Mécanicien automobile et poids lourd

Transcription

Mécanicien automobile et poids lourd
MARCHÉ DE L’EMPLOI
ANALYSE FÉVRIER 2014
Un ZOOM sur les métiers…
MECANICIEN AUTOMOBILE ET POIDS LOURD
TECHNICIEN DE MAINTENANCE ET DE DIAGNOSTIC AUTOMOBILE ET POIDS LOURD
Dans le cadre du Plan Marshall 2.vert, Plan stratégique transversal pour la Wallonie, le
Forem poursuit la mise en œuvre de « Job Focus », un dispositif intégré d’analyse et de suivi
des métiers. Ce dispositif couvre à présent un domaine plus large que les métiers dits en
pénurie et vise plus généralement des métiers en demande de main-d’œuvre.
Sommaire
Description et conditions de travail ...1
Effets de la crise et tournant
technologique ...........................................2
La situation de l’emploi ..........................3
La réserve de main-d’œuvre .................3
Les opportunités d’emploi ....................3
L’appariement entre la demande
et l’offre d’emploi. ....................................4
Comment se former au métier ? ........4
Cette synthèse présente les métiers de mécanicien
auto et poids lourd, et de technicien de maintenance
et de diagnostic automobile et poids lourd, ainsi que
les caractéristiques sur le marché de l’emploi
wallon et fait le point sur les enseignements tirés
tout au long de l’action d’analyse, de traitement et
de suivi de ces métiers.
Description et conditions de
travail
Le code du métier mécanicien d’entretien de voitures particulières et véhicules utilitaires légers est le
4432101 selon « le référentiel emploi métier » utilisé au Forem.
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Le code du métier de mécanicien poids lourds est le 4432105 selon « le référentiel emploi métier » utilisé
au Forem.
Le Forem, service de l’analyse du marché de l’emploi et de la formation
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effectuer les opérations de maintenance de 1 niveau du véhicule ;
établir un premier diagnostic dans les systèmes ;
contrôler l’état, le fonctionnement et le degré d’usure des différents composants mécaniques, électriques, pneumatiques et hydrauliques du véhicule ;
remplacer les consommables et les pièces d’usure courantes à partir des données des
constructeurs, du règlement technique ou des instructions du supérieur hiérarchique ;
préparer le véhicule pour le client.
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Le mécanicien d’entretien voiture ou poids
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lourd réalise une partie des opérations de
contrôle, remplacement ou de réglage liées aux
entretiens, aux réparations courantes, à la préparation au contrôle
technique, à la préparation de la livraison d’un véhicule neuf. Être mécanicien, c’est exercer
un métier en évolution constante.
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L’omniprésence de l’électronique dans tous les systèmes, l’allongement des intervalles de
maintenance, et la fiabilisation accrue des pièces mécaniques et électroniques, rendent ces
deux métiers moins tournés vers les opérations de maintenance pure, au profit de tâches
plus liées aux périphériques et multimédias embarqués. De ce fait, les compétences en
électronique et multimédia du mécanicien automobile ou poids lourd, prennent de plus en
plus d’importance, au détriment des opérations de mécanique pures (vidange, remplacement boîte de vitesses, etc.). Le mécanicien doit être capable de :
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Le technicien de maintenance et de diagnostic en automobile (MDA) ou poids lourd
(MDT) pose le diagnostic électromécanique des véhicules à l’aide d’un outil de diagnostic et
de l’outil informatique. Il procède aux révisions et aux contrôles périodiques de véhicules. Il
effectue les réparations et les réglages de moteurs ainsi que des équipements périphériques d’ensembles mécaniques, électroniques et optiques de véhicules légers à partir des
données de constructeurs. Ici aussi, l’évolution de ces métiers est constante.
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Le code du métier du technicien de maintenance et de diagnostic automobile est le 4432108 selon « le
référentiel emploi métier » utilisé au Forem.
4
Le code du métier du technicien de maintenance et de diagnostic poids lourd est le 4432109 selon « le
référentiel emploi métier » utilisé au Forem.
