Document numérique - Orientation Pays de la Loire

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Document numérique - Orientation Pays de la Loire
FILIERE LAITIERE DES REGIONS DE L'OUEST
(BASSE-NORMANDIE - BRETAGNE - PAYS DE LA LOIRE) :
COMMENT MAINTENIR, DEMAIN,
LE PLUS GRAND NOMBRE D'EXPLOITATIONS
ET D'ACTIFS ?
AVIS
des Conseils Economiques et Sociaux Régionaux
de Basse-Normandie, Bretagne et Pays de la Loire
Séance du 4 décembre 2006
CESR Basse-Normandie - Bretagne - Pays de la Loire
La filière laitière dans l'Ouest
LA FILIERE LAITIERE DES TROIS REGIONS DE L’OUEST :
COMMENT MAINTENIR DEMAIN LE PLUS GRAND NOMBRE
D’EXPLOITATIONS ET D’ACTIFS ?
Suite aux accords de Marrakech de 1994 sur les échanges commerciaux et à
l'application de la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) de 2003, les
Présidents des Conseils Régionaux de Basse-Normandie, Bretagne et Pays de la
Loire ont demandé conjointement aux Conseils Economiques et Sociaux Régionaux
de réaliser une étude commune sur la thématique suivante : "Comment maintenir
demain le plus grand nombre d’exploitations et d’actifs au sein de la filière laitière
des trois régions de l'Ouest ?". Au regard des enjeux économiques, de l’emploi, de la
préservation de l’environnement et de l’aménagement du territoire, la saisine insiste
sur la nécessité de préserver une filière laitière synonyme d'emploi, d'occupation du
territoire, de terroir, de qualité et de sécurité alimentaire. Ils demandent par ailleurs
qu'un accent particulier soit apporté dans ce cadre à la préservation des systèmes
laitiers à dominantes herbagères, ainsi qu’à la question de la transmission des
exploitations et de l'installation agricole.
Après avoir rappelé le poids de ce secteur d'activité dans l'économie des trois
régions, le présent avis abordera les principaux défis qui vont se poser à la filière et
de là, proposera un plan potentiel d'actions dont la plupart ont vocation à concerner
tout ou partie de nos territoires de l'Ouest.
1.
UN SECTEUR FONDAMENTAL POUR L'ECONOMIE DE L'OUEST
Avec une production de près de 11 milliards de litres de lait de vache, les trois
régions de l'Ouest occupent une place majeure sur l'échiquier européen puisqu'elles
produisent autant que les Pays-Bas et représentent plus de 46 % des volumes de lait
produits en France. Le secteur laitier dans l'Ouest pèse fortement puisqu'il constitue
16 % du chiffre d’affaires de l’agriculture en Pays de la Loire, 20 % en Bretagne et
32 % en Basse-Normandie 1 . En 2004, les trois régions totalisaient 42,4 % des
producteurs de lait livrant à l'industrie laitière au niveau national (soit 43 700). Au
cours des 25 dernières années, leur nombre a été plus que divisé par 4, l'évolution
observée en valeur relative sur la zone Ouest étant de même niveau que celle
constatée sur le plan national sur la même période. Un mouvement d'une telle
ampleur a dû être accompagné par des mesures nationales qui ont permis d'éviter
une crise sociale majeure.
Loin d'être une zone totalement homogène au niveau de la production laitière,
les territoires de l'Ouest présentent des spécificités permettant d'isoler des systèmes
bien identifiés. On distingue ainsi à la fois des territoires où la production laitière est
essentiellement le fait d'exploitations intensives utilisant le maïs ensilage (une
majeure partie de la Bretagne et une partie Ouest des Pays de la Loire), des zones
moins intensives qui ont davantage recours à l'herbe (Ouest de la Basse-Normandie)
1
Références 2004 pour la Bretagne et les Pays de la Loire et 2003 pour la Basse-Normandie.
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La filière laitière dans l'Ouest
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et des espaces où les conditions naturelles se prêtent à un assolement fourrager
composé exclusivement d'herbe (Pays d'Auge par exemple). Il existe ainsi une
grande diversité de systèmes selon les potentialités pédo-climatiques et les
caractéristiques géographiques mais aussi selon les modes et les choix d'élevage
conformément aux stratégies d'éleveurs.
Déterminer l'emploi au sein de la production laitière dans l'Ouest s'avère
particulièrement complexe. L'approche retenue se base sur le nombre d'actifs au
sein des exploitations dont l'orientation technique principale est l'élevage
"bovins-lait". En 2004, on recensait ainsi 45 350 UTA 2 dont plus de 42 000 UTA
chefs d'exploitations et co-exploitants et 3 350 UTA salariés 3 . Ce résultat ne prend
en revanche pas en compte les actifs des exploitations laitières dont l'activité
principale n'est pas le lait (bovin-viande, polyculture…). Signalons que les études
prospectives du Commissariat Général du Plan puis du Conseil d’Analyses
Stratégiques envisagent un mouvement simultané de baisse du nombre d’exploitants
et de croissance de celui des salariés agricoles. L’étude prospective emploiformation de la chambre régionale d’Agriculture de Bretagne envisage une création
annuelle de 181 postes salariés pour la Bretagne à partir de 2007 et de 205 à partir
de 2010.
Concernant la transformation, la Bretagne est la première région
transformatrice en volumes de produits laitiers ; son industrie laitière est aujourd'hui
orientée sur le triptyque fromage (emmental aux deux tiers) - beurre - poudres de lait.
40 % du lait collecté sont principalement destinés à la fabrication de produits
industriels (poudre de lait, beurre vrac, caséines…) contre 29 % au niveau national.
La Basse-Normandie est orientée vers des produits à forte valorisation.
En 2005, elle arrive en première position pour la fabrication de fromages frais et de
fromages à pâte molle (respectivement 21 et 31 % de la production nationale). La
région est en outre confrontée à une trop forte production de matières grasses du lait
et notamment de beurre (première région productrice). On relèvera la très faible
production bas-normande de laits liquides conditionnés (1 %).
La région Pays de la Loire se distingue par la part prépondérante réservée aux
laits de consommation (60 % des volumes produits dans l'Ouest) en 2005. Elle
représente en outre au niveau national 27 % de la production française de crème
conditionnée, un quart de la production de poudre de lait et 20 % de la production de
poudre de lactosérum. Autre fait majeur, la région Pays de la Loire se classe au
premier rang national en volumes pour la production de fromages et de spécialités
fromagères 4 .
S'agissant de l'évolution des prix du lait payé aux producteurs, force est de
constater une assez forte diminution depuis 2000. Néanmoins, la baisse de prix du
2
3
4
Le nombre d'Unité de Travail Annuel d'une exploitation est la mesure du travail fourni par la maind'œuvre, en prenant comme standard le travail d'une personne à plein temps pendant une année
entière. On inclut dans ce calcul l'activité des personnes de la famille, celle des salariés
permanents ou occasionnels et celle des Entreprises de Travaux Agricoles (ETA) et des
Coopératives d'Utilisation de Matériel Agricole (CUMA).
Permanents, saisonniers et salariés des Entreprises de Travaux Agricoles ainsi que des
Coopératives d'Utilisation de Matériel Agricole au service de cette filière),
Source : Enquête Mensuelle Laitière 2005.
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lait payé au producteur n'a pas atteint l'ampleur des baisses de prix institutionnels
décidées à Luxembourg. La recette laitière (chiffre d'affaires et aide directe laitière)
s'est ainsi maintenue en moyenne sur les trois dernières années. Relevons qu'en
Basse-Normandie où le prix du lait est le plus élevé, la présence d'Appellations
d'Origines Contrôlées (AOC), la forte teneur en matière grasse du lait ainsi que la
moindre représentativité des produits industriels influencent sensiblement la valeur
de la production.
Malgré des conditions de productions et des spécificités propres à chacune des
trois régions, l'analyse technico-économique des exploitations laitières révèle des
résultats somme toute homogènes. Malgré des écarts de valorisation sensibles (prix
du lait différent), le résultat courant par UTH (Unité de Travail Humain) moyen est
quasiment identique pour les trois régions soit 16 500 euros en 2005, année certes
exceptionnelle. En revanche, un tiers des exploitations laitières dégage moins d'un
SMIC par UTH et 40 % dégagent plus de 1,5 SMIC. Les aides représentent 13 % du
produit et au moins 70 % du résultat courant des exploitations laitières. L'analyse
montre un effet taille indéniable pour l'augmentation du revenu cumulé avec le
niveau de productivité de la main d'œuvre.
Au 31 décembre 2004, avec 162 unités de "fabrication de produits laitiers" 5
l'industrie laitière dans les trois régions de l'Ouest regroupait près de 13 % des
établissements de l'industrie laitière au niveau national et plus de 18 200 salariés 6 . A
cela se greffent les emplois des sièges administratifs des entreprises de l'industrie
laitière estimés à environ 2 000 salariés. Une majorité des industries laitières ont
leur siège administratif dans l'Ouest ou tout du moins celui de leurs filiales, le plus
important étant celui de LACTALIS, première entreprise nationale de transformation
du lait et la plus représentée dans les trois régions de l'Ouest. Les plus grandes
entreprises nationales de transformation laitière - la plupart d'envergure
internationale - et certaines multinationales sont présentes dans les trois régions de
l'Ouest qui constituent, pour la plupart d'entre elles, leur principal territoire d'activité.
Cette situation met en exergue le caractère stratégique de cette zone de production.
