12/10/2015 ACIEN Clémence (CR : Paul SEISSON
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12/10/2015 ACIEN Clémence (CR : Paul SEISSON
IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies 12/10/2015 ACIEN Clémence (CR : Paul SEISSON) Immunopathologie et immunointervention DR.VITTE 22 pages Allergies : respiratoires, alimentaires, cutanées Plan A. Définitions : biologie et clinique I. L'hypersensibilité en immunologie II. Hypersensibilité en clinique III. Allergène= antigène induisant une réponse IgE B. De la protéine à l'allergène I. Agression et allergie II. Exemple respiratoire III. Exemple digestif C. Physiopathologie de l'hypersensibilité de type I I. Schéma II. Pourquoi des symptômes immédiats ? III.Les IgE en 30 secondes IV. Les récepteurs des immunoglobulines : RFc V. Réponse IgE, réponse allergique : cercle vicieux D. Hypersensibilité de type IV I. Activation des LT II. Maturation des LT cytotoxiques : Ltc III.Devenir du LT effecteur mature IV. Mémoire immunologique V. Réactions allergiques mettant en jeu l'hypersensibilité de type IV : expression principalement cutanée E. Epidémiologie et génétique des allergies I. Epidémiologie des maladies allergiques II. Cause de cette augmentation : suspect n°1 : le mode de vie occidental moderne III. Exemple de la pollution particulaire (combustible) IV. Les variations interindividuelles de la capacité à détoxifier les produits d'oxydation sont liées au métabolisme du glutathion V. Génétique des maladies allergiques F. Tableaux cliniques I. Selon la voie de pénétration de l'allergène et la localisation des symptômes II. Présentation et étiologie sont souvent stéréotypées : raisonnement probabiliste III. Symptômes respiratoires IV. Symptômes cutanés V. Allergies alimentaires VI. Anaphylaxie G. Principes de l'exploration clinique et biologique des maladies allergique I. Épidémiologie des maladies allergiques II. La démarche diagnostique III. Signes cliniques associés IV. Réactivité croisée H. Principes de traitement 1/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies Je vous souhaite déjà bon courage, ceci n'est pas pour vous démoraliser mais pour vous encourager !!! A. Définitions : biologie et clinique I. L'hypersensibilité en immunologie La classification de Gells and Coombs voit l'hypersensibilité comme une réponse immune. Il y a 4 grands mécanismes : _type I = à IgE les effets sont immédiats Effets semi_type II = à IgG ou IgM retardés : 4 à 8h. _type III = à complexes immuns (complexes Ag-Ac) (types II, III) _type IV = à lymphocytes T (LT), effets retardés (1 à 3 jours ou plus) et médiés par plusieurs types de cellules effectrices. II. Hypersensibilité en clinique Ici, l'hypersensibilité n'est pas juste une réponse immune, mais une réponse immune quantitativement et qualitativement anormale. On se demande : « Est-ce qu'il-y-a un mécanisme immunologique ? » Si OUI alors c'est une allergie (=hypersensibilité allergique) ; elle peut être IgE dépendante ou non-IgE dépendante cette dernière est alors médiée par les IgG, des complexes immuns ou encore des cellules. Si NON ce n'est pas une allergie (=hypersensibilité non allergique). Prenons l'exemple d'une réaction clinique aux AINS (anti-inflammatoire non stéroïdiens) : cela ressemble à une allergie mais ce n'en est pas une parce qu'il n'y a pas mise en jeu des IgE ni réaction immune, mais simplement une dégranulation mastocytaire. ALLERGIE On peut alors définir l'allergie : symptômes ou signes objectivement reproductibles, provoqués par exposition à un stimulus précis à une dose tolérée par des sujets normaux. Exemple : une personne allergique aux cacahuètes peut réagir à 1 ou 2 cacahuètes voire à la vue d'un Curly... 2/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies III. Allergène= antigène induisant une réponse IgE Un allergène dépend de la génétique d'un individu et de l'environnement. Il y en a très peu. Ainsi, seulement 2% des séquences protéiques et 5% des familles structurales protéiques contiennent des allergènes prouvés. Une protéine donnée ne sera pas allergénique pour l'homme si celui-ci en possède un homologue à 70% ou plus B. De la protéine à l'allergène I. Agression et allergie L'intégrité de l'organisme requiert la protection de ses frontières, alors que sa survie et son développement nécessitent des échanges. Ainsi il y a plusieurs points de passages contrôlés que l'on appelle « check point ». Les agents pathogènes infectieux développent donc des stratégies de subversion (= techniques pour contourner ces barrières). Les allergènes ne sont pas comme les agents infectieux, a priori ils devraient être (ils le sont pour la majorité des gens) ni infectieux ni pathogènes. Toutefois il apparaît qu'ils interfèrent avec les mécanismes immunitaires chez certaines personnes (allergiques). 2 exemples pour voir comment les protéines non directement pathogène pour l'organisme deviennent allergène . II. Exemple respiratoire 1) Der p 1 Der p 1 (minute connaissance) : Der = 3 premières lettres du genre (ici : Dermatophagoides) p = 1ère lettre de l'espèce (ici : pteronyssinus) 1 = ordre d'identification et de caractérisation (ne pas retenir les noms latins, il faut juste savoir à quoi correspond cette dénomination) Donc, Derp1 est une cystéine-protéase présente dans le système digestif de l'acarien (petite bête qui dort avec nous dans le lit et y fait ses excréments_oui je sais c'est dégoûtant, mais la suite l'est encore plus_Derp1 est présent dans ces excréments que nous inhalons ou que nous avalons, puis il y a une cascade d'événements conduisant à l'allergie, cf. la suite.). Cette cystéine-protéase s'active spontanément à pH acide et induit ensuite l'activation en cascade de Derp3, Derp6 et Derp9 (pouvant aussi être des allergènes pour l'homme) ; elle est donc utile à la survie de l'acarien. Mais pour nous cet allergène endommage les jonctions serrées des cellules épithéliales bronchiques ce qui permet à Derp1 de traverser l'épithélium. Derp1 va ensuite rencontrer des cellules dendritiques qui vont s'activer, migrer vers des ganglions et produire des cytokines. En parallèle Derp1 active des récepteurs des cellules épithéliales bronchiques ce qui va activer des cellules mémoire Th2. Cette traversée de l'épithélium (qui est anormale, l'épithélium étant normalement une barrière infranchissable) est possible chez tout le monde (pas que les allergiques) du moment où l'épithélium se laisse traverser à cause d'une virose, de pollution atmosphérique ou même d'une allergie (par défaut génétique). Sur la première image on voit (en couleur) de belles jonctions serrées. Sur la deuxième, les jonctions ainsi que les cellules sont estompées après le passage de Derp1 qui a réussi à les traverser. 