le soldat inconnu

Transcription

le soldat inconnu
Sommaire explicite
News / Le gros vrac d’annonces, de trucs qui nous on fait marrer, qui vont sortir ou se sont déjà déroulés...
T’entends, t’as vu / Les chroniques de skeuds et DVD
T’as lu / Le coin de ceux qui bouquinent
Tu lis quoi... ? / «T’en es où ? C’est bien ?» Ce sont les 3 questions qui seront posées à des gens dans
le métro ou dans le train, à chaque numéro. Pour l’ouverture de cette chronique, soyons sincères, ce sont des amis
qui se sont prêtés au jeu... Mais le hasard fera le reste. Rendez vous au # 12 !
Session Artworks
Les anges / C’est le thème de la session challenge artworks : Comme d’habitude, il est retourné dans un
slam avec la chronique du fléau et à travers une BD illustrée par Truk, scénarisée par Yacine_
p 6-7
p 8-9
p 10
p 11
p 12-13
Expression libre :
Une double page nue est offerte aux artistes, à eux de la remplir, de se présenter sans contrainte, si ce n’est celle
de la dimension de l’espace de travail sur leurs logiciels de créa ! 21 x 30 cm de freestyle pour :
Level Art /
Sun7 /
Gary Baseman / Interview, dans le cadre d’une expo atypique
Manu Custom / Quelques questions et de magnifiques escarpins Jordan 5
Mist /
Qeestom Show / Qui a fait quel Qee ?
Toys News /
Epiderme /
Si la vie vaut la peine d’être vécue, parlez après le bip... /
Electronic Body Music ? / Mais encore ?
Sofa so good /
Birdy Nam Nam : des oiseaux sur un scratch perchés /
Pop culture : Quand le Japon envahit l’Amérique /
FISE 05 /
Snowbisme / Sans prétention
LAST Games / La baston, c’est bon
Rider around the world / 18 mois de neige et de ride non stop, top départ !
Amusons nous avec Le soldat inconnu / Comment dynamiter un concert naze
Abonnement /
Recette / LeMush invite Noenoeil pour cette 11ème fiche cuisine /// www.fotolog.net/noenoeilandco
Agenda /
Igor en flag /
www.last-mag.com / 4
p 14-15
p 16-17
p 18
p 20
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p 25
p 26-27
p 28
p 30-31
p 32-33
p 34-35
p 36-37
p 38
p 40
p 42
p 43
p 44
p 45
p 46-47
p 48
p 50
5 / www.last-mag.com
Le deuxième catalogue
de la galerie SpaceJunk
est sorti, il retrace un an
d’expo (9) sur 132 pages
avec une qualité irréprochable. A découvrir à la
galerie ou à commander
sur www.spacejunkgallery.com ! 22 euros
Le pompon
Reçu sur notre compte chez emailjob.com.
« J’ai l’honneur de venir par la présente auprès de votre autorité
solliciter de votre bienveillance mon admission a réaliser un stage
au sein de votre entreprise.
En effet je suis étudiant inscrit en 2éme années Master EN MIAGE
a l’IUP MIAGE de l’Université de ____. Cette formation s’effectuant en deux étapes en alternance « deux semaines cours et deux
semaines entreprise »
Je crois préfondement en la disposition de votre entreprise m’assurer un bon stage en terme d’apprentissage et surtout d’accueil
chaleureux. Rassuré d’avance de la suite favorable que vous comptez de recevoir a ma requête, je vous prie Monsieur, de recevoir mes
salutations distingués auxquelles je joints mes remerciement. »
Faut que ça glisse !
APO Snowboards lance la Magic
Potion pour avoir une board
toujours fartée. A l’aide d’un simple
chiffon, passez un peu de potion
sur votre semelle, et vous aurez
une board parfaite pour 3 à 4 jours.
www.magicpotion-snow.com
www.last-mag.com / 6
Super expo d’Andy Mueller avec un
vernissage bien arrosé au Lazy Dog
prochaines expos à découvrir sur
www.thelazydog.fr
Début Novembre, 20
figurines TREXI 10 inches
(soit 22 cms) vont être
confiées à des artistes
pour des customs exposés
dans les 15 magasins
ALBUM de France. A cette
occasion une série limitée
à 100 exemplaires « Do It
Yourself » de ces toyz sera
disponible. www.album.fr /
www.madturnip.com
Suite à l’expo Deck’On, 3 artistes (MIST, L’ATLAS et TILT )
vont avoir une série de plateaux de skate édités sous forme
de triptiques ! 3 séries de 3 boards limitées à 100 exemplaires chacune, on vous tient informés (évidemment) !
Underground distribution nous
apporte de la fraicheur sur le
marché français avec de nouvelles
marques, COALITION pour la wear
snowboard (www.coalitiongear.
com) Icon Snowboards une marque
core de snowboard finlandais (www.
iconsnowboards.com) et FUNK Sunglasses equipment wear (www.funk.
de), à découvrir dès cet hiver.
A bathing ape
Le site de la marque qui bombarde à grands
coups d’ultra collector est en ligne :
www.bape.com
Scandale
Marc Maggiori, ce nom vous rappelle peut-être quelque chose. C’est le chanteur du groupe Pleymo (vous savez, le jeune et talentueux groupe de rock qui
passe en playback chez Drucker...) et aussi un excellent dessinateur.
Il a réalisé bon nombre d’illustrations, de pochettes d’albums, de peintures...
(que vous pourrez découvrir sur son site perso : http://maggiori.marc.free.fr/)
Il se lance dans l’animation en signant avec France 2 et La Perrine un projet
de série d’animation nommé «Anatane : Les Enfants d’Okura»
Et là c’est le drame.
« Le problème avec Maggiori est qu’il est assez peu créatif en tant que
graphiste, et lorsqu’il lui vient l’envie de chercher l’inspiration dans le travail
d’un autre auteur, cela vire souvent au plagiat. Pour le dossier de promotion
de sa série TV, il est notamment allé jusqu’à reprendre tel quel un décor original du Studio Ghibli pour un des visuels de démonstration... entre autres. »
Ce petit texte est issu de :
http://www.catsuka.com/maggiori.php
Gorilles dans la rame
Du 18 au 22 octobre, la RATP et Capitol Music
ont organisé une expo sur Gorillaz, notre
groupe virtuel préféré. Dans la gare RER
d’Auber, on pouvait ainsi découvrir un superbe
espace présentant notamment des visuels
inédits du groupe, des PSP diffusant leurs
clips, morceaux et photos, et la buggy Gorillaz
en grandeur nature. Dommage que ça n’ait
pas duré plus longtemps !
WHO’S Next
Tout les soirs c’était Open apéro en terrasse au
Who’s Next, un bon concept qui permet de décompresser après une grosse journée de salon.
Cette édition était marquée par la customisation
avec des expos de baby-foots, de valises, de
skates, de sneakers... remixés par une pléiade
d’artistes. Artoyz n’était pas en reste avec son
arbre à jouets géant !
Restez informé des nouveautés que vous dégotte le shop Starcow 68 rue St.Honoré dans le 1er à
Paris, un concentré d’articles (wear, sneakers) que l’on trouve rarement ailleurs.
http://starcow.over-blog.com
Les dinos sont nos amis
La réintroduction des dinosaures est une opération absolument indispensable pour l’avenir de notre planète. Nous devons
lutter contre la disparition des espèces en voie de disparition et pour la réapparition des espèces disparues. Le dinosaure est
un animal fort sympathique, et qui gagne à être connu. Il a toute sa place dans nos cours, dans nos forêts et dans nos champs.
Source d’énergie quasi-inépuisable, il permettra de lutter contre l’effet de serre. Parfaitement comestible, il ne propage ni la
grippe aviaire, ni la tremblante du mouton. Il est facile à apprivoiser et s’adapte à tous les climats. Soutenez notre combat !
Rejoignez le mouvement sur www.thedino.fr et recevez vos stickerz pour participer à cette réintroduction.
Pourquoi acheter un magazine avec tous
ces gratuits ?
SPLIT Lance son gratuit, l’occasion de présenter
l’élection de Miss Split 2006 (European Semi
Finals : 26 novembre 2005, European Final : 10
décembre 2005 Biarritz)
Emballages embellis
Le projet custom PLASTIKBOX VISUAL CONTENT© va bientôt
voir le jour. Il a pour but de réunir et d’exposer les travaux
d’un maximum d’artistes, ayant des univers différents et
variés, sur la base d’un même support.
Le principe est simple: une boîte en PVC (plastique) transparente vous est fournie après vous être inscrit sur le site
(bientôt en ligne). Vous devez alors la customiser et y insérer
judicieusement un objet de votre choix représentant votre
personnalité ou votre travail, ainsi qu’une note expliquant
votre démarche. Toutes les techniques de créations sont envisageables. Tatoueurs, stylistes, graphistes, peintres, graffeurs,
sculpteurs, photographes à vous de jouer...!
Pour toute question éventuelle: [email protected]
Pick&Mix
C’est un nouveau salon qui a posé sa
première édition à Paris, début septembre.
Un concours y était organisé pour lancer une
marque récente : le New Label Spot
20 exposants ayant moins de 2 ans d’existence ont concouru, Julien Arphi a attiré l’attention du jury pour ses créations inspirées
des 80’s. Il disposera d’un stand gratuit lors
de la prochaine édition en février 2006 pour
présenter ses nouvelles créations, big up !
SENTENS
Nouvelle marque qui nous
vient du sud de la France
(Montpellier ), créée par
deux passionnés de skate
et de surf avec dans leur
team skate : Joris Brichet,
Alexis Greusart, Marcus
et Damien Lemaire. Leur
mot d’ordre est «rock’n roll
your life». Ils proposeront
des tees, sweats et bientôt
des jean’s chez Value
Korp, surf shop à Palavas
! Les boards arriveront au
printemps prochain ....
Obey présente une expo en solo en juin 2006 à Paris, restez informés...
News
Dieu vous le rendraaaa
Sole Technology, distributeur des marques Etnies, Etnies girl, Emerica,
éS, ThirtyTwo et Sole Technology Institute (STI) a apporté son soutien
aux victimes de l’ouragan Katrina. Le 16 septembre 2005, Pierre André
Senizergues et son équipe se donnaient rendez-vous à leur entrepôt
de Lake Forest (Californie) pour envoyer une donation de 5000 paires
de chaussures et 5000 vêtements aux enfants victimes de cette putain
de catastrophe. Cette aide directe complète les donations monétaires
qui permettent aux sinistrés de s’en sortir, et on se doute que ça ne
doit pas être évident. Belle initiative que nous saluons, alors que le ciel
continue de tomber sur la tête de beaucoup d’autres.
Toute l’affaire y est détaillée, des dizaines d’images illustrent à merveille
cette affaire de contrefaçon (pour ne pas dire «gros foutage de gueule»)
Les illustrations issues du dossier de production des «Enfants d’Okura» sont
mises faces aux illustrations originales issues d’oeuvres telles que Innocence, Minority Report, Akira, Laputa le château dans le ciel, Star Wars Ep. 1.
Rien que ça... Il y a des fois ou on est vraiment CONTRE LE RECYCLAGE.
Et comme le disait si bien Orson Welles dans Le Grand Détournement :
« C’est du vol et du plagiat. J’aime pas trop les voleurs et les ... »
7 / www.last-mag.com
Hard Fi «stars of CCTV» ( necessary records )
Hard-Fi n’est pas le groupe qui va révolutionner l’histoire du rock mais parmi la flopée de groupes qui sortent au Royaume Uni toutes les semaines, celui ci mérite largement qu’on s’y attarde
un peu. On accroche vite aux mélodies et refrains ultra efficaces de « stars of cctv ». Bien plus
que des tubes, ces chansons sont des hymnes que l’on reprendrait bien volontiers tous en cœur
dans un pub ! Pour finir, le groupe définit lui même sa musique comme du «dup hop glam», mais
qu’est-ce donc ? Vous résoudrez cette énigme en écoutant stars of CCTV et la réponse vous
sautera aux oreilles. Diegbass
Nada Surf «the weight is a gift» ( barsuk records )
A chaque nouvel album, Nada Surf nous offre un pur moment de bonheur. Longtemps catalogué
« power pop » grâce / à cause du tube planétaire «Popular», le groupe reste constant dans la
qualité de ses productions tout en évoluant de façon significative vers des titres plus recherchés
qui permettent à Matthew Caws ( chanteur et guitariste ) de démontrer ses qualités de songwriter. Le style Nada Surf est toujours présent, leur son est facilement reconnaissable et là où
d’autres groupes auraient opté pour un changement d’orientation artistique, le groupe parvient à
réaliser l’exploit de garder « la même recette » sans se répéter et surtout sans lasser l’auditeur.