Depuis plusieurs années déjà, l'industrie laitière connaît des restructurations et
accords entre sociétés ou groupes y compris entre coopératives et sociétés privées :
accords de fourniture de matière première entre deux établissements par exemple
(l'un collecte et le second transforme), de regroupement en commun de la
transformation ou d'accords commerciaux… La coopération laitière dont le rôle est
important dans l'Ouest puisqu'elle représentait 35 % du volume total de laits collectés
en 2004, s'associe de plus en plus aux entreprises privées du secteur pour affronter
les grands enjeux à venir.
Parmi les spécificités et forces de l'Ouest, la Basse-Normandie, la Bretagne et
les Pays de la Loire contribuent à plus de la moitié de la production laitière biologique
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Au sens des codes 155 A à D de la Nomenclature d'Activités Française (NAF).
Il convient d'ajouter à ces chiffres les emplois générés par la filière laitière en amont (production,
fourniture et vente d'engrais, de matériel agricole, d'aliment du bétail, inséminateurs, soins aux
animaux…), les emplois induits par l'activité d'abattage et de transformation de la filière bovine
issue des vaches de réforme et, en aval, par les activités de distribution, de logistique et de
commerce…) sans oublier les emplois techniques (conseils à la filière…). Seule la Région
Bretagne s'est, pour l'heure, prêtée à l'exercice à l'occasion du débat qu'elle a suscité en 2004 sur
la filière laitière et a estimé au total l'emploi direct et indirect de la filière à 33 500 actifs.
Avis 5
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nationale (51,9 %) soit cinq points de plus que la part des trois régions concernées
dans la production nationale de lait de vache (46,3 %). Les trois régions de l'Ouest
sont les premières classées en France en volume de laits collectés. De même,
55,5 % des producteurs français de lait biologique sont localisés dans l'Ouest.
Malgré le caractère encore confidentiel de cette production au plan national (à peine
1 % du total de la production laitière) et les difficultés du marché à absorber la
production ces dernières années 7 , ces fabrications représentent un créneau de
valorisation pour l'Ouest, contribuant à assurer des débouchés et donc à générer des
emplois. Les résultats encourageants de la consommation de produits laitiers
biologiques en 2005 et l'engagement récent de certains groupes industriels (Danone
par exemple) sont de nature à redonner un nouvel élan à cette production.
2.
LA FILIERE LAITIERE DES TROIS REGIONS DE L'OUEST FACE AUX GRANDS ENJEUX
ACTUELS ET A VENIR
2.1. Les effets de la réforme de la PAC et des ajustements des règles du
commerce mondial
Après les accords de Berlin (Agenda 2000) qui fixèrent le cadre de la réforme,
le Conseil des Ministres européens de juin 2003 a adopté les accords de
Luxembourg qui fixent la réforme de la PAC sur la base d’un budget (a priori)
stabilisé jusqu’en 2013. Ces accords ont décidé d'une baisse des prix d'intervention
de 25 % pour le beurre et de 15 % sur la poudre de lait étalée de 2004 à 2007, cette
réduction supplémentaire devant être compensée à hauteur de 82 % par des aides
directes. Le régime des quotas laitiers qui a montré son utilité en France en termes
d'aménagement et d'occupation du territoire est maintenu jusqu’au 31 mars 2015.
Pour compenser la baisse des prix du lait, il a été décidé d'augmenter les quotas de
1,5 % entre 2006 et 2008, ce qui représente environ 363 000 tonnes pour la France.
L’accord de Luxembourg institue en outre le principe du découplage, total ou partiel,
des aides directes du premier pilier de la PAC 8 . Depuis 2006, les aides en production
laitière sont totalement découplées (c'est la seule production agricole dans ce cas),
et s'appuient sur un dispositif de Droits à Paiement Unique (DPU). Le montant de
cette prime unique est calculé sur la base des aides directes moyennes reçues pour
les années 2000 à 2002 dite période de référence. Selon la Commission
Européenne, ces DPU sont cessibles donc marchands.
Pour compenser partiellement la baisse des prix d'intervention, une Aide
Directe Laitière (ADL) a été créée. Elle est constituée d'une part, d'une prime aux
volumes produits attribuée à chaque producteur en fonction de sa référence
individuelle et d'autre part, des paiements supplémentaires dans le cadre d'une
enveloppe européenne, attribuée à chaque Etat-membre qui arrête une répartition
nationale en fonction de critères objectifs. Depuis 2006, cette aide est désormais
intégrée au paiement unique découplé.
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8
46 % des volumes de laits biologiques au niveau national ont été déclassés en 2004 et 44 %
en 2005, c'est-à-dire utilisés pour des fabrications non biologiques.
Les accords de Berlin en 1999 ont bâti la PAC sur deux "piliers". Le premier pilier concerne les
aides aux productions et de soutien des marchés. Le deuxième pilier comprend les aides au
développement rural et à d’autres domaines liés à l'environnement, la qualité, le bien-être des
animaux, etc.
Avis 6
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Issu du principe de préférence communautaire, le soutien européen au marché
des produits laitiers via les restitutions 9 n'est plus compatible avec les règles fixées
par l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui oblige l'Europe à s'inscrire
dans une logique de diminution des aides à l'export, de baisse des droits de douanes
et du soutien interne. Cet esprit a d'ores et déjà guidé les derniers ajustements de la
Politique Agricole Commune. Les accords de Marrakech signés le 15 avril 1994 et
entrés en vigueur en 1995 ont imposé une ouverture plus large du marché européen
concernant quatre catégories de produits laitiers (beurre et butteroil, lait écrémé en
poudre, fromages et autres produits laitiers). Six ans après leur application, on
constatait au niveau national une réduction des contingents de 21 % en quantité et
de 36 % en valeur par rapport au niveau moyen de la période antérieure.
Depuis 2001, se sont engagées les négociations dans le cadre du Cycle du
Millénaire, lancé à Doha. Sur le volet agricole, les engagements devaient porter sur
les principes d’élimination des subventions à l’exportation (restitutions),
l’abaissement des barrières douanières et sur la réduction des soutiens internes à
l’agriculture. Faute d'accord global tout particulièrement sur le dossier des
subventions et droits de douanes dans le domaine agricole, les négociations dans le
cadre du cycle de Doha qui auraient pu apporter de nouvelles contraintes de marché
ont été ajournées sine die à l'issue du sommet de juillet 2006 à Genève. De ce fait,
seules sont applicables les mesures des accords de Marrakech.
Les mesures prises par la réforme de la PAC, avec la diminution progressive
des restitutions, entérinent ainsi la disparition d'outils de gestion publique de
marchés. Par conséquent la baisse de parts de marché à l’exportation de certains
produits industriels fragilise certains territoires de l'Ouest dont une grande partie de
la production et de la transformation s'inscrivait dans le cadre de ces exportations
aidées (poudre de lait, beurre et butteroil et fromages) Avec les difficultés de
valorisation des produits industriels du fait notamment de la baisse des restitutions,
des volumes de lait risquent de se retrouver sans débouchés. De même, la fermeture
de laiteries ces derniers mois dans l'Ouest a eu pour conséquences des volumes de
laits se retrouvant sur le marché sans débouchés dits "laits flottants". On estime la
suppression des restitutions uniquement pour le secteur laitier à environ un milliard
d'euros, équivalant en France à 300 000 tonnes de beurre nécessitant la recherche
de nouveaux débouchés et/ou une meilleure valorisation des fabrications.
2.2. Les produits laitiers confrontés aux nouveaux modes de vie et de
consommation
Au cours de la dernière décennie, la part des produits laitiers s'est globalement
érodée en volume au sein de la consommation des ménages au niveau national. En
revanche, la situation apparaît très différenciée selon les types de produits. Ainsi, le
beurre, à l'instar de tous les corps gras d'origine animale et les fromages à pâtes
molles ont pâti des nouvelles habitudes alimentaires et sont confrontés à une baisse
des ventes. A contrario, la crème, les laits fermentés qui regroupent yaourts,
fromages blancs, petits suisses, laits gélifiés et autres crèmes desserts ont connu les
plus fortes progressions au cours des dernières années. Ces produits dont certaines
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Soutien apporté à l'Europe pour pouvoir exporter au prix du marché mondial.
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gammes allégées ou enrichies dénommés alicaments 10 bénéficient en général d'une
bonne image santé auprès des consommateurs.
Par ailleurs, l'évolution des rythmes alimentaires de nos sociétés avec le
phénomène de déstructuration des repas (moindre engouement des jeunes pour les
produits laitiers au petit-déjeuner 11 , place du "plateau de fromage" dans les repas…)
ou le développement de la restauration hors foyer modifie les habitudes de
consommation et nécessite pour les industries de transformation de s'adapter aux
nouveaux besoins. Pour infléchir ces tendances, le CIDIL (Centre Interprofessionnel
de Documentation et d'Information Laitières) a toutefois fortement investi sur l'image
favorable des produits laitiers. Il y a donc un défi à relever pour la filière en termes de
communication et de recherche afin de proposer des produits ayant une certaine
praticité et pouvant être consommés hors des repas familiaux.
Le marché des produits laitiers apparaît de plus en plus segmenté, le
consommateur-type achetant à la fois des produits au moindre coût (poids des
marques distributeurs et du hard discount) et des produits de plus grande valeur
sous signe de qualité ou de typicité (notion d'achat plaisir) ou mettant en avant le
critère santé. Relevons que la transformation laitière biologique représente environ
2 % des volumes commercialisés sachant que 44 % des volumes de laits bio
produits en 2005 ont été déclassés faute de marché suffisant. Toutefois, on constate
une reprise des ventes au cours du dernier exercice allant de pair avec un
engagement fort de la part de certains opérateurs.
2.3. Les scénarios pour l'avenir de la production laitière de l'Ouest
Le récent contexte agricole comme les nouveaux modes de vie vont obliger les
exploitations laitières à s'adapter dans les années à venir pour rester compétitives.
