L`Enfant - biblio
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L’Enfant Jules Vallès Livret pédagogique correspondant au livre élève n° 64 établi par Bertrand Louët, professeur certifié de Lettres modernes Sommaire – 2 SOMMAIRE R E P È R E S C H RO NO L O GI Q U E S ............................................................................... 3 C O M P L ÉM EN T S D ’ I N FO RM A TI O N S SU R L E S Q U E S TI O NNA I R E S .............................................. 6 Avez-vous bien lu ? (pp. 330-331) .................................................................................................................................................................6 Autobiographie et roman autobiographique (pp. 332-333).........................................................................................................................6 Farreyrolles : qu’est-ce que le bonheur ? (pp. 334-335)...............................................................................................................................7 La brutalité et les mauvais traitements (pp. 336-337).................................................................................................................................9 L’éducation et l’enseignement (pp. 338-339) ............................................................................................................................................10 C O M P L ÉM EN T S SU R D ’ A U TR E S T H È M E S D E L ’ ŒU V R E ..................................................... 11 C O M P L ÉM EN T S SU R L E GR O U P EM EN T D E T EX TE S ......................................................... 12 C O M P L ÉM EN T S À L A L E C TU R E D E S I M A GE S ............................................................... 13 B I B L I O G RA P H I E CO M P L É M EN TA I R E ...................................................................... Tous droits de traduction, de représentation et d’adaptation réservés pour tous pays. © Hachette Livre, 2006. 43, quai de Grenelle, 75905 Paris Cedex 15. www.hachette-education.com 15 L’Enfant – 3 REPÈRES CHRONOLOGIQUES Vie et œuvre de Jules Vallès 1830 1831 1832 11 juin : naissance au Puy. Son père est « maître élémentaire d’étude au collège communal du Puy » et devient professeur à l’institution de sourds-muets de l’Œuvre de la charité du Puy de 1834 à 1837. 1834 Naissance de sa sœur, Marie-Louise. 1837 Entre à l’école privée de Mlle Labre. 1839 Entre au collège royal du Puy. Son père y devient maître élémentaire en décembre, après y avoir été maître d’études provisoire. Son professeur est M. Chautard (Viltare dans L’Enfant). En décembre, la famille part s’installer à Saint-Étienne. Entre au collège royal de cette ville où son père a été nommé maître élémentaire de Septième. Y est un excellent élève, souvent récompensé par des prix, jusqu’à son départ pour Nantes en 1845. 1842 1845 1846 1848 1849 1850 1851 1852 1853 Balzac, Le Père Goriot. Musset, Les Nuits. Balzac, Illusions perdues. Stendhal, La Chartreuse de Parme. Hugo, Les Rayons et les Ombres. Daumier, Les Gens de justice. Balzac, préface de La Comédie humaine. 1843 1844 Les 28, 29 et 30 juillet, la bourgeoisie chasse Charles X. LouisPhilippe prend le pouvoir. Stendhal, Le Rouge et le Noir. Hugo, Notre-Dame de Paris. Premiers grands romans de Balzac. Delacroix, La Liberté guidant le peuple. Le roi s’amuse de Victor Hugo est interdit après la première. Michelet, début de son Histoire de France. 1835 1840 Événements historiques et culturels Flaubert, L’Éducation sentimentale. Dégradation de l’atmosphère familiale due à une liaison du père. Fait de courtes fugues. En décembre, la famille part pour Nantes où le père est nommé au collège royal. Refait sa Troisième au collège royal de Nantes. Y est encore un excellent élève. Le collège royal est rebaptisé « lycée national ». Participe, en février, à un groupe de « conscrits révolutionnaires » qui constitue le Club républicain de la jeunesse de Bretagne et de Vendée. En août, échoue au baccalauréat. En septembre, part refaire à Paris sa rhétorique et séjourne à la pension Lemeignan (la pension Legnagna de L’Enfant). Retour à Nantes. Nouvel échec au baccalauréat (dû à une erreur sur le nombre des facultés de l’âme). Est à Paris. En mars, participe aux manifestations d’opposition à l’interdiction du cours de Jules Michelet. En avril, échoue à nouveau au baccalauréat. Participe à la rébellion contre Napoléon III et son coup d’État. Après le plébiscite pour l’Empire, revient à Nantes. Horrifié par sa rébellion, son père le fait interner à l’asile d’aliénés Saint-Jacques de Nantes. 