’assurer de sa présence au 86.99.07 avant de venir. Merci au premier vice-président du Bureau de la Fondation, Robert Martin, d’être toujours partant pour les tâches souvent bien ingrates qu’il faut bien accomplir pour la bonne marche de notre association. Cela devrait nous coûter : – au départ : 150 000 f pour la création et 140 000 f pour les 14 numéros de la Revue mis en ligne. Total : 290 à 300 000 f. – chaque année : 3 000 f/mois pour l’hébergement et 10 000 f par numéro à mettre en ligne. Soit 76 000 f par an. Du côté finances, rien à signaler car le trésorier, Raymond Frère donne des chèques au compte-gouttes et tient serrés les cordons de la bourse… Au 30 avril 2007, il y avait en gros : – 400 000 f sur le compte courant ; – 950 000 f sur le compte épargne. Nous aurons à décider lors du prochain Bureau de la création du site Internet par Wamland et d’éventuelles demandes de subventions. Réunions politiques : invitation du Cercle de réflexion citoyen d’Henri Bailly pour parler des accords de Nouméa. Martine Messonier et JeanLouis Veyret y étaient et en bonne compagnie : Pierre Frogier, Rock Wamytan, Jacques Lallié, Eric Gay, Elie Poigoune. Réunion intéressante surtout quand il n’a plus été question des accords. Henri Bailly nous a remis un poème qu’il a rédigé en 1974, au sortir du Camp Est, sur son métissage. Il souhaiterait le voir publier dans la Revue. Je vous le ferai parvenir par mail ou par fax car il y aura une décision délicate à prendre (ça remue). La démarche d’Henri Bailly est émouvante en ce sens que des métis comme lui se sont toujours revendiqués comme des Kanak. La création de la Pour le site internet, c’est décidé ! Il sera certainement opérationnel au moment où vous lirez cette revue. C’est la société Wamland qui a été chargée de sa création après que notre appel aux membres de la Fondation soit resté sans réponse. L’affaire Bonnard, à Sarraméa, se règle tout doucement. Espérons que nous n’aurons plus à nous en occuper. Évidemment, Frank n’est pas sorti des difficultés financières dans lesquelles ces exactions ont plongé son exploitation mais nous n’y pouvons pas grand chose. Merci aux membres du Bureau, Karen Lemaitre et surtout à Bernard Song de m’avoir assisté lors des rencontres à la sous-préfecture de La Foa. Nous devons également remercier le Commissaire-Délégué de La Foa, Florus Nestar, le Capitaine de Gendarmerie Didier Henriot ainsi que le Maire de Sarraméa, Antoine Nemebreux et les coutumiers, Alexandre Nemebreux et Appolinaire Chelehy. Tous se sont beaucoup investis dans le règlement à l’amiable de cette affaire. Pionniers de Nouvelle-Calédonie - Juillet 2007 - Page 3 La vie du Bureau Suite Fondation et son implantation durable les ont fait réfléchir et les ont amenés à retrouver leurs racines autres que kanak. être fière mais, encore moins, à avoir honte de mes ancêtres ; c’est le hasard qui m’a fait naître ici et j’en suis bien contente. Commémoration de l’abolition de l’esclavage au Mwâ Kââ : Adèle Buama du Comité 150 ans après et Sylvain Pabouty, chef de cabinet de Mme Gorodey ont tenté de nous entraîner dans cette commémoration. Alors que j’avais pensé faire le mort, Sylvain Pabouty est revenu à la charge la veille et cela m’a obligé à mettre les choses au point (cf Communiqué). 