UN POIDS LOURD de l`animalerie mondiale
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UN POIDS LOURD de l`animalerie mondiale
ÉCONOMIE ALLEMAGNE UN POIDS LOURD de l’animalerie mondiale l’allemagne, championne du monde de football en titre depuis cet été, excelle aussi sur le marché de l’animalerie, où elle figure en haut du tableau tant dans la ligue européenne que mondiale : à 3,9 milliards d’euros, ses ventes ont progressé de +1,1 % en 2013. explication des tendances qui animent le marché outre-rhin. Par Éric leforestier le salon allemand interzoo, plus important rassemblement international de professionnels de l’animal, est emblématique de la place qu’occupe l’allemagne au sein du marché mondial. 2 8 millions d’animaux de compagnie vivent en Allemagne, présents dans plus d’un ménage sur trois : c’est le résultat d’une enquête sur la possession d’animaux de compagnie outreRhin réalisée par l’IVH et le ZZF, deux associations regroupant les professionnels du marché. Cette enquête, fondée sur de nouveaux critères d’évaluation, a entre autres choses nettement revu à la hausse le nombre de chats, en faisant l’animal numéro un avec 11,5 millions de représentants en 2013, largement devant le chien (6,9 millions d’individus en 2013). Chez ces derniers, le succès des petites races, avec des incontournables comme le jack russell 34 . PETMARKET N°240 ou le westie, se confirme, puisque 26 % des possesseurs de chiens allemands ont choisi un mini. Les grandes races séduisent tout de même 33 % des possesseurs : le labrador et le berger allemand restent des valeurs sûres. Outre les chats et les chiens, les Allemands aiment les petits rongeurs : ils en possèdent 6,1 millions, dont la moitié sont des lapins nains (3 millions d’individus). Les oiseaux, plus loin derrière (3,4 millions), comptent pour leur part une large proportion de perruches ondulées. Du côté des animaux aquatiques, l’enquête estime le nombre d’aquariums en activité à 2 millions, soit un peu plus que le nombre de bassins (1,7 million). Les aquariums d’eau douce ont le quasi-monopole de ce segment, seul 5 % du parc étant constitué de bacs d’eau de mer. Enfin, au sein des 800 000 terrariums allemands, les animaux les plus prisés sont les tortues (33 %), suivies des lézards agames (26 %) et des serpents (18 %). La friandise reine En 2013, toujours selon les données IVH/ZZF, les ventes de produits pour animaux de compagnie ont généré en Allemagne un chiffre d’affaires de 3,9 milliards d’euros, progressant de +1,1 % par rapport à 2012. L’alimentation représente les trois quarts de ces ventes en valeur, à 2,9 milliard d’euros (+1,2 %), tandis que les accessoires forment l’autre grand pôle, à 935 millions d’euros (+0,8 %). Dans la première catégorie, ce sont les aliments pour chats qui génèrent les plus grosses ventes (1,5 milliard d’euros), devant ceux pour chiens (1,2 milliard d’euros). Ces derniers réalisent en revanche une meilleure progression, avec +2,4 % au compteur, contre seulement +0,1 % aux aliments pour chats. Ces chiffres incluent les ventes de friandises, particulièrement importantes en Allemagne : à 428 millions d’euros pour les chiens (+7,3 %), elles génèrent des revenus plus importants que le pet food humide ou même ÉCONOMIE que le pet food sec pour chiens ! Leurs ventes sont plus modérées sur le marché chat (227 millions d’euros), mais gagnent tout de même +6,6 % (lire aussi p. 22). L’aliment humide est toujours prisé outre-Rhin. À 370 millions d’euros pour le marché chien, il progresse de +1,9 %, alors que l’aliment sec, à peine plus rentable à 406 millions, baisse lui de -1,9 %. Pour le chat, l’avantage est très nettement à l’humide, qui rapporte un peu plus de 1 milliard d’euros et baisse de -0,3 % en valeur, alors que le sec, à 305 millions d’euros, accuse une baisse plus conséquente de -3,2 %. Le constat est surprenant en ce qu’il diffère des résultats des autres grands marchés européens, à commencer par la France, où l’aliment sec progresse davantage que l’humide, ce dernier étant en perdition sur le marché chien. Il s’explique avant tout par la forte représentativité des marques de distributeur (MDD) allemandes, qui proposent depuis longtemps des gammes de pet food