Le tragique au XXe siècle, « Comment en finir »

Transcription

Le tragique au XXe siècle, « Comment en finir »
Le tragique au XXe siècle, « Comment en finir »
Jean Genet, Les Bonnes, fin de la pièce (1947).
Accoudée au chambranle de la porte de la cuisine, depuis un moment,
Claire, visible seulement du public, écoute sa sœur.
Maintenant, nous sommes mademoiselle Solange Lemercier. La femme Lemercier. La
Lemercier. La fameuse criminelle. (Lasse.) Claire, nous sommes perdues.
CLAIRE,
dolente, voix de Madame.
Fermez la fenêtre et tirez les rideaux. Bien.
SOLANGE
Il est tard. Tout le monde est couché. Ne continuons pas.
CLAIRE,
elle fait de la main le geste du silence.
Claire, vous verserez mon tilleul.
SOLANGE
Mais . . .
CLAIRE
Je dis mon tilleul.
SOLANGE
Nous sommes mortes de fatigue. Il faut cesser.
Elle s'assoit dans le fauteuil.
CLAIRE
Ah ! Mais non ! Vous croyez, ma bonne, vous en tirer à bon compte ! Il serait trop facile de
comploter avec le vent de faire de la nuit sa complice.
SOLANGE
Mais…
CLAIRE
Ne discute pas. C'est à moi de disposer en ces dernières minutes. Solange, tu me garderas en
toi.
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SOLANGE
Mais non ! Mais non ! Tu es folle. Nous allons partir ! Vite, Claire. Ne restons pas.
L'appartement est empoisonné.
CLAIRE
Reste.
SOLANGE
Claire, tu ne vois donc pas comme je suis faible ? Comme je suis pâle ?
CLAIRE
Tu es lâche. Obéis-moi. Nous sommes tout au bord. Solange. Nous irons jusqu'à la fin. Tu
seras seule pour vivre nos deux existences. Il te faudra beaucoup de force. Personne ne saura au
bagne que je t'accompagne en cachette. Et surtout, quand tu seras condamnée, n'oublie pas que tu
me portes en toi. Précieusement. Nous serons belles, libres et joyeuses, Solange, nous n'avons plus
une minute à perdre. Répète avec moi…
SOLANGE
Parle, mais tout bas.
CLAIRE, mécanique.
Madame devra prendre son tilleul.
SOLANGE, dure.
Non, je ne veux pas.
CLAIRE,
la tenant par les poignets.
Garce ! Répète. Madame prendra son tilleul.
SOLANGE
Madame prendra son tilleul...
CLAIRE
Car il faut qu'elle dorme ...
SOLANGE
Car il faut qu'elle dorme ...
CLAIRE
Et que je veille.
SOLANGE
Et que je veille.
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CLAIRE,
elle se couche sur le lit de Madame.
Je répète. Ne m'interromps plus. Tu m'écoutes ? Tu m'obéis ? (Solange fait oui de la tête) Je
répète ! Mon tilleul !
SOLANGE, hésitant.
Mais ...
CLAIRE
Je dis ! Mon tilleul.
SOLANGE
Mais, madame . . .
CLAIRE
Bien. Continue.
SOLANGE
Mais, madame, il est froid.
CLAIRE
Je le boirai quand même. Donne.
Solange apporte le plateau.
Et tu l'as versé dans le service le plus riche, le plus précieux…
Elle prend la tasse et boit cependant que Solange, face au public,
reste immobile, les
mains croisées comme par des menottes.
RIDEAU
Samuel Beckett, Fin de partie, fin de la pièce (1957).
Un temps. Il va vers la porte.
HAMM. – Clov ! (Clov s’arrête sans se retourner. Un temps.) Rien. (Clov repart.) Clov !
Clov s’arrête sans se retourner.
CLOV. – C’est ce que nous appelons gagner la sortie.
HAMM. – Je te remercie, Clov.