3/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies 2) Association de malfaiteurs (les allergènes) Ce type de situation avec les acariens n'est pas une exception ; il existe plein d'autres protéases inhalés (blatte, Penicillium, Aspergillus, pollens). Cet effet s'associe à une reconnaissance directe d'allergènes de la même source ou de sources différents par les cellules dendritiques (DC) ou les AEC (cellules épithéliales). La même source ça veut dire le même animal, l'acarien par exemple. Il peut y avoir plusieurs protéines avec une capacité allergénique ou pas. Quand on commence à laisser passer Derp1 l'organisme va synthétiser des IgE qui peuvent régir à des homologues de l'allergène causant leur apparition. Ainsi la personne va être sensibilisée, voire allergique, à de plus en plus d'allergènes. Il existe comme ça plusieurs allergènes reconnu par le récepteur du mannose : Blag2 (Blatte), Feld1 (chat), Canf1 (chien), Arah1 (arachide). D'autres allergènes interfèrent via le TLR-4 avec la signalisation du LPS (lipopolysaccharide= signature des bactéries à Gram négatif et déclencheur de la réponse inflammatoire). Ce sont le Derp2 (acarien), Feld1 (chat), Canf6 (chien), Parj1 (Pariétaire qui est une mauvaise herbe). A la base le mannose est un composant des structures des microorganismes. Dans l'organisme il signe donc la présence de bactéries ce qui entraîne une interférence ou une réponse immune. Un acarien n'est pas un microorganismes, il ne devrait donc pas y avoir activation du récepteur au mannose (récepteur de l'immunité innée), on parle donc de réponse inappropriée. Il faut noter que chaque produit n'a pas le même pouvoir allergisant, et que ça dépend de l'environnement. Les pics de pollution sensibilisent ainsi l'épithélium bronchique favorisant le passage d'allergènes. On note également un taux d'allergies aux cyprès en hausse depuis ces dernières années, dû notamment aux allergènes homologues. III. Exemple digestif Normalement la barrière digestive ne laisse pas passer les protéines sur toute sa surface mais seulement au niveau des cellules M (que l'on nomme microfold) qui les transmettent aux formations lymphoïdes sousjacentes. Quand une protéine passe par une cellule M il n'y a pas de réponse immune. Par contre si une protéine traverse les villosités ou passe entre les villosités elle va ensuite se balader en dehors du circuit tolérogène ce qui augmente le risque allergique par interaction non contrôlée de la protéine avec des cellules immunitaires sous-jacentes. 1) Prenons l'exemple des Bêta-lactoglobulines (Bêta-LG) Présentes dans le lait de la plupart des espèces SAUF LE LAIT HUMAIN (à savoir, le corps va donc réagir directement avec cet étranger). Cet allergène s'associe avec des lipides ce qui le protège vis-à-vis du pH acide et de la pepsine gastrique, et facilite son passage à travers les bicouches lipidiques et les épithélia digestifs. De plus, chez le nourrisson il y a une immaturité de la barrière digestive. Ces 3 facteurs facilitent le passage des Bêta-LG. Cette allergie du nourrisson (moins de 2 mois) au lait de vache (APLV= allergie aux protéines de lait de vache) doit être « traité » par une éviction du lait de vache et plus ou moins un hydrolysat extensif des protéines BêtaLG ce qui donne des peptides incapables de donner une allergie. A 6-8 mois la majorité des bébés sont guérit, parfois il faut attendre qu'ils aient 5-10 ans et parfois cette allergie perdure à vie. 4/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies 2) Associations de malfaiteurs Il y a souvent un rôle d'association avec les lipides. _Arah8 (arachides):normalement cette protéine est thermolabile et détruite par l'acidité, mais associée à la fraction lipidique de l'arachide elle devient résistante à la dénaturation thermique ou acide lorsque les cacahuètes sont grillées. _Bere1 (noix du Brésil) : c'est un allergène très méchant qui entraîne une sensibilisation IgE seulement s'il est associé à la fraction lipidique de la noix du Brésil. _Alta1 (moisissure Alternaria) et Actd2 (kiwi) : le développement à la surface de kiwis apparemment indemnes conduit à l'expression d'Alta1 localisé dans la pulpe et plus précisément en association avec la protéine Actd2 du kiwi. Alta1 est présent dans l'atmosphère, du coup les patients asthmatiques sont en général déjà allergiques et peuvent réagir en mangeant des kiwis. C. Physiopathologie de l'hypersensibilité de type I I. Schéma II. Sous-titre 5/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies L'allergène traverse la barrière épithéliale puis va vers les DC ou est éliminer avant, les DC peuvent alors activer ou pas les LT selon l'environnement cytokinien. Les LT activés en LTh2 activent les LB ce qui entraîne la production de plasmocytes. Les plasmocytes produisent alors des IgE qui vont activer des mastocytes. Lorsqu'il y a de nouveau exposition à l'allergène, l'allergène va ponter avec le mastocytes ce qui entraîne leur dégranulation que l'on appelle dégranulation anaphylactique (avec des symptômes locaux à généraux). Les IgE vont activer : _IL-5 qui active les éosinophiles _IL-9 qui active les mastocytes _IL-10 qui diminue l'intensité de réaction Th2 type allergique II. Pourquoi des symptômes immédiats ? 1) La dégranulation 1: Il y a un mastocyte portant des IgE. 2: Nouveau contact avec un allergène. 3: Il y a pontage des IgE par l'allergène et activation du mastocyte. 