Fédération des producteurs maraîchers du Québec

Transcription

Fédération des producteurs maraîchers du Québec
Mémoire
présenté au
Ministère du Développement durable,
de l’Environnement et des Parcs
par la
Fédération des producteurs maraîchers du Québec
dans le cadre du
Projet de politique québécoise sur la gestion des
matières résiduelles
Février 2010
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La Fédération des producteurs maraîchers du Québec
Fondée en 1980, la Fédération des producteurs maraîchers du Québec (FPMQ) est une
organisation démocratique qui représente et défend les intérêts des producteurs, appuie la
recherche et le développement technologique, facilite l’accès aux marchés et fait la
promotion des productions maraîchères et de petits fruits afin d’améliorer les revenus des
entreprises maraîchères. La FPMQ est affiliée à l’Union des producteurs agricoles
(UPA).
Composition de l’organisme
La Fédération des producteurs maraîchers du Québec (FPMQ) représente près de 2 230
producteurs et productrices agricoles cultivant en productions maraîchères et petits fruits.
La FPMQ est composée de huit syndicats régionaux affiliés et de deux syndicats
provinciaux spécialisés. Elle représente l’ensemble des régions du Québec :

Association des producteurs de fraises et framboises du Québec

Syndicat des producteurs d’oignons du Québec

Syndicat des producteurs horticoles de la région de Québec

Syndicat des producteurs horticoles du Saguenay/Lac-Saint-Jean

Syndicat des producteurs maraîchers de Lanaudière

Syndicat des producteurs maraîchers de la Mauricie

Syndicat des producteurs maraîchers de la région Montérégie Est

Syndicat des producteurs maraîchers de Saint-Jean-Valleyfield

Syndicat horticole Bas Saint-Laurent/Côte-du-Sud

Syndicat horticole et fruitier Outaouais-Laurentides
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Importance de la production maraîchère
Au Québec, la superficie de la production maraîchère est de 24 400 hectares. Selon les
données statistiques du secteur maraîcher pour l’année 2006, il y a 1 918 entreprises en
production de légumes frais. Selon le profil sectoriel de l’industrie bio-alimentaire au
Québec, les recettes monétaires pour les ventes à la ferme des légumes et petits fruits
rapportent 270 millions de dollars pour l’année 2007. Par ailleurs, les exportations de
légumes frais se chiffrent à 73 millions de dollars.
Même si l’on peut retrouver des entreprises agricoles sur l’ensemble du territoire du
Québec, la concentration des entreprises maraîchères se retrouve principalement dans un
rayon de 100 kilomètres de Montréal. La nature des sols étant propice à la production
maraîchère dans la région périphérique de Montréal, la proximité des consommateurs de
la région métropolitaine de Montréal ainsi que la courte distance de la frontière
américaine ont favorisé cette concentration. De plus, les produits récoltés en proportion
de 40 % en valeur monétaire sont exportés sur les marchés nord-américains. Les
principales productions de légumes exportés sont les suivantes :
 les brocolis
 les carottes
 les choux
 les laitues
 les oignons
La production maraîchère occupe donc une place importante dans l’agriculture
périphérique de Montréal. Puisque les retombées économiques de ce secteur sont en
croissances continuelles, il est impensable de permettre de changer la fonction de la
culture des sols à d’autres fins que celles de l’agriculture.
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Le maintien de la salubrité dans les productions maraîchères
La production maraîchère est soumise depuis plusieurs années à des exigences de
salubrité telles que définies dans le Guide de salubrité des aliments à la ferme pour le
producteur élaboré par le Conseil canadien de l’horticulture.
Dans l’un de ces chapitres, l’une des recommandations stipule que l’historique des
amendements de sol doit être connu pour chaque site de production que le producteur
exploite pour la première fois. Le producteur doit tenir compte des activités sur le site au
cours des cinq dernières années et évaluer les risques potentiels. Pour chaque nouveau
site, le producteur évalue l’historique des produits suivants :

« Métaux lourds biocumulatifs tels le mercure, le plomb, etc., laissés par des
applications antérieures d’engrais, de produits chimiques à usage agricole, de
boues d’épuration ou d’amendements calcaires;

Contaminants
laissés
par
des
usages
non
agricoles
antérieurs
(sites
d’enfouissement, raffineries, immeubles) » 1.
Il faut rappeler que l’expression « boues d’épuration » inclut les boues d’épuration
municipales ainsi que les boues provenant des fosses septiques.
Une exigence additionnelle est mentionnée à la section 4 du Guide de salubrité des
aliments à la ferme pour le producteur concernant l’approvisionnement « Fumier,
compost, thé de compost et autres sous produits» :
« Le producteur n’achète ou n’utilise PAS de boues d’épuration sur tout site de
production destiné à la culture de fruits et légumes frais, même pendant les années de
rotation des cultures » 2.
1. Guide de salubrité des aliments à la ferme pour le producteur et l’emballeur, Conseil canadien de l’horticulture,
Agriculture et Agroalimentaire Canada, 2010, version 4.0, p. 3
2. Guide de salubrité des aliments à la ferme pour le producteur et l’emballeur, Conseil canadien de l’horticulture,
Agriculture et Agroalimentaire Canada, 2010, version 4.0, p. 9
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L’application de la future politique québécoise sur la gestion des matières résiduelles ne
peut aller à l’encontre des directives générales sur la salubrité des aliments en matière de
production et de distribution de fruits et de légumes frais.
Pour les raisons énoncées, l’épandage de boues d’épuration et tout mélange de compost
incluant des boues d’épuration ne peuvent être destinés à la culture de fruits et légumes
frais même pendant les années de rotation des cultures.
La Fédération des producteurs maraîchers du Québec prend position par cette
recommandation.
Recommandation
En vue de respecter les exigences des guides de salubrité des aliments à la ferme
élaboré par le Conseil canadien de l’horticulture, la Fédération des producteurs
maraîchers du Québec (FPMQ) recommande au ministère du Développement
durable, de l’Environnement et des Parcs d’exclure les superficies en production
maraîchère de tout épandage de boues d’épuration et tout mélange de compost avec
des boues d’épuration dans le cadre de la nouvelle politique québécoise sur la
gestion des matières résiduelles.