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CLOV(se retournant, vivement). – Ah pardon, c’est moi qui te remercie.
HAMM. – C’est nous qui nous remercions. (Un temps. Clov va à la porte.) Encore une chose.
(Clov s’arrête.) Une dernière grââce. (Clov sort.) Cache-moi sous le drap. (Un temps long.) Non ? Bon.
(Un temps.) À moi. (Un temps.) De jouer. (Un temps. Avec lassitude.) Vieille fin de partie perdue, finir
de perdre. (Un temps. Plus animé.) Voyons. (Un temps.) Ah oui ! (Il essaie de déplacer le fauteuil en
prenant appui sur la gaffe. Pendant ce temps entre Clov. Panama, veston de tweed, imperméable sur
le bras, parapluie, valise. Près de la porte, impassible, les yeux fixés sur Hamm, Clov reste immobile
jusqu’à la fin. Hamm renonce.) Bon. (Un temps.) Jeter. (Il jette la gaffe, veut jeter le chien, se ravise)
Pas plus haut que le cul. (Un temps.) Et puis ? (Un temps.) Enlever. (Il enlève sa calotte.) Paix à nos…
fesses. (Un temps.) Et remettre. (Il remet sa calotte.) Égalité. (Un temps. Il enlève ses lunettes.)
Essuyer. (Il sort son mouchoir et, sans le déplier, essuie ses lunettes.) Et remettre. (Il remet le
mouchoir dans sa poche, remet ses lunettes.) On arrive. Encore quelques conneries comme ça et
j’appelle. (Un temps.) Un peu de poésie. (Un temps.) Tu appelais – (Un temps. Il se corrige.) Tu
RÉCLAMAIS le soir ; il vient – (Un temps. Il se corrige.) Il DESCEND : le voici. (Il reprend, très chantant.)
Tu réclamais le soir ; il descend : le voici. (Un temps.) Joli ça. (Un temps.) Et puis ? (Un temps.)
Instants nuls, toujours nuls, mais qui font le compte, que le compte y est, et l’histoire close. (Un
temps. Ton de narrateur.) S’il pouvait avoir son petit avec lui… (Un temps.) C’était l’instant que
j’attendais. (Un temps.) Vous ne voulez pas l’abandonner ? Vous voulez qu’il grandisse pendant que
vous, vous rapetissez ? (Un temps.) Qu’il vous adoucisse les cent mille derniers quarts d’heure ? (Un
temps.) Lui ne se rend pas compte, il ne connaît que la faim, le froid et la mort au bout. Mais vous !
Vous devez savoir ce que c’est, la terre, à présent. (Un temps.) Oh je l’ai mis devant ses
responsabilités ! (Un temps. Ton normal.) Eh bien ça y est, j’y suis, ça suffit. (Il lève le sifflet, hésite, le
lâche. Un temps.) Oui, vraiment ! (Il siffle. Un temps. Plus fort. Un temps.) Bon. (Un temps.) Père ! (Un
temps. Plus fort.) Père ! (Un temps.) Bon. (Un temps.) On arrive. (Un temps.) Et pour terminer ? (Un
temps.) Jeter. (Il jette le chien. Il arrache le sifflet.) Tenez ! (Il jette le sifflet devant lui. Un temps. Il
renifle. Bas.) Clov ! (Un temps long.) Non ? Bon. ( Il sort son mouchoir.) Puisque ça se joue comme
ça… (il déplie le mouchoir)… jouons ça comme ça… (il déplie)… et n’en parlons plus… (il finit de
déplier)… ne parlons plus. (Il tient à bout de bras le mouchoir ouvert devant lui.) Vieux linge ! (Un
temps.) Toi – je te garde.
Un temps. Il approche le mouchoir de son visage.
RIDEAU
Bernard-Marie Koltès, Roberto Zucco (1988), éditions de Minuit (1990) : XV.
« ZUCCO AU SOLEIL. »
Zucco, torse et pieds nus, arrive au sommet du toit.