Au plan national, l'Institut de l'Elevage a réalisé, fin 2004, une analyse prospective
des conséquences de la réforme de la PAC sur les exploitations laitières sur la base
de scénarios 12 . Deux principaux scénarios ont été privilégiés, basés essentiellement
sur le niveau à venir du prix du lait, variable clé.
Le scénario le moins restructurant table sur une baisse modérée du prix du lait
(- 10 %) et un impact de la réforme de la PAC lui-même limité grâce aux
compensations de l'aide directe laitière assurant la préservation de la rentabilité des
exploitations laitières. Cette projection ne ferait en vérité que prolonger peu ou prou
les tendances observées ces dernières décennies en matière de taux de départs et
d'installations et conduirait à 75 000 exploitations laitières au niveau national en 2012
(contre moins de 100 000 en 2006). Si l'on applique le même rythme de baisse pour
l'Ouest, le nombre de livreurs serait d'environ 32 800 à cette échéance (soit une
baisse de près de 25 % par rapport à 2004). Selon ce scénario, le quota moyen de
lait atteindrait alors 308 000 litres (soit un gain de 80 000 litres en moyenne par
10
11
12
A mi-chemin étymologique entre l’aliment et le médicament, l’alicament provoque un véritable
engouement chez les consommateurs. Quasiment inconnu il y a encore 5 ans, il représente
aujourd’hui près de 4% du marché alimentaire français et grimpe même jusqu’à 10 % sur le
marché américain où a démarré le phénomène.
Ajoutons également la décision de l'Europe de supprimer la distribution du lait aux enfants dans les
établissements scolaires.
Etude non déclinée à ce jour à l'échelon régional.
Avis 8
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La filière laitière dans l'Ouest
exploitation par rapport à aujourd'hui). Cette croissance correspond environ à un gain
de productivité par vache et par an de l'ordre de 100 litres en moyenne, évolution
conforme à ce qui a été constaté au cours des dernières années.
Le second scénario, le plus pessimiste, retient l’hypothèse d’une baisse du prix
du lait deux fois plus forte (- 20 %), partiellement compensée par l'aide directe
laitière, situation qui ne préserve ni les revenus, ni la position privilégiée de la
production laitière par rapport aux autres productions. Selon lui, on pourrait tendre,
en 2012, vers 61 000 exploitations laitières en France avec un quota moyen
d'environ 372 000 litres par unité. Si l'on applique la même baisse aux trois régions
de l'Ouest, il ne resterait que 25 800 livreurs 13 (- 41 %).
L'analyse de la répartition démographique à partir des statistiques de la MSA
montre que plus de la moitié des chefs d'exploitations laitières de l'Ouest se situe
dans la classe d'âge 35-50 ans. La région Basse-Normandie se distingue par une
proportion plus élevée d'agriculteurs de plus de 50 ans. Au plan plus détaillé, c'est la
classe d'âge 40-45 ans qui domine en valeur absolue dans les trois régions. L'âge
moyen des producteurs de lait en 2005 est de 45 ans pour la Bretagne et les Pays
de la Loire et de 46 ans pour la Basse-Normandie. Ce résultat est assez conforme à
la situation nationale en système laitier.
Pour l'ensemble des trois régions, dans la décennie à venir, près de 16 700
chefs d'exploitation sont directement concernés par une transmission voire une
cessation d'activité au regard du seul critère démographique. Toutefois, pour les
exploitations en Groupements Agricoles d'Exploitations en Commun (GAEC), c'est la
référence du plus âgé qui est prise en compte, même si l'activité peut rester a priori
assurée après le départ en retraite de celui-ci.
Selon l'Institut de l'Elevage, des volumes de lait pourraient se libérer sur
certaines zones de polyculture élevage pour être mobilisés ailleurs. Des arrêts de
production pourraient entraîner une possible perte de dynamique ou d' "ambiance
laitière" localement (zones en déprise agricole ou fortes pressions foncières) posant
la question du maintien de la collecte et des outils de transformation dans ces
territoires. Notons que le "changement de main" du lait devrait concerner entre 35 et
50 % de la production laitière selon les régions. L'un des défis va être d'organiser ces
mouvements à venir en optimisant la production de lait pour créer de la valeur
ajoutée. Des études prospectives menées en région ont révélé qu'environ 41 % des
références laitières de l'année 2000 vont être en mouvement 14 d'ici à 2012 (soit
1 milliard de litres de lait pour la Basse-Normandie, 1,11 pour la Bretagne et
1,35 pour les Pays de la Loire).
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14
Selon ces scénarios, les exploitations qui resteraient en production en 2012 affichaient en
moyenne entre 220 000 et 228 000 litres en 2003.
C'est-à-dire que les exploitations détentrices de ces références laitières sur la période considérée
vont soit être reprises dans le cadre d'une installation ou d'un agrandissement, soit disparaître.
Avis 9
La filière laitière dans l'Ouest
3.
LES PROPOSITIONS DES TROIS
L'OUEST
CESR Basse-Normandie - Bretagne - Pays de la Loire
CESR
POUR L'AVENIR DE LA FILIERE LAITIERE DE
3.1. Assurer des conditions favorables à l'installation des jeunes et à la
transmission des exploitations laitières de l'Ouest
L'évolution en cours provoque l'agrandissement des exploitations, la moyenne
pouvant passer sur certaines zones dans l'Ouest de 200 000 à 300 000 litres 15 voire
au-delà au cours des prochaines années. Des experts évoquent même la possibilité
à moyen terme de disposer d'exploitations laitières produisant de l'ordre du million de
litres. Toutefois, des études montrent qu'au-delà d'un certain seuil de volume de lait
produit, les charges augmentent et les gains tendent à diminuer fortement.
Entre 1997 et 2005, la part des installations aidées en système laitier dans
l'Ouest s'est réduite comparativement à l'ensemble des installations aidées tant en
valeur relative qu'en valeur absolue. Sur un total de 1 529 installations aidées
en 2005, celles en élevage lait représentaient 52,1 % (797 installations). Or, en 1997,
sur près de 2 500 installations, 1 450 l'étaient en système laitier (59,3 %). En 2005
dans l'Ouest, la part des installations en système lait spécialisé restait toutefois
prépondérante puisqu'elle représentait 68 % des installations aidées en
Basse-Normandie, 61 % en Bretagne et 37 % en Pays de la Loire. Bien que restant
élevé, le nombre des installations en systèmes laitiers ne compense pas les départs
(ratio de 2 départs pour 1 installation). Dans l'Ouest, la dynamique dans l'installation
aidée en systèmes laitiers se maintient malgré tout - le lait demeurant le mode de
production préféré des jeunes - avec toutefois un recul notable constaté sur certains
territoires. On constate en outre un fort déséquilibre entre l'offre d'exploitations
viables à céder et la demande d'installations à savoir qu'il y a nettement plus de
candidats à l'installation que d'exploitations à reprendre. Vraisemblablement, ce
phénomène pourrait s’inverser progressivement.
Un dispositif est à ce propos disponible depuis 2006 pour permettre aux
producteurs qui le souhaitent d'accroître leur droit à produire sans rechercher
obligatoirement un agrandissement de surface. Toutefois, ce dispositif n'est
accessible que dans les départements où la Commission Départementale
d’Orientation Agricole (CDOA) en a fait le choix 16 . En outre, il est très encadré et les
demandes d'attribution de cette nature ne sont honorées que si les volumes offerts
au titre des cessations laitières (Aides à la Cessation d'Activité Laitière) dépassent
l'enveloppe départementale. Néanmoins, ce dispositif a le mérite d'ouvrir une
possibilité de conforter des exploitations, notamment les plus petites, sans leur
imposer un agrandissement donc une charge financière. Le coût est ainsi maîtrisé
dans la mesure où les échanges de gré à gré ne sont pas possibles et transitent par
les DDAF à des prix fixés par décret.
Ainsi, le maintien d'exploitations viables, de l'emploi agricole et la
sauvegarde d'une occupation harmonieuse du territoire exigent une bonne
15
16
Résultante d'analyses menées en Bretagne.
Ce dispositif dit des "ACAL professionnelles" est pour l'heure appliqué dans toute la Bretagne, les
Pays de la Loire sauf la Loire-Atlantique et la Sarthe et uniquement dans la Manche en
Basse-Normandie.
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La filière laitière dans l'Ouest
gestion de la relève en production laitière. Cette problématique soulève
clairement la nécessité de bien concilier les impératifs d'installations et de
transmissions d'exploitations au bénéfice des jeunes tout en confortant les
exploitations existantes qui en ont besoin (agrandissements) dans une
problématique de redistribution des quotas libérés.
Le phénomène des départs précoces rend en outre plus délicate la question de
l'anticipation des arrêts d'activités, un repérage des cédants par rapport à l'âge de la
retraite n'étant plus le seul critère à prendre en considération. L'une des principales
problématiques clairement affichée dans l'Ouest est d'éviter que des exploitations
laitières viables disparaissent de la production. Toutefois, la difficulté est de bien
repérer en amont les cédants potentiels.
Sur ces aspects, les trois CESR insistent sur l'intérêt du repérage précoce
des cédants et repreneurs potentiels au plus près du terrain. Le soutien au
Répertoire Départ Installation (RDI) mis en œuvre par les ADASEA qui a
vocation à mettre en relation des agriculteurs à la recherche d'un repreneur et
des candidats à l'installation ou à défaut des exploitants souhaitant conforter
leur surface apparaît primordial.