4: Exocytose du contenu des granules : amines vasoactives +++ 5: Apparition de symptômes locaux ou systémiques d'allergie : rougeur, prurit, œdème, éternuements, bronchospasme, hypotension, etc... Il est important de retenir le rôle central du couple IgE spécifique-Récepteur à IgE. 2) Cinétique de relargage des médiateurs mastocytaires Les allergènes activent IgE qui se fixe à son récepteur ce qui entraîne l'activation d'un signalosome produisant : _PKC : permettant la dégranulation (minutes). Il y a dégranulation d'histamine, de sérotonine, de tryptase, de chymase, d'héparine, de TNFalpha, d'IL-8, de MCP-1... On est face à des effets immédiats responsables des symptômes classiques d'hypersensibilité immédiate : augmentation de la vasodilatation, de la perméabilité vasculaire, de l'adhésion des leucocytes, ainsi qu'une bonchoconstriction. _PLA2 : activent les dérivés des phospholipides membranaires (dizaine de minutes) que sont les prostaglandines (PGD2), les leucotriènes (LTB4, LTC4) et PAF. Ici les effets sont semi-retardés par rapport au début des symptômes ; ils prolongent les effets immédiats de la dégranulation et initient la phase retardée grâce à l'attraction locale et à l'activation des leucocytes. _Transcription : permet la synthèse de cytokines et de chémokines (heures) que sont IL-3, IL-4, IL-5, IL-6, IL-8, IL-10, IL-13, TNFalpha... Effets sont retardés par rapport au début des symptômes. On a un maintient de l'inflammation, recrutement, activation et survie des leucocytes, orientation de la réponse lymphocytaire (choix Th1, Th2, Th17, Treg...), remodelage tissulaire (le même que celui de l'asthme non chronique non contrôlé)... 6/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies ATTENTION!! Dans l'allergie immédiate (de type I) il y a une phase retardée mais c'est différent de l'allergie retardée de type IV ! Dit autrement : On distinguera la phase retardée de l'hypersensibilité immédiate (type I) de l'allergie retardée de type IV. III. Les IgE en 30 secondes (Important à savoir quelle que soit la spécialité future.) Les IgE sont en quantité infime par rapport aux autres classes d'Ig. Il y en a moins de 0,25mg/L ce qui implique l'utilisation de méthodes dédiées pour le doser. Et contrairement aux IgG, ils ne traversent pas la barrière placentaire ! (++++) Une augmentation pathologique (x1000 ou plus) est possible, mais il n'existe pas de déficit en IgE identifié. Ils ont une demie-vie sérique courte de 2,5 jours contrairement à celle des IgG qui est de 21 jours, mais un réservoir tissulaire fonctionnellement important. On ne dose pas les IgE totales excepté en pédiatrie centre tertiaire pour enfant « ultraméga » allergique qui font des réactions allergiques dès qu'ils voient un Curly (dixit la prof). IV. Les récepteurs des immunoglobulines : Rfc Les récepteurs sont spécifiques de l'isotype : alpha, gamma, espilon... Il y a 2 catégories : 1) Récepteurs de forte affinité : RfcI Ils ont une distribution cellulaire plus restreinte et fixent les Ig seules puis il y a formation du complexe Ag-Ac directement à la surface de la cellule à activer. C'est un effet puissant qui conduit à une activation immédiate (ex : dégranulation mastocytaire). 2) Récepteurs de faible affinité : RFcII ou RfcIII Ils ont plus de promiscuité dans la distribution cellulaire et ne fixent les Ig que sous forme de complexe Ag-Ac (complexe immun). Leur effet est régulateur (ex : induction de la transcription de certains gènes). 3) Conformation des RfcI C'est une molécule trimérique avec : un domaine alpha qui a pour rôle de lier l'allergène, un domaine bétâ qui amplifie la transmission du signal et deux domaines gamma qui permettent la transduction du signal. Ce récepteur est à la surface du mastocyte et les IgE se fixent dessus (le récepteur comporte un domaine constant et un domaine variable). Il existe un forme complète du récepteur (alpha-bétâ-gamma2) sur les mastocytes et les basophiles (expression constitutive), et une forme dimérique avec seulement alpha-gamma2 au niveau des cellules de Langherans (DC de la peau), des monocytes, des macrophages , de l'épithélium (expression inductible). Les allergènes interagissent avec l'IgE sous forme de dimères : Derp1 (acarien), Feld1 (chat), Apig1 (céleri), Chea3 (mauvaise herbe), Apim4 (venin d'abeille), Arah1 (arachides)... -Lactoglobulin dim er 7/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies V. Réponse IgE, réponse allergique : cercle vicieux Plus on a d'IgE circulantes, et donc tissulaires, plus on a de récepteurs à la surface des mastocytes et des basophiles. Ces derniers sont alors activables pas une quantité moindre d'allergène (si on a beaucoup de récepteurs c'est plus facile pour les allergènes de les trouver que s'il n'y en avait qu'un ou deux dans tout le corps). Les anticorps monoclonaux utilisés (Omalizumab) ont ainsi un effet bénéfique car ils diminuent la concentration d'IgE libres, par conséquent le nombre d'IgE fixées sur les RfcI car la concentration diminuant dans la circulation et celle dans les tissus restant la même il va y avoir un appel d'IgE tissulaires vers la circulation ;elles vont alors se fixer à l'Ac monoclonal ce qui va diminuer la quantité d'IgE etc... Les IgE permettent une présentation d'Ag facilitée via RfcI des DC ce qui permet une amplification des réponses vis-à-vis d'un allergène donné. Le CD23 est un récepteur de faible affinité des IgE, ce qui permet un équilibre entre production et synthèse d'IgE. Via le Cd23 il y a une captation et une transcytose des allergènes luminaux ce qui favorise des réponses allergiques. Alors que les IgE captées via Fc par les LB induisent des réponses vis-à-vis de nouveaux Ag ou épitopes, c'est ce qu'on appelle le molecular spreading y compris vers des auto-Ag. D. Hypersensibilité de type IV et allergie I. Activation des LT L'activation des LT nécessite 3 signaux (tout le monde le sait mais on révise) _1er signal : reconnaissance du complexe peptide + CMH (HLADR) _2nd signal : signal de costimulation : CD40, CD80, CD86 _3e signal : cytokines : choix du type de réponse Le stade Th17, Th1 (etc...) ne sont pas des buts ultimes mais des messagers permettant la synthèse de cytokines et l'activation d'autres intervenants. 