« Walt Disney Productions »
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« Walt Disney Productions »
Histoire des arts « Walt Disney Productions » BERTRAND LAVIER 1/Bio’ Bertrand Lavier est né le 14 juin 1949 à Chatillon-sur-Seine (Côte-d'Or). Depuis le début des années 1970, Bertrand Lavier interroge les rapports de l'art et du quotidien ainsi que la nature de l'œuvre d'art en plaçant dans un environnement socialement identifié comme lieu d'exposition d'œuvres d'art, des objets empruntés à la vie courante, modifiés ou hybridés de façon à ce que leur statut même s'en trouve mis en question. Pendant les années soixante-dix, il réalise des travaux photographiques puis repeint des objets dans le cadre d'une réflexion sur la peinture: Il recouvre un piano, une fenêtre, un réfrigérateur ou encore un miroir d'une épaisse couche de peinture tout en reprenant les couleurs d'origine des objets peints. Ses premières œuvres exploitent l'ambiguïté résultant d'objets quotidiens (voitures, armoires en tôle, réfrigérateurs...) simplement recouverts d'une épaisse couche de peinture posée en larges aplats : ces objets sont à la fois l'objet lui-même (ils demeurent théoriquement utilisables) et l'image de l'objet, en raison de la peinture qui les recouvre. Dans le même esprit, Lavier repeindra ensuite partiellement à l'identique un tableau « ancien », invitant à s'interroger sur le statut de l'œuvre. L'artiste évolue ensuite vers des superpositions (réfrigérateur posé sur un coffre-fort, enclume posée sur un meuble à tiroirs) et combinaisons d'objets dont la valeur d'ensemble dépasse la somme des valeurs de chaque composant pris isolément. L'artiste se livre à une exploration des catégories artistiques et des codes de présentation et de représentation de l'art qui met en évidence la fonction du langage, le rôle du socle dans la définition de la sculpture. Il s'intéresse aux réalités ambivalentes comme lorsque, dans ses Walt Disney Productions, il met en évidence les tableaux modernes, qui passent habituellement inaperçus dans les décors où évolue le personnage de Mickey. Si tout objet peut ainsi cumuler plusieurs identités, « le fait de rapprocher des images est aussi important que d'en créer » : le travail artistique peut ainsi consister à rapprocher des images ou des objets que la réalité quotidienne sépare. Considérant que le ready-made est devenue une catégorie à part entière de l'art au même titre que la peinture ou la sculpture, Bertrand Lavier peut décider d'exposer une automobile accidentée (Giulietta, 1993), une montgolfière dégonflée (Dolly, 1993) ou un fragment de pylone électrique, prenant le contre-pied du principe d'indifférence qui faisait à l'origine la condition même de la possibilité du ready made. 2/ Walt Disney Prod’ En 1984, Bertrand Lavier commence un chantier majeur, les Walt Disney Productions. Le projet a pour point de départ une histoire parue dans le Journal de Mickey où la célèbre souris visite un musée d'art moderne. Les œuvres qui y sont reproduites, de manière caricaturale, sont des peintures abstraites et des sculptures biomorphiques ressemblant à celles de Jean Arp. Lavier s'approprie ces œuvres accrochées dans le musée imaginaire de la bande dessinée : il les copie en les agrandissant pour en faire de véritables toiles abstraites à l'échelle humaine. Ainsi, les œuvres de fiction présentées dans le Journal de Mickey, dont les auteurs de la BD ont sans doute vu les originaux dans un musée d'art moderne, inspirent-elles à leur tour des œuvres que l'on retrouve au musée. Cette boucle entre fiction et réalité invite avec humour à s'interroger sur la représentation de l'art moderne au sein de la société. Dans l'exposition, le parti pris de Lavier de la transposition permanente est renchéri par le choix d'un accrochage dans un espace séparé du public par une vitre. Ainsi présentés, les vrais tableaux repartent dans un monde inaccessible, abstrait, voire irréel, comme s'ils retournaient à la fiction de la BD. 3/ Rèf’ Considérant que le ready-made est devenue une catégorie à part entière de l'art au même titre que la peinture ou la sculpture, Bertrand Lavier peut décider d'exposer une automobile accidentée (Giulietta, 1993), une montgolfière dégonflée (Dolly, 1993) ou un fragment de pylone électrique, prenant le contre-pied du principe d'indifférence qui faisait à l'origine la condition même de la possibilité du ready made. La démarche de Lavier trouve ainsi des antécédents dans celles de Marcel Duchamp et des Nouveaux réalistes (l'artiste indique d'ailleurs admirer passionnément l'œuvre de Raymond Hains). Urinoir , 1917, Marcel Duchamp Poster in Yiddish, 1950, Raymond Hains