Programme Travailleurs du sexe
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Programme Travailleurs du sexe
Programme Travailleurs du sexe Connectons nos programmes Étude de cas Organisation : RÉZO Région : Montréal, Québec Préparé : 2010 En bref Objectif (immédiat) Fournir aux hommes qui pratiquent le travail du sexe, un accès aux services de soutient, d’écoute, d’accompagnement et d’éducation ans un lieu sûr, et développer un esprit de communauté chez les travailleurs du sexe. Objectif (à long terme) Réduire la transmission du VIH et autres infections transmissibles sexuellement (ITSS) et améliorer l’état de santé et la qualité de vie globale des hommes qui pratiquent le travail du sexe à Montréal. Population Hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes, Travailleurs et travailleuses du sexe Participants Les travailleurs du sexe de la rue; les travailleurs du sexe en établissements commerciaux. Type de programme Centre d’accueil , Intervention, L’assistance pratique Lieu Centre de soir; À l’extérieur sur la rue ainsi que dans les divers milieux où les hommes pratiquent le travail du sexe; lieux commerciaux dans la communauté gaie. Ressources requises Personnel qualifié en intervention et habilité à intervenir auprès de clientèle marginalisées et désaffiliées Un centre de soir qui doit être Un lieu confidentiel, sécurisé et confortable Ressources et fournitures sur la santé mentale, physique et affective Envergure et duré e Plus de 350 travailleurs du sexe masculins; programme continu Date de lancement 1998 Région Montréal, Québec Recrutement Par l’intervention de proximité dans les bars, les peep-shows et autres lieux où on retrouve des travailleurs du sexe. Défis Tisser et maintenir des liens de confiance avec les travailleurs du sexe; travailler avec les différentes communautés, la police et autres partenaires; soutenir une communauté stigmatisée et impliquée dans des activités souvent criminalisées. Évaluation du programme Commentaires des participants et du personnel En quoi consiste le programme? Le Programme Travailleurs du sexe est un programme fondé par RÉZO, qui a pour but de prévenir le VIH et les autres ITSS et d’améliorer la qualité de vie des hommes qui pratiquent le travail du sexe à Montréal en créant une communauté pour les travailleurs du sexe et en leur offrant l’accès à des activités et services d’aide, de soutient et de référence. Le programme offre aux travailleurs du sexe deux services distincts, bien que reliés : un service d’intervention de proximité en travail de rue et un programme d’accueil le soir (Centre de soir). Ces services s’adressent principalement aux travailleurs du sexe qui travaillent sur la rue; les escortes, les masseurs et d’autres hommes pratiquant le travail du sexe via Internet, dans les peep-shows, les danseurs nus y participent aussi. Le centre de soir rejoins environ 350 travailleurs du sexe, il est situé dans un lieu confidentiel, non connu du public et uniquement promu par les activités d’intervention. Raison d'être du programme Au Canada, l’échange de services sexuels contre de l’argent n’est pas illégal, mais de nombreuses activités liées au travail du sexe le sont. Par exemple, il est illégal d’être trouvé dans un bordel ou de faire du racolage dans un lieu public, ce qui rend très difficile la pratique du travail du sexe sans enfreindre la loi. Les travailleurs du sexe, et plus particulièrement ceux qui travaillent dans la rue, sont confrontés à de nombreux facteurs qui affectent leur santé, comme les problèmes légaux, la violence, la discrimination, l’isolement social, la pauvreté, l’absence de domicile fixe et la toxicomanie. Parmi les obstacles pour accéder aux services sociaux et de santé, on compte les horaires restreints des établissements de soins, les inquiétudes liées à la vie privée et au dévoilement ainsi que les moyens de transport limités pour se rendre sur les lieux de services. Avant 1998, quand le programme des travailleurs du sexe de RÉZO a débuté, il n’existait aucun service ciblant les hommes pratiquant le travail du sexe à Montréal, alors que des services destinés aux femmes pratiquant le travail du sexe dans la ville (comme Stella) existaient depuis 1995. Au cours de ses activités régulières d’intervention auprès des hommes gais, RÉZO s’est rendu compte