8/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies II. Maturation des LT cytotoxiques : Ltc Généralement ce sont des LTCD8. Le Ltc mature a 2 fonctions : _Cytotoxicité : par exocytose des granules spécifiques (=cytotoxines : perforines, granzymes, granulysines), ADCC, induction de l'apoptose. _Production de cytokines : principalement IFNgamma, TNFalpha, LTalpha (apoptose) +Tc1 (spectre de cytokines de type Th1) et Tc2 (spectre de type Th2). Déroulement de la cytotoxicité directe : il y a reconnaissance de l'Ag-CMH-TCR ce qui active la SMAC permettant une réorientation du cytosquelette Tc, entraînant une polarisation puis libération (transfert) du contenu des granules Tc vers la cible. C'est un processus confiné, sélectif, sans dommage collatéral. Ainsi on désigne les LTc comme des sérial killers. III. Devenir du LT effecteur mature Les LTc et Th1 quittent les organes lymphoïdes et sont recrutés au site de l'agression. Dans le tissu les LT effecteurs retrouvent l'Ag contre lequel ils ont été activés ce qui entraîne la production de cytokines proinflammatoires (TNFalpha), l'activation de l'endothélium local et des modifications vasomotrices avec recrutement de LT effecteurs supplémentaires, des monocytes et des granulocytes. Puis il y a destruction de l'agresseur et nettoyage des débris. Ce recrutement est globalement spécifique, mais un faible nombre de LT activés patrouillent dans tous les tissus et peuvent déclencher la RI s'ils y rencontrent l'Ag correspondant. IV. Mémoire immunologique Les LT et LB mémoires sont 10 à 100 voire 1000 fois plus nombreux (pour une spécificité donnée) que les T et B naïfs. Ils ont une survie prolongée (années voire vie entière) qui ne dépend pas de la présence de l'Ag correspondant. Cette mémoire immunologique explique que des patients ayant réagi à un médicament pendant leur enfance peuvent réagir de nouveau à ce médicament une fois adultes même s'ils ne l'ont plus jamais repris entre temps. Les B mémoires ont des réactivations successives qui entraînent de nouvelles maturations d'affinité. Les T mémoires centraux recirculent comme les LT naïfs à travers les ganglions, alors que LT périphériques sont rapidement attirés vers les foyers inflammatoires et vont être réactivés en T effecteurs. V. Réactions allergiques mettant en jeu l'hypersensibilité de type IV : expression principalement cutanée Le mécanisme est une production préalable de LT spécifiques d'un allergène, puis la réintroduction de l'allergène provoque un délai de quelques jours (3 à 5 jours) avant une réaction clinique. C'est le cas de l'eczéma ou encore des toxidermies médicamenteuses où il y a des LTc voire dans les cas extrêmes des atteintes multiviscérales sévères (syndrome de Lyell, DRESS). E. Épidémiologie et génétique des allergies I. Épidémiologie des maladies allergiques La prévalence est en forte augmentation depuis 40 ans dans les pays industrialisés. Par exemple le pollen de cyprès de ville est plus allergisant que celui de montagne. L'asthme a été multiplié par 2, la dermatite atopique par 3,5 chez les enfants de moins de 10 ans, la rhinite allergique est passée de 3% en 1964 à 25% en 2005. 9/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies Selon des enquêtes internationales : _chez l'enfant : l'asthme touche 9% des enfants et 12% des adolescents, la rhinite allergique touche 7% des enfants et 15% des adolescents, la dermatite atopique touche 25% des enfants de 3 à 4 ans, les allergies alimentaires touchent 8,5% des enfants <7 ans. _chez les adultes français on retrouve 7-8% d'asthme, 15-25% de rhinite allergique, 2-3% d'allergie alimentaire. Tout cela entraîne un coût médical et social (l'argent, toujours l'agent...). II. Cause de cette augmentation : suspect n°1 : le mode de vie occidental moderne On prône l'hypothèse hygiéniste (hygiène+vaccination+antibiothérapie) à l'origine de moins d'infection donc moins de réponse de type Th1 ce qui entraîne la persistance de la tendance Th2 pro-allergisante. On a plusieurs arguments dont les communautés qui refusent la vaccination et certains médicaments, l'effet de la vie à la ferme (au contact des déjections animales, du foin, etc...) ainsi que la comparaison de l'Allemagne de l'Est et de l'Ouest au moment de la réunification. Le régime alimentaire impacte également avec une augmentation de la variété de produits consommés qui nous exposent à un plus grand nombre de produits allergisant, des graisses plus riches en acides gras de type oméga6 et moins riches en oméga3, moins d'antioxydants, plus d'additifs. La pollution atmosphérique joue un rôle par l'aggravation et l'initiation d'allergies à cause des gaz et particules de combustion des moteurs, à cause du tabac ( vous l'avez compris c'est pas bien de fumer) ou encore la présence de substances volatiles. Enfin on constate une modifications de la pollinisation sous l'effet des changements climatiques et de la pollution. III.Exemple de la pollution particulaire (combustible) 1) Aspects physico-chimiques Les particules primaires de Diesel font 10 à 20 micromètres de diamètre. Elles ont une structure sphérique (1ère image) en couches concentriques (type oignon) qui renferme des allergènes et peuvent former des agrégats de 100 à 350 micromètres (2e image) (3e image= recueil des particules). Dans la vraie vie il y a interaction des particules inhalées avec l'épithélium. 1ere image : le petit point correspond à un agrégat de particules qu'on appelle suie inflammée. 10/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies 2) L'effet adjuvant des DEP (particules de diesel) est dû à la production de médiateurs solubles épithéliaux : modèle actuel d'interaction particule-épithélium-DC Les DEP ont un effet adjuvant qui oriente vers une réponse allergique et inflammatoire. 