3) On aura été nombreux, je crois, à être très intéressés par le document que tu viens de nous envoyer sur la préparation de la réunion du comité de pilotage sur les signes identitaires. En relisant les passages du préambule de l’accord de Nouméa je me dis qu’on est mal barré : on n’y parle que d’identité kanak. Et nous, on est où ? Si tu as besoin de renfort pour préparer tes réunions, ou phosphorer là-dessus, tu sais que tu peux toujours compter sur moi. Signes identitaires : à mon avis, on est parti pour palabrer pendant plusieurs années... Les bruits les plus divers courent à ce sujet (voir ci-dessous). Pour le moment, il n’y a rien d’alarmant. Vous savez que si le choix des signes identitaires devenait inacceptable pour les descendants des colons, nous ne manquons pas de moyens de pression. En attendant, il nous est demandé de désigner un suppléant pour pallier à une éventuelle absence de ma part. Nous en reparlerons lors de la prochaine réunion du Bureau (cf « Réunion du Bureau du 31 mai 2007 »). Réactions reçues de certains membres : 1) Il est indispensable de retarder et de jouer la montre sur ce chantier tant que la mouvance loyaliste reste divisée ! C’est mon avis. Nous avons parlé de « contrer leur influence » et c’est l’occasion. Les calédoniens ne revendiquent pas de signes identitaires. Ce sont les kanak qui, après leur succès du corps électoral,veulent profiter de la division des partisans de la France... pour imposer leur drapeau et le nom de Kanaky (tu verras ce que je te dis...). En fait de consensus... ils vont faire passer leurs signes qui sont déjà prêts. 2) Je suis Européenne d’origine, mais avant tout Calédonienne et je ne me retrouverai jamais ni dans le nom de Kanaky (d’ailleurs d’origine polynésienne) ni dans le drapeau du FLNKS. Je ne me sens en rien responsable des abus de la colonisation ; je n’ai pas à Exposition Vos papiers, s’il vous plait ! au Musée de la Ville de Nouméa. A voir car très instructive pour les descendants de pionniers, quelle que soit leur origine ethnique. Une autre est en cours sur les grilles de la Bibliothèque Bernheim : 60 familles pour quelques semaines, puis 60 autres familles, puis 60 autres etc. Organisée par la Province Sud, son service Culture et patrimoine a mis les connaissances généalogiques du président de la Fondation à contribution... Cocktail d’inauguration très « pionnier »… C’est fou ce que les institutions s’intéressent aux descendants des pionniers ces derniers mois… Association « Calédoniens ». J’ai été très gentiment invité à participer à leur Assemblée Générale et je m’y suis rendu de bon coeur. A l’ordre du jour figurait le rapprochement avec d’autres associations mais ce point de l’ordre du jour n’a même pas été effleuré. J’avoue ne pas avoir compris. Ils sont beaucoup plus culturels que nous. C’était sympathique et je connaissais à peu près tout le monde. Affaire à suivre... Vigilance : Marie-France Cubadda est en butte aux manigances d’un technicien kanak, soutenu par un syndicat politique. Marie-France Cubadda a décidé de suivre la voie judiciaire du Page 4 - Pionniers de Nouvelle-Calédonie - Juillet 2007 Tribunal du Travail car elle a été sanctionnée par sa direction locale. Il est bon de préciser qu’elle n’est pas membre de la Fondation car elle est respectueuse de la déontologie professionnelle. Mais la Fondation lui apporte son soutien moral dans le procès injuste qui lui est fait, procès contre la liberté d’expression d’une journaliste munie, elle, d’une carte de presse incontestable, procès pour la pensée unique et procès digne de celui des caricatures de Mahomet. P-V. du Bureau du 31 mai 2007 Remercions nos secrétaires, celle en titre, Anita Gaüzère et sa remplaçante occasionnelle, Catherine Blaise pour la rédaction de tous ces procèsverbaux de réunion de Bureau. Veuillez nous pardonner la manière confuse sous laquelle ce PV vous est livré : Anita le rédige, le président y apporte quelques modifications et les membres du Bureau y rajoutent leur grain de sel avant publication. • Sont présents les membres du Bureau : Jean-Louis VEYRET, Robert MARTIN, Gérald VITTORI, Anita GAÜZERE, Catherine