La qualité du lait dans les fermes biologiques-Tikofsky 2009
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La qualité du lait dans les fermes biologiques-Tikofsky 2009
La qualité du lait dans les fermes biologiques Linda L. Tikofsky, D.M.V. Quality Milk Production Services Cornell University L’agriculture biologique est un système de gestion qui exige l’intégration des pratiques culturales, biologiques et mécaniques qui favorisent le recyclage des ressources, la promotion de l’équilibre écologique et la protection de la biodiversité. (National Organic Program, 2002). L’utilisation d’antibiotiques, d’hormones, de stimulateurs de croissance et de la plupart des médicaments synthétiques est interdite chez les animaux qui produisent des aliments ou des fibres. Toutefois, il n’est pas permis de surseoir à ces traitements uniquement pour protéger la désignation « biologique » de l’animal. La priorité doit être accordée au bien-être de l’animal. Cependant, si l’animal reçoit une substance interdite, il doit être définitivement exclu de la production biologique. Ailleurs dans le monde, les règles régissant la production biologique diffèrent de celles des États-Unis. L’élevage biologique au sein de l’Union européenne (UE) est régi par le Règlement 1804/99 de l’UE qui a pris effet en 2000. Chacun des États membres de l’UE peut imposer des règles internes plus sévères. Les règlements sur la production biologique de l’UE stipulent que les animaux des élevages biologiques doivent disposer d’un espace vital plus vaste, d’un accès périodique au grand air et recevoir un régime à forte teneur en fourrage, bien qu’une disposition en vigueur jusqu’en 2008 permette l’apport d’aliments de sources non biologiques jusqu’à concurrence de 5 %. L’utilisation d’antibiotiques à des fins prophylactiques (p. ex. le traitement généralisé des vaches taries) est interdite, mais les antibiotiques peuvent servir à traiter les maladies dans la mesure où les délais d’attente après le traitement sont prolongés (habituellement du double par rapport aux recommandations sur l’étiquette). En 2006, le Canada a adopté ses propres normes biologiques (CAN/CGSB-32.310-2006); avant cela, la plupart des organismes de certification canadiens adoptaient les normes des États-Unis en matière de production biologique. La norme canadienne est un amalgame des règlements européens et américains. Les antibiotiques sont permis seulement en cas d’urgence. Le lait doit être exclu, mais l’animal conserve sa désignation biologique. La situation en Europe Tout comme aux États-Unis, une des principales préoccupations des producteurs laitiers, biologiques ou non, est la mammite bovine. Peu de documents ont été publiés sur la qualité du lait et la santé du pis dans les élevages laitiers biologiques aux États-Unis. Les renseignements sont plus abondants dans le contexte de l’Union européenne, mais les normes biologiques de l’UE sont différentes de celles des États-Unis dans la mesure où l’on permet l’usage restreint d’antibiotiques associés à une période de retrait prolongé. Le tableau de l’annexe 1 résume plusieurs études sur la qualité du lait et la santé du pis dans certaines fermes biologiques européennes. Le comptage des cellules somatiques du lait prélevé dans le réservoir des exploitations laitières biologiques ne diffère pas énormément de celui des fermes classiques (ou non biologiques). Bennedsgaard et ses collaborateurs ont évalué la santé VM 704, L. L. Tikofsky 1 des vaches et la qualité du lait dans des fermes danoises non biologiques, des fermes biologiques établies de longue date (avant 1990), des fermes biologiques établies depuis un certain temps (conversion avant 1995) et des fermes récemment converties à l’élevage biologique et ont conclu que la qualité du lait s’améliorait de façon proportionnelle à la durée de la période de production biologique du troupeau. Nauta et ses collaborateurs ont regroupé des fermes