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Caisse Nationale de l'Assurance Maladie des Travailleurs Salariés Sécurité Sociale Circulaire CNAMTS MMES et MM les Directeurs des Caisses Régionales d'Assurance Maladie Date : 21/02/89 MM les Directeurs des Caisses Générales et Sécurité Sociale Origine : PAT Réf. : PAT n° 1347/89 Plan de classement : 26101 Objet : RECOMMANDATIONS RELATIVES A LA SECURITE LORS DE LA MISE EN OEUVRE DES TECHNIQUES BIOLOGIQUES. Les Directeurs des Caisses sont priés de bien vouloir diffuser ce texte auprès des entreprises concernées de leurs circonscriptions. Pièces jointes : 0 1 Liens : Date d'effet : Dossier suivi par : Téléphone : @ 30.11.88 A. LARDEUX 42.79.33.59 Date de Réponse : Paris, le 21 février 1989 PAT N° 1347/89 MMES et MM les Directeurs des Caisses Régionales d'Assurance Maladie MM les Directeurs des Caisses Générales de Sécurité Sociale N/Réf. : PL/LO - Direction de la Gestion du Risque - Division des Accidents du Travail et des Maladies Professionnelles. Objet : Diffusion de Recommandations. Lors de sa réunion du 30 novembre 1988, le Comité Technique National des Industries Chimiques a adopté le texte de Recommandations ci-joint, relatives à la sécurité lors de la mise en oeuvre des techniques biologiques. Conformément à la demande du Comité, j'ai l'honneur de vous prier de bien vouloir diffuser ce texte auprès des entreprises concernées de vos circonscriptions. D'autre part, j'ai demandé à l'Institut National de Recherche et de Sécurité de publier ce texte dans la revue "Travail et Sécurité" et de l'éditer sous forme de tirés à part. Vous voudrez bien faire connaître à cet organisme le nombre de tirés à part qui vous seront nécessaires pour assurer la diffusion de ce document. P.J. : 1 Pour le Directeur le Responsable de la Division Prévention des A.T. et des M.P. P. ZIMBERLIN PL/MP 20.01.89 Décembre 1988 CAISSE NATIONAL DE L'ASSURANCE MALADIE DES TRAVAILLEURS SALARIES SECURITE LORS DE LA MISE EN OEUVRE DES TECHNIQUES BIOLOGIQUES RECOMMANDATIONS ADOPTEES PAR LE COMITE TECHNIQUE NATIONAL DES INDUSTRIES CHIMIQUES LE 30 NOVEMBRE 1988 I - AVANT-PROPOS Les techniques biologiques, c'est-à-dire la mise à profit des facultés que possèdent certains micro-organismes de transformer, détruire ou synthétiser de nombreuses substances, sont utilisées, de manière croissante, en particulier par les industries chimiques et pharmaceutiques ainsi que agro-alimentaires. Bien que connues et utilisées depuis fort longtemps, en fermentation alcoolique par exemple, ces techniques devraient connaître un développement important dans les années à venir depuis que l'on sait, par des recombinaisons génétiques, conférer aux cellules vivantes des fonctions particulières ou modifier leurs fonctions naturelles. Les principaux champs d'application de ces techniques se retrouvent dans le domaine alimentaire : brasserie vinification traitement des laits (fromageries) traitement des jus de fruits panification … .../... -2- dans les domaines chimiques et pharmaceutiques productions d'alcools d'acides aminés de vitamines d'acides acétique, citrique, lactique de vaccins d'antibiotiques et d'autres domaines tels que : traitements de minerais traitements des déchets, des eaux usées. … En dehors des risques habituels liés à l'utilisation des machines et des produits, la présence de micro-organismes peut entraîner des nuisances et des risques particuliers, pour le personnel à leur contact et pour l'environnement. Ces risques sont fonction de la pathogénicité desdits organismes, ou même de certaines autres propriétés. En effet, en dehors des risques infectieux ou génétiques et de la toxicité éventuelle des métabolites, il ne faut pas négliger des possibilités d'hypersensibilité avec réactions allergiques. Dans l'état actuel des connaissances, les micro-organismes naturels ou à ADN recombiné (c'est-à-dire, ayant subi des transformations génétiques) sont répartis en quatre classes suivant les dangers présentés : Voir Tableau ci-après. .../... EFB.