Meisenthal, la saga des verriers
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Meisenthal, la saga des verriers
Bitcherland Mon village, cœur de ma mémoire ! Meisenthal, la saga des verriers Sturzelbronn Le tympan de l’abbaye expliqué en détail La visite de Meisenthal produit toujours une forte impression, tant ce site a conservé, non sans combat on va le voir, le souvenir mais également les témoins architecturaux de son origine verrière. Quand approche Noël et sa féérie, le moment est venu d'aller admirer les modernes créateurs de boules qui orneront peut-être votre sapin.. Gerhard Kaiser donnant des explications précises sur les différentes figures géométriques du tympan de l'abbaye de Sturzebronn, Une quarantaine de personnes a participé au restaurant Au relais des châteaux de Sturzelbronn au déjeuner-débat organisé par Joël Beck, président de la section du pays de Bitche de la Société d’histoire et d’archéologie de la Lorraine (SHAL). Au cours du repas le président a dévoilé une biographie complète de l’abbé Fournier, un irréductible Lorrain, chargé de la reconstruction de l’abbaye, détruite en 1633 par les Suédois. Puis, Olivier Jarry a expliqué la signification des bornes-toises implantées le long de la route départementale avant et après le village de Sturzelbronn. Par ailleurs il a évoqué les bornes-frontière implantées par les moines pour délimiter leurs propriétés. Certaines existent encore, elles sont reconnaissables à la crosse d’abbé sur la face intérieure. Tous les participants ont partagé le repas des moines, expliqué par Rita Leppert. ries du comté de Bitche» d'Ad. Marcus, paru en 1887 et réédité depuis. Du verre commun à l’œuvre d'art On fabriqua pendant plus de trois siècles dans l'usine locale des verres de montres et de lunettes qui se vendirent dans le monde entier. Au 19ème siècle, grâce à une pléiade d'artisans parvenus au faîte de leur art comme René Lalique, Emile Gallé, Désiré Christian et quelques autres, Meisenthal Le tympan cosmique Gerhard Kaiser, professeur de philosophie de Deux-Ponts, a livré les résultats de son étude du tympan central de l’entrée de l’église abbatiale de Sturzelbronn. «L’iconographie du tympan représente prestigieusement le ‘firmament mystique’. C’est la représentation abstraite du firmament étoilé et des quatre éléments (l'air, le feu, l'eau et la terre), l’ensemble de l’histoire du Salut de la Création, en passant par la Passion et la Rédemption, jusqu’à l’Apocalypse, selon la vision du monde des XIIème et XIIIèmes siècles, qui était celle de l’interprétation néoplatonicienne chrétienne. La représentation du cosmos à Sturzelbronn est une oeuvre d’art de niveau européen unique. La densité et la profondeur du témoignage présentent à l’observateur de façon sans pareille la philosophie et l’enseignement théologique du haut Moyen Âge. Cette oeuvre devrait être rénovée et exposée dans un musée avec des tableaux explicatifs.» Joseph Antoine Sprunck Vue de la Halle verrière. Vosges du Nord au comté de Bitche. Les fondateurs mirent à profit une autorisation du duc de Lorraine Léopold Ier, enfin rétabli dans ses Etats, pour utiliser le bois très abondant des forêts ducales et construire de nouveaux fours. Meisenthal donna naissance à son tour à la verrerie de Goetzenbruck en 1721 comme le raconte si bien Georges Walter, dit le Chambré Georges, dans son émouvante Chronique que Pierre Berger a éditée sous le titre «Ursprung der Glashütten von Münzthal (Saint-Louis), Meisenthal und Goetzenbruck». L'ouvrage le plus complet et le mieux renseigné pour qui veut suivre cette passionnante saga du verre et du cristal au pays de Bitche reste «Les verre- Enchenberg Calendrier de l’Avent insolite 28 - l’ami hebdo Le Centre industriel d'art verrier. La fin d’une entreprise multiséculaire Après la deuxième guerre mondiale survient insidieusement la mauvaise conjoncture. Les causes sont nombreuses et bien documentées. L'arrivée du verre industriel à bas prix, la concurrence internationale et la hausse générale des coûts de production amenèrent la fermeture de l'usine, qui employa jusqu'à 650 salariés. Ce 31 décembre 1969 fut un jour noir La maison du portier. n'était pas dit. Dès 1979, quelques bénévoles emmenés par ces passionnés que sont toujours Bernard Fleck, Paul Franckhauser et d'autres, sur l'initiative du Parc régional des Vosges du Nord, créèrent la Maison du Verre et du Cristal. Il s'agit d'un musée merveilleux abritant de nombreux chefsd'oeuvres de l'âge d'or. En 1992 fut créé le Centre international d'art verrier (CIAV), aujourd'hui régie de la communauté de communes de Bitche, qui assure avec une grande compétence la transmission des savoirs et la création de Le musée du Verre. pour toute la vallée et les cloches de l'église sonnèrent le glas. Après ce coup de massue ne restèrent plus dans le village que des chômeurs assez vite recasés ailleurs, et des bâtiments de belle facture mais vides, typiques de la révolution industrielle du 18ème siècle ainsi qu'une immense déception teintée de colère chez certains anciens. Le renouveau, ou comment allier tradition et modernité ? L. B. Le temps de l’Avent figure l’attente du messie. Le calendrier de l’Avent est originaire d’Allemagne. Durant vingtquatre jours les parents des familles protestantes distribuaient des images pieuses afin que ceux-ci patientent jusqu’au jour de Noël. Au fil du temps, les biscuits et le chocolat ont remplacé les images. A l’entrée de l’auberge Sainte-Vérène d’Enchenberg un calendrier original accueille les passants. Chaque jour, le chiffre est réécrit jusqu’au 24, jour de Noël. Laurent Bichler devint le «berceau de l'Art nouveau». Leurs oeuvres se caractérisent, outre la nouveauté de leurs formes et la splendeur de leur coloris, par le souci de représenter la nature, les fleurs, les arbres, les feuilles, les nervures, le vivant en somme. Le sculpteur Emile Moser, presque à la même époque et dans ce même village, utilisera également la nature pour orner ses croix et autres monuments funéraires, comme nous l'avons vu lors d'un précédent article. Ce décor floral et sylvestre qui sied si bien à l'Art nouveau ou comme l'on dit parfois à l'Ecole de Nancy, se retrouve donc dans le verre et dans la pierre à Meisenthal. Cette réalité est encore bien ignorée. PHOTOS B. R. J.A. S. L’ histoire du village se confond presque avec celle de sa verrerie et ses débuts gardent encore comme un halo de légende, même si tous les détails sont rigoureusement exacts. Créée en 1704 par une poignée de verriers venus de Soucht, village proche, après l'extinction de leur petite usine, la nouvelle verrerie de Meisenthal, littéralement «le val des mésanges», prit rapidement une grande importance car elle était bien située dans l'univers forestier des Pourtant, le dernier mot nouveaux produits, telles les célèbres boules de Noël. Dirigée avec brio par Yann Grienenberger, l'équipe compte dix-sept salariés dont huit verriers sous la direction artistique de Bernard Pétry, artiste bien connu au Bitcherland qui a su se faire un prénom puisqu'il est l'un des trois fils du regretté Petry Sepp. Grâce à d'importants investissements, cet établissement prend de plus en plus d'ampleur sur la scène culturelle locale, comme le montre le succès de ses démonstrations et la vente de ses produits. Bernard Robin 27 décembre 2015