Forum Opéra - La Compagnie Fortunio au banc d`essai - Marie

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La compagnie Fortunio au banc d’essai
Par Christophe Rizoud | jeu 08 Janvier 2015 |
Humeurs
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L’invitation emprunte des voies on ne peut plus actuelles : Facebook. Encore un de
ces apéritifs géants redoutés par les pouvoirs publics ? Non, une représentation
lyrique dans l’intimité d’un appartement parisien. Trois pièces en enfilade au premier étage
d’un immeuble haussmannien. La première sert de scène avec côté jardin le piano, les deux
autres accueillent le public, sur des coussins aux premiers rangs et des chaises hautes aux
derniers. Ainsi la pente des théâtres est artificiellement recréée. Quelle que soit sa place, le
confort visuel – pour le moins – est assuré. Au centre, un canapé reçoit les invités de marque.
Les journalistes sont installés « au balcon », sur un tabouret. A l’entrée, on vous remet un
programme dont les feuillets distribués au début de chaque spectacle par l’Opéra de Paris
pourraient s’inspirer. Présentation de l’œuvre, biographie des artistes, tout y est ! La chambre
sert de vestiaire. Il règne une joyeuse agitation qu’attise la proximité des coulisses. De l’autre
côté du mur, les artistes se préparent. Une tête passe entre les rideaux de velours. Un éclat de
rire se hisse au-dessus du murmure. Il faut arriver tôt si l’on veut gagner sa place sans ne
déranger personne. Les maisons d’opéra peinent aujourd’hui à remplir leurs salles. La
compagnie Fortunio joue à guichets fermés.
Depuis deux ans, Geoffroy Bertran (qui fut un de nos premiers rédacteurs) réalise un rêve qu’il
avoue ancien : organiser chez lui des représentations lyriques, faisant ainsi revivre la tradition
des salons musicaux et du théâtre de société. Et ça marche ! Le répertoire choisi – l’opérette et
l’opéra-comique – est non seulement adapté aux lieux et aux interprètes, il sait également oser
des œuvres que l’on n’applaudit pas ailleurs. Le Petit Duc de Lecocq a inauguré le principe en
octobre 2012, suivi de Rose et Colas de Monsigny en juin 2013. Cet ouvrage représenté pour la
première fois par « les comédiens italiens ordinaires du roy le jeudy 8 mars 1764 » était un de
ceux que Marie-Antoinette aimait jouer à Trianon. Suivirent cinq représentations en février
2014 de La Chanson de Fortunio d’Offenbach, précédée d’Un Souper chez Offenbach, lever de
rideau en un acte sur des airs du compositeur, dont Geoffroy Bertran a écrit le livret.
Hôte et librettiste donc mais également directeur artistique, baryton, metteur en scène, le
fondateur de la Compagnie Fortunio signe aussi les décors et l’on suppose que pas un seul des
costumes ne sort de l’atelier sans qu’il en ait validé la tenue. Aux piliers de la troupe – la mezzosoprano Charlotte Mercier, la soprano Marie-Amélie Tek, le ténor Xavier Meyrand, le
fantaisiste Christophe Doînel et le pianiste Frédéric Calendreau – s’adjoint selon les besoins
un petit chœur. Des artistes plus renommés viennent parfois prêter leur concours, comme
Lucile Richardot et Flannan Obé, souvent applaudi au Ranelagh ou aux côtés des Brigands à
l’Athénée. En plus d’interpréter le rôle de Robert Perceval (en alternance avec Mathieu
Muglioni), le baryton a participé à la scénographie de Passionnément, la dernière réalisation et
le premier spectacle officiel de la Compagnie Fortunio.
Vient en effet un moment où le succès oblige à sortir de la clandestinité. Afin de doter sa
compagnie d’un cadre juridique, Geoffroy Bertran a créé en 2014 une association dont l’objet
est de « faire vivre le répertoire français d’opéra-comique et d’opérette, du XVIIIe au XXIe siècle
» : la Compagnie Fortunio. Plus qu’à Musset, le nom fait référence à Offenbach et Messager. Il
s’agit à présent d’accompagner le développement de cette jeune organisation. Un site Web est
en cours de construction : www.compagniefortunio.fr. Certains spectacles pourront désormais
s’aventurer en toute légalité hors de l’intimité domiciliaire. Savoir cependant que « la création
des spectacles continuera d’avoir lieu dans les salons du directeur » rassurera les fidèles de la
première heure, ceux qui s’empressent de réserver leur place, sitôt l’invitation reçue, quelles
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12/01/2015
La compagnie Fortunio au banc d’essai | Forum Opéra
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que soient d’ailleurs les raisons de leur empressement : l’assurance de partager un bon
moment, le goût de la musique, du théâtre, de l’insolite, la découverte de partitions
méconnues, le privilège « d’en être », l’amitié ou encore, le plaisir, la représentation terminée,
de pousser les chaises, tirer la table, sortir les bouteilles, les tartes et cakes salés, les gâteaux
préparés comme à la kermesse et de festoyer dans la bonne humeur. Quelles que soient les
motivations donc, ils en redemandent. Nous aussi.
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Artistes Bertran, Geoffroy
Obé, Flannan
Ville Paris
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Sabadus ressuscite un Orphée de
Gluck
•
— Oui, merci de votre
vigilance et, l'erreur étant bêtement
humaine, n'hésitez pas à nous faire part
Un Noël qui coûte cher à Montserrat
Caballé
•
— Pauvre Montserrat Caballe :( !!!
Méritait elle cette opprobe ?? c'est une
femme au coeur généreux avant tout....
Etrange ou bizarre ?
•
— Courrègelongue n'est pas le
premier metteur en scène à faire "mourir"
Elettra sur scène tout de même, loin s'en
Best of 2014
•
— Y a vraiment des grincheux!
Moi j'adore Forum Opéra! C'est ZE site
que je consulte tous les matins. Surtout
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AUTEUR
CHRISTOPHE RIZOUD
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12/01/2015