2 mars : sort de l’asile. Début mai : obtient son baccalauréat à Poitiers. Est à Paris et s’inscrit en droit. En février, sa sœur est internée à l’asile Saint-Jacques. Du 21 juillet au 30 août, est emprisonné à Mazas pour sa participation à des complots contre la personne de Napoléon III. En septembre, son père est nommé au collège royal de Rouen. La famille se disloque : sa mère vient le visiter à Paris puis s’installe au Puy. Michelet, Le Peuple. Sand, La Mare au diable. Révolution de Février et proclamation de la IIe République. 10 décembre : Charles Louis Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III, est élu président. Marx et Engels, Manifeste du Parti communiste. Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe. 2 décembre : coup d’État de Napoléon III. Hugo, qui l’accuse de haute trahison, doit se cacher et fuir à Bruxelles avant de s’installer à Jersey en 1852. 2 décembre : rétablissement de l’Empire. 6 juin : complot dit « de l’Hippodrome » (6 juin), puis complot dit « de l’Opéra-Comique » (5 juillet) contre la personne de Napoléon III. Hugo, Les Châtiments. Repères chronologiques – 4 Vie et œuvre de Jules Vallès 1854 Échec en droit. Rupture avec son père. 1855 Premières tentatives dans le journalisme : écrit dans de petites revues. 1856 Hugo, Les Contemplations. 1857 18 avril : mort de son père. Juillet : publication de L’Argent. D’août à novembre, est chroniqueur à la revue Le Présent. 1858 Est blessé en duel : s’est battu avec un boursicoteur offensé par un article paru dans Le Figaro. Mort de sa sœur Marie-Louise. 1859 1860 1862 1863 Est expéditionnaire à la mairie de Vaugirard (XVe arrondissement). Rencontre avec Hector Malot. Rencontre et début de sa liaison avec Joséphine Lapointe. Obtient un congé de la mairie et s’exile à Caen, où il deviendra pion, pour fuir ses créanciers. Prépare une licence de lettres et échoue en raison des propos tenus dans sa dissertation. 1864 Collabore au Progrès de Lyon et au Figaro. 1865 Après une conférence sur Balzac émaillée de propos politiques, est interdit de conférence et licencié de son poste à la mairie de Vaugirard. Collabore au Figaro (« Les irréguliers de Paris ») et à L’Époque, dont il est l’envoyé spécial à Londres. Entre à la Société des gens de lettres. Collabore à La Liberté qu’il doit quitter après l’article « Le général Yusuf ». Parution du journal La Rue. Fonde le journal La Rue, qui sera interdit en janvier 1868. 1866 1867 1868 1869 1870 1871 1872 1873 Événements historiques et culturels Guerre contre la Russie, en Crimée. Est emprisonné à Sainte-Pélagie, pour un article sur la police paru dans Le Globe.Y fonde Le Journal de Sainte-Pélagie. Est rédacteur en chef du journal littéraire Le Peuple puis du Réfractaire (3 numéros). Candidat aux élections législatives de mai : est battu. Le Testament d’un blagueur (première version de L’Enfant) paraît dans La Parodie. Publie dans La Marseillaise de Rochefort. Est très surveillé. Le dernier numéro de La Rue est saisi. Août : intervention avec d’autres en faveur des condamnés à mort de la Villette. En octobre : occupation de la mairie du XIXe arrondissement avec 30 gardes nationaux. En prend possession comme maire provisoire. De janvier à mai, participation très active au mouvement de la Commune. Après la « semaine sanglante », fuite en Belgique puis à Londres où il arriverait en novembre. Mort de sa mère, alors qu’il est toujours en exil à Londres. Condamnation à mort par contumace par le Conseil de guerre. Baudelaire, Les Fleurs du mal. Flaubert, Madame Bovary. Les deux ouvrages sont attaqués pour outrage à la morale publique ; seul Baudelaire est condamné. Attentat d’Orsini contre Napoléon III. Amnistie de Napoléon III : Hugo, toujours exilé, refuse de revenir. Darwin, De l’origine des espèces. Hugo, Les Misérables. Début de la publication du Dictionnaire d’Émile Littré. Manet, Le Déjeuner sur l’herbe. Victor Duruy, ministre de l’Instruction publique. Fondation à Londres de l’Association internationale des travailleurs (Ire Internationale). Verne, Le Voyage au centre de la Terre. Les frères Goncourt, Germinie Lacerteux. Victoire de la Prusse contre l’Autriche à Sadowa (3 juillet). Zola, Thérèse Raquin. Marx, Le Capital. Mesures libérales sur la presse et la liberté d’opinion. Mort de Baudelaire. Inauguration du canal de Suez. Flaubert, L’Éducation sentimentale. Baudelaire, Petits Poèmes en prose (posthume). Lautréamont, Les Chants de Maldoror. 19 juillet : déclaration de guerre à la Prusse. 14 août : soulèvement blanquiste à la Villette. 3 septembre : défaite de Sedan. 4 septembre : déchéance de Napoléon III. Gouvernement de Défense nationale. Proclamation de la IIIe République. Siège de Paris par les Prussiens. Retour de Victor Hugo qui est à Paris pendant le siège. Fin septembre : formation du Comité central des 20 arrondissements. 28 janvier : capitulation de la France. 