3) DEP augmente le stress oxydatif Il y une activation épithéliale par augmentation du stress oxydatif (production de formes réactives de l'oxygène : ROS). La présence de DEP augmente la production de formes réactives de l'oxygène dans les cellules épithéliales. La ligne rose correspond à la délivrance de sang oxygéné par les cellules épithéliales sans DEP. La ligne noire est avec DEP. Des antioxydants (ici la N-acétylcystéine) diminuent la sécrétion de médiateurs épithéliaux, ici TSLP. 4) L'induction de ROS dans les cellules épithéliales est largement répandue parmi les sources allergéniques : exemple du pollen d'Ambroisie L'Ambroisie est une mauvaise herbe introduite dans la région de Lyon mais qui a tendance à descendre vers chez nous. Elle est très allergisante. La NADPH-oxydase associée au pollen d'Ambroisie induit la production de ROS dans les cellules épithéliales bronchiques. 11/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies L'extrait d'Ambroisie induit la formation d'adduits (4-hydroxy-nonénal) dans les poumons : effet inhibé par les antioxydants (ici la N-acétylcystéine). IV. Les variations interindividuelles de la capacité à détoxifier les produits d'oxydation sont liées au métabolisme du glutathion G-S-S-G + 2H+ +2e- = 2G-SH Rôle des enzymes Glutathione-S-transférase (GST), GSTP1 et GSTM1. Il existe une variation allélique fréquente dans la population générale, délétion, substitution avec altération fonctionnelle. (50% des individus d'origine caucasienne ont 0 ou 1 copie fonctionnelle de GSTM1). GSTM1 est associée à la sévérité de la maladie allergique dans des conditions de stress oxydatif environnemental : pollution, tabagisme passif. Il y a donc une susceptibilité accrue à l'effet adjuvant des polluants (DEP, ozone) vis-à-vis des allergènes mais pas d'augmentation de la susceptibilité vis-à-vis de l'allergène administré seul. V. Génétique des maladies allergiques Il existe de nombreux loci correspondant à des mécanismes variés (cytokines, récepteurs, sous-unités du Rfc epsilonI, protéines barrières...). Il est indispensable de retenir le caractère héréditaire. En effet si on suspecte une pathologie allergique, la notion de cas d'allergie dans la famille (quelles qu'en soient les manifestations) est un argument fort en faveur du diagnostic positif. Il faut penser qu'un enfant dont les 2 parents sont allergiques a plus de 50% de chances de l'être aussi. F. Tableaux cliniques des allergies I. Selon la voie de pénétration de l'allergène et la localisation des symptômes _Symptômes systémiques=anaphylaxie ( le plus grave) : toutes les voies d'introduction : anesthésie peropératoire, fruits à coque, produits laitiers, latex, venins d'hyménoptères... _Symptômes respiratoires, ORL, oculaires : ce sont les Ag aéroportés : pollens, microorganismes, animaux domestiques... _Symptômes digestifs : Ag alimentaires : aliments de consommation courante+++ (on n'est pas allergique à quelque chose que l'on ne mange jamais). _Symptômes cutanés : Ag environnementaux, alimentaires, iatrogènes : lait et eczéma atopique, antibiotiques et urticaire, cosmétiques... _Allergies croisées : identité/parenté antigénique (ce sont des Ag qui se ressemblent ou qui proviennent de la même source du coup l'organisme les confond et réagit) : il peut y avoir introduction du même allergène par des voies différents comme alimentaire/transcutanée (amande, sésame...), ou inhalé/ingéré (acariens, rappelez-vous on mange ou on respire leurs excréments). De même, certains AG peuvent être confondus comme par exemple les fruits à coque et les acariens, les escargots et le latex, les bananes, ou encore les fruits exotiques... 12/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies II. Présentation et étiologie sont souvent stéréotypées : raisonnement probabiliste Notez que la rhinite allergique ne diminue pas avec l'âge contrairement aux autres symptômes. III. Symptômes respiratoires 1) Rhinite allergique (+++) : éternuements en salve + rhinorrhée claire + congestion nasale (+ prurit + anosmie). Il existe 2 grands types de RA : perannuelle (=persistante tout au long de l'année) (acariens, chat, professionnelle) et la RA saisonnière (pollinoses). Elle peut être associée à de l'asthme (ou évoluer vers un asthme si elle n'est pas prise en charge) et/ou une conjonctivite allergique (on parle alors de rhinoconjonctivite) 2) Conjonctivite allergique : c'est une sensation de sable dans les yeux + yeux rouges, gonflés, larmoyants + prurit des paupières + photophobie. Généralement bilatérale, elle est due à des pneumallergènes tout comme la RA. Il peut exister des symptômes oculaires même s'il s'agit d'une allergie alimentaire mais c'est rare. 3) Reconnaître une rhinite allergique (d'une rhinite virale par exemple) : le rhinorrhée est-elle claire ? Y-at-il obstruction, éternuements, prurit ? ATCD familiaux de maladie de l'atopique ? Asthme associé ? Eczéma atopique ? 4) Reconnaître le caractère allergique d'une atteinte respiratoire : réversibilité des symptômes (ex : un allergique au pollen de cyprès qui part 2 semaines à Paris va voir ses symptômes disparaître puis réapparaître quand il va revenir dans le bassin Méditerranéen), unité de lieu ex : on est allergique aux chats et on va dormir chez notre copain qui en a un, on ne va pas arrêter d'éternuer toute la soirée->soirée gâchée), de temps et d'action. Mais il faut faire attention aux sensibilisations multiples et aux symptômes déclenché par des irritants (comme le tabac pris en excès par temps de stress= exams par exemple)... 5) Allergie intermittente/persistante, légère/modérée-sévère INTERMITTENTE : symptômes <4 jours/sem ou<4 sem/an LEGERE : Sommeil normal, activités sociales et loisirs normaux, activités scolaires ou professionnelles normales, symptômes peu gênants PERSISTANTE : Symptômes > 4 jours/sem et > 4 sem/an MODEREE-SEVERE (1 ou plusieurs items) Sommeil perturbé, activités sociales et loisirs perturbés, activités scolaires ou professionnelles perturbées, symptômes gênants 13/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies 6) Asthme La définition clinique correspond à une obstruction bronchique réversible. Les signes cliniques sont une oppression thoracique (gêne respiratoire) râles sibilants + toux, crise nocturnes. Il faut y penser devant un accès de toux nocturne, bronchites sifflantes. Pour le nourrisson (< 36 mois) il faut 3 épisodes de dyspnée avec râles sibilants (sifflements) pour poser le diagnostic d'asthme. Il faut savoir que la physiopathologie de l'asthme comprend : _une inflammation bronchique chronique _une hyperactivité bronchique (bronchoconstriction facile) _une obstruction bronchique permanente. 