le monde tremble devant une eventuelle faillite de dubaï

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le monde tremble devant une eventuelle faillite de dubaï
LE MONDE TREMBLE DEVANT UNE EVENTUELLE FAILLITE DE DUBAÏ
CHOC FINANCIER | L’émirat du Golfe serait-il en cessation de paiement? Son bras armé financier, Dubai World, vient
de demander un rééchelonnement de sa dette, comme l’Argentine ou l’Islande. Les Bourses plongent.
© AFP/MARWAN NAAMANI | Des milliers de milliards de dollars ont été empruntés puis investis pour faire de Dubaï l’une des
trois plus importantes destinations touristiques du monde.
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Après les difficultés de Dubaï, les Bourses asiatiques en net recul
L'éditorial de 24 Heures
Élisabeth Eckert, cheffe de la rubrique économique | 27.11.2009 | 00:02
Les titres d’UBS et du Credit Suisse ont vécu une véritable curée hier, avec un plongeon de plus de 5% chacun.
Pourquoi? En arrière-plan, les investisseurs du monde entier s’inquiètent d’un éventuel défaut de paiement de Dubaï
la riche, Dubaï la flamboyante, comme l’Argentine, la Thaïlande ou la Russie!
Hier, toutes les actions bancaires ont été sévèrement sanctionnées par les marchés, entraînant derrière elles un
miniséisme boursier, où la Bourse suisse a perdu 2,17%, tandis que Paris, Francfort ou Londres chutaient de quelque
3%.
La cause de cette secousse? L’incapacité, annoncée mercredi, du grand conglomérat d’Etat Dubai World à honorer le
paiement d’une partie de sa dette au 14 décembre prochain. Le montant qu’aurait dû verser la filière immobilière de
Dubai World, à savoir Nakheel, se monte à 3,5 milliards de dollars. Le sursis demandé aux créanciers est fixé au 30
mai 2010.
On craint l’effet domino
Il n’en fallait pas plus pour que les marchés financiers soient pris de panique. Et pour cause. L’émirat affiche une
dette publique de quelque 80 milliards de dollars. Sa société d’Etat Dubai World – qui contrôle d’énormes projets
immobiliers partout dans le monde – a accumulé à elle seule 59 milliards de dollars de dettes.
«Or, affirme Eckart Woertz, économiste au Dubai’s Gulf Research Center, tout le monde craint que, en cas
d’incapacité de paiement de la part de Dubai World, l’Etat de Dubaï lui-même ne vienne pas à la rescousse. Cela
créerait un effet domino terrible dans la région.»
Une nouvelle Argentine?
Le Golfe pourrait-il s’effondrer comme le firent, en 1998, la Russie, et en 2001, l’Argentine, ou plus récemment
l’Islande, mise en faillite par le FMI? La peur est là. Les Emirats arabes unis – dont Abu Dhabi – sont en effet parmi
les premiers créanciers de Dubaï. Si ce dernier tombe, c’est toute une région – fortement endettée malgré l’or noir –
qui se lézarde.
Car au contraire, par exemple de l’Arabie saoudite, Dubaï la riche n’est qu’une petite productrice de pétrole. Ayant
profité, durant les années 2000, d’un baril qui, en 2008, flirtait avec les 150 dollars, l’émirat s’est lancé dans des
projets immobiliers et touristiques pharaoniques.
Edification de la plus haute tour du monde (891 mètres), construction de 250 îles artificielles, réalisation de la plus
grande station de ski artificielle: des milliers de milliards de dollars ont été empruntés puis investis pour faire de Dubaï
l’une des trois plus importantes destinations touristiques du monde. La diversification, voulue par le cheikh
Mohammed Bin Rashid Al Maktou, se comprend par l’effondrement des recettes publiques du pétrole, qui sont
passées de 45% du PIB à 10% en 2008.
Evidemment, le monde entier s’est rué sur ces obligations d’Etat. Le mois dernier, encore, l’émirat a levé près de 5
milliards de dollars auprès notamment de deux banques d’Abu Dhabi. Mais pas uniquement. Ainsi, les banques
européennes auraient des engagements à hauteur de 20 milliards de francs face à Dubaï. Selon le Credit Suisse, les
banques les plus concernées en Europe seraient HSBC, la Deutsche Bank ou UBS.