1er mars : entrée des Prussiens dans Paris. Zola, La Fortune des Rougon. Zola, La Curée. Démission d’Adolphe Thiers. Mac-Mahon, président de la République. Rimbaud, Une saison en enfer. L’Enfant – 5 Vie et œuvre de Jules Vallès Événements historiques et culturels 1874 Est radié de la Société des gens de lettres. Monet, Impression, soleil levant. 1875 En février, naissance de sa fille Jeanne-Marie, qui mourra en décembre. Rédaction de L’Enfant (Jacques Vingtras I). Constitution de la IIIe République. Bizet, Carmen. Hugo, élu sénateur, intervient en faveur de l’amnistie des communards. Loi sur la liberté de la presse. Goncourt, La Fille Élisa. Zola, L’Assommoir. 1876 1877 1878 1879 1880 Écrit sous pseudonyme dans divers journaux. Correspond avec Zola. L’Enfant paraît en feuilleton dans Le Siècle, sous le titre Jacques Vingtras I et sous le pseudonyme de La Chaussade. Le Siècle refuse Jacques Vingtras II (Le Bachelier) mais l’éditeur Charpentier propose d’éditer L’Enfant en volume. La Révolution française, après le refus du Siècle, propose de publier Jacques Vingtras III (L’Insurgé), qui paraît en feuilleton. Mac-Mahon démissionne. Jules Grévy, président de la République. Rodin, Le Penseur. 1882 Loi d’amnistie : est de retour à Paris le 13 juillet. Clemenceau vient l’accueillir. Pèlerinage en Haute-Loire. Collaboration avec divers journaux. Rédaction de L’Insurgé qui paraît dans La Nouvelle Revue. 1883 Relance du journal Le Cri du peuple. Mort d’Auguste Blanqui. Gratuité de l’enseignement primaire. Mort de Léon Gambetta. L’enseignement primaire devient obligatoire. Maupassant, Une vie. 1884 Souffrant et affaibli, il parfait L’Insurgé. Loi Waldeck-Rousseau sur les syndicats. 1885 Décède le 14 février. Maupassant, Bel-Ami. Mort de Victor Hugo. 1881 Compléments d’informations sur les questionnaires – 6 COMPLÉMENTS D’INFORMATIONS S U R L E S Q U E S T I O N N A I R E S A v e z - v o u s b i e n l u ? ( p p . 3 3 0 - 3 3 1 ) Chacune des quatre parties du questionnaire renvoie au questionnaire thématique dont elle reprend le titre. On s’attachera à encourager les élèves à citer précisément le texte à l’appui de leurs réponses. Ce questionnaire de lecture peut être complété par la rédaction d’un bref résumé de l’œuvre ou d’une fiche de recension (présentation de l’œuvre, de ses thèmes et de ses personnages). A u t o b i o g r a p h i e e t r o m a n a u t o b i o g r a p h i q u e ( p p . 3 3 2 - 3 3 3 ) Ce questionnaire est destiné à faire réfléchir les élèves sur la différence entre autobiographie et roman autobiographique, d’une part, et sur les éléments propres au genre autobiographique au sens large, d’autre part. Distinguer autobiographie et récit autobiographique Auteur, narrateur et héros Dans l’autobiographie, l’auteur, le narrateur et le héros du récit sont une seule et même personne. Selon le terme du critique Philippe Lejeune, un « pacte autobiographique » est implicitement établi entre l’auteur et le lecteur, par lequel le premier s’engage à dire au second la vérité sur sa vie et à ne rapporter que des faits s’étant réellement produits. Inversement, dans le roman ou le récit autobiographique, l’auteur et le héros sont deux personnes distinctes (comme c’est le cas dans L’Enfant). Le thème de l’enfance et la temporalité Dans une autobiographie, l’accent est mis sur l’enfance, considérée comme un moment essentiel dans la formation de la personnalité (Rousseau, Les Confessions). Le récit de vie est en principe complet, l’auteur partant de sa naissance – il peut même éventuellement s’intéresser à ses ascendants (comme le fait Jean-Paul Sartre au début des Mots) – pour aller jusqu’au moment où il écrit. La temporalité de l’autobiographie est aussi particulière, mêlant le moment des faits rapportés et le moment de l’écriture. Cette temporalité particulière résulte du fait que l’auteur, le narrateur et le héros sont une seule et même personne. Ainsi, l’auteur adulte, ou âgé, met en scène l’enfant qu’il a été et les deux voix (celle de l’enfant et celle de l’adulte) se combinent et se succèdent sans transitions. Ce thème et cette temporalité étant aussi présents dans le récit autobiographique, on sensibilisera les élèves aux différences entre ces deux genres proches et aux questions particulières qu’ils posent. Questions 1 à 4 Ces questions ont pour ambition d’attirer l’attention des élèves sur les spécificités du genre autobiographique : relation narrateur/personnage, importance du souvenir d’enfance, relation du récit avec la réalité historique, jeu sur les points de vue et écart temporel. Questions 5 à 10 Ici, il s’agit d’analyser les personnages qui composent l’entourage du narrateur, en mettant particulièrement l’accent sur la mère et le père. En effet, dans le récit de L’Enfant, ces deux figures sont centrales. La mère et le père sont regardés avec distance et tendresse, tout en étant présentés de façon très