L`Impédancemétrie. Son intérêt et ses limites
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L`Impédancemétrie. Son intérêt et ses limites
L’Impédancemétrie. Son intérêt et ses limites Nous sommes sans cesse confrontés à ces problèmes de variations pondérales et les questions ne manquent pas. Quelques exemples : Si on fait beaucoup de sport, la masse musculaire va augmenter et le poids avec! Quand les sportifs de haut niveau cessent les compétitions, il est fréquent d’assister à une transformation d’une partie de leur masse maigre en masse grasse. David Douillet est – il obèse ? David pèse 112 Kg pour une taille de 1m 96. Si on calcule l’indice de masse corporelle on trouve 29,2 Kg/m2, ce qui le place en limite supérieure du surpoids. Il frise l’obésité malgré une masse musculaire sûrement supérieure à la moyenne. Il vient d’arrêter les compétitions, qu’adviendra – t il de cette masse musculaire s’il ne pratique plus d’activité physique régulière ? En judo, pour les femmes, les catégories de poids sont assez serrées et il n’est pas rare de voir lors de stages d’entraînement intensifs (6 à 8 heures par jour) le poids augmenter sur la balance et frôler le poids limite à ne pas dépasser. Il faut alors être d’une grande vigilance et ne pas tomber dans la tentation de la “ sudisette ”qui fait perdre du poids( sous forme d’eau..) mais aussi de la capacité physique ( 1 % de perte en eau correspond à 10 % de perte de capacité physique !) A.F Creff qui avait suivi Marcel Cerdan Junior, disait de lui qu’il n’avait jamais fait la carrière de boxeur qu’il aurait dû faire, du fait du choix d’une catégorie de poids inadaptée et de régimes successifs pour maintenir son poids à un certain niveau. Il est fréquent que des patients nous disent démoralisés : “ j’avais perdu un kilo cette semaine et j’étais content et j’ai tout repris Dimanche avec le déjeuner chez ma belle-mère.. ” Il ne s’agit pas du même kilo : un kilo de graisse correspond à 7300 Kcal en stock et pour les perdre, il faudrait économiser 1000 Kcal par jour par rapport à notre apport habituel ! Si cela est faisable pour les hommes, c’est impossible pour les femmes qui sont rarement de grosses mangeuses. Même si on le voulait, il serait très difficile de manger en un seul repas 7000 Kcal de plus que la normale. Que représente ce kilo du Dimanche midi ? de l’eau, du sucre et un peu de graisse en stock : avec le régime, les réserves de glycogène hépatique sont au plus bas (plus le régime est strict et plus la glycogénolyse hépatique est stimulée, certains régimes activent même la néoglycogénèse avec une protéolyse musculaire importante) et la resynthèse de ce glycogène va être stimulée +++. Le nombre de glycogénosynthétases sera maximal et le patient restockera en priorité : chaque gramme de sucre en stock s’accompagne de trois grammes d’eau ! Dès qu’il reprendra un régime, les réserves s’épuiseront à nouveau. Mis à part un œil exercé ou la pesée sur une balance, nous n’avions pas beaucoup de moyens d’estimer une perte ou un gain de poids. Rien ne nous indique de quoi est composée la variation pondérale. 1. Tous les régimes font perdre du poids Même les plus bêtes! Si vous faites attention à la façon dont vous vous nourrissez et si vous surveillez vos apports de nourriture en mangeant moins, vous perdrez des kilos ; mais encore faut-il maigrir dans de bonnes conditions, sans mettre sa santé en péril, et perdre du gras sans perdre de la masse musculaire ni de l’eau. 2. Les balances ne sont pas toujours bonnes conseillères Lorsque vous montez sur une balance, vous pesez le poids de votre corps qui est composé d’eau (60 à 70 %), de muscles, de graisse et d’os. La perte de poids constatée sur une balance peut sembler satisfaisante, mais elle peut être trompeuse, car les balances ne reflètent pas tout à fait la perte de masse grasse réelle. Certaines balances actuellement donnent le pourcentage de graisse, cela amène à réfléchir différemment en matière de perte de poids mais elles ne renseignent pas sur l’évolution de la masse musculaire. Si on n’y prend pas garde, si notre ration alimentaire n’est pas suffisamment riche en protéines et en glucides, on perd du muscle. Or, le muscle étant un gros consommateur d’énergie, la perte de masse musculaire chez une personne en surpoids facilite plus tard la prise de… graisse ! D’où l’intérêt de pratiquer un exercice physique régulier quand on veut suivre un régime ; car même s’il ne fait pas beaucoup maigrir, le sport a le mérite (entre autres) de préserver la masse musculaire. 