BLAISE, Monique FOUCRIER, Bernard SONG, Soearti ASRI, Martine MESSONIER, Félix DELHUMEAU, Karen LEMAITRE. • Sont absents : Gérald BONNARD, Emmanuel HERNU, Moliane PAÏMAN, Eric ESCHEMBRENNER, Raymond FRÈRE, Max CHIVOT. • Assistent à la séance : Arnaud SAVOIE et Bernard RISO. A 18 h 05 le président ouvre la séance en donnant la parole à M. Bernard Riso, représentant la société Wamland, créatrice de sites Internet. Il s’agit pour les Pionniers de disposer d’un site afin de communiquer entre membres de la Fondation et vers l’extérieur. Monsieur Riso propose d’y archiver les quatorze revues des Procès Verbal du Bureau du 31 mai 2007 Pionniers déjà parues et de créer un forum de discussion thèmatique. Des membres agréés du Bureau de la Fondation pourraient surveiller les propos qui seraient tenus sur ce forum de façon à ce qu’ils restent décents. – Arnaud Savoie fait remarquer qu’un forum rend un site vivant. – Gérald Vittori s’interroge sur le financement de cet outil, à long terme. Le Président lui répond que les finances de la Fondation sont saines et que les réserves sont suffisantes pour la pérennité du site. Arnaud Savoie suggère d’inclure des encarts publicitaires pour le financer mais Bernard Riso fait savoir que la publicité locale n’est pas rentable sur Internet. Pour terminer son argumentaire, Monsieur Riso souligne que le site étant évolutif, il sera toujours possible, moyennant finances, d’y ajouter des fonctions. Après le départ de Bernard Riso, le président présente Arnaud Savoie, jeune membre de la Fondation, passionné d’Internet, qu’ il souhaite voir l’assister pour discuter avec Wamland de la création du site des Pionniers. Les membres du Bureau leur donnent carte blanche pour mener cette création à bien. – Jean-Louis Veyret dit avoir reçu une lettre du cabinet de Mme Gorodey, viceprésidente du Gouvernement chargée des signes identitaires, lettre qui lui demandait de faire connaître le nom d’un(e) remplaçant(e) au cas où il serait absent lors d’une réunion du Comité de pilotage des signes identitaires. Le président propose que Bernard Song soit son remplaçant en cas d’impossibilité pour lui d’y assister. Cette proposition est acceptée. Merci à Bernard d’y consentir. Le président demande aux membres du Bureau quel a été leur ressenti suite à son refus, sans véritable concertation avec eux, de prendre part à la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage autour du Mwâ Kââ. Le président précise que ce refus ne signifie pas pour autant un rejet du Mwâ Kââ et de sa symbolique ; le communiqué qu’il a diffusé le 16 mai est clair. (cf Communiqué). – Félix Delhumeau : « Il faut faire face : nous sommes condamnés à vivre ensemble. Avec le Mwâ Kââ, les kanak nous tendent la main. Il faut leur répondre au sujet de l’esclavage plutôt que de bouder. » – Bernard Song : « Je suis outré de la participation du Gouvernement à la journée de l’esclavage. Nous avons participé à l’implantation du Mwâ Kââ, mais récupérer ce symbole pour l’esclavage est un détournement. » – Maintenant, une réaction de Monique Foucrier, après qu’elle ait relu cet article : « J’ai lu les PV et textes pour le revue. Une précision : quand Félix a prononcé la phrase “nous sommes condamnés à vivre ensemble” etc, j’ai dit que le mot condamné ne me convenait pas du tout (analogie : obligé à quelque chose de pénible ou du latin condemnare : frappé d’une peine), même si c’est une partie de l’histoire du pays. Nous parlons d’avenir. » – Martine Messonier a trouvé intéressante la réunion du Comité de réflexion citoyen d’Henri Bailly. Elle en rédigera un compte–rendu pour la prochaine réunion du Bureau. Lors de sa participation au dernier Jeudi du Centre Ville en