critique. L’Enfant – 7 La mère se caractérise par les coups qu’elle donne à son fils et son absence de tendresse. Elle détient l’autorité dans le ménage, et tout le monde la craint. Le père semble faire preuve d’une plus grande tendresse à l’égard de son fils mais il est, dès ce début, dévalorisé (son mariage est celui « de la débine et de la misère »), son histoire étant placée sous le signe de la médiocrité. Ces deux figures représentent ce à quoi l’enfant tâche d’échapper. Réflexion 11. On pourra se reporter aux extraits proposés dans L’Autobiographie (« Bibliocollège » n° 38, Hachette, 2001) pour répondre à cette question, en particulier à l’incipit des Confessions ou encore à l’épisode du peigne brisé, qui témoignent de l’importance accordée aux souvenirs d’enfance. Cette question renvoie bien sûr aux théories psychanalytiques énoncées notamment par Sigmund Freud, qui postulent que les traumatismes et les épisodes marquants de la petite enfance déterminent la personnalité et la vie futures d’un individu. Cela est bien sûr sensible dans l’incipit de L’Enfant : le thème du souvenir, en particulier du premier souvenir, est évoqué deux fois dans ce passage qui est une quête du souvenir, le narrateur cherchant à se remémorer autre chose que des fessées sans y parvenir. Il s’agit là du point à partir duquel est construit le parcours de formation du jeune Vingtras qui le mène à la « Délivrance » (chap. XXV), c’est-à-dire au départ de la maison familiale et à l’accession à l’âge adulte. Au-delà, l’histoire de Jacques Vingtras se poursuit et les fessées initiales apparaissent en définitive comme ce contre quoi il faut s’insurger, au nom d’une vraie éducation. Écriture 13. Le sujet proposé permet aux élèves de construire une galerie de portraits. On commentera avec eux la consigne qui demande de s’inspirer de Vallès pour l’organisation du texte, c’est-à-dire d’aller du proche au lointain. Le récit ne sera pas forcément rédigé à la 1re personne mais pourra l’être. Les élèves pourront choisir un sujet « autobiographique », mais sans que cela soit une obligation. F a r r e y r o l l e s : q u ’ e s t - c e q u e ( p p . 3 3 4 - 3 3 5 ) l e b o n h e u r ? Questions 1 à 7 L’idée révolutionnaire du bonheur « Le bonheur est une idée neuve en Europe », déclare Saint-Just le 3 mars 1794 à la tribune de la Convention, dans une formule que l’on ne doit pas réduire à son aspect paradoxal et à sa tonalité provocatrice. Cette formule souligne, en effet, la portée révolutionnaire de l’idée de bonheur. Faire la révolution, c’est aussi rendre le bonheur accessible à tous : il cesse alors d’être une affaire strictement privée pour entrer dans le champ politique. On comprend dès lors pourquoi la question du bonheur et de sa définition semble être au cœur de l’œuvre de Vallès. Plus précisément, dans L’Enfant, les pages champêtres, notamment celles du chapitre VI, proposent l’image d’un bonheur fondé sur la simplicité campagnarde, la liberté d’allure, de manière et de ton, par opposition à la vie urbaine contrainte et empesée par les convenances, à l’image de ce que vivent les parents du narrateur. Une problématique classique L’objectif de ce questionnaire est de permettre aux élèves de réfléchir à la question du bonheur en la situant de manière précise dans une problématique littéraire classique, celle de l’opposition entre ville et campagne (c’est l’objet principal des quatre premières questions). Dans les questions 5 à 7, l’intérêt est porté sur les personnages mis en scène et leurs différents rôles sociaux : le bonheur a à voir ici avec la sincérité et la liberté. Ces qualités sont mises en avant dans la présentation des campagnards et toujours opposées aux « défauts » du père et du milieu enseignant, présentés comme étant hypocrites et soumis à une contrainte permanente. Compléments d’informations sur les questionnaires – 8 Réflexion et recherches 8. La famille idéale est un thème essentiel dans la pensée et l’imagerie littéraires et dans la pensée révolutionnaire. On pourra citer, pour aider à la réflexion des élèves, l’exemple de l’apologue des Troglodytes dans les Lettres persanes de Montesquieu (lettres XI à XIV). L’épisode rapporte comment un petit peuple, en raison de son manque de vertu, est frappé par le malheur. Seules deux familles échappent à ce malheur (lettre XII), grâce à leur vertu qui se transmet de génération en génération. Cet apologue n’est pas sans rappeler l’épisode biblique du Déluge et de la famille de Noé sauvée car Noé est un juste. Sa descendance permettra alors de fonder une humanité régénérée. Néanmoins la visée de Montesquieu n’est pas la même : son apologue est une réflexion sur le pouvoir et sa tendance naturelle à dégénérer en monarchie absolue et en despotisme. La famille idéale présentée dans les chapitres de L’Enfant sur Farreyrolles prend aussi une signification politique et sert de base à une réflexion sur l’ordre social : Vallès se demande à quoi sert de s’élever, comme son père, si c’est pour être plus malheureux et moins libre. 