Je suis en poste depuis 10 ans en tant que professeur titulaire en

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Je suis en poste depuis 10 ans en tant que professeur titulaire en
CURRICULUM VITAE
Frédéric Chauviré
Né le 16 avril 1973 à Fougères (35)
Marié, deux enfants.
4 rue des Prunelliers
44520 Moisdon la rivière
02.40.07.77.73
[email protected]
Professeur certifié d’histoire géographie au Lycée Monge de Nantes
Chercheur associé au CERHIO-UMR 6258 de Rennes 2
Expérience professionnelle :
2015-2016 : Professeur certifié stagiaire d’Histoire géographie
Enseignement (à temps plein) de l’histoire géographie à deux classes de seconde
générale et deux classes de 1ère S.
2014-2015 : Conseiller pédagogique tuteur d’un professeur stagiaire Lettres-histoire.
2011-2013 : Chargé de cours en Histoire moderne à l’université de Rennes 2.
Travaux Dirigés et méthodologie à des étudiants de Licence 1 (3 heures par
semaine).
2010 : Jury de soutenance des Mémoires professionnels des professeurs stagiaires PLP
Lettres-Histoire
2000-2015: Professeur titulaire Lettres-Histoire géographie en Lycée professionnel.
Enseignement (à temps plein) de l'histoire géographie à des classes de Troisième, de
l'histoire géographie et du français et à des classes de Seconde, Première et
Terminale baccalauréat professionnel.
Affectations :
Depuis le 01/09/2015 :
Du 01/09/2000 au 31/08/2015:
Du 01/09/1999 au 31/08/2000 :
Lycée polyvalent Monge-La Chauvinière à Nantes
Lycée polyvalent Moquet-Lenoir à Châteaubriant
I. U. F. M. de Nantes/ Lycée polyvalent Monge-La
Chauvinière à Nantes
Diplômes et concours :
2014 : Admissible à l’Agrégation d’Histoire géographie.
2009 : Doctorat en Histoire moderne, Université de Nantes :
La charge de cavalerie de Bayard à Seydlitz, sous la direction du professeur JeanPierre Bois.
Mention Très honorable avec les félicitations du jury à l’unanimité.
Jury composé du professeur Lucien Bély, du professeur Jean-Pierre Bois, du
professeur Hervé Drévillon et du général Gilles Robert.
2002 : Diplôme d’Etudes Approfondies, Relations internationales et histoire du
monde atlantique, Université de Nantes :
La charge de cavalerie de Bayard à Seydlitz, sous la direction du professeur JeanPierre Bois.
Mention Très bien.
1999 : Admis au CAPES (Certificat d’Aptitude au Professorat de l’Enseignement du
Second degrés) d’Histoire géographie.
Admis au CAPLP (Certificat d’Aptitude au Professorat de Lycée
Professionnel) de Lettres-Histoire géographie.
1995 : Maîtrise d’Histoire moderne, Université de Nantes :
Guillaume Le Blond et l’Art de la guerre, sous la direction du professeur Jean-Pierre
Bois.
Mention Très bien
1994 : Licence d’Histoire, Université de Nantes.
1993 : DEUG d’Histoire géographie, Université de Nantes.
Communications :
Publications :
Ouvrage :

Histoire de la cavalerie, Paris, Perrin, 2013, 2ème Prix « Mondes en guerre, mondes
en paix » (2d Prix 2013 du livre d’Histoire de Verdun).



Direction d’ouvrage
L’Age d’or de la cavalerie, Chauviré F. et Fonck B. (dir.), Paris, GallimardMinistère de Défense, 2015.
Ouvrages collectifs :
« Réconcilier le “technique” et “l’affectif” : la charge de cavalerie au XVIIIe
siècle », in Saupin G. et Schnakenbourg E. (dir.), Expériences de la guerre et
pratiques de la paix, de l’Antiquité eu XXe siècle, Rennes, P.U.R., 2013.
« Codes, rituels et enjeux de la reddition sur le champ de bataille » ; « La cavalerie
et la capture des prisonniers sur le champ de bataille, le tournant tactique du XVIIe
siècle», in Lagadec Y., Le Prat Y. et Perréon S. (dir.), La captivité de guerre à
l'époque moderne (16e siècle-1815), à paraître en 2015.

