Le conte de Peyrot à l`Élysée…

Transcription

Le conte de Peyrot à l`Élysée…
Meurthe-et-Moselle Nord
Samedi 7 Décembre 2013
LES GENS
julien françois
De Metz… à Ushuaia !
Julien François s’est lancé dans une folle
aventure : remonter la Cordillère des Andes
à vélo. Un périple de 12 000 km. Après de
longs mois de préparation, le Messin et son
complice Grégory sont partis le 26 octobre
de la Terre de feu. Ils ont parcouru près de
1 600 kilomètres entre l’Argentine et le
Chili.
Les premiers pas
Depuis son départ à Ushuaia fin octobre, Julien François
a parcouru 1 570 km sur les 12 000 prévus. Photo DR
LES GENS
ÉVÉNEMENT
stéphane tenza
Cours de chant…
révolutionnaires
Stéphane Tenza, alias Doug, a participé au casting
de The Voice l’an dernier. Depuis septembre,
il donne des cours de chant sur internet.
« À notre sortie de l’aéroport d’Ushuaia,
nous avons eu un choc devant le paysage :
une seule route pour rejoindre une ville
coincée entre la mer et les montagnes, des
maisons entourées de tôle dont on devine
qu’elles endurent les pires conditions climatiques, des bateaux qui menacent de couler
dans le port et des pentes qui donnent le
tournis… surtout en vélo ! », raconte Julien
François.
Les paysages et le climat
« Le vent patagonien, réputé très fort,
tient toutes ses promesses. C’est vraiment le
truc le plus difficile pour le moment »,
explique le Messin de 29 ans.
Les températures, qui avoisinent souvent
les 0 °C, ne facilitent pas non plus la tâche
des cyclistes. « Mais les paysages sont
vraiment magnifiques. On passe de la
steppe, désert avec une herbe très courte et
aucun arbre, à des collines et des reliefs qui
annoncent les montagnes… que l’on va
bientôt devoir gravir. »
1 MMN
L’IDÉE DE SORTIE
L’accueil
« Nous sommes particulièrement impressionnés par l’hospitalité des locaux. Ils
connaissent la dureté du climat et quand ils
nous voient l’affronter à vélo, ils nous montrent leur respect », se réjouit le Lorrain.
Photo Archives RL
Et la suite ?
Arrivés au Chili début décembre après
des étapes mémorables au glacier Perito
Moreno et au mont Fitz Roy, Julien François
et son ami Grégory se sont fixé un nouveau
défi : « Arriver à San Carlos de Bariloche à
Noël pour y passer les fêtes ! »
L. M.
Le président
à la page
I
a vie est une chanson, parSparfois
fois douce, mélancolique,
rock’n’roll. Stéphane
Tenza a eu envie de chanter en
entendant la bande originale du
film Rocky 3. Il a suivi des cours
à Nancy avant de faire ses
débuts au club Med. Là, son
culot et son talent lui ont permis de se faire remarquer. A lui
la capitale et les rêves de gloire.
D’illusion en désillusion, de
cabaret en bar, il enchaîne les
auditions, endosse le costume
de serveur-chanteur. En 1999, le
succès lui sourit. Télé, radio,
Stéphane prend le pseudo de
Doug et sort ses premiers singles. Mais la réussite n’est
qu’éphémère.
Façonner la voix
Pas grave, Doug croit en sa
bonne étoile et continue à se
produire lors de soirées privées
qui lui permettent de rencontrer
d’autres artistes.
Des rencontres qui vont lui
donner l’idée de créer TopVoice, sa société de cours de
chant à distance.
« A Paris, je donnais déjà des
cours de chant. En fait, j’utilise
une technique américaine qui
remet la voix en place, qui la
façonne. Comme je vis à BasseHam, j’ai proposé d’avoir
recours à des moyens modernes
pour enseigner, grâce à internet. »
Star’Ac et The Voice
Lancée en septembre, l’école
Top-Voice compte déjà cinq élèves, trois Mosellans et deux
Parisiens. Faut dire que Doug a
de l’expérience et du vécu.
« Dans une autre vie, j’ai été
pré-casteur pour la Star Academy. Et l’an dernier, j’ai participé au casting de The Voice. »
Malade, il a échoué de peu.
« Cette étape a contribué à faire
naître mon projet. C’est à ce
moment-là que j’ai décidé de ne
plus être intermittent du spectacle. Je garde un pied à Paris, je
continue à me produire là-bas.
En fait, c’est ça ma force, je suis
un chanteur en activité, beaucoup de coachs musicaux ne
chantent pas. »
Et s’il est venu à Basse-Ham
c’est avant tout par amour mais
aussi pour le confort de vie. « Il
y a un potentiel ici, car il n’y a
pas de concurrence. » Et il
l’assure : « Je peux faire chanter
n’importe qui, même une casserole, du moment que la personne fait la démarche de vouloir. Pour qu’il y ait un résultat, il
faut de la régularité. » Il faut
compter au moins une année.