9. La pastorale est un genre littéraire d’origine espagnole, qui consiste à représenter les amours de bergers idéaux, dans une nature elle-même idéalisée. Le genre est introduit en France par Honoré d’Urfé (1557-1625), dont L’Astrée, roman-fleuve de cinq mille pages, paraît entre 1607 et 1628. Honoré d’Urfé y met en scène, dans un cadre bucolique, de beaux bergers et de belles bergères qui vivent heureux et sans contrainte. Parmi eux, Céladon et Astrée, qui s’aiment tendrement. Un des rivaux de Céladon fait entendre et mal interpréter à Astrée une conversation entre Céladon et une autre bergère, afin de provoquer sa jalousie. Astrée reproche alors à Céladon ses perfidies et le bannit de sa présence, événement qui provoquera une longue série de péripéties galantes. Molière (1622-1673) a introduit de nombreux passages de pastorales dans ses comédies, souvent mis en musique par Lully (1632-1687). Dans Le Bourgeois gentilhomme (1670), il parodie le genre. Cette inspiration se retrouve fréquemment dans la littérature : elle teinte une partie de la réflexion du XVIIIe siècle, qui oppose la nature, vertueuse par sa simplicité, à la civilisation, corrompue en raison de sa richesse et de son caractère artificiel. La nature est aussi la source de la vérité, à partir de quoi on va contester un ordre social jugé contestable. En posant ce dernier comme le fruit de conventions humaines, donc relatives et discutables, et non comme un fait « naturel », c’est-à-dire que l’on ne peut modifier, on développe bien entendu un argument puissant pour le discuter. On retrouve cette veine dans L’Enfant, où le narrateur remet en cause l’ordre voulu par son père et sa mère en lui reprochant de s’éloigner de l’authenticité et du naturel de sa famille de Farreyrolles. Après avoir posé ces quelques jalons, on tâchera de rendre sensibles les élèves à la présence de l’inspiration pastorale dans les œuvres les plus diverses et en particulier chaque fois que l’on se trouve confronté à l’opposition entre ville et campagne. 10. L’idée de bonheur champêtre, opposé au malheur de la ville, est assez facile à identifier ; on veillera à ce que les élèves répondent en s’appuyant sur des extraits précis et non uniquement en fournissant des affirmations. Cette idée est notamment particulièrement sensible dans certaines scènes que l’on pourra citer, comme celles des deux bagarres, au collège et à la campagne, où, par un jeu d’oppositions, le narrateur met en scène ce qui permet le bonheur : dans un cas, la culpabilité est infinie et le pardon impossible, et inversement dans l’autre ; dans un cas, les rapports sont faussés par la hiérarchie, dans l’autre pas ; au total, les rapports sont vrais dans un cas, faux dans l’autre… À partir de ces anecdotes, on voit que le bonheur est fondé sur la simplicité, l’authenticité et la liberté, notamment la liberté physique, comme en témoigne la scène du repas, où l’on se donne des coups de coude en taillant le pain et qui se clôt par cette observation du narrateur : « ils rient comme de gros bébés ; quand ils éclatent, ils renâclent comme des ânes ou beuglent comme des bœufs ». Ces comparaisons soulignent la bonhomie de ces paysans, leur simplicité et leur absence de malice et d’arrière-pensées. On pourra ainsi citer l’observation par laquelle le narrateur conclut : « Mais les grands domestiques aussi sont plus heureux que mon père. » Écriture 11. L’opposition entre ville et campagne est un thème littéraire classique. On pourra donner quelques indications aux élèves pour le traiter, à partir de l’examen d’un corpus de textes classiques et souvent connus, comme, par exemple : – la fable de La Fontaine « Le Rat de ville et le Rat des champs » ; L’Enfant – 9 – un extrait de la lettre XXIV des Lettres persanes de Montesquieu (la satire de Paris) en opposition avec un extrait des lettres XI à XIV présentant le bonheur champêtre des Troglodytes ; – le poème « Correspondances » (Les Fleurs du mal) de Charles Baudelaire, mis en résonance avec, par exemple, « Les Yeux des pauvres » (Petits Poèmes en prose). Cette liste n’est évidemment pas exhaustive et elle est modifiable. L’important est de montrer aux élèves la permanence de ce thème. 12. Ce sujet propose en fait une réécriture avec un changement de point de vue : on attirera l’attention des élèves sur les comparaisons animalières (« écureuil »/« singe »), l’une étant affectueuse et bienveillante, l’autre moqueuse et un brin malveillante. On les rapprochera évidemment des comparaisons animalières utilisées par le narrateur au sujet de ses oncles et citées plus haut. Ensuite, on examinera la manière dont le narrateur décrit ses oncles (vêtements, allure, comportement, anecdotes…) et on tâchera d’amener les élèves à reproduire cela en inversant le point de vue. L a b r u t a l i t é e t l e s m a u v a i s ( p p . 