Feuille de chou - Chambre Régionale d`Agriculture des Pays de la
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o 3. Le e-commerce Ce circuit de vente est attractif ; l’offre est accessible en permanence sur tout le territoire français. Cependant, la vente en ligne n’est pas une garantie d’accroissement important des ventes. Beaucoup de sites spécialisés dans le e-commerce des produits du terroir ont disparu après quelques années d’activité, comme l’emblème du secteur « paniers. com » en 2007, faute de rentabilité due aux coûts logistiques. En revanche, deux leaders sortent du lot : « bienmanger.com » et « natoora.fr ». Hors des sites marchands de sociétés spécialisées, il est aussi possible pour un producteur de vendre lui-même en ligne ses produits. La vente par Internet est donc un outil complémentaire tant pour la vente que pour la publicité et est déjà un circuit d’avenir ! Sylvie GUILLO [[ Le principal souci de la vente par Internet est le coût du transport. Mais il ne faut pas négliger la conception du site Internet et son référencement. Le site lui a coûté 1 000 € en frais de création grâce à une micro-entreprise qui lui permet de garder la mainmise sur le site vitrine et la partie boutique, élément primordial si l’on souhaite rester autonome. Le paiement peut se faire en ligne grâce à un logiciel (200 €) ou par chèque avant expédition. Pour faire connaître son site, Laurent Guitteny le fait héberger sur Google pour 50 € par an, une newsletter du domaine est également réalisée tous les trimestres, ainsi que de la publicité sur tous les supports commercialisables. Enfin, le « bouche à oreille » fonctionne toujours. ! es s fêt née ! e n n Bo in d’an de f Bulletin d'information des producteurs fermiers des Pays de la Loire Feuille de chou n° spécial : commercialisation Pensez à déclarer vos fichiers clients La loi «Informatique et libertés» du 6 janvier 1978 encadre la mise en œuvre des fichiers ou des traitements de données à caractère personnel qu’ils soient automatisés ou manuels. Ainsi, si vous créez un fichier clients-prospects voici les deux obligations majeures : La tenue du fichier doit être déclarée auprès de la CNIL, grâce au formulaire de déclaration NS048. Il s’agit simplement de décliner l’identité du détenteur du fichier, en ligne (www.cnil.fr) ou par papier (lettre recommandée avec AR) à : CNIL, 8 rue Vivienne CS 30223 75083 PARIS Cedex 02. Les personnes concernées par le fichier doivent être informées lors de la collecte des informations, des droits d’accès, de rectification ou d’opposition que cette loi leur confère. Les données que l’on peut enregistrer dans le fichier clients-prospects : identité du client, moyens de paiement utilisés, situation familiale, économique et financière, relation commerciale et règlements des factures. Les données clients ne peuvent être conservées au delà de la relation commerciale. Les données prospects ne sont conservées que pour la durée nécessaire à la prospection (durée préconisée : 1 an maximum après le dernier contact ou sans réponse après deux sollicitations successives). e ]] Isabelle COLLET bres d’agricultur 44 Sylvie GUILLO – Tél. : 02 53 46 60 13 - [email protected] 49 Françoise LOUIS – Tél. : 02 41 96 75 72 - franç[email protected] 53 Isabelle COLLET – Tél. : 02 43 67 37 40 - [email protected] 72 Agatha CMIELEWSKI – Tél. : 02 43 29 24 24 - [email protected] 85 Guylène BARRE – Tél. : 02 51 36 83 16 - [email protected] CRA Pays de la Loire Emmanuelle SOUDAY – Tél. : 02 41 18 60 62 – [email protected] Décembre 2009 * http://www.domainedelacoche.com Laurent Guitteny, viticulteur à Sainte-Pazanne en Loire-Atlantique (AOC Muscadet «Côtes de GrandLieu», vin de pays du Val-de-Loire, rouge, blanc et rosé, jus de raisin), admet que ce mode de commercialisation n’a entraîné qu’une hausse d’à peine 1 % de ses ventes. Il ajoute : « Cependant, vendre en ligne permet d’améliorer notre site Internet vitrine * (depuis 2003) de trouver de nouveaux débouchés et d’avoir une image moderne vis-à-vis de nos clients. Ce ne sont que des particuliers qui achètent en ligne. 