que l’on ne répondait pas aux besoins des travailleurs du sexe dans le village gai de Montréal, qui s’étend le long de la rue Sainte-Catherine Est, entre les rues Berri et Papineau. De plus, RÉZO a réalisé que souvent, les travailleurs du sexe ont des besoins différents de ceux des autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. En général, les travailleurs du sexe forment un groupe exceptionnellement marginalisé et sans affiliation, qui s’éloignes souvent de la famille, des réseaux sociaux et de la société en général. Et qui plus est, ces hommes ne s’identifient pas forcément en tant qu’hommes gais. Par conséquent, les programmes conçus par RÉZO pour les hommes gais ne répondaient pas aux besoins des travailleurs du sexe. En outre, il est devenu apparent que les commerces et les résidents n’étaient pas compréhensifs, et se montraient hostiles envers le travail du sexe dans leur quartier. En grande partie dû au manque de services accessibles aux travailleurs du sexe, ces derniers se prostituaient, consommaient des drogues et traînaient près des commerces et des habitations du quartier. RÉZO en a donc conclu qu’il existait un réel besoin de créer un programme qui réponde aux besoins en services sociaux et de santé des hommes pratiquant le travail du sexe et pour apaiser les relations tendues avec les résidents et les commerces du village gai. Le programme Travailleurs du sexe a été conçu à partir de ce besoin. Mise en œuvre du programme Le programme Travailleurs du sexe offre deux services distincts, mais reliés. Chaque service est essentiel à la réussite de l’autre : 1. Service d’intervention de proximité en travail de rue dans l’après-midi et en soirée : il sert à entrer en contact avec les travailleurs du sexe, à faire de la prévention sur le sécurisexe et la consommation de drogues par injection et inhalation. 2. Programme d’accueil au Centre de soir : il offre un lieu sûr où les travailleurs du sexe peuvent se rencontrer, se reposer, accéder aux services et ressources disponibles et développer un esprit de communauté. Service 1 : Service d’intervention de proximité en travail de rue dans l’après-midi et en soirée Lieu Les intervenants travaillent chaque jour dans le village gai pour prendre contact avec les travailleurs du sexe. Ce travail a lieu en après-midi et en soirée pour rencontrer les travailleurs du sexe. Le travail de rue se déroule dans la rue, dans les bars, les hôtels qui louent des chambres à l’heure, les peep-shows et les bars de danseurs nus. Recrutement et engagement Actuellement, RÉZO emploie cinq intervenants à plein temps, un intervenant à temps partiel et deux de garde qui identifient les travailleurs du sexe en visitant les lieux où se pratique le commerce du sexe. Ils travaillent en particulier avec les hommes dont ils ont gagné la confiance pour identifier d’autres participants potentiels. La réussite d’une intervention suivie — dans la rue, dans les bars, les hôtels qui louent des chambres à l’heure, les peep-shows et les clubs de danseurs nus — repose sur des visites régulières pour établir une présence fiable et discrète afin d’observer et d’identifier ceux qui pratiquent le commerce du sexe dans ces lieux. C’est pour cela que chaque lieu est visité au moins une fois par semaine. Les contacts à long terme avec les propriétaires et employés de ces établissements ont eu pour résultat la mise en place d’ententes de services continus qui permettent aux intervenants de RÉZO de continuer à offrir leurs services. Lorsqu’ils visitent un établissement pour la première fois, les intervenants commencent par offrir des condoms, des brochures sur le sécurisexe et des contenants pour seringues souillées au propriétaire ou employés et à toute personne déjà identifiée comme travailleur du sexe. Une fois qu’un établissement reçoit ces fournitures, des liens de confiance se nouent et les intervenants sont en mesure de proposer d’autres services pour répondre plus directement aux besoins spécifiques des travailleurs du sexe et de leurs clients : comme la vaccination contre l’hépatite A et B, l’accès à de l’information sur la santé sexuelle, juridique et sociale, à d’autres services et à des références. Les travailleurs du sexe sont aussi encouragés à joindre le programme via le Centre de soir de RÉZO. La méthode d’intervention