aux Pays-Bas selon une classification semblable et évalué la santé et la qualité du lait chez les primipares. Contrairement aux résultats de l’étude danoise, les génisses primipares des fermes biologiques établies depuis longtemps avaient une qualité de lait relativement inférieure à celle des fermes de conversion récente ou en production classique. De nombreuses recherches indiquent que les traitements pour la mammite clinique sont moins fréquents sur les fermes laitières biologiques par rapport aux exploitations classiques; cependant, la plupart des études ont évalué les taux de mammite clinique en fonction des traitements consignés dans les registres par les producteurs laitiers. Un grand nombre de pays européens exigent que tous les traitements antibiotiques soient consignés dans une base de données nationale, mais aucun pays, à ce jour, n’exige la consignation des traitements de nature phytothérapique et homéopathique. Ces derniers traitements prédominent dans les fermes biologiques (Weller et Cooper, 1996) et la fréquence des mammites cliniques pourrait être sous-estimée dans les fermes biologiques. Qualité du lait dans les troupeaux biologiques aux États-Unis Aucune étude officielle ne s’est penchée sur la qualité du lait dans les fermes laitières biologiques aux États-Unis, bien que quelques auteurs aient inclus des données limitées concernant la qualité du lait. Tikofsky et ses collaborateurs, dans le cadre d’une étude sur la susceptibilité antimicrobienne de Staphylococcus aureus, rapporte que le comptage des cellules somatiques du lait en vrac dans les fermes biologiques de l’État de New York se chiffrait à 273 000 cellules/ml tandis qu’elle atteignait en moyenne 559 300 cellules/ml dans le lait prélevé dans le réservoir d’un troupeau en conduite d’élevage classique de taille semblable, visé par l’étude. Dans le cadre d’une enquête sur les pratiques de gestion et l’usage d’antibiotiques, Zwald et ses collaborateurs ont examiné 99 fermes classiques et 32 fermes biologiques, les catégorisant en fonction de six niveaux de comptage des cellules somatiques. Quatre-vingt-cinq pour cent des fermes biologiques présentaient un CCS du lait prélevé dans le réservoir inférieur à 400 000 cellules/ml; 53 % avait un CCS du lait prélevé dans le réservoir inférieur à 300 000 cellules/ml. Niveau de CCS (cellules/ml) Fermes classiques (nombre) % <100 000 100 000 – 199 000 200 000 – 299 000 300 000 – 399 999 400 000 – 499 000 1 30 42 18 6 1,0 30,3 42,4 18,2 6,1 VM 704, L. L. Tikofsky Fermes biologiques (nombre) 1 2 14 10 5 % 3,1 6,3 43,8 31,3 15,6 2 > 500 000 2 2,0 0 0 Récemment, une importante ferme laitière privée de l’ouest des États-Unis a analysé le résultat du CCS du lait prélevé dans le réservoir (n=3 359 échantillons de lait prélevé dans le réservoir) sur deux ans dans son troupeau de 4 000 vaches holsteins. En moyenne, la numération du lait en vrac était de 270 525 cellules/ml (intervalle de 100 000 à 964 000 cellules/ml; médiane =100 000 cellules/ml) (Velez et Melendez, 2006). Enfin, une étude a comparé la qualité du lait de quatre transformateurs différents de l’État du Maine sur une période de dix mois. La moyenne du CCS des fermes laitières livrant leur lait à des transformateurs biologiques était de 283 000 cellules/ml; la moyenne pour les fermes livrant leur lait aux transformateurs non biologiques était de 207 000 cellules/ml, 313 000 cellules/ml, 322 000 cellules/ml et 416 000 cellules/ml (Kersbergen et Schivera, 2006). En outre, l’étude précédente comprenait un sondage de 46 fermes biologiques. Soixante-sept pour cent des producteurs biologiques utilisaient périodiquement le test californien de dépistage des mammites (CMT) afin d’évaluer la qualité du lait; la majorité de ces producteurs n’utilisaient pas le CMT lorsqu’ils étaient en production non biologique. Onze pour cent des fermes participent régulièrement à un programme de comptage des cellules d’une