Nada Surf c’est aussi un groupe à découvrir sur scène et l’assurance de passer une excellente
soirée. (en tournée dans toute la France au mois de novembre) Diegbass
Tracy Chapman «where you Live» (Atlantic)
Loin des poncifs édulcorés et putassiers, Tracy Chapman ne surfe pas sur la vague mercantile
mais contrebalance parfaitement l’écume de celle-ci avec sa voix intimiste, sa guitare légère et
ses propos engagés. Pour son 7ème album, la diva ne déroge pas à la règle qu’elle s’est fixée
et livre un opus sans surprise, simple mais pas simpliste, classique mais classe, comblant à
la fois les tympans et le cortex de l’auditeur. Sur des rythmiques douces et des arrangements
envoûtants, l’auteure-compositrice-interprète relate les errements de son époque, la quête
difficile de l’identité et les tensions si palpables et si coupables entre les peuples.
Assurément un de ses tout meilleurs albums. Realskool
Rouge à lèvre «Maquille toi» (Deep Hop)
En charmante compagnie de Grems, Le 4 Romain, Killersounds.
Sigur Ros : «Takk...» (EMI)
Stop la rigolade, là c’est du sérieux, que les
choses soient claires : Sigur Ros c’est de la grande
Musique. Voilà, c’est dit, et ça suffirait presque à
présenter «Takk…». Certains d’entre vous partent
peut-être comme moi avec des a priori sur leur
musique, à savoir «c’est long et il ne se passe pas
grand chose». Alors oubliez tout ce que vous croyez
savoir sur Sigur Ros et plongez-vous dans l’univers
riche de cet album. Vous ne tarderez pas à vous
apercevoir que le groupe a rajouté juste ce qu’il
fallait de rythmique et que les intenses montées
progressives ne durent plus des lustres mais semblent durer exactement le temps qu’il faut.
On ne peut que vous recommander de vous faire
votre propre idée sur le quatuor Islandais, car leur
musique est difficile à décrire. Si toutefois il fallait
se prêter à cet exercice, je dirais que ça fait le
même effet qu’une aurore boréale : ça paraît surnaturel, c’est fascinant... et c’est beau. Diegbass
Ce soir je serai la plus belle pour aller danser, danser en le mineur…
Après l’esthéticienne, le coiffeur, une séance de shopping chez H&M,
une lecture éthnosociologique de Marie Claire, et un cours d’acteur
studio handisport avec Fergie durant un clip de Black Eyed Peas et je
vous salue ni pute ni soumise…
Me voici prête pour écouter Rouge à lèvre, le nouveau projet de
Supermicro sponsorisé par l’industrie du bassin (le bassin c’est bon
mangez-en !) et le syndicat MNR des Gogo dancers de Sarreguemines, je commence juste à me mouvoir quand le CD m’indique de
lire un communiqué de presse, mais comme Grems, accompagné à
la boite à rythme de killeurs Sound, et les 4 roumains sont éblouis
par les spotlights faits en peau d’enfants afghans et les lampadaires
David Ghetta, le communiqué est dans la chanson, ensuite le disque
m’indique de manière très citoyenne « maquille toi si tu veux la carte
à puce » après avoir dandiné sur le bitume, Supermicro me présente
sur le dancefloor de la marée chaussée, un ami de l’Est (sûrement
d’Espagne), puis enfin c’est le ¼ heure amer ricain, il m’appelle mon
coquelicot tout en cherchant les pissenlits dans mes racines blondes
(enfin après l’opération).
Tout en dansant sur ces mélodies saccadées et folles, la voix de mon
supermimi m’apprends des mots étrangers, cul, bite, saint, choune,
j’adore l’anglais ? ! Où ? Où ! (Pour les points je ne suis pas sûr)
Et là, c’est drame, devant le boite nuit il me traite de merdeuse,
« ouais ouais » lui répondis-je, répondais-je, ou répondage…
Même pas un bisou d’adieu, moi qui aime les râpeurs qui énerveront mes parents, en fait c’était de la musique de club et j’ai pas de
licence, et comme le marketing a dit chaque chose et tous les gens à
leur place, si c’est ça la house, je rentre chez moi. (L.A.) F.L.E. H.O.T.
www.last-mag.com / 8
Dreyf – «Son d’automne»
Produit par : Defré Baccara, Lartizan, CHI (Nmef), K-Tharsis…
Alors que son EP ressort dans toute la France, saluons notre pote Dreyf pour sa ténacité et la
cohérence de ce premier projet. En 7 titres, «Son d’Automne» développe une introspection à
facettes, avec ses phrases qui courent sur plusieurs mesures, comme les angoisses le long
des morceaux. Les erreurs d’une jeunesse cahotique, l’angoisse de se savoir adulte, l’obligation d’entrer de plain-pied dans une société qu’on voudrait rejeter…. Toutes ces questions se
retrouvent mises en valeur par des fins compositeurs (Defré Baccara en tête) qui appuient
cette teinte mélancolique sans pour autant tirer sur la corde et réservent souvent aux morceaux
d’apaisantes conclusions instrumentales. Bon, on regrettera quand même quelques passages
un peu crispés dans l’interprétation mais c’est surtout histoire d’équilibrer quelque peu cette
chronique manquant cruellement d’objectivité... Oh, et puis après tout, le meilleur moyen pour
vous d’en juger est d’aller l’écouter. Allez ! /// www.dreyf.com Yacine_
Skillz «Confessions of a ghostwriter» (Sure Shot Recordings)
Skillz est un nègre… non pas au sens pseudo-ethnique si populaire outre-atlantique mais bien
au sens littéraire du terme. En effet, après le succès d’estime de son premier album «From Where ???» en 1995, il prête en secret sa plume aux stars du Hiphop en mal d’inspiration lyricale.
Comme pour exorciser les fantômes de ce tabou, Skillz écrit en 2000 le morceau «Ghostwriter»,
vendant ainsi la mèche qu’il rallume cet automne avec son second album «Confessions of a
Ghostwriter». Il déverse dans cet opus toute sa virtuosité vocale et verbale sur des productions
tantôt festives tantôt sombres mais toujours efficaces. Si Skillz voulait prouver au microcosme
hip hop qu’avec cette sortie il était au niveau de ses «négriers» on ne peut que constater que sa
preuve est concrète ! Realskool
Lone Catalysts «Good music»
Tout juste après l’escapade solo de J Rawls et juste avant celle de son compère J Sands, les
deux acolytes de Lone Catalysts reviennent en force avec leur nouvelle mouture «Good Music»,
4 ans après le très bon «Hiphop». J Rawls produit somptueusement tout l’album, nourrissant
ses machines aussi bien de soul, de jazz que de musique latine ou orientale. De nombreux
invités participent à cette agape musicale, notamment les émérites Masta Ace, El Da Sensei et
Wordsworth. La profusion des saveurs sonores et la multiplicité des convives ne viennent pas
pour autant perturber l’harmonie de cette galette mais ajoutent au contraire la dose de piment
adéquate. La recette des Lone Catalysts est donc imparable et les ouies fines auraient tort de ne
pas se délecter de ce qui s’annonce comme l’une des meilleurs sorties de 2005. Realskool
Golgoth 13 «Bruce Lee died in galway» (Chaussettes records)
Non mais qu’est ce que c’est que ce titre d’album ? Vous oseriez acheter un album qui porte
ce titre ? Ah, ça c’est sûr, ça fait rebelle, ça fait djeuns anti-systeme, tuning, altermondialiste et
écolo... mais à force de parler de tout ce que peut évoquer ce titre audacieusement generationnel, on s’éloigne de l’essence de cet album : du sans plomb 98. Et qui dit 98 dit «on est les
champions», donc vous voyez où je veux en venir... Ouais, vous voyez bande de petits coquins...
Mais, perdu, c’est moi qui entrevois ce que vous vous dites. Vous vous dites «Bruce Lee n’est
pas mort en Irlande, il vit au fond du coeur de tous les kung-fu fighters. Et je vous réponds :
«bien vu l’aveugle, même si t’as perdu tes yeux au combat, il te reste tes conduits auditifs alors
achète l’album de golgoth 13 ou je te pète le nez (ou au nez selon l’humeur)». TruK
X-RAY Production balance
Metropologix, une compilation
drum n’ bass à se procurer pour
transpirer sur les dancefloors ou
dans son cerveau.
T’entends ? T’as vu ?
Less Du Neuf «Tant Qu’il en est Temps» (Le Val Music / 2Good Distribution)
Fort de plus de 10 ans d’activisme hip hop, d’un premier opus «Le Temps D’une Vie» remarquable et remarqué et de nombreuses apparitions anthologiques, le trio formé de Kimto, JP & DJ
Ol’Tenzano nous gratifie d’un second album explicite et sans concession. Les propos intelligibles et intelligents des deux MC s’amalgament parfaitement avec les instrumentales de leur DJ
qui a su transposer musicalement la richesse et la percussion des textes. De par sa cohérence,
sa lucidité et ses subtilités, «Tant Qu’il en est Temps» est bien plus qu’on bon album de rap ;
c’est une œuvre à part entière à appréhender dans sa globalité. Realskool
9 / www.last-mag.com
Nuit de la glisse 2005 - Perfect Moment, The
contact
C’est l’avalanche d’images splendides illustrant la
quête du moment parfait, ce moment de symbiose
avec la nature que les riders peuvent atteindre par le
biais de leurs pratiques extremes. Comment ne pas
se laisser toucher par les paysages majestueux qu’ils
parcourent, du Cap Vert en passant par Les Maldives
et l’Alaska. Le kayak extrême et le winsuit apparaissent au sein de magnifiques sessions de bordercross,
ski freeride, surf... 98 minutes qui foutent la pression
tout en offrant un sacré bol d’air. www.nuitdelaglisse.
Ca continue à frapper fort dans la collection Design&Designer aux
éditions Pyramyd ! Ce mois, on vous propose de tout savoir sur
KRSN (illustrateur), Insect (graphistes) et Patricia de Gorostarzu
(photographe).
039 KRSN / Toutes les techniques y passent (graffiti, posca, illustration, peinture...) sur tous supports (sticks, papier, magazines,
murs, carton, tissu...). Un travail hybride qu’il diffuse au sein de
magazines, sur les pochettes de disques du label Institubes ou à
l’occasion d’expositions (Lazy dog, musée d’art contemporain et
Maison de la danse de Lyon).
040 Patricia de Gorostarzu / Elle exerce depuis 1990 et son
travail a des allures de carnet de voyage avec de magnifiques
portraits et paysages aux teintes sépia (obtenue à l’aide d’une
technique traditionnelle pratiquée en chambre noire).
Un univers empreint de nostalgie et de douceur.
041 Insect / Duo graphique londonien crée en 1998 et composé
de Paul Humphrey et Luke Davies. Ils puisent leur inspiration dans
la culture urbaine pour satisfaire leurs commandes et expérimentations. Un univers inquiétant, coloré, peuplé de créatures
monstrueuses et chimériques. Un tour d’horizon sur leurs délires
persos, et les taffs qu’ils réalisent aussi bien pour des labels
de musique indés que pour des multinationales (MTV, Adidas,
Motorola...).
Et tu lis quoi là ?
Que ça soit à la terrasse des cafés, dans le métro ou les
rayons de la Fnac, est-ce que, vous aussi, vous avez remarqué
que les gens qui lisent en public ont toujours une drôle de
façon de bouger les sourcils ?
Marie, 21 ans, assistante promo
Tu lis quoi ? Un magazine qui s’appelle MAGAZINE, et qui est une espèce de revue de presse des magazines féminins et de
mode, en France et à l’international.
T’en es où ? Je lis une interview des anciens mecs qui géraient le Palais de Tokyo, c’est super intéressant. On apprend qu’ils
n’ont jamais eu de permission d’exploitation du lieu, ils ont toujours dû avoir recours à des dérogations parce que les ministères ne les soutenaient quasiment pas.
C’est bien ? Si t’es attachée de presse dans la mode, peut-être… Mais à mon niveau, ce mag est un peu inutile.
Yacine, 22 ans, scénariste/jardinier.
Tu lis quoi ? La conjuration des imbéciles, de John Kennedy Toole. L’histoire
d’un fou furieux asocial qui passe son
temps reclus dans sa chambre, à chier
sur le monde en noircissant des cahiers.