Avis donc aux amateurs de
The Voice et La Nouvelle star,
coach Doug détient les secrets
de la réussite.
Sabrina FROHNHOFER.
http://www.top-voice.com
La Scola
Metensis,
conduite par
Marie-Reine
Demollière,
mettra à l’honneur
les chants de Noël
lors d’un concert
donné ce soir
à 20h à l’église
Saint-Pierreaux-Nonnains,
à Metz.
Réservations au
03 87 74 16 16.
une femme pompier élevée au rang de chevalier de l’ordre national du mérite
« Avec mes yeux d’enfant… » Comme dans un conte merveilleux, Annette Peyrot a reçu, des mains de François
Hollande, la médaille de l’Ordre national du mérite. Entretien avec la chef de centre des pompiers de Norroy-le-Sec.
Stéphane, alias Doug, ne vit que pour la musique depuis
ses 15 ans. Chanteur et interprète, il donne aussi des cours
de chant à distance. Photo Pierre HECKLER
ce soir
Scola Metensis
chante Noël
Le conte de Peyrot
à l’Élysée…
l était une foi, viscérale, inébranlable, indestructible,
envers une profession, ou plutôt un sacerdoce. Il était un nom,
Peyrot, prédestiné à vivre un
conte de fées. Un autre Perrault,
Charles celui-là, se serait sans
doute délecté de tremper sa
plume dans l’encrier de la vie
d’Annette. On peut d’ailleurs
déceler dans la destinée de cette
fille d’agriculteurs de Norroy-leSec un parallèle avec l’histoire
merveilleuse de Cendrillon.
Comme l’héroïne au soulier de
verre, Annette revendique ses
origines modestes, sa vie de dur
labeur passée à choyer une
exploitation familiale composée
d’un cheptel de 650 bêtes et de
400 hectares de terres. Comme
cette héroïne, une fois la nuit
venue, cette travailleuse de la
terre enfile son habit de lumière :
« J’ai commencé chez les pompiers à l’âge de 16 ans. J’ai toujours été volontaire. Au départ,
c’était sans doute pour faire plaisir à mon père. Mais au fond,
avec mes deux sœurs et mon
frère, nous avions cela dans le
sang », témoigne-t-elle en jetant
un œil sur la médaille bleutée
égayant son uniforme de pompier : « Il faut que je m’y habitue… »
Mardi dernier, celle qui a succédé à son père au commandement du centre de secours de
Norroy-le-Sec a vécu un rêve
éveillé. Sous les ors de la salle
des fêtes de l’Élysée, cette secouriste volontaire a été élevée au
grade de chevalier de l’Ordre
national du mérite. En compagnie de onze autres personnalités triées sur le volet, parmi lesquelles Ginette Sochet, ancienne
résistante ou encore l’écrivain et
militante féministe Benoîte
Groult, elle a eu droit à un bref
tête à tête avec le président de la
2
« C’est un homme simple,
comme vous et moi. »
Annette Peyrot, qui ne partage pas les mêmes opinions politiques que le président de la République
(« dans la famille, nous
sommes plutôt gaullistes »),
a découvert un François
Hollande disponible. Le
chef de l’Etat n’a ainsi pas
hésité à déballer le cadeau
offert par l’oncle d’Annette,
Charles-Paul Peyrot, maire
de Norroy-le-Sec : « Je lui ai
offert un livre sur la commune. Et tout de suite, il l’a
feuilleté en me posant des
questions. » Un président
normal, en somme…
la phrase
« Auriez-vous
quelques
conseils fiscaux
à me donner ? »
Une photo de famille avec un invité mystère : Annette Peyrot, sous le regard de ses parents, a été honorée par François Hollande.
République. Un moment rare, d’abord des larmes de joie :
gravé à jamais dans l’Histoire des « Comme l’a justement dit le préPeyrot : « François Hollande a sident en brossant mon portrait,
profité du 50e anniversaire de cette médaille c’est aussi une
cette distinction,
reconnaissance
créée par le général
familiale. Mon père
« Durant ma
de Gaulle, pour
a donné toute sa vie
carrière,
remettre personnelleà cet engagement de
j’ai dû me
ment cette médaille.
p o m p i e r. I l a
D’ordinaire, cela se faire un prénom d’ailleurs été le preavec un
déroule dans les
mier major volonministères », souffle
taire de France en
grand nom »
l’heureuse récipienexercice. »
daire. Dans ses yeux, des étoiles.