UNE VOIX. – Que faites-vous là ?
UNE VOIX. – Descendez immédiatement. (Rires.)
UNE VOIX. – Zucco, vous êtes fichu. (Rires.)
UNE VOIX. – Zucco, Zucco, dis-nous comment tu fais pour ne pas rester une heure en prison ?
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UNE VOIX. – Comment tu fais ?
UNE VOIX. – Par où as-tu filé ? Donne-nous la filière.
ZUCCO. – Par le haut. Il ne faut pas chercher à traverser les murs, parce que, au-delà des
murs, il y a d’autres murs, il y a toujours la prison. Il faut s’échapper par les toits, vers le soleil. On ne
mettra jamais un mur entre le soleil et la terre.
UNE VOIX. – Et les gardiens ?
ZUCCO. – Les gardiens n’existent pas. Il suffit de ne pas les voir. De toute façon, je pourrais
en prendre cinq dans une seule main et les écraser d’un coup.
UNE VOIX. – D’où te vient ta force, Zucco, d’où te vient ta force ?
ZUCCO. – Quand j’avance, je fonce, je ne vois pas les obstacles, et, comme je ne les ai pas
regardés, ils tombent tout seuls devant moi. Je suis solitaire et fort, je suis un rhinocéros.
UNE VOIX. – Mais ton père et ta mère, Zucco. Il ne faut pas toucher à ses parents.
ZUCCO. – Il est normal de tuer ses parents.
UNE VOIX. – Mais un enfant, Zucco ; on ne tue pas un enfant. On tue ses ennemis, on tue des
gens capables de se défendre. Mais pas un enfant.
ZUCCO. – Je n’ai pas d’ennemi et je n’attaque pas. J’écrase les autres animaux non pas par
méchanceté mais parce que je ne les ai pas vus et que j’ai posé le pied dessus.
UNE VOIX. – Tu as de l’argent ? De l’argent planqué quelque part ?
ZUCCO. – Je n’ai pas d’argent, nulle part. Je n’ai pas besoin d’argent.
UNE VOIX. – Tu es un héros, Zucco.
UNE VOIX. – C’est Goliath.
UNE VOIX. – C’est Samson.
UNE VOIX. – Qui est Samson ?
UNE VOIX. – Un truand marseillais.
UNE VOIX. – Je l’ai connu en prison. Une vraie bête. Il pouvait casser la gueule à dix
personnes à la fois.
UNE VOIX. – Menteur.
UNE VOIX. – Rien qu’avec ses poings.
UNE VOIX. – Non, avec une mâchoire d’âne. Et il n’était pas de Marseille.
UNE VOIX. – Il s’est fait baiser par une femme.
UNE VOIX. – Dalila. Une histoire de cheveux. Je connais.
UNE VOIX. – Il y a toujours une femme pour trahir.
UNE VOIX. – On serait tous en liberté sans les femmes.
Le soleil monte, brillant, extraordinairement lumineux. Un grand vent se lève.
ZUCCO. – Regardez le soleil. (Un silence complet s’établit dans la cour.) Vous ne voyez rien ?
Vous ne voyez pas comme il bouge d’un côté à l’autre ?
UNE VOIX. – On ne voit rien.
UNE VOIX. – Le soleil nous fait mal aux yeux. Il nous éblouit.
ZUCCO. – Regardez ce qui sort du soleil. C’est le sexe du soleil ; c’est de là que vient le vent.
UNE VOIX. – Le quoi ? Le soleil a un sexe ?
UNE VOIX. – Vos gueules !
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ZUCCO. – Bougez la tête : vous le verrez bouger avec vous.
UNE VOIX. – Qu’est-ce qui bouge ? Je ne vois rien bouger, moi.
UNE VOIX. – Comment voudrais-tu que quelque chose bouge, là-haut ? Tout y est fixé depuis
l’éternité, et bien cloué, bien boulonné.
ZUCCO. – C’est la source des vents.