3 3 6 - 3 3 7 ) t r a i t e m e n t s La présence de la brutalité et des mauvais traitements infligés par les parents à leurs enfants est l’un des éléments les plus marquants de L’Enfant de Jules Vallès. Dès l’incipit, avec un ton au détachement calculé (« Mon premier souvenir date donc d’une fessée »), le roman est placé sous le signe de la dénonciation et de la critique de la brutalité des rapports parents/enfants qui est l’une des caractéristiques du XIXe siècle et dont on peut trouver de nombreux exemples littéraires (voir le groupement de textes dans le livre de l’élève). Questions 1 à 10 Ici, une réflexion en trois temps est proposée : – Tout d’abord (questions 1 à 3), il s’agit de permettre aux élèves de comprendre la banalisation des mauvais traitements, perçus à l’époque comme normaux et légitimes, dans le cadre d’un Code civil qui faisait du père de famille une autorité incontestable disposant quasiment du droit de vie et de mort sur ses enfants et les membres de sa famille. Cela est évidemment perceptible dans la relative indifférence du voisinage, mise en scène par le narrateur. – Ensuite (questions 4 à 7), il s’agit de comprendre le portrait de Bergougnard, vu comme un personnage immoral : Vallès s’éloigne de l’image du bon père de famille et de l’éducateur pour faire apparaître, au contraire, la figure du tortionnaire qui prend plaisir à infliger la souffrance et pour qui l’éducation n’est qu’un prétexte à maltraiter l’autre. Ces figures sont nombreuses dans le livre : on peut penser à la mère du héros et au professeur Turfin (chap. XV). – Enfin (questions 8 à 10), la dénonciation de ces méthodes d’éducation (subies par le narrateur) se fait ici explicite. Non seulement à travers le martyre de Louisette (« Cette enfant, qu’avait-elle donc fait ? »), mais aussi à travers la figure de son frère, rendu vicieux, cruel et proprement sadique par les mauvais traitements que lui inflige son père. Réflexion 11. On attendra des élèves qu’ils développent deux arguments relevés dans le chapitre : – les châtiments corporels n’ont aucune portée éducative, comme le montre l’exemple de Bonaventure : les châtiments le transforment en un garçon sadique qui « bat les petits comme son père » ; – ces châtiments, s’agissant de Louisette, deviennent une action criminelle et font de son père un « assassin ». Écriture 12. Le plaidoyer est un discours en faveur d’une idée ou d’une personne : ici, la suppression des châtiments corporels. On attendra des élèves qu’ils s’inspirent des arguments identifiés à la question précédente pour rédiger un plaidoyer en faveur de la suppression des châtiments corporels. Compléments d’informations sur les questionnaires – 10 L ’ é d u c a t i o n e t l ’ e n s e i g n e m e n t ( p p . 3 3 8 - 3 3 9 ) Questions 1 à 12 Avec la question des châtiments corporels, celle de l’éducation et de l’enseignement est au centre de L’Enfant de Jules Vallès. Le titre du chapitre XX donne en raccourci les deux manières dont la question se pose dans le roman : le narrateur oppose l’éducation et l’enseignement que Jacques reçoit de ses parents et ses professeurs à ceux qu’il se constitue lui-même par les rencontres et les découvertes qu’il fait. Si le premier mode d’éducation est largement critiqué, de manière d’abord implicite puis de plus en plus explicite, le second est au contraire proposé comme un exemple et un moyen de réformer et transformer l’enseignement au collège et le mode d’éducation familiale dans un sens plus raisonnable et libéral. Le questionnaire propose une comparaison en trois temps : – Tout d’abord, la notion d’« humanités » permet de faire réfléchir les élèves sur le sens de ce terme et de leur faire découvrir qu’à l’origine il désignait les études classiques et l’apprentissage des langues et littératures grecques et latines. C’est bien là l’enseignement reçu par Jacques Vingtras au collège et l’on voit que cet apprentissage est placé au sommet de la hiérarchie des disciplines, bien au-dessus des mathématiques. – Mais, dans le titre du chapitre, Vallès modifie le sens du mot en lui adjoignant un possessif, laissant ainsi entendre qu’il veut, à travers lui, désigner ce qu’il a appris lui-même, le vrai savoir, par opposition au faux savoir inculqué au collège. – Cette réflexion, appuyée sur la caricature classique des professeurs et de l’enseignement (seconde partie du questionnaire), débouche sur une critique de l’enseignement du collège (troisième partie du questionnaire). Au total, deux figures, celles de l’Italien proscrit et de Jaluzot, viennent