80 % proviennent de la région parisienne, 15 % de Bretagne et 5 % du reste du territoire français. La livraison du fait du statut du transport du vin est délicate et n’est possible qu’en France métropolitaine ». [ [[ Laurent consacre 6 heures par mois à la vente en ligne entre la mise à jour du site et le traitement des commandes pour vendre 120 colis tous les 2 mois en moyenne. Stéphanie DIBOU – Tél. : 02 41 18 61 15 – sté[email protected] « Bulletin réalisé avec le soutien financier du Conseil régional des Pays de la Loire ». Réalisation : Chambre régionale d’agriculture des Pays de la Loire / Graphisme : Nathalie Mineau - www.alcali.fr / Edition : décembre 2009 / Visuels : CRAPL, Fotolia-Olga Shelego Le marché du commerce électronique se développe de manière importante en France avec plus de 24 millions de clients en 2008. dans les Cham [ Vos contacts 7 n0 *. édito Le Grenelle de l’Environnement vise à donner une nouvelle orientation des modes de production et de consommation des denrées alimentaires. En effet, les textes encouragent notamment, le développement des circuits courts. Le groupe « Vers des modes de production et de consommation durables » a travaillé sur le bilan environnemental et l’impact sur l’emploi des circuits courts. Des réflexions ont également été menées sur l’identification des produits vendus en circuits courts par un signe de reconnaissance à l’échelle territoriale. Puis en 2009, dans le cadre du plan Barnier, des groupes de travail ont identifié les actions à mettre en œuvre pour favoriser le développement des circuits courts. Ainsi quatre priorités ont été retenues : Amélioration des connaissances sur les circuits courts et mutualisation de ces connaissances. Amélioration de la formation des producteurs combinant trois métiers (production, transformation, vente) mais également la formation des autres acteurs. Facilitation de l’installation de ce type d’exploitations et adaptation de l’outil de production. l’objet d’une réelle reconnaissance. Sur le terrain, les producteurs s’organisent aussi, notamment pour la commercialisation. La pérennité des circuits courts dépendra aussi de la capacité à maîtriser ce poste, tant au niveau des coûts de transport, du temps passé et de l’impact environnemental. Nous allons voir à travers ce numéro trois exemples concrets de mode de commercialisation : les marchés avec une synthèse d’enquêtes réalisées sur les marchés de Maine-et-Loire, Mode d’organisation et communication. une plateforme de distribution de produits fermiers en Picardie, Les enjeux liés au développement des circuits courts font donc aujourd’hui le e-commerce, cas d’un viticulteur de Loire-Atlantique. Jean Louis LARDEUX Président du comité de pilotage « Accueil à la Ferme – Produits fermiers » de la Chambre régionale d’agriculture des Pays de la Loire 1. Les marchés : lieux de vente originels La place des producteurs Vente alimentaire sur les marchés en Maine-et-Loire Légumes : Fruits : 33 % 19 % Volailles : 14 % Produits laitiers : 11 % Mis en place par les Chambres d’agriculture, les marchés de Producteurs de Pays visent à garantir aux consommateurs que les produits qui leur sont proposés proviennent directement des producteurs eux-mêmes. Ils sont donc réservés exclusivement aux producteurs, sans revendeurs. Ils peuvent être saisonniers, annuels ou ponctuels pour tenir compte des attentes des consommateurs et des collectivités intéressées. Ils complètent l’offre des marchés hebdomadaires sur des jours et des créneaux horaires différents. 