Janvier 2015 / numéro 21

Transcription

Janvier 2015 / numéro 21
pharmacie de la GameBoy old school, sur prescription par un
addictologue) et pour quelques jeux d’adresse pouvant être
prescrit par le médecin généraliste (osselets, bilboquet…). Rien
qui ne puisse réellement remplacer notre shoot de Candy Crush,
donc !
Plus sérieusement, il semble possible que voient le jour, dans
quelques années, de réelles études sur le sujet et des prises en
charge adaptées. Un médecin taïwanais a récemment évoqué un
lien possible entre des dysfonctions érectiles et l’assiduité à
Candy Crush. Cela dit, c’est vrai qu’ils ne sont pas très bandant
ces petits bonbons… Enfin, c’est pas non plus ce qu’on leur
demande ! L’association américaine de psychiatrie a tiré la
sonnette d’alarme et demande une reconnaissance en « épidémie
nationale » du jeu avec mise en place d’une cellule d’aide à la
désintoxication… (Arf, ils sont fort ces amerloques !)
Janvier 2015 / numéro 21
A l’heure actuelle, aucun traitement de substitution n’a
l’AMM*… En guise de politique de réduction des risques, on
dispose seulement d’une RTU* pour Tetris (avec location à la
La dangerosité de cette addiction tient dans le fait que, comme
le souligne l’historien du jeu vidéo Douglas Alves dans les
Inrocks, le modèle de monétisation de Candy Crush et son
apparente gratuité vient du monde des casinos. A savoir le don
de crédits gratuits qui incite à utiliser par la suite ses fonds
propres. Observez d’ailleurs la chute des bonbons qui rappelle le
défilé des symboles dans les machines à sous des casinos.
D’accord dans ces dernières ce sont souvent des fruits et pas
des bonbons, mais avouez que la ressemblance est troublante.
Pour terminer sur une note positive, je souhaiterai rapporter un
des bénéfices de Candy Crush évoqué par l’humoriste Norman
dans sa chronique internet. Il souligne en effet que ce petit jeu
a réussi à imposer aux hommes une chose que la gente féminine
tente d’obtenir en vain depuis des lustres… Une lunette de
toilette propre ! (Je vous laisse méditer là-dessus…)
Si vous avez eu en cadeau de Noël un I.phone ou autre Jimini
Criquet inter-actif , attention de ne pas perdre la boule avec les
bonbons de Candy Crush§§§§§ !!!!!! Même si c’est un moyen de
ne pas penser dans une ambiance où tout le monde a les boules !
Cet article s’adresse à nous autres, addicts à Candy Crush…
Pour ceux qui auraient hiberné depuis sa création en 2012, il
s’agit d’un jeu disponible sur smatphone dont l’objectif de base
est de déplacer des bonbons afin d’en aligner 3 semblables
(voire plus… Mais attention alors à avoir le cœur bien accroché,
parce que laisse tomber les explosions après !) Ce jeu serait une
drogue ? Incroyable le nombre de toxico que l’on côtoie chaque
jour alors ! Dans le bus, le train, au travail (ne niez pas, on voit
bien que vos dossiers n'avancent plus ! ). Malgré la prévalence
énorme de cette addiction (on compte plus de 500 millions de
téléchargement à l’échelle mondiale) que fait l’OMS ? Je vous le
demande…
le jeu crée en réalité des récompenses à un rythme personnalisé
pour chaque joueur afin de potentialiser son addiction. Il
argumente cela par l’exemple très concret du niveau « hyper
hardos » sur lequel on bloque depuis plusieurs semaines et qui
devient miraculeusement « finger in the nose » après quelques
jours d’abstinence ! (ces périodes de mise à l’écart peuvent
d’ailleurs être l’occasion de renouer avec d’anciennes activités,
comme parler à son entourage, faire du sport, travailler, sortir
le chien, manger-bouger…)
Johann BRIAND, Interne Médecine Générale Rézo Addictions 41
Comment explique-t-on ce phénomène ? Le site internet
spécialisé dans la culture du jeu vidéo « El Gamificator » avance
une hypothèse. Le pouvoir addictogène de ce jeu tient en 2
principes nommés Juiciness et Récompenses aléatoires. Le
concept Juiciness signifie que le joueur a un sentiment de
productivité pour un minimum d’actions à effectuer. En effet,
un geste très simple, ici une interversion de friandise
(comprenez « faire de ses gros doigts sales une vieille trace
dégueu sur l’écran de son Iphone » !) engendre multitudes de
feed-back instantanés visuels et sonores. De plus, le caractère
aléatoire de ces réactions en chaîne stimule la sécrétion de
dopamine par notre pauvre petit cerveau avide de récompenses !
La théorie défendue par ce site est que sous ces airs aléatoires,
* Autorisation de Mise sur le Marché et Recommandation Temporaire
d’Utilisation
Candy Crush n’a pas de frontière….
Retour sur la journée thématique
annuelle du Rézo Addictions 41
Le 13 novembre dernier, à l’Espace Semprun à
Blois, nous nous sommes rassemblés autour du
lien comme fil conducteur « des petits riens qui
font du lien et des petits riens qui font du
bien ».
100 personnes sont venues travailler avec nous
de multiples champs professionnels médicopsycho-sociaux ainsi que des personnes ayant
traversés ces problèmes.
Ils ont été très satisfaits par la qualité des
interventions, des débats, par le repas organisé
et préparé avec les patients.
Seul bémol, l’exposition artistique des patients
n’a pas été suffisamment mise en valeur ; nous
espérons mieux faire la prochaine fois.
Thèse sur le Rézo Addictions 41
18 juin 2015
Le Rézo Addictions 41 a vu naître sa première
thèse le premier décembre dernier (Yes !!!!) :
« Réunion de synthèse dans le cadre du Rézo
Addictions 41 : moteur de changement des
représentations des Médecins Généralistes » par
le Dr Charlotte Scholtes
Réservez dès à présent sur le site CPLNF.org cette
journée à l’occasion du 113ème colloque international
de l’association du congrès de psychiatrie et de
neurologie de langue française (CPLNF). Cette
journée intègrera la 5ème journée universitaire
inter-régionale d’addictologie du Centre, PoitouCharentes et du Limousin.
DATES A RETENIR !!!
31 janvier 2015
Assemblée Générale extraordinaire de Mgaddoc
avec brunch au Médicis dès 13h00 suivie de points
cliniques pratiques sur les derniers traitements :
Selincro, Baclofène, Suboxone
10 mars 2015
Commission bassin de Romorantin et Vallée du
Cher à 9h30
18-19-20 Mars 2015
Congrès de la Société Française d’Alcoologie et
d’Addictologie le 18 mars : Présentation du rézo
Addictions 41 « exemple de prise en charge d’un
patient dans un réseau addictologie territorial »
15 avril 2015
FMC de Vendôme sur les nouveaux traitements et
paradigmes en alcoologie dès 20h00
Bonne année 2015 !!!