HAUBOURDIN, Quartier du P`tit Belgique - I

Transcription

HAUBOURDIN, Quartier du P`tit Belgique - I
HAUBOURDIN, Quartier du P’tit Belgique
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Contacts :
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Équipe DSU, habitants, Municipalité et Conseil régional Nord Pas de Calais 1998 (visite
sur site)
Monsieur Antoine SERVO Responsable CCPD Service Jeunesse Ville d’HAUBOURDIN
Association Petit Belgique Initiatives
Documents disponibles :
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Espace public, journal de la formation – action - recherche sur la coproduction et la
gestion des espaces publics (1998)
Nos quartiers, journal de la région nord pas de calais, préfecture de Région 1999
Dossier sur éléments de contextualisation - Université de Louvain 1998
Livre Formation-Action-Recherche, Espaces Publics, Conseil Régional Nord Pas de
Calais (à paraître)
Éléments signalétiques
Périmètre de l’action
Durée de l’action et
dates clés
Quartier le Petit Belgique
3500 habitants
1997-2000
Coproduction de l’aménagement et de la gestion des espaces publics
Objet(s) de la
participation
Réhabilitation des logements sociaux (2 bailleurs
l’OPAC DU NORD et la SLE)
Création de lien social sur le quartier
Ville d’Haubourdin
Acteurs
Pilote de la participation
Nombre d’habitants :
- Dans le quartier
- Dans la ville
- Ayant participé à
l’action
% Parc social :
- ville
- quartier
Dispositifs dans lesquels
s’inscrit l’action
Équipe MOUS Ville d’Haubourdin
Collectif Habitat et Développement (Bernard DECLÈVE, Paula
MICHIANINO, Magali VERDIER)
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3500
15000
200
-
programme avant guerre (OPAC DU NORD)
programme social de relogement (117 logements OPAC DU
NORD)
- logement SLE (76 logements semi collectifs)
Contrat de Ville
Présentation du quartier
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Le quartier du P’tit Belgique est situé en banlieue lilloise, complètement enclavé dans une
zone intermédiaire entre l’espace urbanisé de l’agglomération et la zone périurbaine. Il est
bien desservi tant au niveau du réseau ferroviaire qu’au niveau routier. Cependant, la
circulation interne au quartier peut être difficile en raison de l’étroitesse des rues.
C’est un quartier peu dense, qui comporte de nombreux espaces verts publics ou privés, qui
sont cependant souvent mal aménagés (existence de nombreuses friches industrielles)
En 1990, le quartier comprenait 3500 habitants. Il s’agit d’un quartier « populaire »,
marqué par une forte identité liée à son passé industriel, surtout composé d’ouvriers et
d’employés, avec un faible réseau associatif. Le taux de chômage y est très important :
28,53%. Le taux de population étrangère est faible. 30% de la population habite le quartier
depuis plus de 30 ans et un tiers des habitants a moins de 20 ans. On peut noter une hausse
du nombre de jeunes ménages et d’enfants en bas âge.
Les intentions de départ
Dans le cadre du Contrat de Ville, les enjeux étaient de créer du lien social sur le quartier et
de coproduire avec les habitants la transformation de l’espace public.
Pour ce faire, la Ville a créée un Atelier d’Urbanisme pour faire participer les habitants aux
changements concernant leur cadre de vie. Le champ de l’urbanisme a été choisi car il
paraissait être un bon support à une réflexion collective. L’objectif de l’atelier a eu aussi pour
objet de favoriser l’interface entre les démarches de réhabilitation des logements et un projet
de développement global.
La création de cet Atelier d’Urbanisme s’inscrit dans une histoire et une dynamique locales
qui se sont développées par étapes successives sur le quartier et qui ont fait l’objet de
nombreux débats :
- Dans le cadre du Contrat de ville, trois activités ont permis de faire participer les
habitants : un atelier d’histoire locale, une fête et une pièce de théâtre.
L’atelier d’histoire locale a été l’élément déclencheur de l’Atelier d’Urbanisme qui luimême a généré de nouveaux enjeux telle la création d’un sous-atelier, le syndicat des
initiatives, conduit par les habitants, qui a donné naissance en 1998 à l’association Petit
Belgique Initiatives.
L’atelier d’histoire locale a travaillé sur l’histoire et l’identité du quartier et notamment
sur les espaces, catalyseurs de la mémoire, puis a organisé une soirée cabaret. Ceci a
débouché sur la réalisation d’une pièce de théâtre par les habitants « réminiscences ».
- Dans le quartier du Parc, des démarches participatives dans le cadre du DSQ ont donné
envie à l’équipe municipale de renforcer l’expérience.
- Fin 1996, un groupe projet d’amélioration du service public de proximité, animé par
l’association ARPEGE a mis en évidence qu’il fallait créer un lieu dans ce quartier à la
fois pour se rencontrer, discuter, créer un relais entre habitants et associations.