7) Les aéroallergènes saisonniers Ce sont les pollens. Il y en a tout le temps dans toutes les régions. Les pollens sont anémophiles, c'est-àdire transportés par le vent. Le temps sec et venté favorise la dissémination des pollens et accentue les symptômes, alors que la pluie améliore les symptômes. Mais la tempête peut faire gonfler et éclater les particules de pollen qui vont alors libérer des particules de plus petite taille qui pourront pénétrer plus profondément dans les voies aériennes ce qui entraîne une aggravation des symptômes. 8) Les aéroallergènes perannuels Il en existe plusieurs : _Les acariens de la poussière : ils se nourrissent de squames humaines, aiment la chaleur et l'humidité (nos lits douillets quoi). _Les animaux domestiques : allergènes contenus dans les squames, la peau, la salive et le sérum ( minute culture :avoir un chat sans poil ne sert à rien si vous êtes allergique). Allergie aux plumes (rare). _Les moisissures : les allergènes sont les spores qui sont présents toutes l'année mais il existe un pic en été. _Le blattes : en milieu urbain principalement (j'en ai croisé un ce matin –') avec une prévalence en augmentation. _Les allergènes professionnels (par exemple l'utilisation répétée d'Amoxicilline répétée en laboratoire sans gants engendre une allergie-on ne citera pas de labo la prof a dit...) IV. Symptômes cutanés 1) La dermatite atopique (DA)-eczéma atopique Elle présente un aspect variable : érythème/vésicules/squames/lichénification/lésions de grattage que l'on retrouve au niveau des parties convexes du visage (joues, front, menton...). Il s'agit souvent de la 1ère manifestation de l'allergie chez l'enfant : 80% das cas début < 1ans, 95% des cas début < 5 ans, mais il y a une guérison dans 70% des cas. 40% des DA précèdent un asthme et 75% des DA sont associées à des allergies IgE-médiées (alimentaires+++, acariens+), d'où l'intérêt du diagnostic et de la prise en charge. Elle indique souvent une prédisposition à un terrain atopique. Cette DA entraîne des coûts très élevés. 2) Urticaire aiguë (UNE urticaire) Elle n'est pas toujours de nature allergique chez l'enfant. Très fugace, il s'agit de papules sur fond érythémateux + prurit qui disparaît sans laisser de traces. Il y a un mécanisme de dégranulation des mastocytes cutanés. Si l'urticaire dure plus de 6 semaines on parle alors d'urticaire chronique et il faut faire une enquêtes étiologique. La localisation est importante. En effet lorsqu'un tissu muqueux ou sous-cutané est atteint on assiste à un œdème, mais si l’œdème est laryngé il y a un risque d'asphyxie c'est l'œdème de Quincke. Le diagnostic différentiel est l’œdème angio-neurotique héréditaire ou acquis dû à un déficit en inhibiteur de Clq (Clinh, demander dosage quantitatif et fonctionnel plus C3, C4, CH50). 14/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies V. Allergies alimentaires 1) Tableaux cliniques des allergies alimentaires _IgE dépendants : • Digestifs : syndrome oral d'allergie, anaphylaxie digestive • Cutanés : urticaire, angio-oedème, éruption, rash. • Respiratoires : rhinoconjonctivite, crise d'asthme. • Généralités : anaphylaxie. _Mixtes IgE et cellulaires dépendants • Digestifs : œsophagite allergique à éosinophiles, gastro-entérite allergique à éosinophiles. • Cutanés : eczéma atopique. • Respiratoires : asthme. _Cellulaires dépendants • Digestifs : entérocolite, proctocolite, entéropathies induites par les protéines alimentaires, maladie cœliaque. • Cutanés : eczéma de contact, dermatite herpétiforme. • Respiratoire : hémosidérose pulmonaire induite par les aliments (syndrome de Heiner). 2) Symptômes digestifs d'allergie Syndrome oral : picotement du palais + œdèmes des lèvres + dysphagie. Il est fréquent et se développe en cas d'ingestion de fruits et de légumes par des sujets allergiques aux pollens (pollens qui se sont déposés sur les-dits fruits et légumes) ou par ressemblance entre allergène (ex : allergène du bouleau et celui de la pomme). De plus il existe un picotement du palais quand on mange du fromage ou des tomates mais ce n'est pas forcément une allergie. Vomissements, douleurs, diarrhée Nourrisson : On peut observer une constipation, une cassure de la courbe de croissance, un syndrome de malabsorption ou encore une rectorragie. 3) Les trophallergènes = allergènes ingérés Ils sont différents d'un pays à l'autre en fonction des habitudes alimentaires (nid d'hirondelle en Asie, moutarde en France, arachide dans les pays anglo-saxons et chez les enfants africains). I l s suivent l'évolution du mode de vie : allergie au sésame et fast-food, cosmétiques bio et allergies alimentaires, allergie au lupin et rentabilité des boulangeries). Ils dépendent également de l'âge : les aliments d'origine animale sont plus souvent en cause chez l'enfant, alors que les aliments d'origine végétale sont plus souvent en cause chez l'adulte (pollinose associée++). 4) Les principaux aliments en cause aujourd'hui en France _Chez l'enfant : Blanc d’œuf, arachide, lait de vache (ces 3 prédominent chez le nourrisson) puis il y a d'autres aliments en cause au fur et à mesure que l'enfant grandit : poisson, noisette, soja, moutarde, crevette. _Chez l'adulte : fruits (pomme), légumes (céleri), fruits à coque (noisette), légumineuses (arachides), céréales (blé), avocat, banane, châtaigne, œuf, sésame, crustacés (crevette). 