Articles :
« Guillaume Le Blond, encyclopédiste de la guerre », Les armées et la guerre de
l’Antiquité à la Seconde guerre Mondiale, Enquêtes et documents n°25, Nantes,
Presses Académiques de l’Ouest/Ouest éditions, 1998.

« Bayard, chevalier ou cavalier ? le combat de cavalerie sous la Renaissance »,
Bulletin de la société archéologique et historique de Nantes et de LoireAtlantique, n°139, 2004.

« La charge de cavalerie de Bayard à Seydlitz », La nouvelle Histoire-Bataille 2,
Cahiers du Centre d’Etudes Historiques sur la Défense n° 23, 2005.

« La Maison du roi sous Louis XIV, une troupe d’élite (partie 1 : Etude organique)
», Revue Historique des Armées, Service Historique de la Défense, n°242, 2006.

« A brides abattues, le problème de l’allure dans les charges de cavalerie du XVIe
au XVIIIe siècle », Revue Historique des Armées, Service Historique de la
Défense, n°249, 2007.

« La Maison du roi sous Louis XIV, une troupe d’élite (partie 2 : Etude
tactique) », Revue Historique des Armées, Service Historique de la Défense,
n°249, 2009.

« L’ethos chevaleresque dans l’éthique militaire aristocratique à l’époque
moderne », Inflexions, La documentation Française, n°27, 2014.

« “ Seulement un officier de cavalerie légère ” ?, Henri IV chef de cavalerie »,
Revue Historique des Armées, Service Historique de la Défense, n°277, 2014.
Séminaires :

2015 : Séminaire de l’Ecole Normale Supérieure de Paris : « Guerre et altérité à
l’époque moderne, 1453-1815 », dirigé par Emilie Dosquet et Arnaud Guinier.
Communication orale : « Les pratiques guerrières au miroir de l’altérité ».

2014 : Séminaire de l’Ecole de cavalerie de Saumur. Communication orale :
« La charge de cavalerie du XVIe au XXe siècle, le défi du feu ».

2013 : Séminaire de l’université de Caen (ERLIS) : « L’imaginaire du cheval ».
Communication orale : « La culture équestre militaire, entre représentation
aristocratique et science du combat ».

2011 : Séminaire de Master de l’université de Paris I Panthéon Sorbonne :
« Guerres, conflits et sociétés à l'époque moderne », dirigé par le professeur Hervé
Drévillon.
Communication orale : « Le combat, une perspective
anthropologique : la charge de cavalerie du milieu du XVIIe siècle aux
lendemains de la guerre de Sept Ans ».

2007 : Séminaire de Master de l’université de Nantes : « Les armées et la guerre
en Europe, XVIe-XXe siècles », dirigé par le professeur Jean-Pierre Bois.
Communication orale : « L'utilisation de la cavalerie dans les batailles de
la guerre de Succession d'Autriche ».

2006 : Séminaire de Master de l’Université de Nantes : « Les armées et la guerre
en Europe, XVIe-XXe siècles », dirigé par le professeur Jean-Pierre Bois.
Communication orale : « La charge de cavalerie : un nouveau regard sur l'art de
la guerre ».
Colloques et Journées d’études :

2015, 19-20 novembre, « 1688-1715, le grand tournant : guerre et équilibres
stratégiques à la fin du règne de Louis XIV », colloque international organisé par
Paris I et le Service Historique de la Défense de Vincennes. Communication
orale : « “Le bras droit des armées”, le rôle de la cavalerie dans les dernières
guerres de Louis XIV ».

2012, 5-7 novembre : « Les prisonniers de guerre (XVe-XIXe) : entre
reconnaissance et marginalisation », colloque international organisé par le
CRULH (université de Lorraine). Communication orale : « Le sort des prisonniers
sur le champ de bataille aux XVIIe-XVIIIe siècles : vers une humanisation ? ».
Actes à paraître.

2011, 9-10 décembre : « Guerre, armée et administration sous l’Ancien Régime »,
journées d’études organisées par le Service Historique de la Défense.
Communication orale : « La cavalerie française à la veille de la guerre de Sept
Ans à travers le mémoire du chevalier de Chabo ».
Actes parus en 2105 : Combattre et gouverner, Fonck B. et Genet-Rouffiac N.
(dir.), Rennes, PUR, 2015.