Le genre de mec qui passerait sa journée
sur les forums Internet, sauf que ça se
déroule dans les années 60 dans une
société décalée.
T’en es où ? J’en suis au moment où il
se fait engager comme vendeur de hotdog itinérant chez un ancien garagiste.
Là, c’est son premier jour de taf et il a
bouffé tous les sandwiches. Alors, pour
pas que son patron le vire, il raconte qu’il
s’est fait agresser par un ado frustré.
C’est bien ? Honnêtement ? Ca défonce.
C’est un peu comme les Simpsons avant
l’heure, et c’est renversant de penser que
ça a été écrit ya 40 ans... Il y a des pures
questions sociales, mais dans un univers
parodique où tout le monde pue la merde.
Les plus beaux bars & clubs du monde
Bethan Ryder / édition Pyramyd
Bien loin des troquets et autres PMU, il existe sur cette planète de vrais temples
dédiés à l’hédonisme, offrant des cadres infiniment originaux. Un tour du monde
des spots les plus ahurissants, où les designers s’en sont donné à coeur joie
pour créer des univers susceptibles de vous happer... La formule galvaudée de
conclusion : à consommer sans modération. (192 pages, 47 euros)
Pour tout connaître des métiers liés à ce secteur d’activité (du choix de la
formation aux circuits de vente du vêtement) « Le stylisme » est un outil
complet destiné aux étudiants et à tous ceux qui s’interessent au domaine
de la mode. Accessible, richement illustré et documenté, Sue Jenkyn Jones
(prof de stylisme au prestigieux Central St Martin’s College de Londres) a
conçu ce livre comme un voyage initiatique alors prenez votre billet !
(240 pages, 35 euros)
Le stylisme Guide des métiers
Sue Jenkyn Jones / édition Pyramyd
T’as lu ?
CARNET DE RUE par JR
On nous montre souvent les créations de street artistes, mais il est difficile d’être exhaustif et de vous permettre d’apprehender leur univers dans toute leur complexité. C’est
chose faite, sous l’objectif du photographe JR, vous pouvez découvrir par ce concentré
d’images (sous forme d’un carnet de rue) le quotidien d’Obey, Cum, Zast, 36, Zevs...
Ce livre regroupe un an de rencontres entre JR et ces artistes, ainsi qu’une présentation
des actions «expo 2 rue» qu’il réalise. Un ouvrage très conceptuel avec sa mise en page
réalisée entièrement à la main. A découvrir aux éditions Free Presse. 28,90 euros.
Points de distri au : 05 58 41 85 80 ou [email protected]
www.jr-art.net
http://wrongworld.ci0.org
Accès direct aux BD super
barrées d’Error.
Et pour en savoir un peu plus
plus, allez sur son site perso :
http://idiotech.free.fr/
Dans l’intimité des designers
Gran Scott & Samantha Scott-Jeffries / édition Pyramyd
Quand 24 designers ouvrent les portes de leurs maisons,
vous montrent leur travail à travers plus de 200 photographies de leurs intérieurs, donnent leur point de vue
sur le design actuel et vous offrent les clés nécessaires
à la comprehension de leur métier et de leur mode de
vie... ça donne ce sublime ouvrage de 256 pages, ultra
qualitatif et disponible au prix de 46 euros !
www.last-mag.com / 10
Patrick Goujon, 27 ans, romancier fétiche
Tu lis quoi ? « Cosmopolis », de Don DeLillo.
C’est l’histoire d’un golden boy qui fait une virée
en limousine à travers New York. En arrière-plan,
il y a comme une menace qui flotte, on redoute
que quelqu’un attente à sa vie… La particularité du bouquin, c’est que ça se passe sur une
journée, et que le personnage principal a des
penchants métaphysiques ; il cherche un peu
le sens de la vie, et de la sienne en particulier,
à travers les mouvements économiques, les
fluctuations.
T’en es où ? A la page 160. J’en suis à un rebondissement, il vient de se passer un truc avec
le personnage du garde du corps. (rires)
C’est bien ? Ben écoute, c’est pas mal, ça me
plaît bien. En plus le livre est dédié à Paul Auster,
et c’est un auteur que j’aime beaucoup. (rires)
En attendant, vous pouvez toujours lire l’excellent
roman de Patrick « Carnet d’Absences », chez Gallimard
Nina, 4 ans, étudiante en 2ème année de maternelle, menteuse occasionnelle
Tu lis quoi ? Des trucs sur le téléphone de mon cousin.
T’en es où ? Au début d’une super histoire.
C’est bien ? Je vais pas te dire.
11 / www.last-mag.com
Un ange passe par la chronique du fléau
Qu’est-ce qui définit le vide intérieur, outre l’épitaphe sur la pierre.
Avoir l’impression d’avoir grandi dans une bouteille jetée à la mère.
Depuis que la culture du silence est l’hygiène de vie de ceux qui veulent voir,
Pour croire, que les identités n’ont que les absences de leur parloir,
Afin de s’acquitter des moments suspendus qu’offrent les affres du souffle.
Dès lors l’inspiration est une valeur marchande, que la mode de l’amour insuffle.
…Et je pose ma plume sur ces dernières lettres, par effroi,
De ce que je pourrai apprendre, de ces signes qui s’octroient,
Leur définition au détriment du présent,
Avec ce sentiment de déjà su, mon encre se paralysant…
Mon regard scrute ces mains inanimées, rattachées à mon corps par dépit,
Par habitude, des objets jumeaux, s’articulant autour d’un pantin par mépris…
Du marionnettiste, du public, du spectacle… non, la haine des liens.
Car si l’équilibre est synonyme d’incarcération, pourquoi demain ?
Par ce que me rétorquent mes lèvres, sachant que les membres discutent les choix sans les prendre…
…Avec du recul… pour oublier de sauter, en écoutant les pupilles s’excuser de ne pouvoir entendre.
…Et je ferme les yeux sur cette énième pensée, par promesse…
D’une part de bonheur d’occasion, à une errance orpheline de la distance,
Séparant les jadis, des rétroprojecteurs confondant arrivée et cimetière,
La tête alourdie de ce qui n’existe pas, il n’y a que le packaging des prières
Au conditionnel, pour sécuriser l’ego amorphe sur son armure
De paille, ou la première personne du pluriel a un goût amer.
…Et à ce moment précis de cette dérive anticipé à l’époque où l’on saisit
que la souffrance est plus facile à vivre…
Son murmure me dit meurs meurs, si tu comptes passer ta cartouche sur la couverture sans ouvrir le livre
Observe que les pages, sont les hommages collatéraux à ceux qui mettent de l’affection sur tes faiblesses
Avoue que les chapitres scellent cette eau née dans un sablier se prenant pour un continent
Qui se récompense
Chaque perte de bras que tu n’as su serrer,
Cette place que tu n’as plus laissée, faute de pouvoir, de parler
Son murmure m’embrassa une première fois par conviction, la seconde par conviction
Adieu esquissa-t-elle en m’humectant d’encre sur les lèvres, par prémonition
Puis, elle m’a rendu à la mère… et au fur et à mesure que ma bouteille s’éloignait
Du rivage, son murmure devint silhouette, puis une ombre, une de celle qu’on s’imaginait
À l’heure de l’aube et du réveil, quand le cœur trouve les mots dans la bouche d’une inconnue.
Trouvé au milieu de partout, un message flottant dans une bouée de verre, acceptant de vivre nu
(L.E.) F.L.E.A.U.
Rythme(s) & Mécanisme(s)
(hiphop-soul-jazz-blues-chanson française-hiphop)
Tous les jours de 18 h 30 à 20 h 00
La Blackline vendredi : 0h 00 à 02 h 00, samedi : 0 h 00 à 03 H 00 & Dimanche de 18 h à 19 h
…RDV aux points de fuite des perspectives…
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Le papier cadeau qu’a beau dos
Toby, ton meilleur ami, est ton reflet, ton ombre, qui
connaît tous tes petits secrets inavouables, qui t’aimera toujours, sans conditions, tout en te culpabilisant.
La galerie Magda Danysz propose un grand projet baptisé « hors-les-murs » pour les fêtes de fin
d’année. Cette galerie, très active dans son propre espace (pour 2005/2006 Miss Van, Ultralab, Ray
Ceasar, Sas Christian, Erwin Olaf...) pousse les murs et investit un lieu visité par près de 400.000 visiteurs ! En effet la galerie Magda organise un parcours d’art contemporain au Carrousel du Louvre
à Paris du 1er décembre 2005 au 2 janvier 2006.
Quel a été ta première oeuvre? Depuis ma plus
tendre enfance, j’ai toujours créé mes propres personnages. Je ne me rappelle pas de ma première oeuvre,
mais je me souviens de certains de mes premiers personnages, comme Frankensing, un monstre de l’école
primaire, ou les Bla Bla, qui étaient des silhouettes
bleues sans corps avec de grosses têtes, des petites
jambes et des petites mains.
Et la dernière ? La dernière est une série qui s’appelle « Bedtime for Toby », ou le petit Toby emmène
ses petites copines au pays du flirt dans le but de les
faire rougir.
Quel a été le premier objet que tu as customisé?
Le premier jouet que j’ai dessiné était un kit qui s’appelait the Dunces (les abrutis, ci contre >). Avant, je
représentais les idiots par des hommes fous amoureux
dans mes peintures.
Quel a été le dernier objet que tu as customisé?
Mon dernier «vinyl» s’appelle “God of Love” il est
imposant car il est de très grande taille, avec un grand
sourire pour celui qui le regarde.
Le Concept ?
10 artistes internationaux (de Mark Ryden à Space Invader en passant par Dalek) ont dessiné les motifs de paquets cadeaux géants (jusqu’à 3 mètres de haut) et offrent un parcours étonnant au sein de la galerie commerciale à la célèbre pyramide inversée.
Gary Baseman, un artiste reconnu pour ses Toyz pourra remplir et emballer ses cadeaux de Noël rien
qu’avec ses créations. Il participe à cet événement et nous en dit un peu plus sur son travail.
Interview Gary Baseman
D’où viens-tu ? Je suis né à Hollywood, là où
naissent les rêves et la magie. Disneyland, Charlie
Chaplin, James Ellroy, Bob Clampett, David Lynch,
Felix the Cat, Philip Guston, Edward Ruscha inspirent
tout Los Angeles. Même si j’ai vécu et travaillé à New
York pendant 10 ans, j’ai dû revenir à Los Angeles. Ces
10 dernières années, j’ai participé à ce que je crois
être la nouvelle renaissance de l’art, et que j’appelle
«Pervasive art». Les «Pervasive Artists» n’ont pas peur
d’utiliser tous les supports, traditionnels ou émergents, pour faire passer leur message. En développant
un regard unique, principalement à travers la pop
culture, on crée des images qui parlent de la condition
humaine sur les murs des galeries, sur des jouets en
plastique, des planches de skateboard, des vêtements,
des téléphones portables, bref sur tout ce qui peut
atteindre les masses.
Quel est ton univers? Mon univers est celui d’un
monde imaginaire de désir. Il y a ce que j’appelle les
«Infinity girls», dont les jambes et les bras s’entremêlent et forment le signe de l’infini. Elles flottent au
dessus de nous, simples mortels bavant de désir pour
elles. Les bonshommes de neige se sacrifient pour
que les sirènes dont ils sont amoureux vivent dans
leur corps d’eau. Des petits diables Hotchachacha
déflorent des anges en volant leurs auréoles. Mon
univers est un infini de rêves trempés de flaques d’eau
et de bave pour des beautés inaccessibles.
>>
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A propos de l’expo papier cadeau, comment as
tu abordé ce nouveau support ? Peux tu nous
expliquer ta démarche artistique sur ce projet
? Je voulais créer un papier cadeau qui rappelle les
émotions que l’on ressent en recevant un cadeau. Un
cadeau très particulier et juste pour vous.
Que penses-tu de ce projet au Carrousel du Louvre à Paris ?J’aime le défi et j’adore le fait que dans
un lieu établi le “Pervasive Art » soit accepté au même
titre que les autres.
reportage np
Manu Custom
Manu Custom est un activiste du graff depuis plus de
10 ans, inutile de vous préciser d’où peut bien venir
son blaze. Ce pro du remix a réalisé des modèles de
sneakers pour des grosses pointures du rap français
comme Booba, LBR, Disiz, La Fouine, Poska...
On l’a croisé au Who’s Next en septembre, il y présentait ses oeuvres et
s’adonnait à sa passion.