compagnie de Robert Martin et de Soearti et Kasiman Asri, elle a constaté que de nombreuses personnes recherchaient la Revue des Pionniers. Jean-Louis précise que, paradoxalement, des métros établis depuis longtemps souhaitent la recevoir. – Monique Foucrier souhaite que nous nous préoccupions sérieusement de notre environnement, en particulier des feux et de la pollution. – Gérald Vittori remarque que malgré les moyens dont disposent des pays tels que les Etats Unis ou la France, les feux y font toujours de grands ravages. Suite sur la plage de Gatope le 22 septembre. Cette date est jugée trop proche de celle de la journée à la ferme. Le pique-nique des pionniers du VKP aura donc lieu à la fin novembre. Robert Martin a contacté l’hôtel Bougainville à Pouembout pour organiser notre bal annuel qui aura lieu le 27 octobre. Les prochaines Assemblées Générales Extraordinaires et Ordinaires de la Fondation des Pionniers se tiendront le 1er septembre à 15 h au Dock socioculturel de Païta. Le président rappelle que le Bureau sera soumis à élection. Le calendrier des prochaines manifestations est donc le suivant : – 1er septembre : Assemblées Générales à Païta, – 30 septembre : Journée à la ferme à Moindou, – 21 octobre : Fête du Bœuf à Païta, – 27 octobre : Bal à Pouembout. 150 ans en Nouvelle-Calédonie Pour célébrer le 150e anniversaire de leur présence en Nouvelle-Calédonie, tous les descendants de Jean et Catherine FAYARD et leurs conjoints, sont invités à se réunir à DUMBEA, autour de la maison de la famille FAYARD, le samedi 17 novembre 2007, à partir de 9 heures. Programme de la journée Le président invite les membres du Bureau motivés à rédiger un texte qui servirait de base d’action à la Fondation. Lui-même revendique son droit à ne pas s’y intéresser en précisant que, s’il n’a rien pour, il n’a rien contre et qu’en conséquence, il ne s’opposera à rien. • 9h00-10h00 : Messe d’action de grâces • 10h00-12h30 : Généalogie : présentation de l’histoire des familles et exposition • 12h30-15h00 : Pique-nique (chacun apporte son panier) • 15h00 : Dégustation du plumpudding irlandais Sorties : Robert Martin contactera Eric Lozach pour « La journée à la ferme » qui se tiendra à Moindou le 30 septembre 2007. Jacques Loquet, de Voh, a proposé d’organiser un pique-nique pionniers Pour offrir son aide ou obtenir toute information complémentaire, merci de prendre contact, le plus rapidement possible, avec : Jacques FAYARD, au 85.41.06 ou par internet : [email protected] Pionniers de Nouvelle-Calédonie - Juillet 2007 - Page 5 La Fondation dans la société calédonienne Conseil Economique et Social AUTOSAISINE SUR LA CITOYENNETÉ AUTOSAISINE SUR LA DESSERTE AERIENNE Jean-Louis Veyret a déposé une demande d’autosaisine sur la citoyenneté calédonienne sur le Bureau du CES. Rappelons que les travaux du CES sont organisés selon le dépôt de deux types de textes. – Le CES est saisi par la présidente du Gouvernement de la NouvelleCalédonie pour les projets et par le président du Congrès pour les propositions. En outre, les assemblées de province, le sénat coutumier ou le gouvernement peuvent également le consulter. Il s’agit là des saisines, en urgence ou pas mais toujours prioritaires par rapport aux autosaisines. – De sa propre initiative, le Conseil Economique et Social peut réaliser des études sur tout sujet concernant le développement ou des problèmes sociétaux calédoniens sur proposition du président du CES ou d’un conseiller ; il s’agit alors d’une autosaisine. Voici le texte de la lettre déposée par le président de la Fondation des pionniers sur le Bureau du CES. « L’autosaisine sur la violence dont s’est chargée la Commission Culture, Jeunesse et Sports verra