La réflexion sur les objectifs de l’Atelier d’Urbanisme a été menée par l’équipe du Contrat de
ville, le collectif Habitat et Développement (qui a assuré l’animation de la démarche de
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participation et la mise en place de l’Atelier) et l’équipe municipale. Ils se sont réunis pour la
première fois le 25 octobre 1996, et le projet a été bouclé le 1er avril 1997.
Trois axes prioritaires de travail ont été fixés pour travailler tant sur l’espace physique que sur
l’organisation sociale :
-
Créer et renforcer les lieux d’accueil et d’écoute des habitants
Organiser la réhabilitation de l’habitat et la requalification des espaces publics
Renforcer les capacités locales d’animation, coordination et gestion des équipements et
services de proximité.
Les modalités de mise en œuvre de la participation
A partir de cette dynamique locale et dès la mise en place de l’Atelier, sept « règles du jeu »
ont été formulées par les acteurs pour développer la participation des habitants (la maire, 2
adjoints, l’équipe d’animation du Contrat de Ville, et Habitat et Développement –Université
de Louvain) :
- L’implication des habitants, des professionnels et des élus doit être volontaire, et non
forcée.
- Liberté d’expression et de participation
- Reconnaissance et respect des compétences de chacun
- Mise en place d’un système de coordination interne, assuré dans un premier temps par
l’équipe locale d’animation.
- Appel à une équipe d’animation externe, qui ne soit pas juge et partie.
- Approfondissement d’un processus de formation réciproque
- Création d’une force de proposition.
À partir de là, au cours de l’année 1997, la participation des habitants s’est organisée
autour d’un ensemble d’activités articulées entre elles :
-
L’atelier plénier. En 1997, huit réunions plénières ont eu lieu, permettant de définir les
grandes lignes du débat. (34 participants)
-
Les voyages intra-muros, pour redécouvrir le quartier avec les habitants (organisation
d’un reportage photo montrant les atouts et les manques du quartier, visite de l’ancienne
piscine…), établir des diagnostics d’aménagement urbain. (40 participants)
-
Les voyages inter-cités, permettant d’enrichir la réflexion sur le dispositif d’animation et
de gestion du quartier.(30 participants), à partir des expériences menées par d’autres
villes.
-
Les ateliers - projets, orientés vers les questions qui semblent prioritaires : maison de la
petite enfance, création d’une salle polyvalente… (32 participants)
-
Un cycle de Formation – Action – Recherche sur la coproduction et la cogestion des
espaces publics à partir des ateliers « inter-cités » réunissant experts, élus et habitants pour
échanger avec d’autres villes sur des projets similaires . Haubourdin a organisé un atelier
autour de la découverte du quartier à partir d’un diagnostic « en marchant » et d’une
esquisse collective d’idées de projet.
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Moyens mis en œuvre
Une organisation spécifique
Les institutions se sont organisées pour mettre en place une équipe d’animation et le
Comité de Pilotage.
L’équipe d’animation était composée de l’équipe d’animation du Contrat de ville et du
collectif Habitat et développement.
Le Comité de Pilotage était présidé par le maire, et composé de deux de ses adjoints, du
chef de projet Contrat de ville, d’une travailleuse sociale de la CAF, et du coordinateur de
l’équipe H & D.
Un cycle de Formation-Action-Recherche
L’Etat et le Conseil Régional, dans le cadre du Programme régional de formation et
d’animation des acteurs de la politique et de la ville ont mis en place en 1998 un cycle de
« formation – action – recherche » permettant à plusieurs villes, dont HAUBOURDIN,
d’échanger leurs expériences en termes de maîtrise d’ouvrage et de gestion des espaces
publics.
Une association d’habitants
Le Syndicat des Initiatives conduit par les habitants a donné naissance le 14 décembre 1998
à l’association Petit Belgique Initiatives à partir d’un travail hebdomadaire pendant un an
sur la mise en place des objectifs, des règles du jeu, des statuts et du budget de
fonctionnement. Ainsi les habitants se sont donnés leur propre outil de gestion et entendent
poursuivre l’animation du quartier (journal de quartier, rencontres d’habitants, montage
de spectacles…) et transmettre leur savoir faire pédagogique pour la mise en place de
nouveaux ateliers participatifs sur d’autres projets d’aménagement, en particulier celui du
quartier du centre ville .
Des supports d’écoute, de débats et d’information
Ces outils ont permis de rendre lisibles et accessibles les travaux réalisés dans le cadre de
l’ensemble des actions menées avec les habitants : un lieu dédié au projet, la création d’un
petit journal de la formation « espace public », en 1999 la création d’une exposition sur les
espaces publics organisée avec le concours du Conseil Régional Nord Pas de Calais dans le
cadre des « Jeudis de la Ville ».
Bilan et perspectives
Dans ce quartier, la démarche participative s’est organisée autour de projets communs et a
favorisé la constitution de réseaux d’échanges de savoirs et de réseaux d’actions. Ceci a
permis de mettre en commun moyens, ressources et savoir faire nécessaires aux actions
projetées, de décloisonner les modalités d’appréhension des problèmes et d’élargir les
connaissances des uns et des autres, en particulier par la prise en compte de la capacité
d’expertise des habitants (production d’enquêtes par exemple)
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