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Le métier de technicien MDA et MDT sont deux métiers définis depuis peu par le secteur
professionnel. Ces nouveaux profils sont la conséquence de l’évolution de l’activité et de la
technologie de la mécanique automobile. L’omniprésence de l’électronique dans tous les
systèmes, même simples ou traditionnellement mécaniques ont amené une évolution du
métier traditionnel de mécanicien d’entretien automobile et poids lourd vers un profil
intermédiaire entre le mécanicien et le technicien, à savoir le technicien de maintenance en
automobile/poids lourd. Celui-ci doit être capable de :
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réaliser les mêmes opérations que le mécanicien d’entretien, y compris remplacer la
courroie de distribution avec mise au point de la pompe ou synchronisation d’arbres
d’équilibrage ;
réaliser les interventions sur les systèmes embarqués (climatisation, airbags, ABS ESP, verrouillage, multimédia, suspensions pilotées…) ;
utiliser efficacement l’appareil de diagnostic et l’outil informatique ;
intervenir efficacement sur la gestion moteur et les périphériques du moteur (turbo,
EGR, …) ;
ajouter des appareils complexes comme des systèmes audio/vidéo, des multimédias
avancés, des systèmes de navigation complexes, des systèmes de télécommunication et
des caméras de recul ;
réaliser toute forme de diagnostic et de diagnostic avancé (sauf purement mécanique,
boîte de vitesse, par exemple) ;
solutionner environ 90 % des incidents ;
communiquer clairement (verbalement ou par écrit) à propos de son travail ;
entrer en contact avec le client (conseils ou questions) ;
s’adapter aux évolutions.
Effets de la crise et tournant technologique
L’industrie automobile a subi de plein fouet la crise économique de 2008. Les ventes puis les
exportations de véhicules ont reculé dès les premiers mois de 2009. A l’heure d’aujourd’hui,
la situation reste incertaine. L’arrêt des interventions des pouvoirs publics, le climat économique, la réglementation modifiée en matière d’avantages de toute nature, freinent le
secteur. Les écoprimes, écobonus ont boosté les ventes en 2010 et 2011. Les véhicules
récents sont nombreux, leur qualité est plus grande. Ils ne demandent donc pas les mêmes
réparations. La tendance est donc à la diminution de la demande dans les pays européens,
qui est compensée par la croissance des pays émergents. Les conséquences portent sur
l’internationalisation de la production et des ventes.
Le Forem, service de l’analyse du marché de l’emploi et de la formation
Un climat d’investissement favorable pour l’industrie, la recherche et le développement
peuvent ériger notre pays au rang des pionniers dans ce domaine. De grands groupes
industriels belges ont vu dans le secteur automobile, un débouché à leurs activités. Certains se sont spécialisés, d’autres ont diversifié leur gamme en investissant de la R&D.
Les évolutions technologiques dans le secteur vont s’accentuer à l’avenir ; l’évolution des
moteurs thermiques, qui ne cessent d’être plus performant ; l’hybridation des véhicules, qui
va se faire sentir de plus en plus ; et enfin l’arrivée des véhicules électriques, qui impliquent
une complexification et des nouveautés au niveau de la maintenance.
La complexification des entretiens des véhicules qui va en découler, aura des répercussions
directes sur certains métiers.
Les compétences de base du mécanicien automobile et poids lourd resteront les mêmes
mais il faudra y associer des spécialisations, impliquant des glissements de compétences.
La formation en électricité et électronique devra être poussée au maximum.
Les véhicules de plus en plus performants, depuis une dizaine d’année, le secteur demande
de moins en moins de mécaniciens d’entretien ou de vidangeurs. Les manipulations évoluent : filtres à pollen, filtres à particules, entretien climatisation, pneus été/hiver, accessoires (GPS, bluetooth…), etc. Certaines manipulations disparaissent de l’atelier, d’autres
apparaissent.
Les techniciens MDA et MDT évoluent avec le métier, approfondissant leurs compétences
dans le diagnostic de pannes, la reprogrammation, l’encodage, le télécodage…). Le technicien MDA pourrait évoluer vers technicien MDT. Il faut noter que très peu d’écoles forment
des techniciens MDT (poids lourd, génie civil, agricole).
Les évolutions technologiques intégrées dans le secteur, demandent de plus en plus de
main-d’œuvre qualifiée, aux compétences sans cesse mises à jour. Si le salaire horaire des
mécaniciens qualifiés n’augmente pas, l’attrait de ces métiers restera encore fort limité. En
effet, le niveau de salaire est assez faible en comparaison des connaissances et aptitudes
exigées. Le secteur automobile fascine pourtant toujours les jeunes, mais l’enseignement
traditionnel a beaucoup de difficultés à suivre les évolutions techniques, faute
d’investissements.
