Chronologie du Japon

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Chronologie du Japon
ALBERT-KAHN MUSÉE ET JARDINS
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CHRONOLOGIE DU JAPON
Époque Asuka (592-710)
592 : le bouddhisme, introduit vers le milieu du 6e siècle, est proclamé religion d’État, mais le shintô, culte ancestral
de l’archipel, demeure la religion du peuple.
La civilisation sinocoréenne est volontairement prise comme modèle et implantée à la cour impériale par le
prince Shôtoku. Le bouddhisme et le confucianisme structurent la pensée des lettrés.
Époque de Nara : 710-794
710 : fondation d’une capitale fixe à Nara.
Influence grandissante du bouddhisme sur l’État. Les monastères fleurissent à Nara et dans sa région.
Abandon des dernières traditions matriarcales héritées du chamanisme et du shintô primitif. Le statut
social de la femme passe sous la sujétion masculine.
Époque de Heian : 794-1185
794 : la capitale impériale est transférée à Heian-kyô (« capitale de la Paix et de la Tranquillité »), future Kyôto.
Le pouvoir cherche à se soustraire à l’influence des monastères de Nara. Naissance d’autres tendances
bouddhiques, dont les monastères s’implantent sur les collines autour de la nouvelle capitale.
Montée en puissance de la famille aristocratique Fujiwara, qui va détenir la régence pendant trois siècles
grâce à sa politique d’alliances matriarcales avec la famille impériale. L’influence des Fujiwara est également
déterminante dans le domaine des arts, du goût et de l’élégance, ce qui favorise l’épanouissement d’une
culture de cour brillante et raffinée.
L’écriture s’émancipe du seul modèle chinois. L’apparition des caractères kana permet un essor sans
précédent de la littérature et de la poésie, et l’accès des femmes à cet art.
Introduction du thé au Japon.
895 : rupture des relations diplomatiques avec la Chine. Début d’une longue période de repli, qui va correspondre
à une indigénisation des emprunts et à l’acquisition d’une véritable autonomie culturelle.
Aux 10e et 11e siècles, émergence de clans guerriers provinciaux ; au 12e, conflits entre diverses factions
aristocratiques qui font appel aux guerriers pour les défendre. Les plus puissants de ces derniers vont en
profiter pour s’emparer du pouvoir.
1185 : victoire du clan Minamoto sur le clan Taira après des années de guerre civile.
Époque de Kamakura : 1185-1333
1192 : installé à Kamakura (près de la future Tôkyô), Minamoto no Yoritomo est nommé shôgun (gouverneur
militaire). Il se substitue à l’empereur dans l’exercice réel du pouvoir.
Le régime shôgunal, qui perdurera jusqu’en 1868, s’organise. La gestion des provinces est confiée aux
daimyôs (grands seigneurs suzerains), qui s’appuient sur les samouraïs (petite aristocratie guerrière).
Sur le plan religieux, l’époque de Kamakura est marquée par l’essor d’un bouddhisme populaire, l’amidisme
(courants de La Terre pure), par la fondation du bouddhisme de Nichiren (qui combattit les autres écoles
bouddhiques) et par le succès, auprès de la classe militaire dominante, du bouddhisme zen et de la sobre
esthétique qui lui est associée.
Albert-Kahn, musée et jardins est une propriété
du Département des Hauts-de-Seine
1274 et 1281 : les Japonais repoussent deux tentatives d’invasions mongoles, en partie grâce à d’opportuns
typhons (kami kase, « vents divins »).
Époque de Muromachi : 1338-1573
1338 : le shôgunat passe aux mains de la famille Ashikaga, qui réside dans le quartier Muromachi à Kyôto.
La cour impériale s’appauvrit. Les shôguns prennent son relais dans le rôle de mécènes des arts.
Épanouissement du théâtre nô et de l’esthétique zen (art des jardins, cérémonie du thé, arrangement floral).
Période artistique généralement sobre et élégante.
1404 : reprise des relations commerciales avec la Chine.
1543 : les Portugais débarquent au Japon et y introduisent les premières armes à feu.
1549 : arrivée du missionnaire chrétien François-Xavier.
1571 : le port de Nagasaki est ouvert au commerce avec les étrangers.
Le bilan des 15 shôguns Ashikaga se traduit par une période d’anarchie politique (guerres civiles incessantes,
révoltes de la population, pouvoir shôgunal fantoche dès la fin du 15e siècle) mais ces guerriers lettrés ont
favorisé les arts et l’essor économique, en encourageant le commerce. Émergence d’une bourgeoisie.
Époque d’Azuchi-Momoyama : 1573-1600
Deux dictateurs militaires, Oda Nobunaga (qui se fait construire un somptueux château à Azuchi, près de Kyôto)
puis Toyotomi Hideyoshi (qui érige un luxueux palais de loisir à Momoyama, également près de Kyôto) réunifient
l’archipel. Deux ans après la mort de Hideyoshi en 1598, Tokugawa Ieyasu prend le contrôle de la situation en
écrasant ses rivaux.
