LA PRÉCOCITÉ INTELLECTUELLE Une problématique pédagogique
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LA PRÉCOCITÉ INTELLECTUELLE Une problématique pédagogique
Il est EIP, que faire ? (suite) A l’école Il est impératif, dès le plus jeune âge, de prendre à bras le corps les problèmes de socialisation que rencontrent habituellement les enfants à haut potentiel intellectuel. Leur permettre de rencontrer d’autres enfants intellectuellement précoces, les inscrire à des cours ou des activités extrascolaires pour enfants précoces, telles qu’en organisent les associations de parents, sont autant de moyens d’éviter que l’enfant ne se renferme sur luimême et de préparer son avenir dans la société L’enseignant devra repérer ces enfants qui ne se présentent pas nécessairement comme des élèves brillants, mais plus souvent comme des éléments perturbateurs avec parfois des résultats scolaires médiocres ou, à l’inverse comme des enfants timides et calmes. L’enseignant doit naturellement se montrer attentif aux informations données par les parents sur ce qu’ils observent de leur enfant. C’est aussi ce dialogue école - famille qui permet la mise en place d’une pédagogie adaptée aux possibilités et aux besoins de l’enfant, comme à sa soif de connaissances. L’accueil d’un enfant intellectuellement précoce doit se faire dans un climat serein, concerté avec des règles bien définies et explicitées à l’enfant. Il s’agit pour l’enseignant, non d’augmenter la quantité de travail qui lui est donné, mais de lui permettre une étude plus complète des sujets abordés en élevant le niveau de complexité des activités proposées. Pour les cas difficiles, ou en cas de désaccord avec les parents, l’enseignant devra toujours se référer à son IEN ; l’équipe de circonscription est là pour l’aider. DES SOLUTIONS Plusieurs solutions peuvent être envisagées pour l’enseignant tenant compte du caractère, de la personnalité et de la maturité de l’enfant. Ces solutions reposent sur une combinaison de trois principes : L’accélération : Elle consiste à respecter le rythme de développement intellectuel de l’enfant et peut se concrétiser par le saut d’une classe voire de deux (décision qui ne peut être prise que par l’IEN sur proposition du conseil de cycle). L’enrichissement consiste à élargir les notions étudiées dans une perspective pluridisciplinaire. L’approfondissement. C’est l’étude plus complète des sujets abordés. Il permet également de relever le niveau de complexité des tâches proposées à l’enfant précoce. D’une manière générale, ces enfants ont besoin d’une pédagogie adaptée à leurs potentialités mais qui respecte néanmoins les autres dimensions de leur personnalité, dont le développement n’évolue pas nécessairement au même rythme. ANPEIP CARAÏBE 2 lotissement cap Caraïbe - 97222 CASE-PILOTE Tél fax : 0596 78 84 25 - Cell 0696 85 72 82 - Email : [email protected] LA PRÉCOCITÉ INTELLECTUELLE Une problématique pédagogique Les enfants intellectuellement précoces § Ils ont un cheminement logique différent de celui des autres enfants § Ils donnent la solution des problèmes sans pouvoir expliquer comment ils ont fait § Ils manquent de méthode § Des enfants issus de tous les milieux socioprofessionnels, avec autant de filles que de garçons § Ils ont des cahiers mal tenus § Des enfants qui pensent et fonctionnent différemment et qui sortent de la norme du fait de leur QI § Ils n’apprennent pas les leçons § Ils ont des difficultés en écriture, sont très lents à l’écrit § Ils n’ont pas le sens de l’effort § Ils n’aiment pas les tâches simples à réaliser Qui sont-ils ? § Pas des petits génies qui savent tout § Des enfants dont le QI, mesuré par des tests, est supérieur ou égal à 125 mais ceci ne constitue pas une condition suffisante pour parler d’EIP § Pas des intellos, des matheux, des forts en thème à lunettes § Pas forcément, voire rarement, des bons élèves § Des enfants comme les autres : certains rêvent en classe, d’autres travaillent, certains se mettent en avant, d’autres essayent de se faire oublier § Des enfants qui ont une capacité de raisonnement, de mémorisation, d’invention, d’imagination, d’émotion plus grande que la normale § Des enfants qui, s’ils ont un rythme de développement plus rapide sur le plan intellectuel, présentent des développements affectif, relationnel et psychomoteur identiques à ceux des enfants de leur âge. Ce décalage appelé « dyssynchronie », est d’autant plus évident que les adultes attendent de ces enfants un comportement en rapport avec leur intellect. Le reconnaître ? q Il fait preuve d’un intérêt particulier pour les dictionnaires et les encyclopédies. q Il possède une grande richesse de vocabulaire. q Il veut tout savoir dans le moindre détail. q Il pose des questions étonnantes : en classe, on est frappé par l’opposition entre ses résultats médiocres et sa soif d’apprendre, sans compter les nombreuses connaissances acquises en dehors de l’école, il est « fouineur », « perfectionniste ». Cependant on constate