Moi, le barbe, cheval marocain
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Moi, le barbe, cheval marocain
Moi, le barbe, cheval marocain Le voyage aux origines du barbe conduit aux chevaux sauvages montés sans mors et avec la seule bride, dans le vieux Maroc. Les premiers cavaliers en étaient les Numides, l'ancien royaume berbère de l'Afrique du Nord antique. Mais c'est avec Carthage, menacée par Rome, que commence l'histoire du cheval barbe. Se retrouvant contrainte de se doter d'une cavalerie, la cité construit de grands haras sous le règne d'Hannibal. Cheval de guerre par excellence, le barbe a également été utilisé par la cavalerie romaine. Les vainqueurs de Carthage lui donnèrent son nom en l'appelant barbari, c'est-à-dire étranger, un terme dont les Arabes feront al barbar et qui a donné berbère. D'où le barbe. Et ce fut également sur des chevaux barbes que Tariq Bnou Ziad lança son armée à l'assaut de l'Espagne. Héros d'un jour, héros pour toujours, on retrouve le barbe lors de l'ensemble des conquêtes et des batailles du Maghreb, et ce depuis la dynastie berbère d'Almoravides jusqu'à l'avènement de la dynastie alaouite. Une réputation installée mais une existence menacée. Mais l'apport du cheval barbe ne se réduit pas aux seuls champs de bataille. Qu'il s'agisse de la chasse, de la parade ou du travail, le cheval barbe est le compagnon traditionnel des nomades et des éleveurs de l'Atlas et des Hauts Plateaux. Avec l'islamisation du Maroc berbère, les chevaux arabes et barbes se côtoient. Les chevaux arabes exerçant une influence bénéfique sur les barbes locaux, le croisement arabe-barbe, connut une telle réussite qu'il est encore pratiqué de nos jours. Les chevaux purs barbes du Maghreb jouissent cependant d'une solide et vieille notoriété en Europe. La réputation de qualité des chevaux du Maroc a gagné l'Angleterre en 1635, date à laquelle on note l'introduction d'un étalon Fairfax Morocco Barb qui tracera de façon exceptionnelle. Après avoir appartenu au lord Général Fairfax, ce cheval entre dans les écuries de Cromwell, lequel, bien qu'hostile aux courses, s'intéressait à l'élevage et le pratiquait lui-même. Son excellent potentiel génétique fera que le cheval barbe sera introduit au sein des souches anglaises et permettra aux sujets de Sa Majesté de créer le pur sang anglais. En Italie, on apprécie les chevaux marocains pour leur endurance lors des longues courses. « L'excellence des chevaux barbes en Europe consiste à ne s'abattre jamais, à se tenir tranquille, lorsque le cavalier descend ou laisse tomber la bride, ils ont un grand pas et un galop rapide, les deux seules allures que leur permettent les habitants du pays » (Hippiatre Lafosse). En peinture, les chevaux barbes ont magnifiquement été évoqués par le peintre français Eugène. Un tableau au musée des Augustins à Toulouse montre un superbe barbe monté par le sultan Moulay Abd er-Rahmane. C'est aussi un beau et fort barbe qui figure dans « Le passage du gué » du Louvre. D'autres œuvres éclairent le public français sur la qualité des chevaux marocains. Mais, malgré sa réputation et sa notoriété, la race barbe est menacée dans son existence. Le pur sang arabe et arabe barbe ayant focalisé toutes les attentions, elle a souffert d'un manque d'intérêt dont les conséquences se ressentent lourdement aujourd'hui. Aussi, afin d'écarter le danger qui pèse 1/2 Moi, le barbe, cheval marocain sur elle et dont l'origine première est dans l'élevage sauvage, anarchique et sans protection rigoureuse de la lignée des pur-sang barbes, des haras ont été construits sous la bienveillance du souverain. Veiller à la reproduction et à la sauvegarde du cheval barbe qui a fait, et qui fera encore, la renommée du Maroc est désormais une priorité nationale. 2/2