De quel univers es tu
issu ? J’ai découvert
le graffiti à l’âge de 9
ans en allant chez ma
tante qui habitait près
d’un métro aérien.
C’est en voyant les
métros graffés que
j’ai eu le déclic. Je
reproduisais les dessins que je voyais la
journée sur mon cahier.
Mais c’est à l’âge de 14
ans, que j’ai touché ma
première bombe de peinture.
J’ai commencé à m’exercer sur
les terrains vagues de Normandie
et deux ans après, j’ai réalisé mes
premières esquisses sur les lignes de train.
Pourquoi cette focalisation sur les chaussures ? Fan
et collectionneur de baskets depuis mon enfance, je voulais
allier mes deux passions qui sont le dessin et la chaussure
de sport.
La chaussure est un support qu’on ne laisse pas dans
une vitrine, qui est susceptible d’être portée : c’est
le cas pour tes customs ? Oui et non, j’ai deux types de
clientèle : d’un côté les collectionneurs qui achètent et qui ne
portent pas les modèles, qui considèrent un peu la basket
comme une œuvre d’art à part entière. Et puis il y a de l’autre
côté les fans de mode, de street culture qui achètent et
portent mes baskets.
Après la sneaker, quelles supports aimerais tu
travailler ? La suite logique est le textile, je
vais me mettre également à la couture.
La vie de tous les jours m’inspire
beaucoup, je customise aussi
des Ipod, des consoles de
jeux...
Quand tu décides
de customiser un
objet, tu contactes la
marque pour faire un
partenariat ? J’appelle toujours avant, je
vois si le concept plaît,
et si c’est le cas, il y a
toujours une personne du
marketing qui me laisse des
produits comme support. J’ai
une console à l’oeil, et eux ça
leur fait de la pub pendant les expos
ou les parutions. C’est un échange.
Où peut-on te retrouver prochainement ?
VO Lafayette Paris/ Reebok en séance de dédicace avec Dj
Abdel - 29 octobre & New York au Citadium - Du 14 au 24
Décembre sur la Zone Ephémère à Paris.
http://www.art-force-one.com
reportage np
www.last-mag.com / 20
21 / www.last-mag.com
(*) Sur les 88 Bonass, 5 d’entre elles, fraîchement épilées, sont en vente sur Go2Mist.Com
Mist
fait le plein d’actualité en cette fin d’année.
Alors que 88 exemplaires
de la Bonass Glow In The
Dark (*) viennent de sortir
de l’ombre, une exposition est
visible jusqu’au 9 janvier 2006
du côté de Montpellier
(au Garage Fourcadier).
Vous y découvrirez 2 séries de toiles très
colorées : une série de persos et une série
de lettrages, et pour synthétiser l’esprit de
cette expo, une toile de 150 cm x 150 cm
regroupe ces 2 univers. A cette occasion 33
lithographies ont également été réalisées.
Très attendu aussi : le nouveau toy de MIST,
il s’appelle Orus, il est énorme, et il arrive
pour les fêtes de fin d’année avec 3 premiers
coloris. Spécificité : ses bras forment des
lettres, et ça apporte une cohérence à
l’univers mixte que développe Mist en ce
moment, sur tout ce qu’il touche.
Moins de 1000 exemplaires d’Orus
seront mis sur le marché.
www.go2mist.com
LeMush
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23 / www.last-mag.com
Qeestom show
Toyz Newz
Papyspray, fameux shop en matière de fournitures street art sur la région lyonnaise, a organisé cet
événement en association avec Artoyz.com.
Du 08 au 18 septembre, c’était 10 jours d’expo introduits par un vernissage où les artistes et plus de 500 personnes se sont réunies pour admirer Qee de droit.
Vingt artistes ont été lâchés sur cinquante Qees vierges. L’occasion de faire se côtoyer des univers aussi différents que complexes. Beaucoup de techniques ont été utilisées par BRUSK, CY WILSON & TIPHAINE BEERT, ERPI,
ST BRECE, CJULIE, THE YELLOW, GUM, SHOVE, EASTERIC, SONICK, POCH, LIES, KOMA, CART1, FIST, AHERO...
Le Qee pour les néophytes,
c’est une figurine en vinyle sortie
dans les années 90 par Toy2r, afin de
permettre aux artistes de tous milieux
de s’exprimer librement sur un même
support. Le phénomène vient du continent asiatique, et après un passage aux
U.S. et à Londres, toute l’Europe est
maintenant inondée. On connaissait les
réalisations de Michael Lau et de l‘illustre OBEY. Aujourd’hui c’est le milieu de
Lyon (et au-delà) qui l’a donc adopté et
c’est réussi !
Wilquin Floyd
plus d’images sur
http://www.fotolog.net/qeestomshow
Artoyz Shop + Galerie ! Après le site, le shop
vient d’ouvrir, 45 rue de l’arbre sec dans le 1er à
Paris, avec un espace galerie où des événements
(avec la présence de toyz
designers) et
des vernissages seront
organisés.
Un bel espace
de 100m² et
100% Toyz
inédit en
France.
80’s > 05 LeMush
vous présentera
l’évolution du jouet
de 1980 à nos jours
à l’occasion du Free
Market Montpellier du
18 au 20 novembre
2005. Un historique à
travers sa collection
personnelle. De Mask
à la Bonass de Mist en
passant par Inspecteur
Gadget et les Tortues
Ninja.
PAPYSPRAY
15 rue bouteille
69001 Lyon
Harvey et Jubs 30 cm chacun ! James Jarvis
produit énormément de jouets, il prépare pour
cette fin d’année l’arrivée de 2 nouveaux personnages issus de sa BD «Vortigern’s Machine».
Harvey et Jubs, on vous attend avec impatience !
www.kingken.com
Glow In The Dark
Bonass surgit en version ultra
collector : 88 exemplaires en
Glow In The Dark.
Chaque exemplaire sera
unique et customisé par MIST.
A suivre sur www.go2mist.com
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Artworks : Noe Two & TKid
photos : Laurent Villarem
Epiderme
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Si la vie vaut la peine d’être vécue, parlez après le bip...
(* copyright Vodaica)
« Destin tracé comme le fœtus d’une mère défoncée au crack », nous dit Lino ces jours-ci. « Ca se
dégrade » rappait déjà Busta Flex en 1998. Et en effet, si le rap nous enseigne un truc dans
la vie, c’est qu’on ne gagne rien à en espérer quoi que ce soit : aussi bien que les
choses puissent démarrer, elles finiront par dégénérer. La seule chose
à faire, c’est de s’y préparer, de prendre sa part, et de se
barrer. Au moins on est averti. Mais que faire
quand cet état de fait s’insinue même
sur les écrans et dans nos
platines ?
Prenez le tant attendu premier album de Lino, justement.
Le simple fait de feuilleter le livret de son album procure à
l’auditeur la sensation d’une chute en temps réel. Ca commence pourtant bien, avec cette pochette baroque faisant
sortir le meilleur rappeur français d’une fresque de la Renaissance. L’auditeur (c’est moi) est content. Puis, fatalement, ça
se gâte. Les pages 2-3 mettent en scène la confession de
Monsieur Bors’ à une sorte de doublure lumière de Don Patillo*. D’emblée, le sourire se fait moins saillant. Il s’effondre
même totalement dès la page suivante, avec ce montage
pâteux de maquettes de grands monuments qui s’écroulent.
Ensuite, ne me demandez pas pourquoi, on a droit à Lino
habillé en Punisher (oui, oui, le héros de Marvel Comics), et
à une double page de lui et ses potes du ghetto, visiblement
shootés au Kodak Jetable un jour de brouillard. Conclusion
naturelle de cette décadence, Lino finit par poser pour les
dernières jantes Dia (« -5% sur présentation de ce coupon
à Châtelet ! »). Et là, on a littéralement l’impression que les
graphistes du livret sont partis en RTT et que des stagiaires
daltoniens ont dû finir le truc à l’arrache.
Au final, c’est comme si le bon goût s’était désagrégé… vous
savez, un peu comme la décomposition accélérée du cadavre
d’un rouge-gorge qu’ils montrent des fois au « Zapping ».
Heureusement, il y a du très bon dans l’album, comme
cette écriture précise qui brosse le portrait d’un personnage
intrigant. Tel un gars s’éternisant au comptoir d’un bar, Lino
enchaîne les sentences définitives et évoque une fille perdue
(« Cicatrice ambulante, elle prend le premier petit con venu
pour une ambulance »), sa propre mère (« Ses larmes, je les
ai pas vues, trop occupé à rien foutre ») ou la vie flinguée
quoiqu’il arrive (« Ce môme qui braille ? C’est rien qu’une
autre victime qui vient au monde »). Mais le livret nous avait
prévenus, « Paradis Assassiné » porte tristement bien son
nom. Et au registre des défauts du disque, on comptera le
morceau « Le Message du Cœur », équivalent audio de la pub
pour les jantes….
Pour le film « Collision », c’est pareil… Au début, on
applaudit à cet enchevêtrement de scènes chocs tournant
toute autour de ce triptyque : « nous, les autres, et le racisme
». Sans réelle intrigue, des personnages éparpillés aux quatre
coins de L.A. font montre de leurs préjugés, ou font face à
ceux de leurs interlocuteurs. Dressant un éventail des réactions qu’on peut avoir face à l’étranger ou au rejet, « Collision
» fait parfois penser à « La Preuve Par Trois » du Saïan Supa
Crew (ça m’arrange, ça m’évite le hors sujet). Et s’il y a bien
un flic raciste dans le film, il ne devient pas pour autant
tolérant à la fin. Au contraire… « Tu crois te connaître ?
Patrouille pendant 20 ans et tu verras vraiment qui tu es » dit
ce dernier à son jeune équipier au cœur pur. On a froid dans
le dos. Et pourtant… De la même manière, on appréciera
la prestation du rappeur Ludacris (ça m’arrange, ça m’évite
le...) en braqueur afro centriste poussé dans ses retranchements et qui oublie vite les principes donti il se gargarisait.
Et puis, à force de vouloir retomber sur ces pattes, le film
déraille. Il faut être attentif, ça va assez vite. En trois scènes,
coup sur coup, on se prend un hasard bien pratique pour un
des personnages, suivi d’une cascade minable de Sandra
Bullock (Sûrement engagée par un esprit malin afin de
gâcher le film) et d’un monologue de cette dernière façon
morale de « La fête à la Maison ». Ensuite, la fluidité des
débuts laisse place à un enchaînement lourdaud de coïncidences sur fond de ralentis emphatiques et de musiques
larmoyantes. Et ce qui avait commencé comme une oeuvre
sèche et nerveuse s’achève mollement, comme si le film
avait échappé en cours de route à son réalisateur.
Bref, encore une déception, malgré de flamboyants prémisses. Mais ça m’apprendra. Après tout, si je ne voulais pas
être déçu, j’avais qu’à sortir avant la fin….
Yacine_
illustration : Seyr
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Dans les années 70, le paysage de la dance music
était principalement composé des artistes de la
Motown, du glam de Roxy Music, David Bowie ou
encore Brian Eno et du disco. Petit à petit, certaines
voix s’élevèrent contre la prédominance du disco sur
les ondes. Aux Etats-Unis, le mouvement contestataire
devint le rap alors qu’en Europe et en particulier en
Allemagne, en Belgique et au Royaume-Uni, naissaient
les premières expérimentations électroniques dont le
groupe Kraftwerk allait devenir le chef de file. Naquit
alors la new wave qui a incontestablement permis à
l’industrie musicale de surfer sur le côté angoissé et
rebelle du punk, tout en évitant les éléments négatifs
du genre. En fin de compte, tous les groupes jouant
une nouvelle musique et qui manifestaient un certain
sens du style furent taxés de groupes new wave,
comme New Order ou Orchestral Manœuvres in the
Dark.
Les deux labels qui tirèrent incontestablement
leur épingle du jeu furent Factory Benelux et Mute
Records avec des pointures telles que Depeche Mode,
Fad Gadget, DAF, Human League, Cabaret Voltaire.
On parle alors plus volontiers de synth-pop (pop à
synthés), bien que la différence avec la new wave ne
semble pas forcément évidente.
Rébellion musicale et expression créative continuèrent au début des années 80 pour aboutir à un
nouveau son qui mêle allégrement la synth-pop de
Depeche Mode, la musique électronique de Kraftwerk
et la musique gothique de Bauhaus ou Sisters of
Mercy. La Belgique est la plaque tournante de ce trafic
musical que l’on appelle l’EBM.
