Apple et le jeu vidéo

Transcription

Apple et le jeu vidéo
190 Rétro
.
Apple et le jeu vidéo
Apple et le jeu vidéo
« Je t’aime… Moi non plus ! »
M
ais que fait un article à propos d’Apple dans un magazine consacré aux jeux vidéo ?
Cela parait aussi incongru que si on parlait de Rolls Royce dans une revue dédiée à la formule 1 !
Déjà cela va servir à vous proposer un petit quizz, testez vos connaissances:
Info ou Intox ?
1/ Apple a été le premier à fabriquer des PC, avant IBM.
2/ C’est sur Apple que sont apparus la plupart des concepts de jeux vidéos.
3/ Apple a créé l’interface graphique et la souris.
4/ Apple a fabriqué et distribué des consoles de jeux.
5/ Tout au long de son histoire, Apple a sponsorisé des éditeurs de jeux.
6/ Apple a déclaré vouloir vendre plus de jeux que la PSP et la Nintendo DS.
Réponses :
1/ vrai – 2/ vrai – 3/ faux – 4/ vrai – 5/ vrai – 6/ vrai
Les réponses sont étonnantes, non ?
Ce dossier va faire tomber quelques
idées reçues bien ancrées, même chez
les adeptes des machines à la Pomme.
70-80 – Pom Pom Pom POM !
Vous allez découvrir une entreprise
complètement décalée. Elle innove
des années avant les autres, et quand
le succès est là, elle le délaisse pour
passer à autre chose. Des idées de génie, et pourtant un piètre service marketing. Une image de marque unique
taillée dans le granit dans le marché
informatique, et pourtant un cours
en bourse qui fluctue en fonction du
bulletin de santé de son patron - fondateur. Un patron visionnaire, adulé par
ses employés et ses clients et pourtant
traité ouvertement de « asshole » par
tous (voir encadré).
La légende (pourtant vraie) :
Deux universitaires, Steve Jobs et
Steve Wozniak fondent Apple pour
construire la Blue-box, machine permettant de hacker les signaux AT&T afin de
téléphoner gratuitement (depuis AT&T,
pas rancunière, est le partenaire n°1 d’Apple aux USA pour distribuer l’iPhone et
reverse des royalties sur les communications à Apple, quelle ironie). Bien sûr,
comme toute légende informatique, les
premières machines se sont construites
dans un garage (comme Hewlett Packard), à croire que l’informatique grand
public s’est créée dans les odeurs d’essence et d’huile de vidange.
Puis après la conception de leur
premier ordinateur, dont ni Hewlett
Packard ni Atari ne veulent, ils fondent leur compagnie, Apple, en 1976
(un 1er Avril !).
« Si vous recherchez sur Google le nom d’un PDG de grande firme
associé avec l’expression « sale con » (asshole en anglais), Steve Jobs
arrive très largement en tête. Il est pourtant celui qui dément mon
ouvrage car il réussit en basant sa réputation et sa réussite sur son caractère de sale con. »
– Selon Robert Sutton dans son livre à destination des managers : « No Asshole Rule » traduit en français sous le titre « Objectif Zéro-sale-con ».
Steve Wozniak, informaticien de
génie, veut concevoir une machine
simple à utiliser et fiable ; Steve Jobs,
esthète et doué en relations publiques, veut une machine élégante
au design sobre mais visuellement
unique. Facile à utiliser et fiable, élégant et avec une esthétique unique,
ce seront les maîtres-mots de tout ce
que va concevoir Apple dès l’origine
jusqu’à nos jours. Quoique, pour la
fiabilité, il y eut une période sombre,
mais nous y reviendrons.
Et ce sera rapidement le succès
phénoménal avec l’Apple II, le premier ordinateur estampillé « Personal
Computer ». Ce qui ne voulait pas dire
IBM compatible avec un processeur
Intel et un système d’exploitation Microsoft dedans (le terme PC prendra
ce sens-là à la fin des années 80). Bien
au contraire, l’Apple II, en permettant
aux particuliers d’obtenir un ordinateur simple et fiable, a été une gifle
pour IBM qui régnait en maître sur
l’informatique de l’époque.
Toute la Silicon Valley veut développer pour cette machine. Atari, alors
leader du jeu électronique, porte
dessus les titres de ses bornes d’arcades. Les autres éditeurs s’engouffrent
dans ce nouveau marché de la microinformatique, des éditeurs de jeu se
créent tout exprès (et se contentent
d’ailleurs de ne sortir que des clones
de jeux déjà existants).
Durant sa dizaine d’années d’existence, et malgré son absence d’interface (on démarre en Basic), c’est sur
cette plate-forme que ce sont développés la plupart des concepts de jeux :
Steve Jobs et Steve Wozniak aux débuts d’Apple,
cols pelle à tarte, Ray-ban, costard et cheveux longs,
on est bien dans les années ‘70
• aventure (comme « Legacy of the Ancients » d’Electronic
Arts)
• simulations (comme « Flight Simulator 1 » de SubLogic
avant d’être racheté par Microsoft)
• sports (comme « Track & Field » d’Atarisoft)
• stratégie (comme « Pirates 1 » de Sid Meier et MicroProse)
• arcade (comme « Ms. PacMan » d’Atarisoft)
• jeux de plateaux (comme « Aztec » de Datamost)
• wargames (comme « Mech Brigade » de SSI)
• RPG (comme la trilogie Sorcellerie, « Wizardry » de SirTech)
Big Blue se réveille, l’ogre de Redmond en embuscade.
La Pomme doit réagir
La concurrence riposte, IBM bien sûr sortant son PC
DOS (Système d’exploitation de Microsoft) surtout pour le
monde du travail. Mais émergent également Amstrad, Atari
(qui sort enfin son propre micro-ordinateur) et Commodore
particulièrement dédiés au monde du jeu. Il est d’ailleurs à
noter qu’Atari avec son Atari 400 et Commodore avec son
C64 avaient optés pour le même processeur MOS que l’Apple II. Et malgré des atouts indéniables, une course à la puissance avec l’APPLE IIC, IIe, IIe Enhanced, Apple ne pouvait
plus faire la différence. Il fallait réagir pour maintenir son

Documents pareils