LA MOSAIQUE LE MONDE ROMAIN

Transcription

LA MOSAIQUE LE MONDE ROMAIN
LE MONDE ROMAIN
LE DECOR DES BATIMENTS
LA MOSAIQUE
La mosaïque est une technique qui permet la réalisation d’images par juxtaposition d’un
très grand nombre de petits morceaux de matières dures et colorées appelées tesselles
(en pierre, en verre ou en brique), maintenues ensemble dans un ciment .
C’est une technique difficile et contraignante qui exige une équipe d’ouvriers spécialisés,
une longue préparation et une réalisation minutieuse. Mais elle a pour avantage de permettre la réalisation d’œuvres très résistantes et étanches, qui se prêtent bien à la décoration des surfaces très exposées à l’usure, comme les sols.
LES DIFFÉRENTS TYPES DE MOSAÏQUES
Si la technique de la mosaïque est née dans le monde hellénistique, ce sont
les Romains qui vont généraliser son emploi. On trouve trois types de
mosaïques :
L’opus tesselatum
Des tesselles cubiques, noires et blanches, quelquefois rouges, relativement
grosses (aux alentours du cm2) sont assemblées en grandes surfaces selon
des motifs géométriques. Cette technique est la plus fréquemment
employée.
Mosaïque en opus tesselatum
L’opus vermiculatum
Cette technique consiste à assembler des tesselles minuscules (on a compté
jusqu’à 20 tesselles au cm2) aux couleurs très variées et aux formes irrégulières selon des lignes sinueuses, pour en faire un véritable tableau, qu’on
appelle emblema. Les emblemata obtenues viennent souvent décorer le centre d’une composition en opus tesselatum.
L’opus sectile
Une troisième technique plus proche de la marqueterie, consiste à assembler sur le lit de ciment, des pierres qui ont été au préalable taillées pour
définir d’un seul morceau l’objet à représenter. Très rare, elle exigeait l’emploi d’un artisan tailleur de pierre hautement qualifié.
Opus sectile : détail d’un cheval.
L’assemblage des différentes pièces à la
manière d’un puzzle est bien apparente.
LA POSE
Les tesselles étaient posées sur un lit comportant généralement 3 couches
:- le statumen : couche inférieure composée le plus souvent d’un mortier de
terre, de moellons ou de gros galets formant une surface
irrégulière appelée “hérisson”
- le rudus , couche intermédiaire faite d’un béton de chaux
où abondent les morceaux de briques et de tuiles
- le nucleus : dernière couche constituée de brique pilée et
de chaux; elle a en moyenne une épaisseur de 2 à 5cm.
Les équipes d’ouvriers qui posaient les mosaïques travaillaient d’après des modèles qui, chaque fois, étaient
réadaptés au plan particulier de la maison.
Les emblemata étaient souvent réalisées dans un atelier
par les mosaïstes les plus habiles, puis transportées dans
la maison pour être insérées dans la grande composition
en opus tesselatum, réalisée par une équipe d’artisans.
décor mosaïque - 2
LES SUJETS
Les emblemata étaient souvent faites d’après des tableaux existants et quelquefois
célèbres. C’est ce qui explique, par exemple, la grande abondance de scènes montrant des colombes posées sur le rebord d’une vasque d’eau et menacées par un
chat.
D’autres fois, les emblemata faisaient l’objet d’une création originale ; à ce momentlà, tous les sujets pouvaient être abordés : combats de gladiateurs, portraits, trompel’oeil, etc.
Le thème de la mosaïque pouvait être choisi en fonction de l’usage de la pièce,
comme par exemple la faune marine qui orne très souvent le sol des thermes, de
la personnalité du propriétaire, de la mode de l’époque ou de la contrée.
QUELQUES MOSAÏQUES PARTICULIÈRES
A Pompéi, on a retrouvé deux véritables “tableaux”, signés de leur auteur,
Dioscouridès de Samos, représentant, l’un des musiciens et l’autre une consultation
magique.
La “bataille d’Alexandre”, réalisée à partir d’une gamme de couleur restreinte, est
sans doute l’une des plus belles réalisations en opus vermiculatum.
Quelques mosaïques étaient dotées d’une signification particulière, par exemple :
- un squelette dansant, en noir sur un fond blanc, devait rappeler à celui qui le
regardait, la brièveté de la vie sur terre et la nécessité de profiter au mieux de ce
passage.
- un chien noir sur un fond blanc, placé dans le vestibule de la maison, avertissait
tout visiteur de la présence d’un chien dans la maison (telle celle encore en place
dans la maison du Poète tragique et qui porte la célèbre légende : CAVE CANEM ).
A Ostie, les mosaïques étaient de véritables enseignes pour les “comptoirs” des
compagnies maritimes et marchandes installées tout autour de la place des
Corporations.
En Sicile, signalons l’ensemble exceptionnel que constituent les mosaïques de la
villa du Casale à Piazza Armerina.
Mosaïque “au squelette”
Notons enfin les revêtements de sol en opus signinum, réalisés en ciment imperméable fait de briques pilées mélangées à de la chaux, dans lequel on incrustait de
façon plus ou moins élaborée, des tesselle s; ce procédé était évidemment beaucoup moins coûteux qu’une véritable mosaïque.
Le fameux “CAVE CANEM”
Texte, conception et réalisation : Patrice MAURIES, Michèle GOZARD - Edition 2001

Documents pareils