Le style est caractérisé par des rythmes électroniques
durs surplombés par des voix masculines graves et
saturées. Il devint très populaire dans la scène underground et spécialement aux Etats-Unis avec le très
actif label Wax-Trax.
En plus d’un héritage musical, l’EBM revendique toute
une influence artistique et culturelle. Il puise ses sources dans la philosophie, l’architecture, le futurisme
italien et le constructivisme (Rien que ça).
« Le concept est simple : faire
une musique capable de parler
au corps et d’éveiller les
esprits. L’esthétique
graphique, les logos et slogans
sont très réfléchis. »
Front 242, le théoricien du genre
Front 242 est considéré comme le premier groupe
d’Electronic Body Music, c’est même lui qui a trouvé
cette expression pour définir sa musique. Venu de
Belgique, le groupe est aujourd’hui une formation
culte vénérée par des artistes tels que Prodigy ou
Underworld.
Le concept est simple : faire une musique capable
de parler au corps et d’éveiller les esprits. L’esthétique graphique, les logos et slogans sont très réfléchis. L’aspect physique est aussi très important. Le
côté macho bodybuildé, voire paramilitaire, plaît énormément au milieu homosexuel. Front 242 a d’ailleurs
fait un carton dans les clubs gays américains. Si l’on
veut illustrer l’esthétique EBM, on peut faire référence
aux films comme Blade Runner, Apocalypse Now ou
encore Alien.
L’image véhiculée par Front 242 a soulevé beaucoup d’incompréhension et de méfiance. La France,
de peur de voir dans leur engagement un acte
politique, a été le seul pays à avoir censuré le
groupe par le passé. Probablement induit en erreur
par la notion d’identité nationale, qui n’était en fait que
musicale. L’EBM représente un complot, certes, mais
un complot contre la musique anglo-saxonne.
Le discours tenu par le groupe peut paraître dérangeant et encore plus aujourd’hui en période de troubles politiques. Le slogan en anglais : « Determination,
Persistence, Assimilation, Infiltration », fait en effet
penser au terrorisme mais il s’agit là de terrorisme
musical. En 1991, le groupe s’expliquait ainsi : « C’est
une métaphore, une technique. Le terrorisme est
très proche de la publicité et de ses techniques.
C’est seulement un petit peu moins subtil. Dans la
pub vous ne choquez pas. Vous ne décapitez pas à
la télé mais dites : Achetez. »
Après tout, il ne semble s’agir là que d’une opération
marketing, ni plus ni moins : « Un tyran est quelqu’un
d’élevé et approuvé. Nous travaillons pour imposer
notre musique partout mais nous avons le soutien
d’une grande audience. » Cette démarche se confirme
lors de la sortie de l’album « Tyranny for You » : «
Nous avons dit à Epic que nous allions les utiliser, les
infiltrer comme une unité terroriste. »
La tyrannie est bien artistique et non politique. >>
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Le groupe allemand au son très efficace Neuroticfish ne cesse de répéter dans une chanson que le style
est dépassé : « Electronic body music is dead ». Il est vrai que depuis le milieu des années 90, on assiste à
un retour aux sources synth-pop avec des groupes comme VNV Nation ou Covenant. Le travail consiste alors à
combiner les rythmes durs et saccadés de l’EBM avec les mélodies des synthétiseurs.
Il en résulte un débat pas toujours très utile sur l’avenir du genre. Certains adeptes de la nouvelle évolution
adhèrent moins aux précurseurs comme Front 242 qu’ils appellent déjà « old school EBM ». Du coup, il a fallu
trouver une définition au nouveau genre et il est ainsi
devenu « future pop ».
Pourtant, même chez les nouveaux groupes, les
thèmes chers à l’EBM ne sont jamais très loin.
On parle d’empires, de règne des machines, de
guerres... Par ailleurs, bon nombre de très
bons groupes perpétuent la tradition
EBM tout en permettant une plus
large diffusion de leur musique en
explorant d’autres champs tels que
la drum’n’bass ou encore l’ambient.
Parmi ces groupes, on trouve les
géniaux Wumpscut, Assemblage 23,
Decoded Feetback et Suicide
Commando.
Suicide Commando, en
la personne de Johan Van
Roy, est un groupe belge qui
a commencé à expérimenter
musicalement dès 1986
et le premier album «
Crititical Stage » est sorti
en 1994. En 2003, avec
l’album « Axis of Evil », c’est
une œuvre très politique qui
voit le jour. Le titre renvoie très
explicitement à l’administration
Bush et au supposé Axe du Mal.
Les chansons sont toutes une
réflexion sur le monde, les
guerres, la religion, sur l’homme
en tant que machine à tuer. Le groupe,
qui a pourtant énormément de fans aux Etats-Unis, n’a pas
peur de soulever la polémique. On retrouve ainsi, en plus de
la composition musicale, toujours ces mêmes préoccupations
communes aux autres groupes. Suicide Commando prépare
un LP pour le mois de novembre et un nouvel album pour
début 2006.
Du côté français, on commence aussi à revendiquer
l’influence EBM comme le DJ David Caretta qui dans une interview donnée au Figaro Etudiant, dit aimer ce côté « froid,
direct, sans chichi » de Front 242 ou Nitzer Ebb. Le genre
n’est donc pas mort, il a juste été rendu plus moderne et
plus dansant grâce à son rapprochement avec la techno.
Sandrine Goncalves
www.artefactinfo.com
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1 > Lisez les magazines D-Side et Premonition.
2 > Allez voir les sites des groupes :
Suicide Commando : http://www.suicidecommando.be
Front 242 : http://www.front242.com
Wumpscut : http://www.wumpscut.com
VNV Nation : http://www.vnvnation.com
Covenant : http://www.covenant.se
L’Electronic Body Music, ou EBM, c’est encore une de ces étiquettes données à une certaine forme
de musique électronique. Jusque là, ça ne nous dit pas grand-chose. Pourtant ce genre a une histoire longue de plus de 20 ans et n’a pas fini de faire des émules.
Et l’EBM maintenant, ça donne quoi ?
Pour plus d’informations sur l’EBM et les genres attachés :
Electronic Body Music ?
Sofa So Good
Originaires de Saint Etienne,
K-myll (Camille Mouton)
au clavier, Jean Adam à la
batterie, Julien bassiste, Kiff
percussionniste et Fisto rappeur... Le premier maxi sort en octobre
2005, il était grand temps de leur poser quelques questions.
LE. F.LE.A.U a rencontré Julien, Fisto et Kiff, sous l’objectif de Seyr.
« On voulait être aussi présents dans
les bacs pas uniquement comme un
groupe de scène, mais aussi comme
une formation qui sait faire du studio.
C’est la démarche logique d’un
groupe qui veut perdurer. »
Décrivez moi chaque titre du maxi. Julien : Le premier
morceau est «Le Buzz» qui est à la base un riff de Franck.
C’est vraiment intéressant dans le sens ou l’on a mêlé plein
de genres pour un rendu plutôt rock, et on a intégré pas mal
des effets, sur la basse par exemple. Pour la rythmique c’est
vraiment tout droit, style boom bap, et à la fin une partie
interlude plutôt atmosphérique comme on l’a travaillé aussi
sur «Eargasm».
Fisto : Pour ce qui est du texte j’avais envie de faire le lien
entre mon aventure Max De 109 et le titre «Juste Un Looser»
qui passait sur Skyrock et tirer un peu des conclusions, et
je trouvais marrant que ce soit le premier de Sofa So Good.
C’est une petite histoire en 3 couplets sur le mythe du
rappeur qui perce.
Pour toi en l’occurrence c’est LE morceau de la transition ? Fisto : Non.
Pouvez-vous nous expliquer, d’une part la formation
du groupe, le besoin de se réunir pour effectuer du live
et puis l’envie successive de faire un projet concret
sur CD ? Fisto : Le groupe est formé depuis environ un an et
demi, ça a été sérieux à partir de septembre 2004. La base
du groupe vient de 2 envies communes. Les 4 musiciens
du groupe se sont connus au conservatoire et avaient envie
de monter un projet jazz rap proche de ce que peut faire
Éric Truffaz avec une identité jazz très prononcée. Parallèlement, j’avais envie de revenir à ce qui m’a nourri dans le
hip hop, des groupes comme Jungle Brothers, A Tribe Called
Quest, des groupes organiques avec une sonorité jazz très
prononcée aussi. De ces deux envies à résulté Sofa So Good.
Ensuite, ça a été très vite puisqu’on a eu 2 mois pour préparer un set live de 20 minutes pour décembre 2004. Le fait
d’avoir cette échéance nous a mis le pied à l’étrier et nous a
forcé à aller de l’avant. On a eu la chance de faire les premières parties du label américain Galápagos 4. Ca nous a permis
de nous aguerrir et d’aller conquérir un public sachant que
nous sommes une des rares formations acoustiques en
France à faire ce genre de hip hop, en tout cas ce genre de
fusion. Revenir à la base du rap qui est quand même le jazz,
du moins toute cette branche de la musique noire américaine
puisque la musique noire américaine est un arbre dont le jazz
et le rap sont des branches...
Parlons un peu de la création sonore au niveau de
Sofa So Good. J’aimerais avoir le point de vue des
musiciens : vous avez dû créer une symbiose avec un
MC qui bosse souvent à 4 temps et vous adapter à un
univers textuel et une posture particulière. Comment
s’est créée la synergie entre vos différentes influences
musicales et le fait de vous réunir au sein d’une même
formation pour avoir quelque chose de différent ?
Kiff : A la base on est 4 musiciens d’univers complètement
différents. On ne vient pas tous du jazz, le bassiste vient du
rock, le batteur a une formation classique en percussion,
la pianiste est très jazz et moi je suis plus percussions
traditionnelles. Au niveau de la création il a fallu trouver des
compromis avec le rap, on épure donc beaucoup. Il a fallu
trouver des choses et des thèmes très simples pour que la
musique ne soit pas au service du rap mais que le rap ne soit
pas au service de la musique non plus.
On va parler du projet qui arrive. En terme de logique,
est-il le fruit de vos différentes prestations scéniques
du printemps dernier ou est-ce une envie différente
qui a emmené des composantes des différentes
prestations ? Fisto : Un peu des deux. Il y a des morceaux
qui datent de notre première façon de travailler où j’amenais
des textes déjà existant sous l’entité Fisto ou des textes
de Cinquième Kolonne. En l’occurrence pour le maxi c’est
uniquement des textes de la période Fisto, notamment «Profil
Bas» et «Le Buzz», mais aussi la nouvelle manière de procéder qui est la notre aujourd’hui avec une mise en commun
de riffs basés sur le jam, sur l’improvisation en groupe. Par
exemple Kiff pour «Le Buzz» a amené le thème principal
et ensuite on a boeuffé autour. «One Love» vient à la base
d’un sample qu’on a perdu par la suite et qui est devenu un
morceau totalement acoustique. Ces deux morceaux sont
caractéristiques du son qu’on va adopter dans le futur même
si on va garder des touches instrumentales, groovy comme
sur «Profil Bas». Pour ce qui est vraiment de la logique de
ce maxi c’est de frapper un gros coup, arriver à montrer ce
qu’on pouvait faire sur scène et le retranscrire sur un maxi
comme un reflet, un instantané de ce qu’on sait faire pour
le moment tout en se projetant sur le futur. Je pense surtout
au morceau «Eargasm», avec une sonorité électro-jazz, avec
des samples que l’on va essayer de développer. On voulait
être aussi présents dans les bacs ; pas uniquement comme
un groupe de scène mais aussi comme une formation qui sait
faire du studio, c’est la démarche logique d’un groupe qui
veut perdurer.
>>
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Retour sur les morceaux… Kiff : «Plus Jamais», on avait
envie de faire un morceau un peu plus rigolo sur le thème de
l’alcool, des mecs qui se bourrent la gueule le samedi soir.
Pour la musique on voulait l’illustrer avec un groove rigolo,
style piano bar. On a invité un trombone pour un son un peu
plus guinguette mais quand même avec le coté percussif du
hip hop.
Fisto : «One Love» (qui serait à la rigueur mon morceau
transition) c’est un texte que j’ai voulu universel, fédérateur,
basé sur mon ressenti par rapport à la musique, le rap, le
jazz, le fait d’écrire sur ces musiques. Musicalement il reflète
bien l’univers de Sofa So Good, les allers-retours entre le jazz
mélodique et le coté épuré, efficace du hip hop, la rigueur
que demande la rythmique. A noter aussi l’apparition de DJ
Bonetrip’s du groupe Les Gourmets pour les scratches et
notamment ceux de Sonny Rollins et du fameux «One Love»
tiré de l’opus de Nas Illmatic. C’est donc le morceau dédicace
aux deux influences majeures de Sofa So Good.
