De l`antiquité au IXe s

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De l`antiquité au IXe s
De l’antiquité au IXe s.
Du IXe s. à la fin du
XVIIe s.
XVIIIe s. et XIXe s.
XXe s. et notre époque
Art, créations, cultures
Art, espace, temps
Arts, états et pouvoir
Arts, mythes et religions
Arts, techniques, expressions
Art, rupture, continuité
Hans Holbein le jeune (1497 – 1544)
Les ambassadeurs. Double portrait. 1533. Huile sur panneau de chêne. 207 cm X 209,5 cm. National Gallery, Londres.
Arts et espace
Arts du langage
Arts du quotidien
Arts du son
Arts du spectacle vivant
Arts du visuel
BREVE BIOGRAPHIE DE L’AUTEUR :
Hans Holbein le jeune est un peintre et graveur allemand, né à Augsbourg en 1497 et mort à Londres le
29 novembre 1544. Fils du peintre Hans Holbein l'Ancien, il est le frère cadet du peintre Alex Holbein (vers
1493/94 - vers 1519), avec lequel il étudie dans l'atelier paternel.
En 1515, sa famille se fixe à Bâle, haut lieu de l'humanisme, où il se lie avec Érasme. De 1516 à 1526,
travaillant pour la haute bourgeoisie commerçante, il réalise des portraits, compositions religieuses,
décorations murales, cartons de vitraux et des gravures. Le musée d'art de la ville de Bâle possède ainsi la
plus importante collection au monde d'œuvres de la famille Holbein. Durant cette période, il accomplit de
nombreux voyages comme à Lucerne en Suisse ou encore en Italie, à Rome et Florence.
Influencé par Matthias Grünewald mais aussi par Léonard de Vinci, qu'il découvre dans un voyage en
France, son style s'ouvre aux nouvelles conceptions de la Renaissance italienne.
En 1526, fuyant la Réforme, il part pour Londres, recommandé par Érasme à Thomas More. Cette époque
constitue l'apogée de sa carrière. Il exécute le projet d'un arc de triomphe pour l'entrée d'Anne Boleyn à Londres
et peint le tableau Les Ambassadeurs en 1533. Ce dernier est particulier. En effet, une partie de cette œuvre est
réalisée selon le procédé de l'anamorphose. Ainsi, si le regard se positionne par rapport à la tranche droite du
tableau, on voit apparaître un crâne humain au milieu des deux personnages. La présence de ce crâne fait de
ce tableau un memento mori, qui rappelle à l'humilité. Les deux personnages représentés étant invités à se
souvenir qu'ils sont mortels comme tout un chacun.
En 1536, nommé peintre-valet de chambre d'Henri VIII, il devient en peu de temps le peintre officiel de la cour
d'Angleterre. En 1543, en pleine gloire, il meurt de la peste. Peintre recherchant derrière les apparences les
expressions signifiantes des visages, il cherche à unir aux traditions gothiques les nouvelles tendances
humanistes.
CONTEXTE (HISTORIQUE, SOCIAL, ARTISTIQUE…)
La Renaissance. La Réforme. L’humanisme.
ANALYSE DE L’ŒUVRE :
La peinture représente, à gauche, Jean de Dinteville, ambassadeur de France en Angleterre de février à
novembre 1533, à droite, son ami Georges de Selve, évêque de Lavaur, qui fut lui aussi occasionnellement
ambassadeur.
Les deux hommes, qui fixent le spectateur de l'œuvre, sont accoudés de part et d'autre d'un meuble
comportant deux étagères, occupant le centre du tableau. Celles-ci sont garnies d'objets qui se rattachent au
quadrivium, les quatre sciences mathématiques parmi les sept arts libéraux, soit l'arithmétique, la
géométrie, la musique et l'astronomie. Sur l'étagère supérieure se trouvent, posés sur un tapis rouge aux
motifs géométriques complexes, une sphère céleste, une horloge solaire cylindrique, un quadrant blanc
placé derrière un autre quadrant, un cadran solaire polyédrique, un torquetum, ainsi qu'un livre à la reliure
rouge, possédant un lourd fermoir doré. Sur l'étagère inférieure, on relève un globe terrestre, un livre de
mathématiques à demi ouvert par une équerre, un compas, un luth, un livre de cantiques ouvert, et quatre
flûtes dans leur étui. Sous l'étagère, à gauche, on distingue dans l'ombre l'étui du luth, renversé.
L'arrière-plan est occupé par un rideau de velours vert dont un repli révèle à peine, dans le coin supérieur
gauche, un crucifix. Le sol présente un pavage aux savants motifs géométriques d'où se détache, comme situé
en dehors de l'espace de la peinture, une forme méconnaissable de face, ressemblant vaguement à un os de
seiche.
Ce premier regard jeté sur la peinture, une œuvre quasiment carrée, de plus de deux mètres de côtés, amène
deux réflexions : les deux sujets du tableau n'en occupent pas le centre mais sont déportés à droite et à gauche,
encadrant un ensemble d'objets qui semblent hétéroclites au premier abord ; à leurs pieds se trouve un objet
énigmatique et comme étranger au reste du tableau même s'il en occupe le premier plan, comme si Holbein avait
utilisé le portrait pour mettre en valeur autre chose que les personnages dont l'un, Dinteville, est le
commanditaire.
Le tableau présente donc deux hommes accomplis, dans la force de l'âge, qui tiennent entre leurs mains
l'essentiel de la diplomatie française du moment, et qui se font représenter avec toutes les marques du
pouvoir, mais aussi du savoir de l'époque, à travers un riche programme iconographique. Destiné au château de
Dinteville à Polisy, il immortalise la prise de fonction d'un ambassadeur français fraîchement nommé à la cour
d'Angleterre, et correspond en cela à la fonction des portrait de cour et privés, tels que Holbein les a largement
pratiqués tout au long de sa carrière.
L'étrange figure qui se trouve au premier plan, qui ressemble pour certains à un os de seiche, est un crâne
fortement déformé par une anamorphose. Ce type de déformation était à la mode dans l'Angleterre des Tudors.
ŒUVRES LIEES, REFERENCES, ETC.