26 départements en France bénéficient de cette formule qui démarre dans la région Pays de la Loire. La Vendée a initié un marché festif nocturne en juillet dernier sur la communauté de communes de Chantonnay. Il a réuni 15 producteurs, environ 2 500 visiteurs, et 250 repas ont été servis. L’opération devrait se renouveler sur plusieurs communes l’été prochain. Le Maine-et-Loire a mis en place un marché régulier de 15 Producteurs de Pays en plein cœur d’Angers, place de la République, le vendredi de 16 h 30 à 19 h 30. Si vous souhaitez participer à ce type de marchés, faites-vous connaître ! La France compte 8 000 marchés implantés sur 6 000 communes. Les revendeurs y sont toujours plus présents que les producteurs. Les étals proposant une offre alimentaire sont moins nombreux (36 %) que les nonalimentaires (64 %), mais génèrent un chiffre d’affaires plus important (60 % contre 40 %). Le produit d’appel sur les marchés est donc l’alimentaire et en premier lieu les fruits et légumes (35 % des ventes totales), suivis des produits de la mer, puis des volailles. Arrive seulement ensuite l’équipement domestique. Une enquête réalisée dans le Maine-et-Loire a montré que la majorité des producteurs vendant sur les marchés (78 %) ne commercialise que sa propre production. Les autres (22 %), s’approvisionnent en complément de gamme auprès d’autres producteurs (68 %), du MIN (16 %) ou de grossistes (16 %). [[ Les marchctéseurs de Pays : ]] des Produ [ 2. En Picardie, une plateforme de distribution de produits fermiers se structure [ Les producteurs trouvent leurs motivations dans la valorisation économique de leurs produits, le contact avec la clientèle et l’indépendance commerciale. L’attente du client des marchés 300 personnes ont été interviewées sur 9 marchés différents de Maine-et-Loire et 3 profils types ont pu être déterminés : les retraités qui représentent 56 % des enquêtés, les familles aisées (26 %) et les jeunes couples modestes (17 %). Ils vont généralement au marché une fois par semaine où ils achètent des légumes, des fruits, des produits de la mer et des produits laitiers. Leur panier moyen varie de 20 à 30 €. Ils choisissent le marché en fonction de sa proximité (65 %), son ambiance (22 %) et son jour (16 %). La fréquentation est légèrement meilleure les mercredis et les samedis. Enfin, le choix du stand se fait sur la présentation des produits « là où ils semblent les plus appétissants » (48 %), la présentation du stand dans son ensemble (26 %) ou la sympathie du vendeur (25 %). Cependant, les personnes de plus de 60 ans accordent plus d’importance à la sympathie du vendeur et les revenus modestes vont vers les stands où les produits sont les moins chers. Enfin 77 % des personnes interrogées déclarent être fidèles à un ou plusieurs vendeurs et qu’ils auraient la volonté d’aller vers les producteurs si ceux-ci étaient bien identifiés. + Motivations d’achat Fraîcheur des produits : 69 % Ambiance conviviale : 38 % Goût des produits : 27 % - Freins à l’achat Offre insuffisante : 39 % Praticité des GMS : 31 % Prix élevés : 22 % Horaires inadaptés pour les moins de 40 ans. Un identifiant : « Producteur local – Anjou » Pour répondre au manque de visibilité des producteurs sur les marchés hebdomadaires, la Chambre d’agriculture de Maine-et-Loire met en place avec le Conseil général et l’association des maires, un identifiant intitulé « Producteur local – Anjou ». Le producteur s’engage à vendre principalement sa production ; s’il fait un complément de gamme, il doit s’approvisionner auprès d’autres producteurs locaux et en afficher la provenance. Basé sur le volontariat, cet identifiant va s’installer sur les marchés de Maine-et-Loire début 2010. Les circuits courts ont le vent en poupe. Mais pour durer, les producteurs doivent trouver des solutions innovantes d’organisation. En Picardie, ils ont choisi de se regrouper pour diffuser leur offre auprès des GMS et petits commerces. C’est en 2006 que tout a réellement démarré, après quelques opérations tests qui avaient confirmé l’intérêt d’une