souvent des difficultés d’écriture. q Il peut être maladroit au niveau de la motricité (fine, ou globale ou les deux). q Il est « hypersensible » tant sur le plan psychologique (peur de l’échec, des reproches, angoisse devant les situations conflictuelles…) que sur le plan physique (pulls en laine qui « piquent », étiquettes qui grattent…). Il possède également une perception auditive, un sens de l’observation et une acuité visuelle exceptionnels. q Il dispose d’une remarquable mémoire qui le conduit à posséder des connaissances « d’expert » sur les sujets qui le motivent. q Il a du mal à gérer ses tâches journalières, il est plutôt lent, mais le rythme peut soudain s’accélérer si une activité passionnante lui est proposée, à condition que les tâches journalières soient terminées. q Il juge volontiers les autres (souvent de façon perspicace) mais fait preuve d’autant d’exigence envers lui-même qu’envers les autres. En cas de doute En cas de doute après lecture des caractéristiques décrites ci-dessus, il est recommandé de procéder à une évaluation psychométrique auprès d’un psychologue. Cela est possible dès l’âge de quatre ans. Si les évaluations permettent de constater une précocité et/ou un important potentiel intellectuel, il sera nécessaire d’expliquer à l’enfant ce qu’il ressent peut-être déjà comme une différence. Il a, comme chacun, besoin de se connaître, mais la « mise en mots » d’une précocité intellectuelle – tout comme celle d’un handicap, d’ailleurs – doit être menée avec prudence car laisser penser à un enfant qu’il est « plus intelligent », « plus fort », ou « au-dessus de la moyenne » ne fait que renforcer un sentiment d’isolement ou conforter une posture de « toute puissance » plutôt préjudiciables à son développement comme à sa socialisation. En revanche, on peut expliquer simplement que le développement d’un être humain se réalise à travers plusieurs dimensions (croissance physique et physiologique, dimensions relationnelle, psychologique, émotionnelle, intellectuelle…) et que, chez lui certaines de ces dimensions se sont développées plus rapidement que ce qui est observé habituellement. Haut potentiel, surdoué, précoce... comment les détecte-t-on ? La précocité intellectuelle se mesure par des tests psychométriques qui permettent d’évaluer une certaine efficience intellectuelle et certaines aptitudes. Les tests de Weschler (les plus utilisés actuellement) permettent un traitement statistique du QI, c’est-à-dire de déterminer le rang auquel se situe l’enfant par référence à la population des enfants du même âge. Ainsi la précocité intellectuelle s’évalue par rapport à une norme statistique de développement normal moyen pour une population. Le QI moyen est égal à 100, avec un écart-type de 15. C’est-à-dire que le QI standard est compris entre 85 et 115. Au dessus de 125, il y a précocité intellectuelle. Mais ce chiffre n’est qu’un repère et ne présente qu’un aspect de la question. L’enfant à haut potentiel intellectuel présente en effet d’autres particularités telles que : l’hypersensibilité, l’empathie, l’intuition, la créativité, l’inventivité, la lucidité extrême, un raisonnement logico-mathématique inhabituel, une pensée structurée différemment (en arborescence), une organisation cognitive différente, une vitesse de transmission et de traitement des données plus rapide que la normale. Bien qu’il soit risqué de cantonner l’enfant à haut potentiel intellectuel à son QI, il est important de signaler que plus le QI s’écarte de la norme, moins il y a d’individus concernés et plus les différences chez l’enfant à haut potentiel intellectuel se font sentir non seulement par rapport aux enfants normaux mais aussi par rapport aux autres enfants à haut potentiel. Il y a autant de différences entre un enfant au QI de 145 et un enfant au QI de 125 qu’entre un enfant au QI de 125 et un enfant normal au QI de 105. Il est EIP, que faire ? En famille Sur le plan de l’éducation, l’attitude des parents ne doit pas différer de celle adoptée avec les autres enfants. Comme tous les autres, cet enfant a besoin d’un cadre précis, fait de règles à respecter et de limites à ne pas dépasser ; même s’il est constamment en train de chercher à comprendre le pourquoi des règles et à repousser les limites. Sur le plan affectif, les parents doivent garder en tête que sa maturité affective est bien souvent plus en rapport avec son âge réel qu’avec son âge mental. Les enfants à haut potentiel intellectuel ont un énorme besoin d’amour et de reconnaissance. Il ne faut pas l’oublier. compétences. Il faut savoir admettre que l’on ne sait pas tout et lui proposer de chercher ensemble les réponses dans les dictionnaires, les encyclopédies, à la bibliothèque, sur Internet. Il apprendra ainsi à trouver luimême l’information,… et aussi que nul n’est omniscient ! Son envie de tout savoir peut pousser les parents jusqu’aux limites de leurs propres Sur le plan social, aider son enfant à s’épanouir socialement apparaît comme très important.