barrault / yourcenar - Theatre Raymond Kabbaz

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barrault / yourcenar - Theatre Raymond Kabbaz
 A l’écoute des réponses de Marguerite Yourcenar (7 décembre 1979), de ses mots qui tombaient juste, de ses phrases pleines, lentes, charnues, et cependant gracieuses et ondoyantes, jamais je n’ai autant éprouvé la conviction que je parle mal. Bernard Pivot BARRAULT / YOURCENAR d’après les YEUX OUVERTS, ENTRETIENS avec Matthieu GALEY Spectacle conçu et mis en scène par LUDOVIC KERFENDAL avec Marie Christine BARRAULT, Eric PIERROT et Paul SPERA Adaptation Ludovic KERFENDAL, Lumières Gertrude BAILLOT, Costumes Anna RUOHONEN, Musique Olivier INNOCENTI, Vidéo Laurent FIEVET, Régie Thomas CHELOT/ Fouad SOUAKER Production SEA ART-­‐ Jean Luc GRANDRIE en accord avec Cristal production Coréalisation : Théâtre du Chêne Noir à Avignon pour le Festival Avignon OFF 2015 Résidences de création : Ville de Nangis (77), Théâtre de Saint Maur des Fossés (94), Fédération Maginot à Neuvy-­‐sur-­‐Barangeon (18), Théâtre de l’Escabeau à Briare (45) Remerciements : Le Lycée Français de Los Angeles, TV5MONDE, L’alliance Française de Los Angeles, Air Tahiti Nui, et KCRW. Centre International de Documentation Marguerite Yourcenar -­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐-­‐ Théâtre Raymond Kabbaz 10361 West Pico Blvd Los Angeles Ca 90064 spectacle programmé à 19h30 les 3 et 4 décembre 2015 Contact presse : Christelle Quinchard : 310 286 0553 « Petite âme, âme tendre et flottante, compagne de mon corps qui fut ton hôte, tu vas descendre dans ces lieux pâles, durs et nus, où tu devras renoncer aux jeux d’autrefois. Un instant encore, regardons ensemble les rives familières, les objets que sans doute nous ne reverrons plus…Tâchons d’entrer dans la mort les yeux ouverts…» Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien « -­‐ Pour ma part je crois que je souhaiterais mourir en pleine connaissance, avec un processus de maladie assez lent pour laisser en quelque sorte ma mort s’insérer en moi, pour avoir le temps de la laisser se développer tout entière. -­‐ Pourquoi ? -­‐ Pour ne pas rater la dernière expérience, le passage. -­‐ On est tout de même très désarmés devant ce passage. -­‐ Si désarmés qu’on finira peut-­‐être pleurnichards ou épouvantés, mais sans doute s’agit-­‐il alors d’une simple réaction physique, comme le mal de mer. L’acceptation qui importe aura eu lieu plus tôt . » Extrait des entretiens, Les Yeux ouverts « 29 mars 1984 J’ai voulu savoir à quelle sauce amère je serai frit ; je le sais. (…) J’ai très probablement la maladie de Charcot, ou quelque chose d’approchant. Il me reste deux ou trois ans maximum avant le lit définitif et une lente et une horrible agonie, qui peut elle-­‐même durer des mois, le regard fixe, d’une « tristesse pathétique »(…) Tâcher d’éviter à temps ce spectre baveux, décharné, faisant sous lui. Aurai-­‐je le courage de sauter le pas ? Ce ne sera pas «dans l’épouvante, le sourire aux lèvres », mais «dans l’horreur, les yeux ouverts ». Les yeux grands ouverts… » Matthieu Galey, Journal LES YEUX OUVERTS, entretiens, 1981 « Il y a des hommes n’ayant pour mission parmi les autres que de servir d’intermédiaires ; on les franchit comme des ponts, et l’on va plus loin ». Gustave Flaubert, L’Education sentimentale Il en va des hommes comme il en va de certains livres. Les Yeux ouverts, recueil d’entretiens que Marguerite Yourcenar avait accordés au critique littéraire Matthieu Galey dix années durant, fut un pont