Conduite accompagnée, tuteur sanctionnable
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Conduite accompagnée, tuteur sanctionnable
avec Conduite accompagnée, tuteur sanctionnable ? Dans le cadre de l’apprentissage anticipé de la conduite, certaines infractions peuvent être reprochées à l’accompagnateur bien qu’il ne soit pas au volant. elon le Code de la route, “le conducteur d’un véhicule est responsable pénalement des infractions commises par lui dans la conduite dudit véhicule”. Le fait d’être l’accompagnateur d’un conjoint, enfant, frère, ami... dans le cadre de l’apprentissage anticipé de la conduite (AAC) n’expose donc pas aux sanctions encourues pour les fautes commises par cet apprenti. Mais attention, certaines infractions relatives à la conduite peuvent être reprochées à l’accompagnateur bien qu’il ne soit pas au volant. Le Code de la route énonce effectivement que “pendant la période de conduite accompagnée, l’élève conducteur doit être sous la surveillance constante et directe d’un accompagnateur”. Par ailleurs, le tribunal correctionnel de Chartres, dans un jugement rendu le 11 juillet 2000, a estimé que la surveillance de l’élève conducteur soumet l’accompagnateur à une obligation particulière de conseil, de prudence, de responsabilité et de sécurité. Le tuteur peut donc être sanctionné lorsqu’il y déroge. Alcool et stupéfiants Le Code de la route indique que les dispositions relatives à la conduite sous l’empire alcoolique avec un taux au moins égal à 0,5 g (taux contraventionnel), en état d’ivresse manifeste avec un taux d’alcool supérieur à 0,8 g par litre de sang (taux délictuel) sont applicables à l’accompagnateur d’un élève conducteur. Il prévoit même que l’accompagnateur d’un élève impliqué dans un accident de la circulation ayant causé un dommage corporel, auteur présumé d’une infraction à la vitesse, ou ne portant pas sa ceinture, soit soumis aux épreuves de dépistage de l’état alcoolique. De Article paru dans auto moto n° 200, juin2012 plus, il énonce que l’auteur présumé d’un accompagnement en état d’ivresse manifeste peut voir son taux d’alcool contrôlé. Le Code de la route établit également que le tuteur n’a pas le droit d’accompagner l’élève après avoir fait usage de stupéfiants. L’article L.135-2 stipule un dépistage de stupéfiants pour le tuteur d’un élève conducteur impliqué dans un accident corporel ou mortel. Un tel dépistage est aussi possible sur le tuteur en cas d’accident matériel, de simple infraction routière, si l’élève semble avoir fait usage de produits stupéfiants, ou en toutes circonstances sur réquisition du procureur de la République. Rétention, suspension, perte de points En cas d’état alcoolique, ou de dépistage positif de stupéfiants du tuteur, ou s’il refuse le dépis- tage, son permis est retenu surle-champ. Le préfet peut ensuite prononcer une suspension du permis de conduire pendant une durée de six mois maximum (peine ne visant que la conduite en état alcoolique ou le refus de la mesure d’alcool). Par ailleurs, rien dans le Code de la route n’exige que le retrait de points n’intervienne qu’à l’encontre du conducteur. L’article L.223-1 expose simplement qu’un retrait de points est opéré si le “titulaire” du permis de conduire a commis une infraction pour laquelle cette réduction est prévue. Par conséquent, la perte de six points s’applique au permis de l’accompagnateur en état alcoolique, qui a fait usage de stupéfiants, ou qui refuse un dépistage. l Par M. Lesage (Avocat, membre de la commission juridique de 40 Millions d’automobilistes.)