UNE VOIX. – On ne voit plus rien. Il y a trop de lumière.
ZUCCO. – Tournez votre visage vers l’orient et il s’y déplacera ; et, si vous tournez votre
visage vers l’occident, il vous suivra.
Un vent d’ouragan se lève. Zucco vacille.
UNE VOIX. – Il est fou. Il va tomber.
UNE VOIX. – Arrête, Zucco ; tu vas te casser la gueule.
UNE VOIX. – Il est fou.
UNE VOIX. – Il va tomber.
Le soleil monte, devient aveuglant comme l’éclat d’une bombe atomique. On ne voit plus rien.
UNE VOIX (criant). – Il tombe.
Elle n’est là que pour vous dire voilà :
Votre fils et votre fille sont en face de vous.
Wajdi MOUAWAD, Incendies, Fin
de la pièce (2003)
Que leur direz-vous ? leur chanterez-vous une
chanson ?
Ils savent qui vous êtes.
36. Lettre au père
Jannaane et Sarwane.
Jeanne donne l’enveloppe à Nihad. Nihad
ouvre l’enveloppe.
Tous deux fils et fille du bourreau et nés de
l’horreur.
Nawal (65ans) lit.
Regardez-les.
NAWAL. Je vous écris en tremblant.
La lettre vous a été remise par votre fille.
Les mots, je les voudrais enfoncés dans votre
cœur de bourreau.
A travers elle, je veux vous dire que vous êtes
encore vivant.
J’appuie sur mon crayon et j’y inscris chaque
lettre.
Bientôt vous vous tairez.
Je le sais .
En ayant en mémoire les noms de tous ceux
qui ont expiré sous vos mains.
Le silence est pour tous devant la vérité.
La femme qui chante.
Ma lettre ne vous étonnera pas.
Pute n°72
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Cellule n°7
Qu’un oiseau seul au milieu des tempêtes
A la prison de Kfar Rayat.
Portant aux confins du jour son étrange
destin ?
Nihad finit la lecture de la lettre. Il regarde
Jeanne et Simon. Il déchire la lettre.
A l’instant, tu étais l’horreur.
37. Lettre au fils
A l’instant tu es devenu le bonheur.
Simon donne son enveloppe à Nihad qui
l’ouvre.
Horreur et bonheur.
NAWAL. Je t’ai cherché partout.
Tu doutes ?
Là-bas, ici, n’importe où.
Laisse-moi te dire.
Je t’ai cherché sous la pluie,
Tu t’es levé
Je t’ai cherché sous le soleil
Et tu as sorti ce petit nez de clown.
Au fond des bois,
Et ma mémoire a explosé,
Au creux des vallées
Ne tremble pas,
En haut des montagnes
Ne prends pas froid.
Le silence dans ma gorge.
Dans les villes les plus sombres
Dans les rues les plus sombres
Ce sont des mots anciens qui viennent du plus
loin de mes souvenirs.
Je t’ai cherché au sud,
Des mots que j’ai si souvent murmurés, dans
ma cellule,
Au nord,
A l’est,
Je te racontais ton père.
A l’ouest,
Je te racontais son visage,
Je t’ai cherché en creusant sous la terre pour y
enterrer mes amis morts,
Je te racontais ma promesse faite au jour de ta
naissance.
Je t’ai cherché en regardant le ciel,
Quoi qu’il arrive je t’aimerai toujours,
Je t’ai cherché au milieu des nuées d’oiseaux
Quoi qu’il arrive je t’aimerai toujours
Car tu étais un oiseau.
Et qu’y a-t-il de plus beau qu’un oiseau,
Sans savoir qu’au même instant, nous étions
toi et moi dans notre défaite
Qu’un oiseau plein d’une inflation solaire ?
Puisque je te haïssais de toute mon âme.
Et qu’y a-t-il de plus seul qu’un oiseau,
Mais là où il y a de l’amour, il ne peut y avoir
de haine.
