Bénabar Bruno Nicolini, alias Bénabar, naît en juin 1969 en
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Bénabar Bruno Nicolini, alias Bénabar, naît en juin 1969 en
Bénabar Bruno Nicolini, alias Bénabar, naît en juin 1969 en banlieue sud de Paris. Il passe les dix-huit premières années de sa vie à Saintry-sur-Seine, dans l’Essonne. Son père est régisseur dans le cinéma, sa mère libraire. A huit ans il apprend la trompette au conservatoire d’Evry, car c’est l’instrument privilégié des clowns. Durant son adolescence il écoute Jacques Higelin ou Renaud. Après son bac et six mois dans une école américaine pour peaufiner son anglais, il s’installe à Paris et travaille dans un laboratoire photo. Bénabar n’a jamais eu la vocation d’être chanteur, il est beaucoup plus attiré par le cinéma. Il devient donc régisseur, assistant et réalise en dix ans trois courts métrages, dont José Jeannette, qui rafle de nombreux prix. Il écrit même un long métrage puis s’oriente vers la musique. Habitant avec ses frères un appartement familial rue Oberkampf à Paris, il héberge un ami musicien qui lui demande d’écrire des textes. Comme celui-ci tarde à les mettre en musique, Bénabar le fait lui même, en se mettant au piano. A 25 ans il monte un duo avec un ami en prenant des noms de clown : Patchol et Barnabé (son ami parle verlan : cela donne Bénabar). Tout en travaillant comme scénariste pour Canal + (H), il commence à se produire seul puis avec un groupe, Bénabar et Associés, en 1996. Le trio constitué par Bénabar (chant/piano), Yves Dougin (contrebasse/guitare/chœurs) et Denis Grare (accordéon/saxophone/chœurs), joue dans les bars ou les cafés concerts de la capitale (La Flèche d’or, Café Ailleurs…). En 1997, Bénabar et Associés publient un premier album La p’tite monnaie, qui mélange musette, ambiances jazzy, et fanfare (« Tout va bien »), le tout narrant des petites histoires du quotidien. Même si ce premier opus a un impact assez confidentiel, il permet au groupe de tourner pendant trois ans dans des conditions parfois difficiles (dormir dans le bar même après le concert), et de se faire connaître en province. Tout comme Sanseverino qu’il croisera dans de nombreux festivals, Bénabar se forge une expérience par la scène, le contact avec le public. En septembre 2001 paraît Bénabar, deuxième album. Les « Associés » ont disparu. Seul reste Denis Grare. Bénabar est épaulé pour ce nouvel opus par cinq musiciens dont Paul Jothy, à la batterie, qui officiait dans le Bachibouzouk band d’Arthur H dans la première partie des années 1990. L’album est réalisé par Alain Cluzeau, collaborateur entre autres, de Paris Combo. Certains arrangements sont confiés à Fabrice Ravel Chapuis. Bénabar abandonne le côté très spontané du premier album pour des arrangements plus riches et réfléchis. Ces douze nouvelles chansons se présentent un peu comme des courts-métrages. On croise y ainsi l’histoire de l’homme honnête comme dernier des monstres de foire (« Approchez »), d’un anniversaire de trentenaire en Bretagne (« Bon anniversaire »), de l’apprentissage du vélo par un gamin de cinq ans dans le parc des Buttes-Chaumont (« Vélo »), d’un couple qui ne boit pas et ne fume pas (« A notre santé »), d’une fanfare qui suit les majorettes (« Majorette »)… Côté musique, Bénabar privilégie toujours les instruments acoustiques (trompette, trombone, saxophone, piano, accordéon, contrebasse, banjo…) pour un mélange de chansons jazzy (« Bon anniversaire »), de rock avec fanfare (« Y’a une fille qu’habite chez moi »), de reggae (« Saturne »), de valse musette (« Majorette »). Si son album est rangé dans la catégorie « Chanson française », ce terme n’évoque rien pour Bénabar, qui avoue avoir été influencé autant par Georges Brassens (il reprend « Embrasse-les tous », en 2001 dans Les Oiseaux de passage, album hommage), Jacques Brel, Alain Bashung, Tom Waits, Nino Rotta (compositeur attitré de Frederico Fellini), que par le réalisateur Claude Sautet, les fanfares ou la musique de cirque. Henri Salvador entend « Bon anniversaire » à la radio et convie Bénabar à assurer sa première partie de septembre à décembre 2001. Bénabar tourne ensuite de