3. Perdre de l’eau n’est pas maigrir Perdre de l’eau (par la prise de diurétiques, la pratique du sauna, du hammam…) n’est pas perdre de la graisse. Il faut éviter toute perte hydrique excessive et boire suffisamment au cours d’un régime. Une diurèse normale est de 1,7 litre environ ; il faut donc boire en conséquence pour compenser ces pertes. La publicité pour une certaine eau minérale essaye de nous faire croire qu’en la buvant on éliminera les calories du chocolat qui nous a fait craquer ! le pire est que cela marche.. Le corps des personnes obèses contient moins d’eau que le corps des personnes de poids normal, contrairement à ce que l’on pense. En effet, quand la graisse augmente, elle prend la place de l’eau (ou du muscle). Les personnes grosses pensent souvent qu’elles ont “ trop d’eau ” alors qu’en réalité le pourcentage corporel de graisse augmentant, le pourcentage d’eau diminue. Lorsqu’on évoque la différence qui existe entre deux kilos selon qu’il s’agit d’un kilo de muscle ou d’un kilo de graisse (ou d’un kilo d’eau…), il faut se rappeler que le corps humain contient différents compartiments. Le poids sur la balance est constitué de deux parties variables selon l’âge et le sexe : la masse grasse la masse non grasse. La masse grasse Elle est constituée par l’ensemble des cellules graisseuses appelées adipocytes. Chaque individu en possède plusieurs millions. Ces cellules se remplissent de graisse de réserve sous forme de triglycérides. Cette masse grasse constitue pour l’organisme la plus importante réserve énergétique mobilisable. La masse grasse peut varier de 3 à 80 % du poids corporel, la moyenne étant de 16 % chez l’homme et 32 % chez la femme. Elle est différente selon le sexe et augmente avec l’âge au détriment de la masse non grasse. Les personnes grosses pensent souvent qu’elles ont “ trop d’eau ” alors qu’en réalité le pourcentage corporel de graisse augmentant, le pourcentage d’eau diminue. La réserve d’énergie peut atteindre facilement 120 000 à 140 000 kcal ! Le but du régime diététique est d’y puiser l’énergie nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme. La masse grasse augmente avec l’âge. Tous les éleveurs le savent : les animaux vieux sont plus gras que les animaux jeunes. Ne soyez pas choqué par cette comparaison : il en est de même pour l’homme. On considère qu’on prend 1 g de graisse par jour à partir de la trentaine, soit 1 kg tous les 3 ans (à l’exception de ceux qui pratiquent une activité physique régulière). Évolution de la masse grasse chez la femme selon l’âge Masse grasse Masse maigre Masse minérale Femme non ménopausée 49 ans +/- 3 ans 27,5 % 68,2 % 4,3 % Femme en périménopause 54 ans +/- 3 ans 30,9 % 65,3 % 3,8 % Femme en postménopause 64 ans +/- 4 ans 36,5 % 60 % 3,5 % (Mesures effectuées avec DEXA) (équipe du Pr Ribot Toulouse) Avec l’âge, la masse grasse androïde augmente chez la femme. Le traitement hormonal substitutif limite ces problèmes de prise de masse graisseuse sur l’abdomen alors que la peur de prendre du poids est la première cause d’arrêt du THS dans les 5 ans.. (d’après Metabolism, J. Haarbo, 1991). La masse grasse a tendance également à augmenter chez des personnes ayant suivi des régimes trop pauvres sur le plan protéique sans avoir d’activité physique parallèle : 1 kilo perdu dans de mauvaises conditions correspond à 500 g de graisse et 500 g de muscle. Si l’individu regrossit, il reprend 100 g de masse musculaire et 900 g de masse grasse ! Les exemples de régimes “ mange muscle ” ne manquent pas. On voit là tout l’intérêt de suivre un régime bien conduit et d’avoir une petite activité physique régulière. La masse non grasse Elle est constituée par les compartiments liquidiens (eau intracellulaire et eau extracellulaire qui forment le volume d’eau total), le squelette, formé de substances minérales, et la masse protéique composée par les muscles et les viscères. Le squelette et la masse protéique constituent la masse cellulaire active. Cette dernière utilise et transforme l’énergie, c’est-à-dire qu’elle fournit le travail. Les calories de l’alimentation vont être utilisées pour la synthèse de nouveaux tissus et pour faire face aux différents besoins énergétiques de l’organisme dans la journée. Seul l’excédent sera stocké dans l’adipocyte. Lors d’un régime, cette masse cellulaire active ne doit pas diminuer car elle est grande consommatrice d’énergie. À poids égal, un individu musclé consomme plus d’énergie qu’un autre (et ceci même en dormant !