2011, 21 mai : « Prisonniers et captivité de guerre à l’époque moderne », journée
d’études organisée par Yann Lagadec et Stéphane Pérreon et soutenue par l'ANR
Conflipol, CERHIO-Université Rennes 2. Communication orale : « Les
prisonniers sur le champ de bataille, aspects de la capture et de la reddition ».
Centres d’intérêts :
Echecs, « proustien » amateur.
RESUMES DES TRAVAUX ET PUBLICATIONS
Thèse de doctorat (soutenue en 2009) : La charge de cavalerie de Bayard à Seydlitz.
La cavalerie européenne de l’époque moderne est parfois présentée comme une arme
archaïque, que l’évolution de l’art militaire aurait relégué dans une position secondaire.
L’histoire de la charge représente un axe de recherche fondamental pour prendre la
mesure réelle des transformations enregistrées par cette arme durant la période qui va de
Bayard ( 1476 -1524 ) à Seydlitz ( 1721-1773 ). La charge est en effet le mode d’action
privilégié de la cavalerie lourde. Etudier la morphologie de la charge et son évolution
c’est s’introduire au cœur de la cavalerie et, au-delà, au cœur de l’art de la guerre, dont
l’objet essentiel reste bien le combat.
Cette histoire se doit d’appréhender toutes les dimensions mises en jeu par la charge. Elle
invite à dépasser le simple aspect tactique, à se positionner au croisement de
problématiques organiques, techniques, sociales et anthropologiques. Il importe en effet
de s’interroger en premier lieu sur les caractéristiques propres aux cavaliers et à leurs
chevaux, sur la manière dont ils sont organisés, armés et formés pour la charge. Il faut
ensuite envisager précisément les principes qui déterminent la forme et le déroulement
d’une charge : le choix des armes, l’allure, le choc. Il est nécessaire de saisir les
mécanismes propres à chacun d’eux, de comprendre aussi la façon dont ils interagissent.
Un élargissement des perspectives s’avère enfin indispensable. Passer de l’échelle de
l’escadron à celle, plus globale, du champ de bataille permet de poser la question de la
doctrine d’emploi de la cavalerie et de son rôle dans la bataille.
Articles
« Guillaume Le Blond, encyclopédiste de la guerre », Les armées et la guerre de
l’Antiquité à la Seconde guerre Mondiale, Enquêtes et documents n°25, Nantes, Presses
Académiques de l’Ouest/Ouest éditions, 1998.
En réaction à la paralysie qui marque l'art de la guerre dans la première moitié du
XVIIIe siècle, les auteurs militaires vont multiplier les ouvrages et les écrits théoriques.
Parmi eux, Guillaume Le Blond, principal contributeur de l'Encyclopédie dans le domaine
militaire, occupe une place à part. L'œuvre considérable de ce professeur de
mathématique se veut tout à la fois une initiation à l'intention des jeunes officiers, et une
vulgarisation à l'usage d'un public éclairé. La manière dont il traite la question du canon
dans l'art militaire nous offre la possibilité d'entrevoir de façon plus précise le travail de
Le Blond à une époque où l'artillerie connaît de profondes mutations.
« Bayard, chevalier ou cavalier ? le combat de cavalerie sous la Renaissance », Bulletin
de la société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, n°139, 2004.
Bayard est sans conteste l’un des grands personnages de l’histoire de France.
Pourtant au-delà de l’image d’Epinal du chevalier « sans peur et sans reproche », la figure
de Bayard semble plus complexe qu’il n’y paraît. Bayard est en effet l’homme des guerres
d’Italie, une époque charnière dans l’évolution de l’art de la guerre. Son parcours sur les
champs de bataille italiens s’avère ainsi particulièrement instructif. Il nous place au cœur
des bouleversements militaires du temps, du point de vue de la cavalerie lourde, arme
reine du moyen âge. Il nous conduit plus particulièrement à nous interroger sur la façon
dont l’arme équestre fait face aux nouveaux défis posés par la « révolution militaire », et à
poser bien sûr la question de son éventuel déclin.
« La charge de cavalerie de Bayard à Seydlitz », La nouvelle Histoire-Bataille 2, Cahiers
du Centre d’Etudes Historiques sur la Défense n° 23, 2005.
La charge de cavalerie est un mode d’action mythique entre tous, à forte charge
symbolique. Son étude nous place au cœur du combat et de toutes les problématiques qui