association d’amélioration des troupeaux laitiers. Lorsqu’un quartier préoccupant a été décelé, 60 % des fermes pratiquent une traite séparée avec une trayeuse à quartiers et éliminent le lait. Quatre-vingt-cinq pour cent des fermes en gestion biologique ont recours à des bains de trayons à base d’iode, avant et après la traite et 90 % se servent d’essuie-tout individuels. Gestion de la santé du pis sur les fermes laitières biologiques Depuis des années, on fait la promotion du plan en dix points du National Mastitis Council pour aider les producteurs à obtenir et à maintenir une qualité de lait élevée. Cependant, les méthodes d’élevage biologique aux États-Unis interdisent l’utilisation de traitements antibiotiques pour les vaches taries ainsi que tout traitement antibiotique en cours de lactation, quelles que soient les circonstances. Conséquemment, une surveillance intensive de la santé du pis pour permettre le diagnostic précoce de nouveaux cas de mammite ainsi que l’adaptation proactive de stratégies de gestions sont essentielles pour les fermes biologiques. On trouve ci-dessous une adaptation du plan du NMC pour la formation des producteurs. Huit étapes pour une meilleure santé du pis 1. FIXER DES OBJECTIFS PROPRES À LA FERME EN MATIÈRE DE SANTÉ DU PIS Ces objectifs varieront d’une ferme à l’autre, selon les enjeux de chaque exploitation, de l’organisme de certification et des principes du producteur. Voici des objectifs réalistes et réalisables pour la majorité des entreprises : Streptococcus agalactiae - 0 % et Mycoplasma - 0 % Staphylococcus aureus <5 % VM 704, L. L. Tikofsky 3 Comptage des cellules somatiques du réservoir à lait < 200 000 cellules/ml Nombre de nouvelles infections chaque mois inférieur à 5 % Infections chroniques de 5 à7 % ou moins Mammite clinique de 2 à 3 % Si un troupeau prévu pour la conversion à la production laitière biologique montre des signes de mammite contagieuse, tous les efforts devraient être déployés pour diagnostiquer, traiter ou réformer les animaux infectés avant la conversion. Le Streptococcus agalactiae est une forme de mammite hautement contagieuse : la présence de seulement quelques vaches atteintes d’une infection de Streptococcus agalactiae dans un petit troupeau (<30 vaches) peuvent pousser le comptage CCS du lait prélevé dans le réservoir au-delà de la limite permise par la réglementation. Comme l’infection au Stre ag répond bien au traitement antibiotique, il est préférable de l’éliminer avant de commencer la livraison de lait biologique. Dans les troupeaux biologiques établis, la mammite contagieuse peut créer des problèmes plus que banals, mais des efforts soutenus et une surveillance constante peuvent en venir à bout. Les régimes thérapeutiques parallèles donnent habituellement des résultats décevants et sont souvent peu pratiques pour une grande quantité d’animaux. Voici une suggestion de plan de gestion : o Soumettre toutes les vaches en lactation du troupeau à des cultures d’échantillon de lait composite; o identifier (à l’aide de bracelets de couleur) toutes les vaches infectées par la mammite contagieuse (Streptococcus agalactiae, Staphylococcus aureus, Mycoplasma); o réformer les animaux en lactation plus âgés, ceux dont le CCS est élevé, les vaches non saillies ou les animaux atteints d’infection clinique; o stabulation en logettes — regrouper les vaches atteintes de mammite contagieuse dans des enclos séparés et TOUJOURS traire ce groupe en dernier; o stabulation entravée/cornadis (carcans) – confiner les vaches atteintes de mammite contagieuse dans une aire distincte de l’étable et TOUJOURS traire celles-ci en dernier ou à l’aide d’une unité réservée aux vaches atteintes de mammite contagieuse; o prévenir la transmission pendant la traite : porter des gants, BIEN appliquer le bain de trayons (1 % d’iode recommandé), se servir d’essuie-tout à usage unique (pas de serviettes ou d’éponges communes); o pratiquer continuellement des cultures de chaque vache tarie et génisse et ségréguer celles dont le résultat est positif; o soumettre les vaches au CMT chaque semaine et exclure le lait du réservoir si le résultat est élevé; o lutter contre les mouches dans l’étable; o s’assurer d’inclure dans la ration, à tous les stades de lactation, une quantité suffisante de sélénium, de vitamine E et des autres oligo-éléments sous une forme biodisponible. 