qui très certainement m’a permis d’aller plus loin. Je suis passé d’une rive à l’autre et sur cette autre rive se trouvait l’œuvre tout entier de l’auteur. C’est à cette même époque que je lisais donc Souvenirs pieux au détour duquel je découvrais cette phrase « Qu’il y avait nombre de jours qui ne méritaient qu’on s’en souvienne » Avait-­‐on tant de jours que cela ? Et y en avaient-­‐ils tant qui ne vaillent pas la peine de s’en souvenir ? Est-­‐ce pour cela alors que je tins un journal qui m’obligeait à faire de mes journées quelque chose qui justifia qu’elles y furent consignées, ou le seul fait de les relater les préservait elles de l’oubli ? C’est à ce moment-­‐là surtout, et grâce au pont jeté par Marguerite Yourcenar, que je décidais de prendre ma vie en main et de ne plus me laisser porter par les seules opportunités qui s’offraient à moi, celles qui me permirent de découvrir et de m’installer en Finlande à Helsinki dix années durant, de travailler avec Kaurismäki un jour, à l’Opéra de Helsinki un autre. Je décidais alors de mettre en scène, construire des mondes à l’échelle d’un plateau de théâtre, des mondes hors du monde dont l’existence ne tiendrait qu’à mon envie de donner forme à des histoires qui resteraient ouvertes à l’interprétation de chacun, et de ce spectateur en particulier assis au 3ème rang qui ne parlerait pas la langue du spectacle qui se joue sous ses yeux. Ludovic Kerfendal « Les artistes comme les chercheurs construisent la scène où la manifestation et l'effet de leur compétence sont exposés, rendus incertains dans les termes de l'idiome nouveau qui traduit une nouvelle aventure intellectuelle. L'effet de l'idiome ne peut être anticipé. Il demande des spectateurs qui jouent le rôle d'interprètes actifs, qui élaborent leur propre traduction pour s'approprier l’histoire et en faire leur propre histoire. Une communauté émancipée est une communauté de conteurs et de traducteurs. » Jacques Rancière MATTHIEU GALEY, Journal 1953-­‐1986 Les Yeux ouverts m’ont accompagné tout au long de ces années sans que jamais je ne considère en faire l’objet d’un travail, d’une mise en espace ou en lecture. En tombant par hasard sur le journal de Matthieu Galey, l’idée germa soudain de mettre en scène ces entretiens. Parce que ceux-­‐ci – dont la publication fut à l’origine de la brouille entre Marguerite Yourcenar et Matthieu Galey -­‐ m’apparurent plus clairement comme l’œuvre du journaliste qui a recueilli la parole de l’écrivain, comme l’interprétation d’une pensée. L’écriture d’une partition dont il aurait tenté de s’extraire. En découvrant son journal, je découvrais l’homme dont le rôle des interventions ne se limita pas « à la relance, aux rebonds, avec le constant souci de conduire cette conversation de façon qu’on y entende la voix de Marguerite Yourcenar, et elle seule » mais qui par son écoute et l’intérêt que lui portait son illustre interlocutrice ont rendu possibles ces confessions. Et c’est à travers ce regard, cette attention, « cette admiration particulière », que j’ai pu alors imaginer ce spectacle dont la matière textuelle ne serait pas constituée uniquement d’extraits des entretiens seuls mais aussi de pages du Journal de Matthieu Galey ainsi que des écrits de Marguerite Yourcenar. Et surtout, cette matière textuelle ne serait pas non plus la seule matière de ce spectacle. Il est un dispositif théâtral particulier qui place le public au cœur de cet échange, à proximité d’une actrice et d’un acteur chargés de rendre la chaleur, la vivacité et l’intelligence