…).Le surpoids puis l’obésité apparaissent quand existe un déséquilibre entre apports et dépenses d’énergie. Nous vivons, sous nos latitudes, dans une société d’abondance, nous pouvons manger ce que nous aimons et les incitations sont nombreuses… Certes, certains facteurs génétiques peuvent jouer, de même que certaines anomalies métaboliques, mais, dans 95 % des cas, c’est la mauvaise alimentation qui est responsable, avec des choix alimentaires mal adaptés ainsi qu’une sédentarité trop importante. Comme les troubles lipidiques, l’hypertension, le tabagisme, l’obésité est un facteur de risque cardio-vasculaire. Or, les maladies cardio-vasculaires constituent la première cause de mortalité en France. 1 -LES COMPARTIMENTS CORPORELS DE L’HOMME NORMAL L’homme est composé d’eau (de 60 à 70 %), de graisses, de protéines (tissus musculaires et viscères) et d’os (minéraux). Les compartiments corporels mesurés pour un individu de poids normal se répartissent ainsi : Eau extracellulaire 25 % Eau intracellulaire 37 % Protéines 16 % Minéraux 6 % dont calcium = 2 % Graisse 16 % La proportion pondérale de graisse dans l’organisme à la naissance est de 23 %. Elle varie selon l’âge, on l’a vu, et le sexe. La femme est en moyenne plus grasse que l’homme : la génétique est ainsi faite. Selon les individus, le pourcentage de masse grasse peut varier de 7 % à plus de 30 %. Chez l’homme : de 20 à 25 ans de 25 à 50 ans de 50 à 70 ans de plus de 70 ans 10 % ± 5 % 14 % ± 6 % 16 % ± 8 % 14 % ± 4 % Chez la femme : à 15 ans à 25 ans de plus de 70 ans 30 % ± 7 % 32 % ± 11 % 27 % ± 9 % 2 - LES DIFFÉRENTES MÉTHODES D’ÉVALUATION DE LA COMPOSITION CORPORELLE Il n’est pas facile au premier abord de déterminer les différents pourcentages dans la composition du poids du corps. Si on considère deux individus de même taille et de même poids, l’un peut sembler adipeux alors que l’autre paraît bien proportionné : la masse musculaire peut représenter 10 kg de différence entre le premier et le second ! Comment déterminer quel est le poids idéal d’un sujet ? (on parle à présent beaucoup plus de poids de “ confort ”) Il existe plusieurs formules de calcul qui se révèlent plus ou moins fiables: La formule de Lorentz C’est la formule la plus utilisée. P = T - 100 - (T - 150) 4 ou 2* *4 pour les hommes et 2 pour les femmes Cette formule a été modifiée en tenant compte de l’âge : on ajoute âge (années) – 20 4 La méthode du pli cutané L’utilisation d’un compas à pression constante (sorte de pied à coulisse) permet de fixer avec plus de précision l’importance de la couche adipeuse et sa répartition. Sont mesurés les plis tricipital (triceps), sous-scapulaire (épaule), abdominal et pectoral. La méthode permet de noter l’évolution du stock de graisse et de la masse musculaire à la suite d’un régime ou d’un programme d’entraînement (elle est utilisée chez les athlètes de haut niveau). La mesure permet également d’évaluer l’état d’hydratation ou de déshydratation d’un sujet (important chez les personnes âgées et les malades du sida, par exemple). L’indice de masse corporelle L’IMC ou BMI (Body Mass Index) permet de situer notre rapport poids - taille, la taille (T) étant exprimée en mètres et le poids (P) en kilos : IMC = P/T2 Les valeurs normales (exprimées en kg/m2) sont : 19 à 25 pour la femme : pour l’homme : 20,5 à 25 Ainsi, lorsque l’indice de masse corporelle se situe entre 19 et 25, on considère que le poids est normal, et que le sujet n’a pas d’intérêt à faire un régime. À partir d’un IMC supérieur à 25, le sujet est trop lourd pour sa taille. On dit qu’il est en surpoids et la surveillance s’avère nécessaire. On considère qu’un sujet est obèse lorsque cet indice est égal ou supérieur à 27,8 pour un homme et 27,3 pour une femme : 25 à 30 = surpoids 30 à 40 = obésité plus de 40 = obésité sévère À partir de 30 kg/m2, les risques pour la santé