telle démarche. Saveurs picardes, structure collective de distribution est alors créée « par et pour les producteurs ». Véritable prolongement commercial des exploitations, la plateforme doit faciliter la vente des produits dans divers points de la région. Elle n’a pas vocation à faire des bénéfices mais doit équilibrer ses charges de fonctionnement : l’objectif reste bien de ramener le maximum de valeur ajoutée dans les exploitations. Aujourd’hui, Saveurs picardes démarche les commerçants avec un catalogue de produits locaux très diversifiés : confitures, soupes, cidre, bière, jus de fruit, conserves de viande, miel, Champagne1, haricots de Soissons, etc. La politique commerciale a été clarifiée dès le départ : des conventions de partenariat ont été établies avec les magasins (disposition des produits, signalétique, politique d’animation : tout est cadré d’avance). Quant à la marge, aucune concession n’est faite : c’est 18 % pour la plateforme, à prendre ou à laisser. Les producteurs étaient partants pour travailler avec les grandes et moyennes surfaces (GMS) mais pas à n’importe quel prix ! Pour la logistique, l’association fait appel à un prestataire extérieur qui assure la réception des marchandises apportées ou livrées par les producteurs, leur stockage, la préparation et l’expédition des commandes mais aussi le suivi comptable et la facturation. Saveurs picardes année de création : 2006 nombre 36 agriculteurs d’adhérents et artisans2 chiffre d’affaires : vente : circuits : 2006 : 2007 : 2008 : 2009 : 16 000 € 94 000 € 234 000 € ≈300 000 € 66 500 articles en 2008 16 petits commerces 28 GMS/ 1 Center Parcs Pour travailler avec les GMS, il a fallu se professionnaliser : catalogue de produits (avec code barre), définition des conditions générales de vente, communication… Si cette solution a été choisie, c’est parce qu’un partenaire en phase avec l’esprit de la démarche a pu être trouvé. Aujourd’hui, la logistique est donc assurée depuis l’exploitation agricole d’un producteur de fruits rouges responsable d’une petite société de distribution de matériel pour cette filière. C’est sa femme, comptable de formation, qui gère cette mission. Les producteurs se retrouvent pleinement dans cette organisation collective efficace qui ne fait pas écran à leur identité propre. Côté GMS, le système plaît par sa simplicité : un seul interlocuteur pouvant fournir un large panel de produits locaux, même en petites quantités. Avec la montée en puissance du tourisme durable, les produits locaux sont aussi de plus en plus appréciés par les professionnels du tourisme : près d’un tiers du chiffre d’affaires est réalisé aujourd’hui par le Center Parcs de l’Ailette dans l’Aisne. Le chiffre d’affaires doit encore augmenter pour que la plateforme soit totalement autonome. Elle bénéficie pour l’instant d’un appui non négligeable en temps de la Chambre d’agriculture dans son fonctionnement quotidien, via un programme financé par le Conseil régional de Picardie. Objectif : autonomie en 2010. Il faut donc continuer à démarcher pour trouver de nouveaux points de vente, veiller à l’implication de chaque membre du groupe, indispensable pour palier au retrait progressif des agents de la Chambre d’agriculture. Et déjà d’autres projets germent comme l’idée d’étendre la gamme aux produits frais (pour l’instant, la plateforme ne travaille que des produits à durée de vie longue). L’aventure continue et fera peut-être des émules dans une région où il n’existait jusque là que peu d’initiatives collectives de producteurs fermiers ! Emmanuelle SOUDAY • La Picardie est la 2e région productrice de Champagne ! 1 • Les 12 artisans travaillent des produits locaux ; certains sont aussi producteurs. Ils sont sélectionnés sur la base du cahier des charges de la marque collective régionale « Terroir de Picardie ». 2 Françoise LOUIS 2. / Feuille de Chou Feuille de Chou / 3.