de ces conversations. Ludovic Kerfendal « -­‐ Lisant une histoire, un « conte », vos lecteurs ont tendance à chercher chez vous une sorte de « maître à vivre » ? -­‐ Peut-­‐être sentent-­‐ils que la volonté de « mieux vivre » ou de « vivre de mon mieux » a toujours prédominé chez moi sur tout le reste. Mes livres on été une série de cheminements parallèles à mes cheminements propres. On a tendance à demander conseil à quelqu’un qu’on rencontre sur la route, à s’informer de l’endroit d’où il vient et où il croit qu’il va. » Extrait des Entretiens, Les Yeux ouverts Marie Christine BARRAULT & Eric PIERROT Au moment où je lis ce Journal de Matthieu Galey je travaille avec le comédien Eric Pierrot à la création de Fratres, histoire de deux hommes qui se rencontrent autour du travail de la terre, 100 kg d’argile qui leur permettent de s’apprivoiser, de se découvrir. Il y incarnait la force et la geste de l’homme taiseux, qui sait où il est et où il va face à l’apparente faiblesse de l’autre, plus jeune (Paul Spera), qu’il recueillait au cœur de son espace. Outre le désir de continuer cette collaboration avec cet acteur retenu et généreux, c’est surtout sa façon d’exister dans l’écoute qu’il a de l’autre qui me conduit à penser qu’il ne peut y avoir meilleur choix pour incarner Matthieu Galey. Il y a des gens, si on les regarde écouter, on ne les voit plus. Si Eric Pierrot est là pour entendre, on le regardera écouter. Et de surcroît, dans ce spectacle-­‐là, c’est Matthieu Galey -­‐ Eric Pierrot qui organise l’espace, qui choisit les angles de vue, dirige le regard du spectateur. Il est le metteur en scène de ces conversations-­‐là. Ludovic Kerfendal « Je crois d’ailleurs que l’amitié, comme l’amour dont elle participe, demande presqu’autant d’art qu’une figure de danse réussie. Il y faut beaucoup d’élan et beaucoup de retenue, beaucoup d’échange de paroles et beaucoup de silence. Et surtout beaucoup de respect. » Extrait des Entretiens, Les Yeux ouverts Le choix d’Eric Pierrot fut celui de l’évidence. La rencontre avec Marie Christine Barrault à l’issue d’une représentation de Fratres en fut une autre, essentielle. C’était elle qui pouvait, et devait alors, incarner la passion, l’autorité et la générosité de Marguerite Yourcenar. Etre cette femme dans sa retraite, sur une île étrangère, qui se confie, se raconte et conte, incarner cette parole hors du temps, ce phrasé particulier et surtout cet écrivain qui s’est tant de fois identifiée aux personnages masculins dont elle écrivait tantôt les mémoires, tantôt le récit d’une vie, ou une lettre encore. Alexis, Zénon ou Hadrien. Quand Marie Christine Barrault dit, on l’écoute. Quand elle raconte, on voit. Et l’actrice, surtout, permet que se révèle au regard du spectateur autant l’écrivain reconnu et célébré, Marguerite Yourcenar, que la femme qui s’est forgé un destin, Marguerite de Crayencour. Cette évidence s’est ensuite nourrie de singulières correspondances que je découvrais plus tard entre les deux femmes, ce goût de la lecture à haute-­‐voix ou bien encore le fait que l’actrice ait été la mère du Zénon de L’Œuvre au noir dans le film d’André Delvaux. PAUL SPERA Inspiré par mes lectures sur le théâtre Nô, j'ai voulu introduire un troisième personnage au cœur de ses entretiens, pour en bousculer le confortable et prévisible équilibre, pour introduire une part d'ombre, l'ombre de ceux et celles qui se tiennent à la lisière, l'ombre des absents. La figure noire du théâtre Nô, donc, qui est tour à tour assistant du maître acteur, son