(1) - PROPOSITION DE CLASSIFICATION DES MICRO-ORGANISMES EN FONCTION DE LEUR PATHOGENICITE Classe 1 : cette classe contient les micro-organismes qui n'ont jamais été décrits agent causal de maladies chez l'homme (comme pathogènes pour l'homme) et qui ne constituent pas une menace pour l'environnement. Ils ne sont pas repris dans les classes supérieures. Classe 2 : cette classe contient les micro-organismes qui peuvent provoquer des maladies chez l'homme, et qui peuvent donc constituer un danger pour le personnel de laboratoire. La dissémination dans l'environnement est peu probable. Des moyens prophylactiques et des traitements efficaces existent. Classe E2 : cette classe contient les micro-organismes qui peuvent causer des maladies chez les plantes et les animaux. Leur importance est géographiquement limitée et ils peuvent être mentionnés dans une liste des pathogènes du pays concerné. Ce sont le plus souvent des pathogènes endémiques et ils ne nécessitent pas de mesures de confinement ; ils peuvent être traités comme les organismes de classe EFB 1. Classe 3 : cette classe contient les micro-organismes qui représentent une menace importante pour la santé du personnel de laboratoire mais un risque mineur pour la population en général. Des moyens prophylactiques et des traitements efficaces existent. Classe E3 : micro-organismes causant d'importantes épidémies chez les plantes cultivées, les arbres ornementaux des parcs et les troupeaux. Classe 4 : cette classe contient les micro-organismes qui causent des maladies graves chez l'homme et représentent un danger important pour le personnel de laboratoire et les gens en général. On ne dispose pas habituellement de moyens prophylactiques et aucun traitement efficace n'est connu. Classe E4 : micro-organismes pathogènes repris dans les listes de quarantaine. L'importation et la manipulation de ces microorganismes sont en général interdites. (1) EFB : Fédération Européenne de Biotechnologie -3- Les mesures de prévention seront définies en fonction des classes ci-dessus. Les guides de bonnes pratiques publiés par l'AFNOR fournissent la base de la prévention et les présentes recommandations apportent les précisions nécessaires pour l'application de ces guides. II - CHAMP D'APPLICATION Les présentes recommandations s'appliquent à l'ensemble des établissements dont le personnel relève du régime général de la Sécurité Sociale et qui sont répertoriés sous un numéro de risque du Comité Technique National des Industries Chimiques, dès lors que les techniques utilisées font appel à des microorganismes. Les techniques visées sont celles qui sont destinées à produire, transformer ou détruire des substances ou mélanges de substances, y compris les travaux de laboratoire. Les produits finis peuvent contenir ou non des micro-organismes. III - RECOMMANDATIONS Les Chefs des établissements ci-dessus dont tout ou partie du personnel, effectue des opérations de production et de recherche mettant en oeuvre des micro-organismes, sont tenus de mettre en application les mesures de prévention ci-après : III - 1 CHOIX DES SOUCHES Sauf en cas d'impossibilité technique, (étude de souche pathogène, préparation de vaccins...) on n'utilisera que des souches non pathogènes de classe 1. III - 2 MESURES APPLICABLES AUX TRAVAUX METTANT EN OEUVRE DES SOUCHES DE CLASSE 1 Les guides de bonnes pratiques publiés par l'AFNOR sous les numéros X 42-050 et X 42-072 pour les parties concernées, seront pris comme référence et seront suivis scrupuleusement. Pour cette classe de micro-organismes non pathogènes, il y a plus à craindre la contamination du milieu de culture par des hôtes étrangers que la contamination du milieu extérieur. Néanmoins des réactions de sensibilisation des opérateurs sont possibles. .../... -4- Les mesures prises pour protéger le milieu de culture sont favorables à la protection du personnel. Toutefois, on attachera une attention particulière aux points suivants : − matériels et locaux Ceux-ci devront être conçus de manière à assurer la propreté microbiologique, et devront être de nettoyage aisé. − solutions désinfectantes pour les petits matériels En fonction de l'agressivité des solutions désinfectantes utilisées pour le nettoyage des matériels et des locaux des protections adaptées devront être utilisées par le personnel affecté à ces travaux. − oxygénation/aération des cultures Cette technique peut entraîner la formation d'aérosols. Ces derniers ne doivent pas pouvoir sortir des matériels où ils se forment : des pièges appropriés seront installés avant les sorties d'air et si néanmoins des aérosols s'échappaient, des dispositifs de captage, avec filtrations efficaces, devront être installés aux endroits d'échappement