Elle reprend son souffle. Parle
Une fierté contenue sous une d’elle. Un exercice dans lequel
épaisse couche d’humilité. À la elle ne semble pas à l’aise : « Je
question qui nous brûle les suis la seule chef de centre femme
lèvres, « pourquoi vous ? », volontaire de Meurthe-et-Mol’émotion déborde. Elle verse selle. Au cours de ma carrière, je
me suis battue, j’ai dû toujours
faire mes preuves. Je me suis
notamment illustrée dans le
domaine sportif avec dix titres de
championne départementale de
cross. Oui, durant ma carrière,
j’ai dû me faire un prénom avec
un grand nom. »
Puis les larmes se teintent
d’une autre couleur, plus sombre. Le masque militaire tombe,
laissant apparaître un brin de
femme de 42 ans d’une grande
sensibilité : « Cette médaille est
jalousée. Certains estiment que je
ne la mérite pas, que je n’ai rien
fait d’exceptionnel au contraire
de Christophe Gouaillardou,
l’autre pompier honoré mardi
Photo DR
pour son engagement, trois jours
durant, aux opérations de sauvetage durant les inondations de
Lourdes. Mais comme le dit mon
colonel, il faut passer par-dessus.
On répond aux imbéciles par le
silence. » Touchée, Annette
expérimente, déjà, le revers de la
médaille. On a envie de lui souffler, au coin de l’oreille, « qu’un
héros est une personne ordinaire
qui trouve la force de supporter et
de persévérer en dépit d’obstacles
écrasants ». Une cit ation
empruntée à Christopher Reeve,
un superman qui s’y connaît en
héroïsme. Félicitations, Annette.
Jean-Michel Cavalli.
Une question formulée,
sur le ton de la plaisanterie, par un certain François Hollande. D’humeur
taquine, le président de la
République a questionné
en ces termes l’un des
heureux élus de la remise
des médailles de l’Ordre
national du mérite, en
l’espèce un haut-commissaire aux comptes.
Annette Peyrot se souvient également de cette
remarque du chef de l’Etat
à l’un de ses anciens
professeurs de l’Ena, lui
aussi élevé au rang de
chevalier : « Si je ne
prends pas toujours les
bonnes décisions politiques, c’est peut-être parce
que je n’ai pas eu de bons
enseignants… » Humour !
TRADITIONS
feliz natal
Bacalhau sur les tables portugaises
Chaque week-end, nous partons à la découverte des spécialités culinaires étrangères à l’occasion des fêtes de Noël. Aujourd’hui,
la Villeruptienne Antonia Rocha nous livre ses secrets pour cuisiner l’incontournable bacalhau et réaliser de savoureux beignets.
I
l y a encore quelques années, Antonia
Rocha résidait à Coimbra, au centre
du Portugal. Désormais, elle enseigne
les arts plastiques à la MJC de Villerupt.
Elle y a importé les saveurs de son pays
et le plaisir de partager un bon repas.
La morue à la casserole
Pour Noël, dont la célébration
demeure chère aux Portugais, toute la
famille se retrouve en cuisine avant de
passer à table. Deux mets principaux
composent les menus de fête : l’incontournable bacalhau et les filhos, sorte de
beignets frits. C’est savoureux et facile à
réaliser, selon Antonia. « Dans le temps,
les Portugais étaient très pauvres, raconte-t-elle. Bacalhau et filhos étaient des
plats à la portée des riches comme des
plus démunis. Le temps de Natal, tout le
monde était à égalité. C’est resté une
tradition. » Trêve de bavardage. Place
aux recettes !
Pour le bacalhau, que l’on accommodera de pommes de terre, carottes et
chou vert, il suffit de faire dessaler la
morue durant deux jours dans de l’eau,
en renouvelant l’opération plusieurs
fois. À l’heure de la passer à la casserole,
il faudra préalablement débiter pommes
de terre et carottes en gros morceaux, et
les faire cuire dans une cocotte. On
ajoute ensuite la morue en tranches,
recouverte du chou taillé en grandes
lamelles. À noter que la morue nécessite
à peine cinq minutes de cuisson. Arroser
le tout d’un filet d’huile d’olive et relever
l’assaisonnement avec de l’ail et du
piment.
Chauds, les beignets !
Passons aux filhos. Au Portugal, la
fête s’étire entre Noël et nouvel An. Les
gâteaux frits restent ainsi sur la table, à
discrétion des convives de passage. Pour
une dizaine de personnes, il faut prévoir
1 kg de farine, 600 g de citrouille ou
potiron, 50 g de levure biologique, 3
œufs, 1 à 2 cuillères à soupe d’eau-devie.
On commence par réduire la citrouille
ou le potiron en purée. Incorporée à la
pâte, elle la rendra légère et aérienne.
Dans un récipient, on la mélange à tous
les autres ingrédients. « On peut aussi
parfumer avec de l’orange ou du
citron », conseille Antonia. On recouvre
l’appareil d’un linge et on laisse reposer
pendant deux heures. Après le petit
somme, on forme de petites boules avec
la pâte et on les plonge dans une friteuse. Lorsque les beignets sont dorés et
croustillants, on égoutte avant de les
enrober dans du sucre et de la cannelle.
Il n’y a plus qu’à déguster. Bon appétit et
feliz natal !
A. P.
Mettez un peu de Portugal dans vos marmites ! Grâce aux conseils d’Antonia Rocha, Villeruptienne
d’adoption, réalisez deux mets simples et savoureux. Photo Étienne JAMINET