accessoiriste, son souffleur, son habilleur, le dossier du siège invisible contre lequel il se repose. Figure qui incarne l'indicible. Et tandis que l'idée de ce personnage qui s'invite au cœur des entretiens s'imposait, le désir de la voir incarner par Paul Spera, jeune acteur franco-­‐américain, ancien élève du conservatoire de Paris avec qui j'avais travaillé à plusieurs reprises devint une autre évidence. Ludovic Kerfendal NOTE D’INTENTION Mon expérience de spectateur puis de metteur en scène en exil, en Finlande, pays dont je ne maîtrisais pas les langues, m’a propulsé vers une façon de travailler qui devait tenir compte de l’éventualité de la présence d’un spectateur qui ne parlerait la langue de la pièce. Qu’allait-­‐il voir ? Quelle histoire allait-­‐il se raconter ? Pourrait-­‐il échapper à l’ennui auquel on le croyait inévitablement condamné? J’ai pris les textes à bras le corps pour les projeter dans l’espace. J’ai appréhendé les acteurs, corps en mouvement, comme une matière confrontée à ce même espace, puis aux situations dans lesquelles les récits les destinaient. C’est à partir de ce travail sur le plateau que l’histoire prenait sa forme, et cette forme le portait au-­‐delà du sens des mots. C’est ainsi que j’ai abordé le génie des textes de Molière, de Ionesco puis plus tard de Koltès dont je montais en finnois et en français, une seule mise en scène pour deux lectures différentes de Dans la Solitude des Champs de Coton/Puuvillapeltojen yksinäisyydessä. Plus tard, de retour en France, c’est tout naturellement que j’ai entrepris de raconter mes propres histoires en partant de ce que j’appelle aujourd’hui ma matière : la musique comme point de départ de S.ØR.S, à laquelle se joindront les images d’un film, et trois comédiennes ; les corps des acteurs et d’une danseuse, une musique composée pour eux dans 59’59’’ ; la terre et deux acteurs dans Fratres. Ainsi se sont construits les récits de ces dernières créations, de ces confrontations sur le plateau. Confrontations de l’espace et de la matière, sonore ou concrète, avec les acteurs indispensables éléments sans qui mon travail relèverait de l’Art Plastique alors qu’ils l’inscrivent pleinement dans l’Art Vivant. Mes créations ne sont rendues possibles que par des interprètes qui se prêtent à cette recherche de forme particulière. Aujourd’hui j’aborde Les Yeux Ouverts comme un retour à la matière textuelle mais avec cette volonté que le travail présenté s’inscrive dans le cadre d’une expérience intellectuelle certes – la matière textuelle est riche -­‐ mais surtout visuelle et sensorielle. Qu’est-­‐ce qui se joue devant nous ? Qu’est-­‐ce qui nous traverse et nous bouleverse ? Le feu qui anime les échanges de ces deux esprits amis dans l’intimité d’un espace clos ? Leur envie d’en découdre et de se séduire ? Le bonheur de pouvoir assister à cette rencontre, être au cœur de l’entretien ? Ou peut-­‐être simplement le cheminement qu’emprunte Matthieu Galey pour nous dévoiler la pensée de Marguerite Yourcenar au travers de cet espace, au bord des gouffres de l’inconnu, à l’orée duquel nous nous tenons. Espace imaginé ou imaginaire. Ludovic Kerfendal PARCOURS Les auteurs MARGUERITE YOURCENAR Née à Bruxelles le 8 juin 1903. Fille de Michel de Crayencour, dont Yourcenar est l’anagramme, et de Fernande de Cartier de Marchienne. Premières années à Lille, et au Mont Noir, par Bailleul. Education strictement privée. Adolescence dans le Midi de la France ; longs séjours à l’étranger. C’est en 1938, suite à sa rencontre avec Grace Frick, que Marguerite Yourcenar gagne les Etats-­‐