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La situation de l’emploi
Selon les statistiques de l’ONSS 2011, ce secteur se compose de 2 905 entreprises en
Wallonie et emploie 20 659 travailleurs. Dans le cadre de l’analyse des quatre métiers, trois
sous-secteurs (en considérant la codification NACE 3) dans lesquels le mécanicien et le
technicien pourraient travailler ont été retenus : commerce de véhicules automobiles,
entretien et réparation de véhicules automobiles et commerce d’équipements automobiles
qui concentre à lui seul 60 % de l’emploi salarié.
À un an d’écart, l’emploi a connu une augmentation de 1,9 %. Cette augmentation est principalement due au secteur de l’entretien et de la réparation de véhicules automobile. La
majorité des entreprises actives en Wallonie sont des TPE (très petites entreprises). En
effet, 83,2 % de ces entreprises emploient moins de 10 personnes. Seulement, 1 % des
entreprises (alors que ce segment représente 4,1 % pour l’ensemble des entreprises wallonnes) emploient entre 50 à 199 personnes. À l’instar de l’emploi salarié, le nombre
d’entreprises est en augmentation par rapport à 2009 (+ 1,2 %).
La réserve de main-d’oeuvre
Fin janvier 2014, 4 597 demandeurs d’emploi étaient positionnés au Forem sur au moins un
des quatre métiers étudiés. Le mécanicien de maintenance arrive en tête avec 3 806 positionnements, suivi du mécanicien poids lourd (503 positionnements), du technicien MDA
(281 positionnements) et enfin du technicien MDT (7 positionnements). Parmi ces demandeurs d’emploi, seulement 54 % d’entre eux ont choisi un de ces métiers comme étant leur
métier principal.
Concernant le niveau de qualification, il apparaît que 50 % des demandeurs d’emploi candidats à l’exercice de ces métiers sont diplômés au mieux de l’enseignement secondaire du
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2 degré, 38 % de l’enseignement secondaire 3 degré ; 9,8 % de l’apprentissage, et 1,6 %
de l’enseignement supérieur.
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50 % des personnes ont tout au mieux obtenu un diplôme de l’enseignement du
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2 degré. Cette part est cependant moindre parmi les D.E.I. positionnés sur le métier
de technicien « MDA » : 55 % d’entre eux sont issus de l’enseignement secondaire du
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3 degré (contre 33 % pour la population des mécaniciens d’entretien de voitures, et
30 % pour les mécaniciens poids lourds) ;
48 % de la main-d’œuvre habitent dans les arrondissements de Liège (20,6 %), Charleroi (16,3 %) et Mons (11,1 %) ;
de manière attendue, la demande d’emploi est essentiellement masculine puisque
99,6 % sont des hommes.
Les opportunités d’emploi
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Du 1 janvier au 31 décembre 2013, le Forem a géré 1 348 opportunités d’emploi, dont 803 concernent le métier de mécanicien
d’entretien automobile, 510 le mécanicien poids lourd, 23 pour celui
de technicien MDT, et 12 pour le technicien MDA.
En théorie, les offres de mécaniciens et de techniciens MDA ne peuvent être assimilées car ce ne sont pas les mêmes compétences qui
sont demandées. Cependant, il a été relevé qu’une partie des offres de
« mécanicien de véhicules particuliers et industriels » concernaient
des postes de techniciens MDA. Le même phénomène s’applique également aux « mécaniciens poids lourds » et techniciens MDT.
En 2012, le Forem
a reçu 1 348 opportunités d’emploi
pour les métiers de
la maintenance
automobile et poids
lourd en Wallonie.
C’est un contrat de travail intérimaire qui est le plus souvent proposé (70 %). Ce contrat est
très fréquemment proposé dans les offres de mécaniciens (82 %) et techniciens MDT
(100 %), plutôt que dans celles de la mécanique automobile (62 % pour le mécanicien auto
et 33 % pour le technicien MDA).
Dans 65 % des cas, les opportunités d’emploi émanent du secteur « réparation automobile ».
Quelques caractéristiques de la réserve de main-d’œuvre :
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la majorité des D.E.I. sont jeunes : 34 % ont moins de 25 ans et 52 % moins de 30 ans ;
48 % sont inoccupés depuis moins d’un an, ce qui est supérieur à ce qui est constaté
pour l’ensemble de la demande d’emploi pour lequel ce taux est de 44,8 % et près de
quatre D.E.I. sur dix sont inscrits au Forem depuis au moins deux ans ;
Le Forem, service de l’analyse du marché de l’emploi et de la formation
Le diplôme de secondaire du 3 degré est largement recherché (40 %) et dans 63 % des
cas, les employeurs demandent une expérience du métier.