2. METTRE EN OEUVRE UN PLAN PERMETTANT LA SURVEILLANCE PÉRIODIQUE DE LA SANTÉ DU PIS VM 704, L. L. Tikofsky 4 La méthode la plus facile consiste en un comptage des cellules périodique dans le cadre d’un programme d’une association d’amélioration des troupeaux laitiers, mais il est également possible d’atteindre les objectifs en utilisant une tasse filtre, l’observation visuelle et le CMT. Il faut évaluer la santé du pis de tous les animaux en lactation une fois par mois. Les vaches qui obtiennent un CCS élevé lors de deux évaluations consécutives du contrôle laitier ou de deux CMT mensuels consécutifs devraient être soumis à une culture pour qu’elles soient traites en dernier, surveillées et soumises à un traitement parallèle ou encore réformé. Les cas de mammite clinique devraient également être soumis à une culture afin de pouvoir intervenir dans le milieu. Il est conseillé de rencontrer deux fois par année votre agent de certification, votre vétérinaire et votre nutritionniste pour évaluer le programme actuel de lutte contre la mammite et de réévaluer les objectifs en matière de santé du pis. 3. MÉTHODES PRESCRITES POUR LA TRAITE Il importe d’établir une bonne méthode de traite que tous les préposés appliqueront d’une traite à l’autre. Les vaches recherchent la constance et l’utilisation d’une méthode uniforme aura pour effet de réduire la tension et d’améliorer l’éjection du lait et la vidange du pis. Les composantes d’une bonne méthode de traite sont les suivantes : Lavage du pis/bain de trayons avant la traite : Les trayons doivent être lavés ou baignés au préalable, puis nettoyés et asséchés avant la pose des unités. Un essuie-tout jetable doit être utilisé pour chaque vache. N’utilisez pas le même essuie-tout d’une vache à l’autre pour éviter de propager la mammite. Premiers jets : L’élimination de 3 à 4 jets de lait de chaque trayon avant la traite aide à stimuler le réflexe d’éjection du lait. Les vaches évacueront le lait plus rapidement et le temps d’utilisation de la trayeuse sera diminué, réduisant ainsi au minimum les dommages causés à l’extrémité du pis. La prise des premiers jets permet également d’effectuer un contrôle de la mammite clinique plus rapidement tout en éliminant le lait de l’extrémité du trayon qui contient une concentration plus élevée de bactéries et de cellules somatiques. Les premiers jets devraient être recueillis dans une tasse filtre ou envoyés au dalot pour éviter de contaminer la litière et les mains. Gants : Il faut porter des gants (en nitrile ou en latex) pendant la traite pour réduire le risque de contamination. Il est plus facile de désinfecter les mains gantées que la peau nue en passant d’une vache à l’autre ou lorsqu’elles sont contaminées par le lait ou le fumier. Ordre de la traite : Les vaches atteintes de mammite contagieuse devraient être identifiées en permanence (avec un bracelet) et être traites en dernier ou avec une unité réservée à cette fin, à chaque traite. Surtraite/égouttage en fin de traite : Il n’est pas nécessaire d’évacuer le lait du pis de la vache jusqu’à la dernière goutte. Le fait de laisser en place les unités lorsque l’écoulement du lait est faible ou de tirer sur les unités risque d’endommager l’extrémité des trayons : on risquerait d’éliminer la kératine qui se forme à l’extrémité du trayon et qui a certaines propriétés antibactériennes naturelles. En outre, la traite excessive peut entraîner l’éversion du sphincter du trayon et la formation de tissus cicatriciels