Unis où elle enseigne le français et l’histoire de l’art. Après avoir pris la nationalité américaine en 1948, elle fait l’acquisition avec son amie d’une propriété sur la côte du Maine appelée « Petite Plaisance ». Réside depuis 1950 à Petite Plaisance, dans l’île des Monts-­‐Déserts (Mount-­‐Desert Island). Elue à titre de membre étranger à l’Académie belge de Langue et de Littérature française en 1971. Après cette élection, elle entame une sorte d’enquête sur ses ancêtres, qui formera la trame de son œuvre en trois volets intitulée : Le Labyrinthe du monde et dont le premier volume, Souvenirs pieux, sort en 1974. Plusieurs doctorats honoris causa aux Etats-­‐Unis. Elue à l’Académie française, au fauteuil de Roger Caillois, le 6 mars 1980 et reçue sous la coupole le 22 janvier 1981 par Jean d’Ormesson. Décédée le 17 décembre 1987 à Mount-­‐Desert (Etats-­‐Unis). MATTHIEU GALEY Ecrivain et critique français. Critique littéraire et théâtral à l’Express et à Combat, il est l’auteur d’un journal, son chef-­‐d’œuvre, où il décrit avec ironie les mœurs du milieu littéraire et trace de manière grinçante le portrait de quelques écrivains célèbres tels que Jacques Chardonne, Louis Aragon, Henry de Montherlant et Marcel Jouhandeau. On lui doit aussi Les Yeux ouverts, un livre d’entretiens avec Marguerite Yourcenar, où il révèle une partie de lui-­‐même. Il est mort d’une forme rare de sclérose en plaques, le 23 février 1986 à l’âge de 48 ans. Le metteur en scène LUDOVIC KERFENDAL, né le 25 janvier 1966 à Angers (49) 1985-­‐1988 Paris. Ecole Florent. Première mise en scène, The shop around the corner d’après Lubitsch en 87 Sept. 1990 Installation en Finlande, Helsinki 1991-­‐1992 Diverses collaborations avec la télévision et la radio, figurations (MTV3, Yle1) et coach de Matti Pellönpää sur La Vie de Bohème de Aki Kaurismaki 1995-­‐2001 Création et direction du « Petit théâtre » en collaboration avec le Centre culturel français de Helsinki Déc. 1995 Qu’est-­‐ce qu’on attend pour être heureux ? d’après le film de Coline Serreau, au Théâtre Koitto Mai 1996 Contes et exercices de Eugène Ionesco au Théâtre Q Janv. 1997 Les Larmes de l’aveugle de René de Obaldia Teattekikulma Mai 1997 Pour vous servir… Monsieur Molière, au Théâtre Q Mars 1998 Les Précieuses ridicules de Molière,Työväenopistonteatteri Mai 1999 Candide, d’après Voltaire, Teatterikulma Mai 2000 Yvonne, princesse de Bourgogne de Witold Gombrowicz, dans l’atrium de Rautatalo de Alvar Aalto Mai 2001 L’Avare de Molière, au centre culturel français de Helsinki Oct 1999 Mise en scène en finnois, pour la première fois en Finlande, de Dans la solitude des champs de coton de Bernard-­‐Marie Koltès, soit «Puuvillapeltojen yksinäisyydessä» au KappeliTehdas avec Timo Torrika 1995-­‐ 2001 Professeur d’art dramatique au Lycée de Kallio de Helsinki spécialisé dans l’enseignement des arts Aout 2002 Création de la Compagnie Okibu Mars 2003 Lili K reprise au théâtre du Champ de Bataille à Angers, janvier 04 Avril 2003 Les Servantes, Paris Mai 2003 Kandide Mpt Monplaisir, Angers, reprise Amphigouri Mai 2004 Eau qui bout Jardin de Verre Nov 2004 Tables Rases résidence au Théâtre du Champ de Bataille Avril 2005 Couci-­‐couça/ Kuusi kuussa » à Helsinki, Finlande Mai 2005 « Couci-­‐couça/ Kuusi kuussa théâtre du Champ de Bataille Sept. 2006-­‐Mars 2007 Résidence de création Kandide à Segré Nov 2007 -­‐ Mars 2008 Puzzle création à Angers, Helsinki et Pécs Mai 2008 SØrs, festival « Mises en capsules » au Ciné13 