Éditeur : Hachette Collection : Le Livre de Poche Jeunesse

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Éditeur : Hachette Collection : Le Livre de Poche Jeunesse
Éditeur : Hachette
Collection : Le Livre de Poche Jeunesse
Genre : Historique
Nombre de pages : 158
Niveau conseillé : Collège
Difficulté : 2 à 3
LA PETITE FILLE DU VEL D'HIV
Annette Muller
Couverture : Archives départementales du Loiret et Archives familiales Muller
RÉSUMÉ
De la Pologne à Paris (1929-1939) : Venant de Galicie, une région très pauvre de Pologne,
les parents d'Annette s'installent en France en 1929. Le père devient tailleur. La mère retourne
dans sa belle-famille avec son jeune fils Henri, et revient à Paris en 1931 lorsque son mari
peut enfin subvenir à leurs besoins. Jean naît cette même année, Annette en 1933, Michel en 1935. Annette, qui fait des
bêtises sans en comprendre la portée, est de santé fragile. Elle aime tendrement son père et se sent heureuse aux côtés de
sa mère, si belle et si rieuse. De la déclaration de guerre aux premières persécutions (1939-1942) : Annette a six ans à la
déclaration de la guerre. La famille déménage au presbytère de Saint-Biez-en-Belin dans la Sarthe où séjournent beaucoup
de réfugiés. La mère trouve du travail comme femme de chambre. On revient à Paris en 1940. Annette va à l'école. Gênée
par l'accent de ses parents qui parlent yiddish à la maison, elle leur reproche d'être des étrangers. On ne trouve plus rien à
manger. Le père, au début de 1941, est bûcheron à Creil. Une lettre de Pologne apprend que les Juifs meurent de faim et du
typhus dans les ghettos où ils sont parqués. Toute la famille paternelle et maternelle d'Annette sera anéantie. En juin 1942,
l'ordre est donné aux Juifs de porter l'étoile jaune. L'arrestation, le 16 juillet 1942 : Le 15 juillet, la mère d'Annette tente, en
vain, de faire partir ses enfants. Le père ainsi que celui de Rachel, une voisine, se cachent chez Mme Fossié, concierge
place du Guignier. Rachel dort à la maison avec les frères et Annette lorsque des coups sont frappés à la porte. Des
inspecteurs ordonnent de partir. L'un d'eux accepte qu'Annette sorte acheter un peigne. La fillette, qui ne sait où aller, revient
chez elle. Avec sa mère et Michel, elle se retrouve au Vel d'Hiv au milieu d'une marée humaine. Grâce à l'aide d'un policier,
Henri et Jean, âgés de dix et onze ans, s'évadent. Comme il est impossible d'aller aux cabinets, on doit se soulager sur
place. Une femme berce avec amour son petit Henri tandis qu'une autre s'affaisse, morte. En train, dans des wagons à
bestiaux, les Juifs sont conduits au camp de Beaune-la-Rolande. L'internement à Beaune-la-Rolande (22 juillet-19 août
1942) : Du haut des miradors installés aux quatre coins du camp, les gendarmes braquent nuit et jour des fusils. Michel,
Annette et leur mère ont trouvé place dans un des baraquements en bois où les gens sont entassés par centaines. Annette
regrettera plus tard d'avoir refusé de dormir contre sa mère à cause de l'eau qui s'égouttait au-dessus d'elle. Tous sont
tenaillés par la faim. La mère d'Henri hurle de douleur à la mort de son fils. Les enfants seuls dans le camp (6 août-19
août 1942) : A coups de matraques et de jets d'eau glacée, on sépare les mères des plus jeunes enfants. Ceux qui ont plus
de douze ans partent avec elles dans un autre camp. Les gendarmes arrachent les vêtements des femmes pour y trouver
des bijoux ou de l'argent. Michel et Annette voient pour la dernière fois le sourire tendre de leur mère qui mourra à 34 ans.