La crise financière a aussi frappé le Golfe
En ce début d’année 2009, la neige est tombée, quelques heures, sur les Emirats arabes unis. La crise financière
venait de prendre ses quartiers sur Dubaï.
Finance. Le secteur financier, deuxième mamelle économique après le tourisme, a perdu plus de 70% de sa valeur
depuis le début de l’année.
Immobilier. Des projets d’envergure, dont la construction du Trump International Hotel, ont été retardés. Promoteurs
et groupes immobiliers ont commencé à licencier de 5 à 15% de leurs effectifs.
Tourisme et hôtellerie. Les réservations d’hôtels sont en chute libre. Une situation particulièrement préoccupante pour
Dubaï, qui dépend étroitement de ces recettes: de 1999 à 2008, le nombre des touristes est passé de 3 à 9 millions
de personnes.
Pétrole. Jusqu’ici, la spéculation immobilière dopait l’économie locale. Misant sur l’augmentation des prix à la
construction, les investisseurs empruntaient pour acheter des immeubles encore à l’état de projet, pour réaliser leur
plus-value. Depuis l’érosion du marché de la construction et la chute du pétrole, les investisseurs sont aux abonnés
absents.
http://www.24heures.ch/actu/economie/monde-tremble-devant-eventuelle-faillite-dubai-200911-26
L'EMIRAT DE DUBAÏ AU BORD DE LA FAILLITE, LES BOURSES CHUTENT
DETTE COLOSSALE | Le monde financier est sous le choc. L'Emirat, étouffé par une dette de 80 milliards de dollars,
dont les trois quarts sont détenus par la holding Dubaï World, vient de demander un délai à ses créanciers.
© DR-a | Une filiale de Dubai World, Nakheel, connue pour avoir piloté la construction d'îles artificielles en forme de palmier,
est censée rembourser le 14 décembre une obligation islamique d'un montant de 3,5 milliards de dollars.
J.-C. M. avec les agences | 26.11.2009 | 13:06
L'Emirat pointe dorénavant au sixième rang des Etats les moins solvables de la planète, d'après des données
compilées par l'agence boursière Bloomberg.
Une filiale de Dubai World, Nakheel, connue pour avoir piloté la construction d'îles artificielles en forme de palmier,
est censée rembourser le 14 décembre une obligation islamique d'un montant de 3,5 milliards de dollars. Le
gouvernement a demandé aux créanciers de son groupe phare Dubai World un moratoire pour 6 mois du
remboursement de sa dette de 59 milliards de dollars.
En réaction, les investisseurs se reportaient sur les obligations européennes, au détriment des marchés actions. Les
agences de notation Standard & Poor's et Moody's ont aussitôt abaissé leurs notations sur tous les grands groupes
de Dubaï.
Il faut dire que les dettes de Dubaï représentent 70% de son PIB 2008, si l'on se réfère aux chiffres du FMI. L'Emirat a
en outre construit sa fortune sur l'immobilier et la finance, deux des secteurs les plus affectés par la crise.
Les marchés boursiers s'affolent!
A l'annonce des nouvelles alarmantes en provence de l'Emirat, les Bourses européennes et asiatiques reculaient
fortement jeudi, également affaiblies par la chute du dollar. Seule Wall Street est épargné, la Bourse new yorkaise
étant fermée pour les fêtes de Thanksgiving.
En Asie, Shanghai a terminé sur une dégringolade de 3,62%, dans un volume d'échanges élevé, et dans son sillage
Hong Kong a perdu 1,78%.
A Tokyo, l'indice Nikkei a clôturé en baisse de 0,62%, victime de la chute du dollar face au yen, qui nuit aux groupes
exportateurs japonais. Le dollar est descendu jeudi sous la barre des 87 yens, son plus bas en quatorze ans.
La chute du dollar inquiète aussi les Européens. "La faiblesse du dollar, qui a cassé un seuil technique sous les 1,50
euro et baissé au-delà de 1,51 pour un euro, a fait plonger les bourses asiatiques, qui par ricochet entraînent les
places européennes", souligne un spécialiste boursier.
http://www.24heures.ch/actu/economie/emirat-dubai-bord-faillite-bourses-chutes-2009-11-26
DUBAÏ A L'ABRI D'UNE FAILLITE GRACE A SON «GRAND FRERE» ABOU
DHABI
MOYEN-ORIENT | Dubaï, qui a demandé un moratoire pour le remboursement d'une partie de sa dette, devrait
éviter la faillite grâce au soutien de son riche voisin, l'Emirat pétrolier d'Abou Dhabi.