Kiff : «Profil Bas» c’est le texte le plus personnel, une histoire
d’amour foireuse. Base du pianiste et succession de riffs pour
illustrer les couplets et créer des ambiances autour de ce que
dit Fisto et aussi une phase jungle improvisée ainsi qu’une
impro de rhodes.
Julien : «Eargasm» un peu comme dans «Le buzz» avec le
côté atmosphérique. C’est un morceau sans paroles avec
Fisto à la MPC, ce qui fait du bien parfois …
Fisto : Le jeu de mot caractérise aussi le fait de jouer avec
les samples avec pour règle générale le détournement
de sample avec une espèce de réalité qui surgit. Pour ce
morceau j’ai utilisé des samples d’un CD de relaxation dont
je ne me suis jamais servi pour me relaxer mais je trouvais
ça marrant. Il y a eu un gros boulot au niveau du mix pour
donner ce côté atmosphérique, limite dub sur certains effets
avec Celine de Jarring Effects, avec la volonté d’explorer le
terrain électro-jazz qui est une des références qui caractérise
le groupe.
Certains morceaux joués sur scène ne sont pas sur le
CD, pourquoi ce choix ? Fisto : Question de portefeuille
et de temps. Au départ on voulait faire un album et mettre
tous nos morceaux joués sur scène. Puis on s’est aperçu
que certains morceaux avaient peut-être leur justification sur
scène et pas forcément sur CD. D’autre part je ne voulais pas
réutiliser les morceaux faits pour Max De 109 qui sont un peu
réchauffés au niveau du texte bien que les instrumentales
soient des pures créations de Sofa. Le choix des morceaux
devenait de plus en plus restreint donc est s’est plutôt portés
33 / www.last-mag.com
Flops : Grems
Pourquoi ? Fisto : Non car la transition c’était déjà avec
«Ceux qui marchent seuls», les morceaux avec 20syl. Sofa
c’est encore un autre chemin.
vers le format maxi avec l’idée que d’autres morceaux
seraient intéressants pour un autre maxi, quand ils auraient
plus de vécu et de maturité.
Sachant que vous aviez un show bien établi, va-t-il y
avoir de nouvelles dispositions sur scène et comment
vont s’orchestrer vos lives après ce maxi ? Fisto : C’est
un aller-retour constant entre la projection mentale que l’on
peut avoir en tant que musiciens, à se dire qu’on aimerait
avoir tel morceau sur CD, et aussi le fait d’être confrontés à
devoir faire de la scène qui est quand même la base, surtout
pour un groupe acoustique comme le nôtre. Notre optique est
de tourner à fond, faire vivre les morceaux et établir un vrai
show avec un fil rouge, donc il y a vraiment ce double travail.
Il y a évidemment des morceaux qui commencent à changer
parce qu’on les pense plus en rapport à la scène, et d’autres
qui naissent et qu’on travaille tout de suite pour l’efficacité
scénique qu’il pourraient avoir, et qui seront modifiés pour un
prochain maxi …
Quand va sortir ce maxi ? Fisto : La date de sortie devrait
être mi-octobre après moult retards (notamment au niveau
du graphisme) en distribution indépendante dans toutes les
bonnes épiceries et en sortie de concert. Pour le graphisme
l’envie était de coller à la tendance, une tendance qui nous
plaisait à tous au côté épuré avec des grandes lignes et de
grands aplats.
Pourquoi les disques sur la pochette ? Fisto : On va dire
que c’est une mise en abîme …
Dernière question pour conclure. Si le diable est assis
sur un Sofa So Good quand il regarde la télévision, à
côté de qui est-il assis ?
Kiff : Il serait assis à coté de Dieu …
Fisto : Il serait assis avec le sous-commandant Marcos à sa
droite et le baron Seillière à sa gauche
Julien : Il serait assis à côté de Lescure …
Birdy Nam Nam : des oiseaux sur un scratch perchés
« C’est pas une question de technique, c’est la question de savoir pourquoi tu
fais le truc. On cherche l’efficacité dans le rendu, pas pour en mettre plein la tronche ; on privilégie pas la technique, c’est plus décontracté, c’est hyper jouissif
pour n’importe quel DJ qui a fait des compètes. »
« La question Feuradicale » : Présentez le groupe.
Qui compose cette escouade ? Est-ce que vous vous
présentez comme un collectif ou comme un groupe ?
Birdy Nam Nam est composé de 4 DJ à la base : Need, Pone,
Crazy-B et Little-Mike. On se considère plus comme un
groupe qu’un crew car la démarche est vraiment différente.
On est tout le temps ensemble.
On avait un crew avant : Scratch Action Hiro où on était 7 ou
8. On se voyait vraiment à l’occasion pour les compétitions et
les showcases.
Là, dans Birdy Nam Nam on fait nos morceaux nous-mêmes,
on les rejoue sur scène et on se voit régulièrement pour les
bosser. On fait un vrai travail de groupe et non plus comme
un crew se retrouvant à l’occase pour certains évènements.
C’est vraiment un travail régulier.
Parlons à présent de
votre premier opus
bientôt disponible
dans les bacs : Est-ce
que vous pouvez
nous expliquer un
peu la génèse du
projet ? Est-ce la suite
logique de votre vie
en commun sur scène
? Ou plutôt un projet
élaboré à coté, auquel
vous pensiez depuis
quelque temps déjà ?
En fait, c’est en 2002 que
tout commence. C’est
l’année de formation de
Birdy Nam Nam après
la fin de Scratch Action
Hiro, il restait nous quatre
à vouloir travailler dans la
même direction. En 2002
on a également reparticipé aux championnats du
monde DMC en équipe
et on a remporté le titre
derrière lequel on courait depuis quelques temps.
Dans les compètes il y a forcément des limites et tous les
ans on faisait beaucoup plus de musique que les 6 minutes
qu’on pouvait entendre dans le show du championnat.
On laissait plein de sons de côté et ça faisait plusieurs
années qu’on se disait qu’on devrait enregistrer un peu plus
notre musique et ne plus laisser des choses de côté, les
ré-exploiter. A partir de là l’envie de faire l’album est venue
naturellement au fil du temps. Après avoir eu ce titre on avait
plus de perspective en essayant de composer de la musique.
Il n’y a pas eu de concept de départ. On a fait une collection
de morceaux en studio, sans forcément les penser pour la
scène, en faisant la musique comme elle venait.
Depuis février 2004 l’album est mixé et bouclé, on a rien retouché depuis et on a eu l’occasion de commencer à tourner.
Certains morceaux se jouent facilement en live par leur éner
gie, on en réinterprète d’autres et enfin il y a des morceaux
qu’on ne joue pas car ils ne sont pas adaptés à la scène.
Justement vous parlez de composition, c’est un
travail de groupe. Comment opérez-vous en terme de
technique de travail ? Est-ce que vous avez une idée
de départ et chacun apporte ses ingrédients ? Est-ce
qu’il y a un élément moteur pour chaque morceau ?
Non, on n’arrive jamais avec une idée en se disant qu’on va
faire un morceau de tel ou tel style.
Ca peut partir d’une personne, de deux, d’un beat, d’une
boucle. Mais le travail se fait à 4, chacun ramène ses idées et
on restructure ça ensemble
pour un bon morceau. Il y a
bien une méthode de travail
mais à partir de là les
morceaux se créent selon
la vibe du moment.
Quand on commence un
morceau ça part d’une
idée de base et à côté de
ça on a chacun une platine
et une table de mixage et
on cherche tous en même
temps des sons pour enrichir le truc avec l’accord
des autres. Voilà en gros
comment ça se passe.
Comment passe-t-on du
statut de gros cylindrés
(champions du monde) à
une création un peu plus
sensible au niveau des
compositions ? C’est pas
un peu casse-gueule ?
Non je ne pense pas, après
un titre de champion du
monde, même si c’est très technique, tu te sens pas non plus
« monstre » du truc pour autant ! En même temps pendant
les compétitions on avait depuis toujours fait des trucs plus
ou moins musicaux et pas supers violents pour « casser la
tronche ».
Finalement ça ne change pas tant que ça au niveau du style.
On a toujours privilégié la musicalité des sons. On garde notre bagage de technique scénique de ce type de championnat où on apprend également à se coordonner.
Les gens qui nous ont vu en championnat ne disent pas que
c’est naze. Les deux ne sont pas indissociables. Sur scène
on travaille un peu les morceaux en pensant aux mecs qui
sont là et qui nous connaissent par les compétitions. Mais
c’est super agréable de voir débarquer des novices qui
ne connaissent rien de ce qu’on a pu faire avant et qui ne
savent même pas que les compétitions de DJ existent mais
qui viennent apprécier notre son.
>>
www.last-mag.com / 34
Sur scène, où le travail est plus sensible
alors que la compète DJ est plus un exercice
de style, est-ce que vous avez une posture
d’instrumentistes plus que de DJ ? Oui fatalement ! Quand Need va faire un solo d’accordéon
c’est vrai que ça passe à un stade au-dessus, sans
prétention. C’est pas une question de technique,
c’est la question de savoir pourquoi tu fais le truc.
On cherche l’efficacité dans le rendu, pas pour en
mettre plein la tronche ; on privilégie pas la technique. C’est plus décontracté, c’est hyper jouissif
pour n’importe quel DJ qui a fait des compètes.
Tu lâches pas non plus tes platines pour l’ordinateur, tu fais encore des compos sur les platines et
ça reste très agréable.
Par rapport à la compétition comment avezvous ressenti la répercussion du dernier titre
de C2C (ex-Coups2Cross) ? C’était le weekend
dernier à Londres : pas de doute, c’est les plus
forts, ça n’a pas grand chose à voir avec le reste.
Cette année, face aux 4 ou 5 équipes qui participaient à la compétition ils sortaient du lot. J’ai
bien aimé leur show ! Ils ont gagné le dimanche et
le lundi ils ont ouvert la finale individuelle comme
le veut la coutume. Ils ont une bonne recette qui
fonctionne vachement bien !
Un titre de champion du monde, c’est un soir,
un moment, mais même si c’est fort pour la
satisfaction personnelle et que c’est un bon bagage
ce n’est pas une fin en soi. Ce n’est pas parce que
tu es champion du monde que toutes les portes te
sont ouvertes.
Mais c’est génial que ce soient des français qui
gagnent en équipe depuis 4 ans. En plus on les
connait bien donc c’est cool.
Dernière question plus pour l’intérêt des beat
makers, une question typiquement LAST : s’il
devait vous rester une seule boucle, en tant
que beat maker laquelle vous choisiriez ?
La façon dont on fait la musique c’est fait à base de
samples, mais on fait très peu de boucles, toutes
les pistes sont manipulées du début à la fin. Donc
on va boucler le résultat d’une manipulation pour
un point de vue pratique, parce que quand on fait
les morceaux on les trouve piste par piste. On va
pas attendre que les autres trouvent toutes les
autres pistes et refaire le morceau en live, sachant
qu’on n’est que 4 et que certains morceaux ont 25
pistes différentes !
Moi j’ai cette culture de la boucle par rapport à
ma culture hip hop mais nous, on exploite pas du
tout les pistes de la même manière que ceux qui
font des beat hip hop, en essayant de trouver une
boucle qui dure une mesure ou 4 mesures et en lui
rajoutant une batterie. On manipule tout du début
à la fin.
L’interview à peine terminée… le concerto commença et les petits oiseaux ont pu avoir à manger
sous forme de plus d’une heure de travail industriel
sans chaînes, où la machine est devenue artisanale.
L.E. F.L.E.A.U.
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Pop Culture : Quand le Japon envahit l’Amérique
Si le mot manga ne suscite plus vraiment de surprise pour nous, français, il reste un terme encore
exotique pour bon nombre d’américains. N’ayant pu profiter d’un Club Dorothée pour s’initier à la culture
visuelle japonaise, ils durent pour la plupart attendre l’avènement d’internet pour s’intéresser de près au
sujet. Aujourd’hui, le Japon est présent partout : bande dessinée, cinéma, mode, télévision et il conquiert
un public de plus en plus large.