possible, afin d'en éviter la dispersion ainsi que d'éventuelles mauvaises odeurs. − entretien du matériel Un entretien rigoureux devra permettre de garantir l'étanchéité des divers matériels mis en oeuvre, notamment les parties mobiles (raccords, vannes, presse étoupe, couvercle de centrifugeuse...). Tous les matériels seront rigoureusement nettoyés et désinfectés avant d'être livrés au personnel d'entretien. Celui-ci devra être averti des risques encourus (physiques, chimiques, éventuellement microbiologiques) et équipé en conséquence. III -3 MESURES APPLICABLES AUX TRAVAUX METTANT EN OEUVRE DES SOUCHES DE CLASSE 2 ET 3 Ce type de manipulation fait l'objet des guides de bonnes pratiques publiés par l'AFNOR sous les numéros X 42-051 et X 42-072 pour les parties concernées. . ../... 5- Les prescriptions des guides seront appliquées avec la plus grande rigueur. Les mesures applicables, dans ce cas, incluent celles déjà applicables aux micro-organismes de classe 1 mais renforcées en raison du caractère pathogène des classes 2 et 3. On attachera la plus grande importance aux règles de confinement physique, étant donné que ce sont les seules à garantir la non dissémination des microorganismes en dehors des milieux de culture ou réactionnel. − formation Il est essentiel que tout le personnel de laboratoire, fabrication ou d'entretien, qui peut être amené à être en contact avec les installations où sont utilisées des micro-organismes, ait reçu une formation au risque microbiologique et, plus particulièrement, sur les moyens de s'en prémunir par des méthodes de travail appropriées. − locaux Les locaux où sont manipulés des micro-organismes de classe 2 ou 3 devront être balisés et signalés ; leur accès sera limité aux seules personnes habilitées. On limitera les entrées et sorties inutiles. − vêtements de travail et équipements de protection individuelle En supplément des moyens de protection collective, ces dispositifs ont pour objet essentiel de protéger les travailleurs contre les contaminations. Ils ne doivent pas permettre de véhiculer des germes pathogènes vers l'extérieur. Aussi un soin tout particulier doit être observé lors des phases d'enlèvement (ne pas se contaminer soi-même). Les gants, par exemple, pourront être désinfectés avant enlèvement par les solutions désinfectantes. Ils ne devront jamais sortir des locaux contrôlés sans avoir été au préalable désinfectés. En particulier, les matériels à usages répétés ne pourront être nettoyés qu'après stérilisation efficace dont les conditions sont contrôlées. Les matériels dits à jeter ne le seront qu'après désinfection ou détruits en état par incinération. .../... -6- − Autres points importants − Les opérateurs, seuls ou non, ne pourront travailler que sous surveillance permanente par tout moyen à convenance (vision directe, moyen vidéo...). − Les hottes utilisées pour la manipulation des souches seront équipées de dispositifs de captage. Le système de circulation, de l'air sera conçu de telle manière qu'aucune sortie d'air ne soit possible en dehors du dispositif de captage qui doit être équipé de filtres à très haute efficacité. Les hottes seront conçues de manière à pouvoir être facilement désinfectés par des moyens si possible automatiques excluant les manipulations. − Les matériels annexes pouvant être manipulés par le personnel (téléphone, robinets ...) devront être d'un modèle permettant d'éviter le contact avec des parties du corps qui peuvent être souillées accidentellement par les microorganismes. − transport Le transport en dehors des zones contrôlées des cultures de souches et de tout matériel souillé ne sera effectué que dans de bonnes conditions physicoclimatiques, dans un délai minimum et dans du matériel étanche résistant aux chocs. Ce matériel sera désinfecté après usage. − procédures d'urgences En cas de contamination accidentelle, une procédure d'urgence devra avoir été préalablement établie et connue de tous les intéressés. On ne devra quitter la zone polluée qu'après désinfection personnelle, cette opération pouvant s'effectuer dans un local à part, séparé du local de travail mais adjacent, formant cas avec l'extérieur. Des dispositifs de protection respiratoire, maintenus à l'abri des contaminations, devront être disponibles pour le personnel en cas d'urgence. Une procédure particulière, destinée à porter secours aux personnes en