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SAMEDI 6 DECEMBRE 2008 - EL ACIL 9 CULTURE ENTRETIEN AVEC SEGUENI MOHAMED ABDERRACHID " Pour la sauvegarde et la préservation du patrimoine malouf " De retour de Tunisie où un hommage lui a été rendu à l'occasion de sa participation au cinquantenaire de la chanteuse SALIHA, l'artiste constantinois Segueni Mohamed Abderrahid a fait la démonstration que le malouf s'exportait bien et que la valeur d'un artiste est parfois reconnue ailleurs que chez soi. explications, il m'a rétorqué qu’il ne pouvait m’être d'aucune aide : ni transport ni autre chose. Alors je me suis déplacé avec mes propres moyens. Tout en emportant un drapeau algérien en vue de représenter mon pays comme il se doit, j'y suis allé et j'ai fait honneur à mon pays car, j'ai été présenté comme étant un chanteur venant d'Algérie, le pays frère et non comme un chanteur particulier. Et je suis fier d'être algérien. El Acil : Pourquoi certains chanteurs sont exclus des manifestations? P our les lecteurs d'El Acil nous avons essayé d'en savoir plus sur ce rendezvous tunisien mais aussi sur l'artiste particulièrement apprécié non seulement sur la place de Constantine mais aussi à l'échelle nationale et internationale, notamment par la communauté émigrée. - Il y a eu un premier hommage le 28 juillet, le jour de mon anniversaire à El Kef par le délégué régional Si Lahbab Laouadi : Et le consul algérien à El Kef M. Belbaki Rachid était présent lors de l'hommage. Ce fut à l'occasion d'une tournée du 20 au 29 juillet en Tunisie. Aussitôt, j’ai été invité officiellement au cinquantenaire de la disparition de la chanteuse Saliha, une diva de la chanson tunisienne. A la date choisie, le 26 novembre je suis parti, 48 heures avant l'évènement, pour être présent le jour de l'ouverture : Et le ministre de la culture Abderaouf El Basti était présent pour me rendre un deuxième hommage et la remise du trophée à l'occasion du cinquantenaire de la chanteuse décédé le 26 novembre 1958. Après la remise du trophée, on a procédé à l'ouverture en duo avec le chanteur tunisien Ziad Gharsa accompagné de son ensemble Erraahidia. De grands chanteurs, des figures emblématiques de la chanson tunisienne étaient présents aussi tel Lotfi Bouchenak, Ziad Gharsa, le docteur Salah El Mehdi, Nasser Zghenda, Abderrahmane Layadi, Souad Mahacène et un artiste égyptien Ouarl Samy... El Acil : Y a-t-il eu un hommage en Algérie ? - Pas du tout. Cela est décevant car, ici ce n'est qu'après avoir atteint l'âge de 70 à 80 ans qu’on rend hommage à l'artiste. Finalement, l'artiste algérien est l'enfant prodige dont le talent n'est reconnu qu'ailleurs, en dehors de sa ville natale El Acil : Et les festivals ? - J'ai 37 ans de métier et de carrière et lors des festivals, on nous mêle avec des débutants chanteurs, des associations et on nous demande de faire un concours, ce qui est fâcheux vu les différences de niveau. Avant mon départ en Tunisie (le 26 novembre 2008), j'ai appelé le directeur de la culture de la wilaya de Constantine pour lui demander un local pour répéter au centre culturel Mohamed Laid El Khalifa, juste pour deux heures de temps, j'ai essuyé un refus total au motif que la - A Constantine, on ne nous fait pas appel. Et à chaque fois on invoque le manque de budget. Tandis qu'à Alger, les artistes travaillent comme il faut et effectuent même des tournées à l'étranger sous la tutelle des organismes officiels. Dès lors, on se demande pourquoi nous ne bénéficions pas des mêmes avantages pour représenter l'Algérie avec son patrimoine très varié et sa diversité. El Acil : Et les tentatives d'enregistrement d'écriture des 10 noubas? - Elles sont stockées au niveau du ministère de la culture. Sans que le public n'en prenne connaissance. On aurait préféré la diffusion de ces enregistrements pour que les fans du malouf s'en imprègnent et que les musiciens s'en inspirent dans la mesure où c'est un véritable mémorandum de cette musique. Et quand bien même on est versé dans cet art, il nous reste toujours quelque chose à apprendre. El Acil : Et votre contribution dans ce domaine ? - J'ai envoyé un fax au ministè- El Acil : L'organisation du festival international du malouf à Skikda ? - Je tiens à remercier le docteur Zerouala Nadjib pour les efforts qu'il déploie pour sauvegarder ce patrimoine. Il est en train de faire le bon choix en ramenant des chanteurs maghrébins, turcs, syriens…en axant la sélection sur la qualité et non tout autre aspect qui n'ajoute rien à l'événement artistique. Il a invité beaucoup d’artistes à l'ouverture et à la clôture. Et j'étais parmi eux. El Acil : Les prochains produits ou spectacles ? - J'ai sorti deux CD. "Et Boughi" avec des paroles pour expliquer aux profanes le sens du texte et "demi Djara". J'ai produit un - C'est la dérive par ce qu'on n'a pas d'écoles. Il n'y a pas une génération qui s'occupe de la préservation du malouf comme il le faudrait. El Acil : Et les associations ? - A part l'association Maqam qui travaille sérieusement ainsi que l'association Inchirah. A Alger, il y a l'orchestre national de la musique andalouse dirigé par Rachid Guerbes. Il m'a sollicité pour des représentations mais malheureusement le temps ne me le permettait pas. J'aurais aimé répondre favorablement mais des engagements m'attendaient ailleurs. re de la culture pour enregistrer les chansons Haouzi et Mahdjouz jusqu'à présent je n'ai rien reçu en retour pour contribuer à la préservation de ce patrimoine constantinois pour ce qui est du mahdjouz. El Acil : Comment voyez-vous l'avenir du malouf ? DCWC ne disposait pas de local. Un fax a été envoyé au mois de juillet 2008 au directeur de la culture de la wilaya de Constantine, concernant une tournée en Tunisie. Ce fax ne m'a jamais été remis et lorsque j'ai demandé des choses ne permet pas beaucoup l'émergence de nouveau talents. Donc, tout le monde s'affaire à reproduire la même chose et il n'y a que la voix qui diffère. El Acil : Quelle est la situation du malouf ? - Lorsque les artistes se donneront une véritable importance et chercheront l'authenticité tout en ?uvrant dans le même sens, le malouf trouvera son chemin et sera préservé des déviations qui le guettent à tout moment. Je tiens à remercier les associations que j'ai citées plus haut et qui travaillent dans un but non lucratif. Mais cela ne suffit pas. Il faudrait offrir des moyens (locaux de répétition ou siège pour les associations) aux associations, aux personnes compétentes en la matière pour accroître les chances de sauvegarde et de promotion du malouf. El Acil : Et après l'hommage ? - J'ai été invité par la télévision tunisienne pour faire une émission en direct accompagné d'un orchestre tunisien. L'émission a été une réussite et j'ai chanté les chansons de la défunte Saliha comme "menfrag eghzali" "alif ya soltani" "billah ya Ahmed Ya khouya" "Ardouni Zoudj essaya" et un medh "Nabi oua mechalou". Je respecte comme il se doit les chouyoukh qui ont permis la sauvegarde et la préservation du patrimoine malouf et on espère que les générations futures reprennent le flambeau pour maintenir en l'état cette musique et l'améliorer si possible. El Acil : Et les chouyoukh ? - La plupart d'entre eux sont décédés et ceux qui restent, avec leur âge, ne peuvent pas assumer comme auparavant la vulgarisation du malouf. El Acil : Y a-t-il des jeunes qui émergent ? - C'est finalement la contre partie lucrative qui est recherchée. Et cette façon de voir les autre CD aissaoua avec des titres constantinois et tunisiens pour mon vaste public. Comprenant "Nabi" oua mechalou" ya chadli ya ben lahcène" "El Medelel" J'ai sorti un produit Aissaoua pour monter mes capacités de chanteur qui doit présenter une tessiture lui permettant de toucher à tous les genres classiques et autres. Je précise qu'un chanteur véritable n'est pas celui qui apprend par coeur les chansons. Le chanteur avant tout, doit avoir une voix à trois octaves au moins lui assurant des possibilités de variations crescendo et décrescendo et d'atteindre des notes aussi bien graves qu'aigues selon les chansons interprétées. El Acil : Le dernier mot … - Je souhaite que les gens responsables de la culture nous prennent en considération et je demande aux artistes dignes de ce nom d'être à la hauteur de cette musique malouf. Mon souhait, c'est d'apprendre le Coran et mettre la sfina (répertoire) sur le pupitre et me consacrer beaucoup plus à la voix. PRP/Azziz.K