Des centaines d'enfants restent seuls. Une étoile jaune cousue sur les habits et le crâne rasé, Annette et Michel passent du
camp de Drancy à l'asile Lamarck, à Montmartre. A Drancy (19 août-septembre 1942) / L'asile Lamarck (septembre ou
octobre-fin novembre 1942) : Les poux pullulent. Chaque jour de nouvelles arrivées d'enfants sales et squelettiques
occupent les dortoirs surpeuplés. A part quelques rares survivants dont Michel et Annette, tous les enfants et les adultes
seront envoyés à Auschwitz. Le père d'Annette obtient un appui de la Gestapo. Les enfants ainsi que Jean et Henri sont
placés à l'orphelinat. L'orphelinat catholique de Neuilly-sur-Seine (novembre 1942-mai 1945) : Annette doit cacher
qu'elle est juive. Le 15 mars 1943, personne ne lui souhaite ses dix ans. Elle trouve un exutoire dans la religion catholique et
dévore la vie des saints. Les fillettes doivent prier Dieu pour qu'il protège le maréchal Pétain et Jean Chiappe, le préfet de
police. Les orphelines qui ne mangent que des rutabagas et des haricots pourris voient passer les plats odorants qu'on sert
aux religieuses. Annette obtient d'être baptisée en même temps que Michel. Mme Fossié devient leur marraine. Les
orphelines, évacuées à Saint-Rémy-sur-Durolle, passent leur temps à faire les pluches pour le couvent et à coudre pour les
dames de Thiers. Annette fait promettre à son père, qui, bravant les dangers, est venu la visiter, de recevoir le baptême. Au
printemps 1944, les soeurs qui demandaient que l'on prie pour les miliciens crient maintenant victoire à la Libération. De
retour à Neuilly, la discipline a disparu. Annette tient le bouquet de fleurs qu'on offre à De Gaulle. Ses frères sont placés dans
un foyer de garçons juifs à Versailles. Annette accompagne son père au Lutétia où il attend, en vain, le retour de sa femme.
La Maison d'enfants du Mans (juillet 1945-fin de l'été 1947) : Les frères et la soeur sont accueillis au Mans dans une
maison d'enfants de déportés juifs. Certains orphelins sont adoptés par des Américains. Annette se trouve dans un constant
état de révolte. Jean et Michel sont renvoyés parce qu'ils sont perturbateurs. Lotte, d'origine autrichienne, réussit, avec des
méthodes éducatives innovantes, à restaurer auprès des enfants et d'Annette la confiance. Celle-ci découvre l'art, la lecture,
la musique. Henri, renvoyé, se met à son tour à aider son père comme tailleur. La foi d'Annette s'éteint. Lotte autorise Albert
et Annette, tous deux au lycée, à partir seuls en stop. Cette liberté est prise par la directrice d'une maison d'enfants puis par
la police, comme la preuve du vice d'Albert. En fait, les jeunes gens qui s'aiment ne se sont même jamais embrassés. Lotte,
dont les méthodes déplaisent, est remplacée. Albert décide de partir pour un foyer à Paris. Annette retrouve son père et se
met à travailler à l'atelier avec ses frères. Elle va avoir 15 ans.
© Eddl Paris 06, 2013
PISTES D’EXPLOITATION PÉDAGOGIQUE
I. Découverte du livre : Premières acquisitions / Premières questions
La couverture : La photo d'Annette Muller se détache d'un plan du camp d'internement de Beaune-la-Rolande qu'on
situera sur une carte. Peut-on imaginer que plus de 1500 enfants de 2 à 14 ans aient pu être internés dans cet
environnement (barbelés, prison, mirador, etc.) ? On lira par la suite la description du camp au ch. 3.
Feuilletage : Pp. 5 à 8, on apprendra que le silence fait sur le rôle du gouvernement de Vichy et l'absence, dans
l'espace public, de marques de souvenirs des enfants disparus ont poussé Annette Muller à raconter son histoire.
Combien d'enfants ont-ils été internés, entre 1941 et 1943 à Pithiviers et Beaune-la- Rolande (P. 9 : près de 4500),
entre 1941 et 1945 à Jargeau (700) ?