Les Régions et certains Départements interviennent déjà en faveur de
l'installation des jeunes agriculteurs, et accompagnent ainsi la plupart du temps le
RDI voire financent des "Points Info Transmission" (cas en Basse-Normandie),
réseau animé par les jeunes agriculteurs. Cette démarche nécessite très souvent un
partenariat au niveau des territoires (Pays, Communauté de Communes…) afin
d'élargir le champ des repérages.
L'idée d'une nécessaire logique de communication en amont de la
transmission pourrait se concrétiser par l'organisation de "forum cédants",
mis en place localement en s'appuyant sur des structures existantes et
couplés avec le repérage précoce.
Le processus d'installation doit aujourd'hui faire face aux contraintes foncières
fortes à des degrés divers selon les territoires de l'Ouest (prix de cession élevé,
pression foncière forte, risque de rachat des exploitations par des particuliers…). Les
auditions et les consultations dans le cadre des travaux des trois CESR ont en outre
mis en exergue les effets d'une urbanisation parfois non maîtrisée qui menace
l'activité de production laitière ou réduit dans certaines zones le nombre
d'exploitations avec la difficulté de ne plus disposer d' "ambiance laitière" et des
effets non négligeables en termes économiques (risques de fin de collecte, de
délocalisation d'établissements transformateurs…).
L'intervention des Conseils Régionaux dans le but de renforcer les
dispositifs et les moyens existants comme l'aide au portage du foncier réalisée
par les SAFER et le développement des Groupements Fonciers Agricoles
(GFA) serait opportune. De même que pour garantir la sécurité de la location
des terres pour un propriétaire, il convient de préconiser la mise en place des
Fonds d'Avance Fermage (FAF).
Avis 11
La filière laitière dans l'Ouest
CESR Basse-Normandie - Bretagne - Pays de la Loire
Il convient en outre d'insister sur les problèmes de la multipropriété puisque le
statut du fermage affecte les disponibilités foncières 17 . Lorsque le cédant arrête son
activité, la plupart des propriétaires profitent de l'occasion pour vendre leurs biens,
ôtant ainsi à l'exploitation son caractère de viabilité (qu'elles soient mises aux normes
ou pas). Le solde des exploitations est alors destiné fatalement à l'agrandissement
des exploitations voisines.
Une autre problématique concerne la non-libération des bâtiments et
notamment des maisons d'habitation, certains cédants souhaitant continuer à
occuper leur logis. L'un des objectifs des démarches de repérage menées très en
amont est justement d'inciter, via des dispositifs, les cédants à libérer les corps de
ferme, élément fondamental pour la pérennité de l'exploitation reprise.
Sur ce dernier point, les CESR proposent que des dispositifs incitatifs
soient mis en place à l'instar d'une incitation financière contribuant au
relogement des cédants lorsque ceux-ci manquent de moyens. Face au coût de
reprise des exploitations, l'une des pistes pourrait consister à encourager la
transmission par location nécessitant toutefois la reprise d'un capital
d'exploitation.
Dans le même ordre d'idées, il convient également de signaler les avancées
obtenues par la loi d'Orientation Agricole adoptée en décembre 2005 dans le
domaine de l'installation et de la transmission des exploitations (plan crédittransmission).
De même, les expériences des "fermes relais" qui consistent à faire
supporter une partie de l'investissement des premières années par une
structure mise en place au niveau local (Pays ou Communauté de Communes)
peuvent se justifier au sein de territoires où les reprises rencontrent de
grandes difficultés.
Il convient d'insister également sur le nécessaire renforcement de la
phase de pré-installation visant à aider les futurs repreneurs à acquérir une
expérience dans leur prochaine exploitation en proposant la généralisation
d'un dispositif de parrainage permettant d'accompagner tout jeune candidat à
la reprise en amont et pendant toute la durée de la mise en place de son projet.
Enfin, connaître exactement le nombre total d'installations agricoles, a fortiori
en système laitier, n'est pas chose aisée. Seules les installations aidées gérées par
les ADASEA font l'objet d'un recensement précis. Ce constat mérite qu'un suivi
statistique des installations et des transmissions (aidées et non aidées) soit
mené dans l'Ouest, outil indispensable à l'accompagnement des installationstransmissions.
3.2. Poursuivre le soutien aux mises aux normes et modernisation des
bâtiments d'élevage
Au niveau environnemental, les élevages laitiers doivent appliquer la Directive
"Nitrates" via le dispositif du second Programme de Maîtrise des Pollutions d'Origine
Agricole (PMPOA 2) qui nécessite d’adapter les exploitations agricoles et leurs
17
On ne peut en effet exclure un fermier de son exploitation.
Avis 12
CESR Basse-Normandie - Bretagne - Pays de la Loire
La filière laitière dans l'Ouest
pratiques pour mieux répondre aux exigences de préservation de la qualité des
ressources en eau et de leur usage. Le dispositif de résorption des pollutions
d'origine agricole s'appliquant immédiatement aux jeunes agriculteurs qui s'installent,
les obligations d'investissements que doivent respecter certains jeunes installés
peuvent s’avérer particulièrement coûteuses. Ainsi, le respect des règles de mise
aux normes des exploitations reprises augmente le coût des investissements au
moment de l’installation ou de la transmission. L'une des difficultés réside dans le fait
qu'un certain nombre de chefs d'exploitation décident de ne pas investir dans des
mises aux normes avant la retraite, cas de figure qui rend encore plus difficiles les
conditions de reprise malgré des dispositifs nationaux existants (plan bâtiment, plan
d'investissement, prêts à taux bonifiés…).
La mise en œuvre au niveau national du Plan de Modernisation des Bâtiments
d'Elevage (PMBE) depuis 2005 en faveur des élevages notamment bovin-lait et
bovin-viande répond à la nécessité de rénovation importante des exploitations dont
le parc de bâtiments est ancien. Celui-ci doit permettre d'assurer une viabilité
certaine des exploitations, une occupation équilibrée sur l'ensemble des zones
rurales et une meilleure prise en compte des problématiques environnementales. Les
collectivités territoriales et notamment les Régions interviennent aujourd'hui
financièrement dans ce cadre. Dans l'Ouest, il est reconnu que la modernisation et
l'adaptation des bâtiments et des équipements d'élevages constituent un puissant
levier économique sans oublier les effets en termes de conditions et de pénibilité du
travail et de compétitivité. Au sein des trois régions, le PMBE est victime du succès
qu'il rencontre avec pour résultantes de nombreuses candidatures en attente. C'est
pourquoi les CESR demandent que soit résorbée au plus vite la file d'attente
pour la notification des dossiers.
Plus globalement, il semble opportun de conserver des dispositifs d'aides
et d'accompagnement en termes d'adaptation et de modernisation des
bâtiments d'élevage et de mises aux normes du PMPOA dans le cadre des
futurs Contrats de Projet Etat-Régions, tout en favorisant une remise à niveau
technique des exploitations laitières. Dans ce cadre, sur le plan architectural, les
CESR encouragent les trois Régions à apporter une aide pour favoriser une
meilleure insertion paysagère des bâtiments en s'inspirant des initiatives déjà
conduites en la matière dans l'Ouest.
3.3. Conforter l'attractivité du métier d'éleveur laitier dans l'Ouest
Au sein de l'agriculture, la production laitière est reconnue comme l'activité la
plus prenante, la traite représentant 50 % du temps de travail en élevage laitier.
Dans le contexte des rythmes actuels du monde du travail de notre société (35
heures, congés annuels…), les éleveurs en systèmes laitiers revendiquent de
nouvelles aspirations pour une réduction du travail d'astreinte tout en assurant leur
revenu. Cette revendication a notamment pour origine le fait que, de plus en plus
souvent, le conjoint de l'exploitant travaille à l'extérieur et éprouve dans de nombreux
cas une réelle difficulté à accepter ce métier. De même, les contraintes liées aux
conditions de travail de ce mode de production sont dissuasives et peuvent
compromettre la réussite de l'installation ou de la reprise d'exploitations laitières par
les jeunes.
Avis 13
La filière laitière dans l'Ouest
CESR Basse-Normandie - Bretagne - Pays de la Loire
Outre les soutiens apportés en matière d'investissements, la valorisation
nécessaire du métier passe surtout par l'amélioration des conditions de travail.
Il convient à ce sujet d'insister sur l'intérêt des travaux conduits dans les fermes
expérimentales des réseaux d'élevage dans l'Ouest qui testent, évaluent et
comparent des conduites de systèmes d’élevage permettant à la fois d’assurer le
revenu, de simplifier le travail et de réduire les astreintes. De ces études découlent
des techniques d'élevage et de conduite du troupeau laitier favorisant la simplification
des tâches et la libération de temps libre.
Il convient d'insister ici sur la nécessité que les enseignements des
travaux menés soient ensuite rapidement traduits en actions pédagogiques et
de conseils en direction des éleveurs voire des futurs éleveurs au sein des
établissements de formation.
L'externalisation de tâches en système d'élevage laitier doit également
être encouragée. Parmi les solutions à développer, l'incitation au recours à des
associations de remplacement ou au salariat partagé sur plusieurs
exploitations laitières via la constitution de groupements d'employeurs
labellisés mérite d'être soutenus.
Le partage du travail peut aussi être encouragé par la création d'une "société
civile laitière" (SCL) instituée par un décret du 16 novembre 2005 qui rend possible le
transfert de quotas sans prélèvement au profit d’une société ayant pour objet la mise
en commun dans sa totalité de la seule activité de production laitière des associés et
cela, sans transfert des terres correspondantes. Toutefois, ce dispositif est très
encadré du point de vue réglementaire et constitue un engagement pour une durée
minimale de 5 années.