est adaptée selon le type de milieu où l’intervention à lieu, sur les compétences particulières de l’intervenant, ainsi que sur les besoins spécifiques du travailleur du sexe. Par exemple, dans les peep-shows, les relations sexuelles s’effectuent dans des compartiments privés, parfois avec l’aide de drogues illicites, particulièrement le crack. Dans les bars de danseurs, les services sexuels ont lieu dans des cabines privées. Dans ces deux types de milieux, les intervenants discutent avec les travailleurs du sexe dans les espaces communs de ces établissements, et ne les dérangent jamais s’ils sont dans un compartiment ou une cabine privée. Toutefois, dans leur travail d’intervention, les intervenants doivent respecter la dynamique de travail des travailleurs du sexe et les règlements intrinsèques du milieu, et faire preuve de discrétion afin de ne pas gêner le travail du sexe ni faire peur aux clients qui sont présents. Les activités d ‘intervention comprennent : Distribution de nourriture, incluant jus, boissons et barres céréalières en travail de rue Distribution de condoms, seringues et autres types de matériels sécuritaire servant à la consommation et de l’information sur la prévention du VIH, des ITSS et des hépatites A, B, C au centre de soir et en travail de rue Distribution de sacs d’épicerie au centre de soir Distribution discrètes de cartes d’information avec les coordonnées du centre de soir et des travailleurs de rue en travail de rue. Discussions sur le programme d’accueil centre de soir et ce qu’il offre en travail de rue. Soutien et références pour les travailleurs du sexe atteints du VIH, ITSS et/ou des hépatites A, B, C au centre de soir et en travail de rue. Les jus et boissons peuvent être une méthode quand il s’agit d’entrer en relation pour la première fois avec les travailleurs du sexe, car beaucoup d’entre eux négligent de s’hydrater et de manger lorsqu’ils sont sous l’influence de drogues. Après avoir établi des liens de confiance en offrant ces boissons, les intervenants peuvent graduellement parler avec ces hommes de leurs relations sexuelles, leurs clients, leur consommation de drogues, ainsi que de leur santé et la vie en général. Il arrive que l’intervention se déroule au domicile des travailleurs du sexe, en particulier dans les situations où les travailleurs du sexe (avec lesquels les intervenants ont déjà établi des liens) ont été appréhendés, et que la police ou un juge leur interdit d’entrer dans certaines zones de la ville où a lieu le travail du sexe (les quadrilatères), comme le quartier où est situé le Centre de soir de RÉZO. Des liens d’intervention peuvent être maintenus via Facebook. Des cliniques de vaccination contre l’hépatite A et B ont lieux dans les loges des bars de danseurs nus en collaboration avec Médecin du Monde. Les Intervenants approchent aussi les commerçants locaux et les résidents et leur remettent des brochures qui expliquent le Programme Travailleurs du sexe et les services offerts par RÉZO comme la diffusion d’information et de ressources, la médiation entre les travailleurs du sexe et le reste du quartier, ainsi que des renseignements sur la récupération sécuritaire des seringues souillées. RÉZO rencontre n’importe quelles parties intéressées pour leur expliquer plus en détails les services offerts. Une fois par an, RÉZO rencontre aussi des membres de la police pour mener des séances de sensibilisation sur les réalités de vie des travailleurs du sexe. Service 2 : Centre de soir Lieu Le concept du Centre de soir est d’offrir aux travailleurs du sexe un lieu sécuritaire de détente, de rencontre et d’accès aux services. Une partie de la réussite du Centre de soir est due à son adresse confidentielle : elle n’est pas publiée et généralement inconnue des clients des travailleurs du sexe et des commerces/résidents du quartier. Les travailleurs du sexe s’y rendent et en sortent à leur guise sans crainte de violence, harcèlement ou stigmatisation. Ils découvrent ce lieu par le biais du travail continu d’interventions de proximité (travail de rue). Le Centre de soir est ouvert quatre soirs par semaine, de 18 h 00 à 22 h 00. Les travailleurs du sexe y sont les bienvenus n’importe quand durant les heures d’ouverture, pour avoir accès aux différents moyens d’assistance. Environ 19 hommes fréquentent