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Après les difficultés de Dubaï, les Bourses asiatiques en net recul
Le monde tremble devant une éventuelle faillite de Dubaï
AFP | 27.11.2009 | 10:46
"Dubaï en tant qu'Etat souverain n'est pas exposé à une faillite, car il jouit du soutien d'Abou Dhabi", capitale de la
Fédération des Emirats arabes unis, estime Pascal Devaux, économiste de BNP Paribas spécialiste des risques au
Moyen-Orient.
Les grandes places boursières internationales ont plongé jeudi, au lendemain de l'annonce de l'intention de Dubaï -ville de la démesure et des projets pharaoniques-- de demander aux créanciers de son plus grand conglomérat,
Dubaï World, de surseoir de six mois au paiement de sa dette.
Mais, il estime que la révélation de sa fragilité financière pourrait donner à Abou Dhabi "l'occasion de reprendre la
main sur les émirats à la faveur de cette crise".
Capitale économique des Emirats, Dubai fait de l'ombre à Abou Dhabi, qui produit plus de 90% du pétrole des
Emirats, alors que les réserves d'or noir de Dubaï sont quasiment à sec.
C'est Abou Dhabi qui est venu à la rescousse de l'émirat, lequel s'est lancé depuis quelques années dans des projets
pharaoniques, se retrouvant lourdement endetté. "Jamais Abou Dhabi ne laissera tomber le fils prodigue même s'il ne
cesse d'en critiquer l'exhubérance et les excès", un spécialiste de la finance islamique à Paris, sous couvert
d'anonymat.
Mercredi, le gouvernement de Dubaï a annoncé avoir levé cinq milliards de dollars au titre de son programme de 20
milliards de dollars de bons du trésor lancé en début d'année pour faire face à ses engagements financiers.
Les cinq milliards ont été souscrits à parité par deux banques basées à Abou Dhabi: la National Bank of Abu Dhabi et
Al Hilal Bank, une grande banque islamique. Ces deux banques relèvent de l'Abu Dhabi Investment Council, un
organisme du gouvernement de l'émirat d'Abou Dhabi, le plus riche des sept membres de la Fédération.
Une première tranche de 10 milliards de dollars avait été souscrite en février par la Banque centrale des Emirats
arabes unis contrôlée par Abou Dhabi.
"Abou Dhabi ne peut se permettre l'effondrement de Dubaï. Il peut permettre l'affaiblissement de l'émirat, dans le
cadre de la concurrence entre eux, mais un effondrement de Dubaï affecterait Abou Dhabi", souligne Ibrahim Khayat,
un analyste basé à Dubaï.
Il estime que Dubaï "va regagner sa solvabilité financière en échange d'une solution qui le forcera à renoncer à une
partie de ses avoirs en faveur d'Abou Dhabi". "Dubai pourra sortir de la crise d'ici deux ans, cependant le contrôle de
ses ressources sera partiellement partagé avec Abou Dhabi", ajoute-t-il.
Le souverain de Dubaï, cheikh Mohammad Ben Rached Al-Maktoum, également Premier ministre des Emirats, avait
assuré début novembre que l'émirat allait poursuivre ses ambitieux projets de développement et qu'il honorerait ses
dettes dans un proche avenir.
La dette totale de Dubaï était estimée à 80 mds USD en 2008, Dubai World représentant à lui seul 59 mds USD de ce
montant.
Dubaï devrait régler 13 mds USD de dettes en 2010 et 19,5 mds en 2011.
Des questions entourent cependant l'enveloppe de 5 mds débloquée par Abou Dhabi, puisque Dubaï a affirmé qu'elle
ne serait pas utilisée pour soutenir Dubai World.
"On peut penser qu'Abou Dhabi savait ce qui allait arriver à Dubaï World", juge un autre économiste sous couvert de
l'anonymat, notant que la grande inconnue est de savoir jusqu'où Abou Dhabi est prêt à aller pour aider son voisin.
Source : 24 Heures

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