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La majorité des opportunités d’emploi pour le métier de « mécanicien de véhicules particuliers et industriels » a été gérée par les directions régionales de Liège (18,7 %), d’Arlon
(16,4 %) et de Nivelles (13,3 %).
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La part de la réserve de main-d’œuvre inscrite sur le métier de mécanicien automobile
est plus étoffée : au 31 janvier 2014, elle s’élevait à plus de 3 800 personnes. Cela étant,
l’analyse des opportunités d’emploi transmises par les employeurs au Forem fait apparaitre des critères de sélection spécifiques (niveaux d’études, expérience, connaissances linguistiques, etc.). La confrontation de ces critères avec celle de la réserve de
main-d’œuvre inscrite sur le métier de mécanicien indique des points de tension qui
peuvent parfois rendre difficile l’appariement entre l’offre et la demande. Ces points de
tension se situent au niveau d’une inadéquation entre les compétences attendues par
les employeurs et le profil des candidats demandeurs d’emploi, principalement autour
du niveau de la qualification mais aussi de l’expérience.
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Une analyse approfondie des offres concernant les mécaniciens poids lourds et de
techniciens MDT a permis de pointer un grand nombre de doublons. Les difficultés
qu’éprouvent les employeurs à trouver un candidat correspondant à leurs critères, les
poussent à multiplier les canaux de recrutement ainsi que le nombre d’agences
d’intérim.
La majorité des opportunités d’emploi pour le métier de mécanicien poids lourd a été gérée
par les directions régionales de Liège (23,1 %), de Namur (17,6 %) et de Charleroi (13,7 %).
La majorité des opportunités d’emploi pour le métier de technicien MDA a été gérée par les
directions régionales de Nivelles (41,7 %) et de Namur (33,3 %).
La majorité des opportunités d’emploi pour le métier de technicien MDT a été gérée par les
directions régionales de Namur (43,5 %) et de Liège (17,4 %).
La liste des opportunités d’emploi actuellement diffusées par le Forem peut être consultée
via la page d’accueil : www.leforem.be ou encore via la plateforme « Horizons emploi » aussi
accessible par le site du Forem.
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L’appariement entre la demande et l’offre d’emploi
Comment se former au métier ?
La part des offres de techniciens MDA et MDT gérées par le Forem peuvent paraître faibles
par rapport à celles des mécaniciens automobiles et poids lourds.
Les formations préparant au métier de technicien de maintenance et de diagnostic automobile sont multiples et peuvent se faire via plusieurs filières et réseaux :
L’analyse des opportunités d’emploi des mécaniciens automobiles et poids lourds montre
cependant que près d’une offre sur deux renseigne des connaissances en électronique.
Cette situation découle de l’évolution technologique importante dans le secteur des garages : l’électronique et l’informatique assistant de plus en plus le conducteur. Face aux
défis énergétiques et environnementaux, cette évolution s’intensifiera probablement dans
les années à venir : l’électronique se substituant de plus en plus aux éléments mécaniques
et nécessitant dès lors des emplois davantage qualifiés. Or, l’analyse de la demande
d’emploi indique :
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Une réserve de main-d’œuvre inscrite sur les métiers de technicien MDT faible. La
méconnaissance du métier, son absence de visibilité ainsi que sa complexité technologique sont autant d’éléments pouvant expliquer le faible volume de personnes optant
pour cette profession.
Enseignement secondaire de plein exercice
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0 Complément en systèmes électroniques de l’automobile (3 degré : 7 année).
Enseignement secondaire en alternance - CEFA
ème
ème
0 Complément en systèmes électroniques de l’automobile (3 degré : 7 année).
Enseignement supérieur de plein exercice hors université
0 Type court (un seul cycle professionnalisant) :
Bachelier en électronique - Finalité électronique appliquée
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Bachelier en automobile - option mécatronique
d’informations
Les formations préparant au métier de mécanicien poids lourd peuvent
sur ce métier,
se faire via plusieurs filières et réseaux :
rendez-vous sur
0 Autotech – Cars & Trucks à Houdeng-Goegnies
www.leforem.be
0 IFAPME, formation en apprentissage
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Au 31 janvier 2014, seulement 7 D.E.I. étaient inscrits sur le métier de TMDT.
Le Forem, service de l’analyse du marché de l’emploi et de la formation
503 demandeurs d’emploi inoccupés sont positionnés sur le métier de mécanicien poids lourds, pour 510
opportunités d’emploi gérées par le Forem en 2013 en Wallonie.
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