le centre par soirée, ce qui donne un total d’environ 3 790 visites par an. Services fournis Lorsqu’un travailleur du sexe visite le centre de soir pour la première fois, un membre du personnel l’oriente vers les services offerts, et évalue ses besoins immédiats et à long terme à l’aide d’un formulaire d'accueil. Le centre offre de nombreux services formels et informels qui tous ont pour objectif d’améliorer la qualité de vie des hommes qui pratiquent le commerce du sexe. Ces services comprennent : Un environnement confortable pour des conversations décontractées : Le centre offre aux travailleurs du sexe un environnement décontracté pour leur permettre de discuter de leur travail entre eux et avec le personnel, à la fois individuellement et en groupe. Le centre de soir est équipé de fauteuils et d’un téléviseur avec DVD. Des services de préparation de nourriture : Le centre est équipé d’une cuisine qui est souvent approvisionnée d’aliments offerts par des organisations locales; les travailleurs du sexe peuvent aussi apporter leur propre nourriture pour la cuire au centre. Ces activités encouragent et favorisent les interactions entre les travailleurs du sexe. . Elles donnent aussi un sentiment de satisfaction aux travailleurs du sexe qui apprennent à faire la cuisine et peuvent préparer de la nourriture pour leurs pairs dans le cadre du centre de soir. Une banque de vêtements et des produits d’hygiène personnelle : Afin de promouvoir une bonne hygiène, les travailleurs du sexe peuvent obtenir des vêtements, y compris des chaussettes et sous-vêtements. D’autres produits d’hygiène personnelle sont aussi fournis (comme déodorant, savon, crème à raser, rasoirs et brosses à dents). Le centre n’offre pas de service de douches. Des outil et de l’information sur le sécurisexe et la réduction des méfaits : le personnel offre de l’information et des tests de dépistage du VIH, des ITSS et des hépatites A,B, C, ainsi que des ressources de soutien et de prévention (comme brochures, condoms, lubrifiants, seringues stériles, contenants pour la récupération de seringues, etc.), en plus du soutien pour débuter et poursuivre un traitement. Des ateliers : RÉZO invite des éducateurs issus d’organismes variés à mener des ateliers au centre de soir sur des questions qui préoccupent les travailleurs du sexe. Le Centre a accueilli des défenseurs des sans-abri ainsi que des personnes qui savent comment interagir avec la police, des avocats, etc. Les ateliers utilisent les jeux de rôle et les rencontres de rétroaction afin d’enseigner et de pratiquer les aptitudes qui permettent de faire face au stress, aux problèmes de santé et aux autres défis que les travailleurs du sexe ont à confronter. Une prise en charge de cas : Étant donné que de nombreux travailleurs du sexe ont des difficultés ou sont réticents à s’adresser à d’autres services, le personnel fournit un soutien de prise en charge de cas s’il y a lieu en fonction des besoins du travailleur du sexe. Les services de références et de soutien sont souvent liés aux problèmes de toxicomanie, de logement, de santé physique, de santé mentale, de judiciarisation, d’emploi, etc. Un service d’accompagnement lors des démarches est disponible. Une clinique de santé et de vaccination : RÉZO est en partenariat avec les soins de santé du Québec et les centres de services sociaux afin d’offrir sur place des tests de dépistage du VIH et des ITSS, des vaccinations (contre les hépatites A et B, la grippe saisonnière, le H1N1, etc.), des consultations médicales pour blessures mineures et problèmes de santé, ainsi que des références médicales par le biais d’une unité sanitaire mobile qui se rend au Centre de soir un soir par semaine. RÉZO travaille aussi en partenariat avec l’Université de Montréal pour offrir aux travailleurs du sexe des soins dentaires sur place une fois par semaine. Les principaux problèmes de santé auxquels l’unité sanitaire mobile est confrontée sont les cas d’hépatite C et les problèmes dentaires chez les consommateurs de crack et de drogues injectables, le VIH et les ITSS. Les travailleurs du sexe ont aussi tendance à avoir des problèmes de pieds, à cause des longues heures qu’ils passent debout ou à marcher chaque jour. Des services de réinsertion : si un travailleur du sexe souhaite quitter le commerce du