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Et pour préserver l’amour, aveuglément j’ai
choisi de me taire.
Tous deux tes frère et sœur
C’est un beau parc par ici. Dans son
testament, votre mère vous réservait une
lettre si vous vous acquittiez de ce qu’elle
vous demandait. Vous vous en êtes acquittés
grandement. Il va pleuvoir. Dans son pays il ne
pleut jamais. On va rester ici. Ça va nous
rafraîchir. Voici la lettre.
Et puisque tu es né de l’amour,
Simon ouvre l’enveloppe.
Ils sont frère et sœur de l’amour.
NAWAL. Simon,
Écoute
Est-ce que tu pleures ?
Cette lettre je l’écris avec la fraîcheur du soir.
Si tu pleures ne sèche pas tes larmes
Elle t’apprendra que la femme qui chante était
ta mère
Car je ne sèche pas les miennes.
Une louve défend toujours ses petits.
Tu as devant toi Jeanne et Simon.
L’enfance est un couteau planté dans la gorge
Peut-être que toi aussi te tairas-tu.
Et tu as su le retirer.
Alors sois patient.
A présent, il faut reconstruire l’histoire.
Je parle au fils, car je ne parle au bourreau.
L’histoire est en miettes.
Sois patient. Au-delà du silence,
Doucement
Il y a le bonheur d’être ensemble.
Consoler chaque morceau
Rien n’est plus beau que d’être ensemble.
Doucement
Car telles étaient les dernières paroles de ton
père.
Guérir chaque souvenir
Ta mère.
Doucement
Nihad finit de lire la lettre. Il se lève. Jeanne et
Simon se lèvent et lui font face. Jeanne déchire
toutes les pages de son carnet de notes.
Bercer chaque image.
Jeanne,
Est-ce que tu souris ?
38. Lettre aux jumeaux
Si tu souris ne retiens pas ton rire
Hermite Lebel ouvre la troisième enveloppe
destinée aux jumeaux.
Car je ne retiens pas le mien
HERMITE LEBEL. Le temps se couvre. Il va
pleuvoir, c’est sûr, c’est sûr, c’est sûr. Vous ne
voulez pas rentrer ? Remarquez, je vous
comprends. A votre place je ne rentrerais pas.
C’est le rire de la colère
Celui des femmes marchant côte à côte
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Je t’aurais appelée Sawda
Le sanguinaire et le violeur
Mais ce prénom encore dans son épellation
Tient son origine dans l’amour.
Dans chacune de ses lettres
Alors,
Est une blessure béante au fond de mon cœur.
Lorsqu’on vous demandera votre histoire,
Souris, Jeanne, souris
Son origine,
Notre famille,
Dites que votre histoire, son origine,
Les femmes de notre famille, nous sommes
engluées dans la colère.
Remonte au jour où une jeune fille
J’ai été en colère contre ma mère
Revint à son village natal pour y graver le nom
de sa grand-mère Nazira sur sa tombe.
Tout comme tu es en colère contre moi
Là commence l’histoire.
Et tout comme ma mère fut en colère contre
sa mère.
Jeanne, Simon,
Pourquoi ne vous en avoir pas parlé ?
Il faut casser le fil,
Il y a des vérités qui ne peuvent être révélées
qu’à la condition d’être découvertes.
Jeanne, Simon,
Vous avez ouvert l’enveloppe, vous avez brisé
le silence
Où commence votre histoire ?
A votre naissance ?
Gravez le nom sur la pierre
Alors elle commence dans l’horreur.
Et posez la pierre sur ma tombe.
A la naissance de votre père ?
Votre mère.
Alors c’est une grande histoire d’amour.
Mais en remontant plus loin,
SIMON. Jeanne, fais-moi encore entendre son
silence.
Peut-être que l’on découvrira que cette
histoire d’amour
Jeanne et Simon écoutent le silence de leur
mère. Pluie torrentielle.
Prend sa source dans le sang, le viol,
Et qu’à son tour,
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