De même, les CESR encouragent un rapprochement entre les services
prévention des caisses de Mutualité Sociale Agricole (MSA) 18 et les
Associations Régionales pour l'Amélioration des Conditions de Travail ou
Antenne Régionale de l'Agence Nationale pour l'Amélioration des Conditions
de Travail (ANACT) 19 afin de mieux exploiter de façons opérationnelles et
organisationnelles les enseignements des pratiques et expérimentations sur le
terrain. Pour une meilleure approche vis-à-vis des risques professionnels en
élevage laitier, relier les actions de prévention avec l'installation des jeunes
implique l'introduction d'un volet "prévention" dans les études de
pré-installation.
3.4. Assurer la valorisation des systèmes herbagers de l'Ouest
La conduite en système exclusivement herbager présente des avantages
comme des inconvénients. Les études réalisées notamment par l'INRA ou l'Institut de
l'Elevage reconnaissent leurs caractères généralement peu intensifs et donc
consommateurs d'espace, économes en fertilisants minéraux et en pesticides et plus
autonomes en énergie.
18
19
Cas de la Fédération de la MSA Côtes Normandes (Calvados et Manche).
Dans l'Ouest, si les régions Pays de la Loire et Bretagne disposent d'une ARACT, la
Basse-Normandie ne dispose en revanche que d'une Antenne régionale de l'ANACT.
Avis 14
CESR Basse-Normandie - Bretagne - Pays de la Loire
La filière laitière dans l'Ouest
Parmi les inconvénients, l'un des principaux concerne, dans certaines zones 20
ou pour des années moins favorables, le risque de saisonnalité de la production
incompatible avec les exigences d'approvisionnements réguliers de l'industrie laitière.
Par ailleurs, la conduite de systèmes herbagers est plus complexe à mener au
quotidien et exige des compétences et une forte expérience. L'activité de l'éleveur
exige une meilleure répartition du travail. Cela explique notamment pourquoi la
majorité des exploitations laitières de l'Ouest sont aujourd'hui en système mixte
(herbe pâturée-maïs).
Si la valorisation des systèmes herbagers semblait répondre à l'esprit initial de
la réforme de la PAC, ceux-ci ne sont pas favorisés par le système des DPU. En
effet, revendiquant peu de cultures, peu d'éléments sont par conséquent pris en
compte dans les DPU s'agissant des systèmes laitiers à dominante herbagère.
En revanche, la France a mis en place en 2003 un nouveau contrat
quinquennal en substitution de la Prime au Maintien des Systèmes d’Elevages
Extensifs (PMSEE) : la Prime Herbagère Agro-Environnementale (PHAE) destinée à
encourager le maintien des prairies. Son objectif est de stabiliser les surfaces en
herbe 21 , en particulier dans les zones menacées de déprise agricole (zones
humides, marais...) et d'y maintenir des pratiques respectueuses de l'environnement.
Or, la priorité a été donnée, pour l'heure, aux zones de montagne principalement
concernées par cette mesure.
Pour cette raison, les CESR demandent à l'Etat de réintégrer les
exploitations qui bénéficiaient de la PMSEE et qui ont été exclues du nouveau
dispositif dans une problématique de développement rural alors que ces
territoires sont fragilisés aujourd'hui par le contexte européen.
Des études menées par l'INRA abordent l'hypothèse de nouveaux équilibres
herbe-maïs au sein du système fourrager ou encore la place respective de la pâture
et des fourrages dans l'alimentation des animaux dans une optique de plus grande
autonomie fourragère des exploitations. Des études ont montré que les systèmes
herbagers permettaient à des éleveurs de maintenir un revenu correct avec un quota
modeste (exemple des éleveurs des réseaux "agriculture durable"). Cette solution est
positive à condition toutefois que les conditions pédologiques et climatiques soient
favorables -ce qui n'est pas le cas pour tout l'Ouest- et qu'il existe une bonne
maîtrise de la gestion de l'herbe.
Cela suppose également des actions pour favoriser le développement
d'un aménagement parcellaire adapté avec des surfaces pâturables à proximité
du logement des vaches laitières et des installations de traite.
L'augmentation probable à l'avenir de la taille des troupeaux rend plus difficile
cette conduite et les systèmes plus herbagers exigent en outre une bonne maîtrise
des conditions d'exploitation. Compte tenu de l'évolution possible du prix du lait, ainsi
20
21
Les trois régions ne sont pas uniformément dotées des mêmes capacités à produire de l'herbe.
Certains bassins en Pays de la Loire et Bretagne connaissent une moindre pousse de l'herbe en
période estivale que certaines zones situées en Basse-Normandie, principal pôle herbager de
l'Ouest.
Notons que la réforme de la PAC prévoit que les pâturages permanents (PP) de 2003 restent
affectés à cet usage. C'est ce que l'on nomme la sanctuarisation des prairies permanentes.
Avis 15
La filière laitière dans l'Ouest
CESR Basse-Normandie - Bretagne - Pays de la Loire
que d'une probable diminution des aides à terme, une réduction des coûts de
production va s'imposer avec une recherche d'une optimisation technique des
exploitations. De ce fait, davantage de raisonnement technico-économique dans la
gestion des exploitations pourrait aboutir dans ce cas à redécouvrir les vertus du
pâturage et de l'herbe si les conditions pédo-climatiques le permettent.
Sans vouloir opposer les systèmes, les trois CESR insistent sur l'intérêt
d'une large diffusion et vulgarisation des travaux techniques menés dans les
fermes expérimentales concernant la conduite optimale et le suivi de la
production de l'herbe dans l'Ouest y compris au niveau de la formation (initiale
ou continue). La recherche sur les techniques de conservation et de stockage
de l'herbe devra être poursuivie et développée.
Les recherches sur le pâturage ont permis d'acquérir des références et
expertises et de développer des outils d’aide à la décision 22 . Les CESR
insistent donc sur l'intérêt de constituer un pôle "conseil et compétences"
fédérant les différents intervenants en la matière 23 .
Par ailleurs, une politique visant à un accompagnement technique et
financier de l'éleveur qui souhaite volontairement s'engager en faveur des
systèmes herbagers est à encourager en veillant toutefois à ne pas dérégler le
rythme de la production laitière de l'Ouest au regard des besoins, en volume,
des transformateurs. Par ailleurs, le soutien au système herbager se justifie
d'autant plus si le lait fait l'objet d'une réelle valorisation (labels, AOC, produits
typés, Bio…).
Si les fourrages fermiers peuvent contribuer à davantage d'indépendance
alimentaire des exploitations au niveau des trois régions, il conviendrait
également de rechercher la valorisation des tourteaux et cultures riches en
protéines issus des filières énergétiques qui sont appelées à se développer 24 .
3.5. Donner les moyens d'une diversification possible de la production
laitière
Les études prospectives sur l'avenir de la filière laitière montrent qu'un arrêt de
production laitière et son remplacement par de l'élevage de viande bovine ou par le
développement de cultures ne permet pas, partout, le maintien du revenu et de
l'emploi.
En revanche, dans les territoires de l'Ouest où la piste d'une diversification voire
d'une alternative possible et rentable à la production laitière sont possibles, le
développement de l'élevage de races à viande mérite d'être étudié. En effet,
l'agrandissement probable des surfaces des exploitations laitières du fait de la
réforme de la PAC complexifie davantage la gestion des systèmes laitiers herbagers.
22
23
24
Notamment les travaux de l'Unité Mixte de Recherche INRA-Agrocampus "Production de Lait" à
Rennes.
Par exemple le Réseau de suivi de la croissance de l'herbe en Bretagne, Pôle "Prairiales" en
Basse-Normandie à l'instigation de la Chambre d'agriculture de Normandie et soutenu par le
Conseil Régional en partenariat avec une vingtaine de partenaires professionnels et scientifiques...
A l'exemple des tourteaux de colza.
Avis 16
CESR Basse-Normandie - Bretagne - Pays de la Loire
La filière laitière dans l'Ouest
Aussi, le développement des systèmes vaches allaitantes pourrait
apparaître comme une solution pour bien rationaliser et valoriser les prairies
naturelles, d'autant qu'il existe actuellement un manque flagrant de veaux dans
le cadre d'une filière viande bovine à ce jour rémunératrice mais qui rencontre et risque de rencontrer demain davantage - des difficultés à répondre à la
demande du marché. De plus, dans un contexte de déflation de la production,
l'engraissement de bœufs en prairie serait à encourager. Ce soutien apparaît
d'autant plus stratégique qu'il met en jeu les activités et les emplois de demain
au sein de l'industrie d'abattage et de transformation de la viande bovine dans
l'Ouest.
L'engagement des producteurs dans les activités susceptibles d'apporter des
plus values aux exploitations laitières dans un possible contexte de baisse des prix
du lait doit également être favorisé. Les CESR souhaitent la mise en œuvre d'une
politique de soutien de la production et de la vente de produits laitiers à la
ferme associée à des initiatives collectives pour développer les circuits courts
(marchés du terroir, accès aux marchés de la grande distribution en local…).
3.6. Maintenir dans l'Ouest des outils de transformation compétitifs et
générateurs d'emplois
Suite aux difficultés rencontrées par certains secteurs de la transformation
laitière et la fermeture d'établissements qui en découlent, une étude portant sur un
diagnostic des outils de fabrication de produits industriels (principalement lait poudre
et beurre) sur l'ensemble du Grand Ouest 25 a été conduite fin 2005-début 2006 26 afin
de dégager des perspectives d'évolution et d'étudier les synergies possibles entre les
opérateurs. Ce diagnostic a révélé que sans amélioration des marges et sans
rapprochements entre un certain nombre d'entreprises, des zones géographiques
risquaient d'être confrontées à des arrêts d'ateliers et donc, des risques de lait
flottant. Selon l'étude, aucune zone du Grand Ouest ne sera épargnée si rien n'est
fait d'ici 2 à 3 ans.
