Les Sorcières - Hugo Camertoni
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Les Sorcières - Hugo Camertoni
Les Sorcières La sorcellerie est plus un concept poétique que de la logique pure. Il faut apprendre à réfléchir selon une logique poétique. La poésie est le langage des esprits. Pour certains cette logique poétique est naturelle, pour d’autres elle s’acquière par un long travail, d’autres enfin n’y parviennent jamais. On entend souvent « la Sorcellerie, ou Wica, est… », ce qui pourrait laisser croire qu’il s’agit de la même chose. De telles généralisations nuisent à l’un comme à l’autre des partis, et perturbent le néophyte. Il y a de nombreux sites païens qui se réclament de la wica alors que bien peu sont réellement wicas. On a besoin de savoir où on va pour pouvoir prendre la bonne direction. Nous allons ici donner quelques différences entre la sorcellerie traditionnelle et la wica. Avant de commencer sachez que nous utilisons le mot Wica dans le sens où l’utilisent ses pratiquants pour définir leur religion, et dans la mesure où cette religion a été acceptée par le gouvernement américain depuis de nombreuses années, ce terme est largement répandu et accepté. Définir l’expression « sorcellerie traditionnelle » est plus difficile, d’une certaine manière c’est une continuation de la religion pratiquée par les premiers païens européens et qui avait été appelée « sorcellerie » par les chrétiens. Elle est traditionnelle dans la mesure où elle ne nous a pas été transmise via une seule personne. 1 Les sorcières sont liées au monde la nuit. Pendan t l’Antiquité, elles ont créé un lien étrange avec les striges (striga en grec= sorciére), elles sont souvent confondu avec les fées, les nymphes.... Puis du Moyen âge jusqu’au siècle des lumières, une chasse va être lancée pour les exterminées et à partir de cette période, nous les di sons filles du mal. L’église écoute à la lettre une phrase de la bible «Tu ne laissera point vivre la magicienne», le mot magicien ou sorcier est à leur yeux identique. A cette époque, on devient sorcier ou sorciére aprés un pacte magique avec le diable (mi homme mi chévre) ou une nuit avec un incube ou une succube. En bref, le sorcier obtient des pouvoirs par le biés du mal. 2 Pour clore cette série d’émissions «sorcières», débat historiographique, ce jeudi, autour des pratiques occultes à travers les âges et les moyens de les étudier. La discussion démarre bien sûr avec Michelet et sa célèbre Sorcière, parfaite illustration du pouvoir de fascination de l’occulte au travers des siècles et de son influence en littérature. Grâce à nos invités, on sera d’ailleurs constamment entre le littéraire et l’historique, à évoquer tout autant les phénomènes magiques eux-mêmes que leur impact sur les consciences, hier, aujourd’hui. On aborde ainsi quelques «vérités» historiques de la sorcellerie (on comptabilise environ 30 000 à 50 000 bûchers pour sorcellerie dressés dans l’histoire, principalement en Allemagne), et la façon dont évolue la figure du sorcier au fil des siècles, notamment au XVIIIe. Mais les perceptions surtout, subjectives, sont au coeur du débat : la façon d’associer irrémédiablement sorcellerie et Moyen-Age, ou encore le lien entre sorcellerie et féminin, qui donne lieu ici à une discussion disputée façon «gender». Bref, les sorciers n’ont pas fini de faire parler, de faire peur, de donner matière à croire sans croire tout à fait, et, dans ce registre, la dernière partie se rapproche de la période contemporaine avec références aux multiples séries télévisées avec la sorcellerie en toile de fond. Mais là encore, variété des approches et différences, notamment entre l’Europe et le monde anglo-saxon, où sorcier est fermement associé à l’idée, prégante toujours, qu’il existe un Mal. 3 Sous la torture les sorcières devaient avouer l’identité de leur « familier » souvent un chat. Cet acharnement était dû à l’Eglise qui souhaitait supprimer les rites païens de fertilité, entre autres, le sabbat. Le sabbat était une réunion nocturne de sorcières et sorciers, dans les croyances médiévales. Les médecins devinrent des alliés pour le clergé afin de reprendre leur clientèle. En effet, dans les campagnes les femmes « consultaient » plus facilement les sorcières pour les grossesses ou les avortements. Jusqu’au XVIIième siècle, les chats furent persécutés, puis ils devinrent rare en Europe. A la fin du XVIIIième siècle la chasse aux sorcières s’arrêta. L’Eglise catholique luttait contre les rites païens, la sorcellerie. Des milliers de femmes innocentes étaient accusées de sorcellerie, torturées jusqu’à ce qu’elles confessent, puis exécutées. Les chats étaient traités avec la même cruauté. Des vieilles femmes qui avaient un chat de compagnie étaient noyées ou brûlées vives avec leur « démon familier ». Au Moyen Age, on pensait que les chats noirs étaient des créatures du Diable et devaient être éliminés. Une ou plusieurs marques blanches suffisaient à sauver l’animal. 