ne sont pas négligeables, et l’amaigrissement devient absolument nécessaire. On parle alors d’obésité morbide. Le rapport “ taille sur hanches ” L’IMC n’est qu’un moyen d’évaluation qui ne tient pas compte de la répartition de la masse grasse dont on connaît l’importance sur le plan du risque cardio-vasculaire. Il peut donc être complété par le rapport “ taille sur hanches ” (RTH). La taille correspond à l’horizontale mesurée à mi-distance entre la douzième côte et les crêtes iliaques. Les hanches se mesurent avec pour point de repère l’épine du pubis. Le RTH permet d’estimer la distribution androïde ou gynoïde des graisses. L’obésité androïde est affirmée pour un RTH de plus de 1 chez l’homme et de plus de 0,85 chez la femme. Actuellement, la mesure du tour de taille seul est une bonne évaluation : à partir de 100 cm de tour de taille, le risque cardio-vasculaire est fortement augmenté. L’impédancemétrie La mesure de la composition corporelle par impédancemétrie est une autre méthode qui se développe beaucoup à l’heure actuelle. Facile et rapide, elle permet d’évaluer l’état nutritionnel des patients, en donnant en quelques minutes le pourcentage de masse grasse, de masse maigre, d’eau intracellulaire, d’eau extracellulaire et le métabolisme de base (DER ou dépense énergétique de repos) qui dépendra de la masse cellulaire active. L’expérience peut être renouvelée à distance, permettant ainsi de suivre l’évolution de l’état nutritionnel en fonction de la pathologie ou du régime suivi : on a commencé à l’employer chez des patients malades du sida pour qui la lutte contre la dénutrition représentait un enjeu majeur (avant l’apparition de la trithérapie), et chez des sportifs dont on peut contrôler l’évolution de la masse musculaire et de la masse grasse en fonction du régime et du programme d’entraînement choisis. Dans le cas de régimes à visée amaigrissante ou amincissante, cette méthode permet d’apprécier la perte de graisse ou/et de muscles (ce qui se produit avec de nombreux régimes fantaisistes). Un exemple simple : Pierre et Paul, 50 ans, ont tous les deux le même poids pour la même taille (78 kg pour 1,80 m) et, pourtant, Paul semble plus gras. La mesure de composition corporelle pourrait donner le résultat suivant : Pierre Paul Eau totale 45 l 45 l Masse maigre sèche 20 kg 12 kg Masse grasse 13 kg 21 kg Poids total 78 kg 78 kg Cet exemple montre bien que si Pierre présente une répartition normale, Paul a besoin de perdre un peu de graisse et gagnerait à prendre un peu de muscle. En s’appuyant sur les résultats de composition corporelle, le thérapeute peut aider son patient à resituer la normalité pondérale et à rechercher une stabilisation de son poids à plus ou moins long terme par un meilleur équilibre nutritionnel, et la pratique d’une activité physique régulière, lui permettant de conserver ou d’augmenter sa masse musculaire. Rappelons qu’un grand nombre de femmes sont candidates à des amaigrissements non justifiés, qu’elles s’infligent des régimes draconiens pouvant entraîner des troubles du comportement alimentaire et des variations de poids spectaculaires (c’est l’effet Yo-Yo). Il existe de nombreux appareils de bioimpédancemétrie, certains étant monofréquences, d’autres multifréquences. La marge d’erreur est très faible et le matériel, fiable. Les principaux sont commercialisés par les marques Spengler (Analycor), Nutriwell (Bodystat) et Tanita. L’intérêt est d’avoir une composition corporelle de départ et des mesures de suivi tout au long du traitement diététique, mesures effectuées dans les mêmes conditions et avec le même appareil. LES CONDITIONS DE LA MESURE Il est important de respecter certaines conditions : - Le sujet doit être à jeun depuis 4 heures, ne doit pas avoir effectué d’activité physique dans les 12 heures précédant la mesure Pour les femmes, ne pas être en période de règles. Le sujet ne doit pas avoir consommé d’alcool depuis 24 heures (problèmes de conductibilité) L’examen s’effectue sur un patient allongé sur le dos (décubitus dorsal) depuis 10 minutes, détendu, jambes et bras légèrement écartés. Les électrodes sont collées au niveau des articulations des mains et des pieds, du même côté (opposé au cœur). On fait passer un courant de faible intensité à travers le corps. Le corps humain peut être considéré comme un cylindre de cellules en suspension dans un milieu conducteur homogène. Lorsqu’un courant électrique alternatif de 50 kHz traverse le corps, la valeur de la résistance électrique est étroitement liée au volume d’eau totale et la réactance à celle des membranes cellulaires qui vont être assimilées à de petits condensateurs. Une cellule est une sphère composée d’un contenu acqueux et d’une membrane. Cette membrane est faite d’une couche de lipides entre 2 couches moléculaires protéiques conductrices. 