Depuis quelques mois, l'Ouest est concerné par un mouvement de
restructurations marqué notamment par le développement des alliances et fusions
entre opérateurs. Pour rationaliser l'activité beurre et matières grasses, des
rapprochements sont mis en œuvre entre entreprises même concurrentes.
Les études de marché réalisées par les industriels ont montré l'intérêt de
s'engager vers le "fromage ingrédient" jugé par les spécialistes comme la meilleure
alternative d'écoulement des importants volumes de lait sans valorisation (laits
flottants). Depuis début 2006, les annonces de projets de création et de
renforcement d'unités industrielles sur ces types de produits dont certains partagés
entre entreprises du secteur se multiplient en remplacement des outils les plus
touchés amenés à disparaître. Les régions Bretagne et Pays de la Loire sont plus
25
26
Basse-Normandie, Bretagne, Pays de la Loire et Poitou-Charentes.
Cofinancée et pilotée par les interprofessions (CIRLAIT, CIL, CRIEL), Coop de France Ouest, l'État
via le Ministère de l'Agriculture et le Conseil Régional des Pays de la Loire, cette étude a été
confiée au cabinet de conseil, SOFRA.
Avis 17
La filière laitière dans l'Ouest
CESR Basse-Normandie - Bretagne - Pays de la Loire
particulièrement concernées par ces projets qui vont bénéficier d'un appui de l'Etat et
notamment des Conseils Régionaux 27 .
Pour les CESR, l'appui au développement d'une industrie laitière forte
dans l'Ouest est capital si l'on souhaite que ce secteur d'activités reste
compétitif au niveau européen. Le maintien et la croissance de l'emploi dans
l'industrie laitière doivent alors être favorisés. Dans le cadre des
restructurations en cours, les Régions concernées doivent s'engager dans un
dispositif de reconversion des salariés intégrant un volet formation continue
ambitieux garantissant un véritable droit au reclassement et proposant des
solutions innovantes de sécurisation des parcours professionnels. Aussi, pour
les Régions, qui ne disposent pas d'un état des lieux précis, il est nécessaire
d'anticiper notamment les besoins en accompagnement en créant les lieux
paritaires d'observation, de réflexion et de proposition leur permettant
d'orienter leurs actions et ensuite d'en mesurer l'efficacité.
Dans le même esprit, et aussi consécutivement à ces restructurations,
l'optimisation de la collecte du lait représente un enjeu important qui concerne a priori
toutes les entreprises de transformation, qu'elles soient sous statut coopératif ou
sous statut privé. La question du ramassage du lait risque de se poser à l'avenir dans
des territoires où la densité d'exploitations laitières deviendrait faible, ce qui renforce
l'intérêt de recourir à des collectes communes au service des entreprises
concernées. Déjà, au cours des dernières années, les accords de collecte se sont
multipliés entre les opérateurs. L'étude réalisée par le cabinet SOFRA sur la
fabrication des produits industriels indique que des économies non négligeables sur
la collecte et plus largement sur la gestion des flux sont envisageables, ceux-ci
pouvant atteindre de l'ordre de 1 à 3 euros maximum aux 1 000 litres.
Les trois CESR encouragent, lorsque cela est possible (hors contraintes
liées à des qualités spécifiques du lait -biologique, sous AOC ou répondant à
une charte), le développement d'une gestion commune de la collecte laitière
déjà engagée dans l'Ouest, l’idée de confier à l'interprofession la gestion des
volumes de collecte chez tous les producteurs méritant d'être étudiée.
Enfin, une implication ambitieuse des Régions visant à favoriser la
prospection commerciale des pays tiers pour développer l'exportation des
produits laitiers à haute valeur ajoutée serait opportune.
3.7. Assurer l'avenir de la transformation par un effort ambitieux de
recherche au plan interrégional
La recherche autour du lait, de ses composants et co-produits constitue
un enjeu en termes de débouchés unanimement exprimé par l'ensemble des
27
Au niveau national, le budget rectificatif de l'Institut de l'Élevage, adopté, le 19 octobre 2006,
prévoit 11 millions d'euros en faveur de la restructuration des outils industriels dans le secteur du
lait. Le Conseil Régional Bretagne a décidé d'attribuer une aide de près de 2 millions d'euros dans
le cadre des nouveaux projets industriels (somme à laquelle s’ajoutent plus de 2 millions d’euros
apportés par les Conseils Généraux de Bretagne). L'aide de la Région des Pays de la Loire
consacrée à la création d'une unité de fabrication de fromage ingrédient à Herbignac (44) s'élève à
4 millions d'euros.
Avis 18
CESR Basse-Normandie - Bretagne - Pays de la Loire
La filière laitière dans l'Ouest
industriels du secteur et leurs représentants. Elle doit à ce titre être vivement
encouragée.
Toutes les dimensions, applications et caractéristiques de cette matière, n’ont
pas encore été explorées et font l'objet de programmes importants aux niveaux
régional et national. Parmi les grandes problématiques qui se posent aux industriels
et vers lesquelles s'orientent les travaux de recherche, on peut relever de manière
non exhaustive la sécurité alimentaire, la "typicité" facteur de différenciation des
produits issus du lait et donc générateur de valeur ajoutée, la relation entre les
produits laitiers et l'aspect "santé et nutrition", l’exploration des applications non
alimentaires, la mise au point de nouveaux produits (notamment fromagers)… De
même, la relation entre produit fini et alimentation des vaches, génétique animale
pour obtenir des laits moins gras par exemple mérite d'être explorée et suivie
d'applications.
L'enjeu de la recherche apparaît primordial pour la compétitivité des entreprises
de la filière laitière à l'avenir. Aujourd'hui, il convient de distinguer entre d'une part les
moyens propres en R&D des plus grandes entreprises dont les travaux portent
surtout sur la mise en œuvre de nouveaux procédés de fabrication et donc, des
produits laitiers innovants et, d'autre part, la recherche collective qui regroupe les
laboratoires publics ou privés dont certains travaux sont réalisés à la demande de la
filière ou des entreprises, la plupart des PME n'ayant pas les capacités financières
suffisantes pour supporter de tels travaux.
Les travaux actuellement menés dans l'Ouest sont ainsi très variés et
apparaissent complémentaires entre les trois régions. Toute la chaîne laitière, de la
production à la transformation est concernée par les thématiques de recherche qui y
sont conduites. Le pôle rennais de recherche sur le lait se distingue tout
particulièrement dans sa vocation à fédérer les différents acteurs de la recherche sur
le lait, au-delà même des frontières régionales. Certaines des structures de
recherche situées en dehors de la Bretagne ont déjà des partenariats avec cette
région et adhèrent au pôle de compétitivité agroalimentaire VALORIAL voire à
d'autres programmes (appels à projets…).
Les CESR proposent aux trois Conseils Régionaux d'encourager la
formalisation d'une véritable plate-forme de l'Ouest associant les centres de
formation ou d'enseignement supérieur, les structures de recherche et de
transfert de technologie ainsi que les entreprises afin d'inciter à de plus fortes
collaborations entre partenaires avec la perspective de constitution, à terme,
d'un pôle de recherche et d'innovation laitier de niveau européen. Toutes les
recherches menées dans l'Ouest des modes d'élevages jusqu'aux produits
finis en passant par l'étude des composants du lait ont vocation à être
intégrées dans cette démarche.
3.8. Accompagner l'effort de la filière en termes d'image et valorisation
des produits
Face au nouveau contexte commercial mondial et aux problèmes de
débouchés que rencontrent les produits industriels, la recherche de nouvelles
valorisations des produits laitiers constitue un enjeu majeur pour la sauvegarde des
emplois au sein de la production et de l'industrie de transformation.
Avis 19
La filière laitière dans l'Ouest
CESR Basse-Normandie - Bretagne - Pays de la Loire
Hormis le cas d'une part des Appellations d'Origine Contrôlée qui, pour l'heure,
concernent exclusivement la Basse-Normandie et d'autre part des produits sous
signe Agriculture Biologique (AB) qui touchent a priori tous types de produits laitiers,
force est de constater que dans l'Ouest, les Labels Rouges et Certifications de
Conformité Produits (CCP) apparaissent moins développés dans la gamme des
produits laitiers que dans le reste des productions agricoles. Ces différentes
productions à haute valeur ajoutée constituent des valorisations 28 à soutenir dont
l'image bénéficie largement à l'ensemble de la filière.
Signalons que des travaux et réflexions sont menés depuis quelques années
dans l'Ouest à l'initiative des organisations professionnelles afin de proposer un plan
d'actions visant à améliorer la valeur ajoutée des produits laitiers en répondant mieux
aux attentes des consommateurs.
Les produits laitiers bénéficient dans l'ensemble d'une bonne image auprès des
consommateurs qui les placent parmi les produits les plus sûrs et les plus sains, en
raison de leur caractère naturel et de leur authenticité. Ils sont perçus comme
indispensables à la santé humaine. Malgré tout, certaines voix dissonantes s'élèvent
depuis quelques années contre des risques pour la santé que représenterait la
consommation de produits laitiers (critique des matières grasses laitières, évocation
des allergies au lait,…). Face à ces nouveaux défis, l'industrie laitière s'est fortement
investie dans la fabrication de nouveaux produits allégés voire sans matière grasse
et, sur une période plus récente, d'alicaments à l'instar des laits et yaourts enrichis
en principes actifs.
Pour les CESR, la recherche doit aussi permettre de réhabiliter les
produits laitiers puisque, par exemple, des pistes explorées actuellement
tendent à montrer que la matière grasse du lait serait constituée de micronutriments d'intérêt majeur pour la santé. Dans ce cadre, ils préconisent un
rapprochement des acteurs publics et privés concernés avec les
professionnels de la santé et la recherche médicale.