La puissance militaire des monastères bouddhiques est détruite. Par crainte de l’influence politique des
Européens, Hideyoshi bannit les missionnaires chrétiens.
Sur le plan artistique et architectural, le style de l’époque est exubérant, haut en couleurs et en dorures
(contrastant avec l’austérité zen de la période de Kamakura, qui perdure en parallèle notamment avec le
grand maître de thé Sen no Rikyû).
Époque d’Edo (1603-1867)
1603 : Tokugawa Ieyasu prend le titre de shôgun et s’installe à Edo (future Tôkyô). La lignée des Tokugawa s’installe
au pouvoir pour deux siècles et demi. Une paix relative règne, le pays s’urbanise, mais il est sévèrement
contrôlé : organisation en couches sociales strictement réglementées, fermeture à l’étranger, idéologie néoconfucianiste.
Interdiction à tous les Japonais d’émigrer et à ceux qui sont à l’étranger de revenir.
Révolte paysanne de Shimabara, conduite par des chrétiens. Persécution des chrétiens.
L’unique comptoir hollandais maintenu permet à « la science occidentale » de s’immiscer. La paix avec la
Chine apporte aussi de fructueuses influences Ming puis Qing dans la peinture de lettrés.
Émergence d’une opulente classe marchande, grâce à laquelle se développent des arts populaires (théâtre
kabuki, estampe ukiyo-e).
1792 : Échec d’un navire russe à obtenir l’ouverture du Japon.
1854 : démonstration de force de la marine américaine, sous le commandement du commodore Perry. Le shôgun
cède.
Traités de commerce et d’ouverture du pays, qualifiés d’inégaux par le Japon car en faveur des puissances
occidentales.
La majorité des seigneurs provinciaux, ulcérés par l’ouverture du pays aux Occidentaux, renversent le
shôgunat et soutiennent le retour au pouvoir de l’empereur.
Ère Meiji (1868-1912)
1868 : proclamation officielle de la restauration du pouvoir impérial. Edo, renommée Tôkyô (« capitale de l’Est »),
devient (après avoir été capitale shôgunale) capitale impériale à la place de Kyôto.
1889 : promulgation de la Constitution de Meiji.
Réforme agraire : attribution des terres à leurs tenanciers. Réforme administrative et économique sur les
modèles européens. Modernisation accélérée du pays.
École obligatoire.
Création du yen.
Implantation du télégraphe et du chemin de fer.
Adoption du calendrier occidental.
Abolition de la caste des samouraïs.
Le christianisme est de nouveau autorisé.
Le shintô est proclamé religion d’État.
1894-1895 : guerre sino-japonaise. Victoire du Japon, entré dans l’ère industrielle, sur la Chine impériale des Qing.
1904-1905 : guerre russo-japonaise. Pour la première fois, un pays asiatique est victorieux d’une puissance
européenne.
1910 : annexion de la Corée.
Ère Taishô (1912-1926)
1912 : décès de l’empereur Mutsu-Hito (Meiji), avènement de l’empereur Yoshi-Hito.
1914 : le Japon, allié du Royaume-Uni, entre en guerre contre l’Allemagne et occupe ses colonies dans l’océan
Pacifique et ses concessions en Chine.
1918 : émeutes contre le prix du riz.
1919 : le traité de Versailles accorde au Japon les anciennes colonies allemandes du Shantung, ce qui ulcère la
Chine, mais les Japonais sont eux-mêmes humiliés d’être vus en inférieurs. Ils ne parviennent pas imposer le
principe d’égalité des races lors des débats sur la Charte de la Société des Nations.
1920 : le Japon entre à la SDN.
1921 : suite à la mauvaise santé de l’empereur, son fils Hiro-Hito est nommé régent.
1922 : création du parti communiste japonais.
1925 : instauration du suffrage universel masculin.
Ère Shôwa (1926-1989)
1926 : décès de l’empereur Yoshi-Hito (Taishô), avènement de l’empereur Hiro-Hito.
1931 : annexion de la Mandchourie, création de l’État du Mandchoukouo.
1933 : le Japon quitte la Société des Nations, suite aux réactions hostiles à l’occupation de la Mandchourie.
1940 : le Japon signe un pacte tripartite avec les forces de l’Axe.
1941 : le Japon attaque Pearl-Harbour, ce qui déclenche l’entrée en guerre des États-Unis.
1945 : bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, occupation du Japon par les Etats-Unis jusqu’en 1952.
Dans un discours radiodiffusé, Hiro-Hito renonce à sa nature divine.
1947 : une nouvelle Constitution prive l’empereur de tout pouvoir politique. Il est désormais symbole de l’État et
non plus chef de l’État.
Le droit de vote est accordé aux femmes.
Début du « miracle économique » japonais.

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