janvier à décembre 2002, se produisant au New Morning, à L’Elysée-Montmartre, à l’Olympia à guichets fermés, au Printemps de Bourges, aux Francofolies de La Rochelle… Il participe comme Sanseverino à deux hommages : l’un à Hubert-Félix Thiéfaine sur lequel il reprend « La Nostalgie de Dieu » (Les Fils du coupeur de joints, 2002), l’autre à Serge Reggiani sur lequel il interprète « L’Italien » (Autour de Serge Reggiani, 2002). En mai 2003 sort Les Risques du métier, troisième album de Bénabar. Après quelques concerts en juillet, il part en tournée dès septembre 2003. Il se produit le 7 octobre à l’Elysée-Montmartre devant un public debout, et le 10 au Trianon (public assis), deux soirs en février 2004 au Grand Rex à Paris, puis en tournée partout en France, dans les festivals d'été (Solidays, Francofolies de La Rochelle...), avant deux Zénith à Paris les 24 et 25 novembre 2004. Le 19 octobre 2004, il publie Live au Grand Rex, un double CD en concert (comprenant "Blouse du dentiste" en duo avec Henri Salvador et "Quand j'étais chanteur" en duo avec Michel Delpech) et un Dvd live du même nom reprenant l'intégralité du concert du Grand Rex. Le quatrième album studio de Bénabar (troisième sous son nom), Reprise des négociations, réalisé une nouvelle fois par Alain Cluzeau, sort le 24 octobre 2005. On retrouve aux arrangements le fidèle Fabrice Ravel-Chapuis (pour trois morceaux), ainsi que Jean-François Berger (six morceaux), Olivier Daviaud (un morceau) et Renaud Letang (un morceau). Les chansons de Bénabar ont une nouvelle fois pour thème les petits riens de la vie quotidienne. Bénabar poursuit avec justesse sa chronique de la vie ordinaire : comment s'excuser à la dernière minute pour un dîner organisé par les amis de sa copine ("Le dîner"), un détour vers l'enfance et ces samedis soirs où l'on a le droit de regarder la télé et les shows de Maritie et Gilbert Carpentier avant d'aller se coucher ("Maritie et Gilbert Carpentier"), la vie d'un couple à travers l'évolution de leur maison au fur et à mesure que les enfants grandissent ("Quatre murs et un toit"), une berceuse pour un enfant qui ne veut pas s'endormir au grand dame de son père exténué de fatigue ("La berceuse"), les photos souvenirs toujours les mêmes, sans originalité ("Les épices du souk du Caire"), une histoire de fou rire mal venu à un enterrement ("Le fou rire"), la découverte d'un vieux cahier de solfège et les souvenirs qui en découlent ("Le cahier de solfège"), un amoureux sans cadeau de Noël pour sa petite amie, qui lui offre la ville de Bruxelles ("Bruxelles")... Bénabar aborde également des thèmes beaucoup plus sombres : l'exclusion sociale et la solitude ("Qu'est-ce que tu voulais que je lui dise ?"), l'individualisme ("Tu peux compter sur moi"), la déprime ("Triste compagne"), un homme aigri qui a perdu son travail, sa femme et la garde de ses gosses ("Le méchant de James Bond"). Musicalement, les orchestrations sont très riches. Les morceaux foisonnent d'instruments les plus divers : accordéon, sax, trombone, banjo, ukulele, mandoline, clarinette, trompette, cor, tuba, trombone, piano, violoncelle, cordes, chœurs, guitares, basse, contrebasse, batterie... Certains titres prennent une coloration pop ("Maritie et Gilbert Carpentier", "Le méchant James Bond", "Tu peux compter sur moi", "Triste compagne", ballade avec guitares et cordes...), d’autres swinguent ("Bruxelles" et ses cuivres rythm'n'blues), mais on retrouve aussi des ballades au piano avec cordes ("Qu'est-ce que tu voulais que je lui dise ?"), avec cuivres ("Le fou rire") et une berceuse avec guitare acoustique, chœurs et final en fanfare ("La berceuse"). "Les épices du souk du Caire" avec son piano bastringue et son envolée cuivres Nouvelle Orléans n'est pas sans évoquer "Aujourd'hui la crise" de Jacques Higelin (Alertez les bébés, 1976). Le disque se clôt sur une valse à la guitare (morceau caché "Christelle est une ordure"). Bénabar reprend la route début février 2006 pour une tournée française qui passe par la Suisse et la Belgique, avec six concerts fin février au Théâtre des Folies Bergère et trois dates au Zénith de Paris début juin © Le Hall de la Chanson