Prenant appui sur les recherches en cours, les CESR incitent les pouvoirs
publics et notamment les trois Conseils Régionaux à soutenir, en lien avec le
Centre Interprofessionnel de Documentation et d'Information Laitières (CIDIL),
les initiatives de communication collective autour des fabrications régionales
bénéficiant de signes de qualité ou de typicité (beurres, crèmes, fromages…
sous AOC, label, certification de conformité produits, marque AB ...).
Enfin, concernant la commercialisation des produits laitiers, l'absence
d'organisation partagée au sein de la filière capable d'affronter ensemble la
logistique, la distribution et les marchés sur le plan national comme européen a
souvent été mise en exergue par les différentes études réalisées au sein de l'Ouest.
Ce handicap est surtout ressenti par les petits transformateurs voire les producteurs
fermiers.
Les CESR insistent sur la nécessaire structuration de l'offre à l'échelle de
l'Ouest afin de mieux répondre au phénomène de concentration de la grande
28
En Basse-Normandie, les fromages AOC contribuent à hauteur de 10 % des productions (exemple
du camembert). Des démarches en cours visent à renforcer les conditions de production pour
renforcer la typicité des produits.
Avis 20
CESR Basse-Normandie - Bretagne - Pays de la Loire
La filière laitière dans l'Ouest
distribution (plates-formes d'achat) et à l’impératif de développement sur les
marchés d’exportation.
3.9. Rendre attractives les formations aux métiers du lait
Le rapport d'information des CESR sur la filière laitière fait un point sur
l'ensemble des formations dispensées tant dans le domaine de la production que
dans celui de la transformation. Si celles qui concernent la production laitière attirent
encore les jeunes, les métiers de la transformation laitière sont aujourd'hui
confrontés à un déficit d'image, constat qui touche peu ou prou l'ensemble du
secteur agroalimentaire. Les effectifs dans les formations concernées ont connu une
assez forte diminution au cours des dernières années et ce, malgré les efforts de
communication initiés par l'interprofession au niveau national. Ayant pendant
longtemps ciblé des emplois aux fonctions répétitives, on constate toutefois un
enrichissement des tâches au sein de l'industrie de transformation laitière, un
opérateur, par exemple, devant aujourd'hui intégrer des missions plus diversifiées
(comme la qualité ou l'organisation du travail).
Pourtant, l'industrie de transformation laitière est confrontée à des
problématiques qui pèsent ou vont peser sur la filière dans les prochaines années
avec des conséquences fortes en matière de formation des personnels. Tout
d'abord, la restructuration industrielle en cours ou annoncée entraînant des
fermetures de sites et créations de nouvelles implantations va avoir pour
conséquence des mouvements de personnels. Cette situation pose des
problématiques à la fois de mobilité des salariés concernés et de reclassement de
certaines catégories de personnels du fait de changement de destination des profils
de postes. Par ailleurs, d'ici cinq ans, selon ses représentants, l'industrie laitière
devrait être confrontée à un phénomène de départs massifs en retraite d'où des
besoins importants de recrutement. Fin 2004, près de 23 % des salariés de l'industrie
de transformation laitière avaient plus de 50 ans, la classe d'âge la plus représentée
étant les 40-49 ans.
Il convient de souligner l'intérêt des formations spécialisées dans la filière
laitière dispensées au sein des établissements de l'Ouest à l'instar de l'Institut
Supérieur d'Industrie et d'Economie Laitières (IESIEL) de Rennes ou encore de
l'Ecole Nationale d'Industrie Laitière (ENIL) de Saint-Lô, la seule de l'Ouest.
Leur maintien et leur développement apparaissent indispensables pour
conserver et pérenniser localement des compétences et savoir-faire pour
l'avenir de la filière.
Concernant la production laitière, les CESR insistent également sur
l'importance de la formation continue des chefs d'exploitations, co-exploitants
et salariés afin notamment d'adapter constamment la production aux attentes
des consommateurs et donc des transformateurs.
Avis 21
La filière laitière dans l'Ouest
CESR Basse-Normandie - Bretagne - Pays de la Loire
Les CESR qui ont chacun récemment consacré une réflexion sur le
logement des jeunes insistent également dans ce cadre sur l'effort à accomplir
en matière d'hébergement à destination des stagiaires, étudiants et salariés 29 .
Au sein des trois régions de l'Ouest, en parallèle ou en appui des programmes
nationaux, des organismes dans le domaine agroalimentaire qu'il convient de
soutenir ont pour mission de relayer au niveau territorial les besoins des entreprises
en termes d'emploi et de formations.
Concernant les campagnes de sensibilisation des jeunes aux métiers du
lait initiées au niveau national s'adressant aux lycéens ou collégiens (visites
d'entreprises, interventions, participation aux salons de l'étudiant,
documentation…), les CESR souhaiteraient que les établissements
d'enseignement spécialisé dans l'industrie laitière de l'Ouest soient davantage
associés aux actions voire aux messages à délivrer auprès des jeunes.
Enfin, dans l'optique de favoriser une bonne image des métiers du lait, les
CESR proposent que soient abordées et résolues les problématiques telles que
l'amélioration des conditions de travail, le niveau des salaires, la précarité de
l'emploi des jeunes recrutés dans les entreprises ou encore l’inégalité à
l'embauche constatée entre hommes et femmes au détriment de ces dernières.
3.10. Développer un suivi homogène de la filière laitière dans l'Ouest
L'une des principales difficultés à laquelle les trois CESR ont été confrontés
dans le cadre de l'étude sur la filière laitière a été de disposer de sources statistiques
homogènes et facilement accessibles entre les trois régions. Compte tenu
d'organisations spécifiques à chacune des régions, il existe une réelle difficulté à
effectuer un suivi des évolutions tant en matière de production que de
transformation. De même, les parties amont et aval de la filière sont aujourd'hui mal
connues, faute de données et surtout de méthodes d'analyses efficaces et fiables.
Pourtant, se doter d'un outil d'observation de la filière laitière dans l'Ouest apparaît
fondamental pour connaître les évolutions et de là, pouvoir réorienter si nécessaire
les politiques d'appuis en anticipant autant que possible d'éventuelles crises.
Aussi, les CESR incitent tous les acteurs de la filière laitière disposant de
données statistiques (services déconcentrés du Ministère de l'Agriculture,
Chambres d'Agriculture, Centres de gestion…) à réfléchir ensemble à une
approche homogène de l'Ouest à partir d'indicateurs fiables ainsi qu'à une
démarche de valorisation des études existant à ce jour sur la filière laitière. Il
conviendrait notamment de s'inspirer des travaux menés en région Bretagne
qui dispose d'un Observatoire des Industries Agroalimentaires mis en œuvre à
l'initiative de la Chambre Régionale d'Agriculture et qui contribue à faire
connaître le poids et le suivi de ce secteur dans cette région.
-------ooooooo------29
CESR Basse-Normandie : Le logement des étudiants en Basse-Normandie, Lucien DANGUY,
Juin 2006.
CESR Bretagne : Les jeunes de 16 à 25 ans : une chance pour la Bretagne, Andrée CARIO et
Jean LEMESLE Novembre 2003.
CESR Pays de la Loire : Le cadre de vie et les conditions de vie des jeunes -étude en cours.
Avis 22
CESR Basse-Normandie - Bretagne - Pays de la Loire
La filière laitière dans l'Ouest
Emblématique de l'Ouest de la France, la filière laitière représente un atout
économique majeur pour la Bretagne, les Pays de la Loire et la Basse-Normandie.
Les choix de production qui ont été faits lors des dernières décennies ont permis aux
trois régions qui se classent en tête de la production et de la transformation
nationales dans ce secteur de conserver une filière compétitive et reconnue au
niveau européen, générant bon nombre d'activités induites tant en amont qu'en aval.
Par une présence forte au niveau agricole, elle contribue par ailleurs très
largement au dynamisme et à l'occupation des territoires ruraux, au façonnement des
paysages de ces régions ainsi qu'à leur réputation par l'image forte de leurs produits
(beurres salés bretons, beurres, crèmes, fromages normands…).
Les ajustements structurels liés à la réforme de la PAC et l'avenir d'ici 2013 et
au-delà tout comme les difficultés liées aux débouchés des produits laitiers posent
clairement la problématique du maintien d'une filière laitière forte et dynamique dans
l'Ouest. Déjà, des réflexions menées à Bruxelles tendent à considérer que le
système des quotas, qui a largement répondu depuis 1984 aux objectifs de maintien
de la production au sein des territoires, pourrait évoluer vers un mécanisme plus
adapté en sauvegardant toutefois la gestion des volumes (contractualisation…) et en
répondant aux besoins de produire des volumes de lait plus importants. Sur ces
points, les CESR demandent une extrême vigilance pour conserver dans le futur des
outils de régulation efficaces et des instruments de gestion des crises du marché.
Le soutien à exprimer à ce secteur conditionne donc très largement le
développement à l'avenir de l'emploi tant dans la production que dans la
transformation.
Ensemble, les trois régions peuvent apporter un appui complémentaire aux
outils européens en corrigeant leurs insuffisances éventuelles pour créer
véritablement de la valeur ajoutée. Les perspectives réelles de diminution voire de
suppression des aides européennes à moyen et long termes nécessitent de donner à
l'ensemble de la filière les moyens d'affronter les enjeux des marchés de demain au
risque sinon de voir disparaître tout ou partie de cette activité essentielle pour
l'Ouest.