sexe, le programme aidera le travailleur du sexe à le faire en lui offrant des services de recherche d’emploi (comme de l’aide pour rédiger un curriculum vitae et la préparation pour une entrevue d'emploi). Un ordinateur est mis à la disposition des travailleurs du sexe pour les recherches d’emploi et la rédaction de leur curriculum vitae et ils utilisent les téléphones du Centre pour appeler des employeurs potentiels. Des occasions de bénévolat : Les travailleurs du sexe sont encouragés à s’impliquer dans le centre en tant que bénévoles ce qui leur permet de se sentir partie prenante du programme et leur donne un sentiment de réussite personnelle. Les activités de bénévolat comprennent la préparation de repas pour les autres travailleurs du sexe, le nettoyage du centre, la participation au « nettoyage » de rues destiné à ramasser l’attirail de consommation de drogues et l’organisation d’événements sociaux pour les autres travailleurs du sexe qui participent dans le programme. Un comité bénévole de travailleurs du sexe se réunit régulièrement pour évaluer les besoins des travailleurs du sexe et suggérer des améliorations au programme. Des services à l’extérieur du Centre : Certains travailleurs du sexe ont leur propre domicile et sont moins accrochés aux drogues que ceux contactés dans les peep-shows et sur la rue. Ils ont tendance à être plus discret et ils hésitent à utiliser les services du centre de soir. Après avoir rencontré ces travailleurs du sexe en général par le biais d’un autre travailleurs du sexe qui utilise les services du programme le personnel de RÉZO pourra les rencontrer à leur domicile ou via internet, si nécessaire. Ressources requises Ressources humaines 1 coordonnateur de programme 5 intervenants à plein temps pour le travail de proximité (travail de rue) et le centre de soir 1 intervenant à temps partiel pour le travail de proximité (travail de rue) et le centre de soir 2 employés sur une liste de rappel pour le travail de proximité (travail de rue) et le centre de soir À l’heure actuelle, RÉZO recrute des candidats titulaires d’un diplôme postsecondaire en service social, soit avec une spécialisation en sexologie, psychologie ou autre domaine connexe qui ont au moins deux ans d’expérience de travail avec des jeunes marginalisés. Ces personnes doivent se sentir à l’aise de travailler dans des cadres divers, y compris dans la rue, les peep-shows, les bars et autres lieux où s’effectue le travail du sexe. Le programme n’est pas axé sur l’abandon du travail du sexe et exige du personnel une approche sans préjugés ni jugements et mise sur la réduction des méfaits. L’idéal serait que le personnel du programme ait une profonde connaissance des difficultés liées au travail du sexe basée sur une expérience personnelle du commerce du sexe, ou une expérience de travail avec les travailleurs du sexe. À l’heure actuelle, RÉZO ne compte pas de pairs-intervenants au sein de son personnel. Pour les candidats sérieux avec de fortes compétences, mais qui manquent de formation et d’expérience spécifique relative au travail du sexe, RÉZO recommande le cours sur le travail de rue via le programme de travail social offert par l’UQAM, ainsi que des cours de formation et autres programmes offerts par l’Association des Travailleurs et Travailleuses de Rue du Québec (ATTRueQ) et l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal. Ressources matérielles Un local avec une adresse confidentielle pour abriter le centre de soir Des divans, des chaises, des tables et une cuisine Des produits d’hygiène personnelle (savons, déodorants, rasoirs, crème à raser, etc.) Des cartes de coordonnées qui indiquent clairement que l’adresse doit rester confidentielle Des brochures et des ressources sur le sécurisexe. Du matériel de prévention (condoms, lubrifiants, seringues stériles, tampons d’alcool, stéri-cup, eau stérile (addiPak), kits de crack, etc.) à distribuer au centre de soir et pendant les interventions de proximité (travail de rue) Des aliments pour les repas au centre de soir et pour distribuer dans le cadre des interventions de proximité Des chaussettes et sous-vêtements Des vêtements donnés (en particulier des manteaux d’hiver, des chandails, des tuques et des gants) Un ordinateur avec accès Internet et un téléphone afin que les travailleurs du sexe