Ce sont d’abord les bandes dessinées subversives pour
adultes qui firent leur apparition aux Etats-Unis. Puis,
apparurent les séries pour enfants que nous connaissons
bien, aidées par les succès de grands classiques tel
que Le voyage de Chihiro de Miyazaki, le premier film
d’animation japonais oscarisé. Le marché de l’Anime et
du Manga ne s’est jamais aussi bien porté outre-atlantique et nous ne sommes qu’aux prémices de ce qu’Eric
Nakamura, un des fondateurs du fameux magazine
Giant Robot, qualifie de « Japan Pop Culture Revolution
». L’expression a même été reprise pour le titre d’un
colloque donné à San Francisco en Janvier 2005 réunissant des personnalités du monde des lettres et
Nakamura lui-même venus discuter de l’ampleur
du phénomène.
Un marché en plein boum
En ce qui concerne le manga, c’est à
dire la bande dessinée japonaise
par opposition à l’Anime qui est
le support vidéo, c’est simple :
les ventes ont littéralement
explosé, rapportant pas
moins de 140 millions de
dollars en 2004 contre
50 millions en 2000,
Etats-Unis et Canada confondus.
Le distributeur
à l’origine de ce
boum est incontestablement Tokyopop
(ancien Mixx) basé à Los
Angeles qui connut un franc
succès pour avoir baissé les
prix à environ 10 dollars le volume.
Devenu un véritable empire, Tokyopop
est aujourd’hui implanté dans le monde
entier et ses produits sont déjà disponibles
sur les rayons de nos propres librairies.
Parmi les éditeurs classés au Bookscan top 100
des meilleures ventes de bandes dessinées, Tokyopop
arrive en cinquième position derrière des distributeurs
mythiques tels que DC ou Marvel Comics. On trouve
même la série Rurouni Kenshin éditée chez Viz, l’autre
grand distributeur de mangas, classée en bonne position
dans la catégorie fiction pour adulte au côté du Da Vinci
Code !
En parallèle des ventes de livres, toutes les chaînes de
télévision jeunesse ont incorporé des produits issus de
l’Anime dans leur grille de programmes. Ken Lyadomi,
vice président de Bandaï Entertainment affirme avoir
cédé les droits de 75 séries rien qu’en 2002, un record.
Conséquence : les fans sont de plus en plus nombreux
et de plus en plus impliqués dans le phénomène. Selon
Fred Schodt, auteur du livre « Manga ! Manga ! » ce
marché concerne surtout les hommes âgés entre 20 et
30 ans. Or, on remarque que les filles sont de plus en plus
nombreuses et de plus en plus jeunes à se passionner
pour l’esthétique manga. Le gros succés de la série Sailor
Moon, apparue sur les écrans en 1995, est d’ailleurs
principalement dû à son public féminin.
Le nombre de conventions manga a lui aussi explosé.
On a comptabilisé pas moins de 19 évènements de ce
type l’année dernière comme par exemple Colossalcon à
Cleveland, Ikasucon à Cincinnati ou encore Okayocon à
Colombus. Ces conventions ont généralement lieu dans
de grands hôtels où les fans peuvent, le temps d’un
week end, s’adonner au cosplay, jeu qui consiste
à se déguiser comme son héros préféré, ou
assister à des contests musicaux, des
tournois de jeux vidéos ou encore des
séances de dédicaces.
Bien entendu, le marché du jouet
profite lui aussi de ce succès
et la ville championne est
incontestablement San
Francisco où les magasins spécialisés
sont devenus de
véritables empires.
Jamais le chaton fétiche
de la marque Sanrio, Hello
Kitty, n’a été aussi prisé. Par
ailleurs, quiconque essaie de
se procurer les jouets sur internet
sera dirigé sur le site du magasin de
San Francisco qui porte l’appellation de
site officiel de la marque au détriment de
Sanrio Japan.
Reconnaissance de la culture de
l’Autre ou simple manque d’inspiration
créatrice ?
Le cinéma américain ne semble pas épargné par la
déferlante nipponne. Ainsi, un grand nombre de films récents reflètent de près ou de loin un certain attachement
pour cette culture.
Quentin Tarantino, par exemple, multiplie les clins d’œil à
quelques classiques japonais. Ainsi, le film Kill Bill contient de nombreuses références à des oeuvres telles que
Shogun Assassin ou Battle Royale. De même, l’esthétique
du film Matrix n’a rien à envier aux plus grands mangas.
Les frères Wachowski rendirent par ailleurs hommage à
leurs influences en sortant une série de courts métrages
d’animation appelée Animatrix. Enfin, dans un genre encore différent, on peut citer le film de Sofia Coppola Lost
in Translation qui propose une certaine représentation du
Japon moderne.
>>
>> Si l’on peut, dans ces cas précis, se réjouir de voir
une culture en enrichir une autre, que doit-on penser
du flot de remakes de films japonais qui ne cesse d’envahir les écrans ? Tout comme le cinéma français avant
lui, le cinéma nippon voit certaines de ses œuvres
réadaptées afin de devenir soi-disant plus accessibles
pour le public américain. Le genre le plus touché par le
phénomène est sans doute le film d’horreur avec des
œuvres plus ou moins réussies comme The Ring ou The
Grudge.
Les mangas ne sont pas épargnés. Après Cowboy
Bebop chez Tristar, c’est une version film d’Akira qui
devrait voir le jour chez Warner Bros. On a longtemps
entendu parler de Stephan Norrington (Blade, La Ligue
des Gentlemen Extraordinaires) mais c’est finalement
Pitof (Vidocq, Catwoman) qui est pressenti pour mener
à bien ce projet .
Cette annonce provoque déjà des discussions passionnées parmi les fans du célèbre manga. En effet,
cette incapacité que semble avoir le public américain
à considérer une œuvre cinématographique étrangère
dans son ensemble a de quoi déranger les puristes.
« Tout n’est qu’une
question d’image et
de tendance »
A la recherche du « Nouveau Cool »
Le Japon a décidément la côte dans tous les secteurs
culturels américaine. Les médias en véhiculent une
image jeune, dynamique et excentrique : une parfaite
machine à rêves dont le monde de la mode et du showbusiness essaie de s’emparer.
L’artiste pop Takashi Murakami a même fait la couverture du New York Times Magazine mais on parle
plus de lui comme de l’homme qui a relooké la célèbre
marque de sacs Vuitton que d’un artiste contemporain à
part entière. Coïncidence ou non, le reportage photo du
même numéro était consacré aux photographies d’Hellen Van Meene représentant des écolières japonaises
en uniforme.
Dans le monde de la chanson, on trouve aussi des
artistes essayant de surfer sur la vague nipponne. Visiblement, les références à la culture japonaise servent
de faire-valoir... Tout n’est qu’une question d’image et
de tendance. Un exemple flagrant est celui de la chanteuse du groupe No Doubt : Gwen Stefani, qui, pour le
lancement de son album solo, ne se déplace plus sans
l’escorte de ce qu’elle a nommé des Harajuku Girls.
Véritables poupées manga vivantes, leur rôle se limite à
poser derrière la chanteuse et à énoncer au maximum
trois mots en japonais.
Harajuku est en fait un quartier très branché de Tokyo
où les magasins de vêtements vintage ou traditionnels
abondent. En nous laissant croire qu’elle est allée ellemême débusquer ces filles à la plastique parfaite et
aux tenues extravagantes, la chanteuse nous offre une
vision toute personnelle et quelque peu fantaisiste de
la mode nippone, sachant que ses Harajuku Girls sont
habillées, tout comme elle, par Christian Lacroix.
Sandrine Goncalvez
www.last-mag.com / 36
37 / www.last-mag.com
Nokia FISE 05
Aaaaah, il a fait chaud cet été. C’est avec nostalgie que l’on se remémore nos séances
de bronzette à l’espace Rock de Grammont (Montpellier), en juillet...
Le Nokia FISE 05 a été marqué par l’arrivée de nouvelles disciplines comme le wakeboard (qui a connu un franc
succès avec son triple bassin, big up au Unleashed crew) et le trial (avec ses 360). On constatait également
le retour du ski et du snowboard, que vous vous apprêtez peut-être à pratiquer assidûment cet hiver. En plein
cagnard, le manque de neige n’a pas refroidi les riders, toujours bouillants pour trouver l’amour... du risque !
Et en parallèle à tout ça, il y avait évidement l’étape de la coupe du monde de skate et une performance en
rampe. Sandro Diaz a rentré un 900°, uniquement replaqué jusque là par Tony Hawk (un petit jeune qui monte,
vous en avez peut être déjà entendu parler ?) et par une petite dizaine de riders en rampe.
La présence des ricains Tkid, Cope2, et d’un très beau plateau français (Noe2 notamment) en graffiti a habillé ce
festival de 1000 couleurs. Des groupes comme les Tambours du Bronx ont fait du bien à nos oreilles. Souvent critiqué, le Nokia Fise a, cette année, apporté de la fraîcheur, des nouveautés pas toujours au point, mais l’initiative
est là, et a démontré sa pérennité. On attend impatiemment de fêter les 10 ans de l’event, du 11 au 16 juillet
2006...
> www.nokiafise.com
DVD actuellement en kiosques
TruK & np
Crédit Vincent DemarioRider japonais : Daisuke
www.last-mag.com / 38
39 / www.last-mag.com
Snowbisme
La saison hivernale arrive et il vous faut faire des choix.
Certains sont inconditionnels :
« Depuis que j’ai touché au snowboard je ne retoucherai plus jamais au ski ».
D’autres encore hésitants :
« Je me mets au snowboard ? Tout le monde me dit
que c’est de la balle, en même temps avec les skis
freestyle, certains snowboarders ont fait marche
arrière en redevenant bipèdes ».
Et les derniers se lancent !
On a décidé de s’adresser à ceux qui tâtonnent, qui
s’initient aux joies des sports d’hiver, avec quelques
conseils et infos de base.
Nos pistes sont désormais peuplées à 35 % de snowboarders, 60 % de skieurs et 5 % de mini-ski et autres.
Le ski a connu un nouveau dynamisme avec l’arrivée des
skis paraboliques, qui offrent plus de sensations dans
les courbes, et l’arrivée des skis plus courts, avec double
spatule, qui rendent les figures plus accessibles.
Mais comment choisir ?
LA solution, c’est peut-être la location pour tester avant
d’acheter. Ou se rendre au mondial du snow et du ski
fin octobre aux 2 Alpes pour tester gratuitement les
nouveautés.
que votre taille) ou plus grande pour le freeride (10 cm de
moins que votre taille).
Une board polyvalente peut être intéressante mais vite
lassante, si vous vous éclatez plus dans le snowpark
par exemple. Il vous faudra donc changer rapidement
de planche en ajustant ses caractéristiques selon vos
attirances : plus courte pour du freestyle avec plus de
dynamisme, et plus longue pour la poudreuse. Mais cette
règle ne suffit pas toujours. La largeur de la board, des
spatules, entrent également en jeu selon vos objectifs.
Et n’oublions pas les données plus techniques comme
le flex de la board. Enfin, votre poids est également un
critère à prendre en considération (ne prenez pas de slim
fast pour autant) tout comme votre style !
Avant de rentrer dans un shop pour passer à l’acte et
acquérir une board, sans flasher seulement sur la déco,
prenez vos mensurations et déterminez votre style, ça
évitera au vendeur de vous refourguer une board qui ne
vous correspond pas. Comptez dans les 300 à 400 euros
pour une board milieu de gamme + les fixations. Ca coûte
plus cher que la corde à sauter mais merde... l’amour de
la puff n’a pas de prix ! (C’est celà ouiii)
np
Illustration : Tizieu
Chez LAST Mag on apprécie le ski (n’est-ce pas
Gaylord ?) mais on est plutôt snowboard, alors
voici quelques éléments à prendre en compte :
Pour les débutants, posez vous la question : « Plutôt
freestyle ou freeride ? Figures ou poudreuse ? Nerveux
ou paisible ? ». En fonction de ça, vous pouvez choisir
une board plus petite pour le freestyle (20cm de moins
www.last-mag.com / 40
41 / www.last-mag.com
LAST Games
Pour cette troisième chronique du nom, ce sont des
jeux de combat que nous avons mis à rude épreuve. Ce fut
quelque peu compliqué de faire la sélection tant le choix est large,
alors imaginez un peu le dilemme si ce mag paraissait au Japon ou
au USA. En effet, que ce soit sur ring, dans la rue, sur les tatamis… les titres sont nombreux et les jeux qui ont marqué notre
tendre enfance (à l’image de Virtua fighter, Street Fighter, ou encore Mortal Kombat) ne sont plus les seuls à se partager le
gâteau. Une bonne chanson d’IAM, « l’enfer », illustre notre vision de ces jeux : « Les coups partent de tous bords, mais quand c’est
Rider around the world
que des claques ça va. Ce soir, baston à mains nues pas de gros dégâts. Les gars sortent pour jouer des quintaux. Dégainent des pointeaux,
frappent, lacèrent, ciao crève, à bientôt »
Beat Down / Editeur : Electronic Arts
Support : PS2 – Xbox
Avec ce jeu, il n’est pas question de monter sur un ring
pour mettre votre adversaire a terre et de repartir avec une
médaille. En effet, il vous faudra cogner pour survivre et pour
vous venger. C’est un peu du règlement de compte à Ok
Corral mais version «attention, ça va saigner ». Et oui, quand
5 hommes de main du milieu doivent faire face à des gangs
rivaux, à une police corrompue et à une famille de mafieux
afin de satisfaire leur vengeance, il vaut mieux être prévenus.