sous-tendent l’action de la cavalerie. Pourtant, si la charge se prête particulièrement aux
représentations et aux récits flamboyants et édifiants, l’historien se heurte à d’importantes
difficultés lorsqu’il s’agit de l’analyser et de la mettre en perspective. Il apparaît donc
indispensable d’envisager une approche méthodologique et problématique. Il convient
d’abord de faire le bilan de la bibliographie et des sources disponibles. On peut ensuite
donner des cadres précis au sujet et proposer des démarches de questionnement, celles-ci
pouvant être chronologiques ou transversales. Enfin, à ce stade de la recherche, il est
possible de dessiner quelques perspectives de réponses à des questions centrales, comme
l’exercice, la vitesse et les armes ou encore le choc.
« La Maison du roi sous Louis XIV, une troupe d’élite (partie 1 : Etude organique) »,
Revue Historique des Armées, Service Historique de la Défense, n°242, 2006.
Louis XIV, dont le règne et la conception même de la souveraineté furent si
marqués par la guerre, aurait-il pu ne pas accorder à la cavalerie de sa Maison militaire
une place éminente au sein de son armée ? Ces unités anciennes, que le roi a regroupé en
un corps autonome, brillent bien sûr à la cour, mais qu’en est-il de leur rôle effectif sur les
champs de bataille ? Pour envisager une réponse exhaustive à cette question il faudrait
tout d’abord étudier la maison du roi d’un point de vue organique, à la recherche des
éléments intrinsèques – dont la volonté royale n’est pas le moindre - qui font une troupe
d’élite. C’est ce que tente d’analyser le présent article en s’attachant d’abord aux éléments
extérieurs et matériels ( équipement, armement, organisation en escadron) puis à ceux qui
déterminent véritablement la capacité au combat d’une troupe : la discipline, la formation
et l’exercice.
« A brides abattues, le problème de l’allure dans les charges de cavalerie du XVIe au
XVIIIe siècle », Revue Historique des Armées, Service Historique de la Défense, n°249,
2007.
La charge de cavalerie constitue sans doute un angle d’étude essentiel pour
envisager l’emploi du cheval dans le cadre militaire à l’époque Moderne. Or l’allure est
un des principes fondamentaux de la charge. Parce qu’il s’agit tout d’abord d’un facteur
qui intervient pour une part importante dans le succès ou l’échec. Parce qu’elle est d’autre
part déterminée par des éléments complexes et multiples, extérieurs à la simple capacité
physique des chevaux. L’entraînement des hommes et des montures, le poids des armes
défensives, le choix des armes à feu ou des armes blanches sont autant d’éléments qui
expliquent que les cuirassiers du début de la guerre de Trente Ans allaient au trot et que
les cavaliers de Charles XII chargeaient au galop. Au-delà de la simple estimation de la
vitesse, l’analyse des mécanismes qui déterminent le choix de l’allure et expliquent la
préférence pour l’une ou l’autre à un moment donné permet de mieux comprendre le
déroulement des charges de cavalerie.
« La Maison du roi sous Louis XIV, une troupe d’élite (partie 2 : Etude tactique) », Revue
Historique des Armées, Service Historique de la Défense, n°249, 2009.
La Maison du roi constitue le corps le plus prestigieux de l’armée royale. Mais
c’est aussi une troupe d’élite, redoutée sur tous les champs de bataille. Sa supériorité
tactique trouve son origine dans la singularité de sa doctrine de combat. Beaucoup plus
manœuvrière que les régiments ordinaires, elle s’en distingue également par sa conduite
de la charge : choix de l’arme blanche, adoption d’une allure élevée et recherche du choc.
Les qualités de cette troupe expliquent que Louis XIV ait voulut en faire l’instrument
privilégié de sa gloire. Dans les grandes batailles ou dans les combats, la Maison est
systématiquement engagée à la pointe du dispositif tactique. Cette doctrine d’emploi
résolument offensive et audacieuse se paie cependant parfois au prix fort.
« L’ethos chevaleresque dans l’éthique militaire aristocratique à l’époque moderne »,
Inflexions, La documentation Française, n°27, 2014.
Formé au cours des XIe et XIIe siècles, le modèle de l’honneur chevaleresque