qui peuvent engendrer de nombreux problèmes. Le sphincter du trayon et sa capacité de se VM 704, L. L. Tikofsky 5 refermer entre les traites et la première ligne de défense contre la mammite et il importe que l’extrémité du trayon reste saine. Les cicatrices à l’extrémité des trayons risquent d’être colonisées par S. aureus et d’augmenter le risque de mammite. Le bain de trayons après la traite : Le choix et l’application d’un bain de trayons après la traite sont de première importance pour les troupeaux atteints de mammite contagieuse. Si par mégarde la vache est traite après une vache infectée, les bactéries contagieuses sont déposées sur la pellicule de lait à la surface du trayon. Là, elles se multiplient et remontent dans l’extrémité du trayon pour déclencher une infection. Le fait de plonger les deux tiers ou plus de chaque trayon dans un liquide de bain de trayons après la traite permet de tuer les bactéries avant qu’elles n’aient la possibilité de se multiplier et de se disperser sur la pellicule de lait. Les bains de trayon devraient contenir un minimum de 10 % de produits adoucissants pour la peau afin d’assurer la santé du pis et de prévenir l’irritation et l’apparition de fissures. 4. ENTRETIEN PÉRIODIQUE DE L’ÉQUIPEMENT DE TRAITE Le système de traite mécanique devrait être évalué par une personne qualifiée au moins deux fois par année et soumis à un essai dynamique pendant qu’il est en marche. Les fluctuations de pression négative attribuables au glissement des manchons, à l’engorgement, à une réserve inadéquate de puissance de succion et au mauvais fonctionnement des régulateurs risquent de faire remonter les bactéries dans l’extrémité du trayon pendant la traite et d’augmenter le risque de mammite. Les manchons de caoutchouc devraient être remplacés après avoir servi à traire 1 200 vaches ou à tous les 60 jours, selon la première occurrence. Le caoutchouc qui sert plus longtemps se détériore et se couvre de fissures et de plis microscopiques qui retiennent les bactéries, même après le cycle de lavage (voir la figure ci-dessous). Les autres pièces en caoutchouc (tuyaux, tubes, joints d’étanchéité) devraient être inspectées périodiquement et remplacées selon l’usure. A. B. A. Surface d’un nouveau manchon en caoutchouc B. Surface d’un manchon après la traite de 1 200 vaches (avec la permission de dc engineering uk) VM 704, L. L. Tikofsky 6 5. ÉVALUATION DE LA GESTION DES VACHES TARIES Même si le traitement antibiotique des vaches taries n’est pas permis en fonction d’une production laitière biologique, cette période est néanmoins propice à l’amélioration de la santé du pis et au renouvellement des tissus de lactation. L’apport en énergie devrait être diminué une semaine avant le tarissement pour permettre une réduction de la production. Au moment du tarissement, le pis devrait être évacué une dernière fois et l’extrémité des trayons soumis à un bain après la traite, deux fois par jour pendant deux semaines après le tarissement. Le bouchon de kératine met environ deux semaines à sceller l’extrémité du trayon et à prévenir l’apparition de nouvelles infections pendant la période de tarissement. Jusqu’à ce que ces bouchons soient formés, nous devons veiller à désinfecter l’extrémité des trayons et à éviter la contamination en assurant à la vache un environnement propre et sec. À mesure que la vache se tarit, les sécrétions mammaires qui tuent les bactéries se transforment (augmentation de la lactoferrine et de l’alphalactoglobuline, augmentation du niveau d’anticorps) et aide à régler les infections existantes. En outre, la nutrition de la vache tarie joue un rôle important, en particulier lorsqu’elle approche de la période de mise bas. Pendant cette période, les concentrations de sélénium et de vitamine E prennent de l’importance pour aider le système immunitaire et reproducteur et assurer la naissance d’un veau vigoureux. Le Conseil national des recherches