Miss Earth est un bijou!
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Miss Earth est un bijou!
Art de vivre HOSTETTLER Art de vivre Miss Earth est un bijou! Elle est de père allemand (élevé en Suisse) et de mère angolaise (élevée à Paris), elle vit à Zurich et parle, en plus du suisse-allemand, un français parfait: élue Miss Earth 2013 le 7 avril dernier, Djoa Strassburg est une jeune beauté de 20 ans, toujours souriante et rayonnante, qui respire la joie de vivre. Djoa, en angolais, veut dire bijou! «Avec mes colocataires, on va souvent sur le balcon, on se met par terre et on papote. On est au quatrième étage, au centre-ville, c’est très agréable. Cet été, on va mettre des fleurs». 14 N U M É R O 3 8 J U I L L E T – S E P T E M B R E 2 013 15 «J’aime la mode, même si ce n’est pas le plus important pour moi, et j’ai beaucoup d’habits. Je choisis ma robe très soigneusement quand je suis invitée à une soirée, mais le reste du temps j’aime des vêtements relax, dans lesquels je me sens bien et qui me vont bien». «Je dessine depuis que je suis toute petite. J’aime bien dessiner des visages et j’accorde beaucoup d’importance aux yeux, parce que les yeux disent beaucoup de choses. J’ai imaginé cette Africaine dont le visage a la forme du continent africain». 16 N U M É R O E lle est belle et elle est intelligente, ce qui ajoute encore à son charme. Elle a de beaux et longs cheveux noirs, des yeux encore plus noirs qui ont l’éclat du diamant, un visage ouvert et un sourire radieux. Elue Miss Earth 2013 le 7 avril dernier à Zurich, lors d’un grand show télévisé, Djoa Strassburg, 20 ans tout juste, est née le 19 août 1992, sous le signe du Lion. Son père est allemand, mais a vécu toute sa vie en Suisse, en Thurgovie. Sa mère est angolaise, elle est née à Luanda, mais s’est réfugiée en France avec sa famille, à cause de la guerre civile, quand elle avait 7 ans. «Mes parents m’ont appelée Djoa, dit-elle, ça veut dire bijou en angolais». Rencontre des cultures, croisée 3 8 des destins… Djoa a une passion: l’architecture. «J’ai fait un stage de six mois, l’année dernière, dans un cabinet d’architecte, pour savoir si ça me plaisait vraiment. J’ai été enthousiasmée! J’ai envie de commencer mes études au plus tôt, mais j’ai pris une année sabbatique pour me consacrer pleinement à mes activités de Miss Earth. J’adore faire des photos de mode, mais ce qui me touche aussi, c’est tout ce qui a un aspect humanitaire et écologique». Avec sa couronne, Djoa veut s’investir dans deux projets: d’une part la mise en place de panneaux solaires dans les écoles, et d’autre part, la libération de ces filles-esclaves, au Népal, que l’on appelle les kamalari. Vendues par leurs parents à l’âge HOSTETTLER HOSTETTLER HOSTETTLER Art de vivre HOSTETTLER Art de vivre «J’aime bien m’installer sur mon lit pour lire. J’adore Paulo Coehlo, je suis en train de lire L’alchimiste». de 4 ou 5 ans, elles sont soumises depuis, bien que la loi népalaise l’interdise, à toutes les violences et à toutes les servitudes. «Je vais aller au Népal au mois de septembre pour les rencontrer, explique Miss Earth. Je veux parler avec elles, leur dire que je pense à elles et que je les soutiens». Mais Djoa a aussi une autre passion: le goût de la beauté et de l’esthétique, le goût de la mode, des vêtements et surtout des bijoux, qui représentent selon elle, quel qu’en soit le prix, le summum de l’élégance et du raffinement. «J’aime poser pour des séances de photos, confie-t-elle, j’aime aussi défiler. C’est une sorte d’exercice artistique. J’adore aussi la danse. «Je fais une heure de yoga tous les jours, le matin, avant de commencer la journée, et un quart d’heure de méditation le soir, avant d’aller me coucher. Mes amis m’ont offert ce bouddha, il y a trois ans». C’est ma mère qui m’a appris à danser, j’ai fait de la danse africaine pendant dix ans, du ballet pendant cinq ans, du hip-hop… Ca fait partie de ma vie». Aujourd’hui, Djoa vit au centre de Zurich, près de la gare, dans un bel appartement au quatrième étage sans ascenseur – «C’est mon fitness!» – qu’elle partage avec ses deux colocataires. «Pendant toute mon enfance, j’ai habité à la campagne avec mes parents. On était dans un village de 500 personnes, dans une grande maison à côté d’un manège. C’était très agréable, mais je préfère la ville. C’est plus pratique, je peux être vite partout, voir mes amis, aller au resto…». Djao est suisse et elle en est très fière, mais elle n’oublie pas pour autant ses racines africaines. «Je ne suis encore jamais allée en Angola, le pays de ma mère, mais je veux y aller un jour, dès que j’aurai assez d’argent. La culture africaine n’a jamais été très présente chez moi, même si ma mère faisait parfois de la cuisine africaine, mais je veux découvrir qui je suis et c’est pour cela que j’ai envie d’y aller. Je suis totalement suisse, je me sens totalement suisse, mais les gens me considèrent comme une étrangère à cause de la couleur de ma peau. Pour moi, c’est très difficile à comprendre, c’est très difficile à accepter». n Jaques Rasmoulado J U I L L E T – S E P T E M B R E 2 013 17