ses travaux terminés à la fin décembre. Après m’être renseigné auprès du président de cette commission, j’ai cru comprendre qu’il n’y aurait que des petites autosaisines à prévoir. Je vous propose donc une grande et belle autosaisine sur la citoyenneté calédonienne. Ce sujet va devenir prioritaire dans les prochaines années étant donné que la citoyenneté devra être définie avant 2009. Peu d’institutions s’en souciant, il serait bon et novateur que le Conseil Économique et Social apporte sa pierre à la construction de cet édifice et fasse ainsi œuvre pionnière. Dans l’espoir d’une réponse favorable du Bureau de notre institution, je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l’expression de ma respectueuse considération. » A ce jour, les travaux sur ce sujet n’ont pas encore été programmés. Ces derniers mois, le Conseil Économique et Social s’est penché sur les transports aériens en Calédonie. Sous la houlette de son président, JeanClaude Brésil et de sa vice-présidente, Marie-Claude Gaüzère, la commission de l’aménagement, des infrastructures, des transports et du cadre de vie a beaucoup travaillé pour rédiger un rapport complet sur les dessertes aériennes intérieures et extérieures. C’était là une autosaisine qui a passionné les conseillers économiques et sociaux, tous peu ou prou concernés par le sujet. En approfondissant le sujet du coût des billets, des taxes qui frappent les billets d’avion sur l’extérieur, nous nous sommes aperçus que nous nous étions « bien faits avoir » par la Secrétaire d’État chargée de l’Outre-Mer, Brigitte Girardin. Explications. DE L’ART DE PLUMER DES NAÏFS OU LE TOUR DE PASSE-PASSE DE LA MINISTRE. Au départ, l’intention était généreuse : le budget de l’État prenait en charge une partie du prix des billets d’avion entre les DOMTOM-POM et Paris, aller-retour. L’ennui est que Madame Girardin s’était avancée un peu vite, sans en référer au Ministère du budget qui n’a pas manqué de lui faire savoir que vue la situation des finances publiques françaises, il était hors de question de financer la continuité territoriale ultramarine. Bigre ! comment tenir la promesse ? L’Etat a toujours été imaginatif pour taxer ses ressortissants sans douleur : eh bien, taxons les billets d’avion un peu plus ! Un chouia sur la taxe de l’aviation civile, une louche sur la redevance pour services terminaux de la circulation aérienne, un peu de vignette Chirac et le tour sera joué ! Je passe sur les détails… Page 6 - Pionniers de Nouvelle-Calédonie - Juillet 2007 Bref, lorsque vous achetez un billet d’avion à Nouméa pour Paris, vous financez en partie votre propre voyage si vous avez bénéficié de la prime à la continuité territoriale. Lorsque vous n’avez pas droit à cette prime pour aller en France, lorsque vous payez un billet pour sortir de Calédonie quelque soit la destination, vous financez, sans le savoir, les billets des autres ultramarins – ce qui revient à un prêté pour un rendu – ou des touristes métropolitains qui s’envolent vers un DOM ou TOM ou POM… Outré par cette découverte, JeanLouis Veyret s’est empressé de déposer un amendement qui dénonçait ce tour de passe-passe. L’amendement a été voté à l’unanimité des conseillers économiques et sociaux lors de la séance plénière du 22 juin, relative aux dessertes aèriennes. JEAN-CLAUDE BRÉSIL, ROGER GALLIOT, MARIE-CLAUDE GAÜZÈRE, RAYMOND GUÉPY, BERNARD RENAUD. – Jean-Claude Brésil… Voh ! S’il ne signale pas cinq fois au cours d’une réunion qu’il est du Nord de la Calédonie, il ne l’a pas dit une fois… Sa « nordité », il la proclame haut et fort, l’affirme fièrement, la défend pied à pied. C’en est devenu une plaisanterie au CES où on l’appelle « le nord » ! Il préside deux