puissent faire des recherches d’emploi, préparer un curriculum vitae et communiquer avec leur famille Télévision, lecteur de DVD Ressources financières C’est le nombre de travailleurs du sexe rejoints par le programme et ceux qui visitent le centre de soir qui déterminera le coût du programme chaque année. Sans compter les salaires du personnel, le programme coûte environ 100 000 $ par an. Cela comprend les frais pour : le loyer du centre de soir, la nourriture, le transport de la nourriture, l’entretien du centre, les fournitures de bureau et autres coûts divers. Obstacles à la mise en œuvre du programme L’épuisement du personnel : les travailleurs du sexe constituent une clientèle souvent difficile et il faut beaucoup de temps pour gagner leur confiance. Si le personnel se renouvelle fréquemment, la confiance est d’autant plus difficile à établir. L’interaction police-travailleurs du sexe peut devenir un obstacle direct à la mise en œuvre du programme en poussant ces derniers à se cacher. Il devient alors nécessaire de trouver des méthodes d’approche créatives, comme les visites à domicile et l’acceptation d’appels à frais virés des milieux carcéraux. Lorsque les travailleurs du sexe sont envoyés en prison, cela perturbe la continuité du service, et risque de poser de plus graves problèmes de santé mentale et physique, de repousser la recherche d’autre type d’emploi et la guérison de l’accoutumance. Le manque de soutien de la part des gens de la communauté et de la police engendre d’avantage de difficultés en vue d’atteindre les travailleurs du sexe. Le manque de financement et de dons peut entraver les initiatives de soutien du programme. Le programme n’est possible que dans un grand milieu urbain abritant une masse significative de travailleurs du sexe. Évaluation du programme Le personnel de RÉZO rapporte des commentaires positifs de la part des travailleurs du sexe pendant les activités d’intervention et au Centre de soir qui accueille plus de 350 travailleurs du sexe. Chaque visiteur du centre de soir doit remplir un formulaire d’accueil qui enregistre des renseignements tels que son âge, race, langue, état de santé et orientation sexuelle, sa consommation de drogue, ainsi que sa/ses raisons pour visiter le centre. En outre, le personnel a remarqué l’impact du programme sur les tensions entre les travailleurs du sexe et le climat du quartier. Depuis le début du programme, les membres de la police et du quartier qui ont parlé avec les intervenants de RÉZO ont déclaré être plus conscients des travailleurs du sexe et de leurs défis spécifiques. RÉZO (programme travailleurs du sexe) est de plus en plus connue dans l’ensemble du quartier pour son travail de médiation entre les travailleurs du sexe et les résidents et commerçants. Ce qu'on a appris et les conclusions Fournir aux travailleurs du sexe un lieu de rencontre confidentiel et pratique où ils ont accès à de nombreux services d’assistance pratique sur place, encourager des sentiments de sécurité et de réconfort, tout en diminuant les obstacles qui empêchent l’accès aux services traditionnels. Fournir ces services dans un environnement non sexualisé renforce la stabilité du programme en offrant tous les services de soutien dans un lieu sûr et neutre, situé à proximité du milieu dans lequel les travailleurs du sexe rencontrent leurs clients. Avec le temps, les activités d’intervention en travail de rue offertes aux travailleurs du sexe sont un bon moyen de promouvoir les services du centre de soir. La stabilité au sein de l’équipe responsable de l’intervention joue un rôle important dans le développement de relation de confiance auprès des individus qui fréquentent le programme. Avoir l’occasion de se relaxer, bavarder et faire la cuisine ensemble favorise le développement d’un sentiment d’appartenance au centre de soir et à un groupe chez les travailleurs du sexe. En améliorant leur santé et leur qualité de vie, les travailleurs du sexe seront plus en mesure de faire preuve d’un comportement socialement responsable, ce qui aura des répercussions positives sur eux-mêmes sur le plan de leur estime, dans leurs relations avec leurs pairs et au sein de leur communauté. Matériel du programme Brochure Tous Ensemble (http://www.catie.ca/sites/default/files/111_fr~v~Rezo-documents-Depliant__La_solution_a_l_hepatite_C_c_est_toi_.pdf) Affiche