s’est imposé à la noblesse française. Il constitue encore, au début de l’époque moderne, un
cadre mental qui conditionne en grande partie les pratiques et les usages guerriers, sur le
champ de bataille comme en dehors. Le respect de ce code n’est cependant pas sans
limite, comme le montrent les guerres de Religion. D’autre part, l’évolution de l’art de la
guerre et l’affirmation de l’Etat induisent l’émergence d’armes, de tactiques et de valeurs
nouvelles. La généralisation du feu, le développement de la culture du service et de la
professionnalisation des officiers tendent ainsi progressivement à amoindrir la prégnance
de l’honneur chevaleresque dans l’éthique militaire de l’aristocratie.
Ouvrages collectifs :
« Réconcilier le “technique” et “l’affectif” : la charge de cavalerie au XVIIIe siècle », in
Saupin G. et Schnakenbourg E. (dir.), Expériences de la guerre et pratiques de la paix, de
l’Antiquité eu XXe siècle, Rennes, P.U.R., 2013.
La réflexion sur l’histoire bataille impose de croiser, selon les mots du professeur
Jean-Pierre Bois, le « technique » et « l’affectif ». L’étude de la charge de la cavalerie
lourde au XVIIIe offre justement un champ de recherche susceptible de concilier ces
différentes dimensions. Certains axes peuvent apparaître comme particulièrement
significatifs de la manière dont elles s’appuient l’une sur l’autre pour permettre au
chercheur de pénétrer au cœur du combat. Ainsi la question de savoir s’il est préférable de
charger au trot ou au galop ne renvoie pas qu’à une simple dimension théorique, la
dimension humaine se dévoile bien vite. Il en va de même pour le maniement du sabre,
les propos des officiers rappellent de manière plus ou moins explicite qu’il s’agit ici de
blesser ou de tuer. La nature des blessures reçues au cours des combats de cavalerie se
dessine ainsi de manière plus concrète. Tout comme se rappelle à l’historien, encore une
fois, l’omniprésence de la peur. Enfin la reconstitution d’une charge dans son intégralité
prouve combien l’association des dimensions techniques et humaines est indispensable
pour qui ambitionne d’appréhender le combat comme un objet historique global.
« Codes, rituels et enjeux de la reddition sur le champ de bataille », in Lagadec Y., Le
Prat Y. et Perréon S. (dir.), La captivité de guerre à l'époque moderne (16e siècle-1815),
à paraître, 2015.
Aborder la capture sous l’angle particulier de la reddition sur le champ de bataille
met en jeu toute une culture de la guerre, particulièrement à un moment où la « guerre
guerréable » du moyen-âge laisse place à la « guerre mortelle ». La reddition des
gentilshommes et des officiers est ainsi fondée sur un ensemble de signes et de rituels
renvoyant à l’éthique chevaleresque et permettant de « codifier » la violence guerrière.
Les limites de ces codes, visibles notamment lors des guerres de religion, n’empêchent
pas leur survivance jusqu’aux guerres de l’empire. La reddition des simples soldats, certes
plus informelle, n’en est pas moins elle aussi structurée par un certain nombre de cadres et
de rituels. Elle n’est pas non plus dénuée d’enjeux, même si ceux-ci se situent davantage
dans le domaine du discours politique que dans le domaine strictement militaire.
« La cavalerie et la capture des prisonniers sur le champ de bataille, le tournant tactique
du XVIIe siècle», in Lagadec Y., Le Prat Y. et Perréon S. (dir.), La captivité de guerre à
l'époque moderne (16e siècle-1815), à paraître, 2015.
Choisir la cavalerie pour étudier la question de la capture des prisonniers au XVIIe
siècle présente un double intérêt. Cela permet à la fois de remettre en question l’hypothèse
d’un déclin de cette arme et de mesurer l’éventuelle influence de l’évolution de sa
doctrine de combat sur les conditions de capture. De ce point de vue il apparaît
effectivement que les bouleversements intervenus à partir de la guerre de Trente Ans dans
la morphologie de la charge transforment les circonstances et les modalités de la capture,
augmentant notamment la possibilité de faire des prisonniers. A l’échelle supérieure, celle
de la grande tactique, l’affirmation de la bataille d’ailes confirme l’importance de l’arme
équestre. Plus mobile et manœuvrière, la cavalerie peut tout à la fois peser sur le