Dans cette guerre des clans, il faudra mettre une bonne leçon
à votre prochain, former un gang (plus on est de fous…)
négocier, vous déguiser, rassembler des informations sur les
activités des cartels, acquérir des objets et des vêtements…
K1 Dynamite / Editeur : 505 GameStreet
Support : PS2
Oyez oyez !! Si vous êtes amateur de sports de combat qui
ne font pas dans la dentelle, ce jeu est fait pour vous. Le
K1 (prononcé keyouane) qui se veut être aussi violent que
spectaculaire est un cocktail explosif d’arts martiaux : karaté,
kung-fu, kick boxing, kempo, … Ce sport qui combine les
techniques de pied et de poing connaît un succès énorme au
Japon et aux Etats-Unis et a débarqué en force sur les rings
français cette année. Le voici maintenant sur nos consoles
avec ce jeu qui vous permet d’incarner les 20 plus grands
champions de la discipline (dont le français Jérôme Le
Banner) et vous pourrez participer au tournoi le plus excitant
au monde : le K-1 Premium. Très bien développé, le jeu offre
des combats très fluides, des détails on ne peut plus réalistes
comme la sueur et les ombres, quatre modes de jeu et des
combats sans merci, avec plus de 1000 coups possibles.
WWE Smack Down vs Raw 2006 / Editeur : THQ
Support : PS2
Réveillez le Hulk Hogan qui sommeille en vous avec ce jeu
de catch, qui fait office de référence du genre. Un jeu de
combat oui, mais catch oblige, la dimension spectacle fait
partie intégrante de ce nouvel opus. Ici, il n’est pas question
d’abattre ses adversaires pour la gloire ou pour la survie
mais de devenir LA Superstar, et pour cela, vous allez devoir
affronter toutes les autres mastodontes de la WWE. Il ne suffit
pas de jouer les gros bras car il faut aussi utiliser toutes
les tactiques possibles, toutes les alliances imaginables, et
surtout tout ce qui vous passe sous la main pour remporter la victoire. Plus question de bourriner car la stratégie
s’impose, notamment pour gérer votre fatigue et celle de vos
adversaires.
Fighting Jam / Editeur : Capcom
Support : Xbox
Voici le chouchou de cette chronique, et que vous adopterez
a coup sûr. Tout simplement parce que Capcom a eu l’idée
de réunir les meilleurs combattants de jeux tels que Street
Fighter II, Street Fighter III, DarkStalkers, Street Fighter
Alpha… que des héros légendaires qu’on rêvait d’être alors
qu’on portait des pyjamas. La première difficulté sera donc
de choisir votre personnage. Ensuite pour gagner vos combats, il faudra renouer avec vos plus lointains réflexes afin
de réaliser des super coups afin d’éliminer tour à tour vos
adversaires. Eh oui, les styles de combat n’ont guère changé.
Pour ces combats 2D, on vous conseille de jouer entre potes.
Cette association, créée lors de l’été 2004, compte une centaine de membres principalement dans la région grenobloise, est ouverte à tous sans distinction et a plusieurs objectifs : promouvoir les sports de glisse, notamment
le ski et le snowboard, quel que soit le type de pratique (Freestyle ou Freeride), découvrir et présenter de nouveaux espaces skiables à travers le monde, sensibiliser les riders sur leur environnement, allier la performance
sportive et la sécurité lors de la pratique des sports de glisse...
Sur le papier, leur programme tient la route. Et concrètement, ils la prennent.
L’assoce a posé un projet d’envergure qui nous laisse rêveurs : elle organise un voyage de 18 mois pour réaliser
ce que les puristes appellent un « Endless Winter ». Le programme est établi : du Canada aux states, du Chili à
l’Argentine, un tour en Australie, Nouvelle Zélande, Japon, Inde, Liban, et un gros périple européen sur la route du
retour. Une sorte d’éternelle recherche de neiges qui ne le sont pas forcément.
Ca part le 22 novembre 2005 et ça s’arrête au printemps 2007, avec des partenaires tels que Rossignol, Dakine,
Dirtydog, Worden et Ortovox.
TruK
www.riders-around-the-world.com
Victorious Boxers Fighting Spirit / Editeur : Xplosiv
Support : PS2
Comment présenter des jeux de baston, sans s’arrêter sur
des jeux de boxe. Mission impossible, d’autant plus que de
nombreux éditeurs s’intéressent au noble art. Pour ne pas
tomber dans la facilité, on a mis de côté les titres Mike Tyson
Heavyweight Boxing passe & Rocky Legends. D’une, parce
que ces deux jeux ne sont plus tellement récents et aussi
parce que Victorious Boxers Fighting Spirit mérite un réel intérêt. Certes, la série « Fight Night » met K.O ce titre mais ce
jeu a l’originalité d’apporter une version manga à la boxe. Les
crochets, uppercuts, directs, swings... sont quand même de
la partie et la particularité réside dans l’absence de barres de
vie, et la gestion des déplacements et des esquives laissées
au stick analogique gauche...
Dans la série des jeux de baston, de combat… (appelez ça comme
vous voulez), ne zappez pas : Soul Calibur III, Tekken 5, Spikeout Battle
Street, Saints Row, Darkstalkers Chronicle, Mortal Kombat, Shaolin
Monks…
Gaylord Pedretti
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Amusons-nous
Avec le soldat inconnu
Aujourd’hui : les concerts nazes.
Le rap a besoin de notre support, mais parfois, le rap est insupportable. Particulièrement en live, où
peu d’artistes font des étincelles autrement qu’en renversant leur bière sur les platines.
Qui ne s’est jamais senti arnaqué dans le public d’un concert de rap, quand il s’est retrouvé face à un Français
de MJC ou un cainri amorphe? Qui n’a pas déjà hésité à partir au milieu d’un show plus mou qu’un poulpe
frigide, pour finalement rester par égard à la tune dépensée dans le billet? L’auteur de cet article a bien souvent
connu cette situation fâcheuse et se propose, à défaut de vous rembourser, de trouver un nouvel intérêt ludique
à ces concerts-traquenards. Voici donc quelques modestes recettes pour retrouver le goût du live lorsque les
artistes sont insipides.
Ca vous permet de recevoir 6 numéros de LAST Mag, direct
dans votre boîte aux lettres, avec plein de stickerz, et pour les
premiers abonnés, de gagner des cadeaux Element
1) Le Jeu de l’Engraine
Ingrédients : une équipe d’au moins 3 potes, dont un qui sait bien siffler.
Préparation : facile.
Durée : une vingtaine de secondes. Le principe est simple. Durant chaque concert, il y a des temps morts ou des
passages notables (gros solo d’un musicien, artiste qui tombe de la scène etc.). Le but du Jeu de l’Engraine est
de pousser toute la salle à gueuler comme des porcs à ces moments-là. Pour un résultat efficace, je conseille la
configuration suivante :
Les potes A et B sont placés à gauche et à droite de la salle, tandis que le siffleur S est en retrait. L’action doit
être rapide, mais coordonnée. Dès qu’il y a un instant de silence, S siffle pendant environ 5 secondes. Quelques
instants après qu’il ait fini, A pousse un long «OooOoOOooh!!» (de préférence dans les graves, avec un ton impatient). Placé de l’autre côté, B, lui, répond à A au bout d’une poignée de secondes avec le même cri, mais un peu
plus aigu, afin d’irriter les autres spectateurs. A se remet à gueuler, S siffle en même temps. Et là, si c’est bien
fait, toute la salle commence à hurler avec vous, et vous avez gagné.
La variante s’adresse aux joueurs les plus expérimentés: elle consiste à foutre le bordel à des moments inopportuns, comme par exemple lors d’une tentative de morceau triste ou après une rime pourrie.
2) Le Début d’émeute
Ingrédients : les 3 mêmes potes.
Préparation : encore plus simple que «grave simple».
Vous êtes dans la foule d’un concert pitoyable. Perdu pour perdu, autant rigoler et aider les autres spectateurs en
les soustrayant à ce show médiocre. Placez-vous en cercle, dos à dos avec vos potes. Après que l’un de vous ait
donné le signal, chacun court dans une direction en bousculant tout le monde et en se frottant les yeux avec les
mains. Et vous hurlez : « Les bâtaaaaaaards !!!! Cavalez, ils ont lâché une lacrymooooooooo ». Effet garanti.
Les déclinaisons sur le même thème sont infinies : le mec qui aurait sorti un schlass, ou encore la subite apparition de skinheads à l’autre bout de la salle sont autant de prétextes pour faire partir le concert en sucette et les
gens chez eux... Parce que le but final, ça reste quand même qu’il y ait moins de concurrents à pousser lors du
lancer de t-shirts dans la foule.
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Agenda
DEMONIUM MASTA CAMPS
Diablerets (Suisse)
8 octobre au 11 décembre 2005
Snow & Ski freestyle fall camps
www.demonium-mc.com
RSA Jam Session
Samedi 29 Octobre 2005
Deuxième édition au skate parc de l’espace de la liberté
à Narbonne (11).
RIP CURL FREESKI 05
Les Vikings à l’assaut des Diablerets - Suisse
Du 02 au 06 Novembre 05
TAXIE GALLERY expose DER
37 rue des acacias 75017 Paris.
Du 3 au 12 novembre 2005.
MARC ECKO’S GETTING UP FESTIVAL
LES 9 ET 10 NOVEMBRE 2005_ELYSEE MONTMARTRE
BIZ MARKIE AUX COMMANDES DE LA SOIREE DE CLÔTURE AU
BATACLAN
Sixpack et The Lazy Dog présente l’expo de l’artiste de
CODY HUDSON
Vernissage le Jeudi 10 novembre / 19h Jusqu’au 26 nov 2005
www.struggleinc.com et www.thelazydog.fr
1ère édition des Rendez-vous Soniques
10-11 et 12 novembre en Normandie
Nosfell, Yann Tiersen, Mathieu Boogaerts, As Dragon, Juliette, Gonzales & Katerine, Zita Swoon, Luke....
http://www.festival.ecransonique.com
Indoor skate contest
2500 m² de glisse de son et de graff
Samedi 12 novembre
Auxerrexpo (89)
Traits-d-Union et les studios Albatros vous présentent une
Exposition-Spectacles
Peinture, Photo, Vidéo, Musique, Poésie, Performance
Du 11 au 20 novembre
Studio l’Albatros - 52 Rue du Sergent Bobillot - 93100 Montreuil.
Plus d’infos sur : http://traits-d-union.over-blog.com/
ou www.popofart.com
« 102 lits », exposition photographique d’Eric Antoine
à la MJC des 3 maisons - 12, rue de Fontenoy à Nancy(54).
http://www.skateboardeurope.com ;
portfolio : http://photographecelebre.com ;
blog : http://piar.blogspot.com
6ème édition du Vrac Jam
BMX Contest
26 et 27 Novembre 2005
Skatepark de Lyon
24 allée pierre de coubertin 69007 Lyon 04.78.69.17.86
LES ALPES AU DEPART DU SUD
A PARTIR DU 27 NOVEMBRE 2006
Sorties ski/snow tous les dimanches
au départ de Montpellier et Nimes, pour 47 euros
Infos : www.bus-riders.com
Kitchen 93 présente une exposition du collectif 9ème concept
« paint for planet Reef »
Jusqu’au 31 décembre 2005
24 rue Malmaison – Bagnolet
www.9eme.net / www.kitchen93.fr
C’est le retour en fanfare des LAST Nights les amis !
# Sex, Toys and Rock & Roll à l’Avalanche (2 Alpes)
le dimanche 30 octobre 05
# Fight Gum au Macadam (Montpellier)
le 25 novembre 05
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