pour les danseurs / Poster for Dancers (http://www.catie.ca/sites/default/files/Affiche pour les danseurs.pdf) Programme Travailleurs du sexe : Fiches d’informations (http://www.catie.ca/sites/default/files/fiches d'informations.pdf) Journal Cowboy Urbain (http://www.catie.ca/sites/default/files/Cowboy urbain_mars2010.pdf) Autres matériels pertinents Information disponible sur le site Web de CATIE Information sur la façon dont les politiques et les lois peuvent affecter les personnes vivant avec le VIH et celles qui y sont vulnérables (http://www.catie.ca/fr/prevention/enjeux-sociaux-juridiques) Information sur et à l’intention des gais, des bisexuels et d’autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (http://www.catie.ca/fr/cisshg) Information sur et à l’intention des travailleurs et travailleuses du sexe (http://www.catie.ca/fr/prevention/populations-specifiques#sexe) Informations sur les lois relatives au commerce sexuel et aux rapports sexuels non consensuels (http://www.catie.ca/fr/prevention/enjeux-sociaux-juridiques) Dans le Centre de distribution de CATIE : Ressources pour hommes gais et les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (http://orders.catie.ca/index.php?cPath=14_53) Centre de distribution de CATIE : Ressources pour les travailleuses du sexe et les fournisseurs de service qui travaillent avec elles (http://orders.catie.ca/index.php?language=fr&cPath=14_177) Ressources Stella 2009, Stella Ressources pour les clients Anglais, Français Plus d'informations (http://www.catie.ca/fr/ressources/stella) La solution à l’hépatite C, c’est toi 2010, RÉZO Ressources pour les clients Français Plus d'informations (http://www.catie.ca/fr/ressources/la-solution-l-hepatite-c-c-est-toi) Coordonnées Claude Poisson Coordonnateur du programme Travailleurs du sexe RÉZO Case postale 246, Succursale C Montréal (QC) H2L 2K1 (514) 521-7778, poste 224 (514) 529-7777 Centre de soir (514) 831-5670 cellulaire [email protected] www.rezosante.org Produit par: 555, rue Richmond Ouest, Bureau 505, boîte 1104 Toronto (Ontario) M5V 3B1 Canada téléphone : 416.203.7122 sans frais : 1.800.263.1638 télécopieur : 416.203.8284 site Web : www.catie.ca numéro d’organisme de bienfaisance : 13225 8740 RR Déni de responsabilité Toute décision concernant un traitement médical particulier devrait toujours se prendre en consultation avec un professionnel ou une professionnelle de la santé qualifié(e) qui a une expérience des maladies liées au VIH et à l’hépatite C et des traitements en question. CATIE fournit des ressources d’information aux personnes vivant avec le VIH et/ou l’hépatite C qui, en collaboration avec leurs prestataires de soins, désirent prendre en mains leurs soins de santé. Les renseignements produits ou diffusés par CATIE ou auxquels CATIE permet l’accès ne doivent toutefois pas être considérés comme des conseils médicaux. Nous ne recommandons ni n’appuyons aucun traitement en particulier et nous encourageons nos utilisateurs à consulter autant de ressources que possible. Nous encourageons vivement nos utilisateurs à consulter un professionnel ou une professionnelle de la santé qualifié(e) avant de prendre toute décision d’ordre médical ou d’utiliser un traitement, quel qu’il soit. CATIE s’efforce d’offrir l’information la plus à jour et la plus précise au moment de mettre sous presse. Cependant, l’information change et nous encourageons les utilisateurs à s’assurer qu’ils ont l’information la plus récente. 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La permission de reproduire Ce document est protégé par le droit d’auteur. Il peut être réimprimé et distribué dans son intégralité à des fins non commerciales sans permission, mais toute modification de son contenu doit être autorisée. Le message suivant doit apparaître sur toute réimpression de ce document : Ces renseignements ont été fournis par CATIE (le Réseau canadien d’info-traitements sida). Pour plus d’information, veuillez communiquer avec CATIE par téléphone au 1.800.263.1638 ou par courriel à [email protected]. © CATIE La production de cette revue a été rendue possible grâce à une contribution financière de l’Agence de la santé publique du Canada. Disponible en ligne à http://www.catie.ca/fr/cnp/programme/programme-travailleurs-sexe