déroulement de la bataille et jouer un rôle considérable dans la capture des unités
abandonnées par la défaite de leurs ailes. Enfin, lors de la poursuite, la cavalerie,
notamment les unités légères, constitue bien entendu un instrument essentiel, même si les
poursuites du temps restent souvent limitées.
Communications orales
« La cavalerie française à la veille de la guerre de Sept Ans à travers le mémoire du
chevalier de Chabo », Guerre, armée et administration sous l’Ancien Régime, journées
d’études organisées par le Service Historique de la Défense de Vincennes.
Parmi les nombreux mémoires de la série des « Mémoires et Reconnaissances »
les Observations sur la cavalerie de Chabo (1755 ou 1756) tiennent à n’en pas douter une
place à part. Outre sa longueur, le mémoire de Chabo retient l’attention par sa singulière
ambition. Il ne s’agit pas de révolutionner la cavalerie par un nouveau système, mais bien
plutôt de donner de celle-ci l’image la plus exacte possible. Par une analyse exhaustive,
exigeante et lucide, Chabo dépasse les poncifs les plus couramment répandus dans les
ouvrages militaires du temps. Ses observations constituent un indéniable apport aux
réflexions des historiens, d’un point de vue non seulement institutionnel mais également
tactique, voire anthropologique. Ainsi, son approche des thèmes fondamentaux que sont
le cavalier, le cheval et l’instruction équestre donne une idée assez précise des faiblesses
structurelles de la cavalerie française, sans négliger pour autant les progrès accomplis. On
mesure alors assez clairement l’état de l’arme équestre française à la veille de son
affrontement avec la meilleure cavalerie d’Europe.
« Le sort des prisonniers sur le champ de bataille aux XVIIe-XVIIIe siècles : vers une
humanisation ? », Les prisonniers de guerre (XVe-XIXe) : entre reconnaissance et
marginalisation , colloque international organisé par le CRULH (université de Lorraine).
Si l’affirmation de l’importance du jus in bello apparaît clairement chez les juristes
et philosophes des XVIIe-XVIIIe siècles, la question se pose de savoir comment ces
principes vont influencer la pensée militaire et la pratique de la guerre. Il semble ainsi que
la pensée militaire du XVIIe se conforme d’abord à sa propre logique, qui est celle du
combat. La seconde moitié du XVIIIe voit s’opérer un relatif changement. Faisant écho
aux philosophes, les penseurs militaires constituent une éthique de la guerre dans laquelle
l’humanité et la générosité sont constitutifs de l’honneur du « vrai militaire ».
En ce qui concerne l’adéquation des principes et des pratiques, il apparaît qu’au
XVIIe siècle les soldats et leurs chefs s’embarrassent peu des principes des auteurs
militaires. L’attitude paraît évoluer au XVIIIe. Les exécutions de prisonniers après les
combats semblent moins acceptées et l’on se préoccupe sans doute davantage du sort des
ennemis capturés. Ce souci d’humanité s’applique cependant surtout aux prisonniers qui
ont survécu à la bataille, car, tant que durent les combats, les soldats qui se rendent sont
loin d’être certains de sauver leur vie.
« La culture équestre militaire, entre représentation aristocratique et science du combat »,
L’imaginaire du cheval, séminaire de l’Université de Caen, laboratoire ERLIS
Le lien entre le cheval et la guerre est particulièrement prégnant dans l'imaginaire
collectif. Pourtant, les premiers ouvrages français d'art équestre, vers la fin du XVIe siècle
et le début du XVIIe siècle, n'abordent la question des pratiques guerrières que de manière
très superficielle. Cette relative absence de l'aspect militaire s'explique par le poids de
l'imaginaire politique et des représentations aristocratiques. L'équitation proprement
militaire ne parvient que très progressivement à se dégager de l'équitation aristocratique, à
partir du milieu du XVIIIe. On voit alors se constituer une équitation caractérisée par son
aspect utilitariste, professionnalisant. Une équitation qui contribue à l'affirmation d'une
nouvelle dimension de l'imaginaire équestre, faisant écho à l'entrée de la civilisation
européenne dans le monde de la rationalité scientifique.

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