danger dans les locaux contrôlés, devra être établie de manière à ne pas contaminer les intervenants et à ne pas entraîner de contaminations extérieures. .../... -7- IV - FORMATION - INFORMATION Conformément au Code du Travail, le personnel recevra une formation adaptée à son travail et sera tenu informé de toutes les mesures propres à assurer la sécurité. V - SURVEILLANCE MEDICALE En application du Code du Travail, le Médecin du Travail sera averti par le chef d'établissement de la nature des souches, substances et préparations utilisées afin qu'il puisse préconiser, le cas échéant, les moyens de prévention à mettre en oeuvre et assurer le suivi médical du personnel exposé ou ayant été exposé. PL/MP 20.02.89 COMMENTAIRES II - CHAMP D'APPLICATION Les guides de bonnes pratiques auxquels il est fait référence, ne concernent pas spécifiquement les installations de traitements des eaux. On trouvera dans cette application de nombreux micro-organismes dont la nature qui peut être très variable n'est pas toujours parfaitement connue, compte tenu de leur présence possible dans les produits à traiter. C'est pourquoi il est apparu nécessaire de prévoir un chapitre particulier de ces recommandations pour traiter le sujet. III -1CHOIX DES SOUCHES En dehors de cas spéciaux tels que la préparation de vaccins, de certains médicaments ou l'étude de certains micro-organismes spécifiques qui font appel à des classes 2 ou 3, l'industrie emploie déjà, pour les 9/10e des cas, des micro-organismes de classe 1. Quant à la classe 4 on ne la rencontrera que de manière très exceptionnelle et en recherche uniquement. III-2 et III-3 L'application des guides de bonnes pratiques X 42-050, X 42-051 et X 42-072, reconnus notamment par l'ensemble des professionnels concernés, est un garant de la sécurité pour l'ensemble du personnel et de l'environnement. Ces guides mettent en particulier l'accent sur la gestion d'une "assurance-qualité" en matière de sécurité. C'est pourquoi il n'a pas paru nécessaire de répéter tout ce qu'ils contiennent, mais simplement d'insister sur quelques points essentiels. Pour le choix de la qualiité des filtres équipant des sorties d'air, on se référera à la norme française NF X 44-201 et pour ce qui est des hottes à flux laminaires, aux normes NF X 15-203 et NF X 15-206. REMARQUE : Voir ci-après la liste des normes françaises ou recommandations auxquelles il pourra être utile de se référer. PL/MP 20.01.89 REFERENCES Normes françaises Biotechnologies - Vocabulaire : − NF X 42-000 - Termes généraux. − NF X 42-001 - Génie enzymatique. − NF T 72-101 - Antiseptiques et désinfectants - Vocabulaire. Guides de bonnes pratiques : − NF X 42-050 - Guide de bonnes pratiques de fabrication industrielle de substances chimiques obtenues à partir d'un microorganisme de classe 1 "GILSP". − NF X 42-051 - Guide de bonnes pratiques de fabrication industrielle de substances obtenues à partir de micro-organismes pathogènes (classes 2 et 3). − NF X 42-072 - Guide de bonnes pratiques de recherche et développement dans le domaine de l'utilisation des micro-organismes et des cellules d'organismes supérieurs. Microbiologie alimentaire : − NF V 08-002 - Directives générales pour les examens microbiologiques. Installations de laboratoire : − NF X 15-201 - Paillasses - Généralités - Classification - Dimensions - Spécifications. − NF X 15-202 - Meubles de rangement - Généralités - Classification Dimensions - Spécifications. − NF X 15-203 - Hottes et sorbonnes - Généralités - Classification Dimensions. .../... -2- − NF X 15-204 - Paillasses - Méthodes d'essai. − NF X 15-205 - Meubles de rangement - Méthodes d'essai. − NF X 15-206 - Sorbonnes - Méthodes d'essai. − NF X 44-201 - Postes de sécurité microbiologique - Définitions Classification - Caractéristiques - Exigences de sécurité - Essais. − NF X 42-100 - Biotechnologies - Bioréacteurs - Définitions et classifications. Systèmes qualité : − NF X 50-131 - Modèle pour l'assurance de la qualité en conception/développement, production, installation et soutien après la vente. − NF X 50-132 - Modèle pour l'assurance de la qualité en production et installation. − NF X 50-133 - Modèle pour l'assurance de la qualité en contrôle et essais finals. Recommandations R. n° 165 du Comité Technique National des Industries Chimiques : Travaux d'entretien et travaux neufs dans les industries chimiques.