recommande d’administrer par tête par jour, 0,3 ppm de sélénium et au moins 1 500 UI de vitamine E. Pour assurer une bonne santé du pis, on recommande des suppléments de sélénium et de vitamine E tout au long de la lactation. Un environnement propre et confortable contribue à la prévention de nouvelles infections environnementales et à éviter les blessures aux trayons. Lorsque les vaches sont logées à l’intérieur pendant l’hiver, les stalles devraient être curées fréquemment et garnies d’une litière propre et sèche, en quantité suffisante. En général, en été, le pâturage est préférable pour les vaches taries en prenant soin de clôturer les zones humides autour des étangs et des ruisseaux pour éviter qu’elles ne se transforment en des aires de repos boueuses. 6. METTRE EN PLACE DE LIGNES DIRECTRICES POUR LA BIOSÉCURITÉ ET LA RÉFORME La venue de nouveaux animaux dans un troupeau établi risque d’introduire nombre de maladies (la diarrhée virale des bovins (BVD) et la paratuberculose) en plus de la mammite. Un investissement modeste au départ pour s’assurer de la bonne santé des vaches introduites dans votre troupeau peut vous économiser des milliers de dollars en lutte contre la maladie. Comme il en a été question auparavant, il importe de mettre en culture de nombreux échantillons du réservoir à lait, tant pour le contrôle de la mammite habituelle que pour les Mycoplasma. Si cela n’est pas possible, les nouvelles arrivantes devraient être traites séparément et les échantillons de lait mis en culture aussi rapidement que possible après leur intégration à la ferme. Bien qu’en général l’on considère l’arrivée des génisses comme sécuritaire, ces dernières peuvent également être porteuses d’infection et la ségrégation ainsi que les protocoles de contrôle sont justifiés. À mesure que l’on identifie les vaches porteuses de mammite contagieuse, il importe d’utiliser des méthodes de réforme stratégiques pour réduire progressivement l’incidence de maladie dans VM 704, L. L. Tikofsky 7 votre troupeau. Trayez ces vaches séparément. Placez les vaches atteintes de mammite contagieuse sur la liste des animaux exclus de la reproduction. Réformez dès que possible les vaches qui présentent constamment un comptage de cellules élevé. Les vaches dont le pis présente une abondance de cicatrices et d’abcès devraient être réformées aussi rapidement que possible. Dans les troupeaux à forte prévalence de vaches porteuses de Staphylococcus aureus, où il importe de réduire rapidement le comptage de cellules dans le lait prélevé du réservoir, les quartiers infectés devraient être identifiés par mise sous culture et taris pour éviter que le lait ne soit ajouté au réservoir ou ne contamine l’approvisionnement en aliment. 7. ENVIRONNEMENT Un environnement propre, sec et confortable est essentiel à la lutte efficace contre la mammite. Des stalles de la bonne taille, bien entretenues et bien approvisionnées en litière permettront d’éviter les lésions aux trayons qui peuvent provoquer une mammite de type S. aureus. Les vaches atteintes de mammite contagieuse devraient être ségréguées dans une section de l’étable, de manière à ce que le lait infecté qui pourrait couler sur la litière ne se transforme pas en source de problèmes éventuels pour les vaches saines. Comme il est reconnu que les mouches peuvent propager la mammite, tout particulièrement S. aureus et A. pyogenes, la lutte efficace contre les mouches est essentielle à la prévention de la mammite. 