Parallèlement aux politiques propres à chacun des trois Conseils
Régionaux, les CESR estiment que l'implication dans des actions
interrégionales fortes en termes notamment de recherche, de transfert de
technologie, de formation, d'aide à la diffusion des conseils et de
communication devrait constituer une démarche ambitieuse permettant le
développement d'un pôle laitier européen compétitif et reconnu, celui de
l'Ouest français.
Avis 23
La filière laitière dans l'Ouest
CESR Basse-Normandie - Bretagne - Pays de la Loire
RECAPITULATIF DES PRINCIPALES PROPOSITIONS DES 3 CESR
POUR L'AVENIR DE LA FILIERE LAITIERE DE L'OUEST
1. Assurer des conditions favorables à l'installation des jeunes et à la
transmission des exploitations laitières de l'Ouest
-
Concilier les impératifs d'installations et de transmissions d'exploitations au
bénéfice des jeunes tout en confortant les exploitations existantes qui en ont
besoin pour leur viabilité (agrandissements) dans une problématique de
redistribution des quotas libérés.
-
Encourager le repérage précoce des cédants et repreneurs potentiels au plus
près du terrain et développer parallèlement l'organisation de "forum cédants", mis
en place localement en s'appuyant sur des structures existantes.
-
Renforcer grâce à l'intervention des Régions les dispositifs fonciers et les moyens
existants comme l'aide au portage du foncier réalisée par les SAFER, le
développement des Groupements Fonciers Agricoles (GFA) et la mise en place
des Fonds d'Avance Fermage (FAF).
-
Mettre en place une incitation financière contribuant au relogement des cédants
lorsque ceux-ci manquent de moyens et encourager la transmission par location
nécessitant toutefois la reprise d'un capital d'exploitation.
-
Renforcer la phase de pré-installation visant à aider les futurs repreneurs à
acquérir une expérience dans leur prochaine exploitation et proposer la
généralisation d'un dispositif de parrainage permettant d'accompagner tout jeune
candidat à la reprise en amont et pendant toute la durée de la mise en place de
son projet.
-
Mettre en œuvre dans l'Ouest un suivi statistique des installations et des
transmissions (aidées et non aidées), outil indispensable à l'accompagnement
des installations-transmissions.
2. Poursuivre le soutien aux mises aux normes et modernisation des
bâtiments d'élevage
-
Résorber au plus vite la file d'attente pour la notification des dossiers dans le
cadre du Plan de Modernisation des Bâtiments d'Elevage (PMBE).
-
Conserver des dispositifs d'aides et d'accompagnement en termes d'adaptation et
de modernisation des bâtiments d'élevage et de mises aux normes du PMPOA
dans le cadre des futurs Contrats de Projet Etat-Régions tout en favorisant une
remise à niveau technique des exploitations laitières.
-
Inciter à une meilleure insertion paysagère des bâtiments en s'inspirant des
initiatives déjà conduites en la matière dans l'Ouest.
Avis 24
CESR Basse-Normandie - Bretagne - Pays de la Loire
La filière laitière dans l'Ouest
3. Conforter l'attractivité du métier d'éleveur laitier dans l'Ouest
-
Valoriser le métier de producteur de lait par un effort substantiel en faveur de
l'amélioration des conditions de travail.
-
Diffuser largement les enseignements des travaux menés en la matière afin de
les traduire en actions pédagogiques et de conseils en direction des éleveurs
voire des futurs éleveurs au sein des établissements de formation.
-
Encourager l'externalisation de tâches en système d'élevage laitier par un recours
facilité à des associations de remplacement ou au salariat partagé sur plusieurs
exploitations laitières via la constitution et le soutien de groupements
d'employeurs labellisés.
-
Inciter au rapprochement entre les services prévention des caisses de Mutualité
Sociale Agricole et les Associations Régionales pour l'Amélioration des
Conditions de Travail ou Antenne Régionale de l'Agence Nationale pour
l'Amélioration des Conditions de Travail (ANACT) afin de mieux exploiter de
façons opérationnelles et organisationnelles les enseignements des pratiques et
expérimentations sur le terrain.
-
Relier les actions de prévention avec l'installation des jeunes en systèmes laitiers
avec l'introduction d'un volet "prévention" dans les études de pré-installation.
4. Assurer la valorisation des systèmes herbagers de l'Ouest
-
Rétablir l'équité de traitement vis-à-vis des exploitations de l'Ouest en réintégrant
les exploitations qui ont été exclues en 2003 de la Prime Herbagère
Agro-Environnementale (PHAE).
-
Favoriser le développement d'un aménagement parcellaire adapté avec des
surfaces pâturables à proximité du logement des vaches laitières et des
installations de traite.
-
Soutenir une large diffusion et vulgarisation des travaux techniques menés dans
les fermes expérimentales concernant la conduite optimale et le suivi de la
production de l'herbe dans l'Ouest y compris au niveau de la formation (initiale ou
continue).
-
Poursuivre et développer la recherche sur les techniques de conservation et de
stockage de l'herbe.
-
Constituer un pôle "conseil et compétences" fédérant les différents intervenants
de l'Ouest dans le domaine herbager,
-
Encourager une politique visant à un accompagnement technique et financier de
l'éleveur qui souhaite volontairement s'engager en faveur de l'herbe en veillant
toutefois à ne pas dérégler le rythme de la production laitière de l'Ouest au regard
des besoins, en volume, des transformateurs.
-
Accompagner le soutien aux systèmes herbagers d'une bonne valorisation des
produits laitiers concernés (labels, AOC, produits typés, Bio…).
Avis 25
La filière laitière dans l'Ouest
-
CESR Basse-Normandie - Bretagne - Pays de la Loire
Rechercher parallèlement la valorisation des tourteaux et cultures riches en
protéines issus des filières énergétiques qui sont appelées à se développer.
5. Donner les moyens d'une diversification possible de la production laitière
-
Encourager les systèmes "vaches allaitantes" et l'engraissement de bœufs
permettant de bien rationaliser et valoriser les prairies naturelles.
-
Mettre en œuvre une politique de soutien de la production et de la vente de
produits laitiers à la ferme associée à des initiatives collectives pour développer
les circuits courts (marchés du terroir, accès aux marchés de la grande
distribution en local…).
6. Maintenir dans l'Ouest des outils de transformation compétitifs et
générateurs d'emplois
-
Soutenir activement une industrie laitière forte et compétitive dans l'Ouest.
-
Engager au niveau interrégional un dispositif de reconversion des salariés dans le
cadre des restructurations industrielles actuelles et à venir en intégrant un volet
formation continue ambitieux, en garantissant un véritable droit au reclassement
et en proposant des solutions innovantes de sécurisation des parcours
professionnels.
-
Anticiper les besoins en accompagnement en créant des lieux paritaires
d'observation, de réflexion et de proposition permettant d'orienter les actions et
ensuite d'en mesurer l'efficacité.
-
Accompagner le mouvement déjà engagé dans l'Ouest d'une gestion commune
de la collecte laitière.
-
Impliquer fortement les Régions dans des dispositifs visant à favoriser la
prospection commerciale des pays tiers pour développer l'exportation des
produits laitiers à haute valeur ajoutée.
7. Assurer l'avenir de la transformation par un effort ambitieux de recherche
au plan interrégional
-
Développer la recherche autour de nouveaux produits et débouchés pour la filière
laitière.
-
Encourager la formalisation d'un véritable pôle de recherche et d'innovation laitier
de l'Ouest associant les centres de formation, les structures de recherche et de
transfert de technologie ainsi que les entreprises.
Avis 26
CESR Basse-Normandie - Bretagne - Pays de la Loire
La filière laitière dans l'Ouest
8. Accompagner l'effort de la filière en termes d'image et valorisation des
produits
-
Relayer à l'échelle de l'Ouest l'effort de communication autour des bienfaits des
produits laitiers conduits au niveau national.
-
Soutenir en lien avec le Centre Interprofessionnel de Documentation et
d'Information Laitières, les initiatives de communication collective autour des
fabrications régionales bénéficiant de signes de qualité ou de typicité (beurres,
crèmes, fromages…).
-
Encourager une structuration de l'offre commerciale à l'échelle de l'Ouest afin de
mieux répondre au phénomène de concentration de la distribution et à l’impératif
de développement sur les marchés d’exportation.
9. Rendre attractives les formations aux métiers du lait
-
Maintenir et développer les formations spécialisées dans la filière laitière
dispensées au sein des établissements de l'Ouest pour conserver et pérenniser
localement des compétences et savoir-faire pour l'avenir de ce secteur.
-
Faciliter la formation continue des chefs d'exploitations, co-exploitants et salariés
afin notamment d'adapter constamment la production aux attentes des
consommateurs et donc des transformateurs.
-
Accomplir un effort en matière d'hébergement à destination des stagiaires,
étudiants et salariés de la filière.
-
Associer les établissements d'enseignement spécialisé dans l'industrie laitière de
l'Ouest aux actions et aux campagnes nationales de sensibilisation aux métiers
du lait destinées aux jeunes.
-
Aborder avec les professionnels les questions d'amélioration des conditions de
travail, de niveau des salaires, de précarité de l'emploi des jeunes recrutés ou
encore de l’inégalité à l'embauche constatée entre hommes et femmes afin de
favoriser une bonne image des métiers du lait.
10. Développer un suivi homogène de la filière laitière dans l'Ouest
-
Inciter tous les acteurs de la filière laitière disposant de données statistiques à
réfléchir ensemble à une approche homogène de l'Ouest à partir d'indicateurs
fiables ainsi qu'à une démarche de valorisation des études.
-
Sur la base de la structure existant déjà en région Bretagne, faire émerger un
Observatoire sur la base des moyens existants qui pourrait contribuer à faire
connaître le poids et le suivi de ce secteur dans cette région.
Avis 27

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