Comment optimiser la livraison urbaine
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Comment optimiser la livraison urbaine
Comment optimiser la livraison urbaine ? Débat du mercredi 6 juin de 15h30 à 16h30 Intervenants : Christian Costa, Directeur sécurité, Euro Cargo Rail, Administrateur de l’UTP Denis Leroy, vice-président de la Communauté d’agglomération de la Rochelle, en charge de la mobilité et des transports Hervé Marseille, Vice-président de la communauté d'agglomération Grand Paris Seine Ouest, Maire de Meudon Pascale Pécheur, Présidente de la Commission Stationnement et Mobilité de la Fédération Nationale des Métiers du Stationnement (FNMS) Modérateur : Marc Teyssier d’Orfeuil, délégué général, Club du dernier kilomètre de livraison (CDKL) La livraison des marchandises, ce casse-tête très urbain Organisée en association avec le Club du dernier kilomètre de livraison (CDKL), la table ronde « Comment optimiser la livraison urbaine ? » entendait trouver des réponses à l’un des défis majeurs de nos cités aujourd’hui : comment maintenir des commerces en centre-ville, tout en réduisant les nuisances causées par leur approvisionnement. Si elle est incontournable, la livraison des commerces en centre-ville pose de nombreux problèmes : nuisances sonores, émission de gaz à effets de serre, embouteillages, places de stationnement dédiées… « Pour les maires d’Ile-de-France, c’est une vraie problématique, a annoncé Hervé Marseille, Sénateur-Maire de Meudon et Viceprésident de la Communauté d’agglomération Grand Paris Seine Ouest. Il y a d’abord le sujet du niveau de pertinence pour traiter cette question, entre la ville, l’agglomération, le département ou la région. Mais il y a surtout le problème de la multiplicité de lois, dispositifs, intervenants et normes - parfois contradictoires-, à laquelle nous sommes confrontés. Nous sommes en géométrie variable permanente, en instabilité juridique, et nous devons sans cesse confronter nos projets avec les normes, pour vérifier leur compatibilité. » A chaque ville ses ELU Pascale Pécheur, Présidente de la commission Stationnement et Mobilité de la FNMS, a évoqué pour sa part la problématique liée au recueil de données. « Malheureusement, beaucoup d’acteurs ne mutualisent pas leurs informations. Il faudrait donc mettre à la disposition des collectivités des outils pour optimiser la distribution urbaine, à l’image du projet Optimod collecte en temps réel de données mobilité. » Elle a évoqué également les Espaces Logistiques Urbains (ELU), ces équipements destinés à optimiser la circulation des marchandises en ville sur le plan fonctionnel et environnemental, par la mise en place de points de rupture de charge. « Les marchandises sont regroupées sur un même espace et livrées aux clients finaux par des modes plus respectueux de l’environnement. Les parkings, qui voient leur fréquentation diminuer, sont des sites privilégiés pour ces espaces. Mais leurs contraintes restent nombreuses : ils ne disposent pas toujours de lieux pour stocker, n’ont pas souvent la hauteur de plafond nécessaire, il y a les problèmes de la qualité de l’air, de la réglementation incendie, des bornes de recharge électrique… Tout cela nécessite des investissements lourds et donc de trouver un modèle économique. » De l’innovation avant tout sur Lyon, le nouveau système de La Rochelle : chut, on livre ! Il y a 14 ans, pour mettre un terme aux dégradations et aux nuisances, la municipalité de La Rochelle décide d’interdire l’accès du centre historique aux gros camions de livraison après 7h30 le matin, et de ne plus laisser entrer que des petits véhicules respectueux de l’environnement. « Bruxelles cherchait 6 villes en Europe pour tester l’achalandage de centres villes par des petits véhicules électriques, rappelle Denis Leroy, Vice-président de la Communauté d’agglomération de La Rochelle en charge de la mobilité et des transports. Nous avons été la seule ville française à en faire partie. » Après que les différentes parties aient été mises autour de la table, une plate-forme logistique est créée sur l’espace Sernam disponible à la gare et une flotte de 6 véhicules est achetée (2 camions et 4 Berlingo dont 2 « chaîne du froid »). « Depuis 2001, ils ont parcouru 320 000 kilomètres dans la vieille ville, ce qui a permis d’économiser 34 500 litres de carburant et 85 tonnes de CO2. Les commerçants peuvent désormais être livrés plusieurs fois dans la journée, ce qui les dispense des problèmes de stockage. Aujourd’hui, les recettes couvrent les dépenses, ce qui fait que, dès 2013, il n’y aura plus de subvention pour soutenir cette activité. » Interrogé sur la possibilité d’approcher les villes avec le rail, Christian Costa, Directeur sécurité d’Euro Cargo Rail, mentionne l’exemple méritoire de Monoprix et de sa plate-forme logistique en gare de Bercy, d’où partent 26 camions au gaz naturel pour desservir les succursales de l’enseigne. « Le concept fonctionne, mais il faut créer les conditions qui donnent envie de miser sur le rail pour le transport des marchandises. Aujourd’hui, le fret ferroviaire souffre d’un manque de priorité dans l’attribution des sillons, ce qui engendre notamment des problèmes de ponctualité. » La conclusion au débat viendra de Pascale Pécheur. « Pour que l’on puisse faire bouger les lignes, il faut tester de nouvelles formules, décloisonner les périmètres et encourager un dialogue public-privé. Il y a aujourd’hui un certain nombre d’initiatives, comme celle de la péniche « Vert Chez Vous », mise en place à Paris début mai 2012. Il s’agit d’un espace logistique flottant qui dessert plusieurs points sur les rives de la Seine, d’où partent ensuite des « cargo cycles » chargés de colis. Il y a aussi le projet d’hôtel logistique de Sogaris, sur l’ancienne gare ferroviaire Chapelle International à Paris 18ème, ou encore les projets dans les parkings du front de Seine. Mais dans tous les cas, il nous faut innover. » Sophie Bocquillon Revue Transport Public