humide très complètes et vendues à des prix attractifs. C’est le cas tant des MDD proposées par les magasins spécialisés, comme l’enseigne d’animalerie Fressnapf, que de celles des représentants du hard discount, bien développé outreRhin avec de grands noms comme Aldi ou Lidl. Selon une étude récente de la PLMA, organisation internationale qui regroupe 3 500 entreprises développant des MDD, ces dernières réalisent aujourd’hui 54,7 % des ventes en valeur de pet food en Allemagne. Cette forte popularité des MDD explique également le succès croissant du segment « économique- ses grands voisins européens, les produits économiques étant vendus moins cher au kilo ; mais le volume, lui, est bel et bien là. La litière incontournable Dans sa catégorie accessoires, l’étude IVH/ZZF englobe à la fois les articles d’hygiène et soins, de transport, de confort et de sellerie. Ce secteur est dominée outre-Rhin par un poste de dépense incontournable pour les possesseurs de chats : celui de la litière. Valorisé à 253 millions d’euros, il progresse de façon Le modèle hard discount influe tant sur le marché du pet food que sur celui des accessoires. milieu de gamme » dans le marché du pet food chien et chat : de 2008 à 2013, les ventes de ce segment ont en effet progressé à un rythme allant de +1 à +5 % selon les années. Sur la même période, les ventes du segment premium ont crû de seulement +0,3 %. Contrecoup de cette répartition : le rayon pet food allemand est un peu moins générateur de valeur que celui de la plupart de Une démonstration de l’efficacité d’une litière pour chats sur le stand de la marque allemande Biokat’s à Interzoo 2014. très confortable à +4,1 %. Là aussi, le poids des MDD a son importance, avec des volumes de vente conséquents sur des litières minérales économiques proposées dans le commerce hard discount. Mais les Allemands, soucieux de leur environnement, ne négligent pas pour autant les litières végétales, plus haut de gamme, qui se compostent naturellement dans les jardins : ils se tournent pour ce type de produits vers les magasins spécialisés. En 2013, hors hygiène et soins, seuls les accessoires pour poissons et petits mammifères sont en hausse, à respectivement +1,6 % et +1,9 %, tandis que les produits à destination de toutes les autres familles d’animaux sont en baisse, à commencer par ceux pour chats (-2,7 %). Dans un climat économique toujours tendu, les possesseurs ont sans doute préféré gâter leurs compagnons avec des achats d’impulsion peu coûteux (comme des friandises) au lieu de remplacer la laisse ou le manteau du chien, par exemple. Les magasin spécialisés en progression La répartition par circuit de distribution des ventes de produits d’animalerie en Allemagne met en évidence l’importance des spécialistes : si les grandes et moyennes surfaces alimentaires (GSA) – supermarchés, hypermarchés, hard discount – captent 65 % des ventes de pet food contre 35 % au circuit spé, ce dernier y gagne du terrain avec une hausse non-négligeable de +3,7 %. Quant aux accessoires, ils sont vendus à 81 % chez les spécialistes contre 19 % aux GSA. Il faut donc continuer à compter, outre-Rhin, avec les enseignes d’animalerie, Fressnapf en tête, mais aussi les grandes surfaces de bricolage qui développent un rayon jardin et animalerie. Toujours selon l’étude IVH/ZZF, les ventes de produits d’animalerie dans le e-commerce sont estimées à 400 millions d’euros pour 2013. Faute de données fiables sur les années précédentes, l’évolution de ce circuit n’est pas encore chiffrée. On sait en revanche que les Allemands ne souscrivent pas autant que les F rançais au concept du drive : seules une trentaine d’unités ont vu le jour. Pour les experts de la distribution, ce manque de succès, cinq ans après les premiers tests, s’explique là encore par la présence du hard discount, qui place très haut la barre de la rentabilité pour tout concept concurrent. Influent sur le marché du pet food comme sur celui des accessoires, le modèle hard discount (inventé par Aldi) semble bien être l’agent qui façonne, aux côtés d’un circuit spécialisé fort (Fressnapf compte plus de 700 points de vente), le panorama de la distribution animalière outre-Rhin. n Novembre 2014 . 35