commissions : celle de l’aménagement, des infrastructures, des transports et du cadre de vie et celle du développement économique, de la fiscalité et du budget dont Marie-Claude Gaüzère est la vice-présidente. Tous deux ont beaucoup travaillé, ces derniers mois, sur l’autosaisine sur les dessertes aériennes. – Roger Galliot ! Faut-il présenter une figure aussi emblématique de la Brousse ? Entrepreneur complet, il peut donner son avis sur un grand nombre de sujets et il est toujours écouté avec attention. Il est vice-prési- Suite dent de la commission de l’agriculture, de l’élevage, des forêts et de la pêche. Un jour, dans un numéro de la revue de la Fondation, je souhaite écrire un article sur Roger Galliot car, lui, ce n’est pas uniquement un descendant de pionniers, c’est un pionnier ! Lui, il ne dit pas « ya qua », lui, il fait !!! Un village, entre autres… – Marie-Claude Gaüzère. Pas membre de la Fondation mais son époux en fait partie. Marie-Claude, la parisienne qui a abandonné Nouméa et une carrière dans l’informatique pour suivre son Bernard au fond de la vallée de la mine, à Pouembout. Ils y ont été des pionniers dans la création des premiers gîtes sur les stations. Marie-Claude Gaüzère est le rapporteur de la commission temporaire sur la mine et elle y poursuit inlassablement son juste combat contre les pollutions minières. – Raymond Guépy ! Il préside la commission de l’agriculture, de l’élevage, des forêts et de la pêche ainsi que la commission temporaire sur les assises de l’eau. Il a initié une grosse étude sur les filières d’élevage bien utile au président de la Fondation des pionniers, un peu trop nouméen, pour appréhender les problèmes des nombreux adhérents broussards de l’association. Il est bon que la Fondation compte des personnes qualifiées dans des domaines bien particuliers. Pour exemple, invité à donner l’avis de la Fondation sur les terres coutumières lors d’une émission sur RNC, Jean-Louis Veyret a préféré y envoyer Raymond Guépy qui, lui, maîtrise le sujet. Il faut que la Fondation saisisse toutes les occasions pour se faire entendre et il est bien sûr préférable que les intervenants des pionniers sachent de quoi ils parlent. Par ailleurs, Raymond Guépy préside le Collectif d’aide humanitaire. – Bernard Renaud, toujours vaillant, toujours présent dans de nombreuses commissions dont il est très souvent le rapporteur car il lit fort bien ce qui est appréciable pour les auditeurs lorsqu’il faut écouter une vingtaine de pages… La bonne connaissance qu’il a du milieu des artisans en fait un conseiller considéré. Bernard Renaud est questeur du Bureau du Conseil Economique et Social. COMMUNIQUÉ La Fondation des pionniers a refusé de participer à la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage arguant du fait que la Calédonie n’avait jamais connu cette souffrance. La Fondation des pionniers avait anticipé l’amalgame que n’a pas manqué de faire Madame Gorodey, au pied du Mwâ Kââ, entre l’esclavage et la colonisation,le code de l’indigénat, l’impôt de capitation. Nous avions oublié le blackbirding, dernier des péchés capitaux dont semblent coupables les communautés des descendants de pionniers dans le Pacifique sud-ouest. Pour faire bonne mesure, nous signalons à Madame Gorodey qu’il y aurait quelques pistes à creuser avec le choc microbien. La Fondation des pionniers a maintes fois récusé les subtiles tentatives de culpabilisation qui font le miel des flagellants de la repentance universelle. Nous avons fait savoir au Comité 150 ans après, notre désapprobation de voir la symbolique du Mwâ Kââ, forte, constructrice d’un destin commun, dévoyée par des manoeuvres destinées à en faire le réceptacle de tous les malheurs