être saints et immaculés et vivre dans l`Amour en présence de Dieu

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être saints et immaculés et vivre dans l`Amour en présence de Dieu
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Clôture de l’année jubilaire Sainte Elisabeth de Hongrie
8ème centenaire de sa naissance
Mercredi 14 novembre 2007 - Avec la paroisse allemande à Ste Elisabeth
Homélie de Mgr Patrick Chauvet, Vicaire général du diocèse de Paris
Se mettre à l’école de Sainte Elisabeth, ce n’est pas refaire ce qu’elle a fait !
Elisabeth de Hongrie est unique. Mais si elle nous est donnée en exemple, c’est
pour imiter son audace et ses attitudes spirituelles.
Sainte Elisabeth a pris au sérieux l’appel à la sainteté, appel entendu au plus
profond de son cœur le jour de son baptême, oui, « nous avons été crées pour
être saints et immaculés et vivre dans l’Amour en présence de Dieu. » Ce n’est
pas si simple d’être saint quand on est issue d’une famille royale : la cour, les
honneurs, le mariage royal, le train de vie… tout cela aurait pu lui tourner la
tête… c’est l’appel de dame pauvreté qui touche son cœur.
Elisabeth et Louis IV de Thuringe se laissent travailler par l’Esprit-Saint. Ils
avaient ce beau projet de vivre en foyer cet idéal franciscain. Mais nos projets
ne sont pas ceux de Dieu. Louis meurt et Elisabeth se retrouve seule avec ses
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trois enfants. Ce fut le temps du combat spirituel. Vous le savez, plus on
s’approche du Seigneur, plus le combat est difficile. Elisabeth avait compris
qu’elle n’arriverait pas vers son Seigneur avec des médailles, mais bien plutôt
avec les cicatrices, véritables stigmates de ses combats spirituels. Ces combats
furent ceux de la confiance, de la fidélité, de la dépossession, du renoncement.
Elle a vécu la Parole de Dieu dans sa chair.
Ce n’est pas toujours facile de vivre avec des Saintes ! Car elles nous
rappellent sans cesse que nos vies ne sont pas toujours éclairées par l’EspritSaint. Elisabeth était signe de contradiction ; en ce sens, elle dérangeait et
passait pour une folle ! Mais la folie de Dieu remet en cause la sagesse des
hommes. En évoquant cela, je pense à nos deux pays, l’Allemagne et la France
qui sont des terres de mission. Il nous faut former des apôtres contagieux,
heureux, transfigurés pour répandre cette Bonne Nouvelle du Salut.
Avouons qu’il y a une timidité, une peur et au nom de la tolérance, on tolère
tout sauf l’annonce explicite de l’Évangile. « Malheur à moi, si je n’annonce pas
l’Évangile ». Cette annonce, elle peut coûter chère puisqu’elle va jusqu’au don
du sang. Mais sans aller jusqu’au martyr, elle peut nous séparer de nos
familles qui ne comprennent pas nos engagements, de nos milieux
professionnels qui, au nom d’une laïcité mal comprise, peuvent nous rejeter…
comme si nous pouvions mettre notre lumière sous le boisseau !
Le Grand Pape Jean-Paul II, dans Veritatis Splendor, écrivait que le
témoignage peut être héroïque. Certes, il faut à l’Apôtre du discernement, du
jugement pour ne pas systématiquement heurter et condamner ce monde ! Il
faut habiter ce monde pour avoir une parole qui touche les cœurs.
Sainte Elisabeth a choisi la charité ; c’est sûrement le lieu privilégié de
l’Évangélisation. Pas simplement la solidarité, mais la charité. C’est dire qu’elle
voyait à travers les pauvres et les malades les plus abandonnés, le visage du
Christ. Cette présence de tendresse a touché les cœurs des personnes visitées
et soignées. Ils ont vu Jésus à travers le don de sa personne. Elisabeth,
comme le Christ, a voulu rejoindre les plus pauvres, les plus blessés, les plus
démunis, pour leur offrir cette guérison du cœur : ils sont aimés comme ils
sont, avec leurs fragilités et ils seront guéris par la révélation du vrai visage du
Père, visage de tendresse et de consolation.
Le courage d’Elisabeth nous invite ce soir à ne pas baisser les bras et à
prendre conscience de la mission que le Seigneur nous confie. « Jette les filets
au large et même si tu es fatigué, n’aie pas peur. »
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Elle mourut à 24 ans ! en tenue de service. Peu d’années pour être une
sainte ! Comme la petite Thérèse ! Mais, pour ceux qui ont dépassé cet âge, ne
vous inquiétez pas ! L’Esprit-Saint doit parfois nous bousculer un peu plus ; la
mission est plus longue, mais le résultat sera le même : la joie d’entrer dans la
maison du Maître et de contempler celui qui est tout Amour.
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