8. LES JEUNES ANIMAUX ET LES SUJETS DE REMPLACEMENT Les animaux de remplacement représentent l’avenir du troupeau et sont des éléments clés dans le maintien d’un comptage de cellules somatiques bas du lait prélevé dans le réservoir dans les troupeaux qui luttent contre la mammite contagieuse. En gardant ce groupe exempt de contamination et en santé, l’avenir financier de la ferme est assuré. La mammite contagieuse peut se propager aux jeunes animaux de deux façons lorsque les veaux reçoivent du lait entier. Les bactéries Staphylococcus aureus et Streptococcus agalactiae dans le lait peuvent vivre dans les amygdales et d’autres tissus immunitaires de la bouche pendant une période pouvant atteindre deux semaines après le sevrage. Si les veaux sont logés ensemble pendant cette période et pratiquent l’allaitement croisé, les bactéries de la mammite contagieuse peuvent être introduites dans le pis juvénile et éventuellement, la génisse peut mettre bas avec la mammite contagieuse. En outre, si l’on permet aux veaux d’errer dans l’étable, ils peuvent téter une vache atteinte de mammite contagieuse puis une vache non infectée, propageant ainsi la maladie. Même dans les troupeaux qui ne présentent pas de problème d’allaitement croisé, les mouches qui se nourrissent dans les seaux de lait, puis sur la peau et les poils peuvent également propager la bactérie de la mammite contagieuse au pis juvénile. Encore une fois, la lutte contre les mouches est importante. Les troupeaux éprouvant des problèmes de mammite contagieuse et où l’on donne à boire le lait non commercialisable devraient adopter un certain nombre de mesures préventives. Les veaux devraient être séparés pendant qu’ils se nourrissent au lait et pour deux semaines après le sevrage. La meilleure façon de faire est de placer les veaux dans des logettes niches, mais on peut aussi obtenir le même résultat en les attachant à distance l’un de l’autre. Assurer une bonne répression des mouches pendant les mois d’été. Si possible, pasteuriser le lait avant de le donner VM 704, L. L. Tikofsky 8 aux veaux. Même si cela ne stérilise pas le lait, la méthode peut réduire radicalement le nombre d’organismes infectieux. Dans les troupeaux atteints d’un problème manifeste de mammite contagieuse, soumettre les génisses primipares à une culture à mesure qu’elles mettent bas. Cela vous permet de repérer tôt les vaches infectées et de les ségréguer. Les méthodes thérapeutiques parallèles qui portent sur le renforcement du système immunitaire peuvent être plus efficaces si elles sont mises en pratique tôt. VM 704, L. L. Tikofsky 9 Références Bennedsgaard, T.W., S.M. 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Tikofsky 11 Annexe 1 : Résumé des études européennes sur la qualité du lait dans les fermes laitières ANNÉE 1995 NOMBRE DE TROUPEAUX BIOLOGIQUE NON BIOLOGIQUE 11 1997 152 1998 26 1998 NOMBRE DE VACHES BIO NON BIO 10 1907 LAIT RÉSERVOIR CELL./ML MAMMITE CLINIQUE BIO NON BIO BIO NON BIO Année 1 : Année 1 : 270 700 0,40/AC Année Année 2 : 2 : 0,46/AC 299 000 86 000 0,09/AC Données nationales 250 000 135 000 167 000 0,35/AC 0,37/AC 84 000 0,36/AC (global) 0,37/AC (lactation) 0,28/AC (taries) 0,49/AC (global) 0,54/AC (lactation) 0,09/AC (taries) Prévalence élevée de mammite subclinique dans les fermes alpines; nombre de traitements pour la mammite équivalent aux fermes non biologiques Aucune preuve indiquant que les vaches issues de troupeaux biologiques sont plus susceptibles à la maladie La fréquence des traitements pour la mammite clinique était la même pour les troupeaux biologiques et non biologiques 1999 16 2000 31 2001 31 93 264 000 246 000 moins élevée plus élevée Moins de traitements pour la mammite que les fermes non biologiques 2001 29 bio longue date (LD) 35 bio certain temps (CT) 18 nouvellement bio (NB) 99 270 000 (LB) 320 000 (CT) 330 000 (NB) 310 000 0,33/ AC (LD) 0,50/AC (CT) 0,46/AC (NB) ,58/AC Plus le troupeau est en production biologique depuis longtemps, meilleur est le comptage des cellules. 2002 325 nouvellement bio (NB) 42 bio de longue date (LD) (échantillons vaches) 70794 (NB) 2 639 (LD) (échantillons vaches) 63 000 VM 704, L. L. Tikofsky 7 0,15/AC CONCLUSIONS Petit : 175 000 Petit : 205 000 Grand : Grand : 198 000 186 000 966 19 107 (NB) 2 639 (LD) 115 058 Plus le troupeau est en régie bio depuis longtemps, plus le comptage de cellules sommatiques est élevé. 12