50 kHz est une fréquence suffisamment élevée pour traverser toutes les cellules Les valeurs de résistance et de réactance s’affichent sur l’écran de l’appareil et sont introduites dans le logiciel d’exploitation qui donne les résultats de façon immédiate. Les mesures électriques vont être interprétées selon l’âge, le poids, le sexe et la taille du sujet. Taux de graisse correspondant à l’âge selon le sexe: F AGE 20/24 25/29 30/34 35/39 40/44 45/49 50/59 +60 E M M E Excellent Bon Moyen Mauvais 18,2 22,1 25,0 29,6 18,9 22,0 25,4 29,8 19,7 22,7 26,4 30,5 21,0 24,0 27,7 31,5 22,6 25,6 29,3 32,8 24,3 27,3 30,9 34,1 26,6 29,7 33,1 36,2 27,4 30,7 34,0 37,3 H AGE 20/24 25/29 30/34 35/39 40/44 45/49 50/59 +60 O Excellent 10,8 12,8 14,5 16,1 17,5 18,6 19,8 20,2 M Bon 16,5 18,0 19,3 20,5 21,5 22,7 23,2 14,9 M E Moyen Mauvais 19,0 23,3 20,3 24,3 21,5 25,2 22,6 26,1 23,6 26,9 24,5 27,6 25,6 28,7 26,2 29,3 Les balances - impédancemètres vendues aujourd’hui ne sont pas précises car les électrodes sont placées sous la plante des pieds uniquement et le sujet est debout. Ces appareils ne donnent qu’un résultat en masse grasse et ne disent rien de la masse maigre (eau et masse cellulaire active : squelette + muscle), alors que celle-ci peut subir des modifications au cours d’une perte de poids. Ils ont toutefois le mérite de montrer que la balance pèse tout un ensemble et que prendre du poids n’est pas forcément prendre de la graisse. À méditer pour celles et ceux qui se pèsent plusieurs fois par jour !… Les autres méthodes d’évaluation de la composition corporelle L’absorptiométrie biphotonique (DEXA) Elle permet de connaître la répartition des tissus adipeux, membre par membre, le contenu minéral osseux et la masse maigre du sujet. Cette méthode est pratiquée en cabinet de radiologie. Elle consiste en un balayage de l’ensemble du corps du patient en position allongée, par un faisceau de rayons à deux vitesses. On peut ainsi décomposer les graisses du corps en graisse sous-cutanée et graisse viscérale. On sait que la graisse intra-abdominale est la plus dangereuse pour la santé. C’est l’avantage de la méthode par rapport à l’impédancemétrie. Chez l’homme, la graisse viscérale représente 21 % du total de la masse grasse alors qu’elle n’est que de 10 % chez la femme. La méthode est précise et permet, comme l’impédancemétrie, un suivi des patients avec répétition de la mesure à distance afin de mesurer les résultats. L’avantage du DEXA est aussi de permettre de décomposer les graisses des différents niveaux : bras, jambes, abdomen. Il donne également la possibilité de connaître la masse osseuse avec grande précision. L’inconvénient est l’incapacité de la méthode à mesurer l’eau contenue dans le corps. Il faut en effet que le tissu ait une densité supérieure à 0,05g/cm2 pour que l’appareil puisse le reconnaître. CONCLUSION En s’appuyant sur les résultats de composition corporelle, le diététicien peut aider son patient à resituer la normalité pondérale et à rechercher une stabilisation de son poids à plus ou moins long terme par un meilleur équilibre nutritionnel et la pratique d’une activité physique régulière, lui permettant de conserver ou d’augmenter sa masse musculaire. Rappelons qu’un grand nombre de femmes sont candidates à des amaigrissements non justifiés, qu’elles s’infligent des régimes draconiens pouvant entraîner des troubles du comportement alimentaire et des variations de poids spectaculaires (c’est l’effet Yo-Yo). Pratiquer un examen de composition corporelle par impédancemétrie est une manière de motiver le patient au cours de son régime, de lui faire comprendre qu’on ne peut pas maigrir rapidement. Cela valide aussi l’éducation nutritionnelle que l’on dispense : le patient doit apprendre à ne pas regrossir. J.P. Blanc