en contrepoint et proposent une nouvelle version des « humanités », fondée sur l’observation de la vie, l’expérience et un exercice personnel de l’intelligence et non sur un travail de perroquet ou de singe savant, imitant sans cesse des modèles appris par cœur. Réflexion Les deux questions proposées abordent le même sujet mais sous une forme différente : dans le premier exercice, l’élève aboutira à un argumentaire ; dans le second, l’élève doit rédiger une dissertation. On s’attachera à demander aux élèves, dans les deux cas, de confronter les points de vue et de proposer, comme l’exigent les sujets, des exemples qu’il convient de discuter. Écriture Le sujet consiste à imaginer une scène qui n’a pas eu lieu, en respectant, pour la décrire, deux points de vue différents. On aura donc un point de vue indigné, méprisant (celui du professeur), et un point de vue admiratif (celui de Jacques). On pourra s’inspirer, pour imaginer les réactions de Jacques et de son professeur, de la réaction réelle et indignée du professeur de mathématiques (« Est-ce vous qui faites le cours ou moi ? »), lorsque Jacques reprend la démonstration du proscrit italien en classe. L’Enfant – 11 COMPLÉMENTS S U R D ’ A U T R E S T H È M E S D E L ’ Œ U V R E ◆ Un roman d’éducation Le roman de Vallès peut être analysé comme un roman d’éducation, dans la mesure où il raconte la formation d’un jeune homme, de son « premier souvenir » à sa « délivrance », c’est-à-dire son départ du giron familial. De ce point de vue, on pourra opérer des rapprochements avec d’autres romans d’éducation ou avec des personnages dont le récit rapporte la formation (Frédéric Moreau dans L’Éducation sentimentale de Gustave Flaubert, Eugène de Rastignac dans Le Père Goriot de Balzac…). ◆ Un roman populaire ? Vallès décrit le milieu des petits paysans provinciaux et celui de leurs fils qui se sont hissés péniblement au-dessus de cette condition par le professorat. Il s’inscrit ainsi dans une des dimensions de la littérature du XIXe siècle, marquée par l’entrée de personnages populaires parmi les figures romanesques, notamment sous l’influence des écrivains romantiques : on peut penser à Victor Hugo, dont Les Misérables paraissent en 1862, mais surtout aux écrivains réalistes et naturalistes (Zola, Maupassant, Flaubert), qui mettent en scène des personnages de rang social inférieur. Zola, en particulier, s’est attaché à pénétrer, presque en sociologue, le milieu des mineurs (Germinal), des ouvriers parisiens (L’Assommoir), des domestiques (Pot-Bouille), des employés de commerce (Au bonheur des dames). On peut souligner que, contrairement à ces écrivains, Vallès décrit ces milieux de l’intérieur et n’écrit pas en sociologue ou en témoin extérieur. Au contraire d’un Zola, il ne donne pas une image repoussante mais une image enviable de ces milieux dont il fait un modèle de liberté et de bonheur, point de vue relativement unique et assez révolutionnaire dans la littérature de son siècle. Compléments sur le groupement de textes – 12 COMPLÉMENTS S U R L E G R O U P E M E N T D E T E X T E S ◆ Le thème de la famille Ce thème est naturellement très fréquent dans la littérature, mais les trois textes présentés ici ont en commun, comme c’est le cas dans L’Enfant, de donner une vision très négative de l’univers familial en en faisant une sorte de champ de bataille, lieu d’une guerre civile terrible où le narrateur, ou bien le héros, lutte péniblement pour sa survie face à des parents hostiles. On pourra se demander si la famille fait l’objet d’une présentation positive dans la littérature. En examinant, par exemple, la représentation de celle-ci dans les comédies de Molière (Le Malade imaginaire, L’Avare…), on constatera qu’une bonne part du comique est fondée sur un conflit de générations, tel celui auquel on assiste dans L’Enfant, mais dont la motivation est bien différente : chez Molière, le conflit porte sur des divergences de projets de mariage ; dans L’Enfant, ce conflit porte en lui une révolte plus profonde, à travers laquelle le narrateur refuse et conteste le modèle imposé par ses parents. ◆ La concurrence et la jalousie Les deux premiers textes présentent des personnages qui sont en concurrence : un petit frère avec son frère et sa sœur dans l’extrait de Poil de Carotte, une fille avec sa mère dans l’extrait du Bal. Ce thème de la concurrence est un thème récurrent de la littérature enfantine. On le trouve, par exemple, dans les contes traditionnels, qu’il s’agisse de la concurrence entre frères et sœurs (Cendrillon, Les Fées) ou entre une fille et sa mère ou sa belle-mère (La Belle au bois dormant, Blanche-Neige). Ces situations de concurrence entre frères et sœurs ont généralement une cause identifiée : Poil de Carotte est défavorisé par rapport à son frère et sa sœur parce