Théâtre à Paris Déc 2008 59’59’’ Institut Finlandais, Paris Sept 2009/Mai 2010 Tempêtes à Angers, Helsinki et Pécs (Hongrie) Oct/Nov 2010 59’59’’ reprise à Helsinki, Kappelitehdas, Turbinisali Avril/Mai 2011 Fratres, au Collectif 21/29,7, Paris Sept 2011/Mai 2012 Sano à Kuopio, Tel Aviv et Angers Jan 2014 Apocalypse Now avec Sari Havas à Helsinki Jan 2015 Apocalypse Now avec Nathalie Roussel, Atrium de Chaville. Les acteurs MARIE CHRISTINE BARRAULT En sortant du Conservatoire, en 1965, elle entame une carrière au théâtre et à la télévision. Elle défend alors des textes de Max Frisch, Corneille, Sarraute, Claudel, Tchekhov, O’Neil, Duras,… sous la conduite de metteurs en scène exigeants, Gabriel Garran, Roger Planchon, Raymond Rouleau, Jacques Rosner… Eric Rohmer lui offre son premier rôle au cinéma dans Ma nuit chez Maud et elle sera l’inoubliable interprète de Cousin, Cousine de Jean-­‐Charles Tacchella qui lui permet d’être nommée pour l’Oscar de la Meilleure Actrice de l’année 1976. Elle alterne alors le théâtre, le cinéma (Woody Allen, André Delvaux, Andrzej Wajda…) et la télévision (avec des réalisateurs comme Jean Lhôte, Claude Santelli, Michel Boisrond, Roger Vadim,...) où elle incarne des personnages forts, adaptés de la littérature et de la réalité, tels que Marie Curie ou Jenny Marx. Elle a créé un spectacle de chansons, L’Homme Rêvé, au Théâtre des Bouffes du Nord sur des textes de Roger Vadim et musiques de Jean-­‐Marie Senia. Au théâtre, récemment, elle a joué L’Allée du roi, monologue adapté du roman de Françoise Chandernagor. Elle est en tournée avec Opening Night, après une série parisienne au Théâtre Mouffetard. Elle vient de jouer la pièce de Danièle Thompson L’Amour, la Mort, les Fringues … au Théâtre Marigny. Au cinéma, elle était la mère de Chiara Mastroianni dans le film de Christophe Honoré Non ma fille, tu n’iras pas danser. Elle a enregistré des disques de chansons, de textes, dont Terre des Hommes de Saint-­‐Exupéry, et des contes musicaux comme Pierre et le Loup de Prokofiev. De fait, Marie Christine Barrault aime de plus en plus travailler en compagnie de musiciens – de solistes (Pascal Contet, Jean-­‐Patrice Brosse, Yves Henry,…), d’orchestres de chambre (Quatuor Ludwig,…) sur des spectacles mêlant musique et texte. ERIC PIERROT Comédien, il a joué pour Robert Hossein, Hervé Colin, Jean-­‐Luc Moreau, Igor Tchoulanov et... Ludovic Kerfendal, a tourné dans plusieurs téléfilms et courts métrages. Il est aussi tour à tour régisseur, scénographe et créateur lumières de nombreux spectacles, dont 59’59’’ de Ludovic Kerfendal ! Il s’est également illustré dans l’enregistrement de livres audio pour Gallimard, Frémeaux et Flammarion. En 1989 il fonde avec Christine Martin le Théâtre Eperdu puis en 2010 il crée "Le collectif 21/29,7", laboratoire de recherches artistiques et théâtrales situé à Paris. En 2011 il joue dans Fratres sous la direction de Ludovic Kerfendal. PAUL SPERA Paul Spera est né à Paris et a grandi principalement à New York. Il se forme au jeu d'acteur dans le programme théâtre de l'université Yale au Connecticut, puis à Paris au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique où il intègre la classe de Philippe Torreton. Depuis 2010 il exerce professionnellement le métier de comédien. Au théâtre, il apparaît au Centquatre, au Lucernaire, à l'Opéra National de Nice. Au cinéma il tourne avec Olivier Assayas, Mia Hansen-­‐Love, Frédéric Tellier ou encore Erick Zonca. Les Yeux ouverts est sa troisième collaboration avec Ludovic Kerfendal.