du monde. La Fondation des pionniers fait totalement confiance aux historiens calédoniens pour remettre les faits à leur juste place en dénonçant les amalgames douteux, les insinuations perfides et les revisites approximatives de l’Histoire. ADRAF : revendication foncière A la demande de l’un de nos adhérents de Koné, Richard Chenevier, nous sommes intervenus auprès de l’Adraf pour défendre ses droits fonciers. Voici le texte que nous avons envoyé au Directeur Général de l’Adraf, le 5 mars 2007. Cette situation est profondément déstabilisante et frustrante. En vous remerciant de l’attention que vous voudrez bien porter à mon courrier, je vous prie de croire, Monsieur le Directeur Général, en l’expression de mes sincères salutations. Jean-Louis Veyret. Monsieur le Directeur Général. Lors de ma récente tournée en Province Nord, j’ai rencontré à Koné , à leur demande, M. et Mme CHENEVIER Richard car la Fondation des pionniers s’intéresse de près à leur problème, depuis plusieurs mois. Je tiens à vous faire part de ma grande surprise quant à l’avancement du dossier concernant leur litige avec la tribu de Koniambo. Car si l’ADRAF a été sollicitée dès 2004 (sans succès) et à nouveau en 2006, à l’initiative du Commissaire Délégué de la République pour la Province Nord, je sais, pour avoir participé à cette rencontre ce qui a été demandé au représentant de l’ADRAF sur Koné. Aussi, c’est avec stupeur que je constate que M. et Mme CHENEVIER sont laissés dans l’ignorance la plus totale du sort qu’on réserve à leur propriété alors qu’ils sont empêchés de jouir tranquillement d’un bien acquis dans la transparence, à son juste prix et de le mettre en valeur en y construisant la demeure de leur retraite. Dernière minute : le 3 juillet, Richard Chenevier a été reçu par le nouveau Commissaire-Délégué en Province Nord. Le président de la Fondation l’accompagnait. Nous avons fait la constatation suivante : les personnes qui s’occupent de ce dossier changent : le CommissaireDélégué, le responsable de l’Adraf à Koné. Tous bougent mais il n’y a qu’une chose qui ne bouge pas : les dossier de Richard Chenevier qui entend de belles paroles mais ne peut toujours pas accéder à sa propriété bloquée. Richard Chenevier a été obligé de rappeler qu’on était là dans le droit commun et qu’il ne s’agissait que du banal achat d’une propriété. Il précise même qu’il est prêt à revendre à l’Adraf les 5 ha qui font problème avec la tribu de Koniambo. Et que n’entend-on pas dans la bouche du Commissaire- Délégué ? Qu’il faut l’accord des coutumiers… On croit rêver !!! Maintenant, il faut l’accord des coutumiers pour leur donner 5 ha… Pionniers de Nouvelle-Calédonie - Juillet 2007 - Page 7 La Fondation dans la société calédonienne BERNARD MERCIER ELOGE FUNEBRE DE MONSIEUR LOUIS SOURY-LAVERGNE Bernard, tu t’en vas ; c’est le départ d’un fils, d’un frère, d’un beau-frère, d’un oncle, d’un parrain, d’un cousin, d’un ami. Mais Bernard, qui étais-tu ? Avant tout, un calédonien, issu de deux familles pionnières dont tu aimais rechercher et faire renaître l’histoire en la racontant ; se mêlaient alors toutes sortes d’anecdotes se déroulant à l’île des pins, à la vallée des colons, à Yaté, ainsi que les souvenirs de ta maman à Saint-Vincent ou au faubourg Blanchot. Passionné par la recherche du passé calédonien, tu avais à cœur d’aider les amis du musée à retrouver les traces du Nouméa d’antan. Toujours curieux et animé d’un l’esprit de découverte, tu affectionnais les voyages, et avais trouvé un équilibre en partageant ta vie entre Nouméa et Sydney. Tu allais et venais, réapparaissais régulièrement, personnage d’une ineffable originalité, plein de délicatesse, de courtoisie, de