qu’il est roux ; dans Les Fées, la sœur cadette, parce qu’elle ressemble à son père, est moins bien traitée que l’aînée qui ressemble à sa mère. Dans Le Bal, comme dans Blanche-Neige, la mère (ou la belle-mère) s’inquiète de la beauté de sa fille et craint de se voir supplanter par elle. On pourra inviter les élèves à effectuer par eux-mêmes de tels rapprochements avec d’autres œuvres et à se demander si ces représentations littéraires permettent d’énoncer une vérité sur les relations familiales (jalousie entre frères et sœurs, concurrence entre parents et enfants…). L’Enfant – 13 COMPLÉMENTS À L A L E C T U R E D E S I M A G E S ◆ Caricature de Jules Vallès par André Gill (p. 6) L’auteur André Gill, né à Paris le 17 octobre 1840, est le pseudonyme de Louis-Alexandre Gosset de Guines, fils naturel du comte de Guines et de Sylvie-Adeline Gosset. Dessinateur satirique, Gill est l’un des maîtres du portrait-charge sous le Second Empire. Il illustre d’abord le journal La Lune, de 1865 à 1868, journal qui sera rebaptisé L’Éclipse (1868-1876) après son interdiction. Caricaturiste de Napoléon III, Gill réalise aussi des caricatures de tous les personnages en vue de l’époque (Wagner, Gambetta, Hugo, Dumas, Zola, etc.). En 1868, il est condamné pour avoir caricaturé un juge sous la forme d’une citrouille – ce qui rappelle à la justice la caricature de LouisPhilippe en poire par Charles Philipon. En 1871, Gill participe à la Commune et devient le conservateur du musée du Luxembourg. Mais son travail est aussitôt interrompu par la chute de la Commune. Après cet épisode, il se refuse à toute activité politique continue – ce qui lui vaut une brouille avec son ami Jules Vallès. En 1874, il crée Madame Anastasie, une allégorie de la censure qui fut une obsession dans sa vie professionnelle et dont l’abandon n’interviendra qu’en 1881 (loi du 29 juillet 1881). Chansonnier à Montmartre, il fréquente en 1880 le Cabaret des assassins, qui deviendra le célèbre Lapin agile, dont l’enseigne (un lapin sortant d’une marmite) sera dessinée par André Gill, suite à une plaisanterie écrite sur la devanture du cabaret (« Là peint A. Gill »). André Gill meurt interné à l’hôpital psychiatrique de Charenton, le 1er mai 1885. L’œuvre Jules Vallès est représenté en chien suivant le convoi funèbre du pauvre (on voit à gauche le corbillard). Une casserole est attachée à sa queue, comme pour un charivari. Le visage de Vallès est grave, son regard est chargé de reproches, perçant et incisif. Une affiche donne le titre du journal créé par Vallès en 1867 : La Rue. On reconnaît ici le principal procédé de la caricature : tête disproportionnée par rapport au corps, accentuation de certains traits (front immense, œil sombre). Ce dessin est aussi une parodie d’un dessin représentant le convoi du pauvre. Ici, la charge critique porte moins sur Vallès que sur le public, qui laisse les pauvres mourir dans l’indignité et que Vallès regarde avec sévérité, comme dans le proverbe : « Un chien peut bien regarder un évêque. » Travaux complémentaires – Retrouvez la caricature de la censure (Madame Anastasie) réalisée par André Gill et dites par quoi est symbolisée la censure. – Imaginez une caricature du père de Jacques Vingtras. Quels en seraient les traits marquants ? ◆ Émile Bayard, « Cosette » (p. 346) L’œuvre La gravure est très expressive grâce à un procédé de composition et à un jeu sur les proportions. Tout d’abord, le personnage de Cosette est au centre, légèrement décalé vers le bas et vu en surplomb (contre-plongée). La lumière est posée sur son visage et fait apparaître son regard qui – fenêtre ouverte sur l’âme, pour reprendre une image romantique – traduit son innocence, sa stupéfaction et sa peur. Elle est devant une porte, dehors, pieds nus dans une flaque d’eau, entre un seau et le mur. L’effet saisissant de cette image vient cependant de la disproportion entre la petitesse de l’enfant et la grandeur du balai et du seau. Ce qui paraît une erreur de l’artiste est en fait un effet : Cosette n’a pas l’âge de travailler, elle est trop petite pour tenir ce balai et comme écrasée par son destin. Compléments à la lecture des images – 14 Travaux complémentaires – Expliquez les jeux sur les proportions dans l’image : quelle en est la fonction ? – Comparez Cosette et Jacques Vingtras. – Recherchez d’autres œuvres picturales qui jouent ainsi sur les proportions pour émouvoir ou impressionner. L’Enfant – 15 BIBLIOGRAPHIE COMPLÉMENTAIRE ◆ Sur L’Enfant – Chantal Dentzer-Tatin, Les Mots de l’enfance révoltée, éd. du Roure, 1991. – Pierre Pillu, Lectures de L’Enfant de Jules Vallès, Klinksieck, 1991. – Guillemette Tison, L’Enfant, coll. « Profil d’une œuvre », Hatier, 1992. ◆ Sur Jules Vallès – Henri Guillemin, Du courtisan à l’insurgé, « Vallès et l’argent », Arléa, 1990.