15/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies VI. Anaphylaxie Il s'agit d'une urgence médicale où il y a engagement du risque vital+++. Les prodromes sont le prurit, le picotement des paumes et des plantes, l'agitation, l'anxiété. Puis il y a hypotension + tachycardie + bronchospasme + dyspnée + signes cutanéo-muqueux (urticaire, œdème laryngé). Nécessité d'un traitement IMMEDIAT ET SANS ATTENDRE : ADRENALINE intramusculaire 0,3 à 0,5 mL chez l'adulte et 0,01 mg/kg chez l'enfant, renouvelable dans les 2 cas selon l'effet. Les facteurs déclenchant sont : les aliments (y compris par inhalation), les venins d’hyménoptère, les médicaments. Ne pas oublier le rôle des cofacteurs tels que l'effort physique, les AINS, l'alcool ou encore la fatigue et le stress. Il existe une classification de l'anaphylaxie avec plusieurs grades : c'est la classification de Ring et Messmer. GRADE SYMPTOMES 1 Symptômes cutanéo-muqueux généralisés : urticaire, angio-oedème. 2 Atteinte multiviscérale modérée : signes cutanéo-muqueux, oppression respiratoire, hypotension, tachycardie. 3 Atteinte multiviscérale sévère : bradycardie, collapsus, bronchospasme sévère, trouble du rythme, œdème laryngé, signes digestifs sévères. 4 Arrêt circulatoire. Une anaphylaxie peut être légère, mais doit être vite prise en charge avant une aggravation. G. Principes de l'exploration clinique et biologique des maladies allergiques I. L'iceberg Allergie = symptômes (asthme, urticaire, rhinoconjonctivite, choc anaphylactique...) Traduction d'une sensibilisation sous-jacente Sensibilisation biologique = NE SONT PAS ALLERGIQUES (tests cutanés positifs, IgE spécifiques positives) Sans symptômes. Il ne faut surtout pas qu'ils commencent une éviction de l'allergène au risque de provoquer une rupture de tolérance et finalement d'avoir une véritable allergie. Non sensibilisé. 16/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies II. La démarche diagnostique Il faut réaliser un interrogatoire policier +++ pour avoir une orientation. Si 1 allergène ou un groupe d'allergènes est suspecté on va réalisé des tests. • Tests cutanés : avec équipement de réanimation à côté++ (chariot d'urgence) car il risque toujours un risque de provoquer un arrêt circulatoire même avec une dose minime ; • Tests de provocation : dans des structures spécialisées avec un service de réanimation à côté ( mais cela coûte cher). • Tests biologiques sur prélèvement sanguin (sans danger pour le patient). 1) Tests cutanés principes L'Ag est appliqué sur la peau ou injecté. Le test est positif si on observe une papule urticarienne + érythème + prurit (triade de Lewis) . _Lecture immédiate (15-20 min) : mastocytes cutanés portant des IgE. Ce sera des allergies respiratoires, ORL, digestive. _Lecture retardée (48-72h) : lymphocytes T mémoire . Ce sont les allergies cutanées. Mise en œuvre : on possède des solutions d'allergènes standardisés, on désinfecte (bras, dos) puis on applique les gouttes d'allergènes, on pique à travers la goutte avec le micropuncture, on trace au feutre les contours, on attend puis on trace à nouveau les contours au feutre (les contours seront alors élargis s'il y a réaction allergique. On applique un sparadrap que l'on retire et que l'on transfère sur la fiche test ce qui permettra de réévaluer la réaction allergique au bout de plusieurs mois ou années. On peut réaliser des prick-tests sur les avant bras. Mais aussi des patch-tests sur le dos du patient. 2) Tests biologiques principes _Sérologiques : • Recherche et dosage des IgE et des IgG spécifiques de l'Ag incriminé. • Diagnostic différentiel des allergies croisées. • Prédiction du risque clinique par dosage de la tryptase basale. _Cellulaires : • Activation ex vivo des basophiles ou des lymphocytes par l'Ag incriminé. 3) Tests de provocation On reproduit les événements rapportés par le patient. Utilisés pour les allergies alimentaires, professionnelles... 4) Exploration biologique de l'allergie : historique • • • • • La préhistoire : RIEN sauf « TDBH » (Test de Dégranulation des Basophiles Humains) et notion de « réagines ». 1967 : Les temps héroïques : IgE totales, histamine et « TDBH ». 1975 : Les prémices de la modernité : IgE spécifiques d'extraits allergéniques. 1990 : La révolution industrielle : modernisation techniques IgE et abandon de la radioactivité, effort de standardisation des extraits, tryptase disponible, abandon du « TDBH ». 2000 : La révolution technologique : allergènes moléculaires, micropuces, tests cellulaires cytométriques permettant la prédiction du risque de sévérité clinique, de la persistance, et des réactions croisées. 17/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies Rappel : mastocytes et tryptase DEGRANULATION BASALE CHOC (dégranulation massive) A l'état basal il y a une libération continue et faible de zymogènes (protryptases alpha ou bétâ). La dégranulation est la libération de tryptase active Chez tous les patients on dose la tryptase. Le risque augmente avec la dose de tryptase. Tryptase basale et sévérité des allergies aux venins d'hyménoptères : risque de réaction sévère après piqûre accidentelle. Odds Ratio (Ctryp) Baseline tryptase concentration (micro gramme par litre) 18/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies A SAVOIR le bilan immédiat !! Un tube à 30 min et un autre dans les 2 jours. Dosage des IgE spécifiques _Avantages du dosage des IgE par rapport aux tests cutanés : il n'y a pas de risque pour le patient, le test est insensible à la prise de médicaments, il est réalisable chez des patient avec dermatose étendue, dermographisme ou risque élevé de réaction sévère. Ce sont des méthodes unitaires permettant la quantification pour un point de départ de suivi. On peut faire la différence avec les réactions croisées, on peut également doser l'allergie. _Inconvénients : il n'y a pas de renseignement sur les IgE fixées sur les mastocytes/ basophiles, la sensibilité et la spécificité sont variables selon l'allergène et la méthode. Il doit y avoir concordance des IgE sériques quantitatives et les prick tests : pneumallergènes proche de 100%. Les extraits alimentaires commercialisés sont acceptable mais les aliments natifs sont meilleurs. Dosage unitaire des IgE (allergène fixé sur un support) On a un support + sang avec IgE on ajoute des Ac avec un substrat puis le substrat avec enzyme. On utilise comme allergènes des mélanges, des extraits moléculaires. Le support est tridimensionnel puisqu'il s'agit directement de tissu ce qui permet de maintenir la conformation des allergènes qui seront fixés en grande quantité. On prend un échantillon de 60 microlitres à 2 millilitres. La totalité de l'échantillon de sérum est en contact avec les allergènes ce qui implique que toutes les IgE donnant lieue à une reconnaissance Ag-Ac sont liées, théoriquement ce sont toutes les IgE spécifiques, en pratique la « spécificité » dépend de l'affinité. On obtient une courbe de calibration quantitative. 