II. Premières lectures / Découverte du texte / Sensibilisation aux thèmes
En cours de lecture : Quel portrait d'Annette se dessine au ch.1 (On notera ses bêtises d'enfant, ses rapports avec
ses frères, sa jalousie parfois, ses craintes, sa naïveté, sa santé fragile, son amour pour ses parents, son désir de justice.) ?
Comment sa mère est-elle décrite (Voir pp. 27, 28, 29, 33, 38, etc.) ?
Quel âge a Annette en 1939 ? On notera tous les déplacements forcés que l'auteure subit, avec ou sans sa famille
de 1939 à la fin de l'été 1947 (déménagement de Paris à Saint-Biez-en-Belin, retour à Paris, enfermement au Vel d'Hiv,
départ pour Beaune-la-Rolande puis pour Drancy, à nouveau Paris à l'asile Lamarck, puis Neuilly à l'orphelinat catholique,
évacuation à Saint-Rémy-sur-Durolle, retour à Neuilly, puis séjour au Mans).
Quelles nouvelles mesures sont appliquées aux Juifs en 1941 et 1942 (pp. 52, 56, bibliothèque interdite, obligation
de voyager dans le dernier wagon du métro, port de l'étoile jaune) ? Comment réagit l'entourage lorsque l'étoile jaune devient
obligatoire (voir pp. 58, 59) ?
Qu'est devenue la famille d'Annette (P. 50, en Pologne, toute sa famille paternelle et maternelle a été anéantie. Sa
mère meurt à 34 ans.) ?
Échanges / Argumentation et Débats : Ce récit très émouvant, qui se déroule de 1929 à la fin de l'été 1947,
entraînera nombre de réflexions et de développements entre autres sur les traitements subis par les Juifs de tous âges et sur
les responsabilités des autorités allemandes et françaises.
Pp. 43 et 44, le désir d'Annette d'être admise par les autres et de leur ressembler peut-il excuser sa remarque sur les
étrangers faite à ses parents ? A-t-elle des raisons valables d'être honteuse d'eux ? Accepter ses différences, n'est-ce pas au
contraire une richesse dont on peut être fier ? Aux pp. 57, 86, 93, 127, 128, comment juger le comportement des enfants ?
Si la police française obéit généralement aux ordres, on notera que certains fonctionnaires ne se comportent pas
ainsi : Pp. 63, 64, 65, comment interpréter le fait qu'un des inspecteurs ait permis à Annette d'aller acheter un peigne ?
Souhaite-t-il réellement qu'elle revienne ? On notera qu'un des gendarmes aide Henri et Jean à s'échapper et fait parvenir un
courrier à leur père. Que font ceux qui écoutent Michel et Annette p. 82 ? Comment juger l'attitude des gendarmes pp. 77 et
78 ?
Au ch. 8, de quelle manière sont éduquées les orphelines par les soeurs à Neuilly ? On échangera sur le traitement
infligé à Huguette, sur la différence d'alimentation entre les religieuses et les pensionnaires, sur l'objet des prières, sur la
manière dont l'histoire de France est enseignée (pp. 101, 112, 113), etc.
Quelles méthodes Lotte utilise-t-elle pour redonner confiance aux enfants et aider Annette à s'épanouir (Voir Pp. 132,
133, 134, 138, 139, etc.) ?
Que penser de l'attitude des adultes vis-à-vis d'Albert et d'Annette ?
Activités en liaison avec la lecture : La visite du Musée mémorial des enfants du Vel d'Hiv à Orléans, une
rencontre avec l'auteure ou avec un témoin direct des événements complèteront précieusement la lecture.
III. Dire / Quelques suggestions
Comme en hommage à tous les enfants morts au camp (pp. 11 et 12), on apprendra par coeur le poème adressé à
Henri. Sa récitation pourra être le prélude à une lecture d'extraits sélectionnés par la classe.
IV. Écrire / Quelques propositions
P. 151, Lotte rappelle que "Toutes les couleurs de peau sont belles. Tous les hommes sont dignes de respect." Cette
pensée sera illustrée par les textes des élèves, pour être rassemblés dans un même recueil.
© Eddl Paris 06, 2013

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