4 La sorcière sur son balai vit toujours dans notre imagination depuis notre enfance. Les livres de contes de fée recèlent des images fascinantes de vieilles et mauvaises sorcières conduisant leur balai et occasionnellement hantant les jeunes auditeurs ou les rêves de leurs lecteurs. La sorcière reste inséparable de son balai. Cette image est universelle, à la fois sur l’ancien et sur le nouveau continent. La croyance populaire selon laquelle les sorcières conduisent un balai pour se rendre sur les lieux de leurs réunions se reflétait dans l’Art de l’époque. La représentation la plus ancienne d’une sorcière sur son balai est celle de la cathédrale de Schleswig en Allemagne, elle daterait de 1280. Dans la plupart des livres, les sorcières sont dépeintes complètement nues sur leur moyen de transport. 5 En second lieu, la sorcière courbée par l’âge et soutenue par des béquilles s’est transformée au bout de plusieurs mois, durant lesquels lui allait s’affaiblissant et se consumant, en l’image d’une vigoureuse jeune fille. Où se trouve donc la cause de cet évident rajeunissement de la vieille sorcière Techniquement, la sorcière est «à moitié morte», comme le sont les médiums. C’est comme cela qu’elle paraît différente sans l’être réellement. Quelque chose ne va pas dans sa manière d’être, ou plutôt «quelque chose cloche». Son aura, son corps astral vibre plus fortement, jusqu’à en devenir même parfois aussi perceptible aux yeux des gens normaux que celui-ci l’aurait été aux yeux d’un médium. C'est pour ça qu'étant capable de repérer ce facteur dans nombre de personnes, je continue à constater que les gens au potentiel le plus puissant vivent souvent le pire, et s'engoncent dans l'incapacité quotidienne, le désespoir et l'horreur que l'homme leur impose. Ils font de la monstruosité leur lanterne, de l'aliénation leur loi, et de la souffrance agonique leur petit plaisir journalier. 6 Les sorcières étaient réputées faire des repas cannibales d’enfants ou utiliser des cadavres d’enfants pour préparer des poudres ou des onguents magiques. Et, dans la croyance de l’époque, les sorcières avaient pour habitude de transmettre l’art de la magie de génération en génération ou bien de corrompre les enfants La place des enfants dans la chasse aux sorcières est cruciale. Les vagues les plus importantes de bûchers furent accompagnées de phénomènes de grande ampleur concernant les jeunes enfants. Des enfants sorciers furent signalés partout en Europe. La condamnation de la mère pour sorcellerie faisait retomber des soupçons sur les enfants. De plus les aveux étaient facilement soutirés aux enfants. 7 Quelles sont, s’il y en a, ces « Anciennes Voies » par rapport au chapeau de Sorcière ? Le chapeau des Sorcières pourrait provenir du port des cornes comme signe de pouvoir. Nous l’associons habituellement à une déité mâle lorsque nous pensons les porter réellement sur la tête ; cependant les Déesses Lunaires portaient souvent les cornes comme des symboles des cornes du croissant de la Lune dans ses phases croissante ou décroissante. Doreen Valiente fait mention des peintures rupestres de l’Age de pierre sur lesquelles sont représentées des figures coiffées de chapeau pointu. Les gnomes sont réputés porter un chapeau pointu. L’image la plus stéréotypée de la sorcière est celle de son chapeau noir pointu, avec celle du chat et du chaudron noirs. Le chapeau noir conique appartient à la sorcière. Tout le monde sait ce qu’est un chapeau de sorcière. Quand on en voit un, on sait que c’est un chapeau de Sorcière et rien d’autre. Cependant, beaucoup de sorcières modernes ont renoncé à le porter et le seul moment où on veut bien le montrer, c’est lorsqu’on se déguise pour Halloween. Les sorcières modernes sont sans doute un peu gênées de se montrer en public avec ce chapeau, 8