19/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies Une micro-puce comment ça marche ? Ici on dépose l'échantillon (sérum) on fait incuber sans agitation et on lave, puis on révèle par un Ac fluorescent anti-IgE (possible anti-IgG). Particularités : chaque allergène étant cantonné au triplicate correspondant on a un « ambient essay », avec une très petite quantité d'allergènes on assiste à une compétition pour la fixation ce qui fait que toutes les IgE donnant lieu à une reconnaissance Ag-Ac ne sont pas forcément liées, de plus la conformation de chaque protéine est non maîtrisée ce qui implique que des épitopes conformationnels soient plus ou moins bien détectés. Une micro-puce ça se lit comment ? Lecture sur scanner de lames. 1 puit =112 allergènes moléculaires (avec seulement 110 microlitres de sérum) en triplicate + contrôles. La fluorescence est convertie en couleurs, semi-quantifiée et présentée sous forme de barres et valeurs ISU. Le test semi-quantitatif est donc inadapté pour le suivi évolutif quantitatif !!! Les extraits allergéniques : une « soupe » d'allergènes Un allergène (protéine ) = plusieurs épitopes (séquences de 8 à 12 AA reconnues par le ou les Ig. Il y a autant d'IgE spécifique de l'allergène que d'épitopes. Chaque patient développe son propre profil de sensibilisation pour une source allergénique donnée. Aliments : selon les modes de consommation, l'environnement, le fond génétique...les allergènes, voire les épitopes impliqués ne seront pas les mêmes ! 20/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies Allergènes moléculaires Pourquoi ? Ce sont des réactifs standardisé qualitativement et quantitativement (même si la fixation à des supports différents peut induire des variations). Parfois ils sont plus sensibles que les extraits soit par démasquage de l'allergène noyé dans un extrait, soit par une meilleure stabilité du réactif allergique unique comparé à l'extrait. De plus par un raisonnement probabiliste sur les notions d'allergène majeur/mineur, d'homologie de séquence, d'exposition allergénique la gamme relativement restreinte d'allergènes moléculaires commercialisés peut renseigner sur la grande majorité des allergies (y compris alimentaires) vues en pratique. III. Signes cliniques associés _Le signe de Dennie-Morgan : on voit un pli surnuméraire sous l'oeil. _Les sclérotiques bleues. IV. Réactivité croisée La réactivité croisée dépend du degré d'homologie : selon les séquences d'acides aminés et la conformation tridimensionnelle. Elle peut concerner qu'une partie seulement de la protéine (épitope). Le seuil accepté est de 40%, c'est-à dire : qu'une homologie inter-espèce de 40% et plus peut entraîner des réactions croisées (possible et probable), alors qu'un homologie inter-espèce de moins de 40% ne peut pas entraîner de réaction croisées. La réactivité croisée est explorée grâce aux allergènes moléculaires = protéines. Il existe des réactions croisées entre pneumallergènes et trophallergènes végétaux : _PR-10 : • Betv1 bouleau • Prup1 pêche • Mald1 pomme • Cora1 noisette _Prophilines : • Phlp12 phléole • Betv2 bouleau • Prup4 pêche Ubiquitaires dans les végétaux. PR-10 et les prophilines sont détruites à la cuisson, du coup une personne allergique aux pommes (Mald1) crues pourra manger des compotes. Il existe aussi des réactions croisées entre pneumallergènes et trophallergènes animaux : _Tropomyosines : (on ne pourra pas manger les escargots de noël) • Derp10 acariens • Pena1 crustacés • Mollusques _Serumalbumines : (on peut ne pas être allergique aux animaux mais à la viande mal cuite oui) • Phanères et viandes de mammifères • Bosd6 bœuf • Feld2 chat • Aquc3 cheval 21/22 IMMUNOPATHOLOGIE ET IMMUNOINTERVENTION-Allergies H. Principes de traitement _Hygiène de vie _Médicaments • voie générale : per os (antihistaminiques, corticoïdes, Ac monoclonaux anti-IgE=Omalizumab) injectés (adrénaline en cas de choc anaphylactique) • voie locale : inhalation, instillation oculaire, application cutanée... (anti-histaminiques, corticoïdes, cromoglycates, bétâ2 mimétiques...) _Immunothérapie spécifique = désensibilisation (c'est le seul TRT étiologique) Pour certaines allergies seulement (allergies graves aux venins d'hyménoptères, allergie aux acariens, allergie aux pollens de graminées). Selon différents protocoles et il faut l'entretenir sur plusieurs années. On fait de plus en plus d'induction de tolérance (=désensibilisation). Perspectives : _Mutagénèse dirigée sur les épitopes IgE pour transformer les allergènes en « inducteurs de désensibilisation ». Ex : la bétâ-parvalbumine, allergène majeur des poissons. _Protéines de fusion allergène + ligand de TLR (ex : flagelline) pour réorienter la réponse immune induite par l'allergène. _Maîtrise de l'environnement et du mode de vie. Un grand merci à Sonia pour son soutien en cours (et la dizaine d'élèves présents). A Eugénie pour son dictaphone et à Laure pour son soutien moral (à défaut d'être présente ^^). Vous allez me détester pour ce ronéo de 22 pages (mais si vous êtes venus en cours je suis sûr que vous m'êtes reconnaissant du travail que j'ai fait;) ). Aller on se motive !!! CR : Voila un ronéo complexe dense et indigeste. Bravo à la ronéotypeuse pour son travail. La prof n'a fait aucun effort pour se mettre à notre portée. Objectif de ses 100 diapos en 2 heures oblige.... Ce que je conseille : – lire en essayant de comprendre un maximum d'informations. – retenir les parties comprises et celles mises en relief en gras. Bon courage. 22/22