sensibilité, d’humanité. Tu avais le goût du beau mais te souciais de ceux qui souffrent dans l’ombre. A l’écoute d’autrui, tu aspirais désespérément au bonheur dans l’harmonie et la sérénité. Tu aimais surprendre, alors, sans crier gare, tout seul, tu t’es échappé vers l’inaccessible lumière. Ta voix grave ne résonnera plus au téléphone, mais tu resteras dans nos cœurs, toi si attachant avec tes faiblesses et tes trésors d’affection. Adieu BERNARD Ton amie, Anita Prononcé par Corinne Voisin, conseillère municipale de La Foa et élue au Congrès de Nouvelle-Calédonie. « Louis SOURY-LAVERGNE a quitté ce monde dimanche 18 mars à 93 ans. C’est une grande figure de La Foa qui vient de disparaître : un pionnier fier et austère, un catholique, pratiquant fervent, un père de famille sévère, juste et droit. Louis est né en 1914, le 7 novembre, au début de la Grande Guerre, dans la propriété familiale de TIOU MINDOU à Poindimié. Son père, Antoine, « colon Feuillet » était arrivé sur le Territoire en 1898 et exploitait avec son épouse, Blanche, une terre située dans la vallée d’Amoa. Il y a partagé son enfance avec ses 6 frères et soeurs. Marié à Marie Thérèse Antoinette LENEZ à 35 ans, le 18 février 1949, il aura avec elle à son tour 7 enfants dont l’un décéda en bas âge. Aujourd’hui, sa descendance s’élève à 14 petits-enfants et déjà 5 arrières petits-enfants. A l’instar de beaucoup de colons du début du siècle dernier, son instruction scolaire était réduite. Elle avait été assurée pour l’essentiel par sa maman : lire, écrire, compter. Puis elle avait été complétée par trois années passées à 1’Ecole du Sacré Coeur à Nouméa. Avec ce petit bagage, Louis a mené par la suite une vie digne, laborieuse et exemplaire. Sa vie fut très représentative de ces pionniers qui ont mis en valeur ce Pays. Après plus de quatre années de service militaire, il s’est lancé dans l’élevage bovin. D’abord, il gère une immense propriété de 8 000 hectares à Ouaménie où il produit de la viande. Mais cette vie d’éleveur est très dure et pour le bien-être de sa famille, il fait le choix de s’installer à La Foa où il exploite 48 hectares de terres fertiles pour produire du café. Quand la culture du café périclite sur le Territoire, il se reconvertit dans le maraîchage et monte un commerce dans le village. Sa boutique, Koubalili, tous les Lafoyens l’ont fréquentée pendant plusieurs décennies. Enfin, dernier grand tournant dans cette vie de labeur, en 1979, iI crée l’un des tout premiers vergers et participe ainsi à la production d’agrumes qui font la réputation agricole de La Foa. Ce, jusqu’en 2006 ! A 92 ans ! Aujourd’hui, Louis Soury-Lavergne va rejoindre sa dernière demeure et son épouse décédée 20 ans plus tôt. Mais – il en était convaincu – sa mort est une porte pour une vie nouvelle. Sa foi chrétienne était indéfectible. Son choix de se retirer dans l’institution des petites soeurs des Pauvres illustre bien sa volonté de mourir dans la prière. Monsieur Soury-Lavergne, reposez en paix ». Louis Soury-Lavergne était le père, entre autres enfants, de Rose-May Thiriet qui a longtemps fait partie du Bureau de la Fondation. A Rose-May, à ses frères et sœurs, nous adressons toutes nos condoléances. Parmi nos membres, un autre décès dont nous avons eu connaissance : Yvette Lomont dont la mort a affecté deux membres du Bureau qui lui étaient apparentés. Elle avait la tendresse attentive et elle était la bonté personnifiée. A son fils Jacques, nous adressons nos condoléances attristées. ✄ À retourner à : Fondation des Pionniers de Nouvelle-Calédonie BP 12997 - 98802 Nouméa Cedex - Tél./Fax : 